Plan de gestion 2004-2008

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Plan de gestion
2004-2008
Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable
Direction de la Nature et du Paysage
Réserves Naturelles de la Baie de l’Aiguillon
Plan de Gestion 2004-2008
Septembre 2003
Rédaction : Francis Meunier (LPO) & Emmanuel Joyeux (ONCFS)
O ffi c e Na ti ona l de la Chas se e t de l a Fa une S a uv a ge
&
Li gue pour l a P r ote c ti on de s Oi se a ux
Ferme de la Prée Mizottière – 85450 Sainte Radegonde des Noyers
Tél : 02 51 56 82 98
Fax : 02 51 56 87 94
Remerciements
Il nous est agréable de remercier l’ensemble des membres des comités consultatifs des deux réserves
naturelles de la baie de l'Aiguillon, et au-delà toutes les personnes qui ont contribué à la construction
de ce plan de gestion par les informations et les connaissances qu’ils ont partagées. Notre
reconnaissance s’adresse tout particulièrement à tous ceux qui contribuent directement à la gestion du
site par leur participation aux travaux, missions techniques, programmes scientifiques et animations.
Ce travail a été permis par la volonté de coopération de nos équipes dirigeantes à la LPO et à
l’ONCFS, Dominique Aribert, Jean-Jacques Blanchon, Michel Métais et Dominique Stevens ; qu’ils
en soient remerciés.
Bruno Toison, délégué régional du Conservatoire du Littoral, a permis le rapprochement physique des
équipes charentaises et vendéennes, en nous accueillant dans les locaux de la Prée Mizottière.
La collaboration des gardes ONCFS des services départementaux de Charente-Maritime et de Vendée,
et des Brigades Mobiles d’Intervention de Bretagne-Pays de Loire et Poitou-Charentes, pour des
missions techniques et de police, nous est précieuse et indispensable.
L’équipe du CNERA – Avifaune Migratrice de Chanteloup, Bertrand Trolliet, Olivier Girard et
Michel Fouquet,ainsi que Jean-Marie Boutin et Jean-Luc Tesson, continue de nous assister sur les
comptages mensuels « oiseaux d’eau », après nous avoir transmis son savoir-faire. Bertrand Trolliet est
l’auteur des figures les concernant et enrichit régulièrement nos discussions scientifiques. Nous
remercions également Gaby Bouninneau et Pascal Bonnin de la Fédération Départementale des
Chasseurs de Vendée pour leur participation à ces suivis.
A ceux là, il faut ajouter celles qui nous facilitent la gestion quotidienne administrative et comptable,
Pascale Ménard, Isabelle Rivault, Diana Alves, Patricia Murray, Catherine Pellereau et Marie-Agnès
Bernard.
Les gestionnaires de réserves naturelles et sites protégés sur le marais poitevin (ADEV, LPO Marais
Poitevin) et en dehors (réserves LPO de Charente-Maritime, réseau RNF…) nous font partager leur
expérience. Souhaitons que ce partage s’enrichisse encore. Toute notre amitié à Hugues Des Touches,
Jean-Pierre Guéret et Alain Thomas.
Enfin, le personnel permanent des deux réserves naturelles étant constitué de deux personnes, c’est
avec plaisir que nous remercions tous les stagiaires et vacataires qui sont venus nous prêter main forte
depuis 1998, soit par ordre d’entrée en scène : Christophe Bourron, Alexandre Prinet, Dimitri
Gourand, Clelia Betton, Stéphane Gauthier, Julien Herpoux, Rachel Khun, Jean-Baptiste Lerede,
Alexandre Thémé, Guillaume Geneste, Audrey Millet, Simon Audrain, Olivier Vermet, Clovis Boutet,
Grégory d’Halluin, Guénael Menguy, Gaël Moinard, Sophie Papin, Marie Provost, Clément Rataud,
Olivier Guérin, Gérald Thévenon, Julien Modéran, Marie Deville, Guillaume Ogereau, Marie Halleux,
Aurélie Barnier, Julia Combrun et Coraline Moreau. Une mention spéciale à Carole Pardell, rédactrice
principale du premier plan de gestion « Vendée » et à ceux qui sont venus et revenus sous des statuts
divers, variés et précaires, sans jamais fléchir : Olivier Favreau, Régis Ball, Sylvain Haie et Frédéric
Levé.
PREAMBULE
La baie de l’Aiguillon est divisée en 2 réserves naturelles.
•
La partie vendéenne a été classée en réserve naturelle en 1996 sur 2300 ha. S a gestion a été
confiée à l’Office National de la Chasse et de la Faune S auvage (ONCFS ), certaines
missions techniques étant confiées à la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Son
premier plan de gestion (2000-2004), réalisé par la LPO sous la direction de l’ONCFS, a été
soumis au CNPN et validé en mai 2002 dans l’attente d’un plan de gestion unique pour
l’ensemble de la baie. Le conservateur, M . Emmanuel Joyeux, recruté en 1998, est employé
par l’ONCFS.
•
La partie charentaise a été classée en réserve naturelle en 1999 sur 2600 ha. S a gestion a été
confiée conjointement à l’ONCFS et à la LPO. Un protocole d’accord ONCFS-LPO
définit le niveau de coordination entre ces deux organismes sur la réserve naturelle. Le
conservateur, M . Francis M eunier, recruté en 2001, est employé par la LPO.
Le présent document constitue donc ce plan de gestion commun aux deux réserves naturelles,
gérées comme une entité écologique et humaine unique.
Compte tenu du décalage de création entre les deux réserves, des études complémentaires ont été
réalisés sur la partie charentaise. De plus pour les principaux suivis et programmes scientifiques,
les opérations inscrites au plan de gestion « Vendée » considéraient l’ensemble de la baie ou bien
ont été élargies dès 2001 à la partie charentaise. Il est ainsi possible d’avoir une évaluation
patrimoniale globale de la baie de l’Aiguillon et de définir des objectifs communs de
gestion. Le recul dont nous disposons aujourd’hui a permis ainsi de faire une sorte d’évaluation
(non formelle) du plan de gestion « Vendée ». Cette ré-évaluation patrimoniale et socioéconomique a permis de définir des actions supplémentaires et surtout complémentaires
articulées avec les programmes en cours définis par le plan vendéen.
La première illustration clé de l’unicité de gestion des 2 réserves naturelles a été la réunion
des équipes techniques dans des locaux communs. En effet, l’acquisition par le Conservatoire
du Littoral du domaine de la Prée M izottière (en Vendée) a donné l’occasion aux organismes
gestionnaires de se rapprocher grâce à la mise disposition d’une partie des bâtiments. Ceux-ci
sont situés à la limite entre la Charente-M aritime et la Vendée en bordure des 2 réserves. La
fusion des deux équipes sur ce site est donc effective depuis octobre 2002.
Dans la suite de ce rapport nous parlerons donc généralement de LA réserve naturelle en
considérant la baie de l’Aiguillon dans son ensemble. La distinction entre les deux entités
officielles n’a été conservée que lorsque cela s’avérait nécessaire pour la compréhension.
SOMMAIRE
Section A : Approche descriptive et analytique de la Réserve Natu relle......................................4
A1 Informations géné rale s ........................................................................................................... 4
A1.1. Localisation ........................................................................................................................ 4
A1.2. Statut actuel et limites du site ................................................................................................. 6
A1.2.1. Statut .......................................................................................................................... 6
A1.2.2. Limites ........................................................................................................................ 7
A1.2.3. Autres classements et inventaires ...................................................................................... 9
A1.3. Description sommaire ........................................................................................................... 9
A1.4. Historique du site. ...............................................................................................................11
A1.5. Aspects fonciers ..................................................................................................................13
A2. Environnement e t patrimoine . ............................................................................................. 13
A2.1. Milieu physique. .................................................................................................................13
A2.1.1. Climat ........................................................................................................................13
A2.1.2. Géologie, géomorphologie, dynamique sédimentaire ...........................................................16
A2.1.2.1. Cadre géomorphologique et hydrologie sur le domaine terrestre ......................................16
A2.1.2.2. Couverture sédimentaire et dynamique sur le domaine maritime......................................17
A2.1.2.3. Les caractéristiques de la marée ................................................................................20
A2.1.3. Les apports fluviaux : quantité et qualité des eaux ...............................................................21
A2.1.3.1. Quantité d’eau .......................................................................................................21
A2.1.3.2. Les apports du bassin versant en éléments nutritifs .......................................................23
A2.1.3.3. Bilan pour la réserve naturelle ..................................................................................24
A2.1.3.4. La surveillance de la qualité des eaux du milieu marin...................................................24
A2.2. Unités écologiques ..............................................................................................................29
A2.2.1. Vases nues ..................................................................................................................31
A2.2.2. Végétation pionnière des hautes slikkes ............................................................................31
A2.2.3. Végétation du schorre....................................................................................................31
A2.2.4. Les roselières des rives de la Sèvre niortaise ......................................................................34
A2.2.5. Les formations dunaires .................................................................................................34
A2.2.6. La végétation des digues ................................................................................................34
A2.2.7. En guise de conclusion ..................................................................................................34
A2.3. Faune et Flore.....................................................................................................................35
A2.3.1. Flore..........................................................................................................................35
A2.3.2. Faune.........................................................................................................................37
A2.3.2.1. La faune marine de la baie .......................................................................................37
A2.3.2.2. La faune terrestre ...................................................................................................40
A2.3.2.3. Les oiseaux ...........................................................................................................41
A2.4. Environnement socio-économique..........................................................................................60
A2.4.1. Les activités économiques ..............................................................................................60
A2.4.1.1. Les activités agricoles .............................................................................................60
A2.4.1.2. Conchyliculture et pêche côtière................................................................................64
A2.4.2. Les pratiques traditionnelles de loisirs...............................................................................68
A2.4.2.1. Pêche à pied amateur ..............................................................................................68
A2.4.2.2. La chasse..............................................................................................................69
A2.4.2.3. La cueillette des Salicornes et du Lilas de mer .............................................................70
A2.4.2.4. Le tourisme...........................................................................................................70
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
1
A2.4.3. La démoustication.........................................................................................................70
A2.4.3.1. Contexte historique.................................................................................................71
A2.4.3.2. Méthodes de démoustication et questions biologiques ...................................................71
A2.4.4. Les activités liées à la recherche et à la pédagogie sur la réserve ............................................72
A2.4.4.1. Pédagogie et animation nature ..................................................................................72
A2.4.4.2. Les activités de recherche ........................................................................................74
A2.4.5. Le contexte du marais poitevin........................................................................................75
A2.5. Patrimoine historique...........................................................................................................76
A2.6. Approche globale : évolution des milieux naturels et fonctionnement écologique du système.............76
Résumé de la se ction A............................................................................................................... 79
Section B : Evaluation du Patrimoine et Définition des Objectifs .............................................81
B1. Evaluation de la valeur patrimoniale ................................................................................... 81
B1.1. Evaluation des habitats, des espèces et du patrimoine géologique..................................................81
B1.1.1. Flore et Habitats ...........................................................................................................81
B1.1.2. Oiseaux d’eau hivernants et migrateurs .............................................................................83
B1.1.3. Oiseaux nicheurs ..........................................................................................................88
B1.1.4. Mammifères ................................................................................................................88
B1.1.5. Reptiles et Amphibiens ..................................................................................................89
B1.1.6. Poissons......................................................................................................................89
B1.1.7. Les invertébrés aquatiques et terrestres ..............................................................................90
B1.2. Evaluation qualitative de la biodiversité de la baie de l'Aiguillon..................................................90
B1.3. Analyse des potentiels d’interprétation ....................................................................................93
B1.4. Place de la réserve dans un ensemble d’espaces protégés .............................................................96
B2. O bjectifs à long terme .......................................................................................................... 98
B2.1. Objectifs à long terme relati fs à la conservation des habitats, des espèces et du patrimoine
géomorphologique. ......................................................................................................................99
B2.1.1. Maintenir et/ou restaurer les fonctions de marais maritime....................................................99
B2.1.1.1. Maintenir et/ou restaurer l’intégrité écologique des habitats intertidaux (vasières) ...............99
B2.1.1.2. Maintenir la diversité et la dynamique des prés salés ................................................... 100
B2.1.2. Maintenir et/ou restaurer la cap acité d’accu eil de la baie pour les limicoles côtiers et les anatidés
hivernants et migrateurs .......................................................................................................... 101
B2.1.3. Maintenir et restaurer les habitats aquatiques (étiers, chen aux…) ......................................... 102
B2.1.4. Maintenir et/ou restaurer les habitats terrestres (digues, dunes…) et la diversité floristique à même
d’accueillir la faune sauvag e.................................................................................................... 103
B2.1.5. Entretenir les éléments paysagers de la Réserve ................................................................ 103
B2.2. Objectifs à long terme relati fs à l’organisation des suivis écologiques et à la définition de programmes
scientifiqu es. ............................................................................................................................ 103
B2.2.1. Assurer les inventaires et suivis écologiques nécessaires à l’analyse de l’état de gestion du site.. 104
B2.2.2. Développer en partenariat des programmes scienti fiques nécessaires à l’amélioration des
connaissances et à la gestion.................................................................................................... 104
B2.3. Objectifs à long terme relati fs à la valorisation de la Réserve Naturelle dans les politiques locales et à
l’accueil du public..................................................................................................................... 105
B2.3.1. Maintenir une utilisation rationnelle des ressources renouvel ables ........................................ 105
B2.3.2. Intégrer et valoriser la Réserve Naturelle dans les politiques locales, régionales et nationales..... 106
B2.3.3. Développer l’information, l’accueil et la sensibilisation du public ........................................ 106
B2.4. Objectifs à long terme relati fs aux activités administratives et à la surveillance.............................. 106
B2.4.1. Assurer la surveillance de la réserve naturelle................................................................... 106
B2.4.2. Assurer les activités administratives de la réserve naturelle ................................................. 107
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
2
B2.5. Conclusion....................................................................................................................... 107
B3. Facteurs pouvant avoir une influence sur la gestion........................................................... 109
B3.1. Tendances naturelles .......................................................................................................... 109
B3.1.1. Milieu physique.......................................................................................................... 109
B3.1.2. Evolution générale du milieu......................................................................................... 109
B3.1.3. Présence d’une espèce invasive : Spartina anglica ............................................................. 110
B3.1.4. La baie de l'Aiguillon : étape migratoire indispensable ?..................................................... 111
B3.2. Tendances direct ement induites par l’homme sur la réserve naturelle........................................... 111
B3.2.1. La fauche et le pâturag e des prés salés ............................................................................ 111
B3.2.2. Problèmes posés par les pratiques actuelles de démoustication et propositions de gestion.......... 111
B3.2.3. Les cultures marines.................................................................................................... 112
B3.2.4. Les activités halieutiques.............................................................................................. 113
B3.2.5. La fréquentation de la réserve........................................................................................ 113
B3.3. Facteurs extérieurs ............................................................................................................. 113
B3.3.1. Gestion qualitative et quantitative de la ressource en eau .................................................... 113
B3.3.2. Les orientations de la politique agricole........................................................................... 115
B3.3.3. L’action du Conservatoire du Littoral ............................................................................. 115
B3.3.4. L’activité cynégétique aux abords de la Réserve Naturelle .................................................. 117
B3.3.5. Les survols à très basse altitude d’avions ou d’hélicoptères ................................................. 117
B3.4. Aspects juridiques et réglementaires...................................................................................... 117
B3.5. Conclusion....................................................................................................................... 118
B4. Dé finition des obje ctifs à long te rme e t de s objectifs du plan.............................................. 120
B4.1. Objectifs relati fs à la conserv ation du patrimoine..................................................................... 121
B4.2. Objectifs relati fs à la rech erche et à l’amélioration des connaissances .......................................... 123
B4.3. Objectifs relati fs à la valorisation de la Réserve au niveau local, national et à l’accueil du public. ..... 124
B4.4. Objectifs relati fs à la surveillance et aux activités administratives ............................................... 125
Section C : Plan de travail..........................................................................................................126
C1. Définitions des O pé rations................................................................................................. 126
C2. Plan de travail par obje ctif du plan................................................... Erreur ! Signet non défini.
C3. Ré capitulatifs des opérations par type .............................................. Erreur ! Signet non défini.
C4. Bilan budgétaire................................................................................ Erreur ! Signet non défini.
Références Bibliographiques et Cartographiques.................................Erreur ! Signet non défini.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
3
SECTION A : APPROCHE DESCRIPTIVE ET ANALYTIQUE DE
LA RESERVE NATURELLE
A1 Informations générales
A1.1. Localisation
Située sur le littoral Atlantique, partagée entre les départements de la Charente-M aritime
et de la Vendée par l’estuaire de la Sèvre Niortaise, la baie de l’Aiguillon et les vasières qui
bordent la Pointe d'Arçay forment les wadden les plus septentrionaux du bassin aquitain
(46°17'N, 1°10’W au centre de la baie, carte 1). La baie de l’Aiguillon s'étend sur environ 5000
hectares. Son aspect actuel résulte des endigages successifs qui, du M oyen Age à 1965, ont isolé
95.000 hectares de l'ancien Golfe des Pictons, créant le M arais Poitevin. Le lit de la partie
maritime de l'estuaire de la Sèvre Niortaise, « la rivière de M arans » traverse diamétralement la
baie du nord-est au sud-ouest. Les vasières centrales, la basse slikke, recouvertes à chaque
marée haute, sont parcourues par un réseau très touffu de chenaux. Entre les vasières centrales et
le schorre, les vasières de haute slikke forment une ceinture de vases lisses entrecoupées de
chenaux. Le schorre est localement appelé « mizottes » du nom patois de l'espèce recherchée
pour la fauche, la puccinellie maritime.
Carte 1. Localisation de la baie de l'Aiguillon
Elle constitue du point de vue réglementaire un site complémentaire aux autres réserves
naturelles littorales proches et plus anciennes que sont Lilleau des Niges sur l’île de Ré, M arais
d’Yves et M arais de M oëze-Oléron sur le complexe Charente-Seudre ainsi que la RN de Saint
Denis du Payré qui protège des prairies humides du marais poitevin (carte 2).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
4
Carte 2. Réseau des réserves naturelles de Charente-Mariti me et Vendée complémentai res à la
baie de l'Aiguillon
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
5
A1.2. Statut actuel et limites du site
A1.2.1. Statut
La baie de l'Aiguillon présente la particularité d’être divisée en 2 Réserves Naturelles,
résultant d’une situation historique et administrative complexe. L’Etat avait donc choisi une
instruction séparée sur les deux départements concernés.
La partie nord de la baie de l'Aiguillon, au Nord du chenal de M arans, a été classée en
réserve naturelle par le décret n° 96-613 du 9 juillet 1996, paru au journal officiel du 10 juillet
1996, sous la dénomination de « Réserve Naturelle de la baie de l'Aiguillon (Vendée) ». La
partie sud de la baie a été classée de la même façon par le décret n° 99-557 du 2 juillet 1999,
paru au journal officiel du 4 juillet 1999, sous la dénomination de « Réserve Naturelle de la baie
de l'Aiguillon (Charente-M aritime) ».
Bien que par souci de cohérence les gestionnaires désignés soient communs aux deu x
réserves, les conventions établies avec les préfectures diffèrent quelque peu quant aux missions
confiées.
