JEANNINE DUCHET : CONSEILLERE PEDAGOGIQUE PEDAGOGIQUE A L’ECOLE JEAN JAURES JAURES DU BOURGET JEANJEAN-PIERRE GESLIN : PROFESSEUR A L’ECOLE NORMALE, DEVENUE IUFM, IUFM, DU BOURGET Dessins : Gotlib, « La Hulotte et « Le Mulot ». Première Première séquence le jeudi 7 juin de 9 h15 à 10 h 30 en présence de 4 équipes d’instituteurs d’Aubervilliers. Animatrice : Jeannine Duchet. Les enfants ont travaillé préalablement sur les plantes carnivores et disposent maintenant d’un vocabulaire botanique intégré (tiges, feuille, racine, limbe, pétiole…). 1. Distribution du matériel : Chaque groupe de 4 enfants reçoit 2 rameaux. Aucune information n’est fournie… Il en sera de même pour le lecteur qui se trouvera confronté ainsi aux mêmes observations, étonnements, interrogations et suppositions que les enfants ! 12 34 Les rameaux fournis correspondent à des combinaisons des 4 types présentés cici-dessus mais les protubérances de types 1 et 2 étaient plus nombreuses et celles de type 4 n’étaient présentes présentes que sur une seule feuille. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 2 2. Recensement des observations : Les enfants ont noté leurs observations au tableau noir. Ils relisent, corrigent aux plans orthographique et syntaxique et indiquent à la maîtresse dans quelle colonne du tableau blanc : « grosse boule » (type 1) ou « petite boule » (type 2) elle doit les placer. Grosses boules : - Molles. - Aspect de champignon. - On dirait que la boule est habitée par des vers (un ver se promenait sue l’une d’elles). - Disposées sur un rameau. Petite boules : - Vertes ou blanches, certaines rouges, trans-lucides, plus dures que les grosses au toucher. - Ressemblent à un grain de raisin, il semble y avoir des bulles d’air à l’intérieur ? - Disposées sur une nervure, sur l’envers de la feuille. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 3 3. Recensement des observations : Les enfants, comme ils l’ont fait pour leurs observations, notent eux-mêmes leurs questions et leurs hypothèses au tableau noir. Là encore, ils relisent et corrigent aux plans orthographique et syntaxique. 4. Les observations, questions et hypothèses sont reportées sur le cahier de sciences : Observations : Questions : Hypothèses : 1. Sur l’arbre à feuilles lobées (terme proposé par Aurélien) : * On a vu des grosses boules molles ressemblant à des Qu’est ce que c’est champignons. Elles sentent que cette boule le céleri. On a trouvé un ver accrochée sur une sur l’une des boules. branche ? * Sous les feuilles il y a d’autres boules blanches et "transparentes". Elles ressemblent à des grains de raisins. Du jus sort de la Qu’est ce que c’est boule quand on la perce que la boule (avec une pointe de compas). blanche sous les Il y a des bulles d’air dedans. feuilles ? Des fourmis se promènent sur les rameaux. a) La grosse boule est « posée » sur un bourgeon. Elle s’est peut-être formée à partir du bourgeon. b) Les 2 types de boules sont des fruits. c) Les boules sont habitées. Ce sont des nids. * Le ver trouvé sur l’une des boules en sortait peut-être ou bien il la mangeait… * Il y a des fourmis sur la plante, peut-être qu’il y a des œufs de fourmis à l’intérieur. … il faudra ouvrir… d) Un ver naît peut-être dans une boule transparente et se dirige ensuite dans une grosse boule. Le ver peut après donner une abeille ou un autre insecte. 2. Sur les feuilles de l’autre arbre : Il y a des choses rouges sur le dessus des feuilles Qu’est ce que c’est ? Pas d’hypothèses. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 4 5. Détermination Détermination des végétaux supports : Nous avons utilisé dans la classe un document extrait du guide CM2 : « Activités d’éveil à dominante scientifique » par L. Dulau et A. Charpentier aux éditions Fernand Nathan. Cette clé de détermination distinguait d’abord résineux et feuillus et au sein des feuillus ceux à feuilles alternes et opposées. Ensuite dans chacune de ces 2 catégories feuilles simples et feuilles composées… Avec des élèves n’ayant pas encore travaillé ces notions, on peut employer le document ci-contre provenant du site de « l’Office national des forêts » http://www.onf.fr/for et/flore/arbres/clefeuil lus.htm Il explicite la terminologie par des schémas et présente les fruits des arbres considérés. Nous l’avons modifié... Les arbres seront déterminés sans difficulté, ici : * des chênes et * des érables. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 5 5 bis. Détermination des végétaux supports (suite) : Différentes espèces de chênes Le chêne pédonculé Quercus robur = Quercus pedonculata. Le chêne sessile Quercus sessiliflora = Quercus petraea. Arbres pouvant atteindre 45 m. Feuilles de 8 à 12 cm, alternes, avec deux lobes arrondis en forme d'oreille à la base. Arbre de 40 m de hauteur. Feuilles de 8 à 12 cm, alternes, étroites à la base, en forme de coin. Pétiole court. Glands longuement pédonculés. Le chêne pubescent Quercus pubescens = Quercus lanuginosa. Le chêne vert ou yeuse Quercus ilex. Arbres pouvant attein- Arbres qui atteint 20 m, à dre 25 m. Feuilles de 5 à feuillage persistant. 10 cm, alternes, Feuilles de 3 à 5 cm, arrondies à la base, alternes, épaisses et fortement duveteuses coriaces, ovales, fine(les poils sont blancs) ment dentées ou avec des surtout au revers. épines. Pétiole long. Pétiole duveteux. Pétiole court. Glands aux pédoncules très Glands aux pédoncules Glands petits. courts. courts. Différentes espèces d’érables : L'érable champêtre, Acer campestre. L'érable sycomore, Acer pseudoplatanus. L'érable plane ou érable de Norvège, Acer platanoides. C’est un grand arbuste C’est un grand arbre (jusqu'à 30 C’est un grand arbre (20 m maximum) à m) à grandes feuilles de 10 à 20 (jusqu’à 30 m) à grandes feuilles petites feuilles de 4 à 8 cm (sans le pétiole), palmées à jusqu'à 30 m) à grandes feuilles de 10 cm (sans le pétiole), 5 lobes et grossièrement à 20 cm (sans le pétiole), palmées à 5palmées à 3-5 lobes. dentées. Des variétés cultivées à 7 lobes longuement pointus avec feuilles panachées. quelques dents grossières. Fruits poilus avec des ailes horizontales. Fruits avec des ailes à angle droit. Fruits avec des ailes. