Clonies du voile du palais: physiopathologie, séméiologie et étiologies de l’atteinte bulbaire AS Rivierre (1), S Kremer (1), X Ducrocq (2), E Schmitt (1), R Anxionnat (1), C Moret (1), S Bracard (1). – CHU Nancy (1) Service de Neuroradiologie Diagnostique et Thérapeutique (2) Service de Neurologie Cas clinique: Patient de 58 ans • Dysarthrie ayant débuté brutalement, il y a 1 an½ • Épisodes de fausses routes • L’examen clinique: myoclonies du voile du palais Cas clinique: Patient de 58 ans • • Dysarthrie Fausses routes • Clinique: Myoclonies du voile du palais • Myoclonies étendues aux muscles laryngés et respiratoires. • Discret syndrome cérébelleux statique. IRM 3 mois après le début des troubles: normale. • Le bilan étiologique est resté négatif. Nouvelle IRM FLAIR T2 T2 • Hypersignal T2 + Hypertrophie des olives bulbaires • bilatéral • sans prise de contraste • pas d’autres anomalies parenchymateuses Dégénérescence olivaire hypertrophique (DOH) T1 T1 GADO Dégénérescence olivaire hypertrophique: Bases anatomiques • Atteinte des voies dentato-rubro-olivaires: Triangle de Guillain-Mollaret (2) (a) (b) Pédoncule cérébelleux supérieur (b) (c) a Faisceau central du tegmentum (c) (a) Pédoncule cérébelleux inférieur (a) noyau dentelé (b) noyau rouge (c) noyau inférieur de l’olive bulbaire (NIO) b c Dégénérescence olivaire hypertrophique: Physiopathologie (3,4,5,6) • Atteinte homolatérale du faisceau central du tegmentum OU • Atteinte controlatérale du noyau dentelé OU du pédoncule cérébelleux supérieur. Déafférentation neuronale transsynaptique du NIO Forme rare qui évolue vers une Hypertrophie (1) Par opposition à la dégénérescence Wallérienne classique atrophie Interruption du circuit dentato-rubro-olivaire ( fibres GABAergiques inhibitrices ) Perte du rétrocontrôle inhibiteur venant du noyau dentelé controlatéral. Excès d’excitation sur le NIO. Dégénérescence olivaire hypertrophique: HistoPathologie • • • • • (7) Élargissement des corps cellulaires neuronaux Vacuolisation cytoplasmique Hypertrophie et prolifération des astrocytes Démyélinisation. Gliose réactionnelle Dégénérescence olivaire hypertrophique: HistoPathologie (7) Évolution en 6 phases (Goto): (a) 24 premières heures: rien. (b) entre 2 et 7 jours: dégénérescence de la capsule de l’olive. (c) > 3 semaines: hypertrophie neuronale avec élargissement (d) (e) (f) modérée de l’olive bulbaire. > 8 mois ½: hypertrophie astrocytaire avec élargissement maximum de l’olive. > 9 mois ½: dissolution neuronale, présence d’astrocytes gémistocytiques avec une pseudo hypertrophie de l’olive. > plusieurs années: atrophie olivaire par disparition neuronale. Dégénérescence olivaire hypertrophique: IRM (1, 3, 5) • 3 Stades Radiologiques: – De 3 semaines à 1 mois: Hypersignal T2, isolé, sans anomalie de taille du NIO. – Après 4 à 6 mois: Hypertrophie du noyau, persistance de l’hypersignal. – Après 3 à 4 ans: Résolution progressive, réduction de taille du NIO jusqu’à l’atrophie. L’hypersignal T2 du noyau peut persister définitivement. Dégénérescence olivaire hypertrophique: IRM (1, 3, 5) • Souvent unilatérale +++ • Parfois bilatérale: formes idiopathiques et lésions étendues du tronc, touchant les deux circuits dentato-rubro-olivaires droit et gauche. Peut s’associer des lésions cérébelleuses controlatérales: • Atrophie corticale cérébelleuse • Réduction de taille avec hypersignal du noyau