Pommes et raisins (galles) CM1 J-P Geslin

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JEANNINE DUCHET :
CONSEILLERE PEDAGOGIQUE
PEDAGOGIQUE A L’ECOLE JEAN JAURES
JAURES DU BOURGET
JEANJEAN-PIERRE GESLIN :
PROFESSEUR A L’ECOLE NORMALE, DEVENUE IUFM,
IUFM, DU BOURGET
Dessins : Gotlib, « La Hulotte et « Le Mulot ».
Première
Première séquence le jeudi 7 juin de 9 h15 à 10 h 30 en présence de 4
équipes d’instituteurs d’Aubervilliers.
Animatrice : Jeannine Duchet.
Les enfants ont travaillé préalablement sur les plantes carnivores et disposent maintenant
d’un vocabulaire botanique intégré (tiges, feuille, racine, limbe, pétiole…).
1. Distribution du matériel :
Chaque groupe de 4 enfants reçoit 2 rameaux. Aucune information n’est fournie… Il en
sera de même pour le lecteur qui se trouvera confronté ainsi aux mêmes observations,
étonnements, interrogations et suppositions que les
enfants !
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Les rameaux fournis correspondent à des
combinaisons des 4 types présentés cici-dessus mais
les protubérances de types 1 et 2 étaient plus
nombreuses et celles de type 4 n’étaient présentes
présentes
que sur une seule feuille.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
2
2. Recensement des observations :
Les enfants ont noté leurs observations au tableau noir. Ils relisent, corrigent aux plans
orthographique et syntaxique et indiquent à la maîtresse dans quelle colonne du tableau blanc :
« grosse boule » (type 1) ou « petite boule » (type 2) elle doit les placer.
Grosses boules :
- Molles.
- Aspect de champignon.
- On dirait que la boule est habitée par des
vers (un ver se promenait sue l’une d’elles).
- Disposées sur un rameau.
Petite boules :
- Vertes ou blanches, certaines rouges,
trans-lucides, plus dures que les grosses au
toucher.
- Ressemblent à un grain de raisin, il
semble y avoir des bulles d’air à
l’intérieur ?
- Disposées sur une nervure, sur l’envers de
la feuille.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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3. Recensement des observations :
Les enfants, comme ils l’ont fait pour leurs observations, notent eux-mêmes leurs questions et
leurs hypothèses au tableau noir.
Là encore, ils relisent et corrigent aux plans orthographique et syntaxique.
4. Les observations, questions et hypothèses sont reportées sur le cahier de sciences :
Observations :
Questions :
Hypothèses :
1. Sur l’arbre à feuilles lobées (terme proposé par Aurélien) :
* On a vu des grosses boules
molles ressemblant à des Qu’est ce que c’est
champignons. Elles sentent que cette boule
le céleri. On a trouvé un ver accrochée sur une
sur l’une des boules.
branche ?
* Sous les feuilles il y a
d’autres boules blanches et
"transparentes". Elles ressemblent à des grains de
raisins. Du jus sort de la Qu’est ce que c’est
boule quand on la perce
que la boule
(avec une pointe de compas). blanche sous les
Il y a des bulles d’air dedans.
feuilles ?
Des fourmis se promènent
sur les rameaux.
a) La grosse boule est « posée » sur un
bourgeon. Elle s’est peut-être formée à
partir du bourgeon.
b) Les 2 types de boules sont des
fruits.
c) Les boules sont habitées. Ce sont
des nids.
* Le ver trouvé sur l’une des boules en
sortait peut-être ou bien il la mangeait…
* Il y a des fourmis sur la plante, peut-être
qu’il y a des œufs de fourmis à l’intérieur.
… il faudra ouvrir…
d) Un ver naît peut-être dans une
boule transparente et se dirige ensuite dans
une grosse boule. Le ver peut après donner
une abeille ou un autre insecte.
2. Sur les feuilles de l’autre arbre :
Il y a des choses rouges sur
le dessus des feuilles
Qu’est ce que
c’est ?
Pas d’hypothèses.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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5. Détermination
Détermination
des végétaux
supports :
Nous avons utilisé
dans la classe un
document extrait du
guide CM2 :
« Activités d’éveil à
dominante scientifique » par L. Dulau
et A. Charpentier aux
éditions Fernand
Nathan.
Cette clé de
détermination
distinguait d’abord
résineux et feuillus et
au sein des feuillus
ceux à feuilles
alternes et opposées.
Ensuite dans chacune
de ces 2 catégories
feuilles simples et
feuilles composées…
Avec des élèves
n’ayant pas encore
travaillé ces notions,
on peut employer le
document ci-contre
provenant du site de
« l’Office national
des forêts »
http://www.onf.fr/for
et/flore/arbres/clefeuil
lus.htm
Il explicite la
terminologie par des
schémas et présente
les fruits des arbres
considérés. Nous
l’avons modifié...
Les arbres seront
déterminés sans
difficulté, ici :
* des chênes et
* des érables.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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5 bis. Détermination des végétaux supports (suite) :
Différentes espèces de chênes
Le chêne pédonculé
Quercus robur =
Quercus pedonculata.
Le chêne sessile
Quercus sessiliflora =
Quercus petraea.
Arbres pouvant atteindre
45 m. Feuilles de 8 à 12
cm, alternes, avec deux
lobes arrondis en forme
d'oreille à la base.
Arbre de 40 m de hauteur.
Feuilles de 8 à 12 cm,
alternes, étroites à la base,
en forme de coin.
Pétiole court.
Glands longuement
pédonculés.
Le chêne pubescent
Quercus pubescens =
Quercus lanuginosa.
Le chêne vert ou yeuse
Quercus ilex.
Arbres pouvant attein- Arbres qui atteint 20 m, à
dre 25 m. Feuilles de 5 à
feuillage persistant.
10 cm, alternes,
Feuilles de 3 à 5 cm,
arrondies à la base,
alternes, épaisses et
fortement duveteuses
coriaces, ovales, fine(les poils sont blancs) ment dentées ou avec des
surtout au revers.
épines.
Pétiole long.
Pétiole duveteux.
Pétiole court.
Glands aux pédoncules très Glands aux pédoncules
Glands petits.
courts.
courts.
Différentes espèces d’érables :
L'érable champêtre,
Acer campestre.
L'érable sycomore, Acer
pseudoplatanus.
L'érable plane ou érable de Norvège,
Acer platanoides.
C’est un grand arbuste C’est un grand arbre (jusqu'à 30
C’est un grand arbre
(20 m maximum) à
m) à grandes feuilles de 10 à 20
(jusqu’à 30 m) à grandes feuilles
petites feuilles de 4 à 8 cm (sans le pétiole), palmées à jusqu'à 30 m) à grandes feuilles de 10
cm (sans le pétiole),
5 lobes et grossièrement
à 20 cm (sans le pétiole), palmées à 5palmées à 3-5 lobes. dentées. Des variétés cultivées à
7 lobes longuement pointus avec
feuilles panachées.
quelques dents grossières.
Fruits poilus avec des
ailes horizontales.
Fruits avec des ailes à angle
droit.
