UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE U.E.A B.P 3323 Bukavu FACULTE DE MEDECINE ET DE SANTE COMMUNAUTAIRE APPORT DIAGNOSTIQUE DE L’ECHOGRAPHIE DANS LES PATHOLOGIES THYROÏDIENNES A L’HOPITAL GENERAL DE REFERENCE DE PANZI Travail de fin d’étude présenté pour l’obtention du grade de Docteur en médecine. Par NGUEKEU NGUEKEU STEVE YANICK Année académique 2015-2016 I DEDICACES II Grande est ma reconnaissance, mon amour, […] lorsque je dédie cette thèse ... A mes chers parents, Etienne NGUEKEU, Monique MAFOMENE, Aucun mot, aucune dédicace ne saurait exprimer mon respect, ma considération et l’amour éternel pour les sacrifices que vous avez consenti pour mon éducation et mon bien être. Je souhaite que ce travail vous apporte la joie de voir aboutir vos espoirs et j’espère avoir été digne de votre confiance. Veuillez accepter l'expression de ma profonde gratitude. Vos prières ont été pour moi, d'un grand soutien. Puisse Dieu vous garder et vous procurer Santé et Sérénité. Je vous aime. A mes frères, et mes sœurs, La famille SOUMELE, NGUEKEU Waying, DJOMGANG, DTILONG, Vous êtes ma joie, ma force, mon énergie positive et ma référence. Votre expérience partagée et vos prières m’ont permis d’avancer sans crainte aucune sur vos jalons. Votre soutien, votre amour et vos encouragements ont été pour moi d’un grand réconfort. III Veuillez trouver dans ce travail, l’expression de mon amour et mon affection indéfectible. A la famille Douanla, Nankeu, Talla Kisito, Je vous dédie ce modeste travail en témoignage de ma reconnaissance pour votre générosité quotidienne et gentillesse incomparable. A tous ceux qui ont pour mission cette pénible tâche de soulager l’être humain et d’essayer de lui procurer le bien être physique, psychique et social, A tous mes amis, A tous ceux que j’aime A tous ceux que j’ai omis de citer IV REMERCIEMENTS V Aux autorités de l’Université Evangélique en Afrique et de la faculté de Médecine et santé communautaire Votre engagement, dévouement, et présence incontestable pour nous procurer une formation de renommée mérite indéfiniment nos remerciements. Monsieur le recteur de l’Université Evangélique en Afrique, Professeur MUSHAGALUSA Gustave, nous nous inclinons pour présenter notre gratitude. Monsieur le doyen de la Faculté de médecine et santé communautaire de l’Université Evangélique en Afrique, Professeur TSONGO Kibendelwa nous vous réitérons l’expression de notre reconnaissance. Au corps enseignant de l’Université Evangélique en Afrique, et de la faculté de médecine et santé communautaire. Nous renouvelons l’expression de notre profonde et sincère gratitude. Pour votre travail indéfectible et volonté intarissable pour faire de nous des membres utiles à cette société. Grande est notre béatitude de vous avoir eu à nos côtés tout au long de notre cursus médical s’étalant de la première année de graduat, à la quatrième année de doctorat. A notre Maître et directeur de cette thèse, Monsieur le Docteur KIKWAYA KASEREKA JERRY, Radiologue Vous avez bien voulu nous confier ce travail riche d'intérêt et nous guider à chaque étape de sa réalisation. Vous nous avez toujours réservé le meilleur accueil, malgré vos obligations professionnelles. VI Votre ardeur dans le travail et vos qualités humaines et professionnelles sont connues de tous et susciterons toujours notre admiration. Ce fut une joie d'avoir mené ce travail avec vous. Voici l'occasion pour nous de vous exprimer notre profonde gratitude tout en vous témoignant notre respect. Veuillez accepter, cher Maître, l'assurance de notre estime et notre profond respect. A notre maitre, Madame le docteur MUGOLI BAHATI, Spécialiste en Oto-Rhino-Laryngologie et chirurgie cervicofaciale Vous avez permis avec grande amabilité, le bon déroulement de cette thèse. Cet honneur nous touche infiniment et nous tenons à vous exprimer nos sincères remerciements et notre profond respect. Au personnel de l’Hôpital Général de Référence de Panzi Votre accueil et accompagnement dans les multiples étapes de notre formation reste inoubliable. Monsieur le médecin directeur de l’Hôpital Général de Référence de Panzi, Professeur MUKWEGE Denis, nous vous sommes très reconnaissants et nous vous remercions vivement pour cet honneur accordé. Veuillez croire, cher maître, à l’assurance de notre respect et notre considération. VII Aux différents chefs des départements, spécialement de chirurgie, monsieur le Chef de Travaux LUHIRIRI NDANDA, de médecine interne, monsieur le Chef de Travaux BIHEHE Dieudonné, de gynécologie et obstétrique, monsieur le Chef de Travaux NYAKIO Olivier et de pédiatrie, monsieur le Chef de Travaux KANKU; vous et vos staffs respectifs avez accepté avec grande amabilité de nous édifier au grade de docteur en médecine. Cet honneur nous touche infiniment et nous tenons à vous exprimer nos sincères remerciements et notre profond respect. Au peuple congolais Votre grande hospitalité et large convivialité demeurera ancrée en moi… A la diaspora Camerounaise à Bukavu A tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’élaboration de ce travail. VIII LISTE DES SYMBOLES ET ABREVIATIONS IX LISTE DES SYMBOLES : < : Strictement inferieur. ≤: Inferieur ou égal. > : Strictement supérieur. ≥ : supérieur ou égal. LISTE DES ABREVIATIONS : A.N.D.E.M: Agence Nationale pour le Développement et l’Evaluation Médicale. A.T.I: Artère Thyroïdienne Inferieure. A.T.S : Artère Thyroïdienne Supérieure. D.I.T : Diodothyrosine. HGRP : Hôpital Général de Référence de Panzi. I1: Iodure. I2: Iode. M.I.T: Monoiodothyrosine. O.M.S : Organisation Mondiale de la Santé. R.D : République Démocratique. R.D.C : République Démocratique de Congo. T.I.R.A.D.S: Thyroid Imaging Reporting and Data System T.S.H: Thyroid Stimuling Hormone. T3 : Triodothyronine. T4 : Tétraïodothyronine. Tg : Thyroglobuline. V.T.I : Veine Thyroïdienne Inferieure V.T.M : Veine Thyroïdienne Moyenne. V.T.S : Veine Thyroïdienne Supérieure. X LISTE DES FIGURES XI Figure N° I: la thyroïde vue de face. Figure N° II: la thyroïde et ses repères. Figure N° III: la loge thyroïdienne. Figure N°IV: Vascularisation de la thyroïde. Figure N° V : Structure schématique d'un follicule thyroïdien. Figure N° VI: Evaluation clinique initiale des nodules thyroïdiens. Figure N° VII: Un goitre simple. Figure N° VIII: L’échographe et ses composantes. Figure N° IX: L’échographie thyroïdienne normale. Figure N° X: présentation globale des résultats échographiques. Figure N°XI : répartition des patients selon le sexe. XII LISTE DES TABLEAUX XIII Tableau N°1 : Classification des goitres selon l'OMS. Tableau N°2 : Tumeurs épithéliales de la thyroïde selon l'OMS. Tableau N° 3: répartition des patients selon l’âge. Tableau N°4 : répartition des patients selon le profil des médecins prescripteurs de l’échographie. Tableau N°5: distribution des patients selon les différentes indications de l’échographie thyroïdienne. Tableau N° 6: répartitions des lésions selon leur sémiologie échographique observée. Tableau N° 7: Présentation spécifique des lésions objectivées à l’échographie. Tableau N° 8: Répartition des patients selon les lésions cervicales extra-thyroïdiennes associées aux lésions thyroïdiennes. Tableau N° 9 : Répartition topographique des atteintes de la thyroïde. Tableau n° 10: Répartition des nodules selon leur topographie et leur nombre sur la glande thyroïde. Tableau N° 11: Distribution des nodules selon leur sémiologie échographique. Tableau N° 12 : distribution des kystes selon leur aspect échographique. Tableau N° 13 : Répartition des kystes selon leur nombre et leur topographie sur la glande thyroïde. Tableau N°14 : classification TIRADS des lésions thyroïdiennes. XIV RESUME XV Introduction: La thyroïde est un organe impair, médian, situé dans la partie antérieure et inférieure du cou. Le but de cette étude est de dégager les principales anomalies thyroïdiennes diagnostiquées à l’échographie à l’HGR de Panzi, Bukavu (RD Congo). Matériel et méthodologie: Il s’agit d’une étude rétrospective couvrant une période de 3 ans, (1er janvier 2013 au 31 décembre 2015), qui a porté sur 57 patients pour un bilan d’échographie dont 45 de sexe féminin, 12 de sexe masculin dont l’âge moyen est de 38,1 ans (extrêmes de 8-70 ans). L’examen était réalisé à l’aide d’un appareil de marque TOSHIBA disposant d’une sonde linéaire de 12MHz. Le profil épidémiologique, clinique ainsi que l’analyse échographique de la glande (volume, échostructure, contours) sont pris en compte. Résultats: L’échographie thyroïdienne représente 0,4% de l’ensemble et est pathologique dans 67,5% des cas. La pathologie touche plus les sujets jeunes de 30 à 40 ans (29,82%). L’O.R.L est le service pourvoyeur des patients (61,4%). L’hypertrophie glandulaire est suspectée comme principale indication (43,85%). Le goitre est la pathologie dominante (93,73%) dans sa diversité échostructurale mixte: 36,84%, nodulaire: 29,31%, kystique: 10,34%, homogène: 8,62%) ; les nodules isolés, les kystes isolés et l’hypotrophie glandulaire sont faiblement retrouvés. Les lésions entrainent un effet de masse sur l’environnement glandulaire dans 28%. Le caractère plongeant, le kyste thyréoglosse, les adénomegalies s’y associaient. Le nombre de nodules, de kystes sont variables. La topographie droite prédomine. Les lésions classées TIRADS II sont en tête de série (39,28%), puis TIRADS III (15,47%). Seules les catégories V et VI n’étaient pas classées. Conclusion : L’échographie étudie les anomalies thyroïdiennes, répertorie les anomalies, et oriente le diagnostic. Elle constitue l’examen indispensable et devrait être complétée par une cytoponction échoguidée de certaines lésions, pour un examen anatomopathologique permettant une classification standardisée exhaustive comme sous d’autres cieux. Mots clés : Echographie – pathologies thyroïdiennes - Bukavu. XVI ABSTRACT XVII Background: The thyroid is an odd organ, median, located in the anterior and lower neck. The purpose of this study is to identify the main thyroid abnormalities diagnosed by ultrasound in HGR Panzi, in Bukavu (DR Congo). Methods: This is a retrospective study over a period of 3 years (1 January 2013 to 31 December 2015), which focused on 57 patients for a checkup ultrasound including 45 female, 12 male, mean age was 38.1 years (range 8-70 years). The examination was performed using a Toshiba branded device with a linear probe 12MHz. The epidemiological profile, clinical and ultrasonographic analysis of the gland (volume, echogenicity, contours) are taken into account. Results: The thyroid ultrasound represents 0.4% of the total and is pathological in 67.5% of cases. The disease affects young subjects 30 to 40 years (29.82%). The O.R.L is the provider serving patients (61.4%). The glandular hypertrophy is suspected as the primary indication (43.85%). Goiter is the dominant pathology (93.73%) in its joint échostructurale diversity: 36.84%, nodular: 29.31%, cystic: 10.34%, homogeneous: 8.62%); isolated nodules, cysts and glandular isolated SGA are poorly located. Lesions result in a mass effect on the environment in glandular 28%. The plunging character, the thyroglossal cyst, the associate adenomegalies it. The number of nodules, cysts are variable. The right topography predominates. Lesions classified TIRADS II are seeded (39.28%), then TIRADS III (15,47%). Only categories V and VI were not classified. Conclusion: Ultrasonography examines thyroid abnormalities , lists anomalies, and directs the diagnosis. It provides the necessary screening and should be complemented by an ultrasound-guided fine needle aspiration of certain lesions , for a pathological examination for a comprehensive standardized classification as in other lands . Keywords : Ultrasound - thyroid diseases - Bukavu. XVIII INTRODUCTION 1 Les pathologies thyroïdiennes regroupent l’ensemble des affections de la glande thyroïde, qui se situe dans la région cervicale antérieure basse. Elles sont nombreuses et peuvent conduire à un manque (hypothyroïdie) ou au contraire à un excès d’hormones thyroïdiennes (hyperthyroïdie). Dans certains cas, la thyroïde peut augmenter de volume et former un goitre. Elle peut également être le siège du développement de nodules qui correspondent le plus souvent à un kyste ou adénome bénin et plus rarement à un cancer de la thyroïde. Environ 200 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’une forme de maladie thyroïdienne. La société canadienne de la thyroïde évalue son incidence entre 0,8 à 5% de la population mondiale avec une fréquence 4 à 7 fois plus élevée chez la femme que chez l’homme [41]. Elles ont une incidence élevée à ce jour dans le monde, et touche en France près de 500 milles habitants [41]. Dans notre contexte les pathologies thyroïdiennes constituent un taux élevé de motifs de consultation dans les structures sanitaire et leur diagnostic est basé sur un algorithme comprenant la symptomatologie clinique, les analyses de laboratoire et d’immunologie ainsi que l’imagerie [19]. Parmi les moyens d’exploration d’imagerie, et de précision diagnostique, on dispose à ce jour de plusieurs moyens notamment : l’échographie, la scintigraphie, la radiographie conventionnelle, le scanner, l’IRM. Cependant, il ressort de plusieurs études que l’échographie est l’examen de choix pour une exploration morphologique des pathologies thyroïdiennes [4, 2, 43, 45]. Le consensus français sur la prise en charge du nodule thyroïdien démontre que l’échographie est devenue l’imagerie de référence du nodule thyroïdien, tant pour la détection, le diagnostic, la recherche de signes de malignité et la surveillance d’un patient opéré ou non. Les échographies thyroïdiennes sont très majoritairement et très logiquement réalisées par les radiologues [43]. Les informations y décelées sont importantes pour le clinicien en lui procurant une idée précise qui améliore son diagnostic et guide son attitude thérapeutique. 