Les troubles du comportement alimentaire

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Troubles des
conduites alimentaires
Les conduites alimentaires humaines
• Versant comportemental de mécanismes de
régulation énergétique et nutritionnelle qui
assurent l’homéostasie de l’organisme
• Homeostasie = l’homéostasie est l’équilibre
dynamique qui nous maintient en vie
• Plusieurs mécanismes entrent en jeu :
– Faim
– Satiété
– Apprentissage alimentaire
GENERALITES
Déterminisme du comportement
alimentaire
• Physiologiques
• Psychologiques
• Comportementaux : préférences et rejets
alimentaires sont appris
• Environnementaux : impact culturel et rôle
social de l’alimentation
Déterminisme (suite)
• Appétence humaine pour ce qui le nourrit
• Lorsque les apports énergétiques sont limités,
le sujet « normal » compense en mangeant d’
avantage
• Lorsque les apports énergétiques sont limités,
le sujet « normal » compense en mangeant
d’avantage
• En cas d’excès alimentaire, la compensation se
fait moins bien
Les troubles des conduites
alimentaires
• Les causes sont mal connues
• Plusieurs facteurs
– Vulnérabilité : terrain génétique, anomalies
biologiques préexistantes
– Déclenchants : régimes alimentaires stricts,
événements de vie, modifications hormonales
(puberté)
– D’entretien : déséquilibre biologiques induits par
le trouble, bénéfices relationnels, bénéfices
psychologiques
• Les modifications des comportements
alimentaires seraient initialement des
mécanismes adaptatifs à des situations de
stress psychique
• Ces mécanismes sont ensuite débordés et
aboutissement à la mise en place d’un
comportement contraignant pouvant devenir
permanent
• Le DSM 5 retient 3 grands TCA
– L’anorexie mentale
– La boulimie
– L’hyperphagie boulimique :
• à part en raison de l’absence de préoccupation
pathologique pour le poids et le désir de présenter une
image corporelle mince
• Phénomène proche des addictions
L’anorexie mentale
Définition – critères
• Amaigrissement avec refus de maintenir son
poids au-dessus de la normale
• Peur intense de devenir gros
• Altération de la perception du corps,
• Déni des troubles (non reconnaissance de la
maigreur, de la gravité du trouble)
2 sous-groupes
– Sous-type restrictif : restriction alimentaire avec
hyperactivité physique fréquente
– Sous-type purgatif : existence de crises de
boulimie avec recours aux vomissements ou aux
laxatifs
• Les formes restrictives évoluent vers des
formes purgatives
Épidémiologie
• Prévalence : 0,6% de la population adulte
• Prédominance féminine pour les formes à
début pubertaire : sex-ratio 1/8
• Taux de mortalité : 4 à 10%
• Causes de mortalité principales
Dénutrition
Suicide
Début
• Surtout chez les adolescentes
• Groupes à risque : sportives, danse
• Souvent au moment des transformations
corporelles de la puberté
• Mode d’entrée sous la forme d’un régime
restrictif léger surpoids prémorbide possible
Perte de poids
• + ou – rapide
• BANALISEE par la patiente
• Sentiment de contrôle voire de toute
puissance
• Effacement des aspects sexués du corps
• Troubles trophiques (phanères…)
• Hypotension, bradycardie, hypothermie
Restrictions
•
•
•
•
Progressives
Quantitatives et qualitatives (gras et sucre)
Restrictions sélectives avec règles inflexibles
Conduite alimentaire : tri alimentaire,
réduction taille des bouchées, manipulation
des aliments, lenteur excessive des repas,
rituels…
• Plusieurs pesées par jour + miroir
Autres stratégies de contrôle du poids
•
•
•
•
•
•
Vomissements
Laxatifs
Diurétiques
Coupe-faim, hormones thyroidiennes…
Potomanie
Hyperactivité physique
Distorsions cognitives
• Absence de conscience du trouble : déni
• Perturbations image du corps
• Préoccupations excessives autour du poids et
de l’alimentation
• Croyances erronées sur le fonctionnement de
la digestion
• Rigidité psychique
Aménorrhée
•
•
•
•
•
Arrêt des règles
Primaire ou secondaire
Infertilité
Facteur de gravité
Parfois masquée par prise de traitement
oetroprogestatif
Traits associés
•
•
•
•
•
•
Traits obsessionnels
Difficultés dans la gestion de émotions
Trouble de l’estime de soi
Dépendance au milieu familial++
Hyperinvestissement intellectuel
Altération de la sexualité
Examens complémentaires
•
•
•
•
•
•
Ionogramme : kaliémie/phosphorémie
Bilan hépatique
NFS
Protéines de la nutrition
Electrocardiogramme
Ostéodensitométrie
Évolution et complications
•
•
•
•
•
•
•
•
Troubles digestifs : retard à la vidange gastrique
Hypertrophie des glandes salivaires
Troubles des phanères
Ostéoporose
Troubles de la fertilité
Hypotrophie ou malformations fœtales
Risque d’infections (mycobactérie)
Iatrogène (ré-alimentation trop brutale , « refeeding
syndrome ») se manifestant par une aggravation de la cytolyse
hépatique avec troubles de l’hémostase et
hypophosphorémie à l’origine des troubles du rythme
cardiaque.
