Organisations sociales et communications animales Organisations sociales et communications animales I. La communication chez les primates. II. ‘‘L ‘‘L’invention’’ invention’’ du langage au cours de l’évolution. ’évolution. PMP EC 204 Chapitre 3 Gérard LEBOUCHER 1. Les diffé différentes espè espèces. Actuellement, il existe dans le monde plus de 200 espè espèces de primates. Les primates font caracté caractérisé risés par : partie des mammifè mammifères placentaires. « Prosimiens » Ils une vie souvent arboricole, leur capacité capacité à prendre des objets grâce à un pouce opposable aux autres doigts, une pré prédominance de la vision sur l'olfaction. l'olfaction. Chez les singes hominoï hominoïdes on assiste à un dé développement important de la taille de l’l’encé encéphale. À ces évolutions s'ajoute chez l'homme (et à des degré degrés divers chez les autres hominidé hominidés) le passage de la marche quadrupè quadrupède à la bipé bipédie. 1. Les diffé différentes espè espèces. Les « prosimiens » pré présentent les caractè caractères les plus primitifs : Encé Encéphale relativement peu dé développé veloppé; taille relativement importante du bulbe olfactif : odorat plutôt dé développé veloppé. Ces animaux sont arboricoles, certains sont nocturnes (yeux trè très dé développé veloppés). « Simiens : les singes » « Singes du nouveau Monde » « Singes de l’ancien Monde » 1. Les diffé différentes espè espèces. 1. Les diffé différentes espè espèces. Les singes sont caracté caractérisé risés par : L’évolution ’évolution de leur cerveau dans lequel le développement du néocortex et la régression du rhinencé rhinencéphale (bulbes olfactifs) se traduisent notamment par une ré réduction de l’l’odorat au profit de l’audition et de la vision. La longue duré durée de leur période de maturation : les femelles de macaques n’ n’atteignent pas leur maturité maturité sexuelle avant 3 ans ; pour grands singes, il faut attendre d’ d’avoir 8 ans. C’ C’est un peu plus long pour les mâles que pour les femelles. Leur degré degré de socialisation : ces espè espèces, dans leur grande majorité majorité, ont dé développé veloppé une vie sociale élaboré laborée. La conjonction de ces 3 éléments – cerveau évolué volué, vie sociale complexe et longue pé période d’ d’enfance au cours de laquelle les interactions du jeune avec les membres de son groupe sont nombreuses – a certainement favorisé l’émergence des capacité cognitives, favorisé ’émergence capacités cognitives, notamment des capacité capacités de communication, des simiens. Le dé développement des capacité capacités de communication des primates dé dépend : I. La communication chez les primates. A. Communication dans les groupes naturels de primates. 1. Les diffé différentes espè espèces. 2. Les diffé différents modes de communication. a. La communication olfactive. b. La communication visuelle : expressions faciales, gestualité gestualité. c. La communication vocale. de leur place dans l’l’arbre phylé ), phylétique (leur degré degré d’évolution ’évolution), de leur mode de vie (facteurs écologiques), de la nature et de l’l’intensité intensité de leurs interactions sociales. a. La communication olfactive. La production de signaux olfactifs est trè très dé développé veloppée chez les prosimiens et certains singes du nouveau Monde, mais beaucoup moins chez ceux de l’l’ancien Monde. Les signaux olfactifs peuvent servir de support à une communication diffé différée : il n’ mission et la ré n’y a pas d’ d’interaction, interaction, l’é l’émission réception du signal sont séparé parées dans le temps ou dans l’l’espace; l’information transite par une seule modalité modalité sensorielle; sensorielle; Le niveau d’individualisation de l’l’animal émetteur par son congé congénère ré récepteur est, en gé général, inexistant; inexistant; Le processus de communication diffé différée intervient lorsque la distance interindividuelle est grande. a. La communication olfactive. La communication olfactive diffé différée est importante chez les espè espèces arboricoles. Les prosimiens possè possèdent des glandes spé spécialisé cialisées au niveau du front, du cou, du ventre, des bras, et de la ré région gé génitale. Il existe également certains comportements spé spécialisé cialisés (urine washing) washing) Dans de nombreux cas, chez les prosimiens nocturnes et diurnes, chez les singes du nouveau monde, voire chez certains cercopithè cercopithèques, l’l’impré imprégnation de l’l’environnement par des marques odorantes facilite l’l’orientation spatiale et l’individualisation du domaine vital. vital. a. La communication olfactive. En ce qui concerne la sexualité changes sexualité, l’l’olfaction intervient lors d’é d’échanges multimodaux (plusieurs modes de communication) impliquant également des signaux visuels, auditifs et tactiles. Il s’ s’agit d’ d’une communication interactive au cours de laquelle sont successivement échangé changés des signaux visuels, sonores, des informations tactiles et olfactives (multimodalité (multimodalité séquentielle) . L’état ’état de réceptivité ceptivité des femelles est ainsi perç perçu par les mâles selon plusieurs canaux et les informations olfactives, en particulier, stimulent leur comportement sexuel ou influencent l’l’attractivité attractivité des femelles (Keverne, 1982). b. La communication visuelle : expressions faciales, gestualité gestualité. a. La communication olfactive. Pour l’l’ensemble des Primates, le comportement olfactif est impliqué impliqué dans la sexualité sexualité et constitue de plus l’l’un des premiers indices stables d’ d’individualisation. individualisation. Le jeune est manipulé manipulé dès sa naissance par sa mè mère et par d’ d’autres membres du groupe. Au cours de ces manipulations, la ré région génitale est particuliè particulièrement flairé flairée; les partenaires se constituent ainsi trè très pré précocement une vé véritable ‘‘carte ‘‘carte d’ d’identité identité olfactive’’ olfactive’’ du jeune. Il a été montré montré, chez les saï saïmiris (singes écureuils), que les enfants étaient capables de discriminer l’l’odeur de leur mè mère dè dès un mois (Kaplan et al., al., 1977). À cet âge, l’l’odeur de la mè mère constitue la base essentielle d’ d’identification de l’l’objet d’attachement. attachement. b. La communication visuelle : expressions faciales, gestualité gestualité. À courte distance, la gestualité gestualité et les expressions faciales repré représentant un mode important de communication. La gestualité gestualité est gé généralement trè très peu sté stéréotypé otypée. Les expressions faciales sont particuliè particulièrement dé développé veloppées chez les espè espèces de milieu ouvert et à partir d’ d’un certain niveau phylogé phylogénétique (babouins, macaques, chimpanzé chimpanzé, orangorang-outan). Chez la plupart des espè espèces, la fixation visuelle et l’l’ouverture de la bouche repré représentent une menace, un signal de distanciation interindividuelle... b. La communication visuelle : expressions faciales, gestualité gestualité. Le caractè caractère universel de cette expression est renforcé renforcé par son association avec une posture du type «prêt à bondir» bondir» et avec une association trè très spé spécifique avec un type vocal particulier diffé différent selon les espè espèces. Pour un jeune, le dé tablit que décodage de ce signal ne s’é s’établit progressivement au cours de l’l’ontogenè ontogenèse et il est souvent facilité facilité par des signaux tactiles d’ d’agrippement brutal ou par des morsures Les expressions faciales permettent d’ d’illustrer la diffé différence qui existe entre un comportement ordinaire qui peut être utilisé utilisé comme indice et un comportement de communication. communication. Lequel des deux macaques estest-il le plus menaç menaçant ? b. La communication visuelle : expressions faciales, gestualité gestualité. Les expressions faciales permettent d’ d’illustrer la diffé différence qui existe entre un comportement ordinaire qui peut être utilisé utilisé comme indice et un comportement de communication. Lorsqu’ Lorsqu’un macaque baille, baille, il ouvre grand sa gueule et montre ses dents, lorsqu’ lorsqu’il menace un congé congénère également. Dans le cas où où l’animal baille, il s’ s’agit d’ d’un comportement ordinaire qui renseigne éventuellement sur l’é tat interne de l’état l’animal mais qui ne vé véhicule aucun message : L’expression de ce comportement varie selon les individus, leur état interne, il n’ n’est pas dirigé dirigé vers un congé congénère en particulier, la duré durée et l’l’intensité intensité du bâillement sont indé indépendants du comportement des partenaires. b. La communication visuelle : expressions faciales, gestualité gestualité. Dans le cas où où l’animal menace, menace, il s’ s’agit d’ d’un comportement à l’origine ordinaire - mais qui a été sélectionné lectionné au cours de l’évolution ’évolution comme signal de communication par un processus appelé appelé ritualisation. ritualisation. La menace se distingue du bâillement : par une plus grande sté stéréotypie dans son expression, (dans une espè espèce donné donnée tous les individus adoptent les mêmes expressions). par une plus grande dépendance du contexte : la menace est émise dans un contexte social particulier, en direction d’un congé congénère pré précis ; son intensité intensité et sa duré durée dépendent de la ré réponse du congé congénère ainsi visé visé.