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 6 DES CHÊ ÊNES… d’espèces différentes : Voir aussi page 16 Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 7 DES ERABLES… d’espèces différentes : Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 8 6. Nos recherches concernant les questions et les hypothèses : Hypothèse : « les boules observées sur le chêne sont des fruits » : Cette hypothèse était à priori surprenante car les enfants ont souvent ramassé des glands, en cours de germination ou non, lors de sortie en forêt et ils les connaissent en tant que fruits du chêne. La recherche documentaire fait effectivement apparaître que le fruit du chêne est bien le gland. Si tous les enfants conviennent que les "petites boules" blanches situées à la face inférieure des feuilles ne peuvent correspondre aux fruits du chêne, il n’en est pas de même pour les "grosses boules" : ce sont peutêtre « des glands abîmés ». Le fruit du chêne est bien le gland… Ici sur un chêne pubescent encore appelé chêne blanc. Glands de chêne pédonculé. www.snv.jussieu.fr/bmedia/Fruits/gland.htm Un akène (mot masculin) est un fruit sec indéhiscent (= qui ne s’ouvre pas) et qui ne contient qu’une seule graine. Gland coupé longitudinalement. Sous l’enveloppe (ou péricarpe) de l’akène, on aperçoit la graine. La cupule sectionnée est en bas. Dessin « La Hulotte » n°22 modifié. www.snv.jussieu.fr/bmedia/Fruits/gland.htm Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 9 Un gland germé encore fixé à sa plantule de chêne est alors présenté aux loupiots, plantule extraite d’un bocal contenant également de vieux glands avortés. Conclusion des enfants : « "Les grosses boules" (comme les "petites boules") ne sont pas des glands ». Hypothèses : « les petits boutons rouges sur les feuilles d’érable sont des fruits ». Le fruit de l'érable (Acer) est formé de deux akènes (fruits secs non-déhiscents ne contenant qu’une seule graine) chacune pourvue d’une expansion membranaire que l’on appelle une "aile". Aucun rapport avec les petites cloques rouges observées sur les feuilles de l’arbre. Le n° 22 de la Hulotte traite des malheurs du chêne… Les fruits de l’érable www.snv.jussieu.fr/bmedia/Fruits/gland.htm … pas de confusion possible entre les boutons rouges et les fruits de l’étable. PLANTULE de chêne encore fixée sur son gland. Modifié d’après « La Hulotte » n° 22. Les "grosses boules" ne ressemblent pas à des « glands abîmés ». Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 10 Hypothèse : « les boules sont des nids » : L’ouverture des "nids" à l’aide de couteaux et de scalpels permet d’apercevoir, au niveau des sections, de petits vers blancs « qui ressemblent à des larves d’abeilles ». On cherche des outils pour « couper les boules ». Après section, on aperçoit les loges individuelles. Coupe dans une "grosse boule" (plus grossie) : des nymphes (et une larve en haut à droite) Une diapositive d’une coupe de la "grosse boule" autorise une observation plus fine : les « larves » sont situées dans des loges individuelles, elles possèdent de gros yeux noirs… dont on peut se demander à quoi ils peuvent bien servir à l’intérieur de la "boule" (en fait, il s’agit de nymphe » qui ont déjà développé les yeux de l’adulte)… voir suite… Coupe dans une "grosse boule" (plus grossie) : 2 nymphes. IL S’AGIT BIEN DE NIDS. La distribution d’un nouveau document va permettre à la classe de progresser dans sa recherche. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 11 7 Les galles. : C’est au 17ème siècle que Malpighi, le premier, établit que les protubérances observées sur les plantes et appelées des « GALLES » ou « CÉCIDIES » succèdent souvent à la piqûre d’un insecte (animal qui possède 3 paires de pattes pattes à l’état adulte et des antennes). La piqûre de l’insecte est suivie de l’injection d’un nombre variable d’œufs dans la plante. Beijerinck en 1888 observa que l’insecte pouvait déposer en même temps une goutte de liquide. Les œufs éclosent et donnent chacun chacun naissance à une larve tandis que la plante réagit en développant une galle. Certaines galles ne sont pas dues à un insecte mais à un acarien (animal qui possède normalement 4 paires de pattes à l’état adulte… mais certains n’en ont que 2 paires… et qui n’ont pas d’antennes). JeanJean-Pierre Geslin La galle fongiforme est parfois appelée « pomme de chêne » (mais d’autre galles portent ce même nom de « pommes de chêne »). Elle est due à un insecte : une petite guêpe du genre cynips appelée Biorhiza pallida. Elle pique un bourgeon qui se développe, atteint 4 cm de diamètre et renferme jusqu’à 200 larves. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 12 Deuxième séquence le jeudi 7 juin de 10 h 50 à 11 h 30 Animatrice : Jeannine Duchet. C’est la structure du stage stage des instituteurs qui assistent au travail qui impose de réaliser la seconde séquence immédiatement après la première. Il va s’en dire qu’il n’en est pas ainsi d’habitude… Jeannine Duchet propose aux enfants : 1. De réaliser un texte court par équipe, texte texte qui résume l’essentiel des acquis. 2. De faire un dessin individuel des 2 types de galles du chêne pédonculé. Les élèves préfèrent construire le texte tous ensemble… pourquoi pas ? Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 13 Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 14 SEQUENCE EQUENCE LE VENDREDI 15 juin de 13 h45 à 16 h (avec une récréation d’une 20aine de mn) et en présence de 4 équipes d’instituteurs d’Aubervilliers. Animateur : Jean-Pierre Geslin. La durée de la séquence est bien sûr liée au fait qu’un stage suit ce travail. Vous Vous la couperiez bien évidemment en 2 dans votre classe… 1. Observation de diapositives : Les enfants commentent : ici c’est une "pomme de chêne"… là, elle est coupée en 2, on voit les larves… il y en a plusieurs… une guêpe a pondu dans un bourgeon… et il s’est formé une galle. La galle raisin est aussi due à une petite guêpe… on la trouve également sur le chêne pédonculé… Il y a d’autres sortes de galles… Une autre galle est effectivement présentée : les enfants la nomment « cannette » et les adultes « noix de galle ». De 10 à 25 mm de diamètre, dure comme du bois et légère comme une plume elle est causée par une petite guêpe de 4 à 5 mm : le cynips kollari… La galle du cynips kollari ou « noix de galle » est une galle du bourgeon qui apparaît au printemps, elle est d’abord verte puis vire à l’orange puis au brun à l’automne. Vieille « noix de galle » du chêne (= galle du cynips Andricus kollari…). Les vieilles galles deviennent très dures et peuvent rester sur l’arbre plusieurs années. WWW.KULAK.AC.BE/.../INSECTEN/ 04-ANDRICUS_KOLLARI-D5.HTM WWW.GWYDIR.DEMON.CO.UK/INSECTS/ PHOTOINDHYM.HTM Lorsqu’on coupe une « noix de galle » encore verte, on découvre une seule loge renfermant une seule larve qui ressemble à un ver blanc. La larve se transforme en une nymphe à 2 gros yeux (la dernière fois nous avions vu en fait des nymphes…) que l’on trouve dans les galles brûnissantes. La nymphe donne naissance à l’adulte mais ceci n’a pas été précisé aux enfants... Modifié d’après http://perso.wanadoo.fr/insectes.net/galles/images/gal31gf Uniquement pour les maîtres : L’adulte ailé (non montré aux enfants) quitte la galle en septembre- octobre. La galle présente alors un trou réalisé par le cynips sortant. D’autres insectes peuvent alors s’installer dans son ancienne maison. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 15 Pour le maître (non traité avec les enfants), nous précisons qu’il ne sort des noix de galles que des femelles capables de se reproduire sans mâles (on dit que ces femelles sont parthénogénétiques). Elles pondent leurs œufs non fécondés dans des bourgeons dormants du chêne. L’ADULTE FORE UN TROU TROU POUR SORTIR DE SA GALLE MAIS IL N’A PAS ETE DIT AUX ENFANTS Diapositive non utilisée avec les enfants : Torymus nitens est une guêpe pourvue d’une longue tarière qu’elle utilise pour parasiter la larve du Cynips Kollari (encore à l’intérieur de sa noix de galle) en lui injectant un œuf. Ajoutons qu’il s'ensuit la formation de nouvelles galles ici hivernales toujours très petites (2-3 mm). Courant avril-mai il en sortira de nouveaux insectes adultes ici mâles et femelles (encore plus petits que les femelles parthénogénétiques). Après fécondation, les femelles sexuées pondront dans un bourgeon qui redonnera une noix de galle. Il a par contre été dit aux élèves « qu’on récupérait les galles » d’A. kollari » que l’on faisait macérer dans de l’eau bouillante. On filtrait et on utilisait le filtrat pour fabriquer de l’encre » (en fait on ajoutait du sulfate ferreux et de la gomme arabique). 2. Garder un esprit critique : Les élèves ont, lors de la séquence précédente, utilisé le document présenté page 7. Cette feuille leur est à nouveau communiquée… Comparez… Les deux ½ pages se contredisent sur un point… trouvez le désaccord. Il faut 5 à 6 minutes pour mettre en évidence la contradiction : * Haut de la page : il est écrit que les feuilles du chêne pédonculé « tombent seulement au printemps ». * Bas de la page : il est indiqué que « le chêne pédonculé les perd à la fin de l’automne » (alors que le chêne rouvre ou sessile les garde tout l’hiver). Conclusion des enfants : « Il faudrait voir nous-mêmes »… « Même dans les livres, il peut y avoir des erreurs ». Jean-Pierre Geslin lit un passage de « Arbres et arbustes de nos forêts et de nos jardins », éditions Nathan page 160 : « Le chêne… (le chêne rouvre ou sessile) tire son nom du fait que ses feuilles rousses de l’automne restent sur l’arbre durant tout l’hiver, AVOUEZ QUE VOUS N’AVIEZ N’AVIEZ PAS tandis que le feuillage du chêne pédonculé tombe REMARQUE !!! avec la venue de l’hiver »… néanmoins, en effet, seule l’observation des 2 espèces l’hiver prochain permettra de conclure. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 16 3. Poursuite de la recherche de réponses aux questions posées la semaine dernière (voir page 4): 3a. L’insecte galligène galligène peutpeut-il passer d’une galle à l’autre sur le chêne ? Les enfants avaient formulé l’hypothèse initiale ainsi : « un ver naît peut-être dans une boule transparente et se dirige ensuite dans une grosse boule. Le ver peut après donner une abeille ou un autre insecte »... La présence de trous sur certaines galles en pomme pouvait aller dans ce sens… Ils ne savent pas à ce stade (contrairement à vous) que c’est un adulte et non pas une larve ou une nymphe qui sort… 3b. Que sont les pustules rouges observées observées sur la feuille d’érable ? Il est proposé de constituer 3 équipes (les tables avaient été disposées au préalable pour permettre un tel fonctionnement). QUESTION 3a : * A la première équipe sont fournis des galles fongiformes de bourgeons plus communément appelées "pommes de chêne" et le document de la page 18 (La galle fongiforme…). * La 2ème équipe reçoit 3 types de galles : la gallegalle-lentille, la galle raisin et une galle jusqu’alors inconnue : la gallegalle-groseille ainsi que le document page 19 : « Un problème problème difficile à résoudre… ». QUESTION 3b : La 3ème équipe se voit attribuer des feuilles d’érable et des feuilles de tilleul présentant des boursouflures rouges ainsi que le document page 20 « Des acariens bien installés…). … « CHAQUE EQUIPE DEVRA PRESENTER AUX AUTRES LE FRUIT DE SES OBSERVATIONS, DE SES LECTURES ET DE SES RECHERCHES (par exemple sous la forme de grands dessins) ». « Des grandes feuilles (de 1 m2) et de gros feutres de différentes couleurs sont disponibles ». Spontanément, les équipes 1 et 2 éclatent en 2 sous-groupes. Seule l’équipe 3 parvient à une véritable répartition du travail en son sein. Deux des enfants souhaitent déterminer les espèces d’érables (Cf. documents pages 6 et 8). Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 17 La galle fongiforme (parfois appelÉe « pomme de chÊne ») EST due À UNE PETITE GUÊPE dénommÉE « Biorrhiza pallida » : La galle, qui peut atteindre 4 cm de diamètre, se trouve à l'extrémité de la tige. C'est en fait un bourgeon qui est devenu énorme. Au point d'attache de la galle tu découvriras encore les écailles du bourgeon d'où la galle provient. Coupe la galle, tu observeras à l'extérieur une sorte de liège brun, tendre. Au fur et à mesure que tu Les écailles du bourgeon approcheras des loges, tu verras sont bien visibles. que la galle devient plus dure. A l'intérieur… demeurent les larves…jusqu’à 200. Mais ce qui surprend c'est que de la tige, comme cela se produirait pour un fruit, partent des vaisseaux qui se divisent et apportent la nourriture à travers les parois permettant ainsi la croissance de la coque de la galle. On constate que la larve se contente d’une petite quantité de nourriture mangeant les parois de sa maison par l’intérieur. Le chêne lui fournit donc le vivre et le couvert. Voici son histoire… Si tu mets la galle dans un flacon, vers le milieu de l'été tu verras sortir des petits insectes jaunâtres à 4 ailes. Les uns sont mâles, les autres femelles (les femelles ont parfois les ailes réduites ou absentes). Après l'accouplement, les femelles se dirigent vers le sol et s'enfoncent à une profondeur parfois supérieure à 5o cm : elles vont pondre sur les racines du chêne. Une galle qui peut atteindre la grosseur d'une noix prend naissance et met de 2 à 3 ans à se développer. Elle devient de plus en plus dure à mesure qu'elle vieillit. L'hiver de la 3ème année en sortent des adultes, dépourvus Le cynips sur la neige… d'ailes et tous femelles. On les voit parfois se déplacer sur la neige. Ces femelles vont pondre entre les écailles des bourgeons de l'extrémité des rameaux du chêne. La «galle de chêne en pomme» prend naissance et son développement rapide se fait en 2 ou 3 mois. Schéma et texte ( très remaniés ) du B.T. n ° 813. Novembre 1975 : « Les galles des végétaux ». Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 18 UN PROBLEME DIFFICILE A RESOUDRE… DE LA GALLEGALLE-LENTILLE A LA GALLEGALLE-RAISIN ? DE LA GALLEGALLE-LENTILLE A LA GALLEGALLE-Groseille ? A la face inférieure des feuilles de chêne, à partir du mois de juin, on rencontre fréquemment de petites galles de 3 à 6 millimètres de diamètre. Leur forme aplatie, légèrement surélevée au centre les fait ressembler à des lentilles… d’où le nom de GALLELENTILLE. La GALLE-LENTILLE tombe sur le sol en octobre. L’année suivante, entre mars et avril, il en sort une petite guêpe femelle de 2,5 millimètres dénommée NEUROTERUS QUERCUS-BACCARUM ou encore NEUROTERUS LENTICULARIS. A noter que la GALLE-LENTILLE ne donne jamais naissance à des guêpes mâles. La guêpe femelle va aller pondre sur un chêne sans avoir été fécondée par un mâle. LA GALLE LENTILLE MAIS oÙ va t-elle pondre exactement et quelle sera la consÉquence ? ON TROUVE 2 TYPES DE REPONSES DANS LES LIVRES : GALLEGALLE-GROSEILLE La guêpe femelle La guêpe femelle pond dans les fleurs pond dans une feuille mâles du chêne et il en et il en résulte, au niveau de la face résulte, en mai-juin, une inférieure, en mai-juin, galle ronde d’environ 5 une boule blanchâtre millimètres de diamètre de 4 à 8 mm. Cette ou GALLEboule ressemble à un GROSEILLE. grain de raisin blanc : Des mâles et des c’est la GALLEfemelles émergent en RAISIN. juin des GALLESGROSEILLES. Des GALLES-RAISIN sortiront en juin d’autres guêpes, cette foisci mâles ou femelles. Elles s’accoupleront et les femelles fécondées iront à Après fécondation par les mâles, les femelles pondent leur tour pondre dans une feuille de chêne engendrant de dans les feuilles de chêne entraînant de juin à août nouvelles GALLES-LENTILLES. l’apparition de nouvelles galles-lentilles. GALLE-RAISIN galles-raisin Guêpes femelles non fécondées galles-groseilles Guêpes femelles fécondées galles-lentilles Guêpes femelles non fécondées Guêpes femelles fécondées galles-lentilles QUELLE(S) HYPOTHÈSE(S) FAIS-TU POUR EXPLIQUER CES CONTRADICTIONS ? Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 19 DES ACARIENS BIEN INSTALLÉS : A la face supérieure des feuilles du tilleul, tu pourras souvent observer des sortes de clous rougeâtres pouvant atteindre 15 millimètres de longueur. : ce sont les « galles cornues ». Au niveau de la face supérieure des feuilles d’érable, on remarque très fréquemment de nombreuses pustules de couleur rouge et d’une hauteur de 1 millimètre : ce sont les « galles de la feuille d’érable » ou « galles en bourse ». Si tu détaches les galles des feuilles et si tu les places dans un petit tube en verre, tu apercevras bientôt de minuscules bestioles en train de se déplacer sur les parois du tube. Observées à la loupe binoculaire ou au faible grossissement du microscope, ces animalcules ressemblent vaguement à de petites araignées. Il s’agit en fait d’acariens du genre ERIOPHYES. Eriophyes tiliae Eriophyes macrorhynchus (en français Eriophyes du tilleul) pour le tilleul. (en français Eriophyes à gros bec) pour l’érable. Un acarien possède normalement 3 paires de pattes à l’état de larve et 4 paires à l’état adulte. Tu connaît déjà de tels petits animaux : ce sont eux qui te gratte en été après que tu te sois allongé dans l’herbe… mais tous les acariens ne grattent pas. C’est le cas des acariens des galles qui, eux, ne sont pourvus que de 2 paires de pattes et qui n’ont ni yeux ni appareil respiratoire… On dit que ces acariens des galles sont dégénérés. On explique cette « dégénérescence » par leur mode de vie enfermés. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 20 LES PRESENTATIONS DES DIFFERENTS TRAVAUX : EQUIPE 1 : er 1 sous-groupe : L’un des enfants explique que la guêpe qui sort de la galle fongiforme va piquer une racine et que cela donnera naissance à ce niveau à un autre type de galle. Le dessin est décevant : la galle fongiforme est représentée mais la galle des racines n’est qu’ébauchée… dans le coin supérieur gauche. 2ème sous-groupe : L’autre sous-groupe a lu le document plus soigneusement : 2 flèches sortent de la galle fongiforme et aboutissent à 2 guêpes ailées. Une seule des 2 guêpes (« la femelle ») creuse le sol et entraîne la formation d’une galle sur les racines. « Il en ressort (à Copie de l’affiche des enfants… gauche sur le dessin) une autre guêpe » (représentée ailée alors qu’elle est en réalité aptère). C’est elle qui piquera un autre bourgeon et sera à l’origine d’une nouvelle galle en pomme. EQUIPE 2 : - Dessin de 2 feuilles d’érable : * l’une porte des galles rouges : « il y a à l’intérieur des acariens qui n’ont que 2 paires de pattes ». * La 2ème feuille d’érable est dépourvue de galle mais supporte une splendide reproduction d’un acarien muni de 4 paires de pattes. - Un texte écrit très gros sur une autre feuille de papier accompagne le dessin : Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 21 EQUIPE 3 : 1er sous-groupe : reproduction du dessin des enfants Galle lentille. Nymphes de Galle-lentille. Ici les enfants restent au niveau de l’interrogation, n’émettant pas d’hypothèse explicative. 2ème sous-groupe reproduction du dessin des enfants. Galle-raisin. Le cynips femelle de la gale– lentille donne une galle-raisin ou une galle-groseille selon qu’il pique dans une feuille ou dans une fleur mâle de chêne. Galle-groseille. Les explications, claires dans les deux cas, sont comprises par tous même si le terme de "fécondation" a nécessité une information au cours des recherches et une répétition lors des exposés. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 22 LE MONTAGEMONTAGE-AUDIOAUDIO-VISUEL : Il y a plus de 30 ans, un stage d’instituteurs installé à Sarcelles, stage d’une durée de 12 semaines… oui cela existait… animé par JeanPierre Geslin et l’Inspecteur de l’Education Nationale Coupet avait produit un montage audio-visuel portant sur les galles. Ultérieurement, un photographe naturaliste : Gérard Blondeau, nous avait proposé des diapositives permettant de l’enrichir. Ce montage, dont vous trouverez le texte page suivante, était initialement destiné à des adultes. Le proposer à des enfants exigeait plusieurs arrêts et des explications complémentaires. 1. Qu’est-ce qu’un stimulus ? C’est une excitation Elle est due ici à un animal. Si aucun être vivant ne vient stimuler la plante, elle ne produira pas de galle. 