Fruits avec des ailes.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
6
DES CHÊ
ÊNES… d’espèces différentes :
Voir aussi
page 16
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
7
DES ERABLES… d’espèces différentes :
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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6. Nos recherches concernant les questions et les hypothèses :
Hypothèse : « les boules observées sur le chêne sont des fruits » :
Cette hypothèse était à priori surprenante car les enfants ont souvent ramassé des glands, en
cours de germination ou non, lors de sortie en forêt et ils les connaissent en tant que fruits du
chêne.
La recherche documentaire fait effectivement
apparaître que le fruit du chêne est bien le gland.
Si tous les enfants conviennent que les "petites boules"
blanches situées à la face inférieure des feuilles ne
peuvent correspondre aux fruits du chêne, il n’en est
pas de même pour les "grosses boules" : ce sont peutêtre « des glands abîmés ».
Le fruit du chêne est bien le gland…
Ici sur un chêne pubescent encore
appelé chêne blanc.
Glands de chêne pédonculé.
www.snv.jussieu.fr/bmedia/Fruits/gland.htm
Un akène (mot masculin) est un fruit sec
indéhiscent (= qui ne s’ouvre pas) et qui ne
contient qu’une seule graine.
Gland coupé longitudinalement. Sous
l’enveloppe (ou péricarpe) de
l’akène, on aperçoit la graine. La
cupule sectionnée est en bas.
Dessin « La Hulotte » n°22 modifié.
www.snv.jussieu.fr/bmedia/Fruits/gland.htm
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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Un gland germé encore fixé à sa plantule de
chêne est alors présenté aux loupiots,
plantule extraite d’un bocal contenant
également de vieux glands avortés.
Conclusion des enfants :
« "Les grosses boules" (comme les
"petites boules") ne sont pas des glands ».
Hypothèses : « les petits boutons
rouges sur les feuilles d’érable sont
des fruits ».
Le fruit de l'érable (Acer) est formé de deux
akènes (fruits secs non-déhiscents ne contenant
qu’une seule graine) chacune pourvue d’une
expansion membranaire que l’on appelle une
"aile". Aucun rapport avec les petites cloques
rouges observées sur les feuilles de l’arbre.
Le n° 22 de
la Hulotte
traite des
malheurs
du chêne…
Les fruits de l’érable
www.snv.jussieu.fr/bmedia/Fruits/gland.htm
… pas de confusion possible entre les
boutons rouges et les fruits de l’étable.
PLANTULE de chêne
encore fixée sur son gland.
Modifié d’après « La Hulotte » n° 22.
Les "grosses boules" ne ressemblent pas à
des « glands abîmés ».
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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Hypothèse : « les boules sont des nids » :
L’ouverture des "nids" à l’aide de couteaux et
de scalpels permet d’apercevoir, au niveau des sections,
de petits vers blancs « qui ressemblent à des larves
d’abeilles ».
On cherche des outils pour « couper les boules ».
Après section, on aperçoit les loges
individuelles.
Coupe dans une "grosse boule" (plus grossie) :
des nymphes (et une larve en haut à droite)
Une diapositive d’une coupe de la "grosse
boule" autorise une observation plus fine : les « larves »
sont situées dans des loges individuelles, elles
possèdent de gros yeux noirs… dont on peut se
demander à quoi ils peuvent bien servir à l’intérieur de
la "boule" (en fait, il s’agit de nymphe » qui ont déjà
développé les yeux de l’adulte)… voir suite…
Coupe dans une "grosse boule"
(plus grossie) : 2 nymphes.
IL S’AGIT BIEN DE NIDS.
La distribution d’un nouveau document va permettre à la classe de progresser dans sa recherche.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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7 Les galles. :
C’est au 17ème siècle que Malpighi, le premier, établit que les protubérances
observées sur les plantes et appelées des « GALLES » ou « CÉCIDIES »
succèdent souvent à la piqûre d’un insecte (animal qui possède 3 paires de
pattes
pattes à l’état adulte et des antennes).
La piqûre de l’insecte est suivie de l’injection d’un nombre variable d’œufs
dans la plante. Beijerinck en 1888 observa que l’insecte pouvait déposer en
même temps une goutte de liquide.
Les œufs éclosent et donnent chacun
chacun naissance à une larve tandis que la
plante réagit en développant une galle.
Certaines galles ne sont pas dues
à un insecte mais à un acarien (animal
qui possède normalement 4 paires de
pattes à l’état adulte… mais certains
n’en ont que 2 paires… et qui n’ont pas
d’antennes).
JeanJean-Pierre Geslin
La galle fongiforme est parfois
appelée « pomme de chêne » (mais
d’autre galles portent ce même nom
de « pommes de chêne »). Elle est
due à un insecte : une petite guêpe
du genre cynips appelée Biorhiza
pallida. Elle pique un bourgeon qui
se développe, atteint 4 cm de
diamètre et renferme jusqu’à 200
larves.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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Deuxième séquence le jeudi 7 juin de 10 h 50 à 11 h 30
Animatrice : Jeannine Duchet.
C’est la structure du stage
stage des instituteurs qui assistent au travail
qui impose de réaliser la seconde séquence immédiatement après
la première. Il va s’en dire qu’il n’en est pas ainsi d’habitude…
Jeannine Duchet propose aux enfants :
1. De réaliser un texte court par équipe, texte
texte qui résume
l’essentiel des acquis.
2. De faire un dessin individuel des 2 types de galles du chêne
pédonculé.
Les élèves préfèrent construire le texte tous ensemble… pourquoi pas ?
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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SEQUENCE
EQUENCE LE VENDREDI 15 juin de 13 h45 à 16 h (avec une récréation d’une 20aine
de mn) et en présence de 4 équipes d’instituteurs d’Aubervilliers.
Animateur : Jean-Pierre Geslin.
La durée de la séquence est bien sûr liée au fait qu’un stage suit ce travail. Vous
Vous la couperiez
bien évidemment en 2 dans votre classe…
1. Observation de diapositives :
Les enfants commentent : ici c’est une "pomme de chêne"… là, elle est coupée en 2, on voit les larves… il y
en a plusieurs… une guêpe a pondu dans un bourgeon… et il s’est formé une galle. La galle raisin est aussi
due à une petite guêpe… on la trouve également sur le chêne pédonculé… Il y a d’autres sortes de galles…
Une autre galle est effectivement présentée : les enfants la nomment « cannette » et les adultes « noix de
galle ». De 10 à 25 mm de diamètre, dure comme du bois et légère comme une plume elle est causée par
une petite guêpe de 4 à 5 mm : le cynips kollari…
La galle du cynips kollari ou « noix de
galle » est une galle du bourgeon qui apparaît au printemps, elle est d’abord verte puis
vire à l’orange puis au brun à l’automne.
Vieille « noix de galle » du chêne (= galle du
cynips Andricus kollari…).
Les vieilles galles deviennent très dures et
peuvent rester sur l’arbre plusieurs années.
WWW.KULAK.AC.BE/.../INSECTEN/ 04-ANDRICUS_KOLLARI-D5.HTM
WWW.GWYDIR.DEMON.CO.UK/INSECTS/ PHOTOINDHYM.HTM
Lorsqu’on coupe une « noix de galle » encore verte, on découvre
une seule loge renfermant une seule larve qui ressemble à un ver
blanc. La larve se transforme en une nymphe à 2 gros yeux (la
dernière fois nous avions vu en fait des nymphes…) que l’on
trouve dans les galles brûnissantes. La nymphe donne naissance à
l’adulte mais ceci n’a pas été précisé aux enfants...