Par convention du 7 février 1997, le Préfet de Vendée a confié à l'Office National de la
Chasse et de la Faune Sauvage, établissement public à caractère administratif, la gestion de la
Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon (Vendée). Cette convention prévoit notamment
l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de gestion écologique de la réserve, dans un délai de
3 ans. Pour cette mission, une convention particulière a également été établie entre l’ONCFS et
la Ligue pour la Protection des Oiseaux pour réaliser et mettre en œuvre le plan de gestion, les
études et expertises nécessaires. Ce plan de gestion 2000-2004 a été validé en 2002 par le CNPN
dans l’attente du présent document.
Pour la Charente-M aritime, la convention de gestion du 24 novembre 2000 prévoit une
co-gestion ONCFS-LPO, la LPO assurant la maîtrise d’œuvre de la gestion et l’ONCFS la
direction et la coordination générale des 2 réserves ; cette convention indique également la
répartition des missions confiées à chaque gestionnaire, suite à un accord entre les deux
organismes (tableau 1).
Tableau 1 : Principes de gestion des 2 rése rves naturelles de la baie de l'Aiguillon
Gestionnaire principal dans le cadre d’une co-gestion
des RN baie de l'Aiguillon
Coordination et direction des 2 réserves naturelles
MISS IONS
ONCFS
RNBA 17
RNBA 85
Responsabilité administrative et financière
LPO
ONCFS
Gestion technique des milieux naturels
Surveillance / Police / Réglementation
Valorisation de la nature auprès du public
Education / Animation / Tourisme
Relations extérieures / locales
Représentation
Suivi scientifique / Recherche
LPO
ONCFS
ONCFS
ONCFS
LPO - ONCFS
ONCFS
LPO - ONCFS
ONCFS
ONCFS
ONCFS
Deux conservateurs ont donc été recrutés, l’un - LPO - sur la partie 17, l’autre – ONCFS sur la partie 85. Dans les faits, l’ONCFS et la LPO assurent une co-gestion globale du site qui
constitue bien sûr un ensemble écologique unique ; et complémentaire grâce aux spécificités
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
6
propres à chacun des organismes. Ainsi, si chacun des conservateurs conserve un volet
départemental sur le plan des relations locales et administratives, l’ensemble des opérations de
gestion, suivis scientifiques ou valorisation s’effectuent en coordination et concernent les 2
réserves naturelles. Ce plan de gestion unique en est l’illustration.
La coordination entre les gestionnaires est donc d’ores et déjà beaucoup plus poussée que
ne le demandent les conventions fixant les modalités de gestion des réserves. En effet, les outils
de communications vers l’extérieur comme les programmes de recherche, de suivis écologiques
et de gestion des milieux sont menés conjointement, la responsabilité d’un programme étant
confiée à l’un ou l’autre des conservateurs. A titre d’exemple, citons la préparation budgétaire, la
rédaction du rapport d’activité, les comptages mensuels oiseaux d’eau, l’ensemble des
programme de recherche, la signalisation commune.
Il faut noter cependant que les décrets de création comportent 2 différences concernant :
- d’une part l’interdiction de la pêche amateur à la civelle côté charentais (art. 9 du
décret n°99-557) ce qui n’est pas le cas côté Vendée où le préfet peut cependant être
amené à réglementer l’activité de pêche de loisir (art. 17 du décret n° 96-613) ;
- d’autre part la possibilité d’effectuer des travaux nécessaires aux opérations de
démoustication respectueuses de l’environnement côté charentais (art. 13 du décret
n°99-557), ces opérations n’étant pas prévues du côté Vendée, elles tombent sous le
coup d’autres articles.
Compte - tenu des contextes locaux, il semble difficile actuellement d’envisager une
fusion des deux décrets, afin d’avoir une réglementation parfaitement homogène. Si cette fusion
ou tout au moins une harmonisation des deux décrets paraît logique, elle nous paraît néanmoins
prématurée comme objectif opérationnel dans le cadre de ce premier plan de gestion.
A1.2.2. Limites
Les deux réserves naturelles sont situées essentiellement sur le domaine public maritime,
en limite des communes de l’Aiguillon sur mer, Saint-M ichel en l’Herm, Triaize, Champagné les
marais, Puyravault et Sainte Radegonde des Noyers (d’ouest en est en Vendée) et des communes
de Charron, Esnandes et M arsilly (du nord au sud en Charente-M aritime). Elles couvrent un
ensemble de 4900 ha (2600 en Charente-M aritime, 2300 en Vendée), à l’aval des premiers
ouvrages à la mer (vannes du Chenal de la Raque, du Chenal Vieux, du Canal de Luçon, du
Canal de l'Epine et Ecluses du Brault, côté Vendée ; vannes du canal du Curé côté charentais,
(carte 3). Les digues de front de mer sont incluses dans la réserve naturelle côté vendéen mais
exclues côté charentais. La réserve naturelle est donc limitée par différents éléments :
Sur sa partie maritime
-
-
Par une ligne droite partant de La Pelle (17), au droit de l’arrivée du chemin
départemental n°106, et prolongeant l'alignement de la pointe ouest du rocher de la Dive
à l'amer de la Pointe de l'Aiguillon (85).
Le port de pêche de Charron (zone de mouillage des bateaux) est exclu de la réserve.
Sur la partie terrestre
-
Par les digues de front de mer et les fossés de pied de digue, incluses dans la réserve de la
Pointe de l'Aiguillon à l'ancien Pont du Brault (85), exclues du port du corps de garde (à
Charron) jusqu’à la digue communale d’Esnandes (17). Du côté charentais, il s’agit en
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
7
fait de tout le Domaine Public M aritime (DPM ) et rien que lui jusqu’à la pointe de la
Pelle en longeant notamment le pied de la falaise d’Esnandes.
Par les parcelles cadastrées sur les communes de l'Aiguillon sur M er, St M ichel en
l'Herm, Triaize, Champagné les M arais, Puyravault, Ste Radégonde des Noyers en
Vendée, et de Charron, Esnandes et M arsilly en Charente-M aritime.
-
Sur sa partie fluviale
-
La limite du Domaine Public Fluvial au niveau de l'ancien Pont du Brault côté vendéen.
La limite du Domaine Public M aritime au niveau du Corps de garde côté charentais.
Vendée
Champa gné les Marais
Pu
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Limite de la Réserve Naturelle
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Points d'observation
0
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Km
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Réa li sa tio n : RN Bai e d e l A
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Limite VendéeCharente-Maritime
Limites communales
Charente Maritime
Carte 3. Limites de la réserv e naturelle de la baie de l'Aiguillon
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
8
A1.2.3. Autres classements et inventaires
La réserve naturelle est répertoriée en ZNIEFF de type 1, secteur de très grand intérêt
biologique, dans l'inventaire des Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Floristique et
Faunistique, initié par le M inistère de l'Environnement en 1983 et animé au niveau national par
le M uséum National d’Histoire Naturelle.
Site d'intérêt communautaire pour la conservation des oiseaux sauvages (ZICO), elle est
également déclarée Zone de Protection S péciale en application de l'article 4 de la Directive
européenne 79/409 dite Directive « Oiseaux », notifiée à la CEE, le 05 septembre 1986. Elle est
également intégralement désignée en pS IC (site d’importance communautaire) au titre de la
Directive 92/43 dite Directive « Habitats » du fait des habitats de vasières et de prés salés qui y
sont représentés. Elle est donc incluse dans le vaste ensemble de 63800 ha que constitue le site
Natura 2000 du marais poitevin (le plus grand de France) dont le document d’objectifs est en
voie d’achèvement.
D'autres protections intéressent le littoral proche du Nord au Sud : la Réserve Biologique
Domaniale et de Faune Sauvage de la Pointe d'Arçay (1035 ha), l’APB (arrêté de protection de
biotope) de la Pointe de l'Aiguillon (30 ha), la Réserve Naturelle Volontaire de Choisy (85 ha), la
Réserve Naturelle de St-Denis-du-Payré (207 ha), l’acquisition par le Conservatoire du Littoral
de la ferme de la Prée M izottière (240 ha), l’APB des « marais doux charentais » sur les
communes de Charron, Esnandes, M arans, Andilly et Villedoux (3800 ha) et la RNV des marais
de Pampin (25 ha).
Les zones humides du M arais Poitevin répondent aux critères de la Convention
Internationale pour la Protection des Zones Humides, la Convention de Ramsar, en vue d'un
éventuel classement.
Les éléments majeurs relatifs au statut sont donc :
Le Domaine Public M aritime côté vendéen et les mizottes de Triaize (pour partie propriété
de la Fondation Nationale pour la Protection des Habitats Français de la Faune Sauvage) sont
en réserve de chasse maritime depuis 1973 ;
La Réserve Naturelle est répertoriée dans une ZNIEFF de type 1 ;
Site d'intérêt Communautaire pour la Conservation des oiseaux sauvages, elle est déclarée
ZPS et pSIC ;
La désignation du M arais Poitevin et de la baie de l'Aiguillon à la convention de Ramsar est
envisageable ;
La réserve naturelle apparaît donc comme un élément majeur constitutif d’un ensemble
écologique remarquable.
A1.3. Description sommaire
La réserve naturelle intègre différents ensembles dont la majorité se situe sur le Domaine
Public M aritime :
- 3700 ha de vasières nues (slikke)
- 1100 ha de mizottes (schorre)
- 100 ha de chenal maritime
- 34 km de digues (et 22 km de fossés de pied de digue côté Vendée)
- 3,5 km de cordon de galets
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
9
La baie de l'Aiguillon, vaste ensemble de vasières, constitue un des sites français les plus
importants pour l'accueil de l'avifaune aquatique migratrice, répertorié à ce titre par les instances
européennes et nationales. Les estrans vaseux de la baie se composent de deux unités naturelles
bien différenciées, soumises aux mouvements des marées :
La slikke est formée de larges plages de vases marines argileuses, légèrement inclinées,
recouverte à chaque marée, dépourvue à sa base de végétation. La partie haute de la slikke se
caractérise notamment par la présence du Spartinetium maritimea. Les Spartines ont un grand
pouvoir colonisateur et contribuent naturellement à l’exhaussement progressif du niveau de la
vase.
Le schorre ou pré salé, localement appelé "mizottes" correspond aux vases consolidées.
Un réseau de petits chenaux et "russons" le parcourt et il est occupé par un tapis végétal dense.
La végétation des prés salés se caractérise par une flore adaptée à la submersion régulière par
l’eau de mer lors des marées de fort coefficient dont les Salicornes, la Soude maritime, l’Obione
ou la Puccinellie maritime.
Des apports terrigènes très importants provenant de la mer mais également du M arais
Poitevin (transitant par la Sèvre Niortaise et par les canaux qui débouchent au nord et à l’est de
la baie) entraînent une sédimentation très active. Elle se remarque par l’élévation du niveau des
vasières (visible par rapport au niveau des polders adjacents) et par la progression rapide des
superficies couvertes par le schorre : la végétation gagne sur la vase nue tout autour de la baie,
à un rythme atteignant localement plusieurs centimètres par an (Verger 1988). Ainsi, la surface
de prés salés (650 ha en Vendée et 450 ha en Charente-M aritime), recalculée sous SIG à partir
des cartographies de la végétation réalisées en 2001 et 2002, apparaît bien supérieure aux 380 et
300 ha antérieurement cités (Rosoux & Tournebize 1989). Cet aspect de l’évolution de la baie de
l'Aiguillon apparaît donc très important sur le long terme et devra être pris en compte dans la
gestion.
La fauche traditionnelle des mizottes qui se déroule de juin à août, a pour effet de
maintenir et de développer la prairie à Puccinellie maritime. Cette graminée est très appréciée
par certaines espèces d'oiseaux d'eau comme le Canard siffleur et l'Oie cendrée. En période de
migration et d'hivernage, les prés salés sont utilisés comme zone d'alimentation diurne et
nocturne (oies, canards…), comme zone de repos (échassiers et canards) et comme habitat de
reproduction (Canard colvert, Tadorne de Belon et passereaux). Les digues enherbées et leurs
fossés de pied de digue présentent également un intérêt biologique pour des espèces comme la
Gorgebleue à miroir blanc et le Pélodyte ponctué. Sur les secteurs non fauchés se développe une
végétation dominée par l’Obione où le Chiendent marin.
Les polders récents ou "prises" créés autour de la baie de l'Aiguillon sont des terres
fertiles qui sont essentiellement utilisées en cultures intensives. Ils offrent, plus que les marais
desséchés, un paysage plat où la prairie naturelle n'est plus représentative et où les cultures de
céréales s'étendent régulièrement sans barrières visuelles. Côté charentais, les prairies naturelles
humides sont un peu plus préservées à proximité immédiate de la baie. Les berges des canaux et
les pieds de digues sont souvent plantés de Tamaris et colonisés par la M outarde noire, la grande
Ciguë et la Cardère. Il faut cependant signaler la présence d'une espèce rare : le Passerage
rudéral.
La ceinture des prises autour de la baie accueille une population de Busards cendrés.
Cette population, peu représentée au niveau européen, participe activement à l'équilibre des
populations de petits mammifères.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
10
L'intérêt commun aux différentes zones :
Sur le plan ornithologique, la baie de l'Aiguillon est un site de valeur internationale; elle
constitue l’un des principaux sites nationaux, régulièrement classée dans les cinq premiers
sites pour les anatidés et limicoles (source Wetlands International, Deceunink 1997 ;
Deceuninck & M ahéo 2000).
La présence de ces oiseaux est le reflet direct de la richesse des milieux, mais elle est
également due à l'existence de zones humides différenciées (littoral et marais) et
complémentaires. Bon nombre d’oiseaux les exploitent selon des modalités propres aux
exigences de chaque espèce.
Les prés salés ou mizottes constituent de vastes surfaces de végétation halophyte recouverte
lors des grandes marées. Ces milieux couvrent en France environ 10 000 hectares dont 1000
en baie de l'Aiguillon ; ils peuvent, à ce titre, être considérés comme des espaces rares et
remarquables.
La faune aquatique et amphibie est également d’une étonnante richesse. Cette zone de
transition entre eaux douces et océan est un lieu privilégié pour le passage des poissons
migrateurs (anguille, aloses, lamproies) et comme frayères ou nourricerie pour la faune
marine.
A1.4. Historique du site.
Proposé pour une mise en réserve dès 1959, le projet fut repris par M ichel Brosselin et
l’Association de Défense de l’Environnement en Vendée en 1972, lorsqu'un projet
d’assèchement de la baie vit le jour. Il faut rappeler ici que le dernier endiguement sur les
communes de l’Aiguillon sur mer et St-M ichel en l’Herm date seulement de 1965. Ce projet
prévoyait même une fermeture complète de la baie, la transformant en un vaste plan d’eau douce
de 3000 ha dont la vocation première aurait été l’irrigation. D’après les chiffres cités à l’époque
(Priouzeau, in Rosoux & Tournebize 1989), il ne resterait plus aujourd’hui que 35 ans avant le
comblement définitif de la baie, ce qui semble un peu rapide même si le phénomène
d’atterrissement proprement dit est bel et bien important. Le Comité National de la Protection de
la Nature (C.N.P.N.) exprima un avis favorable pour une protection de la Pointe d’Arçay, classée
en Réserve Nationale de Chasse dès 1951, et souhaita des compléments d'information
économique pour statuer sur une mise en réserve naturelle de la baie de l'Aiguillon.
Cependant, à la demande de le fédération départementale des chasseurs de Vendée, la
partie vendéenne de la baie de l'Aiguillon, au nord du Chenal de M arans a été érigée en Réserve
de Chasse M aritime dès 1973.
Le dossier de réserve naturelle est resté sans suite jusqu'en 1983, date à laquelle les
associations de protection de la nature et la fédération des chasseurs de la Vendée s'élevèrent
contre une demande de concession aquacole sur les mizottes de Champagné les M arais. Fut alors
reconnu l'intérêt de préserver l'intégrité de ce milieu dont les qualités sont indispensables aux
besoins des espèces qui le fréquentent en grand nombre.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
11
Courant octobre 1986, la Fédération Départementale des Chasseurs de la Vendée et la
Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) présentèrent à nouveau un projet de protection à M . le
Préfet de Vendée. Ce dernier désigna, en avril 1987, la Délégation Régionale à l'Architecture et à
l'Environnement (DRAE) comme service instructeur :
-
-
-
-
Le 28 juin 1987, M essieurs Tesson, Trolliet (ONC), Pelletier (Chasse maritime vendéenne),
Bouninneau (Fédération de chasse de Vendée), Juglard, Noirot (Affaires M aritimes), Rosoux
et M atringe (Parc Naturel du M arais Poitevin) se réunissent.
Le 30 septembre 1987, l'ensemble des six communes concernées par la mise en réserve de la
baie côté Vendée est consulté.
Le 15 janvier 1988, le nouveau projet est remis au C.N.P.N.
Le 03 avril 1989, la DRAE confie des études supplémentaires au Parc Naturel Régional.
Le 02 mai 1989, le M inistère de l'Environnement donne son aval pour lancer la procédure.
Cette même année, le préfet de Charente-M aritime décide d’une instruction séparée pour la
partie charentaise du fait du contexte administratif (départements, régions), historique,
économique et social différent.
En 1991, la Fondation Nationale pour la Protection des Habitats Français et de la Faune
Sauvage (FNPHFS) devient propriétaire de 188 ha sur les mizottes de Triaize, dont la gestion
est confiée à la fédération des chasseurs de Vendée.
Le 06 juin 1991, M . le Préfet de Vendée demande l'ouverture d'une enquête publique sur le
projet de classement en réserve naturelle de la baie de l'Aiguillon.
Le 26 mars 1992, la commission départementale des sites se réunit et lance la procédure.
Par le décret n°96-613 du 09 juillet 1996, la partie vendéenne de la baie de
l'Aiguillon a été classée en Réserve Naturelle, sous la dénomination de "Réserve
Naturelle de la baie de l'Aiguillon" (Vendée).
-
-
-
-
Les gestionnaires ont été nommés en 1997 et le recrutement du conservateur s’est fait en
1998.
Côté charentais, le classement va prendre plus de temps :
En 1996, un premier projet est constitué par la DIREN Poitou-Charentes et le Parc Naturel
Régional du M arais Poitevin. Une large consultation a été menée. Suite à l’avis défavorable
des communes et de certaines associations représentants notamment les chasseurs et les
pêcheurs à pied, il va être suspendu.
Un nouveau projet, modifié au vu des observations formulées (1000 ha de vasières au sud de
la baie sortis du périmètre de la réserve, autorisation de la pêche à pied), sera finalement
présenté en octobre 1998 au Comité National de Protection de la Nature.
Le 6 juillet 1998, la commission départementale des sites a rendu un avis favorable.
Par le décret n°99-557 du 02 juillet 1999, la partie charentaise de la baie de
l'Aiguillon a été classée en Réserve Naturelle, sous la dénomination de "Réserve
Naturelle de la baie de l'Aiguillon" (Charente-M aritime)
-
Les gestionnaires ont été nommés en 2000 et le recrutement du conservateur s’est fait en
2001.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
12
A1.5. Aspects fonciers
Les statuts de propriété et de gestion du territoire situé dans la réserve naturelle varient
selon leur nature et leur localisation. La majorité du territoire en réserve relève de la propriété de
l'Etat (Domaine Public M aritime et Domaine Public Fluvial), une partie appartient à des
particuliers, à des syndicats de marais, au Conservatoire du Littoral (CELRL) et à la FNPHFS
(tableau 2).
