CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE LIEGE Le 15 septembre 2006 COMMUNIQUE DE PRESSE : OUVERTURE D’UN CENTRE D’HEMODIALYSE NOCTURNE AU CHU DE LIEGE LE 18 SEPTEMBRE 2006 Une personne sur 1.000 est atteinte d’insuffisance rénale terminale en Belgique. Afin d’offrir une meilleure qualité de vie aux patients dialysés, perturbés dans leur vie sociale, pendant les heures habituelles de travail ou, pour les plus jeunes, pendant les heures scolaires, le CHU de Liège proposera, dès le 18 septembre prochain, un traitement par hémodialyse nocturne. L’hémodialyse nocturne En cas d’insuffisance rénale chronique, le patient doit le plus souvent recevoir un traitement par dialyse. Le plus souvent, c’est l’hémodialyse qui est choisie. L’hémodialyse consiste à filtrer le sang du patient dans un rein artificiel, en dehors de l’organisme (les déchets sont ainsi éliminés). Le sang nettoyé est restitué au patient pendant habituellement 4h et ce, trois fois par semaine. Ce traitement peut s’effectuer soit à l’hôpital (le plus souvent choisi), soit dans un centre d’autodialyse ou à domicile. C’est donc un traitement lourd physiquement et psychologiquement. Si le traitement par hémodialyse est bien codifié, on s’est rendu compte qu’il était, par rapport à nos reins normaux fonctionnant 24 heures/24, insuffisant pour ramener à la normale un certain nombre de fonctions (insuffisance de contrôle de la pression artérielle et de retrait du phosphore ou de certaines toxines urémiques…), signale le Pr KRZESINSKI, chef du service de Néphrologie. Afin d’améliorer l’hémodialyse, de nouvelles stratégies ont donc été étudiées. Celle qui a été retenue par le CHU de Liège est la technique de l’hémodialyse nocturne. Le principe de l’hémodialyse nocturne est de traiter le patient pendant son sommeil, c’est-àdire pendant 8 heures et ce, trois fois par semaine. Ce traitement comporte de nombreux avantages : - - Par rapport à la dialyse en centre conventionnelle, l’allongement de la durée réduit le travail imposé au cœur en réponse aux soustractions brutales en eau et en sel imposées pendant la séance pour restaurer le volume circulant normal, avec en corollaire, d’excellents contrôles de la tension artérielle et des résultats des prises de sang; une amélioration de la qualité de vie du patient et de son appétit ; la possibilité pour les patients en âge d’activités professionnelles ou scolaires de poursuivre celles-ci sans interruption ; une amélioration de la vie familiale et sociale en menant une vie diurne plus normale ; une diminution des risques de mortalité et de complications avec, au point de vue économique, une moindre consommation de médicaments coûteux (comme l’EPO injecté pour corriger l’anémie) ; CHU de Liège - Service COMMUNICATION Domaine universitaire du Sart Tilman B. 35 - 4000 Liège 1 Tel +32 4 366 84 55 Fax: +32 4 366 70 07 www.chuliege.be [email protected] - une amélioration de la qualité du sommeil, en général médiocre chez l’insuffisant rénal. Le traitement en hémodialyse nocturne augmente très peu le coût pour la société, voire le réduit, contrairement aux hémodialyses quotidiennes à domicile prônées aux USA. Nous avons décidé d’opter pour cette nouvelle approche thérapeutique au CHU de Liège, proposée aux patients de notre centre d’hémodialyse d’abord sur le mode du volontariat. Nous espérons que, les premiers résultats étant favorables, d’autres patients viendront vivre l’aventure valorisante de ceux actuellement pionniers de cette nouvelle approche, précise le Pr KRZESINSKI. Il faudra, bien entendu, suivre ces patients sur le plan biologique, estimer les modifications thérapeutiques secondaires (réduction des médicaments, par exemple) et l’intérêt en termes de qualité de vie, d’état nutritionnel, de réduction d’hospitalisation, et en tirer les leçons pour les adaptations futures. Nouvelle approche, nouvelles techniques L’hémodialyse nocturne sera réalisée grâce à un système tout à fait innovant de générateur de dialyse, le système GENIUS 90. Celui-ci profitera aussi du tout nouveau traitement d’eau de dialyse. L’avantage de ce matériel est de réduire le risque d’inflammation lié au contact du sang avec du matériel artificiel et parfois de l’eau de dialyse de qualité imparfaite. Ce choix garantit un traitement propre, avec peu de risque pour le patient qui sera, rappelons-le, exposé 3X8h chaque semaine à ce matériel et eau de dialyse. En offrant les avantages d’une dialyse de nuit plus longue et moins agressive, avec le matériel le plus adapté, on peut espérer une meilleure qualité de vie chez le patient et le placer ainsi dans les meilleures conditions médicales, sociales et familiales, pour bénéficier éventuellement ensuite d’une transplantation rénale, conclut le Pr KRZESINSKI. Le CHU sera, dès le 18 septembre prochain, le premier centre wallon appliquant cette technique (3 centres flamands la pratiquent déjà). Le point sur les nouvelles techniques d’hémodialyse Deux nouvelles stratégies se sont développées récemment pour améliorer la technique de l’hémodialyse. La première, en provenance des Etats-Unis, est d’appliquer un traitement quotidien d’hémodialyse de relativement courte durée (2 heures), permettant de se rapprocher plus de la physiologie d’un travail quotidien des nos reins propres. Cette technique s’est déjà accompagnée de résultats spectaculaires en terme de contrôle de la pression artérielle. Les besoins en érythropoïétine (EPO) sont moindres, mais au prix d’une augmentation des coûts dus aux membranes et circuits de dialyse qui, obligatoirement en Belgique, sont à jeter après un seul usage. Cette approche ne peut se concevoir qu’à domicile et ramène la question de la prise en charge par le patient et sa famille d’un traitement assez lourd L’autre stratégie actuellement prônée est l’hémodialyse nocturne. Cette stratégie est basée sur des observations anciennes que des hémodialyses diurnes réalisées trois fois par semaine, mais de longue durée, permettaient le maintien d’un état général excellent du patient. Cette stratégie tend à se développer dans différents centres européens, notamment belges, mais en application la nuit. L’enthousiasme pour cette modalité gagne du terrain, rencontrant particulièrement l’engouement des patients. Contact : Pr J.-M. KRZESINSKI, tél. 04/366.72.03 – 366.72.04 CHU de Liège - Service COMMUNICATION Domaine universitaire du Sart Tilman B. 35 - 4000 Liège 1 Tel +32 4 366 84 55 Fax: +32 4 366 70 07 www.chuliege.be [email protected]