5 octobre 2015 PARELLO Prescyllia L2 CR : Nyl CHEMLI

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TSSI – Principales étapes de l'hématopoïèse médullaire (lignées, maturation, voies de domiciliation tissulaire) – Partie II –
Cellules myéloïdes
5 octobre 2015
PARELLO Prescyllia L2
CR : Nyl CHEMLI
Tissu sanguin et système immunitaire
Pr Véronique BACCINI
20 pages
Principales étapes de l'hématopoïèse médullaire (lignées, maturation, voies de domiciliation tissulaire) –
Partie II – Cellules myéloïdes
Plan
A. Définition
B. Les différents compartiments
I. Cellules souches
II. Progéniteurs
III.
Précurseurs
IV. Cellules matures
C. Mécanismes moléculaires de la différenciation hématopoïétique :
I. Rôle des facteurs de transcription
II. Rôle des facteurs de croissance
III.
Régulation des facteurs de croissance
IV. Rôle du micro - environnement
A. Définition
L’Hématopoïèse représente l’ensemble des événements concourant à la fabrication et au remplacement continu
et régulé des cellules sanguines (production quotidienne de 1011 à 1012 cellules matures par jour).
Les cellules sanguines sont des cellules différenciées avec des marqueurs de lignée et sans pouvoir mitotique.
Elle ont une durée de vie courte.
La production des cellules sanguines est permanente et très importante.
(La production est exprimée en giga/jour).
Prof a demandé de bien connaître les durées de vie
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B. Les différents compartiments :
Les cellules sanguines (hématies, polynucléaires, lymphocytes, monocytes et plaquettes) dérivent toutes d’une
même cellule indifférenciée : la cellule souche multipotente ou cellule souche primitive.
Note du CR : Différence avec le cours sur la lignée lymphoïde, où la prof parlait de cellule souche
TOTIPOTENTE
Cette cellule, sous l’influence de différents facteurs, devient un progéniteur. Le progéniteur est une cellule
indifférenciée engagée dans une voie de différenciation et ayant un haut pouvoir mitotique.
Les progéniteurs perdent peu à peu leur pouvoir mitotique et deviennent spécifiques d’une seule lignée : ce sont
des précurseurs morphologiquement identifiables (au myélogramme).
Les précurseurs se divisent puis acquièrent les marqueurs spécifiques de lignée : ce sont les cellules matures qui
passent dans le sang. Les cellules matures exercent leur fonction au niveau sanguin. Ce sont, d'ailleurs, les
seules situées dans le compartiment sanguin, les autres cellules étant toutes dans la moelle osseuse.
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I. Cellules souches :
Les cellules souches (CSH) ont des capacités de : voir cours sur les cellules lymphoïdes
• Autorenouvellement : ce qui permet de maintenir le pool de CSH et ainsi d'assurer, tout au long de la
vie, l'hématopoïèse sans aucune limite. Cette multiplication se fait sans différenciation ; on parle
d'autorenouvellement pur.
• Différenciation et multipotence : Sous l'influence de facteurs de croissance sécrétés par les
composants du stroma (fibroblastes, macrophages, …) suite à des stimuli (ces stimuli sont en relation
avec les événements qui se produisent dans l'organisme (exemple d'une hémorragie)), la cellule souche
se divise et s'engage dans une voie de différenciation / lignée. En fonction du stimulus extérieur, la CSH
est capable de donner tous les lignées myéloïdes et lymphoïdes possibles : c'est la multipotence.
Par exemple : si elle est stimulée par l'EPO (érythropoïétine), elle s'engage vers la voie de
différenciation érythroblastique.
Expérience de Till et McCulloch (1961) pour mettre en évidence les cellules souches :
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La souris est irradiée létalement (1 000 rads). On lui injecte ensuite de la moelle osseuse et 8 jours après,
sa rate est prélevée. Au niveau de la rate, il y a des points blancs (bleus sur le schéma) macroscopiques : ce sont
des nodules.