Modifié d’après http://perso.wanadoo.fr/insectes.net/galles/images/gal31gf
Uniquement pour les maîtres :
L’adulte ailé (non montré aux
enfants) quitte la galle en
septembre- octobre. La galle
présente alors un trou réalisé
par le cynips sortant. D’autres
insectes peuvent alors
s’installer dans son ancienne
maison.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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Pour le maître (non traité avec les enfants), nous précisons qu’il ne sort des noix de galles que des
femelles capables de se reproduire sans mâles (on dit que ces femelles sont parthénogénétiques). Elles
pondent leurs œufs non fécondés dans des bourgeons dormants du chêne.
L’ADULTE FORE UN TROU
TROU
POUR SORTIR DE SA
GALLE MAIS IL N’A PAS
ETE DIT AUX ENFANTS
Diapositive non utilisée avec les enfants : Torymus
nitens est une guêpe pourvue d’une longue tarière qu’elle
utilise pour parasiter la larve du Cynips Kollari (encore à
l’intérieur de sa noix de galle) en lui injectant un œuf.
Ajoutons qu’il s'ensuit la formation de nouvelles galles ici hivernales toujours très petites (2-3
mm). Courant avril-mai il en sortira de nouveaux insectes adultes ici mâles et femelles (encore
plus petits que les femelles parthénogénétiques). Après fécondation, les femelles sexuées pondront
dans un bourgeon qui redonnera une noix de galle.
Il a par contre été dit aux élèves « qu’on récupérait les galles » d’A. kollari » que l’on faisait macérer
dans de l’eau bouillante. On filtrait et on utilisait le filtrat pour fabriquer de l’encre » (en fait on
ajoutait du sulfate ferreux et de la gomme arabique).
2. Garder un esprit critique :
Les élèves ont, lors de la séquence précédente, utilisé le
document présenté page 7. Cette feuille leur est à nouveau
communiquée… Comparez… Les deux ½ pages se contredisent
sur un point… trouvez le désaccord.
Il faut 5 à 6 minutes pour mettre en évidence la
contradiction :
* Haut de la page : il est écrit que les feuilles du chêne pédonculé
« tombent seulement au printemps ».
* Bas de la page : il est indiqué que « le chêne pédonculé les perd
à la fin de l’automne » (alors que le chêne rouvre ou sessile les
garde tout l’hiver).
Conclusion
des enfants :
« Il faudrait voir nous-mêmes »… « Même dans les
livres, il peut y avoir des erreurs ».
Jean-Pierre Geslin lit un passage de « Arbres et
arbustes de nos forêts et de nos jardins », éditions
Nathan page 160 : « Le chêne… (le chêne rouvre ou
sessile) tire son nom du fait que ses feuilles rousses
de l’automne restent sur l’arbre durant tout l’hiver,
AVOUEZ QUE VOUS N’AVIEZ
N’AVIEZ PAS
tandis que le feuillage du chêne pédonculé tombe
REMARQUE !!!
avec la venue de l’hiver »… néanmoins, en effet,
seule l’observation des 2 espèces l’hiver prochain permettra de conclure.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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3. Poursuite de la recherche de réponses aux questions posées la semaine dernière
(voir page 4):
3a. L’insecte galligène
galligène peutpeut-il passer d’une galle à l’autre sur le chêne ?
Les enfants avaient formulé l’hypothèse initiale ainsi : « un ver naît peut-être dans une boule
transparente et se dirige ensuite dans une grosse boule. Le ver peut après donner une abeille ou un
autre insecte »... La présence de trous sur certaines galles en pomme pouvait aller dans ce sens…
Ils ne savent pas à ce stade (contrairement à vous) que c’est un adulte et non pas une
larve ou une nymphe qui sort…
3b. Que sont les pustules rouges observées
observées sur la feuille d’érable ?
Il est proposé de constituer 3 équipes (les tables avaient été disposées au préalable pour
permettre un tel fonctionnement).
QUESTION 3a :
* A la première équipe sont fournis des galles fongiformes de bourgeons plus communément
appelées "pommes de chêne" et le document de la page 18 (La galle fongiforme…).
* La 2ème équipe reçoit 3 types de galles : la gallegalle-lentille, la galle raisin et une galle
jusqu’alors inconnue : la gallegalle-groseille ainsi que le document page 19 : « Un problème
problème
difficile à résoudre… ».
QUESTION 3b :
La 3ème équipe se voit attribuer des feuilles d’érable et des feuilles de tilleul présentant
des boursouflures rouges ainsi que le document page 20 « Des acariens bien installés…).
… « CHAQUE EQUIPE DEVRA PRESENTER AUX AUTRES LE FRUIT DE SES OBSERVATIONS, DE SES
LECTURES ET DE SES RECHERCHES (par exemple sous la forme de grands dessins) ».
« Des grandes feuilles (de 1 m2) et de gros feutres de différentes couleurs sont
disponibles ».
Spontanément, les équipes 1 et 2 éclatent en 2 sous-groupes. Seule l’équipe 3 parvient à une
véritable répartition du travail en son sein. Deux des enfants souhaitent déterminer les espèces
d’érables (Cf. documents pages 6 et 8).
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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La galle fongiforme (parfois appelÉe « pomme de chÊne ») EST due À UNE
PETITE GUÊPE dénommÉE « Biorrhiza pallida » :
La galle, qui peut atteindre 4 cm
de diamètre, se trouve à
l'extrémité de la tige. C'est en fait
un bourgeon qui est devenu
énorme. Au point d'attache de la
galle tu découvriras encore les
écailles du bourgeon d'où la galle
provient.
Coupe la galle, tu observeras à
l'extérieur une sorte de liège brun,
tendre. Au fur et à mesure que tu
Les écailles du bourgeon
approcheras des loges, tu verras
sont bien visibles.
que la galle devient plus dure. A
l'intérieur… demeurent les larves…jusqu’à 200. Mais ce qui surprend c'est que de la tige, comme cela se produirait pour un
fruit, partent des vaisseaux qui se divisent et apportent la nourriture à travers les parois
permettant ainsi la croissance de la coque de la galle. On constate que la larve se contente d’une
petite quantité de nourriture mangeant les parois de sa maison par l’intérieur. Le chêne lui fournit
donc le vivre et le couvert.
Voici son histoire… Si tu mets la galle dans un flacon, vers le
milieu de l'été tu verras sortir des petits insectes jaunâtres à 4
ailes. Les uns sont mâles, les autres femelles (les femelles ont
parfois les ailes réduites ou absentes). Après l'accouplement,
les femelles se dirigent vers le sol et s'enfoncent à une
profondeur parfois supérieure à 5o cm : elles vont pondre sur
les racines du chêne. Une galle qui peut atteindre la grosseur
d'une noix prend naissance et met de 2 à 3 ans à se développer. Elle devient de plus en plus dure à mesure qu'elle vieillit.
L'hiver de la 3ème année en sortent des adultes, dépourvus
Le cynips sur la neige…
d'ailes et tous femelles. On les voit parfois se déplacer sur la
neige. Ces femelles vont pondre entre les écailles des
bourgeons de l'extrémité des rameaux du chêne. La «galle de chêne en pomme» prend naissance et son
développement rapide se fait en 2 ou 3 mois.
