Croisement de données environnementales et sanitaires grâce à un Système d’Information Géographique en vue d’évaluer les liens entre la pollution atmosphérique et la santé humaine à l’échelle de la région Nord - Pas de Calais F. OCCELLI1,2, M.A. CUNY1, D. CUNY1,2 [email protected] 1 2 Association pour la Prévention de la Pollution Atmosphérique (APPA) Nord – Pas de Calais EA 4483, Université Lille Nord de France, Faculté de Pharmacie de Lille. La région Nord – Pas de Calais se situe au premier rang des régions de France métropolitaine en termes d’incidence et de mortalité par cancer. Ces pathologies peuvent être notamment expliquées par certains facteurs de risques, qu’ils soient professionnels, socio-économiques ou comportementaux. De plus, l’environnement (et notamment la qualité de l’air) semble être un facteur de plus en plus important, au fur et à mesure de l’évolution des connaissances, pour expliquer l’augmentation de l’incidence et/ou la répartition géographique de certains cancers. En effet, les risques sanitaires liés à la mauvaise qualité de l’air à court terme ne sont plus à démontrer, mais la caractérisation de ce lien à long terme est encore mal définie, notamment pour les cas de pollutions complexes (cocktail de polluants à de faibles concentrations) issues de multiples sources. Dans ce contexte, les Systèmes d’Information Géographiques (SIG) sont des outils de premier plan pour mettre en relation une pollution environnementale à un problème de santé publique dans un cadre spatio-temporel. Ces logiciels permettent d’allier la cartographie de bases de données sanitaires et environnementales et leur croisement statistique à différentes échelles. Des bases de données environnementales et sanitaires de la région Nord Pas de Calais ont ainsi été collectées et saisies dans un logiciel SIG pour leur mise en relation géographique et statistique. Les premiers résultats montrent que leur rapprochement s’heurte à de multiples obstacles. Ceci est non seulement du à la difficulté d’accéder à certaines bases de données, notamment sanitaires, mais aussi au fait que les données récoltées sont de natures très diverses. Les bases de données n’étant pas constituées au départ pour ce type d’étude, elles peuvent être dépourvues de référence géographique ou représentées à des échelles très différentes, ce qui nécessite un remodelage fastidieux de leur structure pour les utiliser au sein des SIG. Ce travail nous a cependant permis de constater qu’il est possible de croiser différents types de données sur la région lilloise grâce aux SIG. Ainsi, les partenaires de ce travail disposent de données de biosurveillance de la qualité de l’air par les lichens épiphytes depuis les années 1970. Les cartographies de la qualité de l’air pourront être par la suite mises en relation avec les données du Registre des Cancers de la zone de proximité de Lille. La poursuite de cette étude permettra non seulement d’apporter un outil supplémentaire aux méthodologies d’évaluation des risques sanitaires, mais aussi un outil d’aide à la décision en santé publique. Journées Interdisciplinaires de la Qualité de l’Air – 2 & 3 février 2012