Thème 1 : Croissance, crises et environnement Chapitre 1) Sources de la croissance et conditions de vie CE QUE DIT LE PROGRAMME NOTIONS : PIB, IDH, investissement, progrès technique, croissance endogène, productivité globale des facteurs, facteur travail, facteur capital. Acquis de première : facteurs de production, production marchande et non marchande, valeur ajoutée, productivité, institutions, droits de propriété, externalités. INDICATIONS COMPLEMENTAIRES En s’appuyant sur le programme de première, on s’interrogera sur l’intérêt et les limites du PIB comme mesure de l’activité économique. On montrera que le PIB ne reflète pas l’évolution du niveau de vie des populations et qu’il convient de se référer à d’autres indicateurs L’étude de séries longues permettra de procéder à des comparaisons internationales. À partir d’une présentation simple de la fonction de production, on exposera la manière dont la théorie économique analyse le processus de croissance. On fera le lien entre la productivité globale des facteurs et le progrès technique et on introduira la notion de croissance endogène en montrant que l’accumulation du capital, sous ses différentes formes (physique, technologique et immatériel, humain et public) participe à l’entretien de la croissance. On soulignera que la croissance économique, loin d’être harmonieuse et continue, est le plus souvent la résultante d’un processus de destruction créatrice (sera traité dans un prochain chapitre). En liaison avec l’innovation, on mettra l’accent sur le rôle des institutions et des droits de propriété. DEFINITIONS DES NOTIONS A CONNAITRE POUR CE CHAPITRE NPT (notions programme de terminale). NPP (notions programme de première). NC (notions complémentaires à connaître). Capital humain (NC): ensemble de l’expérience et des compétences accumulées qui ont pour effet de rendre les travailleurs plus productifs. On y inclut parfois la santé d’une population. Capital public (NC) : infrastructures financées par la puissance publique comme les transports, les ports, les écoles, les hôpitaux Capital physique (NC) : ensemble des biens de production durables. Capital technologique (NC) : ensemble des connaissances et technologies relatives à la production. Croissance économique (NPT) : augmentation de la production d’un territoire sur longue période. Le taux de croissance économique mesure le rythme de la croissance économique. Il se mesure par le taux de variation du PIB en volume. Croissance endogène (NPT) : théorie selon laquelle la croissance est auto-entretenue et trouve son origine dans l’activité économique et le comportement des agents économiques (accumulation du capital sous ses différentes formes). Croissance extensive (NC) : augmentation du PIB qui trouve son origine dans l’accroissement des facteurs de production utilisés. Croissance intensive (NC) : augmentation du PIB qui résulte de l'amélioration de l'efficacité de la combinaison productive c'est-àdire des gains de productivité sans qu'il y ait une augmentation des quantités de facteurs de production utilisées. Droits de propriété (NPP): droits dont dispose le propriétaire d’un bien, d’un facteur de production ou d’un actif financier, etc. Externalités (NPP) : effet produit par un agent économique lorsqu’il procure à autrui, par son activité une utilité ou un avantage gratuits, ou une désutilité, un dommage sans compensation monétaire. Facteurs de production (NPP) : quantités de ressources mises en œuvre dans un processus productif ; en général les économistes en retiennent deux : le travail et le capital. Facteur travail (NPT) : Facteur de production constitué des ressources en main-d’œuvre mobilisés par les unités de production pour transformer les consommations intermédiaires en biens ou services. Facteur capital (NPT): Facteur de production constitué des éléments matériels mobilisés par les unités de production pour transformer les consommations intermédiaires en biens ou services. Fonction de production (NPP) : fonction qui fait dépendre la production des quantités de facteurs mises en œuvre pour obtenir cette production. IDH (NPT) Voir power point sur l’IDH) L'indicateur de développement humain mesure le niveau moyen auquel se trouve un pays donné selon trois critères essentiels du développement humain : longévité, instruction et niveau de vie. La composante « éducation » de l’IDH est mesurée en termes d’années de scolarisation des adultes âgés de 25 ans et en termes d’années de scolarisation escomptées pour les enfants d’âge scolaire. Institutions (NPP) : Règles ou contraintes sur le comportement individuel qui peuvent être soit formelles (constitutions politiques, règles électorales, contraintes formelles sur le pouvoir exécutif…) soit informelles (culture, normes sociales….). Intensité capitalistique (NC) = stock de capital fixe par travailleur Investissement (au sens large) (NPT) Achat d’un bien (investissement matériel) ou d’un service (investissement immatériel) qui sera utilisé dans plusieurs cycles productifs. Investissement au sens strict (sens de l’Insee) (NPT) La formation brute de capital fixe (FBCF) est constituée par les acquisitions moins cessions d'actifs fixes réalisées par les producteurs résidents. Les actifs fixes sont les actifs corporels (machines, bâtiments, etc.) ou incorporels (logiciels) issus de processus de production et utilisés de façon répétée ou continue dans d'autres processus de production pendant au moins un an. Niveau de vie (NC) : quantité et qualité des biens et de services dont dispose en moyenne une population. PGF (NPT) : résultat du rapport entre une production et le volume des facteurs de production utilisés pour l’obtenir. PIB (NPT) : Le Produit intérieur brut (PIB) mesure l’ensemble des richesses produites en un an dans un espace géographique donné. Il se mesure en faisant la somme des valeurs ajoutées brutes nouvellement créées par les unités productrices résidentes + TVA + Droits et Taxes sur les importations – subventions sur les produits. Les unités productrices résidentes sont principalement les entreprises et les administrations. Le PIB intègre la production marchande, évaluée aux prix de marché, et la production non marchande des administrations, mesurée par les coûts de production à défaut de prix de marché des services non marchands. Production marchande (NPP) : production de biens ou de services destinés à être vendus sur un marché. Production non marchande (NPP) : production gratuite ou quasi-gratuite réalisée essentiellement par les administrations publiques et par les ISBLSM. Productivité (NPP) : rapport entre une production et les moyens mis en œuvre pour l’obtenir. C’est une mesure de l’efficacité du processus de production. Progrès technique (NPT) : accroissement de la connaissance que les hommes ont des lois de la nature appliquées à la production. Ensemble des innovations qui entraînent une transformation ou un bouleversement des moyens et méthodes de production, de l’organisation du travail, des produits et des marchés, des structures de l’économie. Recherche-développement (NC) : ensemble du processus qui, de la recherche fondamentale à la recherche appliquée et au développement industriel, permet la découverte, l’invention et ses applications économiques. Rendements factoriels décroissants (NC) : propriété telle que l’avantage retiré de l’utilisation d’une unité supplémentaire de facteur de production (capital ou travail), l’autre étant fixe, diminue