Ue 2.6 Le suicide : Etiologies, signes, âges, préventions Démarche diagnostique en psychiatrie : 4 étapes : - Entretien : Entretien avec le patient et avec l’entourage Antécédents psychiatrique et médicaux (personnels, familiaux) Circonstances de survenue du trouble Facteurs déclenchant (traumatismes physique, psychique, intoxication) Existence d’une prise de toxique, d’alcool ou de médicaments (aiguë ou chronique) - Examen psychiatrique Présentation : tenue négligée, mouvements désordonnés, agressivité, logorrhée (parler tout le temps, vite)… Etat de conscience du patient : vigilance, orientation temporo-spatiale, perplexité anxieuse… Troubles du contenu et du cours de la pensée : délire, hallucinations, onirisme (rêve éveillé)… Humeur : euphorie, mélancolie… Trouble des affects : anxiété, peur…. Examen somatique Recherche systématique d’une étiologie organique Signes généraux, signes neurologiques, signes d’intoxications aigue… Bilan paraclinique Examens complémentaires biologiques ou radiologiques orientés par la clinique Suicide : Définitions Urgence psychiatrique Suicide : « Meurtre de soi-même » (Durkheim) Tentative de suicide : Acte par lequel un individu met consciemment sa vie en jeu soit de manière objective, soit de manière symbolique et n’aboutissant pas à la mort. Suicidaire : sujet manifestant l’intention de se suicider soit verbalement soit par son comportement Suicidant : sujet qui a survécu à une tentative de suicide Suicidé : sujet décédé lors de sa tentative de suicide Conduite suicidaire : conduites par lesquelles le sujet tente de se donner la mort. Equivalent suicidaire : comportement qui risque d’aboutir à la mort du sujet sans qu’il en ait forcément conscience. La crise suicidaire La crise suicidaire est une rupture du comportement habituel de la personne, il existe plusieurs signes manifestes : - Expression de la crise psychique : Désintérêt ou abandon des centre d’intérêt habituels ; visage triste, douloureux ou inexpressif ; anxiété, irritabilité ; Consommation et un recours inhabituel ou excessifs aux médicaments, alcools, drogues - Distorsions cognitives : perception et analyse pessimiste généralisée de soi-même et du monde ; impuissance à surmonter ses émotions. - Manifestations explicites d’idées et d’intentions suicidaires. Données épidémiologiques : 120 000 TS par an et 12 000 décès par suicide par an (10% des TS) c’est la neuvième cause de décès en France, la seconde cause de décès chez les 15-24ans et la première chez les 24-35ans. Modes de TENTATIVES de suicides les plus courants : - IMV (en général aux benzo) : 70% des TS en milieux urbain Phlébotomie Pendaison, défenestration, armes à feu moins courantes… Modes de REUSSITE suicidaires les plus fréquents : - Pendaison (43% des cas, surtout en milieu rural) Arme à feu (sur chez l’homme, 23% des cas) Noyade (surtout chez la femme) Défenestration Equivalents suicidaire : - Conduite à grande vitesse Alcoolisme brutal Toxicomanie Refus de soins dans les maladies chroniques (asthme, diabète, cancer) Refus alimentaire Facteurs de risques généraux de suicide : Antécédents personnels de TS (30 à 40% des suicidants récidivent, 10% décèdent par suicide dans les 10ans) Antécédents familiaux de TS ou de suicides Age (les 15-24 ans et les + de 60ans sont les plus touchés et le risque de suicide réussi augmente avec l’âge) Conditions socio-économique (isolement social, chômage etc.….) Situation géographique : pays industrialisés, milieu rural plus touché que le milieu urbain Saison : printemps plus que l’hiver Maladie chronique Antécédents de maltraitance ou d’abus sexuels Facteurs de risque psychiatrique de suicide Troubles de l’humeur Alcoolisme et toxicomanie Schizophrénie : 10% des schizophrènes décèdent par suicide, 40 à 50% d’eux font une TS. Délire chronique (suicide plus rare) Névrose Personnalité pathologique (psychopathie et état limite) Prévention Primaire Sujet ne présentant aucun risque suicidaire, mais avec des facteurs de risque Stratégie de dépistage précoce et thérapeutique appropriées. Limitations des facteurs de risques et des facteurs de décompensation Secondaire Sujet ayant des idées suicidaires. Eviter le passage à l’acte par n mode de prise en charge le plus adapté possible. Tertiaire Eviter une récidive Evaluation d’une conduite suicidaire : - - Ne pas banaliser, ne pas dramatiser Pas obligatoirement lié à une dépression ou à une maladie mentale Parfois seul moyen d’expression du patient devant une crise douloureuse (conjugale, sociale) : parfois autant une demande d’aide qu’un moyen d’en finir Pas toujours de relation entre la gravité de la situation et le moyen choisi Malgré tous les moyens d’évaluation clinique du risque suicidaire, le passage à l’acte reste un acte impulsif Evaluation du patient suicidaire : Risque (facteurs de risque) Urgence Danger Règle RUD 1. - Risque (facteurs de risque) Individuels/ personnels Antécédents suicidaires personnels et familiaux Diagnostic de trouble mental, abus ou dépendance à l’alcool ou aux drogues Estime de soi : faible ou fortement ébranlée Tempérament et style cognitif de l’individu (impulsivité, rigidité de la pensée, colère …) Santé physique : problèmes de santés qui affectent la qualité de vie Familiaux Violence, abus physique, psychologique ou sexuel dans la vie de l’individu Evènements de vie Elément déclencheur : élément récent qui amène la personne en état de crise Situation économique - Isolement social Séparation ou perte récente Difficultés dans le développement : scolaires, professionnelle etc… Contagion suite à un suicide : la personne est affectée par un suicide récent Difficultés avec la loi Pertes, échecs ou évènements humiliants 2. Urgence Quand le passage à l’acte est imminent (48 à 72h) 3. Danger Niveau de souffrance Degré d’intentionnalité Eléments d’impulsivité Eventuel élément précipitant Présence de moyens létaux à disposition Qualité du soutien de l’entourage proche