BiofuturFlash N°5

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Mars
Biofutur Flash
2016
N°5
Le flash d’information des biologistes médicaux Biofutur
Prescription en allergie
L’incidence de l’allergie est en constante augmentation.
Au 4ème rang des maladies chroniques, sa prévalence a
été multipliée par 3 en 30 ans.
Ici n’est traitée que l’allergie immédiate faisant intervenir un
mécanisme d’hypersensibilité immédiate médiée par les IgE
(type I dans la classification de Gell et Coombs). L’organisme répond de façon exagérée à des substances étrangères (pollen, poussière, aliments…) en produisant des anticorps spécifiques.
Le tableau clinique
L’interrogatoire, véritable « enquête policière » est un
temps essentiel. Il recherche :
 des antécédents familiaux (un enfant issu de parents
atopiques aura 40 à 60 % de chance de développer une
maladie atopique contre 5 à 10 % si les parents ne sont
pas atteints).
 l’environnement du patient (lieu d’apparition des symptômes)
 la chronologie des faits (caractères saisonniers ou perannuel des symptômes…)
 le délai d’apparition des symptômes
 les facteurs concomitants (prise de médicaments, alcool fort…)
De présentation variée, les signes cliniques sont peu
spécifiques. Ils peuvent intéresser
 les voies aériennes (rhinite, conjonctivite, asthme souvent associés car même muqueuse),
 le système digestif (douleurs abdominales, diarrhées, vomissements),
 la peau (urticaire, angio-oedème de Quincke),
 jusqu’à la réaction d’hypersensibilité généralisée (choc
anaphylactique).
Ces signes varient aussi en fonction de l’âge des patients. Les signes cutanés sont plus fréquents chez l’enfant alors que les signes respiratoires dominent à l’âge
adulte.
Par ailleurs l’exposition aux allergènes varie dans le
temps. Un jeune enfant n’est pas exposé aux mêmes
allergènes qu’un adulte.
Son manque de spécificité (20 % des sujets sains ont des
taux élevés d’IgE), son manque de sensibilité (20% des
sujets allergiques ont des concentrations faibles) le font
réserver à des indications spécifiques : déficits immunitaires, traitement par anti IgE dans l’asthme sévère et
dans le diagnostic de l’aspergillose broncho pulmonaire
allergique.
 Les tests sanguins de dépistage
Ils utilisent une batterie d’allergènes mélangés sur un
même support (Phadiatop, Trophatop )
Le Phadiatop (pneumallergènes ou aéroallergènes) est
un test sensible (91%) et spécifique (93%).
De faible coût, pratique, il est bien corrélé au tableau
clinique dans 92 % des cas. Il est utilisable à tout âge
(avant 1 an), n’est pas influencé par les traitements antihistaminiques et ne nécessite pas de jeûne.
Ses limites :
tous les allergènes ne sont pas représentés (blatte I6,
pollen de cyprès) ce qui explique des faux négatifs.
D’autre part , un phadiatop positif n’est pas toujours en
rapport avec les symptômes cliniques présentés par le
patient. Il ne peut démontrer qu’une sensibilisation.
Le Trophatop (aliments) adulte et enfant.
 Adulte : 91.3 % des allergènes sont dépistés.
 fx5 (blanc d’œuf, lait de vache , poisson, arachide , soja, blé)
 fx24 (noisette, crevette, kiwi, banane) .
 Fx25 (sésame, bière, ail, céleri)
 Enfants (<15ans) : 93.6 % des allergènes sont dépistés
 Fx26 (blanc d’œuf, lait de vache, moutarde, arachide)
 Fx27 (poisson, noisette, soja, blé)
 Fx28 (crevette, kiwi, bœuf, sésame)
Ses limites sont les mêmes que le test Phadiatop.
De plus certains allergènes alimentaires croisent avec les
pollens (faux positifs).
 Les tests sanguins d’identification
La démarche diagnostique
Le dosage des IgE spécifiques (RAST) permet de mettre en
évidence et de quantifier (en KUA/l) la sensibilisation de
l’organisme à l’allergène testé, sans préjuger de sa responsabilité dans les symptômes présentés par le patient.
Un diagnostic précoce permet une prise en charge adaptée, améliore la qualité de vie et limite les formes compliquées de la maladie allergique. De nombreuses personnes sont allergiques sans le savoir.
L’apparition de symptômes dus à une substance allergisante varie d’un patient à l’autre et dépend du degré
d’exposition, du taux d’IgE spécifiques, et de la réactivité
clinique de l’individu.
La recherche d’une hyperéosinophilie est un test peu
sensible et peu spécifique et n’est plus utilisé pour le
dépistage de l’allergie.