2 Celle-ci peut ensuite se compléter selon la nécessité par une scintigraphie de la glande thyroïdienne, qui apporte des renseignements sur le point de vu fonctionnel ; montrant notamment l’activité des nodules thyroïdiens précédemment détectés. Contrairement aux autres techniques d’imagerie, l’échographie est un examen assez disponible dans notre pays, la République Démocratique du Congo, notamment en zone urbaine et en milieu rural. Elle nécessite un appareillage réduit, un coût moindre, et expose le patient à un faible niveau d’irradiation. En plus l’échographie de la glande thyroïde nous apporte une nette précision diagnostique, en nous fournissant des renseignements tels que : le volume de la glande, l’échostructure, l’échogénicité, la présence de calcifications, l’inventaire des nodules, la taille de chaque nodule, les limites et formes des nodules, l’aspect de la vascularisation, l’examen des ganglions de voisinage, etc.… [43]. Couplée au signal Doppler, l’échographie affine avec précision le diagnostic de la pathologie thyroïdienne, par l'étude des mouvements du sang dans les artères ou les veines des différentes structures de la glande thyroïdienne. Une étude menée par Keita en 2005 au Mali portant sur les aspects épidémiologiques des cancers thyroïdiens ressort que ces cancers représentent 6,33% de la pathologie thyroïde. Lesquels chiffres sont semblables à ceux de NOUEDOUI au Cameroun et CANNONI en France qui ont trouvé respectivement des fréquences de 4% et 7,56% par rapport au reste de la pathologie thyroïdienne [5,29]. L’échographie étant à ce jour l’un des examens d’imagerie les plus indiqués pour l’exploration morphologique des anomalies de la glande thyroïde ; de part sa forte disponibilité dans notre pays la R.D.C en zone urbaine et rurale, nous avons initié ce travail basé sur les hypothèses suivantes : 3 l’échographie de la glande thyroïde peut améliorer le diagnostic des pathologies thyroïdiennes. La fréquence des pathologies thyroïdiennes dépendrait de l’âge, du sexe des patients. Les lésions kystiques seraient en tête selon l’ordre des fréquences des pathologies thyroïdiennes rencontrées. La topographie de ces lésions serait aléatoire, le plus souvent multiples et d’échostructure anéchogène. Les lésions classées TI-RADS IV c'est-à-dire suspectes seraient les plus fréquentes. Devant ces hypothèses l’objectif général de ce travail est de montrer l’importance du bilan échographique dans les pathologies de la glande thyroïde. Nous-nous proposons pour objectifs spécifiques de notre travail de : Décrire le profil épidémiologique des patients. Dégager les principales indications des bilans d’échographie thyroïdienne. Lister les différentes lésions objectivées à l’échographie. Décrire les lésions associées. Ressortir la topographie, morphologie, nombre, échostructure des différentes lésions. Insérer la classification TI-RADS, d’évaluation des nodules et précisant le risque individuel de carcinome et la conduite à tenir. Cette étude portant sur l’apport diagnostic de l’échographie thyroïdienne, a été menée pendant une période de 3 ans, allant du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015 au sein du service d’imagerie et radiologie de l’Hôpital Général de Référence de Panzi. Outre l’introduction et la conclusion, ce travail comprend quatre chapitres. Le premier traite des généralités sur les pathologies thyroïdiennes et l’échographie alors que le deuxième présente le cadre d’étude, le matériel et la méthode de recherche. Les résultats sont présentés dans le troisième chapitre et discutés dans le quatrième. 4 CHAPITRE 1: GENERALITES 5 1. RAPPELS EMBRYOLOGIQUES, ANATOMIQUES, ET PHYSIOLOGIQUES SUR LA GLANDE THYROIDE 1.1. Rappel Embryologique : [20] La glande thyroïde apparaît aux environs du 24e jour du développement embryonnaire à partir d’une invagination endoblastique (diverticule athyroïdie) du plancher du pharynx primitif. Au fur et à mesure que la langue se développe, le tubercule thyroïde descend en avant du cou tour en restant lié à la langue par le conduit thyréoglosse. Un défaut ou un trouble de cette progression sera à la base de sièges ectopiques : goitre basilingual, goitre plongeant, goitre antérieur. A la 7e semaine, le diverticule se divise en lobe, la thyroïde atteint sa position trachéale lorsque le canal thyréoglosse régresse progressivement. Lobe droit Lobe gauche Isthme Figure N° I : la thyroïde vue de face 1.2. Rappel anatomique : [24,38] 1.2.1. Situation : Le corps thyroïde est une glande endocrine impaire et médiane située dans la partie antérieure du cou, dans la région sous hyoïdienne. Elle repose sur la trachée, juste en dessous du cartilage thyroïdien. 6 1.2.2. Morphologie : Organe en forme de papillon, la thyroïde est constituée de deux lobes latéraux verticaux droit et gauche, réunis par une masse de tissu transversale, l’isthme thyroïdien qui se projette au niveau des 2ème, 3ème et 4ème anneaux trachéaux. Les deux lobes : Ils ont un aspect de tétraèdre à grand axe oblique en bas et en avant et présentent : Un pôle inférieur ou base : arrondi situé à un ou deux centimètres au-dessus du sternum. Un lobe supérieur ou sommet: plus étroit situé au niveau du bord postérieur du cartilage thyroïde à sa partie inférieure. Trois faces : Face antéro-externe, convexe et superficielle. Face interne, appliquée sur la face latérale de la trachée et la partie basse du larynx. Face postérieure, moulée sur le paquet vasculo-nerveux du cou. L’isthme : C’est une lame aplatie plus haute que large unissant les deux lobes, il présente : Deux bords, supérieur et inférieur, concaves. Deux faces, antérieure et postérieure. On trouve souvent entre les deux lobes, une languette étroite de parenchyme glandulaire plus ou moins conique qui se rattache au bord supérieur de l’isthme, un peu à gauche du milieu et monte devant le larynx, c’est le lobe pyramidal ou pyramide de Lalouette (vestige du conduit thyréoglosse). 1.2.3. Aspect et dimensions : La glande thyroïde est de consistance ferme, de couleur brun rougeâtre, friable, enveloppée par une capsule fibreuse qui lui adhère. Elle pèse 30 grammes (légèrement plus chez les femmes). Sa hauteur est d'environ 6cm pour une longueur de 6 à 8cm au niveau des lobes, avec l’isthme qui fait environ 1 cm de large sur 1.5 cm de haut. 7 Figure N° II : la thyroïde et ses repères [11]. 1.2.4. Rapports anatomiques : La glande est contenue dans une gaine aponévrotique et est entourée d’une capsule fibreuse qui lui adhère intimement. Capsule et gaine sont séparées par un espace celluleux constituant un plan de clivage qui permet de séparer le corps thyroïde de la gaine. Ce plan de clivage est net en avant et en dehors, mais limité en arrière par l’adhérence de la glande à la trachée. Rapports à l’intérieur de la gaine : Ces rapports étant multiples, on retiendra essentiellement : La trachée : Située en arrière de la glande thyroïde. Elle est recouverte en avant par l’isthme du corps thyroïde au niveau des 2ème, 3ème et 4ème anneaux cartilagineux trachéaux. La trachée répond également latéralement aux lobes latéraux du corps thyroïde auxquels le 1er anneau adhère fortement. 8 Les Nerfs récurrents : Plus superficiels à droite qu’à gauche, ils montent dans le sillon trachéoœsophagien en longeant la partie postérieure de la face latérale de la trachée. Ils passent entre : En dedans : la face latérale de la trachée, devant l’œsophage à gauche En dehors : la partie postérieure de la face interne du lobe latéral du corps thyroïde [4]. Les Glandes parathyroïdes : Ce sont de petites glandes endocrines aplaties, de couleur jaune chamois, situées sur la face postérieure du lobe latéral. Elles sont doubles de chaque côté et symétriques. Elles sont en dehors de la capsule, mais à l’intérieur de la gaine. Parathyroïde inférieure : constante, située sur le bord postéro-interne du lobe latéral, en dehors du récurrent, au-dessous de la terminaison de l’ATI. Parathyroïde supérieure : inconstante, située sur le même bord du lobe latéral au-dessus de la terminaison de l’ATI ou plus haut au niveau du cartilage cricoïde. Les variations des parathyroïdes en nombre et en situation sont très fréquentes. Le Paquet vasculo-nerveux du cou : Il est situé contre la face postérieure du lobe latéral. Il est formé dans la gaine vasculaire par : en dedans, la carotide primitive qui déprime le lobe thyroïdien en gouttière ; en dehors, la veine jugulaire interne et dans l’angle dièdre postérieur, le nerf pneumogastrique. Dans l’épaisseur de la gaine vasculaire descendent : en avant, la branche descendante de l’hypoglosse ; en dehors, la branche descendante du plexus cervical. Enfin la chaîne lymphatique jugulaire interne située en dehors et en avant de la veine, en dehors et adhérente à la gaine vasculaire. Le paquet vasculo-nerveux du cou sépare le corps thyroïde des éléments postérieurs, notamment de la chaîne sympathique L’œsophage : Il est situé en arrière de la trachée. Il est légèrement dévié vers la gauche et déborde la trachée de ce côté, pouvant ainsi entrer en contact avec la glande thyroïde. 9 Figure N° III: la loge thyroïdienne. [11] 1.2.5. Vascularisation : La thyroïde est la plus grande des glandes endocrines et son irrigation est extrêmement abondante, ce qui complique énormément les interventions chirurgicales à son niveau. Les artères : On retrouve deux artères principales : Artère thyroïdienne supérieure (ATS), première branche de l'artère carotide externe, elle se divise en trois branches (interne, externe et postérieure) qui coiffent le sommet du lobe latéral. Artère thyroïdienne inférieure (ATI), naissant de l'artère sous-clavière. Dans sa dernière partie ascendante, elle aborde la glande au niveau de sa face postérieure et se divise en trois branches (interne, inférieure et postérieure). Il existe néanmoins d'autres artères, moins volumineuses, inconstantes, naissant directement de l'arc aortique (l'artère thyroïdienne moyenne ou artère de Neubauer, unique, qui vascularise la partie isthmique…). Dans le corps thyroïde, les artères sont richement anastomosées au niveau des lobes latéraux, mais peu anastomosées transversalement au niveau de l’isthme. 10 Les veines : 3 systèmes veineux desservent la glande de chaque côté : La veine thyroïdienne supérieure (VTS), elle se forme au sommet du lobe latéral. Elle est satellite de l’artère et se jette dans la veine jugulaire interne. Les veines thyroïdiennes moyennes (VTM), réunion de plusieurs branches. Elles naissent du bord postéro-externe du lobe latéral et se jettent dans la veine jugulaire interne. Elles ne correspondent à aucune artère. Les veines thyroïdiennes inférieures (VTI), formées par la confluence de 3 veines dans la glande. Elles naissent au bord inférieur de l’isthme ou à la base du lobe latéral pour se jeter dans le tronc veineux brachio-céphalique. Elles ne sont pas satellites de l’artère. Les lymphatiques : Leur connaissance est essentielle du fait de la lymphophilie des cancers thyroïdiens. Les collecteurs lymphatiques de la thyroïde se répartissent essentiellement dans trois directions : Les collecteurs supérieurs et latéraux : dont certains gagnent les ganglions sous-digastriques de la chaîne jugulaire interne, et d’autres les ganglions rétropharyngés. Les collecteurs inférieurs et latéraux : gagnent d’une part la chaîne ganglionnaire prétrachéale transversale, et d’autres les ganglions inférieurs et externes de la chaîne jugulaire interne. Les collecteurs inférieurs et postérieurs : gagnent la chaîne récurrentielle. Figure N° IV : Vascularisation de la thyroïde. [19] 11 1.2.6. Innervation : La thyroïde reçoit : Une innervation sympathique, par les rameaux vasculaires des ganglions cervicaux supérieurs et moyens accompagnant les ATS et ATI. Une innervation parasympathique, par des filets des nerfs laryngés supérieurs et inférieurs. 1.3. Histologie. [28] La thyroïde est constituée de lobules, eux-mêmes divisés en 20 à 40 follicules. Ce follicule thyroïdien, ou vésicule, est l’unité anatomique et fonctionnelle. On en trouve environ trois millions dans une glande adulte. Figure N° V : Structure schématique d'un follicule thyroïdien. Ces follicules sont constitués d’une paroi épithéliale délimitant un espace rempli par une substance amorphe appelée colloïde. Deux types de cellule composent l’épithélium : 1. les cellules folliculaires proprement dites, ou thyrocytes, responsables de la synthèse des hormones thyroïdiennes ; 2. les cellules C ou parafolliculaires sécrétant la thyrocalcitonine. 1.3.1. Les cellules folliculaires. Ces cellules forment un épithélium simple, posé sur une lame de tissu conjonctif. Leur pôle apical présente des microvillosités pénétrant dans la colloïde. Le pôle basal est lui en contact avec le réseau sanguin. Cette différence 12 entre les deux pôles permet de définir les thyrocytes comme des cellules polarisées. Cette polarité est visible également au niveau des organites intracellulaires : le noyau est localisé dans la partie basale de la cellule, entouré du réticulum endoplasmique, avec un appareil de Golgi encore au1dessus, orienté vers les microvillosités du pôle apical. 1.3.2. Les cellules C ou parafolliculaires. Ces cellules sont beaucoup moins nombreuses que les thyrocytes (moins de 0,1% de parenchyme thyroïdien). Non concernées par l’activité thyroïdienne, elles ne sont pas en contact avec la colloïde, mais touchent les capillaires. Elles sécrètent une hormone appelée calcitonine, qui a une action hypocalcémiante. Ce taux de calcitonine est utilisé comme un marqueur spécifique du cancer médullaire de la thyroïde. 1.3.3. La colloïde. La colloïde est une masse pâteuse jaune plus ou moins abondante selon l’activité de la glande, contenue dans la lumière folliculaire. Elle constitue une réserve d’hormones thyroïdiennes. 1.4 Rappel physiologique : [11][13][22] Sous l’action d’une hormone de l’hypothalamus, la thyrotropin releasing hormone (TRH), le lobe antérieur de l’hypophyse libère la thyroid stimulating hormone (TSH) qui agit au niveau de la thyroïde et stimule la sécrétion par les cellules folliculaires des hormones thyroïdiennes : la tétraiodothyronine (T4) et la triiodothyronine (T3). 1.4.1 Synthèse des hormones thyroïdiennes : La synthèse des hormones thyroïdiennes repose sur 6 processus interdépendants qui débutent lorsque la TSH se lie aux récepteurs des cellules folliculaires. 