à mesure que la quantité de facteurs de production augmente. Valeur ajoutée (NPP) : mesure de la richesse créée par une unité productrice. Pour une entreprise, elle se mesure en retirant du chiffre d’affaires la valeur des consommations intermédiaires. Pour une administration, on retire des coûts de production la valeur des consommations intermédiaires. Sujets de bac possibles : Dissertation (Dossier de 4 documents factuels) - En quoi le PIB est-il un indicateur pertinent pour rendre compte de l’état économique d’un pays ? - Analysez l’intérêt du PIB par habitant comme indicateur des performances économiques et sociales. - Comment peut-on expliquer le différentiel de croissance récent entre la France et les Etats-Unis ? - Comment expliquer l’importance de l’innovation dans la croissance économique ? - Comment le progrès technique affecte-t-il la croissance économique ? - Quels liens peut-on établir entre croissance économique et progrès technique ? - Montrez que les gains de productivité sont une source essentielle de croissance économique. - Dans quelle mesure le progrès technique est-il la source essentielle de la croissance économique ? - Quels rôles les institutions jouent-elles dans la croissance économique ? Epreuve composée Partie 1 (Questions de cours sans document) - Comment mesure-t-on le PIB ? - En quoi le PIB se distingue-t-il du revenu national brut ? - Que mesure le PIB ? - Que ne mesure pas ou mal le PIB ? - Pourquoi la hausse du PIB d’un pays n’entraîne-t-elle pas toujours une hausse des niveaux de vie de ses habitants ? - Expliquer l’intérêt et les limites du PIB pour mesurer l’activité économique. - Comment mesurer l’évolution du niveau de vie des populations ? - Quelles sont les limites du PIB en tant qu’indicateur de création de richesse ? - Comment le PIB évalue-t-il la production non-marchande ? - Qu’est-ce que la croissance économique ? - En quoi l’IDH constitue-t-il une amélioration par rapport au PIB par habitant ? - Comment la théorie économique analyse-t-elle la croissance à partir de la fonction de production ? - Montrez en quoi la croissance est un phénomène cumulatif. - Qu’est-ce que la théorie de la croissance endogène ? - Qu’est-ce qui détermine l’évolution de la productivité globale des facteurs de production ? - Comment l’innovation favorise la croissance économique ? - Qu’est-ce que la productivité globale des facteurs ? - Quel est le lien entre la PGF et le progrès technique ? - Qu’est-ce que la capital humain ? - Quels sont les capitaux dont l’accumulation participe à l’entretien de la croissance économique ? - Comment l’accumulation du capital participe-t-elle de l’entretien de la croissance économique ? - Présentez les institutions importantes pour la croissance économique. - Quel rôle joue les institutions dans la croissance économique ? - Quel rôle joue les droits de propriété dans la croissance économique ? Epreuve composée Partie 2 (Après avoir présenté le document, vous…) - Analyser les sources de la productivité et leur évolution. (tableau stat résidu/PGF) - Le progrès technique est-il important pour la croissance économique ? (tab stat résidu/PGF) - Caractérisez l’évolution du PIB. (graph taux croissance PIB en volume France 1990-2010) - Expliquez les écarts de croissance entre la France et les Etats-Unis. (tab stat TCAM en volume PIB, emploi, productivité par tête France / Etats-Unis) Epreuve composée Partie 3 (A partir du dossier documentaire de vos connaissances…) - Montrez en quoi la hausse de la productivité globale des facteurs est essentielle à la croissance économique. - Comment les TIC peuvent-elles contribuer à soutenir la croissance économique ? - En quoi l’action des administrations publiques est-elle essentielle pour la croissance économique ? - Comment les politiques publiques en matière de R&D peuvent-elles stimuler la croissance économique ? – Montrez comment les facteurs de production peuvent contribuer à la croissance économique. - Expliquez pourquoi le PIB est un indicateur qui comporte des limites pour mesurer la création de richesses d’un pays. 2.2. Le rôle de la quantité de facteurs de production (croissance extensive) Chapitre 1) Sources de la croissance et conditions de vie 1. Croissance et bien-être 2.2.1. La hausse de la quantité de travail ne peut expliquer la croissance à long terme 1.1. Le PIB : un outil pour mesurer la croissance économique 1.1.1. La croissance du PIB contribue à l’amélioration du bien-être matériel Un processus de croissance récent et inégal selon les régions du monde Voir diapos 7 à 10 Document polycopié n°3 Voir diapos 11 et 12 Document polycopié n°4 Un indicateur imprécis du niveau de vie Voir diapo 13 Document 4 p.21 Document polycopié n°5 RNB/habitant et inégalités Document polycopié n°6 Document polycopié n°7 1.2.2. Un indicateur qui ne dit rien du bien-être apporté par les différentes productions Document polycopié n°8 Un PIB indifférent à la nature des activités productrices Document polycopié n°9 Le problème du capital naturel Exercice de synthèse n°1 Voir diapos 14 et 15 Voir diapo 16 1.3. L’IDH, un indicateur alternatif au PIB pour mesurer le développement humain Document polycopié n°10 L’IDH, une réponse aux insuffisances du PIB Document polycopié n°11 Croissance économique et développement humain : un lien moins évident qu’il n’y parait Voir power point IDH 2. Les sources de la croissance Document polycopié n°12 2.1. La fonction de production Document polycopié n°13 Document polycopié n°14 La fonction de production Voir diapos 19 et 20. Document polycopié n°15 FBCF ou FNCF ? Document polycopié n°16 Le progrès technique pour vaincre la fatalité des rendements décroissants Voir diapos 21 à 26. Document polycopié n°17 Document polycopié n°18 La hausse de la quantité de facteurs n’explique pas tout 2.3. Le rôle de l’amélioration de la productivité globale des facteurs (croissance intensive) 2.3.1. La PGF et sa mesure 1.2. Les limites du PIB en tant que mesure du niveau de bienêtre d’une population 1.2.1. Voir diapo 17 Voir diapo 18 Document 2 p.22 2.2.2. L’impact de l’accumulation de capital fixe Voir TD PIB valeur/volume et diapo 4. Document polycopié n°1 Document 2 p.18 Bordas Voir diapos 5 et 6 Document polycopié n°2 Les effets positifs de la croissance économique 1.1.3. Voir diapos 2 et 3. 1.1.2. Le PIB permet d’évaluer la richesse produite dans une économie Document polycopié n°19 Voir diapos 27 à 30 Document polycopié n°20 La mesure contributions à la croissance du PIB Document 4 p.23 des différentes 2.3.2. Le PT, source essentielle de l’augmentation de la PGF et de la croissance Voir diapos 31 à 36 Document polycopié n°21 Le progrès technique, une explication du résidu Voir diapo 37 Document 4 p.25 Frontière technologique et nécessité de l’innovation Document 3 p.25 2.3.2. La croissance est endogène et résulte de l’accumulation de différentes formes de capitaux Document polycopié n°22 Les théories de la croissance endogène Voir diapo 38 2.3.2.1. Le rôle de l’accumulation de capital physique Document polycopié n°23 L’investissement incorpore du progrès technique 2.3.2.2. Le rôle de l’accumulation de capital technologique Document polycopié n°24 La nature particulière du progrès technologique Document 3 p.26 Document 4 p.26 2.3.2.3. Le rôle de l’accumulation de capital humain Document 2 p.26 2.3.2.4. Le rôle de l’accumulation de capital public Document polycopié n°25 Document polycopié n°26 Exercice de synthèse n°2 