Schéma et texte ( très remaniés ) du B.T. n ° 813. Novembre 1975 : « Les galles des végétaux ».
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
18
UN PROBLEME DIFFICILE A RESOUDRE…
DE LA GALLEGALLE-LENTILLE A LA GALLEGALLE-RAISIN ?
DE LA GALLEGALLE-LENTILLE A LA GALLEGALLE-Groseille ?
A la face inférieure des feuilles de chêne, à partir du mois
de juin, on rencontre fréquemment de petites galles de 3 à 6
millimètres de diamètre. Leur forme aplatie, légèrement surélevée au
centre les fait ressembler à des lentilles… d’où le nom de GALLELENTILLE.
La GALLE-LENTILLE tombe sur le sol en octobre. L’année suivante,
entre mars et avril, il en sort une petite guêpe femelle de 2,5 millimètres
dénommée NEUROTERUS QUERCUS-BACCARUM ou encore
NEUROTERUS LENTICULARIS. A noter que la GALLE-LENTILLE
ne donne jamais naissance à des guêpes mâles. La guêpe femelle va aller
pondre sur un chêne sans avoir été fécondée par un mâle.
LA GALLE LENTILLE
MAIS oÙ va t-elle pondre exactement
et quelle sera la consÉquence ?
ON TROUVE 2 TYPES DE REPONSES DANS LES LIVRES :
GALLEGALLE-GROSEILLE
La guêpe femelle
La guêpe femelle
pond dans les fleurs
pond dans une feuille
mâles du chêne et il en
et il en résulte, au
niveau de la face
résulte, en mai-juin, une
inférieure, en mai-juin, galle ronde d’environ 5
une boule blanchâtre millimètres de diamètre
de 4 à 8 mm. Cette
ou GALLEboule ressemble à un
GROSEILLE.
grain de raisin blanc :
Des mâles et des
c’est la GALLEfemelles émergent en
RAISIN.
juin des GALLESGROSEILLES.
Des GALLES-RAISIN
sortiront en juin d’autres guêpes, cette foisci mâles ou femelles.
Elles s’accoupleront et les femelles fécondées iront à
Après fécondation par les mâles, les femelles pondent
leur tour pondre dans une feuille de chêne engendrant de
dans les feuilles de chêne entraînant de juin à août
nouvelles GALLES-LENTILLES.
l’apparition de nouvelles galles-lentilles.
GALLE-RAISIN
galles-raisin
Guêpes
femelles
non fécondées
galles-groseilles
Guêpes
femelles
fécondées

galles-lentilles
Guêpes
femelles
non fécondées
Guêpes
femelles
fécondées

galles-lentilles
QUELLE(S) HYPOTHÈSE(S) FAIS-TU POUR EXPLIQUER CES CONTRADICTIONS ?
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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DES ACARIENS BIEN INSTALLÉS :
A la face supérieure des feuilles du tilleul, tu
pourras souvent observer des sortes de clous
rougeâtres pouvant atteindre 15 millimètres de
longueur. : ce sont les « galles cornues ».
Au niveau de la face supérieure des feuilles
d’érable, on remarque très fréquemment de
nombreuses pustules de couleur rouge et d’une
hauteur de 1 millimètre : ce sont les « galles de
la feuille d’érable » ou « galles en bourse ».
Si tu détaches les galles des feuilles et si tu les places dans un petit tube en verre, tu apercevras
bientôt de minuscules bestioles en train de se déplacer sur les parois du tube.
Observées à la loupe binoculaire ou au faible grossissement du microscope, ces animalcules
ressemblent vaguement à de petites araignées.
Il s’agit en fait d’acariens du genre ERIOPHYES.
Eriophyes tiliae
Eriophyes macrorhynchus
(en français Eriophyes du tilleul) pour le tilleul. (en français Eriophyes à gros bec) pour l’érable.
Un acarien possède normalement 3 paires de pattes à l’état de larve et 4 paires à l’état adulte.
Tu connaît déjà de tels petits animaux : ce sont eux qui te gratte en été après que tu te sois allongé
dans l’herbe… mais tous les acariens ne grattent pas. C’est le cas des acariens des galles qui, eux,
ne sont pourvus que de 2 paires de pattes et qui n’ont ni yeux ni appareil respiratoire… On dit que
ces acariens des galles sont dégénérés. On explique cette « dégénérescence » par leur mode de vie
enfermés.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
20
LES PRESENTATIONS DES DIFFERENTS TRAVAUX :
EQUIPE 1 :
er
1 sous-groupe :
L’un des enfants explique que la guêpe qui sort de la galle fongiforme
va piquer une racine et que cela donnera naissance à ce niveau à un
autre type de galle. Le dessin est décevant : la galle fongiforme est
représentée mais la galle des racines n’est qu’ébauchée… dans le coin
supérieur gauche.
2ème sous-groupe :
L’autre sous-groupe
a lu le document
plus soigneusement :
2 flèches sortent de
la galle fongiforme
et aboutissent à 2
guêpes ailées. Une
seule des 2 guêpes
(« la femelle ») creuse le sol et entraîne
la formation d’une
galle sur les racines.
« Il en ressort (à
Copie de l’affiche des enfants…
gauche sur le dessin)
une autre
guêpe » (représentée ailée alors qu’elle est en réalité aptère). C’est elle qui piquera un autre
bourgeon et sera à l’origine d’une nouvelle galle en pomme.
EQUIPE 2 :
- Dessin de 2 feuilles d’érable :
* l’une porte des galles rouges :
« il y a à l’intérieur des acariens
qui n’ont que 2 paires de
pattes ».
* La 2ème feuille d’érable est
dépourvue de galle mais
supporte une splendide
reproduction d’un acarien muni
de 4 paires de pattes.
- Un texte écrit très gros sur une
autre feuille de papier
accompagne le dessin :
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
21
EQUIPE 3 :
1er sous-groupe :
reproduction du
dessin des enfants
Galle lentille.
Nymphes de
Galle-lentille.
Ici les enfants restent au niveau de l’interrogation, n’émettant pas
d’hypothèse explicative.
2ème sous-groupe
reproduction du
dessin des enfants.
Galle-raisin.
Le cynips femelle de la gale–
lentille donne une galle-raisin
ou une galle-groseille selon
qu’il pique dans une feuille ou
dans une fleur mâle de chêne.
Galle-groseille.
Les explications, claires dans les deux cas, sont comprises par tous même si le terme de "fécondation"
a nécessité une information au cours des recherches et une répétition lors des exposés.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
22
LE MONTAGEMONTAGE-AUDIOAUDIO-VISUEL :
Il y a plus de 30 ans, un stage d’instituteurs
installé à Sarcelles, stage d’une durée de 12
semaines… oui cela existait… animé par JeanPierre Geslin et l’Inspecteur de l’Education
Nationale Coupet avait produit un montage
audio-visuel portant sur les galles.
Ultérieurement, un photographe naturaliste :
Gérard Blondeau, nous avait proposé des
diapositives permettant de l’enrichir. Ce
montage, dont vous trouverez le texte page
suivante, était initialement destiné à des adultes.
Le proposer à des enfants exigeait plusieurs
arrêts et des explications complémentaires.