Chaque nodule est composé des colonies de cellules, parfois mixtes (1 ou maximum 2/lignées) et elles sont
strictement identiques. Ces colonies représentent l'injection de cellule souche dans la moelle irradiée, 8 jours
auparavant.
Une cellule souche, sous l'effet d'un grand nombre de facteurs de croissance, va donné soit des colonies
d'érythroblastes, soit de granuleux, soit de lymphocytes, … Ces colonies sont monoclonales et toutes
identiques. Elle sont parfois mixtes car les progéniteurs peuvent être engagés dans 2 voies de différenciation.
Chez l'homme :
• Une pathologie a permis de mettre en évidence l'aspect monoclonal. C'est la leucémie myéloïde
chronique (LMC) qui est caractérisée par une anomalie cytogénétique du chromosome Phi
(translocation). Cette anomalie est présente chez les patients malades dans toutes les cellules
hématopoïétiques mais pas dans les non hématopoïétiques. Ce qui montre bien que cette maladie touche
la cellule souche et que celle-ci est capable de donner tous les lignées hématopoïétiques.
•
Il existe une enzyme : la G6PD, présente dans les globules rouges. Chez les femmes hétérozygotes pour
la G6PD, atteintes de certaines pathologies hématologiques, on ne retrouve qu'un seul type de G6PD
dans leurs cellules malades.
•
On a mis en place des tests de clonogénicité et les LTC – IC.
Les cellules souches sont donc :
• Peu nombreuses (représentent à 0,01 à 0,1% de la moelle osseuse).
• Invisibles (pas visibles sur le myélogramme).
• Totipotentes, c'est-à-dire qu'elles sont capables de donner tous les lignées hématopoïétiques.
• Présentes essentiellement dans la moelle (+/- dans le sang).
• Possèdent divers marqueurs: CD34 est utilisé couramment en clinique, …
• Leur congélation est possible à -196° (avec de l'azote liquide), tout en maintenant leurs caractéristiques
après décongélation.
• Elles sont bloquées en phase Go.
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Tests permettant de les mettre en évidence (tests de clonogénicité):
On dispose dans une boîte de culture des cellules stromales médullaires + des facteurs
hématopoïétiques, cela permet de reconstituer un milieu à peu près identique à celui de la moelle (sans ces
facteurs hématopoïétiques, on n'observera pas la formation de nodules). Pendant 30 jours, on cultive ces
cellules en présence de facteurs hématopoïétiques et d'une moelle de patient.
Au bout de 30 jours, on repique ces cellules dans un milieu semi-gélosé avec des facteurs de croissance.
Au bout de 14 jours, on retrouve dans la boîte des nodules représentés exclusivement par des cellules
érythroïdes, granuloïdes ou monocytaires.
(Si le facteur de croissance est l'EPO, on retrouvera uniquement des érythroblastes dans les nodules).
Les cellules souches sont difficiles à mettre en évidence, on peut utiliser des tests de clonogénicité ou du
marqueur CD34 (en clinique).
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II. Progéniteurs :
Ils correspondent au compartiment d'amplification. Les progéniteurs ont un haut pouvoir mitotique et sont
déjà engagés dans une voie de différenciation : le retour est donc impossible ou la cellule est déjà programmée
vers 1 ou 2 lignées maximum :
• Soit érythroblastique.
• Soit mégacaryocytaire.
• Soit granulo-monocytaire.
• Soit eosinophile.
• Soit basophile.
Leur autorenouvellement est quasiment nul mais leur prolifération est très élevée (pour augmenter le pool
cellulaire).
Mise en évidence : Cultures de progéniteurs :
On prélève de la moelle ou du sang, puis on ajoute une solution de Ficoll (d = 1,077), ensuite, on met en culture
la moelle avec du CMN, on l'étale ensuite sur une boîte de pétri, et on laisse reposer à 37° et en présence de 5%
de CO2 pendant 10 jours, pour enfin voir la présence de nodules.