Exercice de synthèse n°3 Exercice de synthèse n°4 Le capital public Le rôle de l’Etat dans l’innovation 2.4. Le rôle des institutions dans la croissance Document polycopié n°27 Environnement légal et droits de propriété Document polycopié n°28 Document 3 p.33 Document polycopié n°29 Document polycopié n°30 Dossier documentaire Document polycopié n°1 Document polycopié n°2 Les effets positifs de la croissance économique La population chinoise dans son ensemble a très largement bénéficié de ce décollage puisqu’en 25 ans, le revenu par habitant a été multiplié par cinq ! Il était, d’après la Banque mondiale, de 190 dollars l’an en 1978, il est de 1 000 dollars environ en 2004. Cela a permis à 400 millions de Chinois de sortir de l’extrême pauvreté – moins d’un dollar par jour. Réservés à l’élite pendant un temps, le réfrigérateur, le vélo et le téléphone sont devenus des biens de consommation courante pour des centaines de millions de personnes. Globalement, les Chinois ont aussi accru, au cours de ce quart de siècle, d’un tiers au moins leur consommation moyenne de calories – ce qui n’est pas sans expliquer l’allongement de leur espérance de vie. Elle était de 61,7 ans en 1970, elle est de 71 ans aujourd’hui. Dix ans de gagnés en une trentaine d’années. La baisse de la mortalité infantile, de 41 pour mille en 1978 à 30 pour mille en 2000 n’y est pas pour rien. A la naissance, un jeune chinois a l’espoir de vivre en moyenne 68 ans, une jeune chinoise 72 ans. E. Izraelewicz, Quand la Chine change le monde, Grasset, 2005. 1) Listez les avancées positives pour la population chinoise qu’ont permises le décollage économique et la croissance. Document polycopié n°3 industrielle La rupture de la Révolution Vers le milieu du 18e siècle, la révolution industrielle provoque une rupture portée par l'émergence de nouvelles techniques dans le domaine industriel. La plus célèbre d'entre elles est la machine à vapeur de James Watt qui va permettre de développer l'industrie textile, les chemins de fer, puis les bateaux à vapeur. La croissance économique moderne va s'appuyer sur un renouvellement technologique permanent, et déborder la croissance démographique. À partir du 19e siècle, dans les pays industrialisés, c'est la croissance du revenu par tête qui devient la marque d'une société prospère. La croissance améliore, enfin, les conditions de vie. D'après Daniel Cohen, La Prospérité du vice, Une introduction inquiète à l’économie, Albin Michel, 2009. 1) A partir de quelle date le PIB mondial et le PIB/habitant mondial augmentent-ils de façon significative ? 2) Pourquoi la révolution industrielle est-elle considérée comme une rupture dans l’histoire des sociétés ? Document polycopié n°4 Croissance économique et convergence des économies ? 1) Faites une phrase donnant la signification de la donnée pour la Chine (graphique de gauche) sur la période 2001-2008. 2) Faites une phrase avec la Chine en 2008 (graphique de droite). 3) Quelles sont les zones régionales qui sont aujourd’hui les leaders de la croissance mondiale ? 4) Quel lien peut-on faire entre les deux graphiques pour la Chine sur la période récente ? Document polycopié n°5 Croissance économique et inégalités en Chine En Chine, sur la période 2000-2011, le revenu moyen des 20 % les plus riches a été 8,4 fois plus élevé que celui des 20 % les plus pauvres. La Chine connaît depuis 25 ans un rythme de croissance exceptionnel qui l'a mise au rang des plus grandes puissances économiques du monde. Pourtant, derrière la brillante façade des gratte-ciel de Shan-et des J.O. de Pékin, les campagnes chinoises connaissent depuis quelques années des révoltes paysannes [...], étouffées policièrement et médiatiquement par pouvoir en place, mais qui sont le révélation d'inégalités croissantes entre les villes côtières aspirant au statut de villes mondiales, et des espaces délaissés où vivent la moitié des Chinois. La Chine d'aujourd'hui est en effet caractérisée par l'inégalité des hommes et des régions [...]. [Elle] est aujourd'hui, à l'exception de la Malaisie, Le pays d'Asie aux plus forts écarts de revenus, même si les extrêmes y sont moins prononcés qu'en Afrique ou en Amérique latine. » Yves Boguet, « Dynamiques de développement et inégalités régionales en Chine », Espace, populations, sociétés, mars 2009. Document polycopié n°6 Mirages et frustrations dans la société russe Près de 40% des Russes se considèrent comme pauvres et environ la moitié d'entre eux affirment n'avoir jamais vécu dans l'aisance [...]. La répartition des « pauvres » est à peu près égale dans le pays : il y a à Moscou autant de pauvreté qu'à la campagne. La situation financière ne dépend pas non plus de l'âge : 15 % des jeunes et 19% des personnes âgées se considèrent comme pauvres [...]. De tels résultats contredisent les statistiques attestant que les revenus des Russes augmentent. De janvier à mai 2008, les revenus réels disponibles de la population se sont accrus de 9,4% par rapport à la même période de l'année précédente, [...] Les citoyens minimisent leur niveau de vie en raison de la stratification croissante de la société. En 2005, les revenus des 10 % les plus pauvres étaient 15,2 fois moins élevés que ceux des 10% les plus riches, contre 16,8 fois en 2007 (…). « Une grande influence est exercée par la télévision, et notamment par le culte non dissimulé de la « belle » vie. En effet, on sait par exemple que le nombre de suicides augmente non pas au moment d'une crise, mais en période d'essor. Les ambitions des gens, qui grandissent d'un jour sur l'autre, restent alors bien plus élevées que leur enrichissement réel », estime Olga Kouzina. Mais même la pauvreté relative, et non pas absolue, représente un danger pour l'état économique et social de la société. « Ce déséquilibre est lourd de conséquences pour le pays : la population «baisse les bras» et ne voit aucune possibilité d'améliorer sa vie» [...] « L'inégalité croissante conduira au ralentissement de la croissance économique. La classe moyenne ne sera pas soutenue et seuls les riches profiteront de la croissance », précise Igor Poliakov. Les inégalités sociales croissantes menacent l’économie russe, Gazeta.ru, 24 juin 2008. 1) Que nous apprennent les documents 5 et 6 concernant le lien entre croissance économique et hausse du niveau de vie ? Document polycopié n°7 RNB/habitant et inégalités Le revenu national peut ainsi contribuer à combler le fossé entre statistiques et perceptions. A condition toutefois que l’on publie également la répartition du revenu national, et que l’on ne s’arrête pas aux moyennes… Les dernières séries que nous avons réalisées avec Emmanuel Saez montrent ainsi que la part du revenu national allant aux 1 % des Américains les plus riches est passée de moins de 9 % en 1976 à près de 24 % en 2007, soit un transfert de 15 points de revenu national. Entre 1976 et 2007, 58 % de la croissance américaine a ainsi été absorbée par 1 % de la population (ce chiffre atteint 65 % entre 2002 et 2007). Source : Thomas Piketty, Libération, 10 octobre 2009. 