ECS2 – Lycée La Bruyère, Versailles Année 2016/2017 Algèbre linéaire 8 Soient A, B, B0 et C quatre espaces vectoriels et f , f 0 , g, g 0 et h des applications linéaires telles que ci-dessous : Feuille d’exercices f 1 Dans l’espace vectoriel C (R, R) des fonctions continues de R dans R, montrer que les familles suivantes sont libres : 1. fa : x 7→ eax , a ∈ R ; 2. ga : x 7→ |x − a| , a ∈ R ; 3. hn : x 7→ sin nx, n ∈ N∗ A par un paramétrage : F = {(2a − 3b + c, a + 2b − c, −b + c, a)}(a,b,c)∈R3 ; • par la donnée d’une base (ou d’une famille génératrice) : G = Vect (1, 2, −1, 0), (0, 1, 3, −1) . Écrire chacun de ces sous-espaces vectoriels de R4 sous les trois formes possibles. 3 Montrer que l’ensemble E des polynômes P = a0 + a1 X + a2 X2 + a3 X3 + a4 X4 ∈ R[X] de degré inférieur ou égal à 4 vérifiant les équations a0 − 2a1 + 3a3 − a4 = 0 2a − 4a2 + a3 = 0 0 a0 + 2a1 − 4a2 − 2a3 + a4 = 0 est un sous-espace vectoriel de R4 [X] et en déterminer une base. 4 Montrer que toute famille de polynômes non nuls et de degrés deux-à-deux distincts est F libre. 5 Montrer que toute matrice A ∈ Mn (K) admet un polynôme annulateur non nul. 6 Soit E = C (R, R) le R-espace vectoriel des fonctions continues de R dans R. On définit l’application ϕ : E −→ E en posant, pour tout f ∈ E, ˆ x ϕ(f ) : R −→ R, x 7−→ tf (t) dt. 0 Montrer que ϕ est un endomorphisme de E. Est-il injectif ? surjectif ? 7 Pour n ∈ N et a ∈ K, démontrer la formule de Taylor pour les polynômes : ∀P ∈ Kn [X], P(X + a) = n P k=0 P (k) (a) k X k! C g0 B0 On suppose en outre que : 0 0 â h ◦ f = f et g ◦ h = g ; 0 0 â f et f sont injectives, g et g sont surjectives ; 0 0 â Im f = Ker g et Im f = Ker g . Le but de l’exercice est de montrer qu’alors h est un isomorphisme. 1. Montrer que pour tout a ∈ A, g ◦ f (a) = 0 et g 0 ◦ f 0 (a) = 0. 2. Étude de l’injectivité de h. a. Soit b ∈ B tel que h(b) = 0. Montrer que g(b) = 0. b. Justifier qu’il existe a ∈ A tel que f (a) = b. c. En calculant f 0 (a), montrer que b = 0 et conclure. 3. Étude de la surjectivité de h. a. Soit b 0 ∈ B0 . Montrer qu’il existe b ∈ B tel que g(b) = g 0 (b 0 ). b. Justifier que h(b) − b 0 ∈ Im f 0 puis h(b) − b 0 ∈ Im h. c. Conclure. E = {(x, y, z, t) ∈ R4 : x − y + z = 0, y − 2t = 0} ; • g h f0 2 Les sous-espaces vectoriels de Kn peuvent être définis de trois façons suivantes : • par des équations cartésiennes : B 9 Soit (a, b) ∈ K × (K \ {0}). On considère l’ensemble E des suites (un )n∈N d’éléments de K vérifiant la relation de récurrence F ∀n ∈ N, un+2 = aun+1 + bun . 1. Montrer que E est un sous-espace vectoriel de KN . 2. a. Montrer que l’application ϕ : E −→ K2 , (un )n∈N 7−→ (u0 , u1 ) est un isomorphisme de E sur K2 . b. En déduire que E est de dimension 2. 3. En déduire une démonstration du résultat du cours donnant une description des éléments de E. 10 Pour n ∈ N∗ donné, montrer que l’ensemble ˆ 1 n o H = P ∈ Rn [X] : P(t) dt = 0 0 est un sous-espace vectoriel de Rn [X] ; en déterminer la dimension puis en donner une base. lorsque P est un monôme puis dans le cas général. : application ♣ : difficile F : classique ECS2 – Lycée La Bruyère, Versailles Exercices 11 Soient n > 1 et a0 , a1 , . . . , an des scalaires deux-à-deux distincts. Justifier que pour tous F scalaires λ , λ , . . . , λ , il existe un unique polynôme P ∈ K [X] tel que P(a ) = λ pour 0 1 n n i i tout i ∈ J0, nK. Indication. On pourra introduire l’application ϕ : P ∈ Kn [X] 7−→ P(a0 ), P(a1 ), . . . , P(an ) . 