1. Qu’est-ce qu’un stimulus ?
C’est une excitation Elle est due ici à un animal.
Si aucun être vivant ne vient stimuler la plante,
elle ne produira pas de galle.
2. Qu’est ce que l’auxine ?
C’est un produit chimique pouvant être
fabriqué :
a) par une plante, essentiellement au niveau
des bourgeons et des graines et ceci dans des
conditions « normales ».
b) par certains animaux, en particulier des
insectes.
L’auxine a différents effets :
Elle stimule l’allongement des tiges lorsqu’elle
est produite par des bourgeons.
Produite par les graines, elle provoque la
croissance des fruits.
La goutte de liquide déposée par l’insecte
galligène lors de la ponte et les sécrétions de la
larve contiendraient de l’auxine. Ces sécrétions
des insectes pourraient donc jouer le même rôle
que la graine dans le fruit… en ce sens, les
galles ne sont pas si éloignées des fruits qu’on
pourrait le croire.
3) Quelques informations sont fournies en ce
qui concerne les mots suivants : « chambre
larvaire », « protéines », « habitacle ». Les sens
de « cellules », « lipides » et « insectivore »
avaient déjà été abordés lors de « thèmes »
précédents.
Le cynips femelle non fécondé Andriscus
fecondator (= Andriscus foecondatrix) pique
un bourgeon de chêne, produisant le
développement d’une galle en forme
d’artichaut atteignant 15 à 30 mm de haut et
12 mm de large en juin. Cette galle externe,
parfois appelée « rose de chêne » en
renferme une interne et dure contenant la
larve. Seule la galle interne tombe à la fin de
l’été et il en sort des cynips mâles et
femelles. Les femelles fécondées sont à
l’origine de toutes petites galles sur les fleurs
mâles de chêne.
Galles cornues du tilleul dues à l’acarien
Eriophyes tiliae, déjà étudié.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
23
Montage : « Les galles » :
Pendant 52 secondes : diapositives 1, 2, 3, 4 et 5.
« Il vous est sans doute arrivé, au cours de vos
promenades, d’observer sur les tiges ou les
feuilles de telle on telle plante de curieuses
protubérances (6). Ce sont des gales ou cécidies
(6 bis). Ouvrons la galle (7), constatons la
présence d'une larve.
Le nombre des palles est surprenant (8). En effet,
il n'existe à peu près aucune espèce de plante qui
n'ait à souffrir sa galle (9), aucune espèce de
plante qui ne soit l’hôte d'organisme galligènes (9
bis). On dénombre en Europe environ 400 espèces
de galles différentes (9 ter).
Galle rouge et blanche du Cynips
Diplolepis longiventris sur la face
inférieure des feuilles de chêne. Elle peut
atteindre 1 cm de diamètre.
(10) D'après Küster, la galle est une réaction
intervenant dans le développement de la plante
aux stimuli provoqué par des organismes
étrangers (11). En d'autres termes, sans le
stimulus provenant d'un agent extérieur à elle, la
plante ne serait pas spontanément en mesure de
"sécréter" une galle.
A PARTIR DE CECI, TROIS
TROIS HYPOTHESES :
(12) 1. Est-ce la piqûre de l'insecte-mère ?
(13) 2. Est-ce l’œuf déposé sur la feuille ?
(14) 3. Est-ce la larve elle-même
… qui engendre la galle ?
Si la larve meurt ou si on la détruit avec une
aiguille, la formation de la galle sur la plante-hôte
s'interrompt immédiatement.
Conclusion (15) : c'est la larve qui provoque la
croissance de la galle, peut-être grâce à un
Larve du cynips Diplolepis longiventris
stimulus chimique : l'auxine, hormone végétale
qui donnera naissance une femelle
responsable de la croissance et du développement
parthénogénétique = femelle produisant
des végétaux se rencontre aussi dans les glandes
des œufs sans avoir été fécondée.
salivaires de certains insectes (15 bis). Peut-être
La génération bisexuée se développera
faut-il invoquer cette substance dans la croissance
dans des galles de coloration grisde la galle ?
verdâtre.
(16) On constate que la piqûre initiale de
l'insecte s'effectue au niveau d'une nervure
parcourue par la sève de la plante qui pourrait, au moins au début du développement,
nourrir la larve.
La chambre larvaire est tapissée de parois constituées de cellules riches en protéines et lipides.
(17, 18). La larve dévore ces parois (19) se nourrissant ainsi de son propre habitacle (19 bis).
Mais la plante n'offre pas seulement sa subsistance à la larve : elle la protège encore des
intempéries et des insectivores.
L'insecte (20) demeure dans sa galle jusqu’au au moment où, parvenu à maturité (20 bis), il se
frayera un chemin vers l'air libre et commencera à vivre en milieu ouvert, même s'il ne doit jouir
de ce nouvel état que quelques jours seulement (21,22).
Texte d’après un article d’Atlas. Découverte du Monde, n° 143 de mai 1975.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
24
Dans les cahiers « d’éveil » :
Outre les productions des enfants concernant les « pommes de chêne » (voir pages 13 et 14),
on peut trouver dans chaque classeur :
- Les documents des pages 7 et 8.
- L’un des 3 textes des pages 18, 19 ou 20.
- Les travaux présentés ci-dessous :
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
25
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
26
Le résultat de l’évaluation n’est pas toujours celui escompté…
C’est ainsi que nous a été communiqué cette réponse d’enfant à un
contrôle effectué dans la classe d’un enseignant. Ce conseiller
pédagogique d’Hyères reprenait le sujet des galles et avait proposé à ses
élèves le document de la page 12.
La galle, ici localisée au niveau des nervures du chêne, présente un diamètre de 4 à 6 mm. Elle est due à une petite guêpe.
Galle due à Cynips Divisa
C’est au 17ème siècle que Malpighi, le premier, établit que
les protubérances observées sur les plantes et appelées
des « GALLES » ou « CÉCIDIES » succèdent souvent à la
piqûre d’un insecte.
La piqûre de l’insecte est suivie de l’injection d’un nombre
variable d’œufs dans la plante. Beijerinck en 1888 observa
que l’insecte pouvait déposer en même temps une goutte
de liquide. Les œufs éclosent et donnent chacun naissance
à une larve tandis que la plante réagit en développant
une galle.
Jean-Pierre Geslin.
Précisons en conséquence qui étaient :
* Malpighi Marcello : médecin italien (1628-1694) découvreur des
papilles gustatives, des capillaires sanguins et des globules rouges,
auxquels il attribua avec raison la couleur du sang. Il étudia aussi la
structure de la peau, du cerveau du foie, de la rate, des reins et des os.
Malpighi a été l’un des premiers à décrire ses méthodes afin que les
autres chercheurs puissent confirmer ou infirmer ses découvertes. En
1673, il consacre un livre à l’étude du ver à soie. Il a également mené des
études sur l’embryologie du poulet (commettant à ce sujet des erreurs) et
L’histologiste ( = celui
sur les tissus végétaux. En 1691, il a été nommé médecin personnel du
qui étudie les tissus)
pape Innocent XII.
Malpighi.
C’est l’un de ses élèves : Vallisnieri qui reprenant des travaux de
Malpighi a démontré que les larves des galles proviennent des oeufs déposés dans les plantes.