Cependant, il existe une corrélation entre la concentration en IgE spécifiques et la probabilité de diagnostic
clinique positif. Ce dosage permet aussi dans certains
cas d’éviter le TPO (test de provocation orale) effectué en
cas de doute diagnostic.
De même, le dosage des IgE totales, ne présente que
peu d’intérêt.
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 Les tests multiallergéniques séparés sur un même
support (CLA 30) utilisent des pneumallergènes (30) ou
des trophallergènes (30) ou mixte.
 Les allergènes recombinants ou natifs ont amélioré
les extraits pour les tests cutanés et les réactifs pour les
tests biologiques. Ils permettent de cibler plus précisément l’épitope responsable, de prédire le risque de
symptômes et leur sévérité et d’améliorer la prise en
charge (immunothérapie spécifique ). Ces allergènes permettent une meilleure évaluation des réactions croisées.
La nomenclature officielle :
r (recombinant) n (natif) / 3 premières lettres du genre /
la première lettre de l’espèce et un numéro dans l’ordre
chronologique de découverte des différents épitopes.
Ex : r Ara h 1 (arachide hypogaea).
 Les tests cutanés ou « prick tests » sont du domaine
de l’allergologue. Ils font intervenir les mastocytes de la
peau, sont peu couteux, très spécifiques.
 Tests de référence, ils peuvent être utilisés quelque
soit l’âge du patient.
Ils peuvent présenter des contre-indications (lésions eczématiformes étendues…) ou être ininterprétables
(patients sous antihistaminiques,…). Dans ces cas les IgE
spécifiques trouvent tout leur intérêt.
Prescription en pratique
Chez un enfant de moins de 15 ans, le dépistage associe
le phadiatop et/ou le trophatop enfant.
Un dépistage positif sera complété par un dosage des IgE
spécifiques préférable à un test multiallergénique.
 Orienté par l’interrogatoire, l’examen clinique, l’âge
du patient, l’environnement domestique on pourra proposer devant un phadiatop positif le dosage des IgE spécifiques suivantes :
Les acariens (d1 et/ou d2), poils de chat (e1), moisis-
sure (m6), et selon le calendrier pollinique d’Ile de
France :
-de
janvier à avril les pollens d’arbre : bouleau(t3),
frêne (t15).
-de
mai à juillet les pollens de graminées : dactyle
(g3), phléole(g6)
-d’avril
à septembre les pollens d’herbacées
(ambroisie (w3), armoise(w6), pariétaire(w21).
 En cas de Phadiatop négatif mais d’anamnèse suspecte
la blatte (i6) doit être envisagée
 Selon la saison et la région géographique (sud de la
France, IDF…), les pollens en cause sont différents.
Afin d’orienter le diagnostic, le RNSA publie un bulletin
aéro-allergique par département tous les mois sur son
site (www.pollens.fr).
A savoir : dans les laboratoires du groupe Biofutur,
les sérums pour dépistage d’allergie sont conservés de
6 mois à 1 an en sérothèque en vue d’un complément
d’analyse.
Au-delà de 15 ans le phadiatop et/ou le trophatop adulte.
Les règles de prescription
IgE Totales
 Ce qui peut être prescrit sur une
même ordonnance
Phadiatop et Trophatop (enfant ou
adulte).
IgE Totales
Ou
Phadiatop
5 RAST respiratoires Et 5 RAST
alimentaires
Trophatop
plus
IgE Spécifiques
autres allergènes :
concernant
les
- IgE latex(k82)
- IgE venins d’hyménoptères (5 cotations par patients)
- IgE médicaments.(5 cotations par
patients)
 Ce qui n’est pas cumulable avec
tous les autres tests (sauf IgE spécifiques médicaments, latex,venins)
IgE totales et CLA 30. (une ordonnance spécifique pour ces tests)
Rast
Phadiatop Trophatop RAST
respiratoires alimentaires
(5 max)
(5 max)
CLA 30
OUI
OUI
RAST
respiratoires
(5 max)
OUI
Rast
alimentaires
(5 max)
OUI
CLA 30
IgE latex
médicaments
venins d’hyménopteres
OUI
OUI
OUI
OUI
Règles de prescription des tests d’allergie
Réalisation : Direction de la
communication Biofutur
Le groupe Biofutur est constitué de 45 Laboratoires de Biologie Médicale de la région parisienne, dirigés par des médecins et pharmaciens biologistes
libéraux indépendants.
Notre objectif est de contribuer à la prise en charge des patients, en proposant au-delà des résultats d’analyses, notre expertise en biologie médicale.
La section Santé Humaine du Cofrac (Comité Français d’Accréditation) a accrédité nos LBMs, selon la norme ISO 15 189, sous les numéros 8-2602 et 83243*.
*Le détail des activités couvertes ainsi que les sites concernés sont précisés dans l’attestation, consultable sur le site www.cofrac.fr
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