1) Quelle nouvelle critique à l’utilisation du PIB comme indicateur du niveau de vie est-elle présentée dans ce texte ? Document polycopié n°8 Un PIB indifférent à la nature des activités productrices « D'une manière générale, tout ce qui peut se produire et se vendre avec une valeur ajoutée monétaire va gonfler le PIB et la croissance, que ce soit ou non bénéfique au bien-être individuel et collectif. Ainsi la destruction organisée des forêts tropicales pour y planter du soja transgénique ou des végétaux destinés aux agro-carburants est bonne pour le PIB des pays concernés et pour le PIB mondial. Peu importe que ce soit une catastrophe écologique et que les peuples indigènes soient chassés manu militari. Le PIB est donc indifférent à la nature de l'activité génératrice de revenus : que ce soit une augmentation des ventes d'armes, des ventes d'antidépresseurs ou des services thérapeutiques liés à l'explosion du nombre de cancers, tout cela est compté comme " positif " par le PIB. » Méda & Gadrey, « Les limites du PIB », Alternatives Economiques n°300, 2011. 1) Que nous apprend ce texte sur l’utilisation du PIB comme mesure du bien-être des populations ? Document polycopié n°9 PIB et capital naturel La destruction organisée de la forêt amazonienne est une activité qui fait progresser le PIB mondial. Nulle part, on ne compte la perte du patrimoine naturel qui en résulte, ni ses conséquences diverses sur le climat, la biodiversité, le long terme et les besoins des générations futures. Le PIB ne compte pas les pertes de patrimoine naturel, mais il compte positivement sa destruction organisée. De même une entreprise qui pollue une rivière pour assurer sa propre croissance économique et contribuer ainsi au PIB occasionne des dégâts qui (...) ne sont pas considérés en tant que tels dans les comptes de la richesse économique. Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice, "Les nouveaux indicateurs de richesse", Repères, édition La Découverte – 2005. 1) Expliquez la phrase soulignée. 2) Expliquez la critique du PIB évoquée dans le texte en utilisant le concept d’ « externalités négatives » étudiées en première. Exercice de synthèse n°1 Remplissez le tableau ci-dessous à partir des propositions suivantes : La production de biens et services issus d’un travail rémunéré Les inégalités Le TCAM du PIB permet de repérer les phases de croissance économique dans l’histoire La production non marchande Le niveau de vie moyen (le RDB/habitant est préférable au PIB/habitant) Le développement Le bien-être (temps libre, chômage, niveau de l’insécurité sociale, lien social, épanouissement) L’évolution conjoncturelle de l’activité économique (expansion, ralentissement,) grâce au taux de croissance du PIB L’impact sur l’environnement des activités économiques Le travail domestique et le bénévolat L’économie souterraine Ce que le PIB mesure bien Ce que le PIB mesure mal Ce que le PIB ne mesure pas Document polycopié n°10 L’IDH, une réponse aux insuffisances du PIB La richesse nationale a le potentiel d'élargir les choix offerts aux individus. Ceci n’est toutefois pas automatique. En effet, ce n’est pas la richesse en elle-même qui est décisive, mais la façon dont les pays dépensent cette richesse. Par ailleurs, l’obsession de la création de richesses matérielles peut masquer l’objectif final d’enrichir les vies humaines, détourner l’attention du but ultime de rendre la vie des individus plus riche. L’IDH a été créé pour souligner que les individus et leurs capacités devraient être le critère ultime d’évaluation du développement d’un pays, et pas la croissance économique seule. L’IDH peut également être utilisé pour remettre en question les choix de politiques nationales, en se demandant pourquoi deux pays avec le même niveau de PIB par habitant peuvent se retrouver avec des résultats tellement différents en matière de développement humain. (…) Étant donné la nature imparfaite de la richesse comme indicateur du développement humain, l’IDH offre une sérieuse alternative au PIB pour mesurer les progrès socioéconomiques relatifs aux niveaux national et sous-national. Comparer les classements des pays, des régions ou des groupes ethniques au sein des pays en fonction de l’IDH et du revenu par tête met en valeur la relation qui existe entre, d’un côté, leur richesse matérielle, et, de l’autre côté, leur développement humain. Tout écart négatif implique un potentiel de réallocation des ressources au développement humain. PNUD, « L’IDH », http://hdr.undp.org/fr/statistiques/idh/, 2012. 1) Expliquez ce que l’IDH apporte de plus par rapport au PIB pour analyser le niveau de bien-être dans un pays. Document polycopié n°11 Croissance économique et développement humain : un lien moins évident qu’il n’y parait Voyons ce que ces quarante dernières années peuvent nous apprendre sur la relation entre la croissance et le développement humain.(…) Les exemples sont nombreux. Prenons une comparaison révélatrice entre la Chine (qui a connu la croissance la plus rapide ces trente dernières années) et la Tunisie. En 1970, une petite fille naissant en Tunisie avait une espérance de vie de 55 ans, contre 63 pour une petite Chinoise. Depuis, le PIB par habitant de la Chine a bondi de 8 pour cent par an, tandis que celui de la Tunisie n’a augmenté qu’à un rythme annuel de 3 pour cent. Pourtant, une petite fille naissant aujourd’hui en Tunisie a une espérance de vie de 76 ans – un an de plus qu’une petite Chinoise. Et si 52 pour cent seulement des enfants tunisiens étaient scolarisés en 1970, le taux brut de scolarisation est maintenant sensiblement plus élevé en Tunisie (78 pour cent) qu’en Chine (68 pour cent). On trouve d’autres exemples intéressants parmi les pays dont l’économie s’est contractée ces quarante dernières années. Si la croissance économique était indispensable à l’amélioration de la santé et de l’éducation, la baisse du PIB bloquerait tout progrès dans ces domaines. Mais il n’en est rien : les revenus ont beau avoir baissé en Iran, au Togo et au Venezuela, l’espérance de vie y a augmenté de 14 ans en moyenne, et le taux brut de scolarisation de 31 pour cent depuis 1970. Ce que ce résultat montre, c’est l’absence de lien entre la variation des revenus (croissance) et la variation des composantes non monétaires du développement humain. Cela n’enlève rien au fait qu’il existe une corrélation positive et statistiquement significative entre le niveau des revenus et le niveau d’éducation et de santé. » PNUD, Rapport sur le développement humain 2010, p. 56, 57, 58. 1) En comparant la situation de la Chine et de la Tunisie, montrez que la corrélation entre croissance économique et développement humain est loin d’être évidente. Document polycopié n°12 Imaginons qu’une classe de terminale de trente élèves se spécialise dans la production de corrigés d’exercices de mathématiques que vous vendez sur internet (vous disposez d’une quinzaine de calculatrices). La première année, vous parvenez à réaliser 60 corrigés (chaque élève en réalise deux). Imaginons que vous décidiez de poursuivre cette petite entreprise l’année suivante. Qu’est-ce qui pourra vous permettre potentiellement de produire davantage ? Document polycopié n°13 La fonction de production En leur temps, Adam Smith et David Ricardo avaient analysé le processus de croissance comme résultant de la combinaison de deux facteurs de production que sont le travail et le capital (la terre et le capital foncier jouant un rôle très particulier, nous ne les prendrons pas en compte). Après une longue éclipse pendant laquelle le thème de la croissance n'a pas retenu l'attention des économistes beaucoup trop préoccupés par l'analyse microéconomique et l'équilibre sur les marchés, les études menées de la fin des années 1920 au milieu des années 1950 continuèrent à faire du travail et du capital les deux sources essentielles de la croissance. Expliquer la croissance économique par l'action conjointe des facteurs de production requiert d'avoir recours au concept de fonction de production. La fonction de production est une relation établie entre la production et les quantités de facteurs mises en œuvre pour obtenir cette production. Si Y est la production et J1, J2,...Ji... In les facteurs de production, la relation s'écrit : Y = f (J1, J2,...Ji,...Jn). La première fonction de production, celle de Cobb-Douglas, retenait deux facteurs de production : le travail et le capital. Aujourd'hui, les économistes en retiennent trois : le travail, le capital et la productivité globale des facteurs [...]