1. Formation et stockage de la thyroglobuline (Tg) : 13 La Tg est synthétisée dans les ribosomes, puis transportée dans les complexes golgiens, où elle se lie à des résidus de sucre et s’entasse dans des vésicules de sécrétion. Celles-ci se déplacent vers le sommet des cellules folliculaires et déchargent leur contenu dans la lumière du follicule, puis la Tg s’intègre au colloïde. 2. Captation et oxydation de l’iodure (I -) et transformation en iode (I2) : Les cellules folliculaires prélèvent des iodures du sang. Le captage des iodures se fait par transport actif, car leur concentration intracellulaire est plus de 30 fois supérieure à celle du sang. Une fois à l’intérieur des cellules, les iodures sont oxydés et convertis en iode. Ceci repose sur l’action de peroxydases (protéines de membrane). 3. Synthèse des tyrosines. Une fois formée, l’iode se lie à la tyrosine de la Tg. Cette réaction d’iodation se produit à la jonction de la cellule folliculaire apicale et du colloïde. La liaison d’un iode à une tyrosine produit la monoiodotyrosine (MIT ou T1), tandis que la liaison de deux iodes produit la diiodotyrosine (DIT ou T2). 4. Couplage des tyrosines et formation des thyronines. Des enzymes du colloïde unissent les molécules de tyrosines. DIT + DIT = Tétraiodothyronine (T4) MIT + DIT = Triiodothyronine (T3) 5. Endocytose du colloïde. Pour que les hormones soient sécrétées, il faut que les cellules folliculaires absorbent la Tg iodée par endocytotose (phagocytose et pinocytose) et que les vésicules qui en résultent s’associent à des lysosomes. 6. Séparation des hormones. 14 A l’intérieur des lysosomes, des enzymes lysosomiales séparent les hormones du colloïde. Les hormones diffusent ensuite des cellules folliculaires jusque dans la circulation sanguine. 1.4.2 Transport Une fois dans la circulation sanguine, les hormones thyroïdiennes se lient immédiatement aux protéines plasmatiques, dont la plus importante est la thyroxine binding globulin (TBG) produite par le foie. La T4 est moins active biologiquement que la T3, c’est pourquoi sa concentration sanguine est 10 fois plus élevée. Après la sécrétion, la plus grande partie de T4 est transformée en T3. 1.4.3 Régulation : La sécrétion de ces hormones est régulée par un mécanisme de rétrocontrôle. La diminution du taux sanguin de T4 provoque la libération de TSH. En revanche, l’augmentation du taux sanguin de T4 exerce une rétro-inhibition sur l’axe hypothalamus adénohypophyse, interrompant le stimulus déclencheur de la libération de TSH. L’accroissement des besoins énergétiques (grossesse, froid prolongé…) stimule la sécrétion de TRH par l’hypothalamus, laquelle entraîne la libération de TSH. Dans de telles conditions la TRH surmonte la rétro-inhibition ce qui provoque la libération d’une quantité accrue d’hormone thyroïdienne. Certains facteurs inhibent la libération de TSH. On trouve parmi eux la somatostatine, des taux élevés de glucocorticoïdes et d’hormones sexuelles (œstrogène ou progestérone) ainsi qu’un taux sanguin d’iode excessivement élevé. 1.4.4 Action des hormones thyroïdiennes : La thyroïde a une importance vitale pour le fonctionnement de l’organisme. Les deux hormones thyroïdiennes entraînent : 15 Une augmentation du métabolisme énergétique : en élevant le travail cardiaque, la température corporelle et la combustion des graisses et du glycogène. Une stimulation de la croissance osseuse et de la maturation cérébrale. Un accroissement de l’activité du système nerveux. Une action anabolisante favorisant le développement des muscles La glande thyroïde, secrète également une autre hormone appelée thyrocalcitonine, ceci par l’intermédiaire des cellules parafolliculaires ou cellules C. La calcitonine, facilite la fixation du calcium sur les os, en inhibant les ostéoclastes (cellules résorbant normalement le tissu osseux). Elle entraîne aussi une diminution du taux sanguin de calcium lorsque celui-ci est élevé, en limitant l’absorption de calcium par l’intestin et en favorisant son excrétion rénale. En résumé, retenons que cette petite glande agit sur l’organisme entier par l’intermédiaire de deux hormones, l’une étant le précurseur de la deuxième. Quelles sont les pathologies provoquées par un dérèglement du système thyroïdien et quelles conséquences ont-elles ? 2 GENERALITES SUR LES PATHOLOGIES THYROIDIENNES La glande thyroïde peut être le siège de plusieurs pathologies. A ce jour on les systématise en plusieurs groupes notamment : Les excès de fonctionnement de la thyroïde : Hyperthyroïdie : maladie de Basedow, thyroïdite de DE QUERVAIN, et autres thyroïdites. Les défauts de fonctionnement de la thyroïde : Hypothyroidie : maladie de Hashimoto. Les tumeurs bénignes : nodules, kystes. Les tumeurs malignes : cancers de la thyroïde Vu leur nombre élevé nous présenterons les pathologies les plus fréquentes dans notre milieu. 16 2.1 Les goitres simples et nodulaires. [48] [23] 2.1.1 Définition. Un goitre thyroïdienne simple ou diffus se diffuse normofonctionnelle hypothyroïdie, ni hyperthyroïdie), définit comme (c’est-à-dire ne une hypertrophie provoquant ni non inflammatoire, et non cancéreuse. La thyroïde prend du volume, et un goitre qui a initialement un aspect homogène, évolue en formations nodulaires, sans signe clinique au début. Ces nodules sont majoritairement bénins, mais certains peuvent être cancéreux ou hyperfonctionnels avec une symptomatologie et des risques de complications lorsque le goitre est au stade multinodulaire. . On dit qu’il y a goitre lorsque la surface de chacun des lobes est plus importante que celle de la dernière phalange du pouce du patient. Il existe une classification des goitres, établie par l’OMS. Tableau N°1 : Classification des goitres selon l'OMS. [15] On peut également estimer le volume de la thyroïde par échographie, en assimilant les lobes à des sphères. Dans ce cas, il y a goitre au delà de 18 cm3 chez la femme adulte, et de 20 cm3 chez un homme adulte. On peut y voir quelques nodules, qui n’ont une importance que parce qu’ils témoignent d’une évolution vers le goitre multinodulaire. 17 En évoluant, le goitre commence à déformer la région cervicale antérieure, sa surface devient irrégulière, avec ou sans nodules. C’est cette nodularisation qui est irréversible. Des signes de dysfonctions thyroïdiennes peuvent apparaître, et la concentration de TSH doit être vérifiée. Figure N° VI : Un goitre simple. 2.1.1.1 Complications Les complications d’un goitre sont variables : L’hémorragie ou hématocèle (accumulation de sang), L’hyperthyroïdie, retrouvée dans les goitres multinodulaires toxiques, Une compression des organes voisins de la glande : dysphagie, troubles de la phonation, dyspnée, ou compression veineuse (veines jugulaires), Une cancérisation, Exceptionnellement, une infection du goitre, appelée strumite. 2.1.1.2 Traitement. Le goitre en lui-même n’est pas une maladie, c’est un symptôme, il faut déjà identifier les raisons de son apparition et traiter ses éventuelles complications. [49] 18 Surveillance. On surveille un goitre sans signe clinique par la palpation de la loge thyroïdienne et la mesure du périmètre cervical, voire par échographie. Lorsqu’un goitre a atteint le stade multinodulaire, la mesure de la concentration en TSH permet de vérifier que les nodules ne deviennent pas toxiques. Le choix de la prise en charge dépend de l’âge et du stade de la maladie. Hormonothérapie frénatrice. L’objectif est de réduire les taux de TSH, pour ralentir l’hyperplasie thyroïdienne et la prolifération des thyréocytes. En revanche, l’hormonothérapie diminue le symporteur de l’iode, et donc l’entrée d’iode dans la thyroïde, ce qui accentue encore la carence iodée. On l’utilise surtout dans les cas d’hypertrophie homogène chez le sujet jeune, en surveillant les effets cardiaques et osseux. On limite son utilisation chez le sujet de plus de 50 ans où le risque d’hyperthyroïdie est trop important. Elle est peu efficace contre des goitres multinodulaire cliniquement asymptomatiques, mais permet éventuellement de limiter le volume. Chirurgie. Elle est particulièrement recommandée lorsque le volume du goitre devient trop important, avec une gêne fonctionnelle. thyroïdectomie totale pour empêcher tout risque On de conseille récidive la suivie d’hormonothérapie substitutive. Traitement radio-isotopique ou irathérapie. Il s’agit d’un traitement à base d’iode radioactif (iode 131), particulièrement indiqué chez les personnes âgées, avec problèmes cardiaques. L’effet thérapeutique est obtenu rapidement, avec une diminution des symptômes compressifs. 19 2.1.2 LES NODULES THYROIDIENS [23] [48] 2.1.2.1 Définition. Un nodule thyroïdien est défini comme une hypertrophie localisée, généralement bénigne (95% des cas). Ils sont rarement isolés, et constituent dans la plupart des cas des dystrophies thyroïdiennes diffuses. La majorité des nodules sont découverts fortuitement. On différencie les nodules chauds, des nodules froids. Les premiers ne sont quasiment jamais malins, mais peuvent induire une surproduction d’hormones thyroïdiennes, alors que les nodules froids risquent d’être malins. Les nodules chauds représentent 10% des nodules. [18] Ils fixent mieux l’iode que le parenchyme proche. On décrit trois stades : le nodule chaud simple, encore dépendant du taux de TSH. le nodule dit autonome, indépendant du taux de TSH, donc non freinable par les hormones thyroïdiennes. 2.1.2.2 Evaluations des nodules. D’un point de vue clinique, l’analyse du contexte suffit à orienter vers un diagnostic. Figure N° VII: Evaluation clinique initiale des nodules thyroïdiens. [48] 20 L’évaluation biologique est basée sur le dosage de la TSH, pouvant détecter une dysthyroïdie avant les signes cliniques. Pour étudier un nodule, on dispose de 3 types d’examens : [28] L’échographie, examen d’un coût abordable, informe sur le nombre de nodules, la taille, leur disposition et leur aspect général. La scintigraphie étudie la fixation de l’iode par le nodule et permet de faire la distinction entre nodule chaud et froid. Cela permet d’évaluer la fonction thyroïdienne : activité réduite (nodule froid), activité intense (nodule chaud). Un nodule hypofixant oriente vers une cytoponction puisqu’il existe un risque de malignité. L’évaluation cytologique se fait après deux ou trois ponctions à l’aiguille fine, au niveau de chaque nodule à analyser. C’est le seul examen qui permet de confirmer ou d’affirmer la nature bénigne du nodule. Une surveillance peut être mise en place, avec la prévision de nouvelles ponctions six à douze mois après, ou plus tôt si le nodule grossit. Lorsqu’une cancérisation est diagnostiquée, on utilise l’immunocytochimie pour différencier les différentes tumeurs : tumeurs médullaires, tumeurs anaplasiques, lymphomes, métastases. 2.1.2.3 Traitement. Les prises en charge des nodules ne sont pas standardisées, celle qui sera appliquée va dépendre évidemment de la clinique et des évaluations, mais également des habitudes thérapeutiques, de la psychologie du patient et du médecin. Chirurgie. La chirurgie est indiquée pour tous les nodules suspects d’un point de vue clinique, échographique ou cytologique, si le taux de calcitonine est 21 anormalement élevé. Ses indications peuvent être plus larges, en tenant compte des éléments suivants : patient de sexe masculin ou de moins de 16 ans, l’association à la maladie de Basedow qui incite à la thyroïdectomie totale, la multinodularité, qui n’est pas en faveur de la bégnité. La thyroïdectomie totale est en fait appliquée dès que le nodule apparaît suspect, avec une dystrophie controlatérale (située du côté inverse). [35] Sans caractère suspect du nodule, la chirurgie peut être retardée, tout en continuant à surveiller une éventuelle évolution. Surveillance. La surveillance se fait sur plusieurs plans : clinique, échographie. L’idéal étant de pratiquer une évaluation cytologique tous les 6 à 12 mois. Hormonothérapie frénatrice. Ce traitement est encore discuté, et n’est pas immédiatement indispensable. Il peut être utilisé pour réduire la taille du nodule ou pour prévenir la croissance de nodules existants. Il est inutile de le prolonger s’il s’avère sans effet. 2.1.3 LES CANCERS DE LA THYROÏDE. [23] [48] 2.1.3.1 Définition. Il s’agit du développement d’un processus malin au sein des tissus de la glande thyroide. 2.1.3.2 Les différents types de cancers et les facteurs de pronostic. Selon la classification établie en 2004, les cancers thyroïdiens peuvent être de différentes natures : 22 les tumeurs malignes épithéliales, ou carcinomes, les tumeurs malignes non épithéliales, avec les lymphomes malins et les sarcomes, les métastases intra-thyroïdiennes provenant de tumeurs primaires extrathyroïdiennes. La symptomatologie sera ainsi fonction du type de cancer de sa localisation primaires, des localisations secondaires et de son développement. 2.1.3.3 Traitements. Prise en charge des cancers papillaires et folliculaires. La prise en charge de ce type de cancers peut se faire en plusieurs étapes et associer plusieurs thérapeutiques. La première étape est la chirurgie. La radiothérapie externe n’est utilisée que lorsque le cancer ne peut être éradiqué en totalité. [18] a. La chirurgie. La prise en charge chirurgicale permet d’enlever la tumeur et d’explorer les ganglions environnants, mais aussi de connaître le stade pronostic auquel le patient appartient. Pour un cancer suspecté avant l’intervention, la thyroïdectomie totale est recommandée, associée si possible à un curage ganglionnaire. C’est la méthode la plus efficace pour éviter l’extension du cancer. Une hormonothérapie substitutive doit être mise en place tout de suite après l’opération. b. Le traitement hormonal frénateur. Ce type de cancer est hormono1dépendant. Une concentration élevée en TSH stimule la croissance de la tumeur. La tétraiodothyronine, ou T4, ou encore thyroxine est le traitement de référence, avec des spécialités comme le Lévothyrox® ou la L-thyroxine®. 23 c. Surveillance Prise en charge des cancers anaplasiques. Le traitement est basé sur la chirurgie, complétée par la chimiothérapie et la radiothérapie cervicale. Prise en charge des cancers médullaires. Son traitement est la thyroïdectomie totale complétée de curages ganglionnaires. 