* Beijerinck Martinus (1851-1931), un botaniste et chimiste hollandais, a travaillé sur une maladie des
plants de tabac (la mosaïque du tabac) mettant en évidence l‘existence d’un agent infectieux plus petit
qu’une bactérie et qu’il nomma un « virus »… mot signifiant poison en latin (1898). Beijerinck a
également étudié le rôle écologique de microorganismes, isolant une bactérie (actuellement nommée
Rhizobium leguminosarum) responsable de la fixation de l’azote atmosphérique par les nodules des
plantes du groupe des Légumineuses. Beijerinck s’est aussi intéressé aux galles se développant sur les
plantes.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
27
VOIR PAGES SUIVANTES :
DOCUMENTS POUR LES
ENFANTS ET LES
MAITRES :
Il est bien bon…
Objectifs conceptuels :
Notion de galle. Notion de parasitisme. Eventuellement découverte de la reproduction
parthénogénétique.
Objectifs méthodologiques :
Importance de l’observation face à un organe inconnu, apprendre à faire un dessin d’observation,
mettre en place une démarche expérimentale, apprendre à effectuer des recherches dans des
documents et à en présenter l’essentiel aux autres.
VOUS PRENDREZ LES GALLES QUE VOUS TROUVEREZ…
Ce ne sont pas nécessairement celles que nous avons présentées précédemment… Voici
quelques fiches complémentaires qui peuvent vous être utiles ou qui peuvent constituer des
documents de recherche pour les enfants.
Le bédégar de l’églantier
dû au cynips Rhodites rosae encore
dénommé Diplolepis rosae
La « grosse pomme du chêne » aussi appelée
« galle-cerise » sur la face inférieure des feuilles
de chêne est due au Cynips Diplolepis Quercusfolii (peut s’écrire sans trait d’union).
DE LA DIVERSITE DES GALLES OU CECIDIES :
Bien que des bactéries et des champignons puissent produire des galles, bien que certains
vers du groupe des nématodes puissent aussi en être à l’origine, la plupart sont dues à des
animaux à pattes articulées : les arthropodes. Ainsi, sur les chênes rouvre et pédonculé, on a
recensé 125 galles différentes dont 95 sont liées à des arthropodes.
Parmi ces arthropodes, 92 sont causées par des insectes et 3 provoquées par des acariens.
Parmi les insectes : 5 sont liées à des mouches (ordre des diptères), 4 à de minuscules papillons
(ordre des lépidoptères), 2 à des cochenilles et 4 à des pucerons (ordre des homoptères) et le
reste (77) à des très petites guêpes (ordre des Hyménoptères) du genre cynips (ips signifie « ver
rongeur » en grec).
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
28
L'EGLANTIER SE FAIT DES CHEVEUX (1) :
D'abord, regarde bien la photographie de
cette petite perruque échevelée sur une tige
d'églantier. Peux-tu me dire de quoi il s'agit ? Non
? C'est un « bédégar » ou « bédéguar », voilà. II te
reste maintenant à découvrir d'où il vient et à quoi
ou à qui il peut bien servir.
Or donc, il était une fois une petite guêpe
de rien du tout, toute noire et à peine longue de
quatre millimètres, de son nom le cynips du
bédégar (Rhodites rosae encore nommé Diplolepis
rosae pour les savants), qui voletait autour d'une
tige de... de ? d'églantier, bien sûr. Observes-la.
Elle fait jaillir de son abdomen un fin aiguillon, sa
tarière, et l'enfonce dans un bourgeon. Puis elle
s'envole et disparaît à notre vue.
Le bédégar ou bédéguar encore appelé
Qu'a-t-elle fait ? Elle vient de déposer ses oeufs et
« rose cochonnière » (5 à 6 cm de
une minuscule goutte de liquide dans une très
diamètre),
cette excroissance anormale
jeune feuille du bourgeon ou une ébauche de fleur
d'une
plante,
est une galle, tout comme
(dans une jeune étamine ou un pétale ou un sépale
ces petites boules que vous trouvez
en formation).
sous les feuilles du chêne, de l'aulne et
On ne sait pas encore exactement par
en forme d'ananas sur l'épicéa, et qui
quelles réactions le liquide (ou l’œuf ou la larve qui
toutes abritent des insectes ou des
en naît) va faire gonfler et pousser monstrueuacariens.
sement le bourgeon de l'églantier en une boule
hirsute (au moins 10 fois plus grosse que le cynips)
couverte de cheveux verts à extrémités rouges.
A l'intérieur de la boule, les oeufs éclosent
donc et les petites larves, pressées de grossir,
commencent à manger. Que trouvent-elles à se
mettre sous les mandibules : mais le bédégar luimême…
qu'elles
creusent
voracement.
Elles ne sont
pas les seules
à profiter de
Un vieux bédégar, délavé par les eaux de
toute
cette
bonne
pluies. Les fruits rouges sont ceux de
nourriture, car
l’églantier. On les nomme encore
entre-temps,
Larve de Rhodites rosae
"cynorhodon" ou "gratte-cul" car ils
d'autres
renferment le poil à gratter… On peut
guêpes d’espèces naines (les Pyriclistus brandti…
aussi utiliser ces fruits pour en faire des
"brandti" pas "bandit" !) ont pondu leurs oeufs dans
confitures… mais enlevez les bédégars !
le bédégar, se disant que l'aubaine était trop bonne
pour la laisser passer. La présence de ces squatters ne gène pas les légitimes propriétaires
d’autant plus qu’ils stimulent eux aussi la croissance du bédégar.
Il existe aussi des tueurs (l’ichneumon Orthopelma mediator par exemple) qui introduisent
leurs œufs dans les larves des occupants à l’aide d’une longue tarière qui fonctionne comme une
seringue… Quand l’œuf du tueur éclos, la larve qui le contient est condamnée à mourir, mangée
par l’intérieur… Terrible. La larve d’un autre criminel : Eurytoma rosae passe d’une loge à l’autre,
dévorant tous les occupants qu’elle rencontre…dans le noir le plus total…
Au total plus de 25 espèces peuvent vivre aux dépends du bédégar…et de ses
habitants… Que fait la police !
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
29
L'EGLANTIER SE FAIT DES
CHEVEUX (2) :
Bientôt, dans le bédégar truffé de
galeries (pire qu'un gruyère) toutes ces
larves s'endorment… si elles n’ont pas
été dévorées... L'automne, puis l'hiver
passent. La chevelure du bédégar rouille
puis prend une couleur gris-brunâtre ; elle
s'effiloche. Au printemps, les larves
survivantes
se
réveillent
et
se
transforment en nymphes puis en adultes.
Si tu as pris soin de couper un
bédégar au début de l’hiver et de
l’enfermer dans un flacon en verre : dès le
printemps venu, les hôtes du bédégar,
bien éveillés et en tous points semblables
à leur mère, percent la paroi et prennent
leur envol… tu pourras les voir voleter à
l’intérieur de leur prison. Pour distinguer
les vrais propriétaires de ceux installés
dans le bédégar sans autorisation,
observe les bestioles à la loupe et
compare avec les photographies.
Chez les cynips Rhodites rosae,
dans notre pays, il n’y a pratiquement que
des femelles. Les mâles, plus petits et
entièrement noirs, sont très rares : 1 pour
100 femelles environ. On dit que les
femelles sont "parthénogénétiques" car
elles peuvent fabriquer des œufs sans
avoir été fécondées par des mâles. Elles
pondront ces œufs dans des bourgeons
d’églantiers et reformeront ainsi de
nouveaux bédégars.