Diagnostic différentiel
• Le symptôme anorexique est présent mais
n’entre pas dans le cadre d’un diagnostic
d’anorexie mentale
– Dépression
– Schizophrénie dans moins de 10% des cas
– TOC
– Troubles de la personnalité (évitante et état
limite+++)
Facteurs de mauvais pronostic
•
•
•
•
•
•
•
•
Délai important avant la PEC
Début tardif ou extrêmement précoce
Déni persistant de la maladie
Vomissements associés
Poids initial faible
Perte de poids importante
Sexe masculin
Mauvais étayage familial et social
Evolution
• Mortalité par suicide ou par complications de
l’amaigrissement
• Sous traitement
– Favorable dans 50% des cas
– Chronicité : 30%
– Fluctuations avec rechutes : 20%
Principes de la PEC
• Intérêt du dépistage
• Intérêt d’une PEC précoce
• Toujours multidisciplinaire : partenariat
psychiatre / somaticien
• En ambulatoire sauf en cas d’urgence
médicale
• Evaluation initiale globale
• Objectifs personnalisés
– Pondéral
– Nutritionnel
– Psychothérapeutique
• Elaboration d’un programme de soins initial
de plusieurs mois avec objectif de renutrition
• Implication de l’entourage
Hospitalisation?
• Indication médicale:
– Dénutrition majeure, complications cardiaques,
biologiques (hypokaliémie, hypoglycémie,
insuffisance rénale…)
• Indication psychiatrique
– Risque suicidaire
– Idées obsédantes incontrôlables
• Environnement défaillant
• Echec PEC ambulatoire
PEC à moyen et long terme
• Après la 1ère étape de renutrition
• Suivi régulier
– Contrôle poids, état nutritif, état général
– État psychique
– Psychothérapie individuelle, en groupe; et
familiale si nécessaire
– Étayage non médical : associations de malades
Boulimie
Critères
• Survenue récente de crises de gloutonnerie
 Quantité de nourriture largement supérieure à la normale
 Sentiment de perte de contrôle pendant la crise
• Comportements visant à contrôler ou perdre du
poids
• Au moins 1 fois par semaine
• Estime de soi influencée de façon excessive par le
poids et les formes corporelles
Epidémiologie
• Prévalence vie entière : 1 à 1,5%
• Sex ratio : 1 homme / 3 femmes
• Incidence plus forte
– Chez les 10-19ans
– En zone urbaine / zone rurale
• Les patients consultent peu
Début
• Femme jeune, bon niveau intellectuel et/ou
social
• Souvent dans les suites d’un régime restrictif
• Parfois secondairement à un événement de
vie (traumatisme, deuil, séparation…)
La crise boulimique
•
•
•
•
Début par compulsion irrépressible
Absorption rapide d’une quantité importante de nourriture
Aliments hypercaloriques le plus souvent
Fin de crise par vomissement avec sensation de soulagement,
fatigue intense et somnolence
• Culpabilité au décours car conscience du trouble
Stratégies de contrôle du poids
•
•
•
•
•
Vomissements provoqués
Laxatifs
Diurétiques
Restriction alimentaire inter-crises
=> fluctuations pondérales
Traits associés
•
•
•
•
•
•
•
•
Troubles de l’image du corps
Peur excessive de prendre du poids
Confusion entre sensation de faim et anxiété
Syndrome anxio-dépressif
Autres addictions
Personnalité limite fréquente
Impulsivité, difficultés à gérer les émotions
Trouble de l’estime de soi
Retentissement médical
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Syndrome pseudo-occlusif
Hypertrophie des glandes salivaires
Érosions dentaires
Oesophagites
Carences nutritionnelles
Ostéoporose
Troubles hydro-électriques
Insuffisance rénale
…
comorbidités
• Addictions : alcool, médicaments
• Dépression
• Tentatives de suicide et comportements autoagressifs
• Troubles anxieux
Prise en charge
• Précoce
• Multidisciplinaire
• Ambulatoire, hospitalisation uniquement si
échec ou critère de gravité
• Suivi prolongé
Objectifs du traitement
• Cibles : les comportements potentiellement
dangereux
– Crises de boulimie
– Vomissements
– Restrictions alimentaires
• Méthodes comportementales, cognitives, groupe
psycho-éducatif
• Favoriser l’adhésion aux soins
• Réintroduire la notion de plaisir dans
l’alimentation
• Apprendre les signes annonciateurs de la crise
et les techniques pour y remédier
• Renforcer l’estime de soi
• Traiter les comorbidités
• Suivi long : risque de rechutes++
Hyperphagie boulimique
• Une « nouvelle entité »
• Forme de boulimie sans conduite
compensatoire
• Individualisées / boulimie car elle aurait une
physiopathologie propre, proche des
addictions
Epidémiologie
• Prévalence vie entière : 3%
• Sex ratio : 1 homme / 2 femmes
• Consultent peu sur le plan médical pour leur
TCA
• Mais Surpoids+++
• Donc consultations pour les conséquences du
surpoids
Critères
• Épisodes d’hyperphagie incontrôlée : perte de contrôle
et prise alimentaire excessive
• Caractéristiques des épisodes
–
–
–
–
–
Prise alimentaire rapide, solitaire
Au moins 1 par semaine
Sensation de trop plein désagréable
Absence de faim
Dégout de soi
• Sentiment de détresse en lien avec cette hyperphagie
• Absence de comportements compensatoires
Eléments cliniques
• Profil de la maladie mal connu
• Début souvent dans l’enfance
• Antécédent fréquent de traumatisme ou d’abus
sexuel
• Compulsions alimentaires précoces
• Différences avec la boulimie
– Absence de comportements compensateurs
– Absence de préoccupations pour le poids et
l’apparence
• Actuellement, les bilans, objectifs et principes
de la PEC sont très proches de ceux de la
boulimie
• Évolution vers des programmes plus
spécifiques
• La PEC psychothérapeutique a peu d’influence
sur le poids des patients
• A suivre…
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