Tableau 2. Ré partition des surfaces par statut foncie r sur
l’ensemble des 2 rése rve s.
S tatut foncier
Domaine public maritime
Domaine public fluvial
Propriétaire privé – personne morale
Propriétaire privé – personne physique
Surface (ha)
4600
50
220
30
Côté charentais, l’ensemble de la réserve est en DPM , le port de Charron ayant été sorti
du territoire de la réserve. Les digues n’étant pas incluses, la limite de la réserve naturelle est au
pied de digue côté mer.
Côté vendéen, la réserve naturelle remonte sur la Sèvre niortaise sur le DPF jusqu’à
l’ancien pont du Brault. Toutes les digues et l’essentiel des canaux ou fossés de ceinture sont
inclus dans la réserve (carte 3). Ces digues sont la propriété de syndicats de marais, de
particuliers ou du CELRL. Le plus grand propriétaire privé est la FNPHFS avec 188 ha sur 230,
sur les mizottes de Triaize. Il faut rappeler que par le passé les prés salés étaient cadastrés et liés
aux propriétés attenantes. Sur les autres communes de Vendée et de Charente-M aritime,
l’ensemble des prés salés est aujourd’hui revenu au DPM . Les parcelles cadastrées classées en
réserve naturelle figurent en annexe 1.
A côté du statut de propriété, il est important de tenir compte également des autorisations
d’occupation temporaire (AOT) du DPM délivrées par le service maritime de la DDE. La gestion
des lots d'exploitation agricole sur le domaine public bénéficiant de ces AOT est détaillée dans le
chapitre A2.4.1.1.
A2. Environne ment et patrimoine.
A2.1. Milieu physique.
A2.1.1. Climat
La température moyenne croît de janvier à juillet avec un maxima de 20°C en juillet et
août (figure 1). Les hivers sont généralement doux et les étés tempérés, la brise de mer diminuant
les maxima de température journalière. Le site est sous influence du climat océanique caractérisé
notamment par une faible amplitude thermique (6,2°C en janvier et 20°C en juillet). Le nombre
de jours de gel est en moyenne de 20 par an dont 15 de décembre à février, avec seulement 1,5
jour en dessous de –1,5 °C. C’est un élément important par rapport à l’accueil des oiseaux d’eau,
le littoral étant ainsi rarement inhospitalier de ce point de vue.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
13
La pluviométrie élevée en automne et en hiver est également une des caractéristiques du
climat océanique pur. On observe une période humide d'octobre à février, avec notamment plus
de 80 mm par mois d’octobre à janvier, et une période sèche de juin à août, où les précipitations
varient entre 35 et 44 mm par mois.
100
50
90
45
80
40
70
35
60
30
50
25
40
20
30
15
20
10
10
5
0
0
P moy
T° moy
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Mois
Figure 1. Tempéra tures et hauteurs de précipitations moyennes de 1961 à 2000 (Source :
Météo France, station de La Rochelle – 46°09’N-01°09’W, alt. 4 m).
Les températures maximales sont nettement plus élevées et les températures minimales
plus basses vers l'intérieur, les écarts avec les températures du littoral pouvant atteindre 4°C.
De même, les pluies croissent du littoral vers l'intérieur. Cette augmentation semble avoir
trois causes principales : l’effet du relief bien que les dénivellations soient faibles,
l’augmentation des noyaux divers liée à l’activité humaine, l’effet des brises diurnes qui chassent
les nuages et parfois les averses vers l’intérieur.
Ainsi la durée d’insolation connaît une tendance décroissante de la côte vers l’intérieur
due aux brises thermiques au printemps et surtout en été : le front de brise, discontinuité entre
l’air humide marin et l'air sec de l'intérieur, se décale du matin au soir vers l'intérieur. En période
hivernale, les brouillards dus au refroidissement nocturne se forment plus fréquemment à
l’intérieur. Tous ces faits concourent à un meilleur ensoleillement côtier. La côte charentaise et
vendéenne connaît ainsi l’ensoleillement le plus élevé du littoral Atlantique, comparable à celui
noté dans certaines régions méditerranéennes (tableau 3).
Tableau 3. Durée moyenne d'insolation (heures e t dixième s) de 1985 à 1990 (Source : Météo
France, station de la Rochelle).
jan
83.6
fév
11.7
mars avr
mai juin juil août sep
oct
nov
173.8 212.3 238.8 272.0 304.6 277.6 218.0 167.1 106.7
déc
85.0
Ceci engendre une évapotranspiration annuelle élevée, avec un déficit hydrique
important, notamment entre avril et septembre, malgré des précipitations estivales non
négligeables (figure 2). Ce déficit hydrique est calculé par la différence entre
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
14
l’évapotranspiration potentielle (ETP), qui caractérise la demande climatique d'un couvert
végétal bien alimenté en eau et en phase active de croissance, et les précipitations. Ce paramètre
est utilisé pour estimer le besoin en eau des cultures. L'E.T.P. est fonction du rayonnement et du
pouvoir évaporant de l'air.
150
100
50
0
P-ETP
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
-50
-100
-150
Figure 2. Bilan hydrique – moyenne mensuelle de 1959 à 1987 (Source : Météo France, station
de La Rochelle)
Si le vent est fréquemment présent, il est rarement très fort et s'atténue sensiblement en
pénétrant vers l'intérieur du fait du frottement plus important sur terre que sur mer. Les vents
sont majoritairement de secteur ouest ou nord-est (figure 3). En moyenne, octobre est le mois le
plus venté, tandis que les vents les plus forts se rencontrent en avril (tableau 4).
Figure 3. Rose des vents ; fréquences moyennes des directions du vent en %, par groupes
de vitesse : 2-4 m/s, 5-8 m/s, > 8 m/s (Source : Météo France, station de La Rochelle)
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
15
Tableau 4. Vitesse moyenne du vent (mètres / seconde ) de 1962 à 1990 (source : Météo France,
station de La Rochelle).
jan
4.3
fév
4.4
mars
4.6
avr
4.6
mai
4.4
juin
4.2
juil
4.2
août
3.6
sep
3.7
oct
3.7
nov
4.1
déc
4.2
A2.1.2. Géologie, géomorphologie, dynamique sédimentaire
A2.1.2.1. Cadre géomorphologique et hydrologie sur le domaine terrestre
L’évaluation géomorphologique du marais poitevin prend sa dimension définitive à
l’holocène (quaternaire). La transgression du flandrien, conséquence directe de la fonte des
glaces accumulées au Würm, envahit la dépression callovo-oxfordienne et la transforme en Golfe
du Poitou. Celui-ci est progressivement colmaté par l'argile à scrobiculaires (bri) qui correspond
aux vases actuelles de l'Anse de l'Aiguillon. A l'extrémité orientale du Golfe, ces argiles marines
passent à des alluvions continentales fines, puis aux tourbes des M arais mouillés.
Sur la plaine alluviale flandrienne de Chaillé les M arais à l'Anse de l'Aiguillon, l'argile à
scrobiculaires revêt le faciès tassé dit "bri ancien". C'est une argile lourde calcaire où l'on trouve
en abondance la faune actuelle de l’anse de l'Aiguillon (Scrobicularia plana, Cardium edule,
Macoma balthica). Le faciès bri ancien se caractérise par sa teinte verdâtre ou bleuâtre en
relation avec les phénomènes de réduction du fer en milieu engorgé par suite du tassement et de
la proximité de la nappe phréatique. Bien que la surface de la plaine alluviale soit au dessous du
niveau des hautes mers, on est ici dans la zone dite des "marais desséchés", assainis par les
canaux drainants et protégés par les digues contre la submersion marine et les eaux des bassins
versants.
Au nord, en Vendée, la ceinture des Hollandais protège les marais desséchés. Vers l’ans e
de l'Aiguillon, apparaît plus nettement une digue (bot) qui confine vers le nord l’excès des eaux
douces. Un canal extérieur les recueille et les conduit aux grands canaux radiants évacuateurs
(canal de Vienne, canal du Clain, canal des Cinq Abbés) qui convergent au pont du Brault vers la
Sèvre où elles sont éliminées à mer basse par le jeu des portes à flot. Côté charentais, convergent
également 4 grands canaux : le canal M aritime (Sèvre canalisée) et les canaux de la Banche, de
la Brune et de la Brie. Enfin, trois canaux se jettent dans la Sèvre niortaise à l’intérieur même de
la baie de l’Aiguillon : le canal de Luçon, le chenal vieux et le chenal de la Raque (dérivation du
Lay), côté nord. Au sud, le Curé est un fleuve côtier canalisé dans sa partie aval et qui se jette
directement dans la mer, traversant la partie sud de l’anse de l’Aiguillon.
Une couronne de polders de plus en plus récents ceinture la baie de l'Aiguillon. Les
polders sont le domaine du bri récent, argile à Scrobiculaire de teinte brune. Il s'agit de la vase de
la baie, oxydée, structurée et superficiellement dessalée par un début de pédogenèse. Ce bri
repose d'ailleurs sur la vase noire et salée qui apparaît au sondage à 1.40 mètres. La succession
de digues est particulièrement bien visible côté Vendée. A St M ichel en l'Herm par exemple, on
trouve les prises successives, parfois encore marquées par les digues qui les protégèrent à
l'origine : digue des habitants, digue des Limousins (1766), de Cartelé (1801), de Gralée (1822),
de Gros Jonc (1838), de M alakoff (1856), du M aroc (1912), et enfin digue de 1965 en bordure de
mer (carte 4).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
16
Carte 4. Poldérisations successives de la baie de l'Aiguillon
A2.1.2.2. Couverture sédimentaire et dynamique sur le domaine maritime
La baie de l’Aiguillon est issue de l’action combinée de l’homme et de la nature.
L’homme a, en effet depuis de nombreux siècles contribué à l’assèchement et à la poldérisation
du golfe des pictons. Les polders d’estuaire, comme ceux de la baie de l’Aiguillon, ont la
particularité d’être dépendants des formes naturelles : les digues épousent la forme du schorre
mais ne peuvent en éviter leur érosion (Verger 1958). Les endiguements traditionnels successifs
ont été stoppés après 1965 (dernière digue à la mer de l’Aiguillon – Saint-M ichel en l’Herm –
travaux d’aménagement des marais de l’ouest) du fait d’une nouvelle prise en compte des enjeux
écologiques mais aussi des coûts énormes engendrés par de nouvelles réalisations. Il y a eu
renversement de la perception des conquêtes sur la mer.
La Nature a toujours façonné le golfe des pictons, puis la baie de l’Aiguillon, du fait de
ses apports terrigènes et donc du processus de sédimentation. Ce processus influera donc
directement sur la typologie du milieu naturel et notamment de la structure des slikkes et des
schorres. La baie de l’Aiguillon, au niveau naturel constitue un des wadden de l’ouest
européen. Celui-ci est soumis au régime de balancement des marées et est constitué de
vastes estrans faits d’un sédiment de fine granulométrie. De plus, les anses à contours plus ou
moins arrondis sont propices aux atterrissements argilo-limoneux. La pente de la slikke de ces
milieux est de l’ordre de 1 à 3 ‰. Sur la vasière de l’anse de l’Aiguillon, les chenaux sont
mouvants et peu encaissés, dessinant des réseaux dendritiques, fasciculés ou pennés, souvent
accompagnés de petites levées (Paskoff 1985).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
17
Il y a corrélation directe entre la
zone des dépôts maximaux et la zone de
plus grande fréquence des laisses de
mer : ces laisses contribueront directement
au comblement des chenaux. Les basses
slikkes conservent un réseau dense de
chenaux contrairement aux hautes slikkes
du fait de ce processus. La progression du
schorre est du à une progression
régulière et rapide d’un talus linéaire
situé au niveau où la fréquence des
laisses de pleines mers est maximale –
coefficients 77-88 (Verger 1969).
Le schéma ci-contre montre
l’importance des laisses de pleine mer
(Verger 1995).
La baie de l’Aiguillon peut être
divisée en 4 domaines morphologiques
différents (d’après Verger 1970) :
1 - La rivière de Marans ou S èvre
Niortaise, orientée Nord Est / Sud Ouest
constitue le lit mineur de la partie maritime
et ne découvre jamais.
2 - Un domaine central couvrant à toutes
les pleines mers même de morte-eau. La
limite de cette zone caractérisée par une
forte densité de chenaux est circulaire. Ce
sont les basses slikkes.
3 - Une première couronne, quasiment
dépourvue de chenaux recouvre le domaine
central. Ce sont les hautes slikkes.
4 - Une deuxième couronne concentrique
à la première constitue le schorre.
Ces deux couronnes sont situées
hypsométriquement entre les niveaux de pleines mers de petite morte-eau et des pleines mers de
grande vive-eau.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
18
L’analyse pédologique (ph = 8) de la baie de l’Aiguillon indique une homogénéisation du
stock sédimentaire avant sa mise en place dans l’anse. Les minéraux argileux, désignés sous le
nom de bri, dominent : illite très abondante, kaolinite, montmorillonite, chlorite… Les données
concernant la sédimentation sont anciennes (travaux de Verger) mais donnent une bonne
indication de l’ampleur du phénomène. Ainsi, le dépôt de vase varie selon les lieux mais peut
atteindre 18 cm par an. La comparaison entre les levés bathymétriques de Bouquet de 1864 et
celui du Laboratoire Central Hydraulique de France en 1959, avec cependant des réserves dues à
la faible densité des côtes du relevé de 1864, montre que pour la totalité de la baie de l'Aiguillon
les atterrissements auraient été d’environ 70 millions de m³ entre ces deux dates. Les dépôts les
plus importants ont eu lieu en rive gauche du chenal de Sèvre, au large de la Pointe St-Clément,
où ils ont atteint deux mètres, ce qui correspond au taux annuel d’environ deux centimètres.
Dans le chenal de la Sèvre les fonds ont peu varié là où la largeur du lit mineur est faible, c'est à
dire sur les trois à quatre kilomètres en aval du Pavé de Charron. Plus au sud, là où le chenal
commence à s'élargir, on constate la formation d’une barre dont la position correspond aux
confluents vendéens. Enfin, on remarque une tendance du chenal, à se rapprocher de la Pointe de
l’Aiguillon, ce qui pourrait s’expliquer par la présence des champs de bouchots très abondants
sur la rive gauche qu’ils ont fixée.
Les dépôts sont plus élevés dans la partie supérieure de la haute slikke, phénomène
accentuée par la végétation pionnière à spartine, que sur le schorre ou dans les parties basses
de la haute slikke (Verger 1970). Il convient de noter que l’accumulation de sédiment dépasse les
18 mètres (Verger 1988). La moyenne mensuelle de dépôt est de l’ordre de 1 mm sur le schorre
typique, 4 mm sur la marge maritime du schorre, 8 mm dans la zone intermédiaire slikke-schorre
et de 4 à 7 mm sur la haute slikke (Verger 1956). Ce colmatage de l’anse est accentué par
l’action de l’homme qui a construit des digues ; en effet, il diminue le volume d’eau qui
pénètre dans l’anse et en sort à chaque marée, et favorise à son tour, la progression de la flèche
littorale de l’Aiguillon, favorisant à son tour la sédimentation par dépôt de vase très fine à son
arrière (Verger 1954a). L’essentiel du dépôt des vases fines se produit lors de l’étale de pleine
mer (Verger 1995)
La progression des prés salés est due à la colonisation de la végétation halophile qui
s’effectue (Verger 1954b) :
S oit par plates-bandes. Des lignes d’halophytes accompagnent bien souvent les chenaux
et plus particulièrement les levées (constituées de vases moins longtemps immergées,
mieux égouttées). La colonisation est en rapport avec les formes d’écoulement.
S oit par touffes isolées formées généralement de spartines. Elles peuvent avoir la forme
de petites buttes ou de touradons.
S oit par front continu. Cette progression irrégulière sur l’ensemble de la baie est moins
rapide que les autres types de progression. Néanmoins, cette progression peut être
spectaculaire : progression de 250 m du tapis d’halophytes sur la rive gauche du canal de
la Raque entre 1927 et 1950.
La pente du schorre est très faible et semble être conforme sur la partie charentaise
de la baie où la largeur du schorre est faible. Sur la partie vendéenne, la pente est à priori
contraire : ce constat est particulièrement visible sur le terrain en regardant l’évacuation des
eaux circulant dans les rigoles ou chenaux.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
19
L’évolution de la physionomie de l’anse de l’Aiguillon est donc fortement guidée par les
courant et par les marées : cet estuaire est une vaste zone soumise à une dynamique naturelle
forte influant rapidement sur la topographie du milieu.
A2.1.2.3. Les caractéristiques de la marée
La marée est de type semi-diurne classique, mais assez fortement déformée, notamment
pendant les périodes de mortes-eaux. Elle se caractérise par, en vives-eaux et en marées
moyennes, des étales de mers longues et de basses mers plutôt brèves. La renverse de flot a lieu
généralement un peu avant la basse mer et celle de jusant bien après la pleine mer (30 à 90
minutes). Au flot, la vitesse augmente très vite et y atteint sa valeur maximale entre une et deux
heures après la renverse ; elle diminue ensuite lentement régulièrement. La vitesse s’établit assez
rapidement puis garde une valeur à peu près constante. Les vitesses mesurées sont de l'ordre de
0.5 m/s. Les cartes 5 et 6, à travers les courants, les caractéristiques de la marée et des apports
variables d’eau douce (canaux), illustrent l’une des conséquences entre les deux côtés de la
Sèvre : on observe une dessalure plus prononcée côté 85, ce qui a potentiellement des
conséquences sur la faune benthique (cf. A2.3.2.1 et carte 12).
Carte 5. Courants à marée descendante dans le pertuis breton
(Source : Ifrem er – DEL, La Rochelle).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
20
Carte 6. Panache de dessalure dans le pertuis breton, à marée haute
(Source : Ifrem er – DEL, La Rochelle).
A2.1.3. Les apports fluviaux : quantité et qualité des eaux
Comme tout écosystème estuarien, la baie de l’Aiguillon se caractérise par l’importance
de ses échanges entre l’océan et les milieux terrestres. Sa très grande productivité est liée
notamment à l’apport de nutriments par la Sèvre niortaise, le Lay et les différents chenaux. Elle
va dépendre également des variations de salinité, en partie liées aux variations de débits des
cours d’eau ; or, ces débits sont en grande partie gouvernés par les activités agricoles du bassin
versant. Enfin, à côté des éléments nutritifs, des éléments polluants sont susceptibles de nuire au
fonctionnement écologique du système. Il apparaît donc fondamental de pouvoir évaluer
l’ensemble de ces apports pour connaître les potentialités biologiques de l’estuaire.
A2.1.3.1. Quantité d’eau
Le bassin versant du Pertuis breton occupe une surface de 6350 km² (SAFEGE –
IIBSN 2002), partagé entre trois départements : la Charente-M aritime, la Vendée et les DeuxSèvres (carte 7). Il reçoit une précipitation annuelle d’environ 750 mm. Le réseau hydraulique
est formé de deux rivières et leurs affluents, la S èvre Niortaise (3650 km² + 510 km2 pour la
Vendée) et le Lay (2190 km²) ainsi que de nombreux canaux et rivières canalisées dont le plus
important est le canal du Curé (Sogreah 2000).
Tout le bassin de la Sèvre Niortaise est classé en zone de répartition des eaux, c’est-à-dire
que tous les prélèvements d’un débit supérieur à 8 m3/h doivent faire l’objet d’une demande
d’autorisation.
