cancer de l oesophage radio

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Cancer de l’œsophage radio-induit : case report.
H. HACHIM, A. BENKABBOU, MS. NAYA, S. LAFROUJI, F. AL AZAOUI, HO. EL MALKI,
M. CHEFCHAOUNI, L. IFRINE, A. BELKOUCHI
CHIRURGIE A, HÔPITAL IBN SINA - RABAT
FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE RABAT, UNIVERSITÉ MOHAMME D V-SOUISSI
Introduction
Le cancer de l’œsophage radio-induit (CRI) est une complication rare de l’irradiation
cervicale ou médiastinale. Il vient 3ième après les oesophagites et les sténoses
chroniques qui sont les complications post-radiques les plus fréquentes. Il est
généralement de type carcinome épidermoïde mais l’adénocarcinome peut être aussi
vu. L’intervalle de survenue après l’irradiation initiale est variable pouvant aller à des
dizaines années plus tard.
CONGRÈS NATIONAL DE CHIRURGIE 2017
Observation
Il s’agit d’un patient de 53 ans, ASA 1, OMS 0, suivi depuis 2000 pour Lymphome
d’Hodgkin Stade III pour lequel il a eu une chimiothérapie associée à 52 séances de
radiothérapie. Actuellement il est en rémission. Le patient a présenté depuis 1mois
une dysphagie aux liquides puis aux solides avec altération de l’état général et
amaigrissement chiffré à 20kg sur 2 mois. Une fibroscopie haute a montré une sténose
infranchissable de l’œsophage à 29cm de l’arcade dentaire. Les biopsies sont revenues
en faveur d’un carcinome épidermoïde bien différencié infiltrant et kératinisant sur un
fond d’oesophagite interstitielle chronique. Un scanner Thoraco-abdomino-pelvienne
a mis en évidence un épaississement de la paroi oesophagienne de 16mm étendu sur
50mm juste en regard de la carène trachéale sans autres lésions secondaires associées
ni des contre-indications à la chirurgie. Le geste consistait à une oesophagectomie à
thorax fermé avec une montée d’un transplant gastrique et anastomose oesogastrique au niveau cervicale (figures 1).
CONGRÈS NATIONAL DE CHIRURGIE 2017
CONGRÈS NATIONAL DE CHIRURGIE 2017
Discussion
Les cancers radio-induits de l’oesophage sont rarement rapportés dans la littérature, on trouve au total 80 cas.
L’irradiation peut être faite pour pathologie maligne (Maladie d’Hodgkin ou cancer de sein) ou pathologie
bénigne ( Lupus , spondyloarthrite ankylosante….). Les lésions multifocales sont rarement observées, par contre
la présence des lésions de dysplasies péri-tomales est fréquente. La présentation clinique ainsi que l’indication
chirurgicale sont calquées sur celles des cancers épidermoïdes non radio-induits de l’oesophage. Le diagnostic
est retenu devant la présence de ces 4 critères:
 Un antécédent d’irradiation.
 La survenue du cancer dans la zone d’irradiation préalable.
 La présence de lésions histologiques radique en péri-tumoral.
 Un intervalle de plusieurs années entre les 2 cancers.
Dans la littérature, la dose de radiothérapie délivrée et pouvant causer un CRI est entre 13 et 200 Gy et
l’intervalle entre les 2 cancers varie entre 3 et 52 ans. La dysphagie reste le principal symptôme. Le premier
diagnostic a évoqué avant de retenir un CRI est une récidive du 1ier cancer ou une carcinose locale. L’antécédent
de radiothérapie semble ne pas influencer l’oesophagectomie à thorax fermé. En absence d’un geste chirurgical,
un traitement palliatif à type de prothèse endoscopique ou une radio-chimiothérapie. Le caractère ancien de la
première irradiation ne contre indique pas une nouvelle radiothérapie (dose complète 60Gy) associéé à une
chimiothérapie en cas de traitement palliatif.
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Conclusion
Le cancer radio-induit de l’œsophage (CRI) reste une forme rarement rapportée
dans la littérature. La dose cumulative de la radiothérapie qui peut causer un
cancer n’est pas connue et ne peut être évaluée. La prévention est possible par
une surveillance drastique et rapprochée par des fibroscopies hautes mais la
variabilité de l’intervalle de survenue rend la tâche encore plus difficile.
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