. La productivité globale des facteurs regroupe les sources de la croissance de la production autres que les quantités de travail et de capital. Cette productivité traduit la plus ou moins grande efficacité productive. [...] Elle reflète l'état de la technologie et le niveau du progrès technique à un moment donné du temps. [...] La fonction de production permet de déterminer les causes de la croissance économique et de répondre à de multiples questions. L'accroissement à long terme du produit intérieur brut est-il dû à l'augmentation des quantités de facteurs, aux modifications de leur combinaison ou aux changements dans les institutions ? Y-a-t-il un seul et unique facteur explicatif de la croissance économique ? Si oui, lequel? Si non, quelle est l'importance relative des différents facteurs et leur hiérarchie ? Bernard Bernier, Yves Simon, Initiation à la macroéconomie, Dunod, 2009. 1) Qu’est-ce qu’une fonction de production ? 2) Quels facteurs de production sont retenus dans l’analyse de la fonction de production Cobb-Douglas ? 3) Dans cette perspective, qu’est-ce qui peut permettre la croissance ? 4) Quel facteur apparait aujourd’hui déterminant pour analyser la croissance ? Que mesure-t-il ? 5) A quoi sert une fonction de production ? Document polycopié n°14 Un « résidu » pour expliquer la croissance En transposant l'analyse de la fonction de production au niveau macroéconomique, des auteurs, comme J.-J. Carré, P. Dubois et E. Malinvaud en France, ont mesuré l'effet sur longue période des variations de quantités et de qualité de facteurs. À l'aide d'une fonction de production, ils ont calculé la variation de PIB qui aurait dû en résulter, et ont confronté le résultat de leurs calculs à la croissance observée. Sur la période 1951-1973 en France, la contribution des facteurs ne pouvait expliquer qu'un taux de croissance annuel du PIB de 2,1 % (0,55 % résultant du travail et 1,55 résultant de la contribution du capital). Or la croissance a suivi pendant cette période un rythme de 5,2 % par an. Plus de la moitié de la croissance aurait donc eu pour origine un « résidu » inexpliqué. La plupart des analystes ont mis, pour expliquer ce « résidu », l'accent sur l'importance du progrès technique. Economie contemporaine, Nathan, coll « Nathan sup. », 2010. 1) Qu’ont découvert Carré, Dubois et Malinvaud en analysant les différentes causes de la croissance ? Document polycopié n°15 FBCF ou FNCF ? Deux termes doivent être soulignés pour l’expression FBCF. D’une part, il s’agit d’une formation brute de capital. Le capital est un stock, qui mesure un ensemble de biens d’équipements dont l’usage s’étend sur plusieurs périodes. L’investissement est un flux de nouveaux biens d’équipement qui au cours de l’année viennent s’ajouter à ce stock. Mais, il ne s’agit pas d’un apport net car, durant la période les anciens équipements perdent de leur valeur (on parle de dépréciation). Cette dépréciation peut être due à des facteurs techniques (usure), mais surtout à des facteurs économiques (obsolescence) : certains équipements sont « déclassés », car dépassés ou non rentables, et on ne les utilise plus, bien qu’ils soient toujours en mesure de fonctionner. Une partie de l’investissement total (ou brut) sert à compenser cette dépréciation de manière à maintenir à l’identique l’appareil productif. Il s’agit de l’investissement de remplacement, que la comptabilité nationale nomme « consommation de capital fixe » (on utilise également l’expression d’amortissement). La variation effective du stock de capital au cours d’une période est l’investissement net, c’est-à-dire l’investissement brut moins la dépréciation du capital. Seule l’investissement net permet d’apprécier la contribution de l’investissement à la croissance et à la productivité, mais son évaluation passe par des hypothèses contestables sur la dépréciation (le capital est rarement remplacé à l’identique : comment évaluer les nouveaux équipements par rapport aux anciens ?), de sorte que la comptabilité se réfère à l’investissement brut plus facilement mesurable. Cette convention est justifiée par le fait que l’investissement brut représente la demande nouvelle de capital et joue un rôle important dans l’analyse du cycle conjoncturel. Source : Patrick Villieu, Macroéconomie : l’investissement, La Découverte, 2000. 1) A quelle condition peut-on obtenir une augmentation du stock de capital ? 2) Voici les données pour la France en 2008. FBCF = 427,2 milliards. 270 milliards ont été investis pour remplacer le capital consommé. A partir de ces données, calculez l’augmentation du stock de capital fixe. Document polycopié n°16 Le progrès technique pour vaincre la fatalité des rendements décroissants D'où vient la croissance par tête ? Du montant de capital technique investi, répond dès 1956 Robert Solow : machines, équipements, infrastructures, logiciels... Toutefois, quand on augmente le capital par tête, certes la production augmente, mais pas de façon proportionnelle. Les rendements sont décroissants, parce que ceux qui se servent des machines n'ont que deux bras et une tête : ajouter un deuxième ordinateur à celui que j'utilise déjà ne me permettra pas de multiplier par deux mon apport productif. À force d'augmenter le capital par tête, vient un moment où la production par tête finit par ne plus guère progresser. Mais tant que ce niveau n'est pas atteint, un investissement supplémentaire est générateur de croissance économique. Par conséquent, entre deux pays, celui qui investit plus connaît aussi une croissance économique plus rapide, ce qui explique les phénomènes de « rattrapage » des pays qui ont commencé leur croissance économique plus tardivement que les autres. Toutefois, le modèle de Solow aboutit à la conclusion que la croissance économique par tête devrait peu à peu se ralentir, puis s'annuler. Or ce n'est pas ce qui est observé. C'est pourquoi Solow a mis en scène un troisième facteur, le progrès technique, en plus du travail et du capital. Un facteur un peu particulier, puisqu'il accroît l'efficacité productive des deux autres, un peu comme la levure accroît le volume du gâteau. Bien qu'il permette de produire plus, il n'appartient à personne (« il tombe du ciel ») et il n'y a donc pas besoin de le rémunérer. D'où le terme de facteur exogène donné à ce progrès technique, qui est aussi une « mesure de notre ignorance », puisqu'on lui attribue ce qui, dans les gains de productivité, ne peut être imputé ni à l'accroissement du travail ni à celui du capital. Dominique CHARPENTIER, Alternatives économiques, Hors série n° 57, 2003. 1) Pourquoi l’augmentation du stock de capital/tête permet-elle la croissance ? 2) Montrez à partir des deux tableaux qu’il existe une corrélation entre le taux d’investissement et la croissance du PIB ? Justifiez rigoureusement votre propos à l’aide de données chiffrées. 