Le cas du Curé peut servir d’exemple concernant la gestion de l’eau du marais. Elle
s’effectue dans ce cas selon un règlement d’eau qui a été établi pour quatre régimes : régimes
transitoire d’automne, d’hiver, transitoire de printemps et estival. Ces régimes sont établis à
partir de la pluviométrie observée à la station de Courçon et dans la pratique sur les niveaux
d’eau aux stations de télémesures ou aux échelle limnimétriques.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
21
Carte 7. Limites des 3 SAGE du Marais Poitevin
22
Le SIAH du Curé a réalisé de nombreux aménagements hydrauliques et notamment la
mise en place d’un système de télémesures de niveau d’eau en cinq points sur le bassin du Curé
depuis 1997. C’est l’UNIMA qui gère cet outil. Les deux principaux consommateurs d’eau
souterraine sont les collectivités territoriales pour les prélèvements destinés à la consommation
humaine et les exploitants agricoles pour l’irrigation.
Il est à noter que si des assecs estivaux existaient sur le Curé à la fin des années soixante
lors de cycles hydrologiques déficitaires (pluviométrie inférieure à la moyenne), ils sont
désormais systématiques sur les biefs amonts quel que soit le cycle hydrologique. Ainsi la
pérennité de certains biefs est subordonnée aux rejets de stations d’épuration (SAFEGE – IIBSN
2002).
Globalement, la tendance est à un ressuyage rapide des terres en hiver de façon à pouvoir
effectuer les semis et travaux nécessaires dès février-mars, y compris sur des zones basses et
entourées de prairies. Les surfaces « inondées » (essentiellement par l’eau de pluie en marais
desséché) sont donc toujours plus réduites.
A2.1.3.2. Les apports du bassin versant en éléments nutritifs
L’évolution de l’occupation du sol et les amendements sur le bassin versant :
Les recensements agricoles effectués par la Direction départementale de l'agriculture et
de la forêt de Vendée, sur les communes du bassin versant du Pertuis breton en 1970, 1979 et
1988, montrent une forte augmentation de la surface des terres irriguées. M algré la
diminution de la surface des terres agricoles, la quantité d'engrais épandue sur ces terres
augmente. Ce phénomène s'explique par l'évolution des cultures vers une pratique intensive. En
effet entre 1970 et 1988 les cultures telles que le blé, l'orge, le maïs et le tournesol ainsi que les
cultures de fourrage, n'ont cessé d’augmenter au détriment des pâturages et des cultures vivrières
(tableau 5). Grossièrement on assisté en 20 ans à une inversion complète des surfaces cultures
/ prairies sur la zone humide. M algré l'évolution de la politique agricole, le rapport molaire N/P
au niveau des engrais épandus reste constant entre 6.8 et 6.9 depuis 1970.
Tableau 5. Supe rficie du Marais poite vin et ré partition par grands types de milieux .
Milieux
Prairies
permanentes
Cultures
Boisements
Dunes et vasières
Total
Charente-Mar.
Deux -Sèvres
Vendée
Total
6 185 ha
1 926 ha
25 648 ha
33 759 ha
17 499 ha
1 083 ha
2 600 ha
27 367 ha
3 365 ha
3 293 ha
0
8 584 ha
35 052 ha
3 751 ha
7 047 ha
71 498 ha
55 916 ha
8 127 ha
9 647 ha
107 449 ha
Apport en nutriments par les rivières :
Les analyses de qualité de l'eau sont effectuées mensuellement. Les relevés des stations
situées aux embouchures des rivières présentent des concentrations, en ammonium, nitrites,
nitrates ions orthophosphates et chlorophylle a, à la limite des seuils de tolérance.
En période estivale, les écluses sont fermées de manière à retenir l'eau disponible pour les
cultures et les prairies (clôture et abreuvement du bétail notamment). Les principaux apports
telluriques se produisent donc en automne et jusqu’en mars – avril suivant l’importance des
précipitations hivernales. Les quantités de nutriments apportés par les rivières sont calculées
d’après les concentrations mesurées dans la Sèvre Niortaise et le Lay et les débits propres à
chaque rivière. Aucun apport n'est perceptible en période estivale puisque les écluses sont
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
23
fermées. Les quantités de phosphates, nitrites et ammonium restent très faibles, une importante
quantité de nitrates est introduite dans le pertuis au mois de novembre. L'évolution des
concentrations en azote observée à l'embouchure des rivières de novembre à décembre est liée
aux pratiques agricoles. Un stock moyen de 600 tonnes par mois est apporté au bassin pendant
toute la durée du printemps, mais cette arrivée dans le bassin est masquée en partie par sa
consommation par le phytoplancton printanier.
En août et en septembre, le rapport molaire N/P à l'embouchure des rivières, dans la baie
de l'Aiguillon, n'est pas significatif du fait des très faibles concentrations en présence.
L'évolution de ce rapport montre qu'il est toujours déficitaire en phosphate. Le rapport molaire
N/P marque une très grande différence entre les amendements et les mesures effectuées à
l'embouchure des rivières. Tous les cours d'eau qui arrivent dans la baie de l'Aiguillon passent
par le M arais Poitevin. L'INRA, Institut National de Recherche Agronomique, (station de StLaurent-de-la-Prée) souligne par ailleurs l'inutilité de mettre des engrais phosphatés sur ces terres
déjà très chargées en phosphates. La structure très réticulée du M arais Poitevin implique un
temps de résidence des masses d'eau assez important et sa nature argilo-marneuse lui confère un
grand pouvoir de fixation du phosphore. Les faibles quantités de phosphate mesurées à
l’embouchure des différentes rivières seraient dues à la fixation des phosphores dans les
sédiments du M arais Poitevin, limitant la production primaire de Pertuis breton à la base de
l’écosystème aquatique.
En conclusion, l’apport en nitrates dissous semble très important, comparable aux
rivières bretonnes. Par contre il y a moins de phosphates disponibles dans la colonne d’eau.
M algré tout il ne semble pas qu’il y ait un trop grand déséquilibre concernant le phytoplancton,
probablement grâce à un stock de brouteurs important et à la turbidité de l’eau de la baie qui
limite le développement des algues.
A2.1.3.3. Bilan pour la réserve naturelle
L’exutoire du bassin versant de la Sèvre Niortaise que constitue la baie de l'Aiguillon est
un milieu relativement fermé ; son fonctionnement et sa production sont donc fortement
dépendants des eaux continentales qui y débouchent. Il est intéressant de rappeler ici les enjeux
des 3 S AGE du marais poitevin tels que définis par le SDAGE du bassin Loire-Bretagne :
l’amélioration de la qualité des eaux de surface pour contribuer à une meilleure
qualité des eaux littorales et à une amélioration des ressources en eau potabilisable ;
l’amélioration de la gestion quantitative de la ressource en période d’étiage ;
la protection des écosystèmes aquatiques et des milieux humides, avec notamment
la protection des populations piscicoles et la restauration de leur libre circulation ;
la gestion équilibrée des niveaux d’eau dans les canaux et les rivières, du point de
vue des usages et des écosystèmes.
Au titre de la réserve naturelle, nous pouvons tout à fait reprendre ces enjeux tels quels.
A2.1.3.4. La surveillance de la qualité des eaux du milieu marin
Plusieurs organismes interviennent dans la surveillance de la qualité des eaux du milieu
marin, et notamment la cellule de qualité des eaux littorales (CQEL) pour les DDE de CharenteM aritime et Vendée, les DDASS ainsi que l’IFREM ER.
La CQEL mesure un certain nombre de paramètres physiques : oxygène dissous,
température et salinité.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
24
La DDASS, Direction Départementale de la Santé et des Affaires Sociales, réalise un
suivi sanitaire des zones les plus fréquentées par les pêcheurs à pied. Il n'y a pas de surveillance
des rejets urbains (eaux ménagères, industrielles) et portuaires (eaux de carénages, produits de
dragage).
L’IFREM ER dispose notamment de 3 réseaux nationaux de surveillance, dont la mise en
œuvre est assurée localement par le Laboratoire côtier de La Rochelle : REPHY (réseau de
surveillance phytoplanctonique), REMI (réseau de surveillance microbiologique des coquillages
filtreurs), RNO (réseau national d'observation, 3 sites de prélèvement dont 1 à M arsilly).
REPHY suit les algues phytoplanctoniques toxiques (dinoflagellés, gyrodinium). Des
coquillages sont notamment prélevés au nord de la passe d’Esnandes et des prélèvements
d’eau sont effectués au large de l’Aiguillon sur mer et de M arsilly (pour ce qui concerne
directement la baie). Il n'y a pas de problème de phytoplancton toxique observé dans la baie
et le Pertuis. M ais la présence de dinophysis n'est pas actuellement considérée comme bioindicatrice de la qualité du milieu. Des phénomènes d’eutrophisation, provoqués par une
forte teneur de l'eau en sels nutritifs, sont fréquemment observés. Fréquence des
prélèvements : 1 fois/15 jours en hiver, toutes les semaines en été (carte 8).
Carte 8. Points de prélèvements du réseau REPHY (Source : Ifrem er – DEL, La Rochelle).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
25
Pour REM I, 3 points de prélèvement sont situés dans la réserve : sur la Sèvre en aval du port
du Pavé, au nord de la passe d’Esnandes et à la passe de La Pelle (carte 9). C’est le premier
point immédiatement en aval du Pavé qui donne les résultats les plus médiocres avec ceux
situés dans l’estuaire du Lay (figure 4). C’est pour ces mauvais résultats microbiologiques
que la baie de l’Aiguillon est classée en B pour le commerce des coquillages (A provisoire
pour le secteur de Coup de vague, le plus important en terme de production sur le territoire
de la RN, carte 10). La contamination par les coliformes thermorésistants a deux origines
principales : les défauts d’assainissement urbain et l’exploitation animale (lisiers). Les pics
de contamination les plus importants sont observés en périodes de crues (hiver) et lors des
rejets brutaux d’eau douce lorsque les écluses ne sont pas équipées de sur-verses. Ce
déclassement oblige les producteurs à passer les moules en claires pendant 2 semaines avant
de les commercialiser ce qui est contraire à leur pratique habituelle de commercialisation
directe (bateaux expéditeurs) et oblige donc à des investissements en équipements à terre.
Carte 9. Points de prélèvements du réseau REMI (Source : Ifremer – DEL, La Rochelle).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
26
Figure 4. Contamination de l’eau en Escherichia coli au point de
prélèvement situé au port du Pavé pour l’année 2002 (Source :
Ifrmer – DEL, La Rochelle).
Carte 10. Classement des zones conchylicoles selon la qualité bactériologique.
(Source : Ifrem er – DEL, La Rochelle).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
27
Pour RNO les paramètres mesurés (sur les huîtres) sont les métaux, les organochlorés et les
hydrocarbures polyaromatiques (une fois par an) ainsi que les paramètres physiques. Ce
critère de surveillance n'intervient pas dans le déclassement de la baie. Dans la baie, les
teneurs en métaux lourds et pesticides sont aux normes et la qualité de l'eau est satisfaisante.
Seul le lindane est juste au dessus de la teneur autorisée (composé très rémanent, utilisé dans
la synthèse de produit anti-termite). L’IFREM ER de la Tremblade et l’INRA de St Laurent
de la Prée étudient actuellement la dynamique de ces produits phytosanitaires.
Les problèmes actuels de pollution résultent donc d’une contamination microbiologique
(dysfonctionnement des stations d'épuration, raccordements des particuliers aux réseaux d'eaux
pluviales, excédents de lisiers agricoles ou mauvais épandage…). Il convient de signaler que
circule une hypothèse impliquant l’origine biologique de la pollution (fientes d’oiseaux). Sans
remettre en cause la réalité des fortes densités bactériologiques mesurées dans ces déjections, il
convient de signaler que :
- La pollution bactériologique n’a pas diminué ces 20 dernières années alors que les
populations d’oiseaux, et notamment de canards de surface qui sont en cause ici, ont
fortement diminué (cf. A2.3.2.3.).
- Les stations de prélèvement (notamment celle du Pavé qui enregistre les contaminations les
plus fortes) se situent en amont des principaux stationnements et reposoirs.
- Les pics de pollution sont observés lors des crues et lâchés massifs d’eau douce.
Il convient donc de relativiser fortement cette hypothèse, qui n’a d’ailleurs pas été retenue dans
le diagnostic du SAGE du Lay.
La Sèvre est l’exutoire le plus important pour ces eaux de lessivage. Le problème est
crucial pour les mollusques cultivés puisqu’il nuit à leur commercialisation. Les effets sur les
espèces sauvages seront à rechercher. Cependant, sur le long terme les effets des pesticides
comme l’évolution des rapports des éléments minéraux seront à surveiller de près car leur
influence négative est déjà soupçonnée sur la diminution du recrutement du naissain de moules
et huîtres. Concernant les pesticides, 2 campagnes de mesure ont eu lieu en 91-92 (atrazine) et
en 99 (balayage des principaux), mais le coût d’analyse est très élevé.
L’une des difficultés de l’étude des pollutions provient du fait qu’il faut mesurer des
flux et pas seulement des concentrations. Il faut donc connaître les débits aux exutoires ce qui est
difficile pour la Sèvre (du fait de la charge en M ES, nocive pour les instruments de mesure). La
connaissance des flux permet en effet une modélisation hydrologique si la bathymétrie est
connue (campagne LIDER et campagne aérienne du Conseil Général 17).
Les perspectives d’étude par les laboratoires IFREM ER de La Rochelle et de La
Tremblade en association avec le CREM A (centre de recherche en aquaculture et écologie
marine de L’Houmeau) vont dans le sens de la volonté affichée par les deux départements de
regagner la salubrité des eaux. Un projet sur 3 ans avec pour finalité, la compréhension de
l'influence du bassin versant du M arais Poitevin sur les eaux littorales est proposé :
- La phase initiale consiste en la quantification des débits et des flux, la détermination des
périodes dangereuses (crues)/ calendrier.
- La seconde phase consiste en l'identification des sources de pollution (agricole, urbaine),
l'estimation de la qualité des eaux de chaque chenal et de la participation relative de ces
chenaux à la contamination du littoral.
- La phase finale consiste enfin en l'évaluation des flux côtiers et marins en sels nutritifs, et de
la capacité trophique du Pertuis (production primaire)
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
28
A2.2. Unités écologiques
Dans le cadre des travaux effectués pour le plan de gestion de la réserve naturelle côté 85
et des inventaires préalables à ce plan sur la partie 17, les données issues de l’inventaire ZNIEFF
(Jourde 1996) concernant la végétation des prés salés ont été mises à jour. Surtout, au delà des
habitats représentés, leur répartition est décrite grâce à deux cartographies réalisées sous SIG
(Arc-View 3.2.). La carte de végétation a été réalisée en 1998, actualisée et informatisée en 2001
côté 85, et réalisée en 2002 côté 17 (carte 11a et 11b, d’après Prinet 1998, Haie 2001 & Levé
2002). Les méthodes de bases utilisées (photographies aériennes, relevés de terrains
phytosociologiques) ont été les mêmes mais quelques éléments de concordance restent à valider
pour achever cet état des lieux global.
Ce travail est essentiel puisqu’il constitue :
•
•
•
•
Un outil d’évaluation du milieu naturel : quelle est la part de chaque habitat du pré salé.
Un outil d’évaluation sédimentaire : quelle est l’évolution du pré salé et de son
hydraulique ?
Un outil d’évaluation agricole : quelle est la surface exploitable par fauche ou pâturage ?
Un outil de gestion : il permet de faire le lien entre habitats et faune associée et servira de
base à l’ensemble des études portant sur les prés salés.
Les habitats représentés sur le site, selon la nomenclature européenne de la Directive
Habitats (EUR15) sont listés au tableau 6. La correspondance avec le code Corine Biotope
(ancienne classification) est indiquée. Chacun de ces habitats est décrit en détail après le tableau,
d’après Levé (2002).
Tableau 6. Liste de s habitats présents sur la baie de l'Aiguillon.
Code
EUR 15
11
11.30
11.40
13
13.10
13.20
13.30
13.31
13.32
13.34
13.35
21
2110
Code
Corine
13.2
14
15.11
15.2
15.3
15.31
15.32
15.32
15.34
15.33
16.21
53.11
53.17
Groupement végétal
Eaux marines et milieux à marée
Estuaires
Vasières
Marais et prés salés atlantiques et continentaux
Végétation pionnière à Salicornia
Prés à Spartina (Spartinion maritimae)
Prés salés atlantiques (Glauco-Puccinellietalia maritimae)
à Puccinellia maritima
à Atriplex portulacoides, Aster tripolium
à Puccinellia maritima, P. fasciculata, Spergularia marina,
Triglochin maritima et Atriplex portulacoides
Haut de schorre à Elymus pungens
Dunes maritimes et intérieures
Dunes mobiles embryonnaires à Elymus farctus, Eryngium maritimum
Roselières
Phragmitaies
Végétation à Scirpes halophiles
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
29
30
A2.2.1. Vases nues
C’est le domaine de la slikke ; différents types de substrats sont présents selon
notamment l’importance des sables fins mélangés aux vases (Degré 2002). Les zones sablovaseuses sont bien représentées vers la pointe de l’Aiguillon.
A2.2.2. Végétation pionnière des hautes slikkes
Groupement à Spartina maritima – Spartinetum maritimae
La colonisation des vases par la spartine peut s’étendre à plusieurs centaines de mètres
des niveaux consolidés par le schorre. Les touffes sont de diamètre variables de quelques mètres
carrés à plusieurs dizaines de mètres carrés. A l’échelle de la carte de végétation, il est très
difficile, voire impossible de cartographier chaque touffe de spartine. Nous avons donc décidé de
délimiter ce groupement, d’une part, en raccordant les touffes de spartine qui se situent le plus
sur la vasière et d’autre part, en fonction de la limite du groupement continu à Spartina maritima
qui lui succède.
Là ou le groupement devient continu, la spartine est accompagnée par Aster tripolium,
des salicornes annuelles, Puccinellia maritima et occasionnellement Suaeda maritima et Atriplex
portulacoïdes. On peut rencontrer localement des zones plus ouvertes d’une dizaine de mètres
carrés où les salicornes annuelles (Salicornia nitens, Salicornia obscura) peuvent dominer. De
même, sur certaines zones Aster tripolium est dominant et la spartine est faiblement représentée
voire absente.
Groupement à dominance d’Aster tripolium
Lorsque Aster tripolium couvre des surfaces importantes en position pionnière, nous en
avons fait un groupement particulier. Il peut être accompagné par Puccinellia maritima.
A2.2.3. Végétation du schorre
Pelouse à dominance de Puccinellia maritima et de poacées annuelles
Ce groupement forme un « voile » d’annuelles (tels que Hordeum marinum, Spergularia
media, Parapholis strigosa ou Suaeda maritima) sur la partie haute du schorre dont la limite
physique avec le moyen schorre est généralement constituée par les dépressions à salicornes. Ce
groupement est toutefois dominé par Puccinellia maritima qui indique la présence d’une autre
association phytosociologique. Le Parapholiso strigosae - Hordeetum marini est actuellement en
mosaïque avec un Puccinellietum qui doit peu à peu régresser. On pourra ainsi remarquer que la
matrice de puccinellie atteint ici sa maturité beaucoup plus rapidement que sur tout autre secteur
de la Réserve Naturelle. Ce groupement est beaucoup plus représenté sur la partie
charentaise de la réserve et on peut penser que l’influence des marées y est différente. De plus,
cette pelouse à dominance de Puccinellia maritima et de poacées annuelles présente une
diversité végétale, rarement atteinte dans d’autres groupements, liée à sa localisation sur la partie
haute du schorre.