Sans facteurs de croissance et de micro-environnement médullaire, on n'obtient rien car les progéniteurs comme
les cellules souches ne répondent qu'à des facteurs de croissance.
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Les progéniteurs sont donc :
• Des cellules engagées dans la différenciation vers une ou deux lignées cellulaires.
• Des cellules avec une faible représentation médullaire (un peu plus quand même que les CSH).
• Les progéniteurs peu différenciés ont une circulation temporaire sanguine.
• Cultivables in vitro en milieux semi-solides et donnant des colonies CFU, leur multiplication se fait
sous l'influence des facteurs de croissance.
• Non différentiables morphologiquement entre eux.
Ils ne peuvent donner qu'un seul type de lignée :
• Lignée érythroïde : BFU-E (burst forming unit- erythroid), CFU-E donnera les hématies.
• Lignée granulo-monocytaire : CFU-GM puis les 2 lignées se dissocient donnant :
◦ CFU-G → Poly neutrophiles.
◦ CFU-M → Monocytes.
• Lignée mégacaryocytaire : BFU-MK, CFU-MK → Plaquettes.
Les progéniteurs acquièrent des marqueurs membranaires CD spécifiques de lignée :
• Les CFU-GEMMk acquièrent le CD34 puis CD33, CD38, HLA-DR.
• CFU-GM : CD34, CD33, CD38, HLA-DR, CD13.
• CFU-E : CD36
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En résumé :
III. Précurseurs :
Ces précurseurs sont donc :
• Déjà engagés dans la différenciation vers une lignée cellulaire.
• Identifiables morphologiquement.
• Des cellules qui ont perdues leur capacité d’auto-renouvellement.
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Selon les lignées, il y a 3 à 5 mitoses entre chaque stade précurseur, de telle sorte qu’un précurseur immature
conduit à 8 à 32 cellules matures.
Il se déroule des modifications morphologiques communes de maturation des précurseurs:
◦ Diminution de la taille cellulaire (sauf lignée mégacaryocytaire).
◦ Diminution N/C (rapport nucléo-cytoplasmique).
◦ Disparition des nucléoles (car la cellule est mature et donc la chromatine sera de moins en moins
fine) .
◦ Condensation de la chromatine.
Il existe des modifications spécifiques de chaque lignée au cours de la différenciation :
◦ Pour les granuleux, il y a une lobulation du noyau et l'apparition de granulations spécifiques (GRA).
◦ Pour les érythroblastes, il y a une expulsion du noyau (R).
Particularité : Les précurseurs mégacaryocytaires se caractérisent par des endomitoses (et non des mitoses),
c'est-à-dire que chez le précurseur mégacaryocytaire, il va y avoir un doublement de l'ADN, sans division
cellulaire et à chaque stade de maturation, aboutissant à des cellules de grande taille à 4N, 8N, 16N, 32N ou
64N chromosomes. Les plaquettes proviennent de la fragmentation du cytoplasme du mégacaryocyte.
Les précurseurs sont incapables de s'autorenouveller (l'autorenouvellement est nul, sauf dans un contexte
pathologique) et ont un index prolifératif très limité.
Les différentes lignées :
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IV. Cellules matures :
Les cellules matures sont les cellules circulantes sanguines. Ce sont les polynucléaires, c'est-à-dire qu'elles ont
un noyau avec plusieurs lobes (et non pas plusieurs noyaux). Elles comprennent : les monocytes, les basophiles,
les eosinophiles.
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C. Mécanismes moléculaires de la différenciation hématopoïétique :
I. Rôle des facteurs de transcription :
Les facteurs de transcription jouent un rôle majeur dans la différenciation cellulaire.
Ils ont été identifiés par technique de souris knock-out, c'est-à-dire par l'inactivation d’un gène qui a permis de
montrer leur implication. Ils agissent sur l’activité de gènes régulateurs nécessaires au développement des
lignées hématopoïétiques : ils vont donc interagir avec le promoteur des gènes spécifiques de telle ou telle
lignée.