3) Expliquez la phrase soulignée. 4) Quelles sont les prédictions de la théorie de Solow en ce qui concerne la croissance et les inégalités entre pays ? Sont-elles vérifiées ? 5) Quel est le rôle du progrès technique ? 6) D’où provient-il d’après Solow ? Document polycopié n°17 1) Montrez que le pays (ou la zone) présenté(e) dans ce tableau ayant la croissance du PIB la plus forte entre 1989 et 2008 est celui (ou celle) qui a vu la quantité de ses facteurs de production le plus augmenter sur cette période. Document polycopié n°18 La hausse de la quantité de facteurs n’explique pas tout 1) Faites une phrase avec les données de 2007. 2) Si la production avait évolué comme le prévoit la fonction de production CobbDouglas évoquée dans le document polycopié n°13, comment aurait-elle augmenté entre 1980 et 2007 ? Document polycopié n°19 La mesure de l’efficacité productive La productivité est le rapport entre une production (notée Q) et les facteurs qui ont permis de la réaliser. C'est une mesure de l'efficacité économique. Il peut y avoir de nombreuses mesures de la productivité. Le numérateur est toujours la production, bien qu'il existe de nombreuses façons de la mesurer. Seul le dénominateur change. Trois indicateurs principaux sont utilisés : la productivité du travail (quantité produite/quantité de travail utilisée), celle du capital (quantité produite/quantité de capital utilisée) et la productivité totale des facteurs (PTF). La productivité du travail est l'indicateur le plus important, car il « n'y a ni richesse ni force que d'hommes », selon le mot de Jean Bodin au 16e siècle ; ce qui signifie, entre autres choses, que le nombre des hommes est, en longue période, le facteur qui limite la production. Accroître la productivité du travail est donc la seule manière d'augmenter le niveau de vie et les différences dans le niveau de la productivité du travail constituent la principale explication des écarts de niveau de vie entre populations. Du point de vue de l'étude de la croissance et du niveau de vie, c'est en fait le seul indicateur nécessaire. [...] La productivité du travail dépend de la combinaison productive choisie. On constate par exemple que certaines entreprises utilisent plus de travail dans leurs usines implantées dans des pays du Sud, où le coût du travail est bas, et plus de capital dans les pays du Nord, où ce coût est élevé. Dans le premier cas, la productivité du travail sera faible et la productivité du capital élevée ; ce sera l'inverse au Nord. Mais, pour porter un jugement sur l'efficacité d'ensemble du processus productif, il faut tenir compte des deux éléments dans une même mesure. Cette mesure est la productivité totale (ou globale) des facteurs, qui est le rapport entre la production et l'ensemble des facteurs qui ont servi à la réaliser. A. PARIENTY, Productivité, croissance, emploi, Armand Colin, coll. « Circa », 2005. 1) Quelles sont les deux manières de mesurer la productivité du travail dans une économie ? 2) Expliquez la phrase soulignée. 3) Pourquoi la productivité du travail sera faible dans les pays du Sud ? 4) Qu’est-ce que la productivité globale des facteurs et quelle est son intérêt ? Document polycopié n°20 La mesure des différentes contributions à la croissance du PIB TCAM en % pour le PIB PIB Travail Capital PGF et contributions moyennes en points de % Etats-Unis 3,4 1,6 0,6 1,2 19661970 Zone euro 5 -0,7 1,8 3,8 Etats-Unis 3,2 1,6 0,5 1,1 19711980 Zone euro 3,2 -0,6 1,4 2,4 Etats-Unis 3,1 1,7 0,3 1,1 19811990 Zone euro 2,4 0,1 0,7 1,5 Etats-Unis 3,7 1,2 1,1 1,4 19912000 Zone euro 2,0 0,1 0,8 1,2 Etats-Unis 1,7 0,3 0,9 0,5 20012011 Zone euro 1,2 0,3 0,9 0,0 Roland Dohern, “Euren Study Potential growth in Europe : how to measure it and how to boost it?”, actualisé 2012. 1) Faites une phrase donnant la signification des données en gras et soulignées. 2) Calculez le pourcentage du taux de croissance du PIB qui s’explique par l’augmentation de la PGF pour la zone euro sur la période 1991-2000. Document polycopié n°21 Le progrès technique, une explication du résidu Toute partie de la croissance du produit qui ne peut être attribuée ni à des augmentations du stock de capital ni à des augmentations de la quantité de travail est considérée comme un « résidu » dû au progrès technique. Elle est aussi appelée accroissement de la productivité globale des facteurs. L’accroissement de la PGF mesure le gain en efficacité dans l’utilisation des ressources d’une économie. Il peut provenir de l’adoption de nouvelles méthodes de production permettant de produire une plus grande quantité de biens et services avec les mêmes montants de travail et de capital. Il peut être dû aussi à des innovations qui contribuent à la création de biens et services nouveaux et/ou de valeurs plus élevées. Joseph Stiglitz, Carl E. Walsh et Jean-Dominique Lafay, Principes d’économie moderne, De Boeck, 2007. 1) Expliquez précisément le lien entre progrès technique et augmentation de la productivité globale des facteurs. Distinguez l’impact des innovations de procédé et des innovations de produit. Document polycopié n°22 Les théories de la croissance endogène D’où vient donc ce progrès technique qui, chez Solow, descend du ciel ? Paul M. Romer, un jeune économiste américain, proposa, en 1986, une explication : ce n’est pas autre chose que le résultat de l’apprentissage par l’expérience, du « Learning by doing ». Parce que c’est en faisant que l’on devient capable d’améliorer, de changer, bref de progresser. [...]. En d’autres termes, le progrès technique a d’autant plus de chance d’être important que l’économie est plus développée, puisque les occasions de perfectionnement et de changement se multiplient. [...]. Romer, contrairement à Solow, avance l’idée que c’est la croissance qui engendre elle-même le progrès technique (et non le progrès technique qui engendre la croissance), c’est à dire que l’origine de la croissance est endogène, qu’elle dépend de la vitesse déjà acquise. Ce qui revient à dire que les écarts entre nations, loin de se résorber, peuvent avoir tendance à s’accentuer. Source : Denis Clerc, La fin des guerres de théories, Alternatives économiques n° 162, septembre 1998. 1) Expliquez les deux différences fondamentales introduites par les travaux de Romer par rapport à ceux de Solow. Document polycopié n°23 L’investissement incorpore du progrès technique Robert Solow explique les problèmes que sa théorie de la croissance a rencontrés pour intégrer l'investissement. La productivité horaire doubla aux États-Unis entre 1909 et 1957 ; et près des sept huitièmes de cette hausse pouvaient s’expliquer par le progrès technique au sens large, et seulement le huitième restant par la hausse de l'intensité en capital. [...] Au début, je fus vraiment surpris par le faible rôle conféré par le modèle à la formation de capital. Mon modèle négligeait un mécanisme dont l'absence déformait à l'évidence les résultats au détriment de l'investissement. C'est ce que j'ai appelé « l'incorporation » : le fait que, sans doute, la plupart du progrès technique ne pouvait s'intégrer à la production qu'au travers d'un équipement supplémentaire et différent. Dès lors, la transcription de l'innovation en croissance du produit se ferait au rythme de l'investissement. Une politique d'aide à l'investissement conduirait donc non seulement à un renforcement de l'intensité capitalistique, ce qui ne joue guère, mais aussi à une vitesse accrue d'incorporation du progrès technique dans la production, ce qui joue un rôle important. [...] Robert Solow, « La théorie de la croissance et son évolution », Revue française d'économie, 3-2, printemps 1987. 