Pelouse à codominance de Puccinellia maritima et de Parapholis Strigosa
Ce groupement a été rattaché au Halimiono-Puccinellietum maritimae (secondaire) bien
que l’on puisse aussi bien le rattacher au précédent. Bien que cette pelouse présente une certaine
ressemblance avec ce dernier groupement, elle se caractérise par une diversité végétale moins
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
31
importante des annuelles et une maturation plus tardive de sa matrice à puccinellie. Ce
groupement est localisé uniquement sur la zone pâturée par des ovins.
Pelouse à dominance de Puccinellia maritima
Halimiono-Puccinellietum maritimae correspond dans ce cas au Puccinellietum
secondaire. Ce groupement, qui couvre une grande surface de la baie de l’Aiguillon, provient du
blocage de l’évolution végétale par la fauche, notamment au détriment de l’Halimionetum. Il
est beaucoup plus riche floristiquement que le Puccinellietum primaire et c’est le groupement
des prés salés le plus appétant pour le bétail (Gehu & Gehu-Franck 1984).
La puccinellie maritime, dans les associations du haut schorre, présente un port
généralement dressé. A l’inverse, dans le Puccinellietum, plus l’on se rapproche de la mer et plus
le port de la plante est semi-dressé (voire couché). Puccinellia maritima est une espèce qui
supporte les immersions temporaires mais pas les conditions d’hydromorphie permanente.
Puccinellia maritima se localise alors sur les parties élevées plutôt que sur les parties basses où
apparaît un sol nu et vaseux, où se forment de petites mares temporaires. Localement, elle peut
également être dominée par le triglochin Triglochin maritima (canal de Luçon).
Pelouse à codominance de Puccinellia maritima et de Salicornia ramosissima
C’est le groupement thérophitique des clairières ou plage d’étrépage des prairies salées. Il
affectionne particulièrement les bords de petites cuvettes, en topographie sub-plate. Là où l’eau
tend à stagner après la marée de vive eau, il peut former une sorte de « voile » d’annuelles
superposé à une prairie salée de vitalité réduite et plus ou moins entrouverte (Gehu 1975).
Salicornia ramosissima caractérise le Puccinellio maritimae-Salicornietum ramosissimae
qui se localise généralement dans les cuvettes du Puccinellietum secondaire et possède le même
cortège floristique. La puccinellie y est plus ou moins couchée, rarement dense et pousse souvent
en rosettes aplaties.
L’inondation hivernale des dépressions limite le développement de la puccinellie. Alors
que les annuelles comme Salicornia sp. passent l’hiver sous forme de graines et évitent la
contrainte hydrique hivernale. Néanmoins, la nappe d’eau peut se maintenir tard en saison et
ainsi limiter la germination de la salicorne. Ainsi, les travaux liés à la démoustication, qui ont
pour objectif de limiter la stagnation de l’eau ont modifié rapidement les habitats sur le secteur
au Nord du Curé : anciennement largement recouvert par des champs de salicorne, il a été
rapidement colonisé par Puccinellia maritima.
Groupement à Codominance de Puccinellia
Portulacoïdes
maritima
et d’Atriplex
Halimiono-Puccinellietum maritimae est par excellence le pré salé du schorre mais il
occupe généralement deux situations à signification différentes, on parle alors de Puccinellietum
primaire et secondaire.
Le Puccinellietum primaire est localisé en bordure des slikkes et succède habituellement
aux salicornes. Il y forme dans ces positions des franges plus ou moins larges et durables selon la
rapidité des processus phytodynamiques ultérieurs. Le Puccinellietum ne subsiste ordinairement
pour constituer une prairie assez stable que dans les endroits trop mal ressuyés après la marée
pour permettre le développement de l’Halimionetum qui redoute autant l’asphyxie des racines
que l’abroutissement et le piétinement. Partout ailleurs, où les sols sont suffisamment drainés ou
perméables, le Puccinellietum est très rapidement colonisé par l’Halimionetum qui peut être
considéré comme le groupement climacique du schorre (Gehu & Gehu-Franck 1984).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
32
Groupement à codominance de Puccinellia maritima et d’espèces halonitrophiles
Dans la partie inférieure du schorre, au contact avec le Spartinetum maritimae, on trouve
une bande plus ou moins large, composée essentiellement par Puccinellia maritima, Aster
tripolium, Atriplex hastata et Atriplex portulacoïdes.
Ce groupement à dominance de Puccinellia maritima et d’espèces halo-nitrophiles, est a
priori la conséquence locale d’une absence de fauche qui permet en position basse sur le schorre
une accumulation de la matière organique et un dépôt régulier des laisses de mer (la végétation,
plus dense, freine les courants de marée et permet aux débris organiques et aux graines
transportés par la mer, de se déposer préférentiellement sur ces zones).
Groupement à dominance d’Atriplex Portulacoïdes
L’obione Atriplex portulacoïdes forme une prairie argentée, sous-frutescente et
sempervirente, pouvant couvrir de vastes étendues de schorre dans les niveaux moyens et
inférieurs si le piétinement n’est pas trop intense. L’obione recherche les sols bien drainés et
remonte vers les associations du haut schorre en suivant souvent les rives des russons, en
traversant d’autres formations végétales comme le groupement à dominance d’Elymus pungens.
Les espèces compagnes de l’obione peuvent être nombreuses, les plus fréquentes sont Aster
tripolium et Puccinellia maritima.
Groupement à dominance d’Elymus pungens
Le Chiendent marin Elymus pungens est capable de constituer des zones pratiquement
monospécifiques sur de vastes secteurs en particulier suite à l’absence de fauche ou de pâturage,
ce qui entraîne un appauvrissement important des communautés végétales. Ce groupement
souligne en général les niveaux supérieurs du schorre rarement atteints par la marée mais
riches en matière organique. Il forme une prairie de hautes herbes raides et glauques. Parfois
l’importance des dépôts de litière est telle qu’elle étouffe la végétation sous-jacente. Toutefois, à
des stades jeunes ou perturbés, des ouvertures de quelques mètres carrés permettent à Elymus
pungens d’être accompagné par d’autre espèces halo-nitrophiles comme Atriplex hastata, Beta
maritima et Atriplex portulacoïdes.
Ce groupement est présent non seulement aux pieds des digues mais souvent aussi en
bordure des chenaux internes dans la zone d’active accumulation de sédiments et peut ainsi se
présenter sous forme d’îlots allongés au milieu des autres associations des prés salés.
Groupement de transition
Sur le secteur d’Esnandes, la transition entre le groupement à dominance d’Atriplex
Portulacoïdes et celui à codominance de Puccinellia maritima et d’espèces halo-nitrophiles, a
donné lieu à la création d’un groupement végétal. En effet, cette transition, par sa surface et son
aspect, a été jugée suffisamment caractéristique pour être désignée comme groupement.
Groupement mosaïque
Ce groupement mosaïque, comme le groupement précédent, possède des caractéristiques
morphologiques et écologiques telles que nous n’avons pas pu rattacher ces relevés à d’autre
groupement. Contrairement au groupement de transition, il se distingue parfaitement des autres
groupements qui lui sont juxtaposés et on peut y observer une imbrication importante des
différentes espèces végétales, dont aucune ne domine réellement.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
33
A2.2.4. Les roselières des rives de la Sèvre niortaise
Prairie à Juncus gerardi
La répartition de la prairie à Juncus gerardi est très variable et est généralement
conditionnée par les apports d’eau douce. On note ainsi la présence en touffes du Jonc de gérard
par exemple sur le secteur de la M arina au sein du groupement mosaïque.
Roselière à Scirpus maritimus
Les scirpes maritimes témoignent du passage vers un milieu saumâtre ou bien peuvent
indiquer la présence d’infiltration d’eau douce. On observe ces petites roselières principalement
en bord de Sèvre.
Roselière à Phragmites australis
La phragmitaie indique la confrontation des milieux marins et dulçaquicoles, on la
retrouve donc le plus souvent, sur de petites surfaces, en bordure de fossé de pied de digue et
surtout en bord de Sèvre, du côté Vendée.
A2.2.5. Les formations dunaires
Elles se situent à l'extrémité nord-ouest de la réserve, à la pointe de l'Aiguillon. Des
espèces comme Limnium dodari et Suaeda vera, relevées à la pointe de l'Aiguillon, annoncent la
transition entre le milieu vaseux et massif dunaire.
A2.2.6. La végétation des digues
La végétation des digues a été sommairement décrite. Si des variations importantes
d’aspect sont observables, on peut les regrouper grossièrement en deux catégories :
Digues dominées par les Poacées
Deux espèces abondent particulièrement : il s’agit d’Elymus Pungens et Dactylis
glomerata. La première est souvent présente de manière monospécifique principalement au pied
de digue côté mer.
Digues dominées par les grandes dicotylédones
Les principales espèces sont la grande Ciguë Conium maculatum, la Carotte commune
Daucus carota, la M outarde noire Brassica nigra, la Betterave maritime Beta maritima et la
Cardère sauvage Dipsacus fullonum. Ces espèces peuvent être très abondantes et constituent une
végétation haute et dense dont le recouvrement est important. Localement, les chardons Cirsium
arvense et C. vulgare peuvent être abondants.
A2.2.7. En guise de conclusion
Ces deux cartographies de la végétation ont permis de ré-évaluer la surface de pré salé de
la baie de l'Aiguillon, sachant que les chiffres utilisés dans les dossiers de création étaient de 680
ha pour l’ensemble. Il y a en fait environ 650 ha de prés salés côté 85 et 450 ha côté 17 (sans
compter les zones à touffes de spartine isolées). Cet état des lieux montre bien le processus
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
34
d’atterrissement en cours, bien que sa rapidité ne puisse être simplement calculée en l’absence de
référence précise sur la date à laquelle les premiers chiffres correspondent.
A2.3. Faune et Flore
A2.3.1. Flore
Les différentes études de végétation effectuées ont permis de recenser 110 espèces sur le
territoire de la réserve naturelle, dont 68 sur les prés salés et les dunes (Tableaux 7 à 9).
Certaines présentent un intérêt patrimonial régional : quatre espèces figurent sur la liste rouge de
la flore menacée en Poitou-Charentes (Centaurea calcitrapa, Cerastium dubium, Galium
arenarium, Salicornia dolichostachya). La flore des prés salés, si elle ne comporte pas d’espèces
protégées est composée d’espèces caractéristiques de ce type d’habitat. Les données recueillies
permettent de montrer clairement que la Réserve Naturelle de la baie de l'Aiguillon, dont la
vocation est plutôt ornithologique, n’est pas dépourvue d'un intérêt botanique, aussi bien sur le
plan floristique que phytocénotique. Cela est donc de nature à accroître la valeur biologique de
l’ensemble.
Les espèces ont été regroupées selon trois grands types de végétation : la végétation de
dune, la végétation de digue, la végétation de pré salé. La nomenclature utilisée est celle de Tutin
et al. (1964-1980).
Tableau 7. Flore des dune s
Nom français
Cakilier maritime
Alysson maritime
Céraiste
Lotier corniculé
Bugrane rampante
Anthyllide vulnéraire
Saxifrage à trois doigts
Panicault de mer
Panicault champêtre
Gaillet des sables
Anthémide bicolore
Immortelle des dunes
Centaurée rude
Liseron des sables
Douce amère
Nom latin
Cakile maritima
Lobularia maritima
Cersastium dubium
Lotus corniculatus
Ononis repens
Anthyllis vulneraria
Saxifrago tridactyles
Eryngium maritimu m
Eryngium campestre
Gallium arenarium
Chamaemelum mixtum
Helychrysum stoechas
Centaurea aspera
Calystegia soldanella
Solanum dulcamara
Nom français
Arroche des sables
Bette maritime
Soude commune
Soude brûlée
Petit Oseille
Euphorbe maritime
Ophrys abeille
Ohrys de la passion
Ophrys araignée
Laîche des sables
Oyat
Canche blanchâtre
Chiendent des sables
Queue de lièvre
Criste maritime
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
Nom latin
Atriplex laciniata
Beta maritima
Salsola soda
Salsola kali
Rumex acetosella
Euphorbia paralias
Ophrys apifera
Ophrys passionis
Ophrys sphegodes
Carex arenaria
Ammophila arenaria
Corynephorus canescens
Elymus farctus
Lagurus ovatus
Crithmum maritimu m
35
Tableau 8. La flore des digue s e t des chemins
Nom français
Moutarde noire
Quarantaine
Passerage des combles
Silène conique
Mauve sylvestre
lavatère arborescente
Guimauve officinale
Epilobe hirsute
Epine noire
Ronce commune
Aubépine
Tamaris de France
Carotte commune
Angelique sylvestre
Anthrique commun
Cigüe tachetée
Gaillet gratteron
Cardère sauvage
Matricaire maritime
Chardon marie
Cirse des champs
Nom latin
Brassica nigra
Matthiola incana
Lepidium ruderale
Silene conica
Malva sylvestris
Lavatera arborea
Althaea officinalis
Epilobium Hirsutum
Prunus spinosa
Rubus fructicosus
Crataegus monogyna
Tamarix gallica
Daucus carota
Angelica sylvestris
Anthriscus caucalis
Conium macultaum
Gallium aparine
Dipsacus fullonum
Matricaria maritima
Sylibum marianum
Cirsium arvense
Cirse à f euilles lancéolées
Cirsium vulgare
Chardon à petites capsules Carduus tenuiflorus
Centaurée chausse-trape Centaurea calcitrapa
Laiteron des champs
Sonchus arvensis
Liseron des haies
Calystegia sepium
Bouillon blanc
Verbascum thapsus
Nom français
Galéopsis à feuille étroites
Myosotis sp.
Douce amère
Plantain Corne de Cerf
Atriplex hastée
Bette maritime
Soude maritime
Patience crépue
Ail à tête ronde
Asperge officinale
Orchis pyramidal
Orchis bouc
Zanichellia des Marais
Arum
Carex sp.
Agrostis blanc
Polypogon maritime
Polypogon de Montpellier
Pâturin commun
Dactyle aggloméré
Cynosure à crêtes
Brome mou
Orge maritime
Orge faux-sègle
Chiendent marin
Gaudine fragile
Nom latin
Galeopsis angustifolia
Myosotis sp.
Solanum dulcamara
Plantago coronopus
Atriplex hastata
Beta maritima
Suaeda maritima
Rumex crispus
Allium sphaerocephalon
Asparagus officinalis
Anacamptis pyramidalis
Himantoglossum hircinum
Zannichellia palustris
Arum italicum
Carex sp.
Agrostis stolonifera
Polypogon maritimus
Polypogon monspeliensis
Poa trivialis
Dactylis glomerata
Cynosorus cristatus
Bromus hordaceus
Hordeum maritimu m
Hordeum secalinum
Elymus pungens
Gaudinia fragilis
Tableau 9. Flore des prés salés et des rive s de la Sè vre Niortaise
Nom français
Renoncule aquatique1
Spergulaire marginée
Spergulaire
Trèfle renversé 2
Aster maritime
Matricaire maritime 2
Inule faux-crithmum1
Plantain corne-de-cerf2
Plantain maritime 2
Lilas de mer
Arroche hastée
Arroche littorale 1
Obione
Bette maritime
Salicorne
"
"
"
Salicorne ligneuse
Soude maritime
Soude ligneuse
Nom latin
Ranunculus peltatus
Spergularia media
Spergularia marina
Trifolium resupinatum
Aster tripolium
Matricaria maritima
Inula crithmoïdes
Plantago coronopus
Plantago maritima
Limonium vulgare
Atriplex hastata
Atriplex littoralis
Atriplex portulocoides
Beta maritima
Salicornia dolichostachya
Salicornia nitens
Salicornia obscura
Salicornia ramossissima
Sarcocornia fructicosa
Suaeda maritima
Suaeda vera
Nom français
Soude commune
Asperge officinale 2
Triglochin maritime
Jonc compressé 1
Jonc de gérard
Jonc glauque 1
Carex divisé
Scirpe maritime
Vulpin bulbeux2
Spartine anglaise
Spartine maritime
Phragmite
Agrostis blanc
Puccinellie maritime
Puccinellie fasciculée
Pâturin commum2
Brome mou
Orge maritime
Chiendent marin
Lepture droit
Nom latin
Salsola soda
Asparagus officinalis
Triglochin maritima
Juncus compressus
Juncus gerardi
Juncus inflexus
Carex divisa
Scirpus maritimus
Alopecurus Bulbosus
Spartina anglica
Spartina maritima
Phragmites australis
Agrostis stolonifera
Puccinellia maritima
Puccinellia fasciculata
Poa trivialis
Bromus hordaceus
Hordeum maritimu m
Elymus pungens
Parapholis strigosa
1- espèces non recens ées en Charente-Maritime
2- espèces non recens ées en Vendée
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
36
Concernant la flore marine, il y a peu de données existantes. De premières études
démarrent avec le LBEM afin de connaître la biodiversité et la dynamique du phytoplancton.
A2.3.2. Faune
L’ensemble des groupes faunistiques n’avait pas reçu autant d’attention que les oiseau x
avant la création de la réserve naturelle. Ces premières années ont donc notamment permis de
compléter (en partie) les inventaires.
A2.3.2.1. La faune marine de la baie
M acrofaune benthique
L'Est du Pertuis Breton, depuis la Pallice au sud (en face de l’île de Ré) jusqu'à la baie de
l’Aiguillon au Nord, est un bassin de décantation où se déposent les suspensions fines (taille < 63
µm) apportées par la Sèvre niortaise, le Lay et les différents canaux d’une part et les sédiments
marins d’autre part. Des sédiments plus grossiers s’accumulent en aval de la pointe de
l’Aiguillon alors que la zone profonde de la baie permet une sédimentation importante due à un
hydrodynamisme faible (Lorin 1970).
Les données présentées ici sont issues du travail de thèse de Delphine Degré (CREM A
L’Houmeau, cf. A2.4.4.2). Les données concernant les annélides sont en cours de traitement. En
ce qui concerne les M ollusques, ces conditions édaphiques favorisent le peuplement à Macoma
balthica avec les faciès à Scrobicularia plana (scrobiculaire ou lavagnon) et Cerastoderma edule
(coque) selon la prépondérance de dessalure ou de sédiments sableux respectivement (carte 12 et
Degré 2002). Les autres espèces abondantes sont Abra tenuis et le Gastéropode Hydrobia ulvae ;
localement on trouve Sternaspis sculata et Abra nitida, cette dernière marquant la présence d’un
peuplement subtidal de vases pures. Enfin, sont observés également Mysella bidentata, Mytilus
edulis (moule) et Tapes philippinarum pour les M ollusques, Retusa obtusa pour les
Gastéropodes (prédateur notamment des juvéniles d’Hydrobies).
Carte 12. Abondances relatives en espèces de bivalves sur la baie de l'Aiguillon.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
37
La répartition des Hydrobies sur 85 % des stations, principalement sur le mi- et hautestran est conforme aux observations effectuées sur les vasière de Brouage (baie de M arennesOléron) de la Gironde ou de la mer de Wadden (Pays-Bas). Leur abondance est moyenne par
rapport aux références connues sur d’autres sites (carte 13). La carte 14 présente l’abondance
totale des bivalves en mars 2002, sachant que la scrobiculaire représente une forte proportion de
l’ensemble.
