DJ_dossier2 - Viral Productions

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THEATRE DE L’HEURE
DIEU EST UN DJ
DE FALK RICHTER
CREATION EN FRANCE
Traduction et mise en scène : Anne Monfort
Avec : Claudia Hübschmann (elle)
Carlos Leal (lui)
Scénographie : Cécilia Delestre
Création lumières : Mathieu Cretté
Vidéo : Xanaé Bove
Chargée de production : Marianne Estève
Remerciements à la galerie Anatome
Avec le soutien de la maison Heinrich Heine et de la maison Antoine-Vitez (centre
international de la traduction théâtrale).
Les représentations ont eu lieu au festival off d’Avignon, au théâtre le Funambule à 15h40 du 5 au
27 juillet 2002.
Une avant-première a eu lieu à Paris du 17 au 20 avril 2002 à la Maison Heinrich Heine à la Cité
Universitaire.
Reprise le 7 novembre 2004 au Staatstheater Saarbrücken.
“ LUI :
Cette fois-là j’étais dans le studio, pour filer un coup de main, parce qu’un ordinateur était
planté et qu’ils avaient besoin d’un technicien qui fasse ça à la main. C’était un boulot que m’avait
filé une boîte d’intérim.
ELLE : Tout d’un coup il y avait un être humain dans le studio.
LUI : Et j’ai pensé : “ C’est qui celle-là ? ”
ELLE : Je le regardai à travers la vitre, pendant que “ God is a DJ ” passait, mais il est resté
impassible, il est resté très calme, il n’a pas souri, pas dit un mot, il s’est tu.
LUI : Je me suis dit : “il vaut mieux que tu restes à distance ”. On était les seuls dans ce studio, un
immense studio
ELLE : Douze étages, des couloirs très longs
LUI : des vitres
ELLE : en chrome
LUI : Personne sauf nous
ELLE : Seulement les caméras
LUI : Elle était recouverte de fils, on aurait dit un alien ”
Falk Richter, Dieu est un DJ
“ ELLE : Pourquoi tu m’écris une chanson d’adieu ?
LUI : Je sais pas, comme ça, au cas où. Comme ça, je pourrai réagir tout de suite, j’aurai déjà
dépassé la douleur, tu comprends ?
ELLE : Je comprends
LUI : Comme ça, quand tu me quitteras, j’aurais au moins un petit quelque chose de prêt. Un
single au hit parade et cette vidéo incroyable : des hommes célèbres qui pleurent. Tous ces
hommes célèbres sur la terre pleureront en même temps que moi. Si tu me quittes.
ELLE : Je ne connais personne sur cette vidéo.
LUI : C’est seulement des bouts d’essai. Des rushs. On ne s’est pas encore vraiment séparés. ”
Falk Richter, Dieu est un DJ
“Un couple en crise expose ses déboires devant des téléspectateurs et internautes. Pour exprimer
leur malaise, la jeune femme enceinte et son compagnon s’abandonnent verbalement devant une
caméra…..Les acteurs jonglent sans cesse entre le rire et l’amertume, le désir fusionnel et
l’incompréhension amoureuse. Ils s’affrontent, se cherchent, se déchirent sans trouver une issue à
leurs difficultés existentielles. La gestuelle scénique est, par périodes, d’une extrême rapidité. Les
corps s’enchevêtrent, se débattent, miment l’acte d’amour. Comment remédier à cette douleur
insurmontable ? La fin de la pièce ressemble à un véritable coup de massue où l’énigme est
élucidée.” (Le Dauphiné Vaucluse, 13 juillet 2002)
“une mise en scène remarquable ”
(La Provence, 18 juillet 2002)
“La fascination un peu sale pour la petite lucarne qui pousse à l’exhibitionnisme forcené et qui
nous met en porte à faux, nous, public avide de sexe, de traumatismes mis à nu, de violence .