12 Soient n ∈ N∗ et A ∈ Mn (R) une matrice non nulle. On considère l’application f : Mn (R) −→ Mn (R) définie par : ∀M ∈ Mn (R), f (M) = M + (tr M)A. 1. Montrer que si tr A 6= −1, alors f est bijective. 2. On suppose dans cette question que tr A = −1. a. Déterminer le noyau de f . b. Montrer que : Im f = {M ∈ Mn (R) : tr M = 0}. 3. Soit B ∈ Mn (R). Résoudre l’équation X + (tr X)A = B d’inconnue X ∈ Mn (R). 13 Soit f un endomorphisme donné d’un espace vectoriel E de dimension n. Déterminer la dimension de F = {g ∈ L(E) : g ◦ f = f ◦ g = 0}. 14 Soient E un espace vectoriel de dimension finie et u, v deux endomorphismes de E. On suppose que E = Im u + Im v = Ker u + Ker v. Montrer que ces deux sommes sont directes. 15 Donner une base du noyau et de l’image de l’application linéaire canoniquement associée à la matrice suivante : 1 1 −1 −1 1 2 1 0 −4 4 A= 1 2 −3 1 −1 . 0 1 0 1 Algèbre linéaire – 2 1. Calculer f 2 (P0 ) − 6f (P0 ) où P0 = 2X2 + X − 1. 2. Déterminer une base de Ker(f − 2 id) et Ker(f − 4 id). 3. Montrer que f 2 (P) = 6f (P) − 8P pour tout P ∈ R2 [X]. 17 On considère l’application f qui, à P ∈ R3 [X], associe 1 1 f (P) = − P(3) (0) · (X3 − X2 − 2X) − P00 (0) · (X2 − 3X) + 2P0 (0) · X + 2P(0). 6 2 1. Justifier que f est un endomorphisme de R3 [X]. 2. Déterminer la matrice A représentant f en base canonique. 3. Montrer que e = 1, X, X(X − 1), X(X − 1)(X − 2) est une base de R3 [X]. Déterminer la matrice de passage P de la base canonique à la base e. 4. Exprimer la matrice B de f en base e. 5. Pour n ∈ N, calculer Bn et en déduire An . 18 Soient n ∈ N∗ et a ∈ R∗ . 1. Vérifier que f : P(X) 7−→ P(X + a) définit un endomorphisme de Rn [X]. 2. Déterminer la matrice A de f en base canonique. 3. Justifier que A est inversible et calculer A−1 . 4. Montrer que pour tout p, q ∈ J0, nK tels que p < q, on a : q P q q−k k (−1) = 0. p k k=p 19 On considère deux espaces vectoriels E et F de dimensions respectives 3 et 2, rapportés respectivement à des bases e = (e1 , e2 , e3 ) et ε = (ε1 , ε2 ). Soit f : E −→ F l’application linéaire représentée dans les bases e et ε par la matrice 2 −1 1 A= . 3 2 −3 1. On pose e10 = e2 +e3 , e20 = e3 +e1 et e30 = e1 +e2 . Déterminer la matrice B représentative de f dans les bases e 0 et ε. 2. On pose ε10 = 2ε1 + ε2 et ε20 = 5ε1 + 3ε2 . Déterminer la matrice C représentative de f dans les bases e 0 et ε0 . 1 16 Soit f l’endomorphisme de R2 [X] canoniquement associé à la matrice 3 −3 2 A = −1 5 −2 . −1 3 0 20 Montrer que les matrices 1 1 −1 A = −3 −3 3 −2 −2 2 sont semblables. et 0 B = 0 0 1 0 0 0 0 0 ECS2 – Lycée La Bruyère, Versailles Exercices 21 Vérifier que les matrices A= 0 8 1 1 B= et 16 232 −1 −15 sont semblables et trouver toutes les matrices P inversibles telles que P−1 AP = B. 22 Soit f un endomorphisme de R3 tel que f 2 6= 0 et f 3 = 0. Déterminer rg f et rg f 2 ainsi que la dimension de Ker f et Ker f 2 puis montrer qu’il existe une base de R3 dans laquelle f est représentée par la matrice 0 1 0 0 0 1 . 0 0 0 23 Soient E = R2 [X] et u, v les endomorphismes de E définis par u : P(X) 7−→ P(X + 1) v : P(X) 7−→ P(X − 1). et Discuter, en fonction du réel k, le rang de l’endomorphisme u + kv de E. 25 Soit E un espace vectoriel de dimension finie. 1. Soit f un endomorphisme de E. Justifier que toutes les matrices représentatives de f ont même trace ; cette valeur commune est appelée trace de l’endomorphisme f et notée tr f . 