Carte 13. Abondance totale en Hydrobies sur la
baie de l'Aiguillon (mars 2002, Degré – CREMA
L’Houmeau, com. pers).
Carte 14. Abondance totale en Bivalves sur la baie
de l'Aiguillon (mars 2002, Degré – CREMA
L’Houmeau, com. pers).
La dynamique des populations des principales espèces est en cours d’étude. A cette faune
sauvage, il faut ajouter bien sûr les mollusques cultivés que sont les moules Mytilus edulis et les
huîtres Crassostrea gigas. Ces deux espèces représentent en baie de l’Aiguillon / pertuis breton
(cf. A2.4.1.2.), une biomasse estimée à 8680 t de moules (minimum calculé en hiver) et 16555 t
d’huîtres (maximum calculé en été, Le M oine – IFREM ER La Tremblade, com. pers.).
Ichtyofaune
Un inventaire des poissons de la baie a été conduit en 1987 par Gascuel et Legault (in
Rosoux & Tournebize 1989). Dans le cadre d’un programme de rechercher démarré par
Feunteun et Parlier (LBEM – Université de La Rochelle) en 2003, ces données vont être
actualisées, notamment pour les espèces qui utilisent les vasières et les prés salés aux stades
juvéniles, par des informations concernant la biomasse et la dynamique des populations.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
38
Les poissons autochtones sont présents toute l’année dans la baie et l’estuaire. C’est
notamment le cas du Gobie Pomatochistus minutus qui peut atteindre des abondances de 1000
ind/ha (Rosoux & Tournebize 1989).
Les poissons euryhalins d'origine marine évoluent dans des eaux à salinité variable et
exploitent à marée haute les zones estuariennes fortement productives. La baie de l’Aiguillon est
notamment connue pour être une zone riche en Bar (Dicentrarchus labrax), M ulet (Liza ramada)
et Sole (Solea solea), mais on y trouve également le Tacaud (Trisopterus luscus), l’Anchois
(Engraulis enchrasicholus), le Sprat (Sprattus sprattus), le Hareng (Clupea harengus).
Cependant, aux dires de certains mytiliculteurs la quantité de jeunes soles notamment aurait
fortement diminuée.
Les poissons migrateurs constituent le troisième grand groupe de poissons qui fréquente
la baie de l'Aiguillon : à ce jour, 6 espèces de poissons migrateurs ont été recensées. Il s'agit de la
Grande Alose (Alosa alosa), de la Lamproie marine1 (Petromyson marinus), de la Truite de mer
(Salmo trutta), du Flet (Platichthys flesus), du M ulet porc (Liza ramada) et de l'anguille
(Anguilla anguilla). Anguille, M ulet et Flet sont des migrateurs catadromes qui se reproduisent
en mer, Aloses, Lamproies et Truites sont dites anadromes car elles se reproduisent en eau
douce. Leur biologie, parfois complexe, les rend particulièrement vulnérables aux
modifications et aux altérations de leur environnement. Ainsi, au cours de ces dernières
décennies, l’aire de répartition de ces poissons migrateurs s'est progressivement réduite au point
d’atteindre un seuil critique.
Pour la grande majorité des espèces, une cause bien connue de régression est le
développement d’ouvrages hydrauliques sur les voies d’eau, ouvrages qui constituent des
barrières écologiques de moins en moins franchissables. Une autre cause bien identifiée en
marais poitevin est la réduction des zones de frayères pour ce qui concerne les Aloses et les
Lamproies ainsi que la réduction du chevelu de canaux et fossés pour l’Anguille. Le
programme "Poissons migrateurs" du Parc Interrégional du M arais Poitevin vise, d’une part, à
restaurer les voies de migration des poissons en installant sur les ouvrages hydrauliques des
passes à poissons et, d’autre part, à réhabiliter les zones de reproduction (frayères) de ces
espèces. Ce projet s’accompagne d’un réseau de surveillance et de suivi de la population
d’anguilles du marais poitevin (Der M ikaélian 2002).
Les poissons euryhalins d'origine dulçaquicole comme l’Epinoche ou la Brème, ont été
recensés en aval de l’estuaire et lors des fortes crues.
La plupart des espèces d’intérêt halieutique pêchées dans l’espace côtier doivent
obligatoirement passer un temps plus ou moins long dans les systèmes estuariens ou bien se
déplacent entre eau douce, saumâtre et marine au cours de leur cycle biologique. La prise en
compte de ce patrimoine halieutique est absolument indispensable pour la compréhension
du fonctionnement global de l’estuaire : à travers leur rôle de prédation sur la macrofaune
benthique par exemple, les poissons sont des « concurrents » des oiseaux d’eau. De plus une
meilleure connaissance de ce patrimoine doit permettre de valoriser les activités traditionnelles
de pêche et de les intégrer dans ce programme de conservation de la ressource piscicole. Une
évaluation du rôle de la baie de l'Aiguillon dans les ressources piscicoles utilisées par la pêche
côtière, à l’échelle des pertuis, voire du golfe de Gascogne serait utile.
1
Ce n’est pas un poisson au sens strict mais un Agnathe, groupe plus primitif sans mâchoires.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
39
De nombreux poissons (soles, bars) et mollusques (seiche) trouvent sur les vasières
peu profondes des conditions de calme et de nourriture permettant aux adultes de se
reproduire et aux alevins de se développer.
Les zones de nourriceries, les frayères, sont des richesses potentielles importantes
qu'il convient de protéger des dégradations. Le respect des fonds les plus riches, ains i
que le maintien de la qualité des eaux sont à la base de cette protection.
Les M ammifères et Tortues marines
Les mammifères marins observés dans les pertuis vendéens et charentais appartiennent
aux ordres des Cétacés et des Pinnipèdes. La présence de phoques gris dans la baie de l'Aiguillon
et remontant l’estuaire de la Sèvre est exceptionnelle. Le grand Dauphin Tursiops truncatus et le
Globicéphale noir Globicephala melas fréquentent régulièrement les pertuis et peuvent pénétrer
dans la baie (Duguy 1977).
Les rares observations de la tortue verte Chelonia mydas et de la tortue caouane Caretta
caretta dans les eaux des Pertuis breton et d’Antioche sont le fait d’animaux erratiques. Par
contre, les observations de la Tortue luth Dermochelys coriacea sont beaucoup plus nombreuses
(Duguy 1977).
A2.3.2.2. La faune terrestre
L’entomofaune
Avant la création de la réserve, les seules données connues résultaient d’un inventaire
réalisé par chasse à vue en juin, juillet et septembre 1988 (Fouillet 1989, Annexe 2). Un début de
complément et mise à jour a été réalisé en 2001 côté Vendée (M illet 2002) et 2002 côté
Charente-M aritime (M enguy 2003) en utilisant différentes méthodes de capture : pièges Barber
(pots pièges), pièges jaunes, filets fauchoirs et à papillons, chasse à vue. L’ensemble des espèces
identifiées à ces occasions (sauf pièges jaunes) est listé en Annexe 3. La liste des espèces
d’Araignées est en cours d’actualisation avec l’aide de Julien Pétillon (thèse Université de
Rennes). L’ensemble de ces prospections s’est effectué en distinguant les différents types
d’habitats. Un nouvel inventaire complémentaire est prévu en juillet - août 2003.
La haute slikke constitue un milieu sélectif caractérisé par la présence d'espèces
halophiles et halotolérantes : coléoptères carabiques, aranéides lycosides.
Les prairies à Puccinellie, Obione et Aster du schorre moyen abritent un peuplement
composé d'espèces halophiles inféodées à ce milieu (Cicadelles, Carabiques, Lycosides).
L’Argiope est l'espèce prairiale qui, par sa taille et son abondance, constitue un prédateur
particulier.
Les prairies à chiendent du haut schorre et à la base des digues abritent des espèces non
halophiles, des friches et des polders, phytophages (Orthoptères, Hétéroptères) et prédateurs
(M ante religieuse, Grande sauterelle verte, Argiope). De nombreuses libellules en phase de
maturation, et provenant des fossés du marais, circulent en vol orienté au début de l’été sur ces
prairies.
Rôle particulier des schorres pour l’entomofaune :
Ressource en macro-insectes pour l’avifaune comme le Busard cendré
Ressources en insectes pour les Odonates en phase de maturation.
Ressource en nectar pour les Rhopalocères (papillons diurnes) lors de la floraison des asters.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
40
Ressource alimentaire pour les poissons
Amphibiens et Reptiles
Rosoux a conduit en 1987 un inventaire, complété depuis notamment sur la partie 85
permettant d’identifier 9 espèces sur le territoire de la réserve naturelle :
4 espèces d'amphibiens anoures : Pélodyte ponctué Pelodytes punctatus, Crapaud commun
Bufo bufo, Grenouille verte Rana kl. esculenta et Rainette méridionale Hyla méridionalis.
5 espèces de reptiles : Couleuvre vipérine Natrix maura, Couleuvre verte et jaune Coluber
viridiflavus, Vipère aspic Vipera aspis, Lézard des murailles Podarcis muralis et Lézard vert
Lacerta viridis.
En dehors du pélodyte ponctué, qui est une espèce halo-tolérante, les autres se
rencontrent plutôt sur ou à proximité des digues et des fossés qui les bordent. Les observations
complémentaires menées depuis la création de la réserve naturelle ont notamment permis
d’identifier la Rainette méridionale, comme une espèce assez commune des zones à roselières.
Elle est ici en limite nord de son aire de répartition.
M ammifères
L'inventaire mené en 1989 par Rosoux, Saint Girons et Libois fait cas de la présence de
16 espèces de mammifères terrestres (Annexe 4). Ce travail traduit une nette dominance du
Campagnol des champs Microtus arvalis, du M ulot sylvestre Apodemus sylvaticus, du Surmulot
Rattus norvegicus, du Ragondin Myocastor coypus et du Lièvre d'Europe Lepus europaeus.
Les campagnols des champs et le Lièvre d’Europe, espèces pionnières des prés salés,
colonisent l’herbu et s’installent sur les prairies à graminées dominantes. Les micromammifères
de la baie (Campagnol, M ulot, M usaraignes) sont les proies de nombreux carnivores comme le
Renard, la Belette et la Fouine, mais également des rapaces diurnes et nocturnes.
Le Ragondin et le Rat musqué Ondatra zibethicus, espèces amphibies, sont des hôtes
réguliers de la vasière et certains individus établissent leurs terriers dans la digue de front de mer.
La Loutre Lutra lutra, cantonnée dans les canaux et estuaires, prospecte elle aussi
sporadiquement la vasière. Sa présence en baie de l’Aiguillon semble avoir diminuée du fait de
la raréfaction des milieux où elle peut établir son gîte sur les polders qui bordent la baie et la
sépare des zones de marais mouillé où elle reste plus commune (Rosoux et al. 2001).
Occasionnellement, Sangliers et Chevreuils transitent sur les prés salés de la baie. Cette
dernière espèce semble en augmentation avec jusqu’à 14 individus observés en même temps
durant l’hiver 2002-2003.
A2.3.2.3. Les oiseaux
Nous avons choisi de traiter les oiseaux à part car ils constituent la première raison de
classement en réserve naturelle de la baie de l'Aiguillon. C’est donc au sein de ce groupe que
nous disposons le plus d’informations concernant l’intérêt patrimonial de la baie de l’Aiguillon.
De plus certains d’entre eux font admirablement le lien entre faune terrestre et marine : ainsi les
Barges à queue noire ou les Chevaliers gambette hivernants se nourrissent de la macrofaune des
vasières quand les individus nicheurs se nourrissent essentiellement sur les prairies humides du
marais poitevin.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
41
Parmi ces oiseaux, nous distinguerons d’une part :
les oiseaux d’eau migrateurs et hivernants, parmi lesquels :
• les Anatidés, oies et canards, tous hivernants, quelques couples de Tadornes
de Belon et de Canards colverts étant également nicheurs ;
• les Limicoles, petits échassiers relevant des familles des Scolopacidés et des
Charadriidés, hivernant et migrateurs, parmi lesquels quelques espèces
présentent des effectifs non négligeables en estivage. A noter que quelques
espèces se reproduisent dans les prairies humides du marais poitevin, en
effectifs relativement faibles, mais présentant l’intérêt d’être en limite d’aire
de reproduction : Barge à queue noire Limosa limosa, Chevalier gambette
Tringa totanus, ou parmi les espèces plus inféodées à la zone terrestre du
marais, Vanneau huppé Vanellus vanellus, Echasse blanche Himantopus
himantopus.
D’autre part :
les oiseaux nicheurs des prés salés et des digues, parmi lesquels :
• les Passereaux ;
• les Rapaces diurnes et nocturnes.
a/ Phénologie de stationnement des oiseaux d’eau et évolution des effectifs durant les trois
dernières décennies.
Pour les principales espèces hivernantes, nous présentons l’évolution des effectifs au
cours de la saison à travers l’exemple du dernier cycle d’hivernage ainsi que l’évolution des
effectifs hivernants au mois de janvier, qui sont pris comme référence à l’échelle internationale.
Ces données sont issues des travaux menés par le CNERA Avifaune M igratrice de l’ONCFS qui
suit notamment l’hivernage des anatidés et des limicoles en baie de l'Aiguillon depuis 1977
(Yésou 1992), la coordination des comptages étant aujourd’hui effectuée par l’équipe de la
réserve naturelle. Les chiffres retenus sont ceux de l’unité fonctionnelle « baie de l'Aiguillon –
pointe d’Arçay » du fait des échanges quotidiens qui peuvent s’effectuer entre les deux sites,
notamment pour des espèces comme la Barge à queue noire. Sur les 5 dernières années, 88 % des
effectifs dénombrés l’étaient sur la baie de l’Aiguillon proprement dite. Les espèces plus
strictement inféodées à la pointe d’Arçay sont signalées.
Les oies grises
Les Oies cendrées Anser anser sont présentes sur la réserve naturelle de la baie de
l’Aiguillon du mois d’octobre (principalement quelques haltes migratoires) ou novembre au mois
de mars avec un effectif maximum au mois de janvier (Tableau 10).
Elles fréquentent l’ensemble des prés salés de la baie avec des préférences pour les
secteurs calmes. A noter que la mise en réserve de la partie charentaise a permis d’étendre les
secteurs favorables à cette partie de la baie. Elles s’alimentent sur les prés salés où abonde la
Puccinellie maritime et se réfugient sur les vasières en cas de dérangement. Les mizottes doivent
être entretenues pour maintenir une végétation basse où domine la Puccinellie. L’importance de
l’utilisation de zones de gagnage nocturne extra réserve n’est actuellement pas connue, mais
probablement assez faible ; l’activité cynégétique ne favorise pas cette alimentation en dehors de
la réserve. Les secteurs les plus fréquentés par les oies se situent sur la partie nord ouest des
mizottes de Triaize (le long du Chenal Vieux) et sur la quasi-totalité des mizottes de Champagné
avec une préférence pour « la bourse plate ».
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
42
Les effectifs d’Oies cendrées ont connu ces dernières années une augmentation
spectaculaire (figure 5), concomitante à une augmentation générale à l’échelle européenne et
permise par la qualité des habitats entretenus par la fauche des prés salés.
600 0
500 0
400 0
300 0
200 0
R2 = 0,6 8
100 0
0
19 84
198 5
19 86
19 87
1 988
19 89
1 99 0
19 91
199 2
1 993
19 94
1 99 5
19 96
199 7
19 98
19 99
2 000
20 01
2 00 2
20 03
Figure 5. Evolution des effectifs d’Oie cendrée sur le site fonctionnel baie de
l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.).
A noter la présence régulière en hivernage de quelques dizaines d’Oies rieuses Anser
albifrons et exceptionnellement de quelques Oies des moissons Anser fabalis, plutôt en halte
migratoire.
Tableau 10. Effe ctifs dénombré s de s Oies cendrées et Be rnaches cravants au cours de la
saison 2002/03 (ONCFS-RN baie de l’Aiguillon)
Oie cendrée
B. cravant
sept
-
octobre
25
5
nov
2474
98
déc
4582
581
janvier
5360
2800
février
3680
2302
mars
48
163
avril
5
15
Les Bernaches
La Bernache cravant Branta bernicla stationne sur la réserve aux mêmes périodes que
l’Oie cendrée (Tableau 8). Les effectifs sont variables d’une année sur l’autre, sans tendance
particulière (figure 6) ; les forts effectifs observés en janvier 2000 (près de 4000 individus)
étaient probablement consécutifs à la marée noire de l’Erika qui a diminué la qualité de
certaines zones d’accueil (baie de Bourgneuf, Ile de Ré). De manière générale, la baie de
l'Aiguillon est un site relativement marginal par rapport aux grosses concentrations observées à
Ré, Oléron, en baie de Bourgneuf et surtout bassin d’Arcachon.
En provenance de la mer, elles se rassemblent sur les parties hautes des vasières avant de
gagner les zones d’alimentation. On les retrouve souvent autour de l’embouchure de la Sèvre
Niortaise et notamment sur « la bourse plate » où elles partagent les mêmes ressources que les
Oies cendrées.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
43
450 0
400 0
350 0
300 0
250 0
200 0
150 0
100 0
50 0
0
19 84
198 5
19 86
19 87
1 988
19 89
1 99 0
19 91
199 2
1 993
19 94
1 99 5
19 96
199 7
19 98
19 99
2 000
20 01
2 00 2
20 03
Figure 6. Evolution des effectifs de Bernache cravant sur le site fonctionnel baie
de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.).
Enfin, quelques Bernaches nonettes Branta leucopsis hivernent tous les ans, mais se
trouvent ici tout à fait en limite sud d’aire d’hivernage de l’espèce.
Le Tadorne de Belon (Tadorna tadorna)
La baie de l'Aiguillon joue un rôle majeur pour cette espèce. Avec près de 50% de
l’effectif national, la baie était dans le début des années 1980, le principal site d'hivernage du
Tadorne de Belon (Trolliet 1996). A l'heure actuelle, l’espèce est toujours très présente sur la
baie (figure 7) mais son importance relative diminue (15% des effectifs nationaux). S’il est
présent toute l’année (Tableau 11), les effectifs sont importants en hiver avec 5 à 10000
individus au mois de janvier.
120 00
100 00
80 00
60 00
40 00
20 00
0
1 98 4
19 85
1 986
198 7
19 88
198 9
19 90
1 99 1
19 92
1 99 3
19 94
1 995
19 96
1 997
19 98
1 999
20 00
20 01
200 2
20 03
Figure 7. Evolution des effectifs de Tadorne de Belon sur le site fonctionnel baie
de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
44
Tableau 11. Effe ctifs dénombrés des Tadornes de Belon au cours de la saison 2002/03 (ONCFS-RN
baie de l’Aiguillon)
Tadorne
juillet
1984
août
471
sept
392
oct
1260
nov
4700
déc
10570
jan
8947
fév
5364
mars
3888
avril
3115
mai
667
juin
1081
Le rythme d'activité du Tadorne de Belon est fonction du cycle des marées. Son régime
alimentaire se compose essentiellement d’organismes marins (Macoma baltica, Hydrobia
ulvae, Nereis diversicolor …) qu’il capture dans la vase. L’étude en parallèle, de la répartition de
la macrofaune benthique et des tadornes ainsi que du régime alimentaire du Tadorne,
permettraient de mieux cerner les préférences alimentaires de cet anatidé. En effet, à première
vue, les Tadornes semblent utiliser de façon uniforme l’ensemble de la baie avec un effectif
important sur la partie charentaise. Cependant, les observations plus détaillées issues des
comptages à marée basse pourraient indiquer des variations saisonnières. Les Tadornes
exploitent également les prés salés à la fois comme lieu de remise lors des fortes marées
(activités de confort) mais aussi comme zone d’alimentation, notamment sur les dépressions à
salicornes.