3. L’ECHOGRAPHIE 3.1. Définition [12] L’échographie est une technique d’imagerie employant des ultrasons. L'examen échographique utilise des ondes sonores de hautes fréquences (supérieure à 20 000 Hz) et un ordinateur pour construire les images des différents organes du corps humain. 3.2 Historique [12] Les premières recherches sur les ultrasons n’étaient pas destinées à des applications médicales, mais avaient pour but de permettre la détection des sousmarins pendant la Première Guerre mondiale. Cependant, deux britanniques, le médecin J.J. Wild et l’électronicien J. Reid, ont mis au point le premier échographe en 1951. À l’origine, cet appareil était destiné à la recherche des tumeurs cérébrales, mais à ce jour il est indiqué dans l’exploration de plusieurs organes du corps humain, dont la thyroïde, et il constitue l’examen de choix pour une exploration morphologique [2-3]. QUELQUES DATES 1880 : l’histoire commence par la découverte de l’effet piézo-électrique par Pierre et Jacques Curie. Qu’est-ce que l’effet piézo-électrique : certains cristaux ont la propriété de se déformer et d’émettre des vibrations s’ils sont soumis à un courant électrique alternatif. Inversement, la réception de vibrations par le cristal entraine la production d’un courant électrique. 24 1917 : en utilisant l’effet piézo-électrique, Paul Langevin et Constantin Chilowski étudient la propagation dans l’eau des ultrasons et inventent le système SONAR permettant en particulier la détection des sous marins. Le développement de la technique devient alors ‘secret défense’. 1947 : Le médecin autrichien Karl Dussik et son frère physicien Friederick, décrivent la première utilisation des ultrasons pour le diagnostic médical. Ils tentent de visualiser les ventricules cérébraux et appellent leur technique l’hypersonographie. Dans les années 50 : l’application de l’effet Doppler en ultrasonographie est à mettre au crédit de chercheurs japonais, qui l’utilisèrent pour des investigations cardiovasculaires. L’effet Doppler est décrit en 1842 par le physicien et mathématicien autrichien Christian Doppler à propos des ondes sonores, dont la fréquence apparente varie quand la source se déplace. 3.3 Principes [21] L’appareil permettant de réaliser des échographies est appelé échographe. Il est basé sur le principe de la piézo-électricité découverte en 1880 par Pierre et Jacques, qui stipule que: certains cristaux ont la propriété de se déformer et d’émettre des vibrations s’ils sont soumis à un courant électrique alternatif. Inversement, la réception de vibrations par le cristal entraine la production d’un courant électrique. L’échographe l’appareil permettant de réaliser l’examen échographique ; il se constitue : de la sonde permettant l’émission et la réception d ' ultrasons du système informatique qui transforme le signal reçu en image d'une console de commande permettant différents réglages et la saisie des paramètres du patient d’un moniteur permettant la visualisation des images d'un système d'enregistrement des données soit de manière analogique (cassette vidéo, impression papier), soit de manière numérique. 25 Figure N° VIII: L’échographe et ses composantes L’échographie consiste donc à appliquer une sonde contre la peau en face de l’organe à explorer, précédemment recouverte d’un gel froid destiné à améliorer le contact entre la peau et la sonde. Cette sonde émet des ultrasons qui traversent les tissus et sont renvoyés sous la forme d’un écho. Ce signal est recueilli et analysé par un système informatique qui retransmet en direct une image sur un écran vidéo. Notons que les échos renvoyés et enregistrés par l’appareil sont des signatures des obstacles qu'ils ont rencontrés. 3.4 RESULTATS D’UN EXAMEN ECHOGRAPHIQUE 3.4.1 Les images échographiques : Les images retransmises sur le moniteur au cours d’un examen échographique alternent entre la couleur noire et la couleur blanche, permettant de ressortir des lésions d’aspect Hypoéchogène Hyperéchogène Anéchogène 26 Celles-ci sont sauvegardées soit de façon analogique : impression soit de façon numérique, et jointes au compte-rendu de l’examen. 3.4.2 Le compte-rendu de l’examen [3, 8] La bonne communication du résultat échographique est aussi importante que l’examen lui-même. En effet même si la réalisation de l’examen est excellente, l’information ne sera pas bien transmise si le compte-rendu est de mauvaise qualité. C’est ainsi que l’ANDEM a publié une liste des informations clefs qui doivent figurer dans un compte rendu d’échographie thyroïdienne [3]. Entre-autres, on a l’identité du patient, l’indication de l’examen, les modalités techniques, les résultats, une conclusion. Les résultats précisent les trois dimensions de chaque lobe et l'épaisseur de l'isthme et décrivent chaque nodule identifié (siège, taille, échostructure, échogénicité) ainsi que l'aspect du parenchyme adjacent, les chaînes ganglionnaires et le retentissement trachéal. Un schéma récapitulatif est indispensable. La conclusion doit être un résumé descriptif synthétique. 3.5 AVANTAGES ET INCONVENNIENTS A ce jour, très peu d’inconvénients et contre-indications sont connus. Son défaut majeur est d’être « opérateur dépendant.» Cette technique apporte par-contre plusieurs avantages de part son indolence, sa très faible irradiation, sa rapidité et simplicité d’exécution, sa forte disponibilité, un appareillage réduit, etc.… 3.6 PARTICULARITE DE L’ECHOGRAPHIE THYROIDIENNE Elle donne une analyse morphologique de la thyroïde. Elle permet de visualiser également les structures extra-thyroïdiennes (adénopathies, compressions vasculaires, etc..). 3.6.1 Technique de réalisation [8] On utilise des sondes de haute fréquence (au moins 7,5 MHz) afin d’avoir une bonne résolution, ce qui limite la visibilité des structures profondes. L’idéal est d’associer une sonde à barrette linéaire (pas de déformation) et une sonde sectorielle (creux sus-claviculaire). L’examen, précédé d’une palpation cervicale, s’effectue sur un patient en décubitus, tête en extension. L’examen doit comprendre des coupes transversales et longitudinales des deux lobes et de l’isthme. Il s’effectue en mode B en temps réel, puis en analyse doppler. Il est complété par une analyse des aires 27 ganglionnaires cervicales bilatérales et par la recherche d’un retentissement trachéal et/ou du caractère plongeant de la glande (cou court, sujet âgé). 3.6.2 Résultats d’échographie thyroïdienne normale [44] Les dimensions de la glande varient selon le poids, le morphotype, l’âge, le régime iodé et les origines géographiques du sujet. En France, les dimensions moyennes des lobes sont de 1,5 ±0,5 cm pour l’épaisseur et la largeur, et d’environ 5 ±1 cm pour la hauteur. L’épaisseur est nécessairement pathologique au-dessus de 25 mm. L’isthme mesure 5 mm d’épaisseur et 1,5 cm de hauteur. Le volume V de chaque lobe est estimé en l’assimilant à un ellipsoïde, soit : V = l x H x E x 0,5, où l est la largeur, H la hauteur et E l’épaisseur du lobe. En France, le volume thyroïdien normal est compris entre 10 et 28 cm3. SCM: muscle Sterno-Cleïdo-Mastoïdien C: Carotide JV: Veine Jugulaire Is : Isthme Figure N° IX: L’échographie thyroïdienne normale [12] 28 Chapitre II : MATERIEL ET METHODES 29 2.1. CADRE D’ETUDE Notre travail s’est effectué à l’Hôpital Général de Référence de Panzi ; ce dernier est fonctionnel depuis le 1er septembre 1999. L’Hôpital Général de Référence de PANZI est une institution médicale de la zone de santé d’Ibanda. Il est situé sur l’avenue MUSHUNUNU dans le quartier Panzi, commune d’Ibanda, ville de Bukavu, province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo. Le service d’imagerie où s’est effectué notre travail comporte 4 compartiments dont la radiographie standard, la mammographie, l’échographie et le scanner. Ce service est dirigé par un médecin radiologue et deux médecins généralistes, 5 techniciens de formation et une fille de salle. Il dispose tomodensitométrique marque G.E, 4 appareils d’un appareil d’échographies, 2 appareils radiographiques. Les patients provenaient des diffèrent services en vue de réaliser leur échographies. 2.2. MATERIEL: Cette étude a porté sur un total de 57 patients porteurs d’anomalies de la glande thyroïde sur un total de 84 demandes d’examen d’échographie dans le cadre du bilan selon l’indication clinique bien précisée par le clinicien, durant la période allant du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015, soit une période de 3ans. Il s’agit des patients de deux sexes (masculin et féminin) dont l’âge moyen des patients était de 38,1 ans avec des extrêmes allant de 8 à 70 ans. Avaient été inclus dans cette étude : - tous les patients ayant fait une échographie thyroïdienne ou cervicale dans le cadre du bilan de la glande thyroïde à la suite des indications cliniques du médecin traitant (soit la suspicion d’une lésion franchement thyroïdienne ou 30 alors recherche de lésion thyroïdienne du fait des signes indirects (thyréotoxicose). - Tous les patients dont le dossier était complet en rapport avec les différents éléments à rechercher. - Patient dont la lésion de la glande était retrouvée. Les critères de non inclusion : - Les patients au dossier incomplet (registre incomplet, diagnostic non précisé…) - Les patients sans anomalie clinique d’appelle thyroïdienne, ayant bénéficié des échographies cervicales pour autre motifs (glandes salivaires, tuméfactions des parties molles cervicales, adénopathie latéro-cervicale) et chez qui certaines lésions thyroïdiennes pouvaient être retrouvées de façon fortuite. - Les patients dont l’échographie était normale. 2.3. METHODOLOGIE Il s’agit d’une étude rétrospective qui a porté sur 57 patients ayant bénéficié d’une échographie dans le cadre du bilan de la thyroïde, allant du 1 er janvier 2013 au 31 décembre 2015, soit 3 années. L’examen était réalisé à l’aide d’un appareil d’échographie de type Toshiba, mis en service depuis 2010 disposant de trois sondes échographiques notamment une sonde convexe de 3,75 MHz, une sonde endocavitaire superficielle de 10 Mhz, une sonde linéaire superficielle de 12 MHZ. Cette dernière a été utilisée pour notre étude. Après lecture de l’indication de l’examen par le médecin, le patient était allongé en décubitus dorsal. Le cou maintenu en extension, soit par le patient luimême ou à l’aide d’un support placé à la nuque. Un gel échographique était appliqué à la sonde et un balayage systématique était réalisé sur le cou. Il s’effectuait en mode 31 B en temps réel, puis en analyse doppler pour certaines lésions. L’examinateur repérait la glande thyroïde en réalisant plusieurs coupes : - une coupe transversale mettant en évidence la glande avec deux lobes et l’isthme qui mesure l’épaisseur et la largeur des différents lobes de la glande, distinctement ainsi que l’épaisseur de l’isthme de la glande. - Une coupe longitudinale de part et d’autre de chaque lobe thyroïdien qui permet de mesurer leur hauteur. Ces deux premières coupes déterminent le volume de la glande systématiquement fourni par l’appareil. - Un balayage systématique était réalisé dans différents plans afin d’analyser l’échostructure de la glande. Les nuances les plus importantes par rapport à la sémiologie conventionnelle échographique [42]: - Le volume normal est compris entre 10 et 20CC. - L’échostructure normale de la glande est hyperéchogène (« un peu plus blanc ») par rapport au muscle sterno-cléido-mastoïdien et homogène avec des contours réguliers. - une lésion hypoéchogène : son échogénicité est superposable à celle du muscle mais inférieur a celui de la glande. - Une lésion anéchogène : est vulgairement noire par rapport au muscle superficiel. - Une anomalie hyperéchogène est vulgairement blanche par rapport à la glande elle-même et au muscle ; cette dernière concerne le parenchyme ou alors dans un contexte des calcifications qui apparaissent plus blanches avec une ombre acoustique postérieure. Elles se différences donc des autre ponctuations 32 hyperéchogène sans vide postérieur mais plutôt une image en queue de comète postérieure. - Les kystes sont des lésions à contenu liquide donc ils sont anéchogène, circonscrites. Quand ils sont compliquées (leur contenu se modifie, leur paroi s’épaissi et il présente des cloisons intra-kystiques ou des calcifications) - Les nodules peuvent être hypo, iso, hyperéchogène. Ils sont tissulaires homogènes, ovalaires larges, ronds, avec des contours réguliers. Les nodules atypiques sont ceux dont les contours sont irréguliers, devenus plus hauts que larges, micro-calcifiés ou kystisés. - La classification TI-RADS : Thyroid Imaging Reporting and Data Système créée par Horvath en 2009. c’est un outil standardisé qui vise à harmoniser le langage et le mode de description utilisés en échographie de la thyroïde. Cela permet, d’une part, de simplifier le dialogue entre médecins et patients, d’autre part, grâce aux catégories TIRADS, de stratifier aisément le risque de malignité en vue de définir la conduite à tenir. Elles les regroupent en plusieurs aspects en allant du stade 0 au stade 6 de probabilité croissante de malignité. Les différentes catégories d’évaluation TIRADS sont présentées en annexe n° ii, iii. - L’analyse de l’environnement de la glande permettait de rechercher les ganglions suspects le retentissement sur les gros vaisseaux supra-aortiques et jugulaires, de la trachée et le caractère plongeant de la glande. Pour la récolte des données, un recensement des patients a été fait au sein des registres des comptes-rendus d’examen échographique de l’H.G.R.P. Nous nous sommes servis d’une fiche de récolte des données confrontées aux différents rapports annuels. Nous avons également tenu compte des images imprimées sur le film échographique illustrant les pathologies thyroïdiennes objectivées. Les paramètres ci-dessous ont été retenus : 33 - Le nombre total d’échographies réalisées en cette période ainsi que le nombre d’échographie dans un contexte du bilan thyroïdien. - L’âge et le sexe des patients - Le médecin prescripteur de l’examen selon la spécialité - La sémiologie échographique des anomalies - Les diagnostics (les lésions) retenus selon les types de lésion, la topographie, le nombre, la caractérisation à l’échographie et enfin le classement des lésions selon les catégories « TIRADS » c'est-à-dire Thyroid Imaging Reporting and Data Système, orientant vers l’évolution ou la probabilité de malignité. Les données ont été numérisées dans le logiciel EXCELL 2009, puis interprétées dans le logiciel EPI-INFO 7. Elles ont étés représentées sous forme de tableaux de fréquences, pourcentages (n/∑N x 100 avec ∑ = somme des effectifs), et figures. Les lésions caractéristiques de quelques pathologies retrouvées ont été illustrées sous forme d’iconographies commentées (annexe n° i). Cependant, les données ont été recueillies et analysées dans le strict respect de l’anonymat et de la confidentialité. 