////EPURATION EXTRARÉNALE - Rein

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Reinechos-N4v7:Reinechos
13/04/08
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//// EPURATION EXTRARÉNALE
comprendre quelque peu le fonctionnement. De toutes les manières un
dialysé est amené à prendre en charge
tout ou partie de son traitement et de
ses soins et en premier lieu son
hygiène personnelle, son régime alimentaire et sa consommation de boissons… en sus de ses médicaments.
Comme déjà précisé, il n’est pas
question de parler d’autre chose que
du centre d’hémodialyse privé et non
pas des centres hospitaliers, ni des
traitements pouvant se réaliser à
domicile, qui ne font pas l’objet de ce
dossier (hémodialyse à domicile et
dialyse péritonéale, à traiter par
ailleurs).
Cela d’autant que l’hémodialyse reste
la technique la plus répandue dans le
monde et en France, certainement
parce qu’elle permet au patient
lambda de mieux séparer sa vie de
dialysé et sa vie privée familiale, en
sus d’être sécurisé d’un appui médical
présent et approprié au moment des
dialyses.
Comment un centre d’hémodialyse
peut-il être idéal pour le patient ?
La première nécessité pour le patient
est bien sûr d’accepter sa maladie
chronique et les soins nécessaires qui
s’imposent pour sa survie.
Nous ne sommes pas égaux devant la
maladie (physiquement et mentalement) et pour le moins les pathologies
liées aux maladies rénales sont nombreuses, ce qui nécessite une gestion
un peu spécifique de notre handicap
et de l’état évolutif de notre santé.
Nous entendons quelques fois exprimer de l’insatisfaction par les patients
et les IDE en dialyse, à juste raison,
parce que les soins impliquent des
relations sur la durée dans un contexte
parfois psychologiquement difficile,
lié à nos propres comportements, nos
souffrances entre contraintes et obligations et les exigences professionnelles du personnel médical.
La dialyse récurrente doit être bien
supportée pour qu’elle soit tolérable.
Or les problèmes se révèlent tout au
long de la séance (et au dehors) et
surtout différemment de l’un à l’autre.
De ce fait ce service de santé est assez
particulier. Ici, le contact est direct au
sang à son épuration (extra-rénale),
à nos veines, à nos baisses de ten-
sion, à la coagulation, la fatigue,
l’élimination des toxines, la durée des
séances… et aux pathologies diabétiques et cardiovasculaires associées.
C’est donc souvent humainement que
se posent les problèmes, il s’agit de
besoins de renfort psychologique,
d’empathie, d’écoute attentive de nos
difficultés à gérer le quotidien, nécessaire pour conjurer cette fatalité qui
nous est tombée dessus. Quand bien
même on ne saurait totalement prendre
en charge nos états d’âme. Mais qui
peut en tenir rigueur au personnel
médical et paramédical, qui essaie
lorsque nécessaire, une prise en
charge globale de la situation du
patient, prenant tour à tour les
casquettes de sociologue, de psychologue, de dermatologue, de diététicien, de laborantin, de psychiatre, etc.
tout à la fois…
Dans le cadre du forfait dialyse conventionné que peut offrir le centre
d’hémodialyse lambda ? Quelles sont
les limites de ce qu’il peut offrir à
chacun en restant rentable dans le
domaine (privé) auquel il appartient
(comme dans le domaine public par
ailleurs). Le coût de la santé et des
ALD semble être devenu prohibitif
pour notre système de santé. Nous
savons à quoi nous avons le droit
aujourd’hui, qu’est-ce que cela
deviendra demain ?
Les autorités de santé ont-elles les
mêmes objectifs que les patients en
matière de soins et de coûts et leur
laisseront-elles le choix ? Va-t-on
« imposer » (via les objectifs régionaux
SROS IRC) les méthodes de dialyse les
moins onéreuses pour la collectivité?
Lorsque l’on connaît les coûts majoritaires relatifs au personnel médical
en hémodialyse (bien plus qu’aux soins
eux-mêmes), c’est donc certainement
là que se feront les économies pour
les gestionnaires. Moins d’IDE, moins
de passage du médecin… Nous pouvons tout du moins le craindre ! Ce
pourra conduire ensuite vers les traitements les moins onéreux.
Espérons qu’une optimisation de
l’utilisation des moyens médicaux,
paramédicaux et financiers sera suffisante pour conserver le degré de
satisfaction des usagers de l’hémodialyse (au meilleur niveau sur
l’hexagone).
N’y aura-t-il bientôt qu’une issue la
greffe rénale pour tous. Mais est-ce
matériellement possible de satisfaire
la demande ? La recherche permettra–elle de retarder ou d’éviter de
nouvelles mises en dialyse ? Nous
pouvons là encore l’espérer ; sinon
l’escompter (mais pour le moment
les mises en dialyse continuent
d’augmenter).
Le médecin c’est une écoute,
un confident, un appui, associé à la
technique médicale, la plus récente.
Le néphrologue (dialyse et transplantation) est indispensable à la vie de l’insuffisant
rénal et à la survie du patient en IRCT. Aussi lorsque s’établit « une relation de
confiance », d’appui logistique et technique pour temporiser les problèmes inhérents à la maladie, de guide et de prise en charge du parcours de santé, effectivement les chances d’accroître sa longévité malgré la phase terminale de l’IRC
augmentent. Un suivi médical rapproché permet en effet de corriger les erreurs
de parcours sur le court terme et d’orienter le malade pour ses choix sur le long
terme (dont la greffe rénale et l’inscription sur liste d’attente).
La capacité du néphrologue à passer un message clair et convaincant à son
patient pour l’amener à bien suivre son traitement, en restant à l’écoute de
l’évolution de ses besoins et des solutions thérapeutiques appropriées, est primordiale en affection de longue durée. D’où l’importance du bon choix du patient,
libre de changer de praticien jusqu’à ce qu’il trouve la confiance et l’affinité
souhaitée, qui l’aideront à supporter et à mieux suivre ses soins et traitements.
Or lorsque le patient hémodialysé se déplace il est appelé et confronté à trouver différentes approches sur ses soins et son traitement, selon les équipes médicales (voire l’appréciation et l’expérience de ses différents néphrologues).
mai 2008 - Reins-Échos n°4 /// 39
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