Les canards de surface
Le Canard colvert (Anas platyrhynchos), le Canard pilet (Anas acuta), le Canard siffleur
(Anas penelope) et la Sarcelle d'hiver (Anas crecca) sont les espèces que l’on rencontre le plus
fréquemment sur la réserve naturelle. Elles sont présentes plus de six mois consécutifs (tableau
12). Après une phase de lent accroissement au cours des années 70 (moyenne 67-78 = 18300,
Trolliet 1996), les effectifs ont atteint des niveaux records au cours de la période 1979-1984
(moy. = 73400), favorisés en partie par des hivers froids ayant entraîné des hivernages
importants sur tout le littoral atlantique français (figures 8 à 12). Pendant cette courte période,
l’accroissement des effectifs en baie a été supérieur à celui de l’ensemble des autres sites. Puis
les effectifs ont diminué rapidement et l’ensemble des hivernants stagne depuis une dizaine
d’années à un peu plus de 10000 individus (moy. = 14400) avec une variabilité interannuelle
assez élevée, répartis en six espèces puisqu’aux quatre précédentes il faut ajouter le Canard
souchet (Anas clypeata) et le Canard chipeau (Anas strepera). Cependant, au cours du dernier
hiver, des effectifs importants de pilets et siffleurs ont permis d’atteindre 20000 individus en
janvier et plus de 25000 en décembre (tableau 12). Faut il y voir un effet du classement en
réserve naturelle de la partie charentaise ? L’évolution dans les prochaines années et la
comparaison avec les autres sites proches devraient permettre de le dire.
Tableau 12. Effe ctifs dénombrés des canards de surface au cours de la saison 2002/03 (ONCFS-RN
baie de l’Aiguillon)
août
Siffleur
Chipeau
Sarcelle h.
Colvert
Pilet
Souchet
Total
15
2897
1
4
2917
sept
24
148
4437
7
72
4688
octobre
141
3
80
7259
197
175
7855
nov
2961
105
2338
6121
1038
619
13182
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
déc
8156
333
5227
6195
4876
810
25597
janvier
5383
236
1927
4137
8350
175
20208
février
1484
72
597
1952
2909
674
7688
mars
132
1
442
229
315
22
1141
avril
1
38
65
6
38
148
45
90 000
80 000
70 000
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
19 77
1 97 9
19 81
19 83
1 985
19 87
198 9
19 91
199 3
1 995
19 97
1 99 9
20 01
200 3
Figure 8. Evolution des effectifs de Canards de surface (toutes espèces ) sur le site fonctionnel
baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1977 (Trolliet com. pers.).
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
1984
19 85
1986
19 87
1988
19 89
1990
19 91
1992
19 93
1994
19 95
1996
19 97
1998
19 99
2000
20 01
2002
20 03
Figure 9. Evolution des effectifs de Canard colvert sur le site fonctionnel baie
de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.).
16 000
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
1984
19 85
1986
19 87
1988
19 89
1990
19 91
1992
19 93
1994
19 95
1996
19 97
1998
19 99
2000
20 01
2002
20 03
Figure 10. Evolution des effectifs de Canard siffleur sur le site fonctionnel baie
de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
46
90 00
80 00
70 00
60 00
50 00
40 00
30 00
20 00
10 00
0
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2 000
2001
2002
2003
Figure 11. Evolution des effectifs de Canard pilet sur le site fonctionnel baie de
l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.).
100 00
90 00
80 00
70 00
60 00
50 00
40 00
30 00
20 00
10 00
0
1 98 4
19 85
1 986
198 7
19 88
198 9
19 90
1 99 1
19 92
1 99 3
19 94
1 995
19 96
1 997
19 98
1 999
20 00
20 01
200 2
20 03
Figure 12. Evolution des effectifs de Sarcelle d’hiver sur le site fonctionnel baie
de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.).
Les canards de surface ont l’habitude de s’alimenter la nuit dans les zones de gagnage
du marais poitevin (principalement prairies humides) et de se reposer sur une remise le jour.
Cependant le Canard siffleur se nourrit également sur le Puccinellietum et le Canard pilet est
régulièrement observé fouillant la vase à la recherche de nourriture (la Sarcelle également dans
une moindre mesure). Les zones dépressionnaires à salicorne peuvent également constituer des
gagnages annexes. La baie de l’Aiguillon constitue ainsi la principale remise du marais sauf
pour la Sarcelle d’hiver qui est plus abondante sur la RN de St Denis du Payré depuis quelques
années (elle avait atteint 29000 individus en baie en janvier 1982).
A marée basse, les canards de surface se cantonnent en limite de mer de façon dispersée.
Les colverts et les sarcelles se tiennent préférentiellement à l’embouchure du Chenal Vieux et le
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
47
long du canal de Luçon jusqu’au mirador (limite des mizottes). Les Canards pilets sont
généralement plus nombreux sur le canal du Curé, les siffleurs étant plus également répartis.
Les limicoles
A marée basse, les oiseaux sont dispersés sur l’ensemble des vasières où ils
s’alimentent de mollusques bivalves et gastéropodes, d’annélides (vers marins) et de petits
crustacés. La distribution précise des différentes espèces à marée basse est en cours d’étude, en
relation avec l’étude de la macrofaune benthique. La carte 15 permet d’illustrer deux exemples
de répartition : groupée sur des secteurs particuliers (Avocette) ou dispersée sur l’ensemble de la
vasière. L’absence d’oiseaux dans la moitié nord de la partie charentaise est due à l’absence
d’observateur.
a
b
Carte 15. Répartition des espèces en baie de l’Aiguillon à marée basse d’octobre 2002 à fév rier
2003 : a - Avocette élégante, b - Bécasseau variable.
A marée montante, ils sont repoussés vers la haute slikke. Des regroupements se forment
alors en divers points de la réserve (Yesou 1992). Au cours des fortes marées, certains oiseaux
(Bécasseau variable et maubèche, Barge à queue noire, principalement), stationnant sur la partie
Ouest de la baie, quittent la réserve naturelle pour rejoindre les reposoirs de la Pointe d’Arçay.
En janvier 2002 comme en 2003, environ 45000 limicoles étaient dénombrés, marquant
une augmentation par rapport aux années précédentes, mais les variations inter-annuelles de
limicoles sur la baie de l’Aiguillon peuvent être importantes et liées à des phénomènes naturels :
vagues de froid, degré de concordance entre les dénombrements et les migrations… Les espèces
les plus représentées sont l’Avocette élégante (Recurvirostra avosetta) avec 4400 (moyenne
1998-2003) individus au mois de janvier, la Barge à queue noire (Limosa limosa) avec 6000
individus, le Bécasseau variable (Calidris alpina) avec 21000 individus, le Bécasseau maubèche
(sous espèce Néarctique Calidris canutus islandica nichant de l’Islande au Canada) avec 3700 et
le Pluvier argenté (Pluvialis squatorola) avec 1600 individus. Ces espèces sont présentes toute
l’année avec, cependant, une variation d’effectif : faible de juin à août et maximum pendant leurs
pics migratoires. Les tableaux 13-14 et les figures 13 à 18 détaillent ces résultats intra et inter
annuels.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
48
Tableau 13. Effe ctifs dénombrés des Limicoles au cours de la saison 2002/03 (ONCFS-RN baie de
l’Aiguillon)
juillet
Huîtrier Pie
Avocette
Courlis cendré
Barge à queue noire
Barge rousse
Pluvier argenté
Grand Gravelot
Gravelot Collier Inte.
Chevalier arlequin
Chevalier gambette
Chevalier aboyeur
Chevalier guignette
Bécasseau maubèche
Bécasseau variable
Bécasseau minute
Bécasseau sanderling
Bécasseau cocorli
Tournepierre
Limicoles sp.
Total
oct
nov
déc
jan
fév
mars
avril
208
208
août
374
300
sept
444
275
436
241
450
3088
657
5390
530
2518
420
5339
250
1376
343
305
mai
33
49
juin
234
1
123
200
790
574
565
1130
802
685
917
402
29
209
672
2327
2771
6520
5135
7200
4230
3915
3639
330
15
231
107
120
376
970
775
830
872
955
1060
1550
632
278
101
525
2208
2655
1740
1870
1425
1135
5055
2824
4597
260
9
1949
588
57
210
165
125
10
71
152
1045
42
20
35
12
8
-
13
2
-
-
5
4
8
-
-
6
9
15
16
6
1
-
3
1
-
482
864
340
574
203
168
185
112
186
231
707
33
2
7
7
3
-
1
-
-
-
5
3
-
-
12
-
-
-
-
-
2
-
-
-
-
1756
1600
2216
6285
3935
2890
147
110
390
720
4162
2765 10376
656
5095 17726 34300 22700 32730 11030 17525 17380 11110
136
-
-
2
2
-
-
-
-
-
-
10
-
9
192
23
200
-
148
139
240
100
28
56
6
-
5
4
1
-
-
-
-
-
2
1
-
-
45
18
40
45
27
31
1
58
112
28
1
740
60
-
-
2000
-
-
-
-
-
825
330
3315 11578 14729 31617 50742 46605 47188 26747 30384 26439 29521
2433
Il se dégage donc trois groupes d’espèces :
celles qui sont abondantes en hivernage (Avocette, Courlis cendré, Barge à queue
noire, Pluvier argenté, Bécasseaux maubèche et variable) ;
celles qui sont abondantes en période de migration (Barge rousse, Pluvier argenté,
grand Gravelot, Chevalier gambette, Bécasseau maubèche) ;
celles qui ne sont représentées que par quelques individus (qui peuvent masquer des
flux non négligeables), généralement pendant les migrations.
Il faut noter que l’Huîtrier pie et le Bécasseau sanderling sont inféodés aux milieu x
sableux de la pointe d’Arçay et de fait quasiment absents de la réserve naturelle. De même un
fort contingent des grands Gravelots et des Gravelots à collier interrompu sont comptés sur la
pointe d’Arçay.
Si les deux derniers hivers ont vu des effectifs hivernants relativement importants, les
deux dernières décennies ont été marquées par une stagnation, ce qui traduit une baisse relative
par rapport au reste du littoral français (figure 13). C’est notamment le cas pour le Pluvier
argenté, les Bécasseaux variable et maubèche (figures 14 à 16). Chez ce dernier notamment, les
effectifs sont très variables d’une année sur l’autre, mais l’évolution à l’échelle du littoral
français marque une forte progression sur 25 ans. C’est par exemple le cas pour la réserve
naturelle de M oëze-Oléron qui est passée d’environ 1500 individus avant sa création en 1985 à
13000 aujourd’hui (Delaporte – LPO, RN M oëze-Oléron, com. pers.). L’Avocette présente
également de fortes variations inter-annuelles (figure 17). Le cas de la Barge à queue noire est
plus compliqué car ses effectifs ont régressé partout en France dans les années 80 avant de
remonter progressivement depuis 10 ans. Cependant l’importance relative de la baie de
l'Aiguillon ne cesse de diminuer (figure 18).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
49
70 00 00
60 00 00
50 00 00
R2 = 0 ,77 13
40 00 00
30 00 00
Aigui ll on-Arçay
F ra nc e-AA
20 00 00
10 00 00
R2 = 0,0 03 1
0
19 77 19 78 19 79 19 80 19 81 1 982 1 98 3 1 98 4 19 85 19 86 19 87 19 88 19 89 1 99 0 1 99 1 199 2 199 3 19 94 19 95 19 96 1 997 1 99 8 1 99 9 200 0 200 1 20 02
Figure 13. Evolution des effectifs de limicoles (toutes espèces) sur le site fonctionnel
baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1977 (Trolliet com. pers.).
4 000 0
Ai guil lon+Arç ay
3 500 0
Fra nce - AA
3 000 0
2 500 0
R2 = 0 ,84 44
2 000 0
1 500 0
1 000 0
500 0
R2 = 0,0 502
0
1 977 1 978 1 97 9 198 0 198 1 198 2 19 83 19 84 19 85 19 86 19 87 19 88 19 89 1 990 1 991 1992 199 3 199 4 199 5 199 6 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 2 002
Figure 14. Evolution des effectifs de Pluvier argenté sur le site fonctionnel baie
de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1977 (Trolliet com. pers.).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
50
4 0000 0
Ai gui ll on+A rç a y
3 5000 0
Franc e- AA
3 0000 0
R2 = 0,61 52
2 5000 0
2 0000 0
1 5000 0
1 0000 0
5000 0
R2 = 0 ,00 21
0
197 7 197 8 1 97 9 1 980 1 981 19 82 19 83 19 84 19 85 19 86 198 7 198 8 1 98 9 1 99 0 1 991 1 992 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 199 9 200 0 2 00 1 2 00 2
Figure 15. Evolution des effectifs de Bécasseau variable sur le site fonctionnel baie
de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1977 (Trolliet com. pers.).
4 000 0
Aiguill on+Arça y
Fra nc e -A A
3 500 0
3 000 0
2 500 0
2 000 0
1 500 0
R2 = 0, 739 4
1 000 0
50 00
R2 = 0 ,02 83
0
1 97 7 1 97 8 1 97 9 198 0 19 81 19 82 19 83 19 84 19 85 19 86 19 87 1 98 8 1 98 9 1 99 0 1 99 1 1 99 2 199 3 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 2 00 1 2 00 2
Figure 16. Evolution des effectifs de Bécasseau maubèche sur le site fonctionnel baie
de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1977 (Trolliet com. pers.).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
51
9 000
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
19 84
1 98 5
19 86
19 87
198 8
1 989
19 90
1 99 1
1 99 2
19 93
199 4
1 995
19 96
19 97
1 99 8
1 999
20 00
200 1
2 002
20 03
Figure 17. Evolution des effectifs d’Avocette él égante sur l e site fonctionnel baie
de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1984 (Trolliet com. pers.).
14 00 0
Aig uil lon +Arçay
F ran ce-AA
12 00 0
10 00 0
8 00 0
6 00 0
R2 = 0, 33 34
4 00 0
2 00 0
R2 = 0, 543 8
0
1 977 1 97 8 197 9 19 80 1 981 1 982 1 98 3 19 84 19 85 1 986 1 98 7 198 8 19 89 1 990 1 99 1 199 2 19 93 19 94 1 995 199 6 199 7 19 98 19 99 2 00 0 200 1 200 2
Figure 18. Evolution des effectifs de Barge à queue noire sur le site fonctionnel baie
de l'Aiguillon / pointe d’Arçay à la mi-janvier depuis 1977 (Trolliet com. pers.).
L’abondance des limicoles hivernants en baie de l'Aiguillon ne doit donc pas masquer
l’attention qui doit leur être portée pour comprendre cette évolution radicalement différente
par rapport aux autres sites d’hivernage en France. Rechercher les causes de cette situation
est donc prioritaire.
Les effectifs observés en janvier sont particulièrement importants à considérer, d’une part
car c’est l’époque où il y a le plus d’oiseaux en baie de l’Aiguillon, d’autre part car c’est le mois
servant de référence pour la coordination des comptages à l’échelle européenne par Wetlands
International. Cette référence permet donc des comparaisons des évolutions entre sites,
notamment à l’échelle de la façade atlantique. Cependant, il s’agit d’un instantané qui reflète mal
les flux existants comme les importantes évolutions qui s’opèrent au cours des migrations ou les
échanges potentiels entre sites :
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
52
-
Ainsi certaines espèces sont plus abondantes en période purement migratoire
(Tableau 14) : le Bécasseau maubèche, dont la sous-espèce Calidris canutus canutus
(nicheuse du Paléarctique, notamment Sibérie) hiverne en Afrique et dont les effectifs
peuvent atteindre 18000 individus en baie au mois de mai (en 2001, voire jusqu’à
30000, Yésou 1992). Les oiseaux ne semblent rester alors que quelques jours. C’est
également le cas du Pluvier argenté, voire certaines années du Bécasseau variable. On
peut également observer des effectifs importants de Canard pilet ou souchet en février
et mars. D’autres espèces sont plus abondantes au moment de la migration postnuptiale au cours de leur trajet vers leurs quartiers d’hivernage africains : c’est le cas
du Chevalier gambette ou du grand Gravelot. Ceci marque qu’au delà de sa fonction
d’aire d’hivernage, la baie de l’Aiguillon joue aussi un rôle fondamental comme halte
migratoire dont on sait l’importance dans la survie et la reproduction des oiseaux.
Tableau 14. Abondance s maximales de quelques espè ces au cours de s migrations pré e t postnuptiales.
Barge rousse
Pluvier argenté
Grand Gravelot
Chevalier gambette
Bécasseau maubèche
-
Migration prénuptiale
Moy. 99-03
min
max
560
41
1550
2200
220
4225
450
220
1045
420
200
1010
8200
770
18500
Migration post-nuptiale
Moy. 98-02
min
max
490
275
990
2100
1450
3670
1100
490
1950
680
470
860
750
95
1760
Le second aspect concerne les échanges entre sites au cours de la période
d’hivernage. Phénomène encore mal connu, il peut être abordé à travers le suivi des
individus bagués. A titre d’exemple, sont présentés ci-dessous quelques trajets opérés
par des Barges à queue noire, baguées dans le cadre d’un programme européen
associant des partenaires anglais, français, irlandais et islandais. L’individu bagué
RG/YL montre un cas de fidélité au site d’hivernage puisqu’il est vu trois saisons de
suite (2000-2001 à 2002-2003) sur le site baie de l'Aiguillon / pointe d’Arçay. On
notera qu’au printemps 2001 comme en 2002, il remonte en Islande en passant par la
Hollande. Le second individu, bagué OY/LG dans le M orbihan illustre les échanges
qui peuvent s’opérer entre différents sites au cours de l’hiver. Ainsi, encore
présent dans le golfe du M orbihan en novembre, il est observé en février en baie de
l'Aiguillon ; la saison suivante, il est d’abord observé dans les marais d’Olonne avant
de remonter dans le golfe du M orbihan, puis de redescendre vers le sud, en baie de
l'Aiguillon, quatre jours plus tard.
Baguage
Code
Date
Lieu
RG/YL
Grafarvogur, SW-Iceland
24.04.00
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
O bse rvations
Date
Lieu
25.04.00
23.08.00
14.04.01
02.09.01
06.04.02
15.04.02
16.04.02
09.02.03
17.02.03
Grafarvogur, Reykjavík, Iceland
Aiguillon/Mer, Vendée, France
Eemnes, Utrecht, Netherlands
Baie de l’Aiguillon, France
R. Ijssel, Netherlands
Myrar, innan Hjörseyjar, Iceland
Ho fsstaoir, Myrar, Iceland
Pointe d’Arçay, Vendée - France
Pointe d’Arçay, Vendée - France
53
Baguage
Code
Date
Lieu
OY/LG
Le Duer, Sarzeau, France
26.10.01
O bse rvations
Date
Lieu
24.11.01
10.02.02
06.04.02
09.04.02
11.04.02
24.07.02
26.10.02
30.10.02
Le Duer Sarzeau France
Pte Aiguillon France
Winssense uiterwaard Holland
Winssense uiterwaard Holland
Nyibaer Iceland
Marais d'Olonne
St Colombier
Baie de l’Aiguillon - Pte St-Clément, France
Le code de la bague est un code couleur individuel, visible de loin, permettant de contrôler les individus sans les
recapturer.
