Syndrome allergique oral

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Le syndrome allergique oral et les allergies croisées
Les allergies croisées et le syndrome oral
Parmi l’ensemble des panallergènes, certains sont sensibles
Le syndrome allergique oral est une manifestation particu-
à la chaleur et aux enzymes gastriques, et subissent donc
lière d’hypersensibilité alimentaire liée à la présence d’IgE
une dégradation locale avant de pouvoir atteindre l’intestin
spécifiques. Il se caractérise cliniquement par une réaction
et y être résorbés. Ce type d’allergènes est responsable du
érythémateuse, prurigineuse et inflammatoire, strictement
syndrome allergique oral, et concerne particulièrement
confinée au niveau des muqueuses buccales et palatines,
l’allergie croisée aux pollens de bouleau et aux pommes.
avec gonflement des lèvres, et survenant dans les 10
Une caractéristique évidente des allergènes thermosen-
minutes suivant l’ingestion d’un aliment. Ce syndrome est
sibles est le fait que les patients qui y sont sensibilisés, ne
prépondérant chez l’adulte et est le plus souvent lié à
présentent aucun symptôme après cuisson du fruit ou autre
l’existence d’une allergie alimentaire croisée.
aliment concernés. Ils tolèrent ainsi parfaitement les
Les fruits et légumes sont la cause la plus fréquente
confitures ou pommes cuites, alors que le même fruit
d’allergie alimentaire chez l’adulte.
consommé frais déclenche les manifestations allergiques.
De nombreuses protéines végétales et aussi d’insectes et
Concernant les fruits enfin, certains panallergènes sont
crustacés, présentent des fonctions et structures molécu-
situés au niveau de la pelure, ce qui permet aux patients
laires conservées au cours de l‘évolution, et qui se
allergiques de les tolérer parfaitement après épluchage,
retrouvent
alors que d’autres sont abondants au sein de la pulpe, et ne
ainsi
partagées
par
plusieurs
espèces
différentes. Ces protéines conservées représentent des
peuvent être ingérés même en l’absence de la pelure.
allergènes appelés « panallergènes » qui sont responsables
chez les sujets atopiques, de réactions allergiques croisées.
D’autres panallergènes par contre résistent à la chaleur et
Les exemples les plus typiques de telles réactions croisées
aux enzymes gastriques et atteignent sans modification
responsables du syndrome allergique oral, sont les patients
moléculaire l’intestin ou leur absorption provoque des
sensibilisés aux pollens de bouleau qui parallèlement
réactions systémiques graves pouvant aller jusqu’au choc
développent une allergie aux pommes, cerises et pêches,
anaphylactique. Cette dernière manifestation est particuliè-
de même que les individus allergiques au latex qui
rement fréquente pour l’antigène majeur Ara-h1de la
présentent une hypersensibilité aux bananes et kiwi, ou
cacahuète.
encore les patients allergiques à la fois aux acariens de la
poussière de maison et aux crustacés et mollusques. Une
allergie croisée entre poils de chat et viande de porc a été
également récemment identifiée.
© Laboratoire Dr Collard SC/SPRL - Synlab Belgique
Mars 2014
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La recherche d’allergies croisées en laboratoire
Il est donc impératif de tester en laboratoire la spécificité
Particulièrement en présence d’un syndrome allergique
précise des IgE du patient, afin de détecter une sensibilisa-
oral, la probabilité d’une allergie croisée doit être recher-
tion à un ou plusieurs allergènes de structures similaires
chée. La reconnaissance de telles allergies croisées, de
l’une de l’autre.
même que l’identification précise du panallergène en
L’utilisation de techniques de recombinaison génétique a
cause, présente en effet une importance capitale pour les
permit la production standardisée d’allergènes à l’échelle
protocoles de désensibilisation spécifique. Il n’est pas rare
moléculaire, et donc d’augmenter considérablement la
en effet qu’une telle procédure réalisée avec un allergène à
spécificité des dosages d’IgE in vitro (RAST). De tels
l’état natif, par exemple chez un sujet allergique aux
allergènes recombinants sont aujourd’hui disponibles pour
acariens, déclenche une hypersensibilité secondaire aux
mesurer les IgE spécifiques des panallergènes les plus
crustacés, ou qu’inversement une allergie croisée clinique-
fréquents, et permettent une identification à l’échelle
ment évidente aux pollens de bouleau et pommes soit
moléculaire des épitopes ciblés sur l’allergène natif. Ceci à
améliorée pour les deux éléments par une désensibilisation
son tour, et contrairement aux allergènes natifs, permet
unique à l’égard du pollen.
l’implémentation d’une désensibilisation rigoureusement
spécifique en cas d’allergie croisée. 
Rédaction
Dr Edmond Renard
Mars 2014
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