Réunion d'information sur les Centres Communaux d'Action Sociale le samedi 18 janvier 2014 à l'ENSAM (ANGERS) Cette rencontre initiée par l'UDAF 49 (Union Départementale des Associations Familiales) a été construite en partenariat avec l'UDCCAS et l'Association des Maires Accueil / Introduction : - Marie-Josée DOUCET, Présidente de l'UDAF de Maine et Loire - Eric COCHET, Président de l'UDCCAS - Jean-Luc DAVY, Président de l'Association des Maires Intervenants : - Mme Sophie SARAMITO, consultante en questions sociales, Union Nationale des CCAS (UNCCAS) - M. Frédéric DURIEZ, formateur UNAFOR, organisme de formation rattaché à l'UNAF (Union Nationale des Associations Familiales) Histoire des CCAS/CIAS La création des Centres Communaux d'Action Sociale, autrefois appelés "Bureaux d'Action Sociale", date de 1986 et arrive en pleine période d’évolution des politiques sociales : la prévention des ruptures sociales, la recherche de la cohésion sociale, la transformation sociale. La notion d'action sociale renvoie à celle de cohésion sociale. En 1986, le CCAS obtient de nouveaux statuts : les compétences du CCAS sont élargies à l’ensemble du champ social et du médico-social. Le CCAS gagne aussi en autonomie en devenant un EPA (Etablissement Public Administratif). Il doit exister dans chaque commune et se voit confier des missions stratégiques et dynamiques : coordination, prévention et analyse des besoins sociaux. Organisation et compétences des CCAS/CIAS Les domaines d'intervention des CCAS/CIAS sont assez nombreux et divers : lutte contre les exclusions, services à domicile, action animation prévention des personnes âgées, gestion d'établissements d'accueil, soutien au logement... : 4 communes sur 10 confient l'ensemble de leur politique sociale au CCAS. Un Conseil d'Administration gère le CCAS comme le CIAS. Il est composé de membres élus par le Conseil Municipal et des représentants de la société civile. Dès l'issue des élections municipales, le conseil municipal doit procéder, dans un délai maximum de deux mois, à l’élection et à la désignation des nouveaux membres au conseil d’administration du CCAS. Le Maire, Préside le CCAS. Le CCAS est donc composé à minima de 4 conseilles municipaux et de 4 représentants de la société civile dont : - un représentant des associations œuvrant dans le domaine de l'insertion et de la lutte contre les exclusions. - un représentant des associations familiales désigné sur proposition de l'Union départementale des associations familiales (UDAF) - un représentant des associations de retraités et de personnes âgées du département. - un représentant des associations de personnes handicapées du département. Concernant les représentants familiaux, le maire ne peut, sous peine d’annulation de son arrêté de nomination, désigner une personne au titre des associations familiales qui n’aurait pas été proposée par l’UDAF. Les compétences du CCAS / CIAS sont définies par le code de l’action sociale et des familles et comportent deux champs : les compétences obligatoires et les compétences facultatives. Les missions obligatoires sont de participer à l’instruction des dossiers de demande d’aide sociale, de domicilier les personnes sans domicile stable ayant un lien avec la commune lorsqu’elles souhaitent bénéficier de prestations sociales, obtenir une carte d’identité..., de tenir à jour un fichier des bénéficiaires de prestations sociales et de réaliser annuellement une Analyse des Besoins Sociaux (ABS). Cette ABS est un outil de connaissance et de compréhension de la situation sociale de la commune, permettant d’identifier les problématiques, les réponses existantes, les points de vigilance et/ou d’aggravation… C’est un véritable outil d’aide à la décision pour les élus locaux. Il faut s'appuyer pour ce faire sur des indicateurs de l'observation sociale : le nombre de personnes bénéficiant des minima sociaux, le taux de chômage, évolution de la population, du nombre de personnes âgées, éléments observables du type augmentation des difficultés de paiement de la cantine... Cette connaissance ne répond pas aux critères de l'INSEE mais repose bien sur une réelle expertise locale. L'aide sociale facultative quant à elle relève des choix politiques faits en terme d'action