Secours à personne : LES MALAISES Manœuvre de la garde Sergent Chef L.GRANGER L’INFARCTUS DU MYOCARDE (le malaise cardiaque) L'infarctus le plus connu est l'infarctus du myocarde , c'est-à-dire du muscle cardiaque . L'infarctus du myocarde (IDM étant une abréviation courante) est une nécrose (mort de cellules) d'une partie du muscle cardiaque. En langage courant, on l'appelle le plus souvent une crise cardiaque. Il se produit quand une ou plusieurs artères coronaires se bouchent, les cellules du myocarde (le muscle constituant le cœur) irriguées par cette (ou ces) artère(s) ne sont alors plus oxygénées, ce qui provoque leur souffrance (douleur ressentie) et peut aboutir à leur mort (cicatrice de l'infarctus qui persistera habituellement). La zone « infarcie » ne se contractera plus correctement. Le nombre d'infarctus du myocarde décroit très sensiblement (près de 60 % en 25 ans), probablement du fait de l'amélioration de la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire. Facteurs de risque Les facteurs de risque essentiels aujourd'hui reconnus sont : le tabac (ou le tabagisme passif) l'excès de cholestérol l'âge le sexe (masculin) le diabète l'hypertension artérielle l'hérédité (infarctus dans la famille) la sédentarité Symptômes Le symptôme principal est la douleur thoracique. Elle concerne la région rétro-sternale (en arrière du sternum). Elle est violente, habituellement intense (sensation « d'étau broyant la cage thoracique »), prolongée et non (ou peu) sensible à la trinitrine (la trinitrine soulage les douleurs d'angine de poitrine). Elle est irradiante dans le dos, la mâchoire, les épaules, le bras, la main gauche, l’estomac). Elle est angoissante, oppressante (difficultés à respirer). Page 1 Secours à personne : LES MALAISES Manœuvre de la garde Sergent Chef L.GRANGER Cette description correspond à la forme typique et caractérisée. En pratique, toutes les variations existent, jusqu’à l'infarctus asymptomatique (sans douleur, sans gêne respiratoire, sans angoisse, ou encore sans malaise), L'infarctus du myocarde étant découvert à l'occasion d'un électrocardiogramme « systématique », par exemple lors d'un bilan de santé. Sur le plan symptomatique, il existe des formes dites plus trompeuses (douleurs irradiant sur d’autres plans), et devant toute manifestation dont on ne possède pas la certitude du diagnostic et/ou chez des victimes dont les facteurs de risques sont prédominants, effectuer un électrocardiogramme au plus tôt permettra de confirmer ou d'infirmer le diagnostic d'infarctus du myocarde. Prise en charge de l'infarctus Premiers secours Le diagnostic d'infarctus du myocarde est d'ordre médical. Celui-ci échappe donc en principe à la compétence du sapeur-pompier, à qui il apparaîtra soit comme un malaise, soit comme un arrêt cardiaque. Dans le cas d'un malaise, il ne faut pas se hasarder à un pseudodiagnostic : une personne peut avoir un infarctus du myocarde sans ressentir les signes typiques (ni douleur thoracique, ni douleur dans la mâchoire rayonnant dans le bras gauche), et à l'inverse, une personne peut ressentir ces signes sans qu'elle fasse un infarctus du myocarde. Dans tous les cas, tout malaise doit être considéré comme pouvant évoluer vers une urgence vitale et nécessite une prise de contact avec un médecin, qui établira un diagnostic. Pour un malaise : on met la personne au repos dans la position où elle se sent le mieux, on propose la position allongée on la questionne sur ce qu'elle ressent, les circonstances de survenue du malaise (notamment depuis combien de temps), les antécédents (est-ce la première fois qu'elle ressent ce malaise, prend-elle des médicaments, a-t-elle été hospitalisée) on prévient la régulation médicale en transmettant le maximum d'information, on surveille la victime et on applique les conseils donnés par la régulation médicale mise sous inhalation d’O2 en respectant les consignes. Pour un arrêt cardiaque : on pratique la réanimation cardio-pulmonaire en attendant l’équipe médicale utilisation d'un défibrillateur automatique dès que mis en place. Page 2