Kystes ovariens – un perpétuel problème

C O N S E I L
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Kystes ovariens – un
perpétuel problème
Ces dernières années, les kystes ovariens sont en
augmentation dans de nombreuses exploitations.
On estime le nombre de vaches souffrant de kystes,
une ou plusieurs fois dans leur vie, à 10%, voire
40% dans certaines exploitations.
sko. Comme son nom l’indique, les kystes ovariens sont une ou plusieurs «ampoules» persistantes sur les ovaires. Afin de comprendre
la formation des kystes, il faut connaître le déroulement et la régulation du cycle sexuel femelle.
Régulation hormonale du cycle sexuel
Comme illustré dans le graphique ci-après, le cycle sexuel femelle se
déroule à plusieurs niveaux. Au premier niveau, l’hypothalamus,
une zone du cerveau, dirige l’activité de l’hypophyse, glande pitutaire, (= 2e niveau) par la sécrétion de GnRh (Gonadotropin Releasing Hormon = gonadolibérine). Sous l’influence de la GnRh, l’hypophyse libère l’hormone folliculo-stimulante (FSH) et/ou l’hormone lutéinisante (LH).
La FSH stimule la croissance des follicules sur l’ovaire (ovaire = 3e niveau). Les follicules produisent alors de l’œstrogène. L’augmentation
du taux d’œstrogène va encore accentuer la sécrétion de GnRh par
l’hypothalamus.
Finalement, le follicule en croissance parvient à l’ovulation sous l’influence de la LH. La concentration d’œstrogène diminue et, avec elle,
la sécrétion de GnRh.
Si le follicule n’éclate pas, il continue de croître et un kyste se développe
Le corps jaune en formation produit maintenant de la progestérone,
qui bloque la sécrétion de GnRh par l’hypothalamus ainsi que de FSH
et de LH par l’hypophyse. Si la gestation n’a pas lieu, la muqueuse de
l’utérus produit de la prostaglandine (PGF). Cette dernière hormone
entraîne la résorption du corps jaune, le taux de progestérone diminue et l’hypothalamus sécrète à nouveau de la GnRh. Un nouveau cycle commence.
Formation de kystes
Si, pendant les chaleurs, la LH qui déclenche l’ovulation n’est pas sécrétée en quantité suffisante, des troubles surviennent au niveau de
l’ovulation. L’ovulation peut être retardée ou carrément inhibée. Si
l’ovulation n’a pas lieu, le follicule continue de se développer et un
kyste se forme. Dans tous les cas, l’ovule meurt et la vache ne peut
Régulation hormonale du cycle sexuel des bovins femelles
hypothalamus
(zone du cerveau)
GnRH
hypophyse
(glande pitutaire)
LH
FSH
progest rone
oestrog ne
follicule
corps jaune
ovaire
ovulation
PGF
uterus
(matrice)
Lors de sous-approvisionnement
la sŽcrŽtion de ces hormones
est inhibŽe. L'absence de
chaleurs, les kystes et autres
troubles en sont les
consŽquences.
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pas devenir portante. Parfois, le kyste folliculaire continue de produire de l’œstrogène, entraînant chez la vache des écoulements continus, une tuméfaction persistante de la vulve et autres symptômes de
chaleurs permanentes. Dans les cas extrêmes, l’éleveur peut constater un décrochage des ligaments. Très fréquemment, la
production d’hormone reste toutefois plutôt faible et la vache est considérée comme
portante. Les kystes ne sont donc souvent
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plus sensibles aux situations de stress, aux
carences alimentaires et aux troubles du
métabolisme. La régulation hormonale du
cycle sexuel est plus facilement déstabilisée
et les kystes sont plus fréquents. De récentes analyses ont montré que l’alimentation
des animaux jouait un rôle central. Lorsque
production et affouragement ne concordent pas, tout particulièrement pendant la
phase de démarrage, et que le bilan énergétique est de plus en plus négatif, le méta-
Comment éviter les kystes:
Des soins efficaces
sont la meilleure
prévention contre
les pertes laitières.
• veiller à une alimentation équilibrée et adaptée à la production, en phase de démarrage;
• distribuer suffisamment de fibres brutes structurées dans la ration;
• éviter l’engraissement des vaches taries;
• veiller à un approvisionnement minéral conforme au plan d’affouragement;
• assurer l’approvisionnement en sel (50 à 80 g par vache et par jour);
• exclure de l’élevage, les familles de vaches qui présentent fréquemment des kystes.
diagnostiqués qu’au moment du contrôle
de gestation, raison pour laquelle il est utile
que toutes les vaches soient soumises à ces
contrôles.
Un affouragement approprié
réduit les risques
de formation de kystes
Attention: la fécondité n’est pas
prioritaire
Les causes des kystes ovariens sont d’ordre
héréditaire, environnemental et alimentaire. Contrairement à la majorité des troubles
de la fécondité, le degré d’héritabilité est
relativement élevé. Les familles de vaches
qui présentent fréquemment des kystes devraient être exclues de l’élevage. Ce ne
sont pas les kystes qui sont héréditaires
mais la prédisposition aux kystes. Cela signifie que certaines familles de vaches sont
Les kystes peuvent avoir des parois épaisses
bolisme de la vache pose des priorités. La
production laitière, qui constitue la nourriture pour le veau nouveau-né, est assurée
en premier lieu. L’approvisionnement de la
descendance a donc la priorité sur une
éventuelle nouvelle gestation. La décomposition de la graisse corporelle, dans le but
de combler le déficit énergétique, est liée à
une plus faible sécrétion d’hormones
sexuelles. Voilà la cause principale de bon
nombre de troubles de la fécondité et des
kystes en particulier.
Traitements
Différentes hormones ou combinaisons
d’hormones peuvent être utilisées pour traiter les kystes. Savoir si le vétérinaire devait,
oui ou non, procéder manuellement à l’éclatement des kystes est, récemment, devenu
une réelle polémique. Malgré toutes ces discussions, il ne faut pas perdre de vue que le
potentiel de réussite devrait être le facteur
déterminant pour choisir un traitement plutôt qu’un autre. L’expérience a démontré
que les chances de guérison étaient d’autant
plus favorables que
le traitement était
précoce. En effet,
les kystes entraînent des lésions du
tissu ovarien qui
peuvent irréversiblement endommager l’ovaire. Les
pronostics sont très
mauvais, si un ovaire ne réagit pas
après plusieurs traitements
hormonaux et/ou si de
nouveaux kystes se
forment de manière
répétée.
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