Glucose-dependent insulinotropic polypeptide (GIP) : hormone indispensable dans l’obtention d’un tissu osseux de bonne qualité et résistant Benoît Gobron, GEROM-LHEA, LUNAM Université et Service de Rhumatologie CHU Angers Béatrice Bouvard, GEROM-LHEA, LUNAM Université et Service de Rhumatologie CHU Angers Satoko Kuwahara, Department of Diabetes, Endocrinology and Nutrition, Graduate School of Medicine, Kyoto University Sheng Zhang, Department of Internal Medicine, Washington University School of Medicine Norio Harada, Department of Diabetes, Endocrinology and Nutrition, Graduate School of Medicine, Kyoto University Burton Wice, Department of Internal Medicine, Washington University School of Medicine Nobuya Inagaki, Department of Diabetes, Endocrinology and Nutrition, Graduate School of Medicine, Kyoto University Erick Legrand, GEROM-LHEA, LUNAM Université et Service de Rhumatologie CHU Angers Daniel Chappard, GEROM-LHEA, LUNAM Université Guillaume Mabilleau, GEROM-LHEA, LUNAM Université INTRODUCTION : Après un repas, les hormones intestinales sont sécrétées dans la circulation sanguine et induisent une réponse des cellules qui portent leurs récepteurs. Le glucose-dependent insulinotropic polypeptide (GIP) est une hormone intestinale et a pour principale fonction d’augmenter la sécrétion d’insuline. Le récepteur du GIP est également présent à la surface des cellules osseuses. Le rôle du GIP dans le contrôle de la formation osseuse a déjà été rapporté. Les souris délétées pour le récepteur au GIP (GIPR KO) présentaient une augmentation du volume de l’os trabéculaire sans entrainer de modification de la microarchitecture de l’os cortical. Le tissu osseux est composé d’une phase organique, constituée essentiellement de collagène de type 1, et d’une phase minérale. Chez les souris GIPR KO la phase minérale et la phase organique étaient altérées. Cependant il existe un second modèle de délétion du récepteur au GIP, qui montrait un phénotype osseux opposé. Le but de cette étude est d’appréhender avec plus de précision le rôle du GIP en utilisant un modèle murin de délétion du GIP (GIP-GFP-KI) et un autre modèle animal n’ayant pas de cellules produisant le GIP (GIP-DT). MATERIELS ET METHODE : 8 souris GIP-GFP-KI et 8 souris GIP-DT âgées de 16 semaines ont été appariées avec 8 souris WT de même âge et de même sexe. Les microarchitectures trabéculaire et corticale étaient évaluées par microtomographie. La résistance osseuse était mesurée par des tests biomécaniques. La composition de la phase organique et de la phase minérale de la matrice était appréciée à la fois par microscopie électronique et par spectroscopie infra-rouge. Le test non-paramétrique de Mann a été utilisé pour quantifier les différences entre les groupes. RESULTATS : Les souris GIP-GFP-KI avaient une réduction du volume trabéculaire (22%), qu’on ne retrouvait pas chez les souris GIP-DT. La microarchitecture corticale n’était pas modifiée dans les 2 modèles. La résistance osseuse était affectée uniquement chez les souris GIP-GFP-KI. Dans les 2 modèles, en revanche, on retrouvait une altération de la phase organique de la matrice avec un respect de la phase minérale. CONCLUSION : Ces résultats supportent un rôle de la voie GIP/GIPR dans le contrôle de la qualité et de la résistance osseuse. Ces données suggèrent également que les animaux GIP-DT ont un mécanisme de compensation pour maintenir la qualité osseuse en l’absence de GIP. Ceci nécessitera d’autres investigations.