2. Qu’est ce que l’auxine ? C’est un produit chimique pouvant être fabriqué : a) par une plante, essentiellement au niveau des bourgeons et des graines et ceci dans des conditions « normales ». b) par certains animaux, en particulier des insectes. L’auxine a différents effets : Elle stimule l’allongement des tiges lorsqu’elle est produite par des bourgeons. Produite par les graines, elle provoque la croissance des fruits. La goutte de liquide déposée par l’insecte galligène lors de la ponte et les sécrétions de la larve contiendraient de l’auxine. Ces sécrétions des insectes pourraient donc jouer le même rôle que la graine dans le fruit… en ce sens, les galles ne sont pas si éloignées des fruits qu’on pourrait le croire. 3) Quelques informations sont fournies en ce qui concerne les mots suivants : « chambre larvaire », « protéines », « habitacle ». Les sens de « cellules », « lipides » et « insectivore » avaient déjà été abordés lors de « thèmes » précédents. Le cynips femelle non fécondé Andriscus fecondator (= Andriscus foecondatrix) pique un bourgeon de chêne, produisant le développement d’une galle en forme d’artichaut atteignant 15 à 30 mm de haut et 12 mm de large en juin. Cette galle externe, parfois appelée « rose de chêne » en renferme une interne et dure contenant la larve. Seule la galle interne tombe à la fin de l’été et il en sort des cynips mâles et femelles. Les femelles fécondées sont à l’origine de toutes petites galles sur les fleurs mâles de chêne. Galles cornues du tilleul dues à l’acarien Eriophyes tiliae, déjà étudié. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 23 Montage : « Les galles » : Pendant 52 secondes : diapositives 1, 2, 3, 4 et 5. « Il vous est sans doute arrivé, au cours de vos promenades, d’observer sur les tiges ou les feuilles de telle on telle plante de curieuses protubérances (6). Ce sont des gales ou cécidies (6 bis). Ouvrons la galle (7), constatons la présence d'une larve. Le nombre des palles est surprenant (8). En effet, il n'existe à peu près aucune espèce de plante qui n'ait à souffrir sa galle (9), aucune espèce de plante qui ne soit l’hôte d'organisme galligènes (9 bis). On dénombre en Europe environ 400 espèces de galles différentes (9 ter). Galle rouge et blanche du Cynips Diplolepis longiventris sur la face inférieure des feuilles de chêne. Elle peut atteindre 1 cm de diamètre. (10) D'après Küster, la galle est une réaction intervenant dans le développement de la plante aux stimuli provoqué par des organismes étrangers (11). En d'autres termes, sans le stimulus provenant d'un agent extérieur à elle, la plante ne serait pas spontanément en mesure de "sécréter" une galle. A PARTIR DE CECI, TROIS TROIS HYPOTHESES : (12) 1. Est-ce la piqûre de l'insecte-mère ? (13) 2. Est-ce l’œuf déposé sur la feuille ? (14) 3. Est-ce la larve elle-même … qui engendre la galle ? Si la larve meurt ou si on la détruit avec une aiguille, la formation de la galle sur la plante-hôte s'interrompt immédiatement. Conclusion (15) : c'est la larve qui provoque la croissance de la galle, peut-être grâce à un Larve du cynips Diplolepis longiventris stimulus chimique : l'auxine, hormone végétale qui donnera naissance une femelle responsable de la croissance et du développement parthénogénétique = femelle produisant des végétaux se rencontre aussi dans les glandes des œufs sans avoir été fécondée. salivaires de certains insectes (15 bis). Peut-être La génération bisexuée se développera faut-il invoquer cette substance dans la croissance dans des galles de coloration grisde la galle ? verdâtre. (16) On constate que la piqûre initiale de l'insecte s'effectue au niveau d'une nervure parcourue par la sève de la plante qui pourrait, au moins au début du développement, nourrir la larve. La chambre larvaire est tapissée de parois constituées de cellules riches en protéines et lipides. (17, 18). La larve dévore ces parois (19) se nourrissant ainsi de son propre habitacle (19 bis). Mais la plante n'offre pas seulement sa subsistance à la larve : elle la protège encore des intempéries et des insectivores. L'insecte (20) demeure dans sa galle jusqu’au au moment où, parvenu à maturité (20 bis), il se frayera un chemin vers l'air libre et commencera à vivre en milieu ouvert, même s'il ne doit jouir de ce nouvel état que quelques jours seulement (21,22). Texte d’après un article d’Atlas. Découverte du Monde, n° 143 de mai 1975. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 24 Dans les cahiers « d’éveil » : Outre les productions des enfants concernant les « pommes de chêne » (voir pages 13 et 14), on peut trouver dans chaque classeur : - Les documents des pages 7 et 8. - L’un des 3 textes des pages 18, 19 ou 20. - Les travaux présentés ci-dessous : Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 25 Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 26 Le résultat de l’évaluation n’est pas toujours celui escompté… C’est ainsi que nous a été communiqué cette réponse d’enfant à un contrôle effectué dans la classe d’un enseignant. Ce conseiller pédagogique d’Hyères reprenait le sujet des galles et avait proposé à ses élèves le document de la page 12. La galle, ici localisée au niveau des nervures du chêne, présente un diamètre de 4 à 6 mm. Elle est due à une petite guêpe. Galle due à Cynips Divisa C’est au 17ème siècle que Malpighi, le premier, établit que les protubérances observées sur les plantes et appelées des « GALLES » ou « CÉCIDIES » succèdent souvent à la piqûre d’un insecte. La piqûre de l’insecte est suivie de l’injection d’un nombre variable d’œufs dans la plante. Beijerinck en 1888 observa que l’insecte pouvait déposer en même temps une goutte de liquide. Les œufs éclosent et donnent chacun naissance à une larve tandis que la plante réagit en développant une galle. Jean-Pierre Geslin. Précisons en conséquence qui étaient : * Malpighi Marcello : médecin italien (1628-1694) découvreur des papilles gustatives, des capillaires sanguins et des globules rouges, auxquels il attribua avec raison la couleur du sang. Il étudia aussi la structure de la peau, du cerveau du foie, de la rate, des reins et des os. Malpighi a été l’un des premiers à décrire ses méthodes afin que les autres chercheurs puissent confirmer ou infirmer ses découvertes. En 1673, il consacre un livre à l’étude du ver à soie. Il a également mené des études sur l’embryologie du poulet (commettant à ce sujet des erreurs) et L’histologiste ( = celui sur les tissus végétaux. En 1691, il a été nommé médecin personnel du qui étudie les tissus) pape Innocent XII. Malpighi. C’est l’un de ses élèves : Vallisnieri qui reprenant des travaux de Malpighi a démontré que les larves des galles proviennent des oeufs déposés dans les plantes. * Beijerinck Martinus (1851-1931), un botaniste et chimiste hollandais, a travaillé sur une maladie des plants de tabac (la mosaïque du tabac) mettant en évidence l‘existence d’un agent infectieux plus petit qu’une bactérie et qu’il nomma un « virus »… mot signifiant poison en latin (1898). Beijerinck a également étudié le rôle écologique de microorganismes, isolant une bactérie (actuellement nommée Rhizobium leguminosarum) responsable de la fixation de l’azote atmosphérique par les nodules des plantes du groupe des Légumineuses. Beijerinck s’est aussi intéressé aux galles se développant sur les plantes. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 27 VOIR PAGES SUIVANTES : DOCUMENTS POUR LES ENFANTS ET LES MAITRES : Il est bien bon… Objectifs conceptuels : Notion de galle. Notion de parasitisme. Eventuellement découverte de la reproduction parthénogénétique. Objectifs méthodologiques : Importance de l’observation face à un organe inconnu, apprendre à faire un dessin d’observation, mettre en place une démarche expérimentale, apprendre à effectuer des recherches dans des documents et à en présenter l’essentiel aux autres. VOUS PRENDREZ LES GALLES QUE VOUS TROUVEREZ… Ce ne sont pas nécessairement celles que nous avons présentées précédemment… Voici quelques fiches complémentaires qui peuvent vous être utiles ou qui peuvent constituer des documents de recherche pour les enfants. Le bédégar de l’églantier dû au cynips Rhodites rosae encore dénommé Diplolepis rosae La « grosse pomme du chêne » aussi appelée « galle-cerise » sur la face inférieure des feuilles de chêne est due au Cynips Diplolepis Quercusfolii (peut s’écrire sans trait d’union). DE LA DIVERSITE DES GALLES OU CECIDIES : Bien que des bactéries et des champignons puissent produire des galles, bien que certains vers du groupe des nématodes puissent aussi en être à l’origine, la plupart sont dues à des animaux à pattes articulées : les arthropodes. Ainsi, sur les chênes rouvre et pédonculé, on a recensé 125 galles différentes dont 95 sont liées à des arthropodes. Parmi ces arthropodes, 92 sont causées par des insectes et 3 provoquées par des acariens. Parmi les insectes : 5 sont liées à des mouches (ordre des diptères), 4 à de minuscules papillons (ordre des lépidoptères), 2 à des cochenilles et 4 à des pucerons (ordre des homoptères) et le reste (77) à des très petites guêpes (ordre des Hyménoptères) du genre cynips (ips signifie « ver rongeur » en grec). Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 28 L'EGLANTIER SE FAIT DES CHEVEUX (1) : D'abord, regarde bien la photographie de cette petite perruque échevelée sur une tige d'églantier. Peux-tu me dire de quoi il s'agit ? Non ? C'est un « bédégar » ou « bédéguar », voilà. II te reste maintenant à découvrir d'où il vient et à quoi ou à qui il peut bien servir. Or donc, il était une fois une petite guêpe de rien du tout, toute noire et à peine longue de quatre millimètres, de son nom le cynips du bédégar (Rhodites rosae encore nommé Diplolepis rosae pour les savants), qui voletait autour d'une tige de... de ? d'églantier, bien sûr. Observes-la. Elle fait jaillir de son abdomen un fin aiguillon, sa tarière, et l'enfonce dans un bourgeon. Puis elle s'envole et disparaît à notre vue. Le bédégar ou bédéguar encore appelé Qu'a-t-elle fait ? Elle vient de déposer ses oeufs et « rose cochonnière » (5 à 6 cm de une minuscule goutte de liquide dans une très diamètre), cette excroissance anormale jeune feuille du bourgeon ou une ébauche de fleur d'une plante, est une galle, tout comme (dans une jeune étamine ou un pétale ou un sépale ces petites boules que vous trouvez en formation). sous les feuilles du chêne, de l'aulne et On ne sait pas encore exactement par en forme d'ananas sur l'épicéa, et qui quelles réactions le liquide (ou l’œuf ou la larve qui toutes abritent des insectes ou des en naît) va faire gonfler et pousser monstrueuacariens. sement le bourgeon de l'églantier en une boule hirsute (au moins 10 fois plus grosse que le cynips) couverte de cheveux verts à extrémités rouges. A l'intérieur de la boule, les oeufs éclosent donc et les petites larves, pressées de grossir, commencent à manger. Que trouvent-elles à se mettre sous les mandibules : mais le bédégar luimême… qu'elles creusent voracement. Elles ne sont pas les seules à profiter de Un vieux bédégar, délavé par les eaux de toute cette bonne pluies. Les fruits rouges sont ceux de nourriture, car l’églantier. On les nomme encore entre-temps, Larve de Rhodites rosae "cynorhodon" ou "gratte-cul" car ils d'autres renferment le poil à gratter… On peut guêpes d’espèces naines (les Pyriclistus brandti… aussi utiliser ces fruits pour en faire des "brandti" pas "bandit" !) ont pondu leurs oeufs dans confitures… mais enlevez les bédégars ! le bédégar, se disant que l'aubaine était trop bonne pour la laisser passer. La présence de ces squatters ne gène pas les légitimes propriétaires d’autant plus qu’ils stimulent eux aussi la croissance du bédégar. Il existe aussi des tueurs (l’ichneumon Orthopelma mediator par exemple) qui introduisent leurs œufs dans les larves des occupants à l’aide d’une longue tarière qui fonctionne comme une seringue… Quand l’œuf du tueur éclos, la larve qui le contient est condamnée à mourir, mangée par l’intérieur… Terrible. La larve d’un autre criminel : Eurytoma rosae passe d’une loge à l’autre, dévorant tous les occupants qu’elle rencontre…dans le noir le plus total… Au total plus de 25 espèces peuvent vivre aux dépends du bédégar…et de ses habitants… Que fait la police ! Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 29 L'EGLANTIER SE FAIT DES CHEVEUX (2) : Bientôt, dans le bédégar truffé de galeries (pire qu'un gruyère) toutes ces larves s'endorment… si elles n’ont pas été dévorées... L'automne, puis l'hiver passent. La chevelure du bédégar rouille puis prend une couleur gris-brunâtre ; elle s'effiloche. Au printemps, les larves survivantes se réveillent et se transforment en nymphes puis en adultes. Si tu as pris soin de couper un bédégar au début de l’hiver et de l’enfermer dans un flacon en verre : dès le printemps venu, les hôtes du bédégar, bien éveillés et en tous points semblables à leur mère, percent la paroi et prennent leur envol… tu pourras les voir voleter à l’intérieur de leur prison. Pour distinguer les vrais propriétaires de ceux installés dans le bédégar sans autorisation, observe les bestioles à la loupe et compare avec les photographies. Chez les cynips Rhodites rosae, dans notre pays, il n’y a pratiquement que des femelles. Les mâles, plus petits et entièrement noirs, sont très rares : 1 pour 100 femelles environ. On dit que les femelles sont "parthénogénétiques" car elles peuvent fabriquer des œufs sans avoir été fécondées par des mâles. Elles pondront ces œufs dans des bourgeons d’églantiers et reformeront ainsi de nouveaux bédégars. Autrefois, on croyait que les bédégars faisaient dormir et on les mettait sous son oreiller ou bien on les réduisait en miettes pour servir de tabac à pipe ! Certains affirmaient qu’il suffisait d’en mettre un dans sa poche pour ne plus avoir mal aux dents : « Le ver qui dans ta dent te taquine est passé dans le bédégar et tu ne souffres plus ». Inutile de dire qu’il ne s’agit que de légendes… Maintenant que tu sais qu'il s'agit en réalité du gîte et du garde-manger d'une foule de petites bêtes, lorsque tu rencontreras un bédégar, ne t’amuse pas à l'ouvrir ! Pense à toutes ces petites larves qui ne t’ont rien fait et que tu condamnerais à mort... Ces petits insectes noirs qui sortent du bédégar au printemps sont : * les légitimes propriétaires, Rhodites rosae, sont presque tous femelles et mesurent 3 à 4 mm. Les mâles, très rares, sont entièrement noirs et plus petits. A l’aide de leur tarière, les femelles iront introduire leurs œufs dans des bourgeons de l’églantier y provoquant le développement de nouveaux bédégars. * les Periclistus brandti, SDF entrés sans permission dans le bédégar, présentent un nombre égal de mâles et de femelles. Apprends à les distinguer : La trame de l’article est extraite du « journal de Pirouette » n° 741-742 paru en 1979 … largement modifié et complété par nos soins. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 30 QUAND LE HETRE A DES PEPINS. Sur la face supérieure des feuilles de hêtre, on observe souvent des cônes ou « galles » (on dit encore « cécidies ») qui commencent à croître en juillet pour atteindre 10 mm de long. Elles sont dures comme du bois (on dit de « consistance ligneuse ») et terminées en pointe : d’où leur nom de « galles pointues » ou de « galle en pépin d’orange ». Elles peuvent être verdâtres ou d'un rouge plus ou moins violacé. Sur la face inférieure de la feuille, è GALLES EN « PEPINS D’ORANGE » SUR LA FACE emplacement correspondant, existe une SUPERIEURE DES FEUILLES DE HETRE. petite saillie portant un trou très étroit (= l’ostiole) bordé de poils. Lorsqu’on sectionne la galle dans le sens de sa longueur, on note qu’elle ne renferme qu’une seule cavité (on dit qu’elle est uniloculaire) contenant une seule larve de couleur rougeâtre (on dit qu’elle est unilarvaire). La larve appartient à l’espèce Mikiola fagi. Mikiola fagi présente la particularité étonnante d'édifier en fait 2 types de galles différentes : grosses et ventrues ou minces et coniques. Ces différences sont liées au sexe de la larve qu’elles renferment : celles qui abritent des GALLE DE MIKIOLA COUPEE LONGITUDINALEMENT. larves femelles (gynocécidies) sont plus grosses que celles qui contiennent des larves mâles (androcécidies). Ces 2 types de galles se détachent en automne de la feuille et tombent sur le sol. L'insecte y passe l'hiver, la larve se métamorphosant dans la galle. L'adulte ou imago s'échappe au printemps, il ressemble à une mouche. C’est effectivement un diptère. Les femelles fécondées redonnent des galles. LARVE DE MIKIOLA FAGI. NYMPHE DE M. FAGI. APROSTOCETUS ELONGATUS, HYMENOPTERE PARASITE DE MIKIOLA FAGI. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 31 « LA GROSSE POMME DU CHENE » Les femelles de la génération bisexuée (= génération comportant des mâles et des femelles) du cynips Neurolepis quercus-folii engendrent, sur la face inférieure des feuilles de chêne de grosses galles rondes, spongieuses, de couleurs verte, jaune et rouge qui ressemblent à des pommes. Elles s’attachent au niveau des nervures. A l’automne, les cécidies tombent avec les feuilles ou se détachent. Il en sort en fin d’année ou au printemps des femelles de 3,5 à 4 mm, agames (= parthénogénétique) c’est-à-dire des femelles pouvant pondre des œufs fertiles sans accouplement préalable. Ces femelles agames vont pondre sur des bourgeons dormants de vieux chênes. Il se forme de petites galles violettes et velues de 3 mm de long d’où il sortira en juin des mâles et des femelles (2,5 mm) de la génération bisexuée. GROSSE POMME DE CHENE. SORTIE (1) DE LA FORME AGAME DE DIPLOLEPIS QUERCUS-FOLII Attention, on réserve le nom de « Grosse pomme de chêne » à la galle de 20 mm de diamètre du cynips Neurolepis quercus-folii, celui de « Petite pomme de chêne » à une galle de 7 mm de diamètre due au cynips Diplolepis divisa. Pour compliquer le tout, la « galle fongiforme » ou « galle champignon » due au cynips Biorrhiza aptera est souvent appelée « Pomme de chêne »… SORTIE (2) DE LA FORME AGAME DE DIPLOLEPIS QUERCUS-FOLII Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 32 UNE EXPERIENCE DE MOLLIARD MOLLIARD MARIN EN 1917 : Fleurs de coquelicot Molliard cherchait à comprendre comment s’édifiaient les galles des végétaux. Il prit comme exemple celle des coquelicots (Papaver dubium et Papaver rhoeas). Un cynips (petit insecte cousin germain des guêpes) nommé Aulax (ou Aylax) papaveri(s) pique le fruit du coquelicot (fruit qui est une « capsule ») et y dépose ses œufs. « Les œufs sont déposés à la surface des lames placentaires qui subissent une hypertrophie rapide, arrivent à se toucher et finissent, en se soudant, par constituer une masse compacte dans laquelle on reconnaît l’existence de nombreuses loges occupées chacune par une larve ». (Molliard). Capsules de coquelicot âgée. La capsule se déforme alors et devient bosselée : il s’est formé une galle. Molliard émet l’hypothèse que la déformation de la capsule est liée à des sécrétions des larves issues des oeufs. Comment auriez-vous testé cette hypothèse ? - - - - - - - - En 1917, Molliard prélève 200 larves d’Aulax dans des galles de coquelicots. Il les broie dans une petite quantité d’eau puis injecte quelques gouttes du liquide obtenu dans une capsule de coquelicot intacte sans blesser les cloisons internes. Au bout de 7 jours, il observe un gonflement très net du fruit du coquelicot injecté. Quelles précautions essentielles prendre pour que l’expérience de Molliard soit valide ? 1. Molliard a recouvert la capsule injectée avec le broyat de larves d’une fine mousseline afin de la protéger de la visite de cynips du genre Aulax ou d’autres organismes. 2. Ne pas se contenter d’injecter 1 seule capsule saine avec le broyat de larves mais procéder sur plusieurs…ce que Molliard a réalisé. 