Dans cette pièce le public est filmé, il se voit en train de scruter les éructations dépressives de ce
couple de comédiens…. Une mise en scène fantaisiste et dynamique.”
(Hebdo Vaucluse, 19 juillet 2002)
Un homme, une femme et la télé
Un couple a reconstitué son appartement dans une salle d’exposition et toute leur vie est
filmée en permanence, retransmise à la télévision et sur internet. Dieu est un DJ raconte la crise de
ces deux personnages ; elle ne cesse de lui demander si elle doit garder l’enfant qu’elle porte ; il ne
répond pas à ses questions mais exhibe ses traumatismes d’enfance. Sur une problématique
presque banale, Falk Richter a fait une fantaisie moderniste : c’est un couple d’artistes filmé en
permanence qui s’interroge sur leur amour et sur un enfant à venir. Où s’arrête la vérité ? où
commence le jeu ?
Un projet international
Le spectacle Dieu est un DJ souhaite être l’occasion de la rencontre de plusieurs nationalités dans
le travail théâtral. A l’origine l’équipe était avant tout franco-allemande puisque le projet visait
avant tout à apporter un texte allemand dans un contexte français. Avec l’arrivée du Suisse Carlos
Leal dans l’équipe, nous avons ajouté une nouvelle nationalité. Nous avons souhaité, pour
aborder ce travail sur l’écriture, à la fois passionnelle et très humoristique de Falk Richter, nous
fonder à la fois sur la traduction française et sur la pièce allemande. Nous souhaitions à l’origine
uniquement représenter la pièce en France, mais la confrontation à l’œuvre originale nous a
donné envie d’approfondir notre travail sur le texte allemand. Nous voulons donc poursuivre
cette aventure d’une double pièce, où la même équipe donne des représentations à la fois en
allemand et en français.
DIEU EST UN DJ : LE COUPLE ET LES MEDIAS
NOTE D’INTENTION DE MISE EN SCENE
Actualité de la télé-réalité
Les deux personnages de Dieu est un DJ racontent au public ainsi qu’à eux-mêmes l’histoire de leur
couple. Où commence la fiction ? où est l’authenticité ?J’ai voulu également axer le travail autour de la
question du couple moderne, qui, même s’il n’est pas observé en permanence par des caméras, se sent
obligé d’être heureux et de montrer son bonheur. Le problème abordé par Falk Richter dépasse l’effet de
mode de la télé-réalité et de l’observation permanente ; à mon sens c’est du regard des autres en général
que traite la pièce.
Un couple en crise
Malgré le ton humoristique général de la pièce, c’est une véritable violence entre les êtres qui se
dégage. Comme dans une autre pièce de Falk Richter, Nothing hurts, les personnages “ rêvent de chocs les
uns contre les autres ”. C’est la violence de la relation que j’ai voulu accentuer. L’ennui les mène à se jouer
des situations pour réinvestir leur relation. C’est sur cette panne du couple et les façons les plus atroces de
la résoudre que nous avons travaillé. Comme dans Crash de Cronenberg, ce sont les descriptions les plus
sanglantes qui parviennent à exciter les protagonistes.
Nous avons aussi travaillé sur le sadisme qu’ils mettent en place dans chacun de leurs jeux. L’un et
l’autre se surprennent, sur un mode cruel avant même d’être ludique, comme dans la scène de l’interview
où lui tente de la ridiculiser mais est pris en défaut. Chaque séquence est marquée par des rounds, comme
sur un ring de boxe, où tous deux se préparent à s’affronter. Qu’il s’agisse de l’enfant que porte la femme
ou du viol qu’a subi l’homme, est-ce fiction ou réalité ?
Les questions les plus graves sont instrumentalisées sur un mode grotesque ou sérieux pour pallier
la disparition du désir. Et c’est ce point de vue égocentrique, partant du personnage, centré sur lui, qui
rend les questions sociales d’autant plus percutantes, les traumatismes d’autant plus choquants.