34 Chapitre III : RESULTATS 35 3.1. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES 3.1.1. Fréquence des échographies cervicales en vue d’une exploration de la thyroïde. Durant notre période d’étude, 84 échographies cervicales ont été réalisées dans un contexte du bilan de la thyroïde sur un total de 17828 examens échographiques dans le service, soit 0,47 %. L’examen était pathologique chez 57 patients (67,85%), contre 27 patients chez qui l’examen était normal (32,14%). Résultats 57 27 NORMAL PATHOLOGIQUE Effectifs Figure N° IX : présentation globale des résultats échographiques. Les examens normaux ont été exclus de notre étude, et nous présentons dans notre travail les résultats pathologiques. 36 3.1.2. Age des patients Le tableau N° 3 présente la distribution des patients selon leur âge, regroupés en tranches de 10 ans. Tableau N°3 : répartition des patients selon l’âge. Tranches d’âge Effectif Pourcentage (%) < 10 1 1,75 [10 ; 20[ 4 7,01 [20 ; 30[ 9 15,78 [30 ; 40[ 17 29,82 [40 ; 50[ 11 19,29 [50 ; 60[ 10 17,54 [60 ; 70] 5 8,77 Total 57 100 Les patients dont la classe d’âge est comprise entre 30-40 sont en tête de la série, avec 29,82%. 3.1.3. Sexe La figure ci-dessous décrit la répartition des patients selon leur sexe. Sexe 21% Masculin Féminin 79% Figure N° X : répartition des malades par sexe 37 Il ressort de ce qui précède que le sexe féminin représente 79% de l’ensemble contre 21% pour le sexe masculin. 3.2. DONNEES CLINIQUES 3.2.1. Profil du médecin prescripteur Le profil du médecin prescripteur du bilan d’échographie cervicale en vue d’un bilan thyroïdien est répertorié dans le tableau N° 4. Tableau N°4 : répartition des patients selon le profil des médecins prescripteurs de l’échographie. Profil/ spécialité Effectif Pourcentage (%) O.R.L 35 61, 40 Autres spécialités chirurgicales 12 21,05 Interniste 09 15,78 Généraliste (externe) 01 1,75 Total 57 100 L’Oto-rhino-laryngologie (O.R.L) vient en tête avec 61,40%. 3.2.2 Les indications de l’échographie thyroïdienne. Nous présentons dans ce paragraphe les différentes indications de l’exploration échographique de la thyroïde. Tableau N°5: distribution des patients selon les différentes indications de l’échographie thyroïdienne. 38 Indications Hypertrophie thyroïdienne Masse cervicale antérieure : état de la thyroïde Goitre plongeant ? : bilan de la thyroïde. Nodule thyroïdien Bilan de la thyroïde et glandes salivaires contexte : Adénopathies sous-mandibulaire Bilan de thyréotoxicose Bilan post-thyroïdectomie Dysphonie et dyspnée obstructive : bilan thyroïde Bilan d’une hypothyroïdie Tuméfaction latéro-cervicale : bilan de la thyroïde Total Effectif 25 5 Pourcentage (%) 43,85 8,77 1 1,75 8 1 14,03 1,75 7 3 2 12,28 5,26 3,50 4 1 7,01 1,75 57 100 L’hypertrophie thyroïdienne clinique était la principale indication dans notre série et représente 43,85%. 3.3. DONNEES ECHOGRAPHIQUES Cette section présente les résultats globaux de l’échographie, les anomalies glandulaires retrouvées, leur topographie ainsi que leurs caractéristiques spécifiques selon la classification TIRADS. 3.3.1 Résultat global de l’échographie thyroïdienne La figure qui suit montre le résultat global de l’échographie thyroïdienne pratiquée chez nos patients en cette période d’étude. 39 Effectifs 60 50 40 30 Effectifs 20 10 0 Normal Pathologique Figure N° IX: Répartition des patients selon le résultat global de l’examen échographique. Il ressort de ce qui précède que l’examen était pathologique dans 57 cas soit 67,85% des cas. 3.3.2. Echographie et sémiologie des lésions observées. Les éléments de sémiologie échographique des lésions observées sont regroupés dans le tableau ci –dessous : 40 Tableau N° 6: répartitions des lésions selon leur sémiologie échographique observée. Echostructure Effectifs Pourcentage (%) Anéchogène 12 11,21 Hypoéchogène 17 15,88 Isoéchogène 11 10,28 Hyperéchogène 10 9,34 Glande Homogène 5 4,67 Glande hétérogène 52 48,59 Total 107* 100 * On sait que N=57. Un même patient peut présenter plusieurs types de lésions. 3.3.3. Les différentes anomalies objectivées à l’échographie Le tableau N° 7 qui suit, présente les différentes anomalies de la glande thyroïdienne décelée à l’échographie. Tableau N° 7: Présentation spécifique des lésions objectivées à l’échographie. Lésions Goitre hétérogène mixte (nodulo-kystique) Goitre multi nodulaire Goitre multi kystique Goitre hétérogène calcifications Goitre homogène diffus (aspect de « Basedow ») Nodules sans hypertrophie Kystes sans hypertrophie Hypotrophie thyroïdienne Total Effectif 21 Pourcentage (%) 36,84 16 6 5 29,31 10,34 8,62 5 8,62 2 3,44 1 1 57 1,72 1,72 100 41 Les goitres hétérogènes mixtes nodulo-kystiques et nodulaires isolés constituent les anomalies en tête de la série avec respectivement 37,93 et 29,31%. 3.3.4. Les anomalies extra-thyroïdiennes retrouvées Les autres anomalies extra-thyroïdiennes découvertes fortuitement sont reprises dans le tableau N° 8, ci-contre : Tableau N° 8: Répartition des patients selon les lésions cervicales extra-thyroïdiennes associées aux lésions thyroïdiennes. Lésions associées Effectif Pourcentage (%) Kystes du tractus 5 20 thyréoglosse Adenomegalie 4 16 Effet de masse sur les 7 28 gros vaisseaux supraaortiques. Déviation de la trachée 4 16 Plongeant 5 20 endothoracique (non visualisation du pole inferieur) Total* 25 100 * N=57. Tous les patients n’ont pas présenté des lésions extra-thyroïdiennes. L’effet de masse sur le tronc supra-aortique est en tête et représente 28 %. 3.3.5. Présentation des lésions thyroïdiennes selon leur topographie sur la glande La fréquence des anomalies objectivées selon leur topographie au sein de la glande se démarque dans le tableau N° 9. 42 Tableau N° 9 : Répartition topographique des atteintes de la thyroïde. Topographie Toute la glande Lobe droit Lobe gauche Isthme Autres associations topographiques Total Effectif 22 13 11 4 7 Pourcentage (%) 38,59 22,8 19,29 7,01 12,28 57 100 L’atteinte de la thyroïde toute entière est majoritairement observée dans cette série soit 51,72% des cas. 3.3.6. Echographie et lésions nodulaires La topographie et le nombre de nodules des patients sont répertoriés dans le tableau N° 10. Signalons que les nodules ont été retrouvés au près de 40 patients. Tableau n° 10: Répartition des nodules selon leur topographie et leur nombre sur la glande thyroïde. Topographie Nombre de nodules ≥4 Pourcentage 1 2 5 1 0 13 19 47,5 Lobe gauche 3 2 1 12 18 45 Isthme 2 1 0 0 3 7,5 Total 10 4 1 25 40 Lobe droit 3 Total (%) 100 Dans notre série, les nodules ont été retrouvés sur le lobe droit dans 47,5%, contre 45% pour le lobe gauche. 43 3.3.7 Sémiologie échographique des nodules visualisés. Les caractéristiques sémiologiques échographiques de nodules sont reprises dans le tableau qui va suivre. Tableau N° 11: Distribution des nodules selon leur sémiologie échographique. Contours Effectifs Pourcentage (%) Simple 31 77,5 Anormal du point de vue 9 22,5 échographique Total 40 100 Les nodules sans caractère péjoratif représentent 77,5%. 3.3.8 Echographie et lésions kystiques L’aspect échographique des kystes, leur nombre associé à leur topographie sont répertoriés respectivement dans les tableaux N° 12 et N° 13. Tableau N° 12 : distribution des kystes selon leur aspect échographique. Nombre de kystes Effectifs Pourcentage (%) Kyste simple 24 82, 75 Kyste atypique 05 17,25 Total 29 100 Sur les 57 patients, 29 présentaient des lésions kystiques dont 82,75% apparaissaient « simples, sans atypie ». 44 Ce paragraphe approfondit la présentation des résultats des lésions kystiques ; il regroupe le nombre des kystes selon leur topographie sur la glande thyroïde. Autrement dit, il ressort la fréquence des kystes selon la région de la thyroïde. Tableau N°13 : répartition des kystes selon leur nombre et topographie sur la thyroïde. Topographie Nombre de kystes Total Pourcentage 1 2 -3 ≥4 (%) Lobe droit 1 3 13 17 58,62 Lobe gauche 0 2 9 11 37,93 Isthme 0 1 0 1 3,44 Total 1 6 22 29 100 Le lobe droit est touché à 58,62%. Le nombre de kystes est supérieur à 5 dans la majorité des cas. 3.3.9 Echographie et classification TIRADS des anomalies de la glande thyroïde Les lésions observées, précédemment décrites sont retrouvées dans le tableau N° 14, selon le système de classification TIRADS. Tableau N°14: classification TIRADS des lésions thyroïdiennes. Stades Effectif Pourcentage (%) TIRADS 0 TIRADS 1* 27* 32, 14 TIRADS 2 33 39,28 TIRADS 3 13 15,47 TIRADS 4-A 9 10,71 TIRADS 4-B 2 2,38 TIRADS 5 Total* 84 100 * La catégorie TIRADS 1 correspondant aux lésions normales, a été mentionnée en guise de rappel. 45 Les lésions au stade II de la classification TI-RADS représente le chapeau de la série avec 39,28 %. Nous n’avons pas manifestement retrouvée les lésions au stade 5 de la classification. 46 CHAPITRE IV: DISCUSSION 47 A l'heure actuelle, de nombreuses études ont été réalisées sur la pathologie thyroïdienne en République Démocratique du Congo; cependant, à notre connaissance, peu d’études ont été publiées sur les aspects échographiques de cette pathologie. Il s’est agit d’une étude rétrospective dans un pays où la scintigraphie et l’imagerie par résonance magnétique n’ont pas encore fait leur apparition. 4.1 Données épidémiologiques : 4.1.1 Fréquence : En 36 mois, nous avons recruté à l’H.G.R.P quatre-vingt-quatre (84) demandes d’examen échographique de la glande thyroïde, soit 2,4 demandes chaque mois. Ces résultats sont légèrement inférieurs à ceux d’OUEDRAOGO au Burkina Faso qui enregistre un taux de 3,8 demandes chaque mois [32]. Par contre, en Mauritanie, Ould et al [34] rapportent en 24 mois, 171 cas soit une fréquence de 7,2 par mois, qui paraissent nettement supérieurs aux nôtres. La différence pourrait s'expliquer, d'une part par notre mode de recrutement (méthodologie), et d'autre part par le faible taux de référence au près du service adapté pour la prise en charge spécifique des pathologies thyroïdiennes. Le manque de sensibilisation sur la prise en charge de ces patients, majoré par les croyances et la pauvreté. Les difficultés d'accessibilité aux soins pourraient également justifier la faiblesse de la fréquence dans notre étude par rapport à celle d'Abidjan [33] qui était de 6,7 par mois. 4.1.2 Age L’âge moyen de nos patients était de 38,1 ans, avec des extrêmes de 8 et 70 ans. Les effectifs les plus élevés sont retrouvés à partir de l’âge de 30 ans à 50 ans (49%), avec un pic élevé pour la tranche d’âge de 30-40 ans représentant 29,82% dans notre série. 48 Notons également une similitude de nos résultats à ceux de N’DAKENA et al qui avaient trouvé pour les mêmes tranches d’âge un taux de 52% [26]. Pour Nouedoui à Yaoundé (Cameroun), la plus part des patients (54,4%) atteints de thyropathies à l’échographie avaient un âge compris entre 31 et 50 ans [29]. En Mauritanie, Ould et al, ont trouvé une moyenne d'âge de 32,5 ans; la majorité des patients (65,5%) de sa série avait entre 20 et 40 ans [34]. D’autres séries africaines, notamment celle d’OUEDRAOGO à Ouagadougou (Burkina Faso) rapporte un âge moyen de 38 ans [32]. Cela s’observe au Togo, notamment dans les travaux d’AGODA-KOUSSEMA et al, chez qui l’âge compris entre de 30 à 50 ans représente également les plus grands effectifs avec un taux de 57,46%. Il rapporte un âge moyen de 39,56 ans [2]. Ce taux élevé par rapport au notre serait dû à la taille plus grande de son échantillon qui était de 134 patients. Par contre dans les séries occidentales, Schelienger en Europe [15], a rapporté que les sujets âgés (âge moyen de 75,5 ans) sont les plus frappés par les thyropathies. Cela pourrait s'expliquer, d'une part par une étiologie carentielle et une espérance de vie plus courte en Afrique chez les africains contrairement aux occidentaux, mais aussi chez ces derniers on retrouve la présence de goitre par hypothyroïdie sénile [39]. 4.1.3 Sexe Dans notre échantillon, le sexe féminin est en tête de la série avec 79% contre 21% pour le sexe masculin, soit un sexe ratio d’environ 4, en faveur les femmes (4 femmes pour un homme). Cette forte prédominance féminine est retrouvée dans d’autres publications : AGODA-KOUSSEMA au Togo rapporte une prédominance féminine de 86,57% contre 13,43% masculine ; soit un sexe ratio de 0,2 (hommes/ femmes). 49 Mentionnons également les similarités enregistrées dans plusieurs autres études, entre-autre OUÉDRAOGO au Burkina Faso [32], Kouakou à Abidjan [17], OuId et al en Mauritanie [34], Kerleroux au Sénégal [16] et Hermans [15]. Ils ont enregistré respectivement des sexe-ratios de 0,15, 0,17, 0,19, 0,22 et 0.33 dans leurs séries respectives. Ces études dégagent toutes une forte prédominance féminine comme la notre. La taille élevée pourrait expliquer en partie cette nuance. Signalons qu’en physiologie endocrinienne, Cela pourrait s’expliquer par la présence de récepteur des stéroïdes sexuels dans les cellules folliculaires [01]. La femme étant généralement active sur le plan hormonal; l’hypophyse, qui est le chef d’orchestre des glandes endocrines, serait hyperfonctionnelle chez la femme, (durant la grossesse, la période d’activité génitale) que chez l’homme [10]. D’où cela expliquerait cette sensibilité aux altérations physiologiques et morphologiques de la thyroïde. 4.2 Données cliniques 4.2.1 Profil du médecin prescripteur Dans notre échantillon, la majorité de nos patients étaient suivis dans le service d’O.R.L (61,40%) et leurs bilans étaient demandés par le spécialiste en Otorhino-laryngologie et chirurgie cervico-faciale. 