Autrefois, on croyait que les
bédégars faisaient dormir et on les mettait
sous son oreiller ou bien on les réduisait
en miettes pour servir de tabac à pipe !
Certains affirmaient qu’il suffisait d’en
mettre un dans sa poche pour ne plus
avoir mal aux dents : « Le ver qui dans ta
dent te taquine est passé dans le bédégar
et tu ne souffres plus ». Inutile de dire qu’il
ne s’agit que de légendes…
Maintenant que tu sais qu'il s'agit
en réalité du gîte et du garde-manger
d'une foule de petites bêtes, lorsque tu
rencontreras un bédégar, ne t’amuse pas
à l'ouvrir ! Pense à toutes ces petites
larves qui ne t’ont rien fait et que tu
condamnerais à mort...
Ces petits insectes noirs qui sortent du bédégar
au printemps sont :
* les légitimes propriétaires, Rhodites rosae,
sont presque tous femelles et mesurent 3 à 4 mm.
Les mâles, très rares, sont entièrement noirs et
plus petits. A l’aide de leur tarière, les femelles
iront introduire leurs œufs dans des bourgeons
de l’églantier y provoquant le développement de
nouveaux bédégars.
* les Periclistus brandti, SDF entrés sans
permission dans le bédégar, présentent un
nombre égal de mâles et de femelles.
Apprends à les distinguer :
La trame de l’article est extraite du « journal de Pirouette » n° 741-742 paru en 1979
… largement modifié et complété par nos soins.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
30
QUAND LE HETRE A DES PEPINS.
Sur la face supérieure des
feuilles de hêtre, on observe souvent
des cônes ou « galles » (on dit encore
« cécidies ») qui commencent à croître
en juillet pour atteindre 10 mm de long.
Elles sont dures comme du bois (on dit
de
« consistance
ligneuse »)
et
terminées en pointe : d’où leur nom de
« galles pointues » ou de « galle en
pépin d’orange ». Elles peuvent être
verdâtres ou d'un rouge plus ou moins
violacé.
Sur la face inférieure de la feuille, è
GALLES EN « PEPINS D’ORANGE » SUR LA FACE
emplacement correspondant, existe une
SUPERIEURE DES FEUILLES DE HETRE.
petite saillie portant un trou très étroit (=
l’ostiole) bordé de poils.
Lorsqu’on sectionne la galle dans le
sens de sa longueur, on note qu’elle ne
renferme qu’une seule cavité (on dit
qu’elle est uniloculaire) contenant une
seule larve de couleur rougeâtre (on dit
qu’elle est unilarvaire). La larve
appartient à l’espèce Mikiola fagi.
Mikiola fagi présente la particularité
étonnante d'édifier en fait 2 types de
galles différentes : grosses et ventrues
ou minces et coniques. Ces différences
sont liées au sexe de la larve qu’elles
renferment : celles qui abritent des
GALLE DE MIKIOLA COUPEE LONGITUDINALEMENT.
larves femelles (gynocécidies) sont plus
grosses que celles qui contiennent des
larves mâles (androcécidies).
Ces 2 types de galles se détachent en automne de la feuille et tombent sur le sol. L'insecte y
passe l'hiver, la larve se métamorphosant dans la galle. L'adulte ou imago s'échappe au
printemps, il ressemble à une mouche. C’est effectivement un diptère. Les femelles fécondées
redonnent des galles.
LARVE DE MIKIOLA FAGI.
NYMPHE DE M. FAGI.
APROSTOCETUS
ELONGATUS,
HYMENOPTERE PARASITE
DE MIKIOLA FAGI.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
31
« LA GROSSE POMME DU CHENE »
Les femelles de la génération bisexuée (=
génération comportant des mâles et des femelles) du
cynips Neurolepis quercus-folii engendrent, sur la face
inférieure des feuilles de chêne de grosses galles
rondes, spongieuses, de couleurs verte, jaune et rouge
qui ressemblent à des pommes. Elles s’attachent au
niveau des nervures.
A l’automne, les cécidies tombent avec les feuilles ou
se détachent. Il en sort en fin d’année ou au printemps
des femelles de 3,5 à 4 mm, agames (= parthénogénétique) c’est-à-dire des femelles pouvant pondre des
œufs fertiles sans accouplement préalable. Ces femelles
agames vont pondre sur des bourgeons dormants de
vieux chênes. Il se forme de petites galles violettes et
velues de 3 mm de long d’où il sortira en juin des mâles
et des femelles (2,5 mm) de la génération bisexuée.
GROSSE POMME DE CHENE.
SORTIE (1) DE LA FORME AGAME
DE DIPLOLEPIS QUERCUS-FOLII
Attention, on réserve le
nom de « Grosse pomme
de chêne » à la galle de 20
mm de diamètre du cynips
Neurolepis quercus-folii,
celui de « Petite pomme de
chêne » à une galle de 7
mm de diamètre due au
cynips Diplolepis divisa.
Pour compliquer le tout, la
« galle fongiforme » ou
« galle champignon » due
au cynips Biorrhiza aptera
est souvent appelée
« Pomme de chêne »…
SORTIE (2) DE LA FORME AGAME
DE DIPLOLEPIS QUERCUS-FOLII
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
32
UNE EXPERIENCE DE MOLLIARD
MOLLIARD MARIN EN 1917 :
Fleurs de
coquelicot
Molliard cherchait à comprendre
comment s’édifiaient les galles des
végétaux.
Il prit comme exemple celle des
coquelicots (Papaver dubium et
Papaver rhoeas). Un cynips (petit
insecte cousin germain des guêpes)
nommé Aulax (ou Aylax) papaveri(s)
pique le fruit du coquelicot (fruit qui
est une « capsule ») et y dépose ses
œufs.
« Les œufs sont déposés à la surface
des lames placentaires qui subissent
une hypertrophie rapide, arrivent à se
toucher et finissent, en se soudant, par
constituer une masse compacte dans
laquelle on reconnaît l’existence de
nombreuses loges occupées chacune
par une larve ». (Molliard).
Capsules de
coquelicot âgée.
La capsule se déforme alors et devient
bosselée : il s’est formé une galle.
Molliard émet l’hypothèse que
la déformation de la capsule est liée
à des sécrétions des larves issues
des oeufs.
Comment auriez-vous testé cette
hypothèse ? - - - - - - - - En 1917, Molliard prélève 200
larves d’Aulax dans des galles de
coquelicots. Il les broie dans une petite
quantité d’eau puis injecte quelques gouttes du liquide obtenu dans une capsule de coquelicot intacte
sans blesser les cloisons internes. Au bout de 7 jours, il observe un gonflement très net du fruit du
coquelicot injecté.
Quelles précautions essentielles prendre pour que l’expérience de Molliard soit valide ?
1. Molliard a recouvert la capsule injectée avec le broyat de larves d’une fine mousseline afin de la
protéger de la visite de cynips du genre Aulax ou d’autres organismes.
2. Ne pas se contenter d’injecter 1 seule capsule saine avec le broyat de larves mais procéder sur
plusieurs…ce que Molliard a réalisé.
