1. Vieille ville de Galle et ses fortifications (Sri Lanka) (C 451) Année

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1.
Vieille ville de Galle et ses fortifications (Sri Lanka) (C 451)
Année d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial 1988
Critères (iv)
Année(s) d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril Néant
Décisions antérieures du Comité voir page http://whc.unesco.org/fr/list/451/documents/
Assistance internationale
Demandes approuvées : 0 (de 1997-1997)
Montant total approuvé : 3 334 dollars EU
Pour plus de détails, voir page http://whc.unesco.org/fr/list/451/assistance/
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO
Néant
Missions de suivi antérieures
2002 : mission Centre du patrimoine mondial / ICOMOS ; novembre 2007 : mission consultative d’un
expert de l’UNESCO ; avril / mai 2008 : mission consultative du bureau UNESCO/New Delhi ; février
2010 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS ;
Facteurs affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Nécessité d'un plan de gestion et de développement ;
b) Constructions intrusives et illégales au sein du terrain de cricket de Galle ayant un impact sur
l’intégrité du bien ;
c) Impacts potentiels sur l’intégrité du bien d’un projet de construction portuaire.
Matériel d’illustration voir page http://whc.unesco.org/fr/list/451/
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010
L’État partie n’a pas soumis de rapport sur l’état de conservation, comme demandé par le Comité du
patrimoine mondial. Toutefois, une mission a été invitée et est intervenue sur site du 14 au 20 février
2010. Son rapport, consultable à l’adresse http://whc.unesco.org/en/sessions/34COM, sert de base au
présent rapport. Le rapport précise que l’équipe de mission n’a pas été en mesure de traiter
convenablement tous les problèmes car la documentation, à savoir les plans montrant la révision des
limites du bien et de la zone tampon, le plan de gestion et de conservation général final et un rapport
détaillé sur les intentions actuelles concernant le stade international de cricket et le projet portuaire,
n’était pas disponible. Toutefois, la mission a pu rendre compte des points suivants :
a) Projet de développement portuaire
L’échelle proposée pour le développement portuaire a été réduite mais les détails du projet n’ont pas
été communiqués. Son impact sur le site du patrimoine mondial ne peut donc être convenablement
évalué. La mission a été informée qu’un nouveau port commercial de grande envergure était en
construction à Hambantota (à 121 km de Galle – soit seulement deux heures de route). En
conséquence, le développement du port de Galle va désormais inclure une marina et un poste à quai
unique recevant des paquebots lors de la saison touristique hors mousson (octobre à mars) et des
navires marchands le reste du temps.
La mission note qu’en plus d’un éventuel impact visuel négatif sur le bien du patrimoine mondial lorsqu’il
est vu de l’est, le nouveau port peut avoir un impact négatif sur l’important fonds archéologique marin
de la baie, dont l’identification doit être terminée.
b) Stade de cricket
Un bâtiment municipal sur le terrain de cricket a été démoli mais il n’est nullement entendu de démolir
le pavillon Mahinda Rajapakse ou d’autres bâtiments. Le pavillon a été construit après le tsunami de
2004 et inauguré en décembre 2007 par le président du Sri Lanka dont il porte le nom. Le stade de
cricket se trouve dans la zone tampon.
La mission suggère que le Comité du patrimoine mondial obtienne de l’État partie l’assurance qu’aucun
autre édifice ou structure ne sera érigé sur ou dans les environs du stade de cricket, et que l’État partie
envisage la suppression du bâtiment situé sur le côté est du stade de cricket (près de la baie) dans un
délai raisonnable tel que 2020, lorsque la concession renouvelée du terrain par la municipalité sera
arrivée à échéance. Cela donnerait à l’État partie et à la fédération sri lankaise de cricket le temps de
prévoir le transfert vers le nouveau stade plus grand, en cours de construction à Hambantota, pour le
championnat mondial de cricket de 2011. Toutefois, le rapport de la mission n’inclut pas de
photographies prouvant l’impact des bâtiments du stade de cricket sur les remparts du bien du
patrimoine mondial.
c) Capacités de gestion et de conservation des autorités de Galle
Si la réhabilitation d’un certain nombre d’édifices de la vieille ville a été achevée depuis la mission de
2008 et si la remise en état du réseau d’écoulement des eaux pluviales (mais non d’égouts, puisque
tous les bâtiments ont des fosses de décantation ou des fosses septiques) est réalisée à 60%, d’autres
édifices importants continuent de se détériorer et des altérations et constructions illégales et
inappropriées ont été constatées. Les objectifs de conservation doivent être acceptés par la
communauté locale et les habitants et les propriétaires doivent être sensibilisés à ce sujet. Toutefois,
les ressources – fonds et compétences – font défaut dans ce domaine.
La mission considère qu’il pourrait être bénéfique de créer une Autorité de conservation et
développement, avec autorité exécutive déléguée, pour gérer toutes les questions de planification et de
développement au sein du site du patrimoine mondial, incluant la zone tampon, puisque la Galle
Heritage Foundation (GHF), qui a été créée comme personne morale pour coordonner la conservation
de Galle, n’a ni le statut, ni le financement ni les ressources nécessaires pour assurer la gestion
générale du bien.
d) Limites et zone tampon du bien
La mission a compris que suite à une étude archéologique marine du port de Galle, qui a identifié un
certain nombre de sites d’épaves, un projet d’extension de la zone tampon dans l’optique d’inclure la
baie à l’est du site avait fait l’objet d’une publication officielle mais n’avait pas encore reçu de statut
légal. Aucune carte montrant la zone n’a été fournie. Toutefois, un précédent projet de zone tampon qui
incluait cette zone est représenté sur la carte de Galle dans la synthèse du rapport périodique incluse
dans la publication ‘État de conservation des biens du patrimoine mondial dans la région Asie-Pacifique’
datant de 2003.
