Les troubles spécifiques

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Les troubles
spécifiques
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À partir de quand peut-on parler de « trouble » ?
Il arrive que parfois, bien que les méthodes de différenciation aient été prise en
compte, certains enfants éprouvent tout de même des difficultés dans des domaines
particuliers.
Il est important de faire la distinction entre une difficulté et un trouble :
Une difficulté : problème passager et ponctuel qui empêche
l’enfant d’apprendre. Cela peut venir de lacunes sur un sujet
particulier ou d’une incompréhension. La difficulté peut durer plus
ou moins longtemps selon les moyens mis en place pour la
résoudre.

On met un pansement à l’enfant et la plaie se soigne petit à petit et finit par disparaitre.
Elle peut être due :

à une perturbation du sommeil (provoque une fatigue et une incapacité à se
concentrer => incapacité à mémoriser => incapacité à apprendre)

à des besoins primaires non satisfaits : faim, soif, hygiène (qui entrainent
également des pertes de concentration) ou des besoins affectifs ou sociaux
qui empêchent l’entrée dans l’apprentissage.

à la prise de certains médicaments.

à un manque de motivation, de confiance, …

à un stress lié à l’école (phobie scolaire, décrochage scolaire, ...)
Un trouble : contrairement à une difficulté, il n’est pas ponctuel. Il apparait dès la
naissance et perdure toute la vie. On ne peut pas guérir d’un trouble, on ne peut que
s’adapter pour le compenser. C’est un dysfonctionnement neurologique dans une ou
plusieurs zones du cerveau.

On donne une béquille à l’enfant pour qu’il puisse marcher plus facilement,
mais on lui retire petit à petit. Il continuera à boiter toute sa vie, mais saura comment
faire pour compenser par lui-même.
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Les troubles « dys »
Le cerveau humain est constitué de manière à ce que chaque aptitude soit dirigée
par une partie bien distincte.
Un trouble « dys » est un dysfonctionnement à un endroit dans une ou plusieurs
zones particulières du cerveau.
Par exemple, si ce dysfonctionnement apparait dans la zone du
langage oral, l’enfant ne comprend pas ce qu’on lui dit. On parle
alors de dysphasie réceptive. Il peut cependant être très bon en
mathématiques ou en éducation physique !
Un enfant atteint de troubles « dys » est donc perturbé dans les apprentissages.
Leur dysfonctionnement est considéré comme un handicap, car il affecte les capacités à
agir, à traiter les informations ou à les retranscrire. Un quart de la population serait
atteinte d’un trouble « dys ». Certains sont diagnostiqués, mais d’autres vivent toute leur
vie sans savoir qu’ils souffrent d’un dysfonctionnement.
C’est pourquoi il est important de pratiquer une différenciation ciblée pour rendre
l’apprentissage plus accessible, pour compenser !
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Plusieurs troubles et difficultés vont être explicités plus en détail :
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Ce qu’il faut savoir …
Tous les enfants « dys » répondent à un certain nombre de critères :

Un déficit important de la mémoire de travail, de l’attention et de la
concentration.

Un temps de latence important entre une question et la réponse donnée.

Des troubles du sommeil.

Un quotient intellectuel dans ou supérieure à la norme .

Un don, une grande qualité dans un domaine particulier.

Une fatigue émotionnelle et physique très visible.

Une gestion difficile des doubles tâches.
Les « dys » ne sont donc pas des enfants attardés...
Ils ont simplement un cerveau qui est configuré
autrement que le nôtre ...
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Les quatre stades de l’apprentissage
Pour apprendre, nous passons tous par 4 phases :
1) Inconsciemment
incompétent
confortable
2) Consciemment
incompétent
Inconfortable
3) Consciemment
compétent
Très valorisant
4) Inconsciemment
compétent
Très valorisant et
confortable
« Je ne sais pas que je ne sais pas ». C’est une phase de
questionnement : si O + U = le son « ou », alors quel est le son
formé par E + U ?
L’enfant n’a pas conscience qu’il ne sait pas, avant de se
questionner et de se rendre compte qu’il a besoin de savoir pour
avancer dans ses apprentissages futurs.
« Je sais que je ne sais pas ». C’est la phase de levier pendant
laquelle on doit corriger ses erreurs : apprendre c’est ardu ! Il faut
écouter, mémoriser, comparer avec ce que l’on sait, se tromper,
recommencer ...
L’enfant prend conscience qu’il ne sait pas et qu’il doit travailler
beaucoup pour apprendre et se souvenir. C’est par essais-erreurs
qu’il va acquérir la bonne méthode.
« Je sais que je sais ». C’est la phase d’acquisition.
L’enfant se rend compte qu’il réussit à mettre en pratique les
notions qu’il a apprises (il sait replacer dans les mots les
différents sons « ou », « on », « eu », « an », ... et il ne les
confond plus ! Cela demande du travail, il réfléchit encore, mais il
se trompe de moins en moins souvent !
« Je ne sais plus que je sais ». Phase de transfert. Les notions
sont apprises, et l’enfant ne doit plus réfléchir pour se rappeler !
Il écrit automatiquement les mots correctement sans confondre
les sons. L’apprentissage est acquis et a été stocké dans la
mémoire à long terme. On peut passer à l’étape supérieure !
Chez un enfant atteint d’un trouble, la quatrième phase, celle de transfert, qui
permet à l’enfant de ne plus réfléchir pour réaliser la tâche, l’automatisation n’est pas
faite. C’est fatigant pour l’enfant de devoir apprendre et cela prend beaucoup plus de
temps. On considère l’apprentissage en général comme étant dix fois plus difficile et
fatigant pour un enfant dys que pour un enfant qui n’est pas atteint de troubles.
L’enfant dys peut se mettre à détester l’école, comparant son évolution à celle des
autres, et constatant son retard ou son incapacité à acquérir ce que tous les autres
connaissent déjà...
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Comment fonctionne le cerveau d’un enfant « dys » ?
Notre cerveau est constitué de centaines de milliards de neurones qui sont reliés
pour créer des chemins, qui nous permettent d’accéder à nos capacités intellectuelles,
physiques ou de mémoire. Les chemins sont donc variés et certains sont plus longs que
d’autres, pour arriver à un même endroit.