2. Soit p un projecteur de E. Montrer que tr p = rg p. 26 Dans Rn , montrer que G = {(xi )ni=1 ∈ Rn : x1 = x2 = · · · = xn } et 3. Soient ψ = ϕ − 2 idR[X] et H l’ensemble des polynômes s’annulant en 0. On note Hn = H ∩ Rn [X] pour tout n ∈ N. a. Justifier que H est un sous-espace vectoriel de R[X], ainsi que Hn pour tout n ∈ N. b. Pour P ∈ R[X], exprimer le degré de ψ(P) en fonction de celui de P. c. En déduire que Ker ψ = R0 [X]. d. Montrer que Ker ψ et H sont supplémentaires dans R[X]. En déduire que ψ induit un isomorphisme de H sur Im ψ. e. Montrer que ψ est surjective. 4. En déduire l’existence d’une suite (Un )n∈N de polynômes telle que U0 = 1 et, pour tout n ∈ N∗ , Un (0) = 0 et Un (X + 1) = Un (X) + Un−1 (X). Préciser le degré de Un et son coefficient dominant. 5. Montrer que pour tout n ∈ N, la famille (U0 , U1 , . . . , Un ) est une base de Rn [X]. 6. Justifier l’existence et l’unicité d’une suite (Pn )n∈N de polynômes telle que ϕ(Pn ) = 2Xn pour tout n ∈ N. 7. a. Démontrer que : Pn (1 − x) = (−1)n Pn (x). b. En déduire les valeurs de P2n (0), P2n (1) et P2n+1 21 pour tout n ∈ N. c. Démontrer que Pn0 = nPn−1 pour tout n ∈ N∗ . Calculer P3 , P4 et P5 . d. Dresser le tableau de variations des restrictions des fonctions polynomiales Pn à l’intervalle [0, 1] (on pourra utilier une récurence sur n). ∀n ∈ N, 24 Peut-on trouver deux matrices A, B ∈ Mn (K) telles que AB − BA = In ? Algèbre linéaire – 3 n o n P H = (xi )ni=1 ∈ Rn : xi = 0 i=1 sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires. 27 Théorème noyau-image F Soient f : E −→ F une application linéaire et H un supplémentaire de Ker f dans E. Montrer que f induit un isomorphisme de H sur Im f . 28 Soit ϕ l’application qui à tout polynôme P ∈ R[X] associe le polynôme Q = ϕ(P) défini F♣ par Q(X) = P(X + 1) + P(X). 1. Vérifier que ϕ est un endomorpisme de R[X]. 2. a. Montrer que Ker ϕ = {0}. Qu’en déduit-on pour ϕ ? b. Pour n ∈ N, justifier que ϕ induit sur Rn [X] un endomorphisme ϕn surjectif. c. En déduire que ϕ est un automorphisme de R[X]. ∀x ∈ R, 29 On se place dans R3 . Calculer la matrice représentant dans la base canonique la composée de l’homothétie de rapport 5 et de la projection sur le plan d’équation x + y + 2z = 0 parallèlement à la droite dirigée par le vecteur (1, 2, 1). 30 Soient E un K-espace vectoriel et p un projecteur de E. On définit l’application π de L(E) dans lui-même en posant, pour tout u ∈ L(E), π(u) = p ◦ u. Montrer que π est un projecteur de L(E). 31 Soient E un K-espace vectoriel et p, q deux projecteurs de E. 1. Montrer que p ◦ q = q si, et seulement si, Im q ⊂ Im p. 2. Montrer que p ◦ q = p si, et seulement si, Ker q ⊂ Ker p. 32 Soient E un K-espace vectoriel, p un projecteur de E et u un endomorphisme de E. Montrer que u commute avec p si, et seulement si, les sous-espaces Ker p et Im p sont stables par u. 33 Soient E un espace vectoriel de dimension finie et u un endomorphisme de E. F 1. Montrer qu’on a équivalence entre les assertions suivantes : (i) Ker u = Ker u2 ; (ii) Im u = Im u2 ; (iii) E = Ker u ⊕ Im u. ECS2 – Lycée La Bruyère, Versailles Exercices 2. Donner des exemples d’endomorphismes vérifiant ces conditions. 3. Le résultat subsiste-t-il en dimension infinie ? 34 Soit n ∈ N∗ . Une matrice A ∈ Mn (K) est dite magique s’il existe un scalaire τA tel que les sommes des coefficients se trouvant sur chaque ligne, sur chaque colonne et sur chaque diagonale de A soient toutes égales à τA . 