Critique sociale
En traitant le rapport des protagonistes à l’image et à leur propre image, je souhaite accentuer la
fascination des deux personnages plutôt que leur victimisation. Plutôt que des vedettes épuisées du showbiz, j’y vois des artistes bobos fascinés par la télévision. J’ai ainsi situé l’interview de la femme, par
exemple, dans un cadre d’émission kitsch et secondaire, en inversant le rapport entre les personnages : la
protagoniste est tétanisée et la présentatrice essaie de la mettre à l’aise.
Ce couple qui se veut “ radical ” et libéré mais se comporte comme de véritables petits-bourgeois,
trait qui accentue la dimension universelle du propos de Falk Richter sur la difficulté d’être deux et le malêtre.
L’EQUIPE
Ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure, Anne Monfort a créé sa compagnie, le
Théâtre de l’Heure, après avoir travaillé avec Thomas Ostermeier, Jacques Nichet et Lukas
Hemleb. Elle a également été dramaturge de Jean-François Peyret. Le Théâtre de l’Heure travaille
sur des créations contemporaines, avec un compagnonnage avec le jeune auteur français David
Blumental, ainsi qu’avec Falk Richter, dont Dieu est un DJ a été créé en français au festival off
d’Avignon. Anne Monfort a traduit Dieu est un DJ, Nothing hurts ainsi que PEACE de Falk
Richter. En juin 2005, elle mettra en scène Tout. En une nuit de Falk Richter, au théâtre-studio
d’Alfortville, avec Claudia Hübschmann.
Claudia Hübschmann, ancienne élève de l’école Ernst-Busch de Berlin, où elle a
travaillé avec entre autres Peter Zadek et Thomas Ostermeier, a été étudiante étrangère au
CNSAD à Paris. Elle est membre du Théâtre National de Sarrebruck depuis 2002. Elle y a joué
dans une dizaine de productions dont Le Prince de Hombourg (rôle de Nathalie, mise en scène
d’Andreas von Studnitz), Intrigue et amour (rôle de Louise), Ars (Luk Perceval, rôle d’Iphigénie).
Elle joue actuellement Rosalinde dans Comme il vous plaira au festival d’Heppenheim dans une
mise en scène d’Axel Stöcker.
Carlos Leal, chanteur du groupe Sens Unik, s’est formé au jeu d’acteur notamment
auprès d’Eric Garmirian, de Philippe Naud et Omar Porras. Il a joué récemment dans de
nombreux films, dont en 2003 les longs-métrages Rose de Hubert Woroniecky, Love Express de
Elena Hasanov, Hildes Reise de Christof Vorster. Au théâtre, il a joué à Lausanne dans des mises
en scène de Gianni Schneider - Titus Andronicus (Shakespeare) et La Vénus des Lavabos (P.
Almodovar)- et de François Marin –Tamerlan (Michel Deutsch).
Cécilia Delestre est élève en scénographie à l’ENSATT et a préalablement réalisé
plusieurs scénographies pour le Théâtre de l’Heure :Dieu est un DJ, Les Hôtes, Le Fou qui parle.
Xanaé Bove, vidéaste, a réalisé plusieurs films, clips et court-métrages, ainsi que des
captations de concerts et de visuels pour des musiciens de la scène électronique et pop. après une
formation de scénariste à la FEMIS. Elle a également été assistante à la mise en scène et
dramaturge sur L’Actrice, vidéoscénographie d’André Ligeon-Ligeonnet, d’après Ethel Adnan,
spectacle créé à la Ménagerie de Verre.
Mathieu Cretté a réalisé les créations lumières de Dieu est un DJ de Falk Richter, des
Hôtes et du Fou qui parle de David Blumental. Il a travaillé avec différentes autres compagnies,
notamment pour le conte La lumière est comme l’eau, de Gabriel Marquez, par la troupe
colombienne Vacamundo, pour Accouphen au Plessis-Robinson, et Ange incarné de Camilla Bloch.
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