Chaque jour, des milliers de neurones meurent chez chaque individu, on appelle cela la
mort neuronale. En général, ce sont les neurones qui sont les moins utilisés. Ainsi, les
chemins sont modifiés, et ce sont les plus courts qui sont privilégiés.
Chez les enfants « dys », cette mort neuronale n’est pas configurée normalement :
dans certaines zones du cerveau, les neurones meurent plus qu’ils ne devraient, ce qui
fait que les chemins d’accès sont très fortement réduits (dans les zones qui sont
défaillantes). Cependant, bien que les neurones meurent trop dans certaines zones, ils ne
meurent pas assez dans d’autres zones, ce qui fait que les enfants « dys » ont en général
un don dans un autre domaine que celui qui les handicape.

ex : un dysfonctionnement dans le lobe
pariétal (dyscalculie) pourra provoquer une
mort neuronale trop importante chez un
enfant, mais il se peut qu’il soit extrêmement
doué dans la musique, par exemple.
La mort neuronale peut également être la cause de certaines maladies comme la
maladie de Parkinson : les neurones meurent, les chemins disparaissent et il est alors
impossible d’avoir accès à la zone touchée.
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Comment l’enfant fait-il pour compenser son dysfonctionnement ?
Pour avoir accès à la zone défaillante, l’enfant devra compenser et passer par
d’autres voies d’accès, des chemins plus longs et qui s’étendent dans plusieurs zones du
cerveau.
ex :
Maxime est dyslexique. Il a étudié par cœur les capitales d’Europe pour le contrôle d’aujourd’hui. Il
est prêt, il les connait toutes ! Madame interroge les enfants oralement et ne donne pas les pays dans
l’ordre dans lequel Maxime a étudié ... Il est perdu ! Madame demande la capitale de la France...
Maxime la connait, il l’a étudiée, mais il n’arrive pas à se souvenir. Il sait qu’il y a un « s » mais il ne sait
plus où .... Cependant, il se souvient qu’il est déjà allé là-bas ... Pendant que Maxime réfléchi encore,
Laura a déjà donné la réponse !
Cerveau de Maxime
Cerveau de Laura
Maxime se souvient qu’il est allé dans cette ville, il ne
se souvient plus du nom, mais il sait qu’il y a un « s »
dans le mot. Il se souvient qu’il est parti dans un train
avec sa grand-mère (aire kinesthésique, idée de
mouvement), il se souvient aussi du bruit du train
(mémoire auditive), il se souvient des paroles
échangées et de la couleur rouge du train (mémoire
visuelle). Il refait l’histoire dans sa tête ! Il se souvient
finalement qu’ils allaient à Disneyland Paris... la
réponse est Paris !!!

Laura se souvient bien d’avoir étudié les
capitales, elle les a répétées oralement avec ses
parents. Quand son institutrice pose la question,
elle sait directement où aller chercher
l’information !
Maxime étant incapable de se souvenir de la silhouette (globalité du mot grâce à
la mémoire visuelle) et du « son » qu’il fait (mémoire auditive), il est obligé de
passer par d’autres chemins (plus longs) pour se souvenir ... Voilà pourquoi il met
plus de temps à réfléchir !
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Qui peut diagnostiquer ?
En tant qu’enseignants, nous ne sommes pas formés pour diagnostiquer un trouble
chez un enfant. En effet, les troubles relèvent du domaine neurologique, il faut donc faire
appel à des spécialistes (neurologues, neuropsychologues, PMS, ...). Néanmoins, notre
rôle est primordial, car ce sont nos observations qui permettent de poser le diagnostic.
Lorsque nous avons un doute sur un élève, il y a un cheminement à suivre :
NB : Le diagnostic est indispensable pour l’enfant et pour les adultes qui
l’entourent. Il permet à l’enfant de comprendre pourquoi il a toujours eu
l’impression d’être « différent » et il permet à ses parents et ses
enseignants de comprendre pourquoi les blocages et de pouvoir
anticiper ses difficultés.
Les aménagements proposés pour les « dys » sont bénéfiques pour
TOUS les enfants, qu’ils soient en difficulté ponctuelle, haut potentiel,
avec un ou plusieurs comportements difficiles ou totalement en phase
avec l’école.
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