Retranscription vidéo Point Marchés n°1 avec Alain Pitous Vidéo réalisée le 5 septembre 2011 Bonjour, je suis Alain Pitous, Directeur adjoint des Gestions d’Amundi Group. Chaque mois je vais vous livrer nos grandes convictions, à partir de notre lecture du contexte économique. Commençons tout de suite par les faits marquants du mois. Comme vous le savez l’été a été très agité aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis ce qui s’est traduit par de fortes baisses sur les actions et aussi de très vives tensions sur les marchés obligataires. Pour le seul mois d’août le CAC 40 a ainsi perdu 11,3 % et le DAX 19,2 %. Par contre, les Etats Unis et les pays émergents ont mieux résisté, surtout la Chine. Si l’on passe maintenant du côté des taux, on voit très nettement la différence entre : - les pays dits sans risque, comme les Etats-Unis, l’Allemagne ou la France, où les taux à 10 ans sont restés sous les 3 %. - et les pays plus risqués, comme la Grèce ou le Portugal où les taux longs se sont envolés se traduisant par des baisses en capital pour les porteurs d’obligations. Alors pourquoi autant de tension ? Eh bien tout simplement parce que l’on est en pleine crise de la dette. En Europe, la solvabilité de la Grèce est fortement remise en cause depuis novembre 2009 et le risque s’est propagé au Portugal et l’Irlande et depuis peu à l’Italie et à l’Espagne. Côté américain, les négociations difficiles entre Républicains et Démocrates sur le plafond légal de la dette publique ont poussé Standard & Poor’s à dégrader la note des Etats-Unis. Ce que n’ont pas fait pour l’instant les 2 autres agences, Fitch et Moody’s. C’est donc bien la dette de certains Etats et les tensions sur les marchés de taux qui sont les principaux facteurs de la crise de cet été. Mais il faut aussi dire que les chiffres économiques n’ont pas été bons. Notamment côté américain où les dépenses de consommation au second trimestre ont déçus. Elles ont surtout tendance à confirmer le ralentissement de l’économie américaine. Alors une fois que l’on a dit tout cela, quelles sont nos convictions sur l’évolution de l’économie ? Sur la dette, la crise n’est pas terminée. Il y aura encore des soubresauts. Mais il n’y aura pas d’éclatement de la zone euro, ni de disparition de l’euro. Les Européens sont conscients de la gravité de la situation, mais les mesures prisent mettront du temps à s’affirmer. Côté conjoncture, les Etats vont mettre en place des plans d’austérité budgétaire et fiscale qui vont peser sur la croissance en Europe et aux Etats-Unis. Et ces plans risquent d’affecter des pans entiers de l’économie de ces zones. Par contre, la bonne nouvelle c’est que la croissance reste solide dans les pays émergents. L’inflation semble jugulée, il n’y a pas de problème de dettes et les consommations intérieures restent fortes. Et cela est plutôt bon pour toutes les entreprises européennes et américaines qui travaillent avec ces pays. Que peut-on en conclure ? Nous pensons qu’il n’y aura pas de récession mais plutôt un ralentissement de la croissance mondiale et çà c’est déjà un très bon signe pour les marchés. Voyons maintenant comment tout cela va se traduire dans nos allocations. A court terme, les actifs les plus sûrs nous semblent trop chers comme par exemple le franc suisse ou l’or. Quant aux autres actifs, vu la volatilité actuelle mieux vaut rester prudent. Mais comme je vous l’ai dit, le monde ne va pas basculer dans la récession. Et lorsque l’on analyse bien le potentiel de valorisation des actions, on peut tout de même rester confiants. Il y a encore beaucoup d’opportunités. Alors qu’allons-nous faire ? Pour commencer nous allons conserver un volant important de liquidités. Pourquoi ? Eh bien parce que les actifs de protection sont chers et parce que l’on veut garder des liquidités pour investir quand le marché sera plus calme. Sur les taux, nous restons prudents en privilégiant les emprunts d’Etat notés AAA de la zone euro. Nous attendons aussi pour nous renforcer sur le crédit et les obligations à haut rendement. Enfin côté actions, nos choix vont refléter nos anticipations économiques. Avec dans l’ordre : les pays émergents, la zone euro et ensuite les Etats-Unis. Et surtout nous allons rester très sélectifs tant sur les secteurs que sur les valeurs. Avec une très nette prédilection pour tout ce qui est orienté vers l’international. Ceci afin d’éviter tous les aléas liés à une seule zone géographique. Enfin, un mot sur les devises. Pour le moment, nous nous replions sur l’euro en attendant là aussi, le retour au calme sur les marchés. Il y a encore trop d’incertitudes sur le dollar et le yen est trop cher. Toutes ces convictions devront bien sûr être adaptées à chaque profil d’investisseur et revues en fonction de l’actualité. Merci de votre attention et surtout n’hésitez pas à m’écrire à l’adresse [email protected] si vous souhaitez en savoir plus. Et bien sûr, on se retrouve début octobre pour une nouvelle lecture des marchés.