Exemples :
➔ La lignée érythroblastique :
◦ Elle est totalement dépendante des familles de protéines nucléaires : les GATA qui reconnaissent le
site de liaison GAT des régions régulatrices des gènes de l’érythropoïèse.
Quand le facteur de transcription GATA est stimulé, il est envoyé au noyau et se loge sur ces régions
régulatrices et entraîne ainsi la transcription des gènes de l'érythropoïèse.
◦ Il y aussi TAL-1, c-myb, Rbtn2.
➔ La lignée myéloïde : up-régulation de Pu-1, diminution de GATA 1 et 2.
➔ La lignée lymphoide: ikaros
Si la cellule souche est soumise à une stimulation par Ikaros, elle se dirige vers le lignée lymphoïde et si il y a
ensuite une stimulation par PAX5, elle s'oriente vers la lignée de lymphocytes B. Idem avec les autres facteurs.
II. Rôle des facteurs de croissance :
Les facteurs de croissance sont des glycoprotéines solubles agissant comme des ''hormones hématopoïétiques'',
à très faibles doses. Ils sont indispensables à la survie, à la prolifération et à la différenciation des progéniteurs.
Ils inhibent l’apoptose et stimulent la prolifération et la différenciation cellulaire.
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Les facteurs de croissance sont produits essentiellement par le stroma médullaire, les lymphocytes T ou les
monocytes.
Exceptions :
• L'EPO ou érythropoïétine est synthétisée, essentiellement, par le rein et un peu par le foie.
• La TPO ou thrombopoïétine est synthétisée, essentiellement, par le foie et peu par le rein.
Les facteurs de croissance sont synthétisés de novo après stimulation de la cellule productrice.
Il n'y a pas de stockage, excepté la fixation de certains facteurs sur la matrice du micro-environnement
médullaire. Lorsqu'il y a un stress dans l'organisme, par exemple une hémorragie, la cellule productrice d'EPO
(cellule rénale) est stimulée, l'EPO est synthétisée de novo et l'EPO va se fixer sur des récepteurs spécifiques.
Donc, pour tous les facteurs de croissance, il y a fixation spécifique sur des récepteurs.
Les facteurs de croissance sont de trois types :
• Les facteurs de croissance agissant sur les temps précoces de l’hématopoïèse. Ils agissent de façon
synergique (CFU-S et CFU-GEMM) : FLT3L, SCF, les cytokines de la famille de l’IL6 (IL6, LIF, IL11,
oncostatineM, cardiotrophine-1), IL12, IL1 et IL4 (facteurs synergiques)
•
Les CSF non spécifiques de lignée, comme le GM-CSF et l’IL3, agissent sur plusieurs lignées, y
compris sur les temps précoces de l’hématopoïèse.
•
5 facteurs ont une activité restreinte à un lignage hématopoïétique et agissent avant tout tardivement au
cours de la différenciation : G-CSF, MCSF, EPO, TPO et IL5.
La TPO et le G-CSF agissent aussi sur les temps précoces et l’IL6 et le SCF sur des temps tardifs
(respectivement de la mégacaryocytopoïèse et de la lignée mastocytaire)
Régulation positive
Une partie des facteurs de croissance assure une régulation positive.
Ils ont une action sur :
• La survie, la prolifération, la différenciation des progéniteurs.
• Action pleïotrophique, redondante, séquentielle, synergique.
• Permettent l'induction de cascades d'activation intra-cellulaire qui vont permettre le recrutement de
facteurs de transcription et cela entraînera la stimulation de telle ou telle lignée.
Leur mode d'action est :
• Direct : IL3, GM-CSF sur les cellules peu différenciées, IL7 sur les progéniteurs lymphoïdes.
• Indirect : IL1 stimule la production de GM-CSF, G-CSF, IL6.
• Paracrine : action sur une cellule cible proche de la cellule productrice.
• Endocrine : action sur une cellule éloignée : EPO, TPO (hormones).
• Interaction avec un récepteur spécifique.
