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Un oncologue américain se prononce
Le suicide assisté est un «permis de tuer»
Première publication 27 octobre 2013 à 18h43
Par Giuseppe Valiante | Agence QMI
Le suicide assisté est un «permis de tuer», a déclaré dimanche un oncologue américain, qui
était invité à Montréal par la Coalition des médecins pour la justice sociale.
Le radio-oncologue Kenneth Stevens, qui a plus de 40 ans d'expérience, a affirmé que la loi
permettant aux médecins de l'Oregon, où il travaille, d'aider un malade à mourir lance le message
suivant aux patients: «les médecins peuvent faire un meilleur travail en vous tuant qu'en tentant de
vous guérir».
À quelques jours du vote sur la Loi concernant les soins de fin de vie (projet de loi 52) à l'Assemblée
nationale, le coprésident de la coalition, Dr Paul Saba, a invité le spécialiste américain pour qu'il
donne un bilan de son expérience de travail en Oregon où le suicide assisté est officiellement
permis par la loi depuis 15 ans. Les deux médecins espèrent influencer Québec à abandonner le
projet de loi.
Le texte du projet québécois stipule qu'une personne atteinte d'une maladie grave, incurable, qui
éprouve des souffrances physiques ou psychiques constantes et insupportables, a le droit de
recevoir de l'aide médicale pour mourir.
Pour le Dr Stevens, donner le choix de pouvoir mettre fin à ses jours à un patient revient à une
incitation au suicide. En entrevue avec l'Agence QMI, il a raconté qu'il avait rencontré au cours de sa
carrière de nombreux patients qui se croyaient condamnés, mais qui, après le traitement, avaient
vécu pendant de nombreuses années.
Une de ses patientes de 68 ans, Janette Hall, qui était à ses côtés dimanche, a affirmé qu'elle était
prête à mourir il y a 13 ans lorsqu'elle a appris qu'elle était atteinte d'un cancer foudroyant et avait
besoin d'un traitement agressif de radiothérapie pour survivre.
«Je ne voulais pas être un fardeau pour ma famille, a-t-elle dit en entrevue. J'ai demandé au Dr
Stevens de me donner la pilule (du suicide).»
Le Dr Stevens l'a convaincue de suivre le traitement. «C'est bon d'être en vie aujourd'hui», a-t-elle
affirmé.
Québec riposte
La ministre déléguée aux Services sociaux, Véronique Hivon, dénonce l'alarmisme du Dr Stevens.
«Je pense qu'il faut arrêter de lever et d'agiter des épouvantails. Ce projet de loi est vraiment fondé
sur des objectifs de compassion, de solidarité, de protection des personnes vulnérables», a dit Mme
Hivon en entrevue dimanche.
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