1) Expliquez la phrase soulignée. 2) Que signifie « L'investissement incorpore du progrès technique » ? 3) Donnez un exemple concret et précis d'incorporation de progrès technique par l'achat de capital. Document polycopié n°24 La nature particulière du progrès technologique Qu'est-ce qui différencie la technologie des autres facteurs, notamment le capital physique, qui fasse d’elle le moteur de la croissance ? C’est, selon les théories de la croissance endogène, l’existence d’économies d’échelle (ou rendements d’échelle croissants) dans la production et l’utilisation des connaissances. La loi des rendements décroissants ne s’applique pas à la connaissance. Une même connaissance peut être utilisée par un nombre quelconque d'agents simultanément, contrairement à un élément de capital physique (une machine). Un agriculteur ne peut utiliser simultanément un nombre indéfini de chevaux, alors qu’il peut tirer tout le parti d’un tracteur plus moderne, incorporant tout le savoir existant dans ce domaine technologique. De plus, chaque nouvelle connaissance ouvre la voie à des découvertes ultérieures [...]. Un processus persistant, autoentretenu d'accumulation de la connaissance est donc possible, qui entraîne à son tour l'accumulation des autres facteurs, et donc la croissance. Source : Dominique Guellec, Croissance, emploi et développement, Repères, La Découverte, Paris, 2007. 1) Expliquez pourquoi les rendements décroissants ne s’appliquent pas au capital technologique. Deux arguments essentiels doivent être développés. 2) Quelles sont les conséquences de l’accumulation de capital technologique sur l’investissement en capital humain ? Document polycopié n°25 Le capital public « L’investissement dans les réseaux d’infrastructure est susceptible d’encourager la croissance économique de long terme dans les pays de l’OCDE. De surcroît, il peut avoir un effet positif sur la croissance qui va au-delà de l’effet du stock du capital en raison […] de l’existence d’externalités de réseaux et des effets bénéfiques sur la concurrence. Ce document, qui fait partie d'un projet sur les liens entre l'infrastructure et la croissance et le rôle des politiques publiques, présente les résultats sur les liens avec la croissance d'une variété de méthodes économétriques. Des résultats fondés sur [plusieurs études statistiques] indiquent que l’investissement dans les infrastructures a un effet positif sur la croissance économique ». Source : Egert, « Infrastructure et croissance : évidence empirique », Document de travail de l’OCDE n°685, 2009. Document polycopié n°26 Le rôle de l’Etat dans l’innovation Le développement d'un programme de recherche fonda- /mentale peut mener à la conception de nouveaux outils qui trouveront ensuite des applications inattendues. [...] Le laser est un pur produit de la recherche fondamentale en physique, dans ce qu'elle a de plus abstrait : la mécanique quantique. Aujourd'hui, ses applications couvrent tous les domaines de la science, de l'industrie à la médecine, de la transmission par fibres optiques à la chirurgie de l'œil ou du système digestif, sans oublier la gravure des vidéodisques. [...]] Les grandes découvertes du xx' siècle, telles que le noyau atomique, les propriétés de la lumière et de la matière, les gènes et leur fonctionnement, ont façonné la société actuelle par leurs applications (énergie nucléaire, imagerie médicale, organismes génétiquement modifiés, robotique, etc.). Par exemple, les ordinateurs et les téléphones mobiles, indispensables aujourd'hui, sont des conséquences de la miniaturisation des composants électroniques commencée dans les années 1960, suite à l'invention du transistor en 1947. Cette invention résultait elle-même des découvertes de la physique quantique des années 1930. En sciences du vivant, de multiples objets, dont l'étude ne présentait a priori aucune application pratique, ont permis de concevoir de nouveaux traitements. C'est ainsi qu'en étudiant les levures, les embryons d'oursin ou d'amphibiens, il a été possible de comprendre les processus régulateurs du cycle cellulaire et la façon dont ces mécanismes sont pervertis dans les cancers. René Bimbot et Isabelle Martelly, « La recherche fondamentale, source de tout progrès » Le Cern, l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire, est l'un des plus grands et des plus prestigieux laboratoires scientifiques du monde. Il a pour vocation la physique fondamentale, la découverte des constituants et des lois de l'Univers. Il a été fondé en 1954 et est financé par vingt pays européens 1) Pour quelles raisons une entreprise privée n’a-t-elle pas intérêt à engager un programme de recherche fondamentale ? 2) Comment peut-on expliquer l’existence d’un organisme comme le Cern ? Exercice de synthèse n°2 Après avoir découpé les étiquettes, collez les dans le tableau. Avant de coller, me demander de valider votre répartition. Investissements dans la formation et la santé Hausse de l’intensité capitalistique Incorporation de PT Les travailleurs augmentent leur savoir Les nouveaux procédés de production rendent celle-ci plus efficace Le capital humain d’un individu a un impact positif sur le capital humain des autres. Investissement dans les infrastructures L’expérience accumulée par les entreprises lors de l’accumulation de capital physique se diffuse dans toutes les entreprises. Facilite les transports et les communications pour les entreprises, ce qui les rend plus efficaces Les connaissances sont cumulatives et non rivales. A des effets positifs sur l’accumulation des autres formes de capitaux. Une population bien formée et en bonne santé est plus efficace. Accroit l’efficacité du facteur travail. Investissement en R&D Investissement en capital fixe Tableau de synthèse des effets sur la croissance de l’accumulation des différents capitaux Accumulation … Source de l’accumulation Hausse de la productivité car : Externalités positives car : Capital physique Capital technologique Capital humain Capital public Exercice de synthèse n°3 Remplir le texte à trous résumant les théories de la croissance endogène. Les théories récentes cherchent à construire des modèles qui expliquent l’apparition du ……………………… Ces modèles ont été développés à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Romer, Robert Barro, Robert Lucas ou Philippe Aghion et Peter Howitt. Ils se fondent sur l'hypothèse que la …………………… génère par elle-même le progrès technique. Le progrès technique est donc « ………………………. » à la croissance de la production. La croissance économique trouve donc sa source dans ………………………. de différentes formes de capitaux : ………………………., …………………….., ……………………… et ……………………….. utilisés par les différents agents économiques. Plus un pays croit, plus il accumule de capitaux et plus il a de chances de croître. Cette thèse de la croissance endogène remet en cause les théories précédentes sur plusieurs points : 1er point : La croissance est un phénomène ………………………..et continu. La croissance fournit des ressources financières et immatérielles qui vont soutenir les…………………………… matériels et immatériels. Les économies ne vont donc pas tendre vers un état stationnaire. Elles ne sont pas soumises aux aléas d’un progrès technique qui tomberait du ciel. Elles profitent de la vitesse acquise pour continuer à se développer. 