La mission a considéré que les zones de la baie qui contiennent ou sont susceptibles de contenir
d’importants éléments archéologiques marins devraient être protégées soit par une extension du bien
soit comme partie d’une zone tampon étendue.
e) Conservation générale du bien
La mission reconnaît le travail considérable qui a été entrepris afin de préserver certains bâtiments mais
a également noté le manque manifeste de contrôle sur une certaine partie de ce travail qui n’a pas suivi
les normes de conservation appropriées.
Une liste de 87 bâtiments devant être décrétés d’importance internationale est bloquée en raison
d’objections des occupants propriétaires.
f) Plan de gestion
Un projet de plan de gestion a été remis à la mission lors de sa visite. Toutefois, la mission considère
que ce plan doit faire l’objet d’un travail supplémentaire non négligeable.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives considèrent qu’une nouvelle
demande d’information sur les détails du projet portuaire doit être faite. L’impact éventuel sur le fonds
archéologique marin de la baie est une préoccupation majeure. La mission a signalé (4.4.6) que des
documents mentionnaient le naufrage de cinq navires pour le moins dans les environs du port de Galle
entre 1659 et 1776, dont deux seulement, notamment le Hercules, ont été localisés. Étant donné que
les épaves sont d’importants attributs matériels de la valeur universelle exceptionnelle du bien en tant
que port fortifié des XVIIe-XVIIIe siècles sur une route maritime marchande, on peut soutenir qu’elles
devraient être incluses dans le bien du patrimoine mondial, au lieu d’être simplement protégées par une
zone tampon.
En l’absence de preuve probante de l’impact visuel des bâtiments du terrain de cricket sur les remparts
du bien du patrimoine mondial, il serait préférable, à ce stade, d’attendre au lieu de demander
l’enlèvement des bâtiments d’ici 2020.
Une alternative à la création d’une nouvelle autorité de gestion pour le bien du patrimoine mondial
comme recommandée par la mission serait de convenablement doter en fonds et ressources la Galle
Heritage Foundation, que la mission dit déjà être légalement habilitée [en vertu d’une loi de 1994] “à
promouvoir la préservation, la conservation et le développement du fort de Galle ainsi que son arrièrepays historique…”. Il serait peut-être préférable d’encourager l’État partie à soutenir l’agence déjà en
place, la GHF, et lui permettre (par une autre loi si nécessaire) de mettre un terme aux constructions
illégales, initier des projets de conservation, assumer un rôle plus proactif avec les autres agences
gouvernementales et parties prenantes et devenir une agence vis-à-vis du bien du patrimoine mondial.
De plus, comme recommandé par la mission, la GHF devrait sensibiliser le public et les propriétaires,
faire part d’orientations en matière de conservation et mettre en place une équipe de conservation des
bâtiments afin d’entreprendre des projets et définir des normes.
Finalement, comme recommandé par la mission, face à l’augmentation du tourisme depuis la fin de la
guerre civile au Sri Lanka, et le bourgeonnement consécutif des hébergements et des structures
commerciales, la réalisation d’un plan de gestion et de conservation pour Galle doit être une priorité
urgente.
Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial, de l’ICOMOS et de l’ICCROM
Néant
Décision adoptée: 34 COM 7B.72
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.82, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Note avec regret que le rapport sur l'Etat de conservation demandé, incluant des plans montrant la
révision des limites du bien et de la zone tampon, un plan de gestion et de conservation général finalisé
ou un rapport détaillé sur les intentions actuelles concernant le stade international de cricket et le projet
portuaire, n'a pas été reçu ;
4. Encourage de nouveau l'Etat partie à envisager une extension des limites du bien du patrimoine
mondial afin d'inclure le fonds archéologique marin de la baie et, s'il le veut bien, de préparer une
demande de modification mineure à cet effet ;
5. Prie expressément l'Etat partie de revoir la zone tampon entourant la Vieille ville de Galle, ses
fortifications et son fonds archéologique marin dans l'optique de protéger son cadre des impacts négatifs
de tout développement futur ;
6. Encourage l'Etat partie à habiliter davantage (par une autre loi, si nécessaire) et soutenir la Galle
Heritage Foundation afin qu'elle remplisse la mission que lui prévoit actuellement la législation vis-à-vis
de Galle et en particulier du bien du patrimoine mondial;
7. Demande des détails sur le projet portuaire revu à la baisse, accompagnés d'une déclaration
concernant son impact sur le fonds archéologique marin et le bien du patrimoine mondial ;
8. Demande également des informations conformément aux Orientations, paragraphe 172, sur tout
projet de développement susceptible d'avoir un impact sur le bien du patrimoine mondial, y compris
toute construction supplémentaire sur le terrain de cricket ;
9. Demande enfin à l'Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2011,
un rapport sur les progrès accomplis vis-à-vis des points susmentionnés et en particulier le plan de
gestion et de conservation général finalisé, détaillant les dispositions institutionnelles se rapportant à la
gestion du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.
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