la personnalité de la semaine

publicité
A 18
LA PRESSE MONTRÉAL DIMANCHE 4 FÉVRIER 2007
llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll
LA PERSONNALITÉ
DE LA SEMAINE
ENCORE PLUS
QUE DU TALENT,
DE L’INTELLIGENCE,
MÊME DU GÉNIE,
L’EXCELLENCE
NAÎT DE L’EFFORT
RETROUVEZ LA PERSONNALITÉ DE LA SEMAINE SUR LES ONDES DE RADIO-CANADA
llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll
Michel L. Tremblay,
Sofi Julien et Nadia Dubé
Habituellement, leurs expériences se concentrent sur des formules obscures et sont peu connues hors du circuit
scientifique. Mais, cette fois-ci, l’impact de leurs travaux a un visage bien défini : celui de milliers de mères, de sœurs,
d’épouses, d’amies touchées par le cancer du sein. Plus de 22 000 Canadiennes ont reçu ce diagnostic l’an dernier.
Nos travaux,
je les vois d’un œil
très humain. Il y a un
impact qui pourrait
sauver des vies, et des
vies de gens que je
connais. Ça prend une
dimension encore plus
importante quand on
connaît des gens qui
sont atteints.
PHOTO ARMAND TROTTIER
3428913A
Michel L. Tremblay et Sofi Julien
J U D I T H L AC H A P E L L E
L
undi dernier, une équipe du Centre
de recherche sur le cancer de l’Université McGill a publié les résultats
d’une découverte sur une nouvelle
piste de traitement du cancer du sein. En
stoppant l’activité d’un gène précis et de
son enzyme chez des souris prédisposées
au cancer du sein, ils ont retardé significativement le développement des tumeurs
– dans certains cas, les tumeurs ne sont
jamais apparues – et empêché que le
cancer ne se propage aux poumons. Cette
enzyme joue un rôle important dans deux
cas de cancer du sein sur cinq.
Une telle découverte est le fruit des travaux de plusieurs personnes, et La Presse
tient à souligner particulièrement l’œuvre
des deux auteures principales de la découverte, Sofi Julien et Nadia Dubé, ainsi
que du directeur du Centre de recherche,
Michel L. Tremblay, en les nommant Personnalités de la semaine.
Ces travaux sont, en fait, la suite d’une
riche histoire qui a commencé il y a 10
ans. En 1999, la revue scientifique Science
annonce que les chercheurs montréalais du
laboratoire du Dr Tremblay ont guéri des
souris du diabète de type II et de l’obésité en supprimant une enzyme appelée
PTB1B.
Leur découverte a fait grand bruit.
Immédiatement, les compagnies pharmaceutiques se sont lancées à la recherche
d’un médicament qui enrayerait l’enzyme
maudite. Huit ans plus tard, les médicaments ont été concoctés et font présentement l’objet d’essais cliniques.
Très vite, il est apparu que l’enzyme
PTB1B ne jouait pas seulement un rôle
dans le diabète et l’obésité, mais qu’elle
était également très active chez les cancéreux, particulièrement chez les femmes
atteintes du cancer du sein. Mais l’enzyme
était-elle active parce que le corps se défendait contre le cancer ou parce qu’il participait au cancer ? Cette dernière option
intriguait le Dr Tremblay. Son équipe s’est
mise au travail.
En inhibant l’enzyme PTB1B chez les
souris prédisposées au cancer, les chercheurs craignaient d’empirer le processus.
Nadia Dubé, alors étudiante au doctorat,
a d’abord travaillé au niveau moléculaire
pour comprendre l’action de l’enzyme. Il
lui est apparu qu’en la supprimant, elle
pouvait du même coup empêcher l’apparition de tumeurs. Restait à répéter l’expérience sur des modèles vivants.
Sofi Julien a pris la relève en répétant
l’expérience sur des souris. Sofi Julien
raconte avoir remarqué « un délai très
significatif avant l’apparition du cancer »
chez ces souris soulagées de l’enzyme
PTB1B. « Et dans certains cas, les souris
n’ont pas eu de tumeurs », dit-elle. De
plus, sans l’enzyme, aucune souris n’a eu
de métastases aux poumons.
C e q u i r av it p a r t ic u l iè r e m e n t le
D r T remblay est que les médicaments
inhibiteurs de P T B1B actuellement en
essais cliniques pour le diabète et l’obésité sont essentiellement les mêmes que
son équipe a utilisés pour les expériences
sur le cancer du sein. « On n’attendra pas
sept ans avant d’avoir de nouveaux essais
cliniques, dit-il. D’ici un an, on devrait
en avoir. »
Les travaux ont été financés par l’Institut de recherche en santé du Canada avec
d’autres partenaires, dont la Société de
recherche sur le cancer et la chaire Jeanne
et J.-Louis Lévesque pour la recherche en
cancer de McGill. Même si les compagnies
pharmaceutiques n’ont pas participé au
financement de la recherche, la compagnie
Merck Frosst a prêté le composé qui a servi
à inhiber l’enzyme chez les souris.
Les résultats de ces travaux suscitent de
nombreux espoirs, mais il faudra attendre le résultat des tests cliniques sur des
patientes cancéreuses avant d’en évaluer la
portée réelle. « J’ai une collègue ici dont
la mère est atteinte du cancer du sein, dit
Nadia Dubé, qui travaille actuellement aux
Pays-Bas. La mère de ma meilleure amie à
Montréal en est aussi atteinte. Nos travaux,
je les vois d’un œil très humain. Il y a un
impact qui pourrait sauver des vies, et des
vies de gens que je connais. Ça prend une
dimension encore plus importante quand
on connaît des gens qui sont atteints. »
RETROUVEZ LA PERSONNALITÉ DE LA SEMAINE LA PRESSE/RADIO-CANADA
AUJOURD´HUI
RDI EN DIRECT
Avec Louis Lemieux
VENDREDI, SAMEDI ET
DIMANCHE DÈS 6 h
ENTREVUE AVEC LA PERSONNALITÉ : 9 h 40
A RADIO-CANADA
D E M A I N M AT I N
C’EST BIEN MEILLEUR
L E M AT I N
Avec René Homier-Roy
DU LUNDI AU VENDREDI 5 h À 9 h
ENTREVUE AVEC LA PERSONNALITÉ : 6 h 40
3449965
www.radio-canada.ca
Téléchargement