3. Il y a nécessité de réaliser des témoins : il faut piquer des capsules avec une seringue identique
(de préférence stérile) ne refermant que de l’eau et vérifier que ces capsules ne développent pas de
galles. Le développement pourrait en effet être aussi lié au traumatisme causé par la seringue ou à
l’injection d’eau… Ces capsules doivent aussi être protégées par une mousseline. Les textes dont nous
disposons ne mentionnent pas si Molliard a réalisé de tels témoins à l’époque.
Ces précautions étant prises, que peut-on conclure si seules les capsules injectées par le
broyat de larves développent des galles :
Réponse A : des substances de croissance X produites par la larve provoquent l’apparition de la
galle.
Réponse B : des substances Z produites par la plante, en réaction à la présence de substances Y
(enzymes par exemple) libérées par la larve, provoquent l’apparition de la galle.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
33
QU’ESTQU’EST-CE QU’UN PARASITE ?
La formation d’une galle est toujours liée à la présence d’un hôte étranger qui s’installe sur
la plante. On dit que cet hôte est un parasite. Pourquoi ?
Parasite
Prédateur
Etre non libre.
Lié à un hôte durant au moins une partie de sa vie. Fixé soit sur les
téguments externes (ectoparasite), soit dans un organe ou dans le
sang (endoparasite).
Se nourrit au dépend de son hôte animal ou végétal (spoliation)
mais ne lui donne pas obligatoirement la mort.
Très forte fécondité qui compense les difficultés pour boucler le
cycle de reproduction. Possession de formes de résistance.
Etre libre.
Recherche une nourriture
vivante.
Tue obligatoirement sa proie
pour la consommer.
Faible prolificité.
Le parasite ne peut se développer que dans la galle dont il a provoqué la naissance.
Quelques parasites à l’origine de galles :
Le papillon Evetria resinella provoque la
formation de « galles résineuses » de 2 à
3 cm de longueur sur les rameaux du pin.
La cécidomie Harmandia cavernosa
provoque la formation de galles vertes
ou rougeâtres de 4 à 5 mm de diamètre à
la face inférieure des feuilles de tremble.
La tenthrède Pontania salicis induit à la
face inférieure des feuilles de saule des
galles rondes rouges avec des points
blancs de 7 à 12 mm de diamètre.
Modifié d’après « Découvrir et reconnaître les galles » par Westphal,
Bronner et Michler. Ed. Delachaux et Niestlé.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
34
LEXIQUE CONCERNANT LES GALLES
GALLES :
Acariens :
Animaux voisins des araignées. De nombreuses espèces sont parasites
d’animaux et d’autres provoquent l’apparition de galles sur les végétaux.
Agame :
On dit qu’une génération est « agame » lorsqu’elle n’est représentée que par
des femelles. Le cycle des cynips (sortes de petites guêpes à l’origine de
nombreuses galles) comporte toujours une forme agame. Souvent, une
génération bisexuée (composée de mâles et de femelles) alterne avec la
génération agame.
Galles dues à des bactéries.
Exemple 1 : la tuberculose de l’olivier.
Exemple 2 : nodosités de quelques mm à 2 cm, correspondant en fait à des
amas de racines, qui se forment sur les tiges de vieux Forsythias poussant à
l’ombre. Elles sont dues à Corynebacterium fascians.
Exemple 3 : le « crown gall » (= cancer du collet) ou « galle du collet » qui
Exemple : galle due à atteint surtout les arbres fruitiers au niveau de la partie située au ras du sol.
Corynebacterium
Certaines tumeurs peuvent atteindre 50 kg ! La bactérie pathogène est
fasciens sur forsythia.
Agrobacterium tumefaciens.
Bactériocécidies :
Bédég(u)ar :
Galle chevelue de l’églantier encore nommée « rose cochonnière ».
Cécidie :
Synonyme de galle.
Cécidomies :
Petites mouches à l’origine de diverses galles dont la galle en pépin d’orange
du hêtre.
Cynips :
Insectes voisins des guêpes, d’une taille de quelques mm, à ailes parfois
absentes et qui provoquent l’apparition de galles sur les plantes. Voir aussi
« agame ».
Erinose de la vigne Maladie sans gravité qui boursoufle la face supérieure des feuilles de vigne.
Galle :
Réaction de la plante à la présence successive du venin de la tarière, des
sécrétions de l’embryon en développement dans l’œuf et de celles de la larve
issue de cet oeuf.
Ici une galle d’Eriophyes (un acarien) sur une feuille de tilleul.
Galle tirebouchon :
Galle en forme de tire-bouchon qui se développe sur le pétiole des feuilles de
peuplier lorsqu’elles sont attaquées par le puceron Pemphigus spirothecae.
Mycocécidies :
Galles dues à des champignons. Exemple : galle verruqueuse de la pomme
de terre (tumeur à couleur noirâtre et à surface irrégulière) due à Synchitrium
endobioticum.
Phylloxera :
Puceron de 1,5 mm qui vit sur la vigne. Ses piqûres sur les racines
provoquent des tubérosités qui sont envahies par des bactéries et des
champignons. Il s’ensuit une diminution de l’absorption et une pourriture
causes de la mort de la plante. La greffe sur des plants américains
réfractaires à l’attaque de l’insecte a permis de lutter contre la maladie.
Zoocécidies :
Galles produites par des animaux.
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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NE PAS CONFONDRE GALLE
GALLE ET GALE…
GALE…
LA GALLE :
C’est une excroissance apparaissant
sur différents organes végétaux
(fleurs, feuilles, tiges, racines).
Cette tumeur peut être due :
- à des insectes (petites guêpes du
groupe des cynips et des tenthrèdes,
mouches du groupe des cécidomies
pucerons, coléoptères, minuscules
et Euribias,
papillons),
- à des acariens (animaux voisins des araignées),
- à des champignons (on parle de mycocécidies),
- à des bactéries (il s’agit alors de bactériocécidies).
GALLE DE MIKIOLA FAGI
FAGI (MOUCHE
CECIDOMIE… voir page 33).
Photographie
extraite de
« Découvrir et
reconnaître les
galles » par
Westphal, Bronner
et Michler. Ed.
Delachaux et
Niestlé.
LA GALE :
C’est une maladie humaine due à un
acarien d’une longueur de 0,3 mm : le sarcopte
femelle. L’animal creuse des galeries de 3mm à 3 cm
dans la peau, parallèlement à la surface engendrant
par son action de furieuses démangeaisons. Le
sarcopte pond dans ces couloirs de 2 à 5 œufs par
jour. Ceux-ci donnent naissance au bout d’une
semaine à des larves pourvues de 3 paires de pattes
qui, après plusieurs mues, se transforment en adules
mâles (0,2 mm) et femelles (0,3 mm) possédant 8
pattes. Au cours de leurs promenades nocturnes sur la
surface cutanée, les mâles et les femelles
s’accouplent. Le mâle meurt après l’accouplement,
SARCOPTE.
tandis que la femelle s’enfonce dans la peau. La
maladie se transmet d’un individu à l’autre par les larves ou par les femelles fécondées.
Le traitement fait appel à un badigeonnage complet de la peau avec Ascabiol lotion  (benzoate
de benzyle) et à une désinfection des vêtements avec Aphtiria poudre (à base de lindane).
Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ».
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