motion-intersyndicale-chsct-mars-2013

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Motion Intersyndicale CGT-CFDT-SUD
Motion concernant la dégradation de la qualité des soins et des conditions de travail.
La Direction organise un plan de réduction du déficit avec dans un premier temps la
dégradation des conditions de travail en extra-hospitalier et dans un deuxième temps une
dégradation d’acquis sociaux pour l’ensemble des équipes paramédicales, techniques et
administratives du CHS de Blain.
Ce plan de réduction est en lien avec l’incapacité du CHS à fonctionner avec les fonds versés
par l’Agence Régionale de Santé qui sont insuffisants. Rappelons que la Dotation Annuelle de
Financement de l’année 2012 est historiquement la plus faible (augmentation de 0,46%) dans
un contexte de reconstruction du CHS de Blain.
Cette absence de fiancement amène notre Direction à gérer cette perte de façon autonome en
le répercutant sur les moyens dédiés au personnel.
On relève pour l’extra-hospitalier de nombreuses mesures qui viennent appauvrir les
conditions de travail des agents et mettre ainsi à mal le dispositif de soin :
-Mise en place de la délégation de gestion des véhicules avec impossibilité aux agents de
prendre une voiture au CHS pour se rendre sur leur lieu de travail qui peut-être plus loin que
le CHS.
Cela nuit gravement au lien intra/extra hospitaliser et à l’articulation des structures entre elles.
Prendre une voiture permet aussi de rencontrer dans les unités ses collègues, de se connaître,
ce qui facilite le travail de collaboration. Cela facilite l’acheminement du courrier et des
dossiers médicaux. Avec une navette par semaine on ne répond plus aux besoins
d’articulations des unités.
Le maintien des véhicules sur les CMP impacte également le salaire des agents qui doivent
utiliser leur voiture (du jour pour le lendemain) sur des trajets longs et cela se traduit par une
perte de 100 à 200 euros par mois.
Perte qui est majorée par la suppression des frais de remboursements (1 aller) pour se rendre
sur son lieu de travail. L’établissement demande aux agents de travailler sur une unité externe
au site du CHS et ne garantit aucune compensation aux frais occasionnés par le changement
d’affectation. Même si la Direction a proposé un dispositif transitoire, il s’applique qu’à une
minorité et clive encore les agents entre eux.
-La nouvelle organisation des temps de présence et de travail sur les Centres Médicaux
Psychologiques.
La Direction supprime le temps du repas considéré comme un temps de travail, supprime la
gratuité des repas et met en place une pause de 45 minutes (30 minutes temps personnel + 15
minutes sur du temps de travail).
Cette pause oblige les agents à allonger leur temps de présence sur les CMP de 30 minutes
sans compensation financière avec par contre une répercussion sur la vie privée et pour
certains un coût supplémentaire (par exemple, l’augmentation des frais de garderie).
Pour la suppression de la gratuité des repas aucune compensation n’est proposée par la
Direction (ticket restaurant).
Cette nouvelle organisation pénalise aussi les usagers car pour certains CMP, la pause oblige
la fermeture du CMP de ¾ heures et donc réduit l’accessibilité aux soins.
Prenons exemple du CMP qui ouvre de 9h à 12h45 et de 13h30 à 17h15, au final le temps
d’ouverture est diminué de 30 minutes par rapport à l’ancien dispositif ou le CMP est ouvert
de 9h à 17h sans discontinuer avec des soignants présents le midi.
Le temps midi est très utilisé par les soignants et les usagers pour s’appeler ou encore prendre
RDV. Beaucoup de patients viennent en consultations sur leur temps de pause déjeuner.
Le fait que l’équipe mange ensemble le midi est aussi porteur d’un maintien d’une identité
d’équipe et encore une fois permet de mieux se connaître pour mieux collaborer ensemble.
Se restaurer le midi est rarement un temps trivial car quasiment systématiquement employé
comme un temps d’échange clinique entre collègues. Les soignants discutent entre eux des
problématiques qu’ils rencontrent constamment dans une unité qui voit le nombre de
demandeurs de soins exploser.
La réunion clinique qui est censée traiter de toutes ces demandes est saturée et aborde le ¼ de
l’ordre du jour. Du coup, déjeuner avec le médecin est un temps clinique ou les agents
évoquent toutes ses situations préoccupantes garantissant ainsi une réactivité dans le soin.
La question de la pause et de la fermeture du midi des CMP interroge aussi les soignants sur
la gestion de l’urgence. Si un patient se présente en souffrance quelques minutes avant la
fermeture ? Que fait-on ? On lui dit d’attendre ? Cela semble impensable et du coup il y aura
des agents qui resteront seul avec des situations préoccupantes au risque de se mettre en
insécurité. Le maintien d’une ouverture le midi avec permanence alternée de soignants semble
tout aussi irréaliste au vu des fonctionnements des CMP actuels. Souvent l’équipe est
dispersée sur nombre de missions et il y aura incompatibilité à conserver une permanence
d’accueil, un effectif de sécurité, et la pause qui donne droit à la prendre en dehors de son lieu
de travail.
Tout cela pour vous démontrer que ces nouvelles mesures affaiblissent un dispositif de soin
qui est et reste plus que jamais cohérent au regard des Missions du Services Publics.
Cette régression sociale va générer une offre de soin limitée auprès des usagers et va mettre
en péril le dispositif des CMP sur notre territoire de soin qui est un des plus élargis sur le
département.
Les représentants syndicaux aux CHSCT s’inquiètent des répercussions psychiques que ce
programme va générer chez les agents. Isolement et insécurité professionnelle, atteinte à son
éthique soignante, stress et perte d’envie peuvent apparaître dans le cadre des risques
psychosociaux.
L’extra-hospitalier malmené ne peut que renforcer la charge de travail de l’intra-hospitalier
par effet de cascade. A l’heure actuelle ou les équipes soignantes, techniques et
administratives font ce qu’ils peuvent pour assurer au mieux leur travail dans un contexte de
réduction des effectifs, d’auto-remplacements, de sur-occupation constante (Plan Blanc).
Ce délabrement institutionnel fédère les agents dans une « maltraitance collective » ou chacun
peut être confronté à une perte de sens, une lutte pour conserver ses valeurs morales et
soignantes, un épuisement psychique et physique et une grande insécurité professionnelle.
Lecture au CHSCT du 26/03/13
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