1. a. Vérifier que l’ensemble M des matrices magiques de Mn (K) est un espace vectoriel pour les lois matricielles usuelles. b. Justifier que τ : A 7−→ τA est une application linéaire sur M. 2. Montrer que les ensembles E des matrices A magiques symétriques telles que τA = 0, F des matrices magiques antisymétriques et G des matrices dont tous les coefficients sont égaux sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de M. Algèbre linéaire – 4 nilpotence p de f le plus petit entier k > 1 tel que f k = 0 ; on a donc f p−1 6= 0 et f p = 0. p−1 1. Soit x0 ∈ (x0 ) 6= 0. Montrer que la famille x0 , f (x0 ), f 2 (x0 ), . . . , E tel que f p−1 f (x0 ) est libre. Qu’en déduit-on sur f n ? On suppose, dans le reste de l’exercice, que l’indice de nilpotence de f est égal à n. 2. Montrer que, pour tout j ∈ J1, nK, dim(Ker f j ) = j. 3. En déduire que si F est un sous-espace vectoriel de dimension d de E, stable par f , alors F = Ker f d . 39 Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie n et f un endomorphisme de E. On ♣ pose : S T F= Ker f k et G= Im f k . k∈N k∈N k 35 Soient E un C-espace vectoriel et f un endomorphisme de E tel que f 3 = idE . Montrer que : E = Ker(f − idE ) ⊕ Ker(f − j idE ) ⊕ Ker(f − j 2 idE ). 36 Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie rapporté à une base (e1 , . . . , en ). Pour tout i ∈ J1, nK, on considère le sous-espace vectoriel Fi de E engendré par la famille (ej )j6=i ainsi que le sous-espace vectoriel Gi = {f ∈ L(E) : Ker f ⊃ Fi } de L(E). Montrer que : n L L(E) = Gi . i=1 37 Soit E un K-espace vectoriel. On s’intéresse aux endomorphismes f de E qui commutent F avec tous les autres : ∀g ∈ L(E), f ◦g = g◦f. (∗) 1. Proposer des solutions évidentes. 2. On suppose dans cette question l’espace E de dimension finie n. En raisonnant matriciellement, déterminer tous les endomorphismes f de E réalisant (∗). Indication. On utilisera la base canonique de Mn (K). 3. a. Démontrer le lemme suivant, intéressant en lui-même et souvent utile : un endomorphisme f de E est une homothétie si, et seulement si, pour tout x ∈ E, la famille x, f (x) est liée. b. En raisonnant géométriquement, et à l’aide du lemme précédent, déterminer tous les endomorphismes f de E satisfaisant (∗). Indication. On écrira qu’un tel endomorphisme f commute en particulier avec les symétries. 38 Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie n > 1 et f un endomorphisme de E. On suppose f nilpotent, i.e. l’existence d’un entier k > 1 tel que f k = 0. On appelle indice de F♣ k 1. a. Justifier que les suites (Ker f )k∈N et (Im f )k∈N sont respectivement croissante et décroissante pour l’inclusion. b. En déduire qu’il existe p ∈ N tel que F = Ker f p et G = Im f p . 2. Montrer que : (i) F et G sont des sous-espaces vectoriels de E stables par f ; (ii) l’endomorphisme f induit sur F un endomorphisme fF nilpotent et sur G un endomorphisme fG bijectif ; (iii) les sous-espaces F et G sont supplémentaires dans E. 3. Établir l’unicité du couple (F, G) satisfaisant les trois conditions précédentes. On dit que le couple (F, G) réalise la décomposition de Fitting de E pour l’endomorphisme f. 40 On considère l’endomorphisme d : P 7−→ P0 de K[X]. ♣ 1. Pour n ∈ N, déterminer les sous-espaces vectoriels de Kn [X] stables par d. Indication. Si F 6= {0} est un sous-espace de Kn [X] stable par d, on pourra considérer un polynôme de degré maximal dans F. 2. En déduire les sous-espaces vectoriels de dimension finie de K[X] qui sont stables par d. 3. En déduire les sous-espaces vectoriels de dimension infinie de K[X] qui sont stables par d.