2ème point : Les rendements factoriels ne sont pas décroissants mais …………………... en raisons des nombreuses………………………. générées par l’accumulation des différentes formes de capitaux. 3ème point : La croissance endogène contredit l’idée de la…………………………… des économies. En effet, plus un pays est développé, plus il a les moyens pour accroître et diffuser le progrès technique. La croissance, si elle génère du progrès technique, n'a donc plus de limite. À travers le progrès technique, la croissance constitue un processus qui s'auto-entretient. Exercice de synthèse n°4 Résumer l’impact de l’investissement sur la croissance en plaçant les expressions dans le schéma cidessous : incorporation du progrès technique – investissements immatériels (en capitaux technologique et humain) – accroissement du stock de capital fixe (hausse de l’intensité capitalistique) – progrès technique – FBCF. Investissement Augmentation de la productivité du travail Document polycopié n°27 Environnement légal et droits de propriété « L'une des contributions dés que l'État est susceptible d'apporter consiste en la promotion d'un environnement légal et politique apte à encourager les individus à adopter un comportement économiquement productif - travailler, épargner, investir judicieusement, acquérir des informations et des compétences utiles et promouvoir les biens et les services demandés. [...] L'une des fonctions propres de l'État et, en outre, déterminante pour la croissance économique correspond à la fixation de droits de propriété bien définis. Les droits de propriété sont bien définis lorsque la loi prévoit des règles claires pour déterminer "qui" possède "quelles" ressources [...] et comment ces ressources peuvent être employées. [...] Il existe d'autres façons dont l'environnement politique et légal influe sur la croissance de la productivité. Les responsables politiques et les économistes ont montré que l'instabilité politique s'avère défavorable à la croissance économique. [...] Inversement, un système politique favorisant la circulation libre et ouverte des idées accélère le développement des nouvelles technologies et des nouveaux produits. » A. Robert H. Frank et Ben S. Bernanke, Principes d'économie, Economica, 2009. 1) L'État au sens large du terme (expression que vous définirez) présente des caractéristiques dont les autres acteurs économiques sont dépourvus. Lesquelles ? 2) Précisez le sens du passage souligné et illustrez-le par quelques exemples. 3) Pourquoi la « fixation de droits de propriété bien définis » est-elle importante pour la croissance économique? Donnez-en des exemples précis et variés. 4) Pourquoi l'instabilité politique (expression que vous définirez) s'avère-t-elle défavorable pour la croissance économique? Document polycopié n°28 Niveau de vie et corruption Document polycopié n°29 Défaillance du marché et intervention de l’Etat Les théories de la croissance endogène considèrent en général que le taux de croissance de l'économie dans une économie concurrentielle est inférieur au taux de croissance socialement optimal (celui que commanderait l'intérêt de la société). La raison de cet écart est l'existence d'externalités. Les agents prennent leurs décisions d'investissement en fonction du rendement privé, lequel est inférieur au rendement social. Ils investissent donc moins que cela n'est souhaitable pour la collectivité. Ainsi, dans le cas de la connaissance, [...] le savoir produit par l'innovateur bénéficie à d'autres agents sans compensation complète, monétaire ou autre, de leur part: les autres agents peuvent simplement imiter l'innovateur ou reprendre son idée pour l'améliorer, en évitant dans tous les cas, de repayer le coût intégral de la recherche initiale. En effet, la connaissance est un bien public [...]. Une même connaissance peut être utilisée un nombre quelconque de fois, par un nombre quelconque d'agents, et cela simultanément et sans se détériorer. [...] De plus, [...] une fois qu'une invention a été réalisée, le coût de sa reproduction est essentiellement nul (le coût d'impression d'un exemplaire donné est plus faible que le coût d'écriture de ce livre). Cela constitue une forte incitation à l'imitation. [...] En conséquence, l'inventeur ne peut, en général, s'assurer du monopole de l'usage d'une connaissance, et donc s'approprier toute sa valeur. [...] Les firmes sous-investissent en recherche, délivrant un progrès technique moindre que celui qui serait atteint si l'intérêt de la société présidait aux investissements en la matière. C'est l'objet de la politique publique, notamment sa composante scientifique et technologique, que de remédier à ce problème par une intervention appropriée de l'État. [...] L'État finance donc des institutions publiques de recherche, telles que le CNRS (Centre national de recherche scientifique) en France. L'État peut aussi créer des règles institutionnelles qui assurent un niveau plus élevé au rendement privé de la recherche. Il en est ainsi du brevet, titre de propriété accordé à l'inventeur à titre temporaire (au maximum vingt ans) et qui lui assure le monopole d'exploitation de son invention sur la période. Dominique Guellec, «Croissance et innovation» in Pascal Combemale (dir.), Les grandes questions économiques et sociales,Grands Repères, La Découverte, 2009. 1) Rappelez la définition des externalités et expliquez en quoi la diffusion des connaissances en génère. 2) Illustrez l'idée selon laquelle la connaissance est un bien public (non-rival et non-exclusif). 3) Expliquez comment l'État peut contribuer à rapprocher le taux de croissance de l’économie de son niveau socialement optimal. Document polycopié n°30 La plupart des travaux récents sur les institutions et la croissance économique insistent sur l'importance d'un groupe particulier d'institutions, à savoir celles qui protègent les droits de propriété et qui garantissent l'exécution des contrats. On pourrait les appeler institutions créatrices de marchés, puisqu'en leur absence, les marchés n'existent pas ou fonctionnent très mal. Mais le développement économique à long terme exige plus qu'une simple stimulation de l'investissement et de l'esprit d'entreprise. Il faut aussi mettre en place d'autres types d'institutions pour soutenir la dynamique de croissance, renforcer la capacité de résistance aux chocs. On pourrait parler des institutions de réglementation des marchés [...]. Ce sont, par exemple, les organismes de réglementation des télécommunications, des transports et des services financiers. Des institutions de stabilisation des marchés, qui garantissent une inflation faible, réduisent au minimum l'instabilité macroéconomique et évitent les crises financières. Ce sont, par exemple, les banques centrales, les régimes de change et les règles budgétaires. Des institutions de légitimation des marchés, qui fournissent une protection et une assurance sociales, organisent la redistribution et gèrent les conflits. Ce sont, par exemple, les systèmes de retraite, les dispositifs d'assurance chômage et autres fonds sociaux. Rodrick Dany et Subramanian Arvind, «La primauté des institutions », Finance et développement, FMI, Juin 2003 1) En prenant l’exemple des Etats-Unis dans la période récente, montrez que les institutions de stabilisation des marchés sont essentielles à la croissance.