En bref DES CHIFFRES ÉLOQUENTS Le suicide est depuis un certain nombre d’années considéré comme un réel problème de santé publique mais devient désormais une préoccupation nationale majeure. Les chiffres à ce propos sont éloquents si l’on se réfère à la publication d’études récentes : 40 000 admissions dans les hôpitaux français par an. Les suicides accomplis représentent la seconde cause de mortalité chez les 1524 ans. 47 % des 25-34 ans sont des récidivistes. Enfin ces différentes études montrent l’influence importante du contexte familial dans le déclenchement des passages à l’acte. © Agence Phanie ■ Un deuil pas comme les autres a mort par suicide d’un patient psychiatrique, par exemple, est ressentie de façon très dure par l’équipe soignante. C’est la remise en cause de l’équipe, de son fonctionnement, de son travail, c’est la confrontation à un échec, et c’est aussi une confrontation à l’idée de la faute individuelle et collective. S’il n’y a pas de lieu de paroles, d’échanges et de médiation, la culpabilité de chacun ne fait qu’augmenter l’agressivité de l’autre. D’où l’importance de communiquer pour améliorer les relations entre les services, les équipes, les familles et les patients. «Dans la famille, le suicide d’un de ses membres, insiste René Veyre de l’association Jonathan Pierres Vivantes, provoque un choc émotionnel si violent et un drame humain si intense qu’il met en danger cette famille. Les spécialistes appellent celle-ci “un groupe d’endeuillés à risques ou vulnérables” ou encore “les autres victimes du suicide”.» C’est un deuil particulier qui, outre l’enfoncement dans le désespoir, peut entraîner vers la tentation du suicide. «La famille endeuillée par le suicide doit être écoutée, entendue, prise en compte dans la stratégie de prévention car l’expérience du drame vécu est riche d’observations, de questionnements, de propositions utiles à la société. Car certains membres de la famille du suicidé sont en danger de mort et, à coup sûr, potentiellement en état de maladies psy- L 10 chosomatiques et psychiatriques. Mais, nous sommes résolument optimistes, la prévention du suicide c’est possible», conclut René Veyre. ■ É COUTER DANS LE BUT DE PRÉVENIR LE SUICIDE NÉCESSITE UNE FORMA TION SPÉCIFIQUE qui permet de dé- velopper sa capacité à identifier la disponibilité intérieure de l’autre, à accueillir la souffrance sans l’amplifier, ni la minimiser, être attentif aux potentialités du suicidant, à dépasser sa problématique mortifère. ■ Former à quoi ? A accepter la souffrance de l’autre et à pouvoir l’entendre comme telle dans la situation, lui laisser l’espace et le temps d’une parole qui traduise et manifeste. A intervenir comme tiers pour faciliter cette expression et ponctuer le discours d’une présence. A évoquer les possibilités de dénouement, à ouvrir des perspectives dans un cadre qui respecte la différence et par une neutralité de jugement. ■ Former comment ? En accueillant le questionnement individuel et collectif sur la question si souvent taboue du suicide. En conseillant et maintenant l’attitude éthique et déontologique d’ouverture et de tolérance à l’autre dans ses spécificités historiques, culturelles, sociales et individuelles. En informant sur les données historiques, sociologiques et scientifiques du phénomène suicidaire et de son évolution. ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ASSOCIATION FRANCO-ROUMAINE Bogdana Tudorache, Présidente de la Ligue Roumaine de Santé Mentale et chargée de mission auprès du Ministère Roumain de la santé souhaiterait recenser toutes les associations FrancoRoumaines qui se sont mises en place dans le cadre de la Santé Mentale. «Depuis 1990 des initiatives personnelles et collectives de différentes régions de France ont mis en place des tentatives d’échanges et de coopération avec la Roumanie dans le domaine de la Santé Mentale. Nous souhaitons recenser et réunir toutes ces initiatives tant pour renforcer leur efficacité par la mise en place d’un réseau de solidarité et de concertation interne, que pour faire un front commun plus fort face à nos gouvernements respectifs.» Les personnes et les associations intéressées par cette démarche peuvent contacter : Marc Livet Cmp Adultes, 2 rue du Figuier 75004 PARIS Tél. (00 33) 01 48 87 67 22 Fax (00 33) 01 69 05 97 13 E Mail : [email protected] Bogdana Tudorache, Présidente Ligue Roumaine de Santé Mentale Sos. Mihai Bravu nr 90-96 Bl. D 17, sc. 4, ap 149, sectorul 2 Bucuresti-ROMANIA Tél-Fax (004-01) 2520866 E-Mail : [email protected]