sociale. En effet, à l’inverse de l’aide sociale légale, l’action sociale facultative relève de la libre initiative des collectivités territoriales. Ces aides « extra-légales », complémentaires et subsidiaires, témoignent du rôle de proximité du CCAS/CIAS et de sa souplesse d’intervention notamment vis à vis des publics en difficulté. Concernant les aides facultatives, l'ABS doit d'ailleurs pouvoir permettre de définir celles-ci, d'aider à orienter les politiques locales. Il y a un intérêt majeur en matière de gouvernance locale à réaliser une analyse des besoins sociaux puisqu'en effet les besoins sociaux repérés sur le territoire de la commune ou l'intercommunalité aident les représentants familiaux et les élus à fixer des priorités et à orienter les politiques locales d'aide sociale. Les aides facultatives doivent néanmoins respecter 3 règles : entrer dans le champ de l'action sociale, être proposées sur le territoire concerné, respecter l'équité entre les bénéficiaires. L'ABS constitue une bonne base pour réfléchir aux évolutions futures des services nécessaires à la population. Dans cette perspective, des partenariats peuvent être construits et développés au niveau local. Le CCAS doit également jouer le rôle de coordinateur de par sa connaissance des acteurs locaux. Il est donc intéressant de réunir régulièrement les partenaires. Le CCAS peut en outre gérer en direct des établissements et services relevant de la loi de 2002 rénovant l'action sociale et médico-sociale, gérer également des structures d'accueil de la petite enfance. Il est important de s'assurer que les familles connaissent leurs droits. Il faut donc travailler sur l'information, travailler sur la détection des non-recours (par ex: RSA) avant de mettre en place une aide complémentaire. Le CCAS n'intervient que si les personnes n'entrent pas dans les critères des autres dispositifs ou si ces dispositifs se sont révélés insuffisants. En cas de réponse négative à la demande d'aide sociale légale, le CCAS peut devenir le dernier maillon de l'aide, le dernier recours. La question de l'utilité des CCAS est d'ailleurs souvent posée, il est donc nécessaire de démontrer une démarche de qualité. Le CCAS doit avoir une approche globale des situations et proposer une qualité du service. Il doit être un espace de progression, de réactivité (attention aux habitudes) Les enjeux actuels de l'action sociale - Plan Pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, adopté le 21 janvier 2013, par le Comité interministériel de lutte contre les exclusions, fruit d’un travail de concertation inédit avec l’ensemble des acteurs des politiques de solidarité : les services de l’État, les collectivités territoriales, les associations, les partenaires sociaux, les chercheurs et experts, ainsi que les personnes en situation de pauvreté et visant tout à la fois à répondre à l’urgence sociale du moment et à structurer la politique de solidarité du gouvernement sur le long terme. - L’action sociale à l'épreuve d'une société en bouleversement : La société dans laquelle nous vivons a structurellement changé et des questions se posent aux responsables politiques locaux, Comment agir ? Peut-on agir ? A-t-on les moyens d’agir ? Que doit-on privilégier ? - Les nouveaux défis : les défis d’opinion, lutter contre les stigmatisations et les discriminations, le défi de la contribution citoyenne, le défi de l’accès aux droits, les défis du décloisonnement et de la transversalité : partenariat, coopération et mutualisation et actions collectives. - Repenser l'action dans un contexte de crise durable : o Changements de paradigmes (changer le regard sur l’action sociale, de la compensation à l’empowerment, avoir une analyse différenciée sur les pauvretés...) o S’adapter à une crise des finances publiques qui va durer o Prendre en compte les évolutions des éléments qui constituent l’exclusion (ex: fragilisation de notre système de protection sociale). Il convient de refonder l'action sociale à travers la solidarité de proximité, la co-construction des politiques publiques avec les personnes en difficulté, les coopérations entre acteurs institutionnels et associatifs : il convient pour ce faire de s'appuyer sur la méthodologie du "projet social de territoire".