3. Il y a nécessité de réaliser des témoins : il faut piquer des capsules avec une seringue identique (de préférence stérile) ne refermant que de l’eau et vérifier que ces capsules ne développent pas de galles. Le développement pourrait en effet être aussi lié au traumatisme causé par la seringue ou à l’injection d’eau… Ces capsules doivent aussi être protégées par une mousseline. Les textes dont nous disposons ne mentionnent pas si Molliard a réalisé de tels témoins à l’époque. Ces précautions étant prises, que peut-on conclure si seules les capsules injectées par le broyat de larves développent des galles : Réponse A : des substances de croissance X produites par la larve provoquent l’apparition de la galle. Réponse B : des substances Z produites par la plante, en réaction à la présence de substances Y (enzymes par exemple) libérées par la larve, provoquent l’apparition de la galle. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 33 QU’ESTQU’EST-CE QU’UN PARASITE ? La formation d’une galle est toujours liée à la présence d’un hôte étranger qui s’installe sur la plante. On dit que cet hôte est un parasite. Pourquoi ? Parasite Prédateur Etre non libre. Lié à un hôte durant au moins une partie de sa vie. Fixé soit sur les téguments externes (ectoparasite), soit dans un organe ou dans le sang (endoparasite). Se nourrit au dépend de son hôte animal ou végétal (spoliation) mais ne lui donne pas obligatoirement la mort. Très forte fécondité qui compense les difficultés pour boucler le cycle de reproduction. Possession de formes de résistance. Etre libre. Recherche une nourriture vivante. Tue obligatoirement sa proie pour la consommer. Faible prolificité. Le parasite ne peut se développer que dans la galle dont il a provoqué la naissance. Quelques parasites à l’origine de galles : Le papillon Evetria resinella provoque la formation de « galles résineuses » de 2 à 3 cm de longueur sur les rameaux du pin. La cécidomie Harmandia cavernosa provoque la formation de galles vertes ou rougeâtres de 4 à 5 mm de diamètre à la face inférieure des feuilles de tremble. La tenthrède Pontania salicis induit à la face inférieure des feuilles de saule des galles rondes rouges avec des points blancs de 7 à 12 mm de diamètre. Modifié d’après « Découvrir et reconnaître les galles » par Westphal, Bronner et Michler. Ed. Delachaux et Niestlé. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 34 LEXIQUE CONCERNANT LES GALLES GALLES : Acariens : Animaux voisins des araignées. De nombreuses espèces sont parasites d’animaux et d’autres provoquent l’apparition de galles sur les végétaux. Agame : On dit qu’une génération est « agame » lorsqu’elle n’est représentée que par des femelles. Le cycle des cynips (sortes de petites guêpes à l’origine de nombreuses galles) comporte toujours une forme agame. Souvent, une génération bisexuée (composée de mâles et de femelles) alterne avec la génération agame. Galles dues à des bactéries. Exemple 1 : la tuberculose de l’olivier. Exemple 2 : nodosités de quelques mm à 2 cm, correspondant en fait à des amas de racines, qui se forment sur les tiges de vieux Forsythias poussant à l’ombre. Elles sont dues à Corynebacterium fascians. Exemple 3 : le « crown gall » (= cancer du collet) ou « galle du collet » qui Exemple : galle due à atteint surtout les arbres fruitiers au niveau de la partie située au ras du sol. Corynebacterium Certaines tumeurs peuvent atteindre 50 kg ! La bactérie pathogène est fasciens sur forsythia. Agrobacterium tumefaciens. Bactériocécidies : Bédég(u)ar : Galle chevelue de l’églantier encore nommée « rose cochonnière ». Cécidie : Synonyme de galle. Cécidomies : Petites mouches à l’origine de diverses galles dont la galle en pépin d’orange du hêtre. Cynips : Insectes voisins des guêpes, d’une taille de quelques mm, à ailes parfois absentes et qui provoquent l’apparition de galles sur les plantes. Voir aussi « agame ». Erinose de la vigne Maladie sans gravité qui boursoufle la face supérieure des feuilles de vigne. Galle : Réaction de la plante à la présence successive du venin de la tarière, des sécrétions de l’embryon en développement dans l’œuf et de celles de la larve issue de cet oeuf. Ici une galle d’Eriophyes (un acarien) sur une feuille de tilleul. Galle tirebouchon : Galle en forme de tire-bouchon qui se développe sur le pétiole des feuilles de peuplier lorsqu’elles sont attaquées par le puceron Pemphigus spirothecae. Mycocécidies : Galles dues à des champignons. Exemple : galle verruqueuse de la pomme de terre (tumeur à couleur noirâtre et à surface irrégulière) due à Synchitrium endobioticum. Phylloxera : Puceron de 1,5 mm qui vit sur la vigne. Ses piqûres sur les racines provoquent des tubérosités qui sont envahies par des bactéries et des champignons. Il s’ensuit une diminution de l’absorption et une pourriture causes de la mort de la plante. La greffe sur des plants américains réfractaires à l’attaque de l’insecte a permis de lutter contre la maladie. Zoocécidies : Galles produites par des animaux. Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 35 NE PAS CONFONDRE GALLE GALLE ET GALE… GALE… LA GALLE : C’est une excroissance apparaissant sur différents organes végétaux (fleurs, feuilles, tiges, racines). Cette tumeur peut être due : - à des insectes (petites guêpes du groupe des cynips et des tenthrèdes, mouches du groupe des cécidomies pucerons, coléoptères, minuscules et Euribias, papillons), - à des acariens (animaux voisins des araignées), - à des champignons (on parle de mycocécidies), - à des bactéries (il s’agit alors de bactériocécidies). GALLE DE MIKIOLA FAGI FAGI (MOUCHE CECIDOMIE… voir page 33). Photographie extraite de « Découvrir et reconnaître les galles » par Westphal, Bronner et Michler. Ed. Delachaux et Niestlé. LA GALE : C’est une maladie humaine due à un acarien d’une longueur de 0,3 mm : le sarcopte femelle. L’animal creuse des galeries de 3mm à 3 cm dans la peau, parallèlement à la surface engendrant par son action de furieuses démangeaisons. Le sarcopte pond dans ces couloirs de 2 à 5 œufs par jour. Ceux-ci donnent naissance au bout d’une semaine à des larves pourvues de 3 paires de pattes qui, après plusieurs mues, se transforment en adules mâles (0,2 mm) et femelles (0,3 mm) possédant 8 pattes. Au cours de leurs promenades nocturnes sur la surface cutanée, les mâles et les femelles s’accouplent. Le mâle meurt après l’accouplement, SARCOPTE. tandis que la femelle s’enfonce dans la peau. La maladie se transmet d’un individu à l’autre par les larves ou par les femelles fécondées. Le traitement fait appel à un badigeonnage complet de la peau avec Ascabiol lotion (benzoate de benzyle) et à une désinfection des vêtements avec Aphtiria poudre (à base de lindane). Jean-Pierre Geslin : « Des pommes et des raisins qui ne sont pas des fruits ». 36