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Action séquentielle :
Les facteurs ''précoces '' (famille de l'IL6, le SCF, le FLT3-L, …) préparent les cellules à recevoir un deuxième
signal de prolifération apporté par l’IL3 ou le GM-CSF permettant le maintien de la prolifération et permettant
aux cellules de recevoir le message de facteurs de croissance plus spécifiques (G-CSF, M-CSF, EPO, TPO,
IL5).
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EXEMPLES :
➔ Erythropoïétine (EPO) :
C'est un facteur régulateur principal de l’érythropoïèse. Son gène est situé sur le chromosome 7 .
C'est une glycoprotéine fortement glycosylée dont les taux plasmatique varient entre 10 - 20 mUI/ml.
Lieux de production
• 90% par le rein : cellules de l'interstitium intertubulaire et cellules endothéliales des capillaires
péritubulaires.
• 10% par foie : hépatocytes
L'EPO, produite par le rein, stimule la production de globules rouges, elle augmente l'apport d'O2 aux cellules
rénale. Il y a donc à ce moment-là une diminution de l'EPO , d'où une diminution de production des globules
rouges.
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Action :
L'EPO a une action sur la survie, prolifération, inhibition de l’apoptose. Elle agit par liaison à un récepteur
spécifique : EPO-R. Son récepteur se trouve sur les BFU-E matures et il y en a en nombre maximal sur CFUE. Il y a une parfaite corrélation entre le taux d’Hb et le taux d’EPO :
• Hb : 12g/dl → EPO : 20 U/l.
• Hb : 7 g/dl → EPO : 200 U/I.
➔ Thrombopoïétine (TPO) :
C'est le ligand de Mpl. C'est le facteur humoral régulant la mégacaryocytopoïèse.
Son gène est situé sur le chromosome 3. Elle est sécrétée par l'hépatocyte (90%) et par le rein (10%).
C'est une protéine qui possède 2 domaines :
• Domaine N terminal : porte activité biologique, homologie avec l’EPO.
• Domaine C terminal : sans homologie avec des protéines connues.
Elle agit sur les temps précoces ET tardifs de la mégacaryocytopoïèse.
Régulation négative
L'autre partie des facteurs de croissance assurent une régulation négative :
Ces facteurs bloquent la prolifération par inhibition de la transition G1/S au niveau du cycle cellulaire. On peut
citer :
• Les interférons (IFN).
• Le TGF β qui inhibe l’entrée en cycle des CS et des progéniteurs précoces.
• Le TNF α : synthétisé par les monocytes et les lymphocytes T; il inhibe l’entrée en cycle des CS
pluripotentes.
• MIP1 α :
◦ Synthétisé par les macrophages.
◦ Inhibe la mise en cycle des CFU-S.
◦ Inhibe les progéniteurs immatures.
• Peptides hémorégulateurs : AcSDKP et le pentapeptide pEEDCK
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III. Récepteurs des facteurs de croissance :
A chaque CSF correspond un récepteur. Ces récepteurs sont en nombre faible : 1000/cellule. Une cellule
présente plusieurs types de récepteurs.
Il en existe 2 familles :
● Les récepteurs avec activité tyrosine kinase :
◦ C-Kit (R SCF);
◦ C-fms (R M-CSF).
◦ FLT3.
Deux sous-unités identiques s’homodimérisent ; on note la phosphorylation de tyrosines situées sur la partie
intracellulaire du récepteur et sur des seconds messagers.
● La superfamille des Hématopoïétines :
◦ IL2, 3, 4, 5, 6, 7, 9, 11, 12, 15 .
◦ EPO, TPO, G-CSF, GM-CSF.
Nécessité d’une deuxième protéine pour la transduction du signal (avec phosphorylation de cette protéine).
Superfamille des hémapoïétines :
• Ce sont des glycoprotéines transmembranaires.
• Leur domaine extracellulaire assure la liaison avec le ligand. Il possède 4 cystéines conservées. Il a le
motif W-S-X-W-S (tryptophane – sérine – X - Tryptophane – sérine).