21,05% des demandes de bilans étaient faites par d’autres spécialités chirurgicales. Le reste des prescriptions d’explorations échographiques étaient faites par des internistes à 15,78%, et généraliste à 1,75%. Contrairement à d’autres études au Maghreb, YASSINE mentionne que la totalité des échographies thyroïdiennes ont été demandées par un spécialiste en O.R.L [50], et les patients étaient tous suivis au sein du service d’ORL et de chirurgie cervico-faciale du CHU Hassan II de Fès. Dans notre contexte, cette différence pourrait être liée à l’absence d’autonomie totale du service d’ORL et chirurgie cervico-faciale, entrainant 50 un regroupement incomplet des patients. S’agit-il encore une fois de la faiblesse du système de santé où les structures sanitaires ne s’appuient vraiment pas sur les « compétences », ne respectant pas ainsi le principe de référence-contre référence, pourtant prôné par le système de soins de santé primaire en R.D.Congo, comme cela se passe sous d’autres cieux ? 4.2.2 Indications du bilan échographique Dans notre travail, nous avons recensé 10 principales indications d’échographies thyroïdiennes. Les plus récurrentes sont par ordre de fréquence : l’hypertrophie thyroïdienne (43,85%), les nodules thyroïdiens (14,03%), une thyréotoxicose (12,28%), bilan d’hypothyroïdie (7,01%). Les indications étant donc dominées par une hypertrophie thyroïdienne. Nos résultats sont similaires aux travaux effectués dans la population Togolaise, où ADJENOU rapporte que les goitres représentent les premières indications d’échographies thyroïdiennes (61,19%). Il rapporte en deuxième place les nodules thyroïdiens (17,91%) ; le bilan de thyréotoxicose et hypothyroïdie représentent respectivement 3,73% et 1,49% [2]. Par contre à Dakar (Sénégal), DIENG rapporte que les nodules thyroïdiens ont représenté 57,4% des indications d’échographie thyroïdienne, secondés par les goitres d’aspect homogène avec 25,1%, et des signes de compression avec 6,9% [7]. Cette prédominance du goitre explique le fait que dans la littérature, plusieurs auteurs n’ont fait qu’axer leurs études sur les hypertrophies thyroïdiennes ou les nodules thyroïdiens à l’instar de WELKER aux USA [46], WEMEAU en France [48], HEGEDUS au Danemark [14]. Dans notre contrée, les croyances de la population font à ce que l’on ne se présente à l’hôpital qu’en cas de gravité. Il va de soi que la présence d’une masse medio51 cervicale effraie les patients et son entourage. Elle fait suspecter une hypertrophie thyroïdienne chez les cliniciens. D’où ce motif de consultation qui prédomine. 4.3. Données échographiques 4.3.1 Résultat global des échographies thyroïdiennes Nous avons recensé au cours de notre travail, un total de 84 bilans échographiques parmi lesquels 27 (32,14%) n’ont pas présenté d’anomalies thyroïdiennes. Par contre 57 échographies sont revenues pathologiques soit 67,85%. Ces résultats sont supérieurs à ceux d’AGODA-KOUSSEMA au Togo [2], chez qui les résultats normaux représentent 17% contre 83% pour les résultats pathologiques. Pour OUEDRAOGO [32] au Burkina, le taux d'examens normaux était de 7,4%. Dans d’autres séries comme celle d’Abidjan, les résultats normaux représentent 8,7% [33]. Dans notre étude, parmi les 27 patients dont les échographies étaient normales, 7 d’entre eux présentaient des anomalies biologiques notamment une majoration du taux des hormones thyroïdiennes. Ils étaient orientés pour l’échographie du fait du bilan clinique et biologique perturbé. Selon Tramalloni et al [42] l’échographie peut être normale au début de la maladie. Les altérations morphologiques peuvent parfois survenir au stade tardif d’une attaque thyroïdienne alors que les manifestations clinico-biologiques existent déjà. C’est ce qui pourrait expliquer ce nombre quasi élevé d’examens normaux retrouvés dans notre série par rapport à celui rapportés par d’autres auteurs. Ceci pourrait justifier la complémentarité de ces bilans paracliniques dans la prise en charge des patients. 52 4.3.2 Echographie et sémiologie des lésions observées Nous regroupons dans ce paragraphe, les différentes lésions selon leur sémiologie échographique. Il ressort de notre étude que la glande était hétérogène dans 52 cas (48,59%), homogène dans 5 cas (4,67%). Les lésions Hypoéchogène représentaient 15,88% contre 11,21% pour les lésions anéchogène. Cependant, les lésions isoéchogène constituaient 10,28% et 9,34% pour les lésions hyperéchogènes. Ces résultats sont similaires à ceux retrouvés dans la population maghrébine notamment dans les travaux d’Abdeljalil [1], Il rapporte dans son étude que l’échostructure hétérogène de la thyroïde représentait le pic de sa série avec 56%. Les lésions hypoéchogène 12%, et 2 % pour les lésions anéchogène. Les lésions isoéchogène et hyperéchogène avaient représenté 18% et 12% respectivement. Par contre, il n’a pas objectivé une d’échostructure thyroïdienne homogène. L’aspect homogène des anomalies thyroïdiennes représentaient 23,2% de la série mauritanienne d’Ould et al [34]. En effet les modifications de l’architecture glandulaire dépendent d’une lésion à une autre, selon une étiologie donnée. C’est qui a été observé dans notre étude comme chez les autres auteurs. 4.3.3 Anomalies (diagnostics) échographiques Les goitres hétérogènes mixtes (nodulo-kystique) représentaient le pic de notre série, avec 36,84% suivis des goitres multi-nodulaires avec 29,31%. Ould et al à Abidjan [33], N’Gbesso et al en Mauritanie [34], Kerleroux au Sénégal [16] et Moreau en France [25] ont tous rapporté des taux de goitres diffus hétérogènes superposable au nôtre et qui sont de 48%, 51,1 %, 42,6% et 38,5% dans leurs études respectives. Notre taux est superposable à ceux rapportés par ces auteurs ci-haut cités. Par contre au Togo, AGODA-KOUSSEMA et al rapportent des résultats contraires aux nôtres : les lésions nodulaires thyroïdiennes représentaient le pic de sa série avec 53 56,07% [2]. Lesquels résultats se rapprochent de ceux de WELKER et al en Amérique qui retrouvent 67% de lésions nodulaires [46]. Nous avons recensé 6 cas de goitres multikystiques soit 10,34%, ce qui est inferieur par rapport aux résultats de la population mauritanienne avec 18,24% [34]. Par contre, ADJENOU [2] au Togo rapporte un taux qui est légèrement inferieur au notre, 7,48%. Les goitres avec calcifications glandulaires ont constitué 8,62%. Ce taux de calcifications est assimilable à l’étude Togolaise où ALGODA-KOUSSEMA rapporte un taux de 5% dans sa série. Par contre au Burkina, OUEDRAGO rapporte que les calcifications étaient retrouvées dans 27,8% des cas. Ce taux, bien que nettement supérieur à celui rapporté par la série mauritanienne [34], 15,8%, demeure superposable à ceux que rapportent beaucoup d'autres séries africaines. Pour Ould à Abidjan [33] et Kerleroux au Sénégal [16], les calcifications ont représenté respectivement 20% et 26%. Les goitres homogènes diffus se retrouvaient dans 5 cas (8,62%), tandis qu’au Togo, ils étaient au nombre de 4 cas (3,73%). En Mauritanie et au Cameroun, des taux légèrement supérieurs avaient été notés avec respectivement 23,2% et 29,16% [34,40]. Des nodules et kystes isolés ont représenté 3,44%, 1,72% respectivement. Notons la similarité des résultats du Togo où ils rapportent un taux de 1,87% et 0,93% pour les nodules, puis les kystes isolés respectivement Contrairement aux études ci-haut mentionnées, nous avons recensé un cas d’hypotrophie de la glande thyroïde, soit 1,72% ; ce qui n’a pas été présenté dans les travaux précédents. Ce taux était retrouvé chez un patient dont l’anomalie clinique suspectait une hypothyroïdie. 54 4.3.4 Les anomalies extra-thyroïdiennes retrouvées L’effet de masse sur les gros vaisseaux supra-aortiques était majoritairement retrouvé, notamment dans 7 cas soit 28%. AGODA-KOUSSEMA dans son étude au Togo [2], rapporte des taux plus élevés où les compressions vasculaires modérées (carotide + jugulaire) représentent 27,59%, tandis que les compressions vasculaires importantes (carotide + jugulaire) constituaient 13,79%. Les kystes du tractus thyréoglosse et les goitres plongeant représentaient chacun 20% des lésions associées. Au Togo, les kystes du tractus thyréoglosse étaient retrouvés avec un taux de 24,14%, notons une absence des goitres plongeant dans leur étude. En côte d’ivoire, Ouédé rapporte dans son étude 4 cas de goitres plongeant endothoraciques [31], tandis qu’en Algérie, Nabil avait mentionné un taux encore plus élevé, notamment de 52% de goitres plongeants décelés à l’échographie thyroïdienne [27]. Les adénomegalies cervicales étaient retrouvées dans 4 cas (16%). Des taux similaires se retrouvent au Togo avec 3 cas (10,34%). Des taux plus bas sont notés au Maroc (8%) tandis qu’en Mauritanie et au Burkina Faso, on note une fréquence identique mais légèrement plus basse, notamment 1 cas d’adénomegalie, dont la malignité fut confirmée à l’examen anatomo-pathologique. La déviation de la trachée était également enregistrée avec 16% soit 4 cas. En Mauritanie, Oud et al rapportent un taux nettement semblable au notre, de 15,78%, tandis que au Togo on note un taux légèrement inferieur de 6,9%. L’anatomie de la glande, sa topographie pourraient expliquer cette présence d’envahissement locorégionale au cours de l’hypertrophie thyroïdienne. Retenons également que d’autres anomalies de la région médio-cervicale peuvent simuler une origine thyroïdienne. C’est le cas du kyste thyréoglosse. Les adénopathies seraient réactionnelles au remaniement glandulaire. 55 4.3.5 Topographie des lésions thyroïdiennes sur la glande La glande toute entière était majoritairement touchée avec 38,59%. Puis le lobe thyroïdien droit avec 22,8%. L’atteinte du lobe gauche et de l’isthme ont constitué respectivement 19,29%, et 7,01%. Nous avions recensé quelques associations diverses qui ont représenté 12,28%. Nous rejoignons les résultats de AGODA-KOUSSEMA au Togo [2] qui rapporte que les lésions thyroïdiennes ont concerné dans 60,75% des cas toute la glande et dans 14,95% chacun des lobes droit et, ou gauche. KPEMISSI et al ont trouvé 33,33% de localisation au lobe droit, 25,01% au lobe gauche et 16,66% des lésions diffuses et bilatérales [18]. Les caractéristiques propres de chaque population, au sein de chaque région pourraient- elles expliquer cette nuance du point de type ou d’atteinte des régions anatomiques de la glande ? 4.3.6 Nombre de lésions nodulaires Dans la série togolaise, AGODA-KOUSSEMA rapporte que les nodules multiples (≥4 nodules) représentent le pic de sa série avec 63,33%, suivis par les nodules uniques (31,67%). Les nodules doubles (2 nodules) et triples (3 nodules) ont constitué 3,33% et 1,67% respectivement. Ces résultats sont proches des nôtres, où les nodules multiples et uniques représentent 62,5% et 25% respectivement. Les nodules doubles (2 nodules) et triples (3 nodules) constituent 10% et 2,5% respectivement. N’DAKENA et al rejoignent nos résultats, avec un taux de lésions multi-nodulaires de 60% et 17% pour les nodules isolés [26]. Contrairement aux autres études, nous remarquons que les nodules sont nettement plus fréquents sur le lobe thyroïdien droit avec au total 47,5% de lésions nodulaires, contre 45% au lobe gauche. En outre l’isthme est très rarement concerné par les lésions nodulaires (7,5%), tel que le rapportent la plupart des auteurs. 56 4.3.7 Sémiologie échographique des nodules visualisés Les nodules atypiques c'est-à-dire ceux dont les contours sont irréguliers, devenus plus hauts que larges, micro-calcifiés ou kystisés, etc., ont représenté 22,5%, tandis que les nodules simples, sans atypie notée, forment la majeure partie de notre échantillon. Nos résultats se joignent à ceux de la population togolaise [2] où AGODAKOUSSEMA mentionne un taux de 26,67% pour les formes atypiques et les nodules simples, ou sans atypies 73,33%. 4.3.8 Sémiologie échographique des lésions kystiques Les kystes simples forment la majeure partie de notre échantillon (82,75%) tandis que les kystes atypiques, c'est-à-dire les kystes dont le contenu se modifie, la paroi s’épaissie et présente des cloisons intra-kystiques ou des calcifications, les bourgeons (nodules) muraux, représentaient 17,25% dans notre série. Dans la population mauritanienne et togolaise, Ould et al, AGODA-KOUSSEMA rapportent respectivement une fréquence de 16 cas et 9 cas de lésions kystiques. Contrairement à notre étude, ils ne déterminent pas les formes simples et atypiques [34, 2]. Mentionnons que le lobe droit est touché plus fréquemment, (58,62%) avec 44,82% de lésions multi-kystiques contre le lobe gauche qui est atteint secondairement (37,93%) et présente majoritairement des lésions multikystiques (31,03%). L’isthme thyroïdien est comme pour les lésions nodulaires très faiblement concerné par les atteintes kystiques (3,44%) et le nombre de kystes n’excède pas 4. Nous avons ressorti les lésions kystiques simples et les lésions atypiques, afin d’éclairer le clinicien dans la prise en charge. Les lésions atypiques étant réputées suspectes. Nos objectifs étaient différents des auteurs précités, qui s’étaient limités à décrire les lésions observées. 57 4.3.9 Classification TIRADS Contrairement à certaines études [1, 46, 48, 40, 18] où la probabilité de malignité ou bénignité était stratifiée en plusieurs étapes individualisées : évaluation du risque selon l’échostructure, les limites, les calcifications, les adénomegalies, etc., nous avons utilisé la classification TIRADS (Annexe ii, iii). Créée en 2009, c’est un outil standardisé qui vise à harmoniser le langage et le mode de description utilisés en échographie de la thyroïde. Cela permet, d’une part, de simplifier le dialogue entre médecins et avec le patient, et d’autre part, grâce aux catégories TIRADS, de stratifier aisément le risque de malignité en vue de définir la conduite à tenir [45,51]. La catégorie TIRADS 2 : lésions bénignes, avec surveillance recommandée, sont majoritaires, avec 32,14%. Elle est secondée par la catégorie TIRADS 3: anomalies très probablement bénignes. (Une surveillance à court terme est conseillée 3-6mois et un prélèvement peut être discuté en fonction des antécédents du patient et de la taille des nodules (≥20mm)) ; ceci constituaient 15,47%. La catégorie TIRADS 4A : lésions faiblement suspectes, représente 10,71% tandis que la catégorie TIRADS 4B : lésions de suspicion intermédiaire ont constitué 2,38%. La catégorie TIRADS 5 : anomalies évoquant un carcinome de manière pratiquement certaine ; un prélèvement guidé par l’échographie est conseillé, n’a pas été enregistrée à l’échographie, et la cytoponction des nodules ou des anomalies échostructurales de la glande n’était pas réalisée par manque d’équipements adaptés. La catégorie TIRADS 6 : carcinome prouvé cytologiquement ou histologiquement ; examen à visée pré thérapeutique, n’a pas fait l’objet de notre étude. Rappelons que 27 patients, avaient un bilan échographique normal et sont classés dans la catégorie TIRADS 1, dont la surveillance échographique n’est pas indiquée. 