dentelé. dentelé Grande variabilité interindividuelle des présentations radiologiques. Dégénérescence olivaire hypertrophique: Clinique (6, 7) Symptôme classique: MYOCLONIES PALATALES. • Controlatérales à l’atteinte olivaire. • Apparaissent 1 à 2 mois après la lésion initiale, jusqu’à 8 • ans après. persistent toute la vie. Supposées secondaires à la perte du rétrocontrôle négatif du noyau dentelé sur les olives bulbaires qui libérerait un générateur rythmique primitif (inhibé en temps normal) et permettrait le développement de ces mouvements anormaux, involontaires. Dégénérescence olivaire hypertrophique: Clinique Différents tableaux cliniques : (8) • Clonies palatales essentielles • Clonies symptomatiques • Syndrome d’ataxie progressive avec clonies palatales. Dégénérescence olivaire hypertrophique: Clinique (9) Clonies palatales essentielles (25%): Clonies rythmiques isolés du palais mou antérieur associé à des clics auditifs Imagerie normale ++ Pas d’anomalies des Olives bulbaires Pas d’étiologie organique identifiable Dégénérescence olivaire hypertrophique: Clinique Différents tableaux cliniques : (8) • Clonies palatales essentielles • Clonies symptomatiques • Syndrome d’ataxie progressive avec clonies palatales. Dégénérescence olivaire hypertrophique: Clinique (9) Clonies palatales symptomatiques: Clonies rythmiques du palais mou postérieur souvent associé à des clonies des muscles cervicaux, respiratoires et oculaires. Imagerie contributive: Hypertrophie Olives bulbaires. Lésion organique identifiable sur le triangle de Guillain-Mollaret. Dégénérescence olivaire hypertrophique: Clinique (9) Clonies palatales symptomatiques: Étiologies principales : (4, 5) – Accidents ischémiques (46%) – Hémorragiques (Angiomes caverneux) – Post-traumatique (11%) – Maladies démyélinisantes (10%) – Tumeurs de la fosse postérieur (6%). 44 ans, clonies du voile du palais post chirurgie d’un cavernome du tronc. FLAIR T2* T2 FLAIR + 1 mois Dégénérescence olivaire hypertrophique: Clinique Différents tableaux cliniques : (8) • Clonies palatales essentielles • Clonies symptomatiques • Syndrome d’ataxie progressive avec clonies palatales. Dégénérescence olivaire hypertrophique: Clinique (8) Syndrome d’ataxie progressive avec clonies palatales: Clonus du voile du palais + Ataxie cérébelleuse Origine indéterminée, idiopathique, ou plus probablement neuro-dégénérative. Imagerie: Hypertrophie Olives Bulbaires Sans étiologie organique visible Notre patient semble s’intégrer dans ce cadre Conclusion • Clonus du voile du palais: • Essentiel ou symptomatique • Lésion des voies Dentato-Rubro-Olivaires • Hypertrophie dégénérative des Olives Bulbaires Références : 1. Kitajima M, Korogi Y, Shimomura O et al. Hypertrophic olivary degeneration: MR imaging and pathologic findings. Radiology 1994; 192:539-43 2. Guillain G, Mollaret P. Deux cas de myoclonies synchrones et rhythmes velopharyngolaryngo-oculo-diaphragmatiques. Rev Neurol 1931 ; 545-66 3. Goyal M,Versnick E, Truite P et al. Hypertrophic olivary degeneration : Metaanalysis of the temporal evolution of MR findings. AJNR June/July 2000; 21:1073-77. 4. Salamon-Murayama N, Russel EJ, Rabin BM. Case 17: hypertrophic olivary degeneration secondary to pontine hemorrhage. Radiology 1999; 213: 814-817. 5. Auffray-Calvier E, Desal HA, Naudou-Giron E et al. 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