• Leur domaine transmembranaire présente des caractéristiques classiques (hélice α)
• Elles comptent également un domaine cytoplasmique, présentant 2 sites de laisons :
◦ Box1 et Box2 (motifs riches en proline).
◦ Box3 (site de liaison aux Stat).
Structure :
Elles sont formées de plusieurs chaînes :
• Une spécifique : assure la liaison avec le ligand. Elle présente une haute affinité et une dimérisation.
• Une ou plusieurs communes (entre les groupes) : assurent la transduction du signal.
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Cette superfamille se divise en 3 groupes :
• Les récepteurs de l’IL3, IL5 et GM-CSF avec deux chaînes :
Une commune de transduction du signal (chaîne β) et une chaîne assurant la spécificité du récepteur
(chaîne α). La transduction du signal entraîne l'activation d’une protéine Jak (permet l'acquisition d'une
activité tyrosine kinase).
•
Les récepteurs de la famille de l’IL6 (IL6, LIF, OSM, IL11) avec trois chaînes conduisant au même
type d’activation intracellulaire.
•
Les récepteurs de l’EPO et du G-CSF avec une seule chaîne, qui s’homodimérisant et activent des
protéines Jak.
Transduction du signal :
La transduction du signal se déroule via :
• L'association à des tyrosines kinases cytoplasmiques: JAK (Janus kinase) → JAK1, JAK2, JAK3,
TYK2.
• Les STAT (Signal transducer and activators of transcription) : Stat 1 à 6. C'est une famille de facteurs de
transcription. Ce sont des protéines latentes dans le cytoplasme.
Elles sont activées par la phosphorylation des tyrosines (JAK). Elles sont transloquées dans le noyau et
activent la transcription.
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IV. Rôle du micro – environnement :
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Le micro-environnement médullaire :
Les cellules du stroma médullaire (les fibroblastes, les cellules endothéliales, les macrophages, les cellules
épithéliales et les adipocytes) sécrètent de la matrices extracellulaires (collagène, fibronectine, laminine,
protéoglycanes) et des facteurs de croissance indispensables à l’hématopoïèse.
L’ensemble du microenvironnement est indispensable à toutes les étapes de l’hématopoïèse : survie,
autorenouvellement, détermination, prolifération et différenciation.
Le contact des cellules hématopoïétiques avec les cellules médullaires adhérentes non hématopoïétiques et avec
la matrice (qu’elles produisent) est indispensable à l’hématopoïèse (on parle de niche hématopoïétique).
Mécanismes d'action du micro-environnement médullaire: Il assure la sécrétion locale de facteurs de croissance,
stockés au niveau de la matrice extra-cellulaire : On parle de niche hématopoïétique.
◦ Facteur d'attraction SDF1
◦ Molécule d'adhésion VLA4
◦ Notion de homing et de mobilisation.
Exemple du couple SDF1/CXCR4 (SDF1 est un facteur d'adhésion et CXCR4 est le récepteur de SDF1) : Ce
couple a un rôle majeur dans le homing tissulaire.
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Dans les cellules de souris Knock Out pour CXCR4 (récepteur essentiel pour le homing).
La chimiokine attractive (CSH vers MO) est le SDF1 (stroma derived factor-1) : Les CSH vont tendre vers leur
maturation, maturation qui n'est possible que dans la moelle.
SDF1 maintient les facteurs de croissance dans la moelle donc les cellules hématopoïétiques peuvent assurer
leur maturation.
L'AMD3100 bloque la fixation de SDF1 (CXCL12) à son récepteur (Plerixafor (Mozobil) : anti - CXCR4) ce
qui permet la migration des CSH dans le sang.
La localisation des CSH dans la moelle osseuse (homing) nécessite une attraction des CSH par la chimiokine
SDF1 produite par les cellules stromales.
Les molécules d’adhésion comme VLA4 permettent l’adhésion des CSH aux cellules stromales. Les anticorps
anti-VLA4 vont entraîner la circulation des CSH vers le sang périphérique.
Homing ≠ Mobilisation
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