58 Il s’avère donc indispensable de continuer ce travail par des prélèvements écho-guidés, des anomalies thyroïdiennes suspectes et probablement bénignes de part leur statut échographique, afin de cerner l’apport de cet outil diagnostic dans la prise en charge des lésions thyroïdiennes dans notre milieu. 59 CONCLUSION 60 L’échographie est un outil indispensable d’aide au diagnostic, utilisant les ultrasons et permettant de faire le bilan des anomalies morphologiques de la thyroïde ainsi que de l’environnement glandulaire. Notre étude intitulée apport diagnostique de l’échographie dans les pathologies thyroïdiennes à l’hôpital général de référence de panzi durant une période de 3 ans, allant du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015, avait comme objectifs de décrire le profil épidémiologique des patients, dégager les principales indications des bilans d’échographie thyroïdienne, lister les différentes lésions objectivées à l’échographie et les lésions associées, ressortir la topographie, morphologie, nombre, échostructure des différentes lésions. A l'issue de cette étude, nous pouvons retenir les éléments suivants : 1) L’échographie thyroïdienne représente 0,47% de l'ensemble des examens échographiques pratiqués au service d’imagerie médicale de l’H.G.R de Panzi en cette période. 2) Ces résultats ont été pathologiques dans 67,5% des cas. 3) L’âge moyen des patients était de 38,1 ans, avec les extrêmes de 8 et 70 ans. Les sujets jeunes étaient en tête de notre série pour la tranche d’âge de 30-40 ans. 4) Les anomalies thyroïdiennes concernaient plus le sujet de sexe féminin (79%). 5) La plupart des patients venaient du service d’O.R.L (61,4%) et beaucoup plus pour suspicion de l’hypertrophie de la glande. 6) Les anomalies étaient plus en rapport avec une glande hétérogènes et c’est plus les goitres hétérogènes mixtes qui étaient retrouvés dans 36,84 %, avec effets de masse (28%) ou plongeant (20%) ; une atteinte diffuse (bilatérale) prédomine (38,59%). 7) Le lobe droit avait noté plus une atteinte nodulaire (47,5%), multiple (62,5%) et plutôt simple (77,5%). Il en est de même pour les lésions kystiques. 8) Les lésions d’allure bénigne classées TIRADS II étaient les plus répertoriées (39,28%) ; signalons que le résultat était normal chez 32,1% des patients. L'échographie est d'un grand intérêt dans l'appréciation des anomalies morphologiques de la glande thyroïde. Elle confirme l'existence ou non des lésions orientant vers le diagnostic. Cependant elle peut rester insuffisante pour apprécier l'état de dysfonctionnement de la glande thyroïde. La proportion élevée des lésions thyroïdiennes traduit la nécessité de mettre en place un programmes de prise en charge optimale allant jusqu’à la cytoponction échoguidée des lésions. Eu égard de ce qui précède, il s’avère nécessaire de formuler quelques recommandations. 61 RECOMMANDATIONS 62 Au terme de notre travail, nous formulons les recommandations suivantes Aux autorités politiques nationales et sanitaires : Renforcer l’équipement des structures sanitaires sur le territoire national avec des échographes performants. Former davantage des spécialistes en imagerie médicale. Favoriser l’accès de la population aux soins médicaux, par une amélioration du coût des soins. A l’hôpital de Panzi et à la faculté de médecine de l’UEA Améliorer la maitrise, et le maniement de l’outil échographique par les apprenants. Organiser des séances de remise à niveau pour les praticiens, en présentant les différentes avancées diagnostiques et thérapeutiques du domaine échographique. Aux praticiens : Adopter les avancées échographiques, telles que les récentes classifications diagnostiques, ou thérapeutiques de nombreuses pathologies. A la population Consulter une structure sanitaire dès la découverte d’une anomalie thyroïdienne. Accepter les bilans d’investigation des différentes pathologies thyroïdiennes. 63 BIBLIOGRAPHIE 64 1- Abdeljalil H, Corrélation clinique, échographique, cytologique et histologique dans le diagnostic des nodules thyroïdiens, thèse de médecine, Université CadiAyyad, Marrakech, 2013. 2- AGODA-KOUSSEMA L, ADJENOU K, AMANA B, et al, Aspects échographiques des anomalies de la glande thyroïde, à propos de 134 cas, Médecine d’Afrique noire, 2008, 55 (11): 573-578. 3- ANDEM, La prise en charge diagnostique du nodule thyroïdien, Annales Endocrinologie, 1996, 57: 526-535. 4- Bergmann P, Cannie M, Que nous apportent les différents examens biologiques et l’imagerie en pathologie thyroïdienne?, Rev Med Brux, 2012, 33 : 246 -53. 5- Cannoni M, Demard F, Les nodules thyroïdiens : du diagnostic à la chirurgie, Société française d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale, Paris, 1995, 302p. 6- Centre national des concours d’internat, Les hypertrophies thyroïdiennes, (en ligne), www.cnci.univ-paris5.fr (consulté le 29/11/15). 7- Dieng M, Diop B, Dia A, Le goitre nodulaire : une série de 188 observations, REVUE AFRICAINE DE CHIRURGIE, 2005, 8 (2) : 33-38. 8- Duron F, Endocrinologie-Examen National Classant, Université Pierre et Marie Curie ; 2006-2007 ; 331p 65 9- Duron F, Les Nodules thyroïdiens : les cancers, (2006). (en ligne) http://www.chups.jussieu.fr/polys/endocrino/poly/POLY.Chp.3.html, (consulté le 22/12/16). 10- Elaine N, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE HUMAINES, 4e edition, DeBoeck Université, 1999, 1204p. 11- Gallois M, L’hypothyroïdie: quand la thyroïde se dérègle?, thèse de pharmacie, Lille 2, 2008. 12- Gally F, Généralités sur l’échographie, (en ligne), www.info- radiologie.ch/echographie.php, (consulté le 04/12/2015). 13- Hazard J, Perlemuter L, Endocrinologie, 4ème édition, Masson, 2000, 484p. 14- Hegedus L, Thyroid ultrasound, Endocrinol Metab Clin North Am, 2001, 30, 2:3 39-60. 15- Hermans J, Chuysen V, Y a t-il intérêt à faire une échographie lors d'un bilan thyroïdien? Rev Fr Endoc Clin Nutr Metab, 1982, 547-52. 16- Kerleroux J, Kerleroux S, Diop J, et al, Contribution de l'Echographie à l'évaluation de la pathologie thyroïdienne au Sénégal, Afr Med 1980, 284-87. 17- Kouakou K, Bilan de 10 ans de chirurgie thyroïdienne: à propos de 265 cas. Thèse de médecine, université d'Abidjan, 1989 ; 134p. 66 18- Kpemissi E, Amana B, Dossa K, Les nodules thyroïdiens : aspects epidemiologiques, cliniques et thérapeutiques à propos de 84 cas colligés au service d’ORL du CHU Tokoin de Lomé de 1988 à 2000, J Rech Sci Univ Lomé, 2003, 7, 1 : 215-220. 19- Krull I, Brändle M, Hyperthyroïdie: diagnostic et traitement ; Forum Med Suisse, 2013, 13 (47) : 954–960. 20- Larsen, William J, Embryologie humaine, De Boeck, Bruxelles, 1996, PP 334336. 21- Anonyme, L'échographie: principes et déroulement, (en ligne) m.gralon.net/articles/materiel-et-consommables/materiel-medical/lechographie-principe-et-deroulement-2050.html, (consulté le 04/12/2015). 22- Leclère J, La thyroïde: des concepts à la pratique clinique, 2ème édition, Elsevier, 2001, 617p. 23- Léger A, Les Pathologies thyroïdiennes: diagnostic et traitement, 4ème édition, Flammarion, Paris, 2001, 225p. 24- Marieb E, Anatomie et physiologie humaine, 4e édition, Edition du renouveau pédagogique Inc., Département De Boeck Université, Paris, Bruxelles, 1999, pp 604-608. 25- Moreau J, Poncin J, Ultrasonographie des glandes thyroïde et parathyroïde, JFR, 1982. 67 26- N’Dakena K, Adjenou K, Tetekpor K, et al, Echographie des nodules thyroïdiens. J Afr d’Imag Méd, Vol 1, n°1, 2002, 1 :15-20. 27- Nabil S, Derbali R, Anisse T, Le goitre plongeant à Tlemcen dans l’ouest algérien: aspect clinique et thérapeutique de 1996-2014, Pan African Medical Journal, 2015. 28- Normand B, Prise en charge actuelle de l’hyperthyroïdie en France, thèse de pharmacie, Lille 2, 2009. 29- Nouedoui C, Moukourie E, Juilo A, et al, Les hyperthyroïdies à Yaoundé – Cameroun. Quelques aspects épidémiologiques, étiologiques et thérapeutiques: bilan de notre expérience, Médecine d’Afrique Noire, 1999, 46 (4). 30- Ntyonga-Pono M, La pathologie thyroïdienne du gabonais en milieu hospitalier à Libreville: étude de 137 cas, (en ligne) http://www.paster.frlrecherche/socpatexlpdf/1998n3/Ntyonga.pdf, (Consulté le 24/04/2016). 31- Ouédé R, Le traitement chirurgical de 4 cas de goitre plongeant endothoracique, Journal Africain du Thorax et des Vaisseaux, 2010, 0 : 0. 32- Ouédraogo S, Aspects échographiques de la pathologie thyroïdienne au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo, thèse de médecine, Université de Ouagadougou, 2005, 97p. 68 33- Ould B, Apport de l'échographie dans le diagnostic de la pathologie thyroïdienne en Côte d'Ivoire: à propos de 80 cas, Thèse de médecine, université d'Abidjan, 1990, 94p. 34- Ould B, N'Gbesso R, Kéita K, et al, Apport de l'échographie dans le diagnostic de la pathologie thyroïdienne en Mauritanie: à propos de 171 cas. Cahiers Santé, 1999, 9 :3, 179- 182. 35- Quevauvilliers J, Dictionnaire médical, 5ème édition, Elsevier Masson, Paris, 2007. 36- Russ G, SCORE TI-RADS. Nouvelle version simplifiée avec ou sans élastographie, Société Française de Radiologie, Paris, 2013. 37- Russa G, Bigorgneb C, Royerb B, et al, Le système TIRADS en échographie thyroïdienne, Elsevier masson, Journal de radiologie, 2011, 92, 701-713. 38- Schaffler A, Menche N, Anatomie, physiologie, biologie, 2e édition, Maloine, Paris, 2004, pp 229-231. 39- Schelienger J, Thyroïde du sujet âgé, J Med Strasbourg, 1985, 16 : 383-85. 40- Tagni-zukam, Yomi J, Monkam, et al, Aspects échographiques de la pathologie hypertrophique du corps thyroïde à l’hôpital militaire de Yaoundé, Médecine d'Afrique Noire, 1996, 43 : 3. 41- Thyroid foundation of canada, Les maladies thyroïdiennes, les faits, (en ligne) http://www.thyroid.ca/fr/known_the_facts.php (consulté le 15/11/2015). 69 42- Tramalloni J, Monpeyssen H, Échographie de la thyroïde, Imagerie médicale formation, Elsevier, 2013 : 185-99. 43- Tramalloni J, Wémeau J, Consensus français sur la prise en charge du nodule thyroïdien: ce que le radiologue doit connaître, EMC - Radiologie et imagerie médicale - cardiovasculaire - thoracique – cervicale, 2012, 0(0): 1-18. 44- Université Médicale Virtuelle Francophone, Imagerie thyroïdienne, 2010-2011. 45- Utzmann O, Collet F, Actualités sur l’échographie et la cytoponction thyroïdienne, La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale, 2009, 317 :14-21. 46- Welker M, Orlov D, Thyroid nodules, Am Fam Physician, 2003, 67, 3: 559-66. 47- Wemeau J, Docao C, thyroid nodules, cancer and pregnancy; Ann Endocrionl, paris, 2002, 63, 5:438-42. 48- Wémeau J, Les maladies de la thyroïde, Elsevier Masson, Paris, 2010, 186p. 49- Willem P, Les pathologies de la thyroïdes, les comprendre, les traiter, Editions du Dauphin, 2010, 172 p. 50- Yassine F, Apport de l’examen extemporané dans la chirurgie de la thyroïde étude transversale à propos de 78 cas et revue de la littérature, thèse de médecine, Université Sidi Mohammed Ben Abdellah, 2015. 51- Young J, Kyung H, Jung H, et al, Thyroid Imaging Reporting and Data System for US Features of Nodules. A Step in Establishing Better Stratification of Cancer Risk, Radiology, 2011, 260: 3. 70 ANNEXES A Annexe n° I ICONOGRAPHIE Patient de 33 ans, ayant consulté pour une masse médio-cervicale antérieure. Echographie : Hypertrophie thyroïdienne hétérogène en rapport avec un Volumineux goitre hétérogène nodulo-kystique B Annexe n° I (suite) ICONOGRAPHIE N° 2 Patiente de 43ans, présentant une masse latéro-cervicale inférieure gauche. Echographie : mise en évidence d‘une formation tissulaire globalement hyperéchogène avec deux formations anéchogènes de taille et morphologie variable, cerclées, en faveur d’un goitre unilatéral kystisé. C Annexe n° I (suite) ICONOGRAPHIE N° 3 Il s’agit d’une patiente de 28ans, présentant des signes de thyréotoxicose. Echographie : mise en évidence de multiples formations thyroïdiennes nodulaires, tissulaires, disséminés, de taille variable, de 15 mm pour le plus volumineux. Cet aspect évoque des nodules toxiques dans ce contexte. D Annexe n° I (suite) ICONOGRAPHIE N° 4 Patiente de 49 ans, adressée pour une échographie thyroïdienne pour une tuméfaction latéro-cervicale droite, nodulaire, rénitente, non sensible. Echographie : mise en évidence d’une formation medio-isthmique, anéchogène, circonscrite de 25 mm de grand axe horizontal. Notons cependant la présence d‘un nodule mural tissulaire latérale gauche bourgeonnant ; cet aspect évoque un nodule atypique, suspect, classé TIRADS IV. E Annexe n° II: Schéma d’analyse échographique d’un nodule thyroïdien selon le système TIRADS [37] F Annexe N° III : Différentes catégories d’évaluation TIRADS [36]. - TIRADS 0 : évaluation en attente : documents antérieurs non disponibles, renseignements incomplets. - TIRADS 1 : examen normal. Absence de surveillance échographique utile. - TIRADS 2 : lésions bénignes. Une surveillance peut être effectuée. - TIRADS 3 : anomalies très probablement bénignes. Une surveillance est conseillée. Un prélèvement peut être discuté en fonction des antécédents du patient et de la taille des nodules (≥20mm). - TIRADS 4A, B et C : lésions suspectes, de probabilité croissante de carcinome en fonction du grade (4A : faiblement suspect, 4B : suspicion intermédiaire, 4C: très suspect). Un prélèvement guidé par l’échographie est conseillé. - TIRADS 5 : anomalie évoquant un carcinome de manière pratiquement certaine. Un prélèvement guidé par l’échographie est conseillé. - TIRADS 6 : carcinome prouvé cytologiquement ou histologiquement. Examen à visée pré-thérapeutique. G Annexe n° IV ATTESTATION DE RECHERCHE H Annexe n° V: PROTOCOLE DE RECHERCHE IDONNEES ADMINISTRATIVES 1- Numéro de fiche d’enquête : 2- Année de consultation : 3- Numéro de dossier : IIDONNEES EPIDEMIOLOGIQUES 4- Age : 5- Sexe : IIIDONNEES CLINIQUES 6- Indications du bilan échographique : 7- Profil du médecin prescripteur : IVDONNEES ECHOGRAPHIQUES 8- Présentation globale, holistique du résultat de l’examen échographique : a- Examen normal b- Examen anormal 9- Homogénéité de la glande thyroïde/ échostructure de la glande : a- Hétérogène b- homogène 10- Présentation spécifique des différentes lésions objectivées: 11- Présentation des différentes lésions associées / extra-thyroïdiennes : 12- Topographie des lésions : 13- Morphologie des lésions : contours, limites avec le parenchyme voisin a- Contours réguliers b- contours irréguliers I 14- Nombre des lésions : a- 1 b- 2 c- 3 d- >=4 15- Echostructure des différentes lésions a- Hypoéchogène b- isoéchogène c- hyperéchogène d- Autres 16- Echographie mode Doppler : 17- Conclusion échographique : 18- Conclusion clinique : 19- Concordance entre la conclusion clinique et échographique : a. Bonne b. mauvaise VELEMENTS DE CLASSIFICATION TIRADS 20- Nature du nodule : a. kystique b. non kystique 21- Dimensions du nodule : a. plus épais que large b. plus large qu’épais 22- Contours du nodule : a. réguliers b. irréguliers 23- Présence de calcifications : a. micro-calcifications b. macro-calcifications 24- Echogénicité : a. Hypoéchogène c. anéchogène b. isoéchogène d. hyperéchogène 23- Présence d’adénopathies : a. oui b. non 24- Score total : J TABLE DES MATIERES DEDICACES............................................................................................................................................... II REMERCIEMENTS .................................................................................................................................... V LISTE DES SYMBOLES ET ABREVIATIONS ................................................................................................ IX LISTE DES FIGURES.................................................................................................................................. XI LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................................ XIII RESUME ................................................................................................................................................. XV ABSTRACT ............................................................................................................................................ XVII INTRODUCTION ............................................................................................................................... 1 CHAPITRE 1: ...................................................................................................................................... 5 GENERALITES .................................................................................................................................. 5 1. RAPPELS EMBRYOLOGIQUES, ANATOMIQUES, ET PHYSIOLOGIQUES SUR LA GLANDE THYROIDE ............................................................................................................................................ 6 1.1. Rappel Embryologique : [20] ............................................................................................... 6 1.2. Rappel anatomique : [24,38] .............................................................................................. 6 1.2.1. Situation : ........................................................................................................................ 6 1.2.2. Morphologie : ................................................................................................................. 7 1.2.3. Aspect et dimensions :.................................................................................................... 7 1.2.4. Rapports anatomiques : ................................................................................................. 8 1.2.5. Vascularisation :............................................................................................................ 10 1.3. Histologie. [28] .................................................................................................................. 12 1.3.1. Les cellules folliculaires. ...................................................................................................... 12 1.3.2. Les cellules C ou parafolliculaires. ....................................................................................... 13 1.3.3. La colloïde. ........................................................................................................................... 13 1.4 2 Rappel physiologique : [11][13][22]................................................................................. 13 1.4.1 Synthèse des hormones thyroïdiennes : ...................................................................... 13 1.4.2 Transport ....................................................................................................................... 15 1.4.3 Régulation : ................................................................................................................... 15 1.4.4 Action des hormones thyroïdiennes : .......................................................................... 15 GENERALITES SUR LES PATHOLOGIES THYROIDIENNES .......................................................... 16 2.1 2.1.1 Les goitres simples et nodulaires. [48] [23] ..................................................................... 17 Définition. ..................................................................................................................... 17 K 2.1.1.1 Complications ............................................................................................................... 18 2.1.1.2 Traitement. ................................................................................................................... 18 2.1.2 LES NODULES THYROIDIENS [23] [48] .......................................................................... 20 2.1.2.1 Définition. ..................................................................................................................... 20 2.1.2.2 Evaluations des nodules. .............................................................................................. 20 2.1.2.3 Traitement. ................................................................................................................... 21 2.1.3 LES CANCERS DE LA THYROÏDE. [23] [48] ..................................................................... 22 2.1.3.1 Définition. ..................................................................................................................... 22 2.1.3.2 Les différents types de cancers et les facteurs de pronostic....................................... 22 2.1.3.3 Traitements. .................................................................................................................. 23 3. L’ECHOGRAPHIE ........................................................................................................................ 24 3.1. Définition [12] ................................................................................................................... 24 3.2 Historique [12] .................................................................................................................. 24 3.3 Principes [21] .................................................................................................................... 25 3.4 RESULTATS D’UN EXAMEN ECHOGRAPHIQUE ................................................................. 26 3.4.1 Les images échographiques : ........................................................................................ 26 3.4.2 Le compte-rendu de l’examen [3, 8] ............................................................................ 27 3.5 AVANTAGES ET INCONVENNIENTS .................................................................................. 27 3.6 PARTICULARITE DE L’ECHOGRAPHIE THYROIDIENNE ...................................................... 27 3.6.1 Technique de réalisation [8] ......................................................................................... 27 3.6.2 Résultats d’échographie thyroïdienne normale [44] .................................................. 28 Chapitre II : MATERIEL ET METHODES ......................................................................... 29 2.1. CADRE D’ETUDE .......................................................................................................................... 30 2.2. MATERIEL: .................................................................................................................................. 30 2.3. METHODOLOGIE......................................................................................................................... 31 Chapitre III : RESULTATS ................................................................................................. 35 3.1. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES ............................................................................................ 36 3.1.1. Fréquence des échographies cervicales en vue d’une exploration de la thyroïde......... 36 3.1.2. Age des patients ............................................................................................................... 37 3.1.3. 3.2. 3.2.1. Sexe ............................................................................................................................... 37 DONNEES CLINIQUES ........................................................................................................ 38 Profil du médecin prescripteur..................................................................................... 38 3.2.2 Les indications de l’échographie thyroïdienne..................................................................... 38 3.3. DONNEES ECHOGRAPHIQUES .......................................................................................... 39 L 3.3.1 Résultat global de l’échographie thyroïdienne .................................................................... 39 3.3.2. Echographie et sémiologie des lésions observées. ...................................................... 40 3.3.3. Les différentes anomalies objectivées à l’échographie .............................................. 41 3.3.4. Les anomalies extra-thyroïdiennes retrouvées ........................................................... 42 3.3.5. Présentation des lésions thyroïdiennes selon leur topographie sur la glande .......... 42 3.3.6. Echographie et lésions nodulaires............................................................................... 43 3.3.7 Sémiologie échographique des nodules visualisés. ..................................................... 44 3.3.8 Echographie et lésions kystiques ................................................................................ 44 3.3.9 Echographie et classification TIRADS des anomalies de la glande thyroïde ........................ 45 CHAPITRE IV: ................................................................................................................................. 47 DISCUSSION .................................................................................................................................... 47 4.1 Données épidémiologiques : ................................................................................................ 48 4.1.1 Fréquence :.................................................................................................................... 48 4.1.2 Age................................................................................................................................. 48 4.1.3 Sexe ............................................................................................................................... 49 4.2 Données cliniques ................................................................................................................. 50 4.2.1 Profil du médecin prescripteur..................................................................................... 50 4.2.2 Indications du bilan échographique ............................................................................. 51 4.3 . Données échographiques ................................................................................................... 52 4.3.1 Résultat global des échographies thyroïdiennes ......................................................... 52 4.3.2 Echographie et sémiologie des lésions observées ....................................................... 53 4.3.3 Anomalies (diagnostics) échographiques .................................................................... 53 4.3.4 Les anomalies extra-thyroïdiennes retrouvées ........................................................... 55 4.3.5 Topographie des lésions thyroïdiennes sur la glande ................................................. 56 4.3.6 Nombre de lésions nodulaires...................................................................................... 56 4.3.7 Sémiologie échographique des nodules visualisés ...................................................... 57 4.3.8 Sémiologie échographique des lésions kystiques........................................................ 57 4.3.9 Classification TIRADS .................................................................................................... 58 CONCLUSION .................................................................................................................................. 60 RECOMMANDATIONS ................................................................................................................. 62 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................ 64 ANNEXES............................................................................................................................................ A M