Des échanges ont également été observés au cours de l’hiver entre les réserves naturelles
de St Denis du Payré et de la baie de l'Aiguillon chez des canards siffleurs et des sarcelles
équipées d’émetteurs (données non publiées issues de l’étude CEBC-CNRS / RNs du
marais poitevin 2002-2005).
Chaque site d’hivernage ne fonctionne donc pas comme une entité fermée ; au
contraire, tout événement affectant l’un est susceptible de retentir sur les autres.
Les cas particuliers de la Barge à queue noire continentale et du Courlis corlieu.
La Barge à queue noire Limosa limosa fréquente le marais poitevin selon deux
stratégies différentes. Les individus passant l’hiver en baie appartiennent à la sous-espèce
islandica (qui niche en Islande) alors que les individus en halte migratoire en février-mars
appartiennent à la sous–espèce limosa (qui niche notamment dans les pays baltes, scandinaves et
au sud de son aire de répartition jusque dans les marais de l’ouest dont le M arais poitevin). Ces
derniers, à la différence des hivernants qui se nourrissent et se reposent en baie, fréquentent les
prairies du marais le jour, où ils se nourrissent de larves d’insectes pour se rassembler
généralement en dortoir sur la baie la nuit (Blanchon & Dubois 1989). Les barges
continentales recherchent plus particulièrement les vastes ensembles prairiaux en cours de
ressuyage.
Les prairies humides du marais poitevin, notamment les grands communaux,
traditionnellement fréquentées par cette espèce accueillaient au début des années 80 jusqu’à
30000 individus présents simultanément (Blanchon & Dubois 1989). Si l’on tient compte du
renouvellement de cette concentration, il apparaît qu’une proportion importante des Barges à
queue noire européennes est susceptible de s’arrêter dans le marais poitevin. Les suivis récents
menés dans le cadre d’une collaboration entre la réserve naturelle et la LPO M arais Poitevin font
état d’effectifs nettement plus réduits compris généralement entre 3000 et 5000 individus avec
un maximum de 17000 en février 2002 (Joyeux & M eunier 2002).
De manière similaire, le Courlis corlieu Numenius phaeopus a vu ses effectifs diminuer
dramatiquement dans le marais poitevin. En effet, cette espèce hivernant principalement sur les
côtes occidentales de l’Afrique, effectue une halte migratoire en Europe en avril-mai pour
reconstituer son stock énergétique, avant de gagner sa zone de reproduction s’étendant de
l’Islande à la Sibérie occidentale. En France, la Vendée (marais poitevin et breton, réserve de
Chanteloup à Olonne) constitue la principale zone de halte (Trolliet 1985). Il se nourrit alors
principalement sur les prairies pâturées mais c’est une espèce relativement opportuniste qui ne
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
54
constitue pas de groupes aussi importants que la Barge à queue noire. Cependant les
rassemblements en dortoir peuvent être facilement suivis.
Actuellement, le secteur baie de l'Aiguillon / marais poitevin qui était considéré comme
l’un des trois premiers sites migratoires d’Europe au début des années 1980 (Trolliet à paraître ;
Blanchon & Dubois 1989) semble avoir perdu de son importance. En effet, les effectifs recensés
en dortoir avoisinent 500 individus en pic de migration en 2002 et 2003, soit bien moins que les
effectifs de 2000 et 2001 avec près de 2500 individus (figure 19) et surtout beaucoup moins que
les effectifs des années 1980 qui oscillaient entre 5000 et 17000 individus (figure 20 ; Blanchon
& Dubois 1989 ; Delage 1992). Pourtant, les effectifs recensés durant les deux dernières
décennies au dortoir du marais d’Olonne n’ont pas subi, eux, d’évolution significative (Trolliet à
paraître).
2500
2000
1999
2000
1500
2001
2002
2003
1000
500
0
11/4
15/4
19/4
23/4
27/4
1/5
5/5
9/5
13/5
Figure 19. Phénologie de migration du Courlis corlieu en baie de
l'Aiguillon au cours des années 1999 à 2003.
18000
15000
12000
9000
6000
3000
0
1982
1983
1985
1992
1999
2000
2001
2002
2003
Figure 20. Abondance max imale au pic de migration du Courlis
corlieu en baie de l'Aiguillon au cours des années 1982 à 2003.
Il convient donc de s’interroger sur le rôle actuel du M arais Poitevin pour ces deu x
espèces. Quels sont les facteurs affectant la fréquentation de cet espace ? En effet, depuis la
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
55
création de la réserve naturelle, les gestionnaires se sont attachés à suivre leur migration, en ne
pouvant que constater le déclin des effectifs. Afin de pouvoir mieux répondre à ces
interrogations, un travail en réseau est nécessaire afin de comparer plusieurs sites.
En guise de conclusion sur l’état des populations d’oiseaux d’eau :
La baie de l'Aiguillon et les marais limitrophes, notamment à travers le complexe de
prairies humides du marais poitevin, représentent un ensemble d’écosystèmes
indispensable à l’échelle biogéographique pour certaines populations d’oiseaux d'eau et
principalement : la Sarcelle d’hiver, le Canard pilet, le Canard souchet, le Tadorne de belon,
l’Avocette, le Bécasseau maubèche, le Pluvier argenté et la Barge à queue noire. Cependant, les
dénombrements des années 1985 à 2000 ont enregistré une baisse importante des effectifs
d’anatidés (en valeur absolue) et de limicoles (relative), bien que leurs populations soient stables
ou en augmentation à l’échelle des hivernants de la façade atlantique ou des nicheurs de l’OuestPaléarctique (Yesou 1992 ; Duncan et al. 1999 ; Trolliet 1996).
Dès lors, les causes d'un tel déclin doivent être recherchées au niveau local. La
réduction/saturation des capacités d’accueil de la baie de l’Aiguillon par envasement progressif
et/ou une perturbation du fonctionnement biologique de la vasière due à la pollution ou aux
modifications du régime hydraulique sont à rechercher pour les limicoles. Pour les canards de
surface, qui se nourrissent essentiellement dans les prairies humides du marais poitevin, les
causes de déclin sont plus claires et tiennent avant tout à la réduction des surfaces prairiales du
marais poitevin et à la diminution de leur inondation (Tesson 1996 ; Duncan et al. 1999 ; Trolliet
1996). L’augmentation de la pression de chasse (notamment la chasse de nuit à la tonne côté 17)
pourrait constituer un facteur aggravant sur des populations concentrées sur des surfaces toujours
plus réduites (Duncan et al. 1999 ; Trolliet 1996).
b/ Etat des lieux des oiseaux nicheurs des prés salés et des digues
Les passereaux
Les oiseaux nicheurs, et plus principalement les passereaux ont été inventoriés dans
l’objectif principal de caractériser la structure et la composition des communautés de passereaux
nicheurs des prés salés et des digues de ceinture de la réserve naturelle. Il s'agissait de faire le
point sur l’état des populations suite à la création de la réserve afin de définir d’éventuelles
actions de gestion. Sur la partie vendéenne de la baie de l’Aiguillon, ce suivi a été effectué au
cours des printemps 1999 – 2000. Compte tenu de l’étendue du site et du délai nécessaire à un tel
suivi, il a été réalisé sur deux ans par M ichel Fouquet – technicien à l’ONCFS. Ces résultats ont
été publiés dans le rapport d’activités 2000 de la réserve naturelle de la baie de l’Aiguillon
(Fouquet, in Joyeux 2000). Il a été complété en 2002 par M ichel Caupenne – technicien à la
LPO, selon la même méthode, sur la partie charentaise (Caupenne, in Joyeux & M eunier 2002).
Ce suivi réalisé selon la méthode des quadrats (Pough 1950) a été réalisé par un premier
passage fin avril - début mai et un second début juin. La méthode est basée sur la détection des
oiseaux cantonnés dont le comportement territorial permet de les dénombrer. Ce suivi peut être
considéré comme quasi exhaustif ; cependant le nombre de visites réduits (2) ne permet pas
d’établir de véritables densités. Les résultats retenus pour chaque espèce sont obtenus à partir de
la somme des contacts la plus élevée.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
56
Tableau 15. Peuplement de passe reaux nicheurs sur la rése rve naturelle de la baie de l’Aiguillon
Espèces
Alouette des champs Alauda arvensis
Hirondelle de cheminée Hirundo rustica
Pipit farlouse Anthus pratensis
Pipit rousseline Anthus campestris
Bergeronnette printanière Motacilla flava
Bergeronnette grise Motacilla alba
Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos
Gorgebleue Luscinia svecica*
Rougequeue noir Phoenicurus ochruros
Tarier pâtre Saxicola torquata
M erle noir Turdus merula
Cisticole des joncs Cisticola juncidis
Rousserolle effarvatte Acrocephalus scirpaceus
Rousserolle turdoïde Acrocephalus arundinaceus
Hypolaïs polyglotte Hippolais polyglotta
Fauvette grisette Sylvia communis
M oineau domestique Passer domesticus
Chardonneret élégant Carduelis carduelis
Linotte mélodieuse Carduelis cannabina
Bruant des roseaux Emberiza schoeniclus
Bruant proyer Miliaria calandra
Mâles chanteurs ou couples
cantonnés
Vendée
Charente-Marit.
509
140
8
8
1
121
21
4
2
281
35
2
4
1
7
137
47
145
2
4
6
2
102
12
>32
12
50
6
431
108
20
1
Source : ONCFS / LPO
* : espèce inscrite annexe 1 « Directive Oiseaux »
Des différences importantes d’effectifs apparaissent entre les deux côtés de la baie. Les
causes d’écarts aussi importants devront être recherchées :
- Problème méthodologique (2 observateurs différents).
- Représentation différente des habitats : côté Vendée, la réserve remonte plus sur la
Sèvre niortaise ce qui explique par exemple la présence de la Rousserolle turdoïde
dans les grandes roselières fluviales. Les surfaces un peu plus importantes de prés
salés, la taille et la végétalisation plus importante des digues pourraient être
responsable d’une partie de la différence ; en effet, des espèces comme la Gorgebleue
ou la Rousserolle effarvatte sont moins bien représentées dans les digues que sur le
schorre côté 17. Une analyse fine des surfaces disponibles des différents habitats
devra être effectuée.
- Effet de l’année.
- Diminution des effectifs : en dehors de variations interannuelles dues aux conditions
climatiques par exemple, ce facteur semble peu probable dans la mesure où toutes les
espèces sont touchées.
Malgré ces différences, les espèces dominantes et les habitats qu’elles fréquentent
sont les mêmes. Les espèces indiquées en gras sont plus spécialement inféodées aux digues ou
aux prés salés. De plus, elles constituent des espèces prioritaires du fait de leur rareté, de leur
statut ou de leur abondance relative.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
57
L’Alouette des champs inféodée aux zones à Puccinellie maritime, est l’espèce la plus
présente. Certains mâles chanteurs peuvent se retrouver jusqu’à la limite des vasières. Elle
est par contre quasiment absente des zones recouvertes en Chiendent marin / Obione.
La Bergeronnette printanière se positionne plutôt sur les pieds de digues ou sur les zones
de prés salés à Puccinellie avec des zones de vase nue.
La Gorgebleue est en forte densité sur la baie de l’Aiguillon. Elle niche principalement sur
les digues mais peut également nicher sur le schorre dans les touffes de Chiendent marin,
dans les buissons à Soude arborescente voire dans l’Obione. Elle est en forte densité,
ponctuellement, sur les digues de Saint-M ichel en l’Herm, de Triaize et de la Prée M izottière.
Ses effectifs sont remarquables et confirment l’intérêt de la réserve naturelle pour cette
espèce.
La Cisticole des joncs se localise surtout dans les zones à Chiendent maritime et à Obione.
Elle peut être ponctuellement en forte densité sur les mizottes le long du Chenal Vieux. Ses
effectifs ont fortement augmenté ces dernières années, l’espèce ayant quasiment disparu suite
aux hivers rigoureux de 1985-86 et 87.
La Rousserolle effarvatte est en densité forte sur les digues, milieu inhabituel pour cette
espèce plutôt inféodée aux phragmitaies et qui niche, ici, sur les grandes Cigües. Les plus
fortes densités sont observées sur les digues de Saint-M ichel en l’Herm, de Triaize et de la
Prée M izottière. Elle est par contre absente de la digue de Champagné. Le plus faible linéaire
de zones à ciguës côté 17, associé à des digues moins hautes et moins larges pourraient
expliquer la grande différence entre les deux côtés. La Rousserolle turdoïde, espèce en
déclin au niveau national et local, niche dans les petites phragmitaies de la Sèvre Niortaise.
La Fauvette grisette est présente uniquement sur la digue de front de mer. Sa densité sur la
digue de Champagné est inférieure à celle observée sur la digue de Triaize. Elle est encore
plus faible en 17.
Le Bruant des roseaux est en forte densité voire ponctuellement en très forte densité,
notamment sur les mizottes de Triaize, de Sainte-Radegonde des Noyers et d’Esnandes. Il
niche préférentiellement sur les zones à Chiendent marin mais peut également nicher sur les
digues ou dans l’Obione.
Tableau 16. Pré sentation du degré de dé pendance des oiseaux nicheurs au milieu.
Espèces
Alouette des champs
Bergeronnette printanière
Cisticole des joncs
Fauvette grisette
Gorgebleue
Rousserolle effarvatte
Rousserolle turdoïde
Bruant des roseaux
S chorre
****
**
****
Digues
Phragmitaie
**
**
****
***
****
***
*
*
**
****
*
**** : degré de dépendance au milieu (croissant avec le nombre d’étoiles)
L’ensemble des résultats présentés ci-dessus démontre l’intérêt de la baie de l’Aiguillon
pour de nombreuses espèces de passereaux nicheurs notamment pour des espèces d’intérêt
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
58
patrimonial comme la Gorgebleue, la Rousserolle effarvatte ou bien encore la Rousserolle
turdoïde. Certaines espèces sont totalement dépendantes de la gestion du milieu. Ainsi, la
végétation haute à grande Ciguë et à M outarde noire favorise la nidification de la Rousserolle
effarvatte. Le Bruant des roseaux et la Cisticole des joncs sont quasiment inféodés aux zones à
Chiendent maritime. Il s’agira de prendre en considération ces données quant à l’établissement
de cahiers des charges rigoureux concernant l’exploitation des prés salés et l’entretien des digues
de front de mer.
Dans le cadre de l’étude réalisée par M ichel Fouquet (Fouquet, op. cit.), d’autres espèces
nicheuses que les passereaux ont été recensées. Les données ci-dessous sont issues de la
campagne de suivi 1999/2000.
Tableau 17. Couples ou mâles chanteurs autres que passe reaux sur la ré serve naturelle de la baie
de l’Aiguillon (Vendée )
Tadorne de Belon Tadorna tadornaCM
Canard colvert Anas platyrhynchosCM
Busard des roseaux Circus aeruginosusCM
Faucon crécerelle Falco tinnunculus
Caille des blés Coturnix coturnix
Faisan de Colchide Phasianus colchicus*
Poule d’eau Gallinula chloropus
Gravelot à collier interrompu Charadrius alexandrinus
Vanneau huppé Vanellus vanellus*CM
Echasse blanche Himantopus himantopus*
Chevalier gambette Tringa totanus*
Pigeon ramier Columba palumbus
Tourterelle des bois Streptopelia turtur
Coucou gris Cuculus canorus
Chouette effraie Tyto alba
Hibou des marais Asio flammeus*CM
RN 85
9
5
1
5
5
1
5
1
8
1
1
2
11
2
1
>1
Source : ONCFS
* : nicheur irrégulier
CM : également noté nicheur côté Charente-Maritime
Les espèces indiquées en gras seront à prendre en considération. Le Gravelot à collier
interrompu niche à la pointe de l’Aiguillon. Le Hibou des marais et le Busard des roseaux
peuvent nicher ponctuellement sur les zones à Chiendent marin des prés salés.
Les rapaces
Trois espèces de rapaces nichent plus ou moins régulièrement sur les prés salés et les
digues : le Busard cendré Circus pygargus, le Busard des roseaux C. aeruginosus et le Hibou
des marais Asio flammeus. Les deux premières espèces sont nicheuses dans l’ensemble du marais
poitevin ainsi que dans la plaine. Concernant le Hibou des marais, la baie de l’Aiguillon et les
polders la ceinturant constituent un site assez remarquable au niveau des marais de l’Ouest avec
des effectifs passés en hivernage de 70-80 individus (A. Thomas - ADEV, com. pers.). Les
observations récentes indiquent des maximums de 25 individus en hiver, localisés
principalement sur les polders de Triaize et les prés salés d’Esnandes. La régression pourrait être
due à celle de ses principales ressources alimentaires que constituent les micromammifères
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
59
abondants dans les prairies. En 2002, une forte densité de campagnols des champs (obs. pers.) a
permis à deux couples de se reproduire sur la baie.
La baie de l’Aiguillon constitue aussi une zone d’hivernage pour le Busard St-M artin C.
cyaneus, le Faucon pèlerin Falco peregrinus et le Faucon émerillon F. columbarius, mais les
effectifs présents sont faibles. Les Faucons crécerelle F. tinnunculus et hobereau F. subbuteo, la
Chouette effraie Tyto alba et le Hibou moyen-duc Asio otus sont observés régulièrement
chassant sur les prés salés.
c/ Les autres espèces d’oiseaux
Ardéidés
Zone d’alimentation pour l’Aigrette garzette Egretta garzetta et le Héron cendré Ardea
cinerea, principalement, occasionnellement le Héron pourpré Ardea purpurea, les effectifs
instantanés (autour d’une vingtaine d’individus maximum) restent faibles par rapport au nombre
d’oiseaux nicheurs du marais poitevin (plusieurs centaines de couples de chaque espèce,
Caupenne & Deceuninck 2000 ; Joyeux & Thomas 2001).
Gruidés
Zone d’hivernage de Grues cendrées. Les suivis effectués par les gestionnaires de la
réserve naturelle montre un hivernage régulier de 80 à 90 individus (avec un maximum de 180
en 2003), les oiseaux se nourrissant dans les polders autour de la baie (principalement Triaize et
St M ichel en l’Herm) et utilisant la baie comme dortoir.
Laridés et Sternidés
Zone d’alimentation toute l'année pour des espèces communes comme le Goéland argenté
Larus argentatus et la mouette rieuse L. ridibundus. Sur le plan patrimonial c’est une halte
migratoire pour certaines espèces remarquables comme les Sternes caspienne Sterna caspia,
caugek S. sandvicensis, naine S. albifrons et pierregarin S. hirundo.
Le Gravelot à collier interrompu Charadrius alexandrinus
Limicole de la famille des Charadriidés, il niche dans les dunes de la pointe de
l’Aiguillon principalement à l’intérieur de l’APB.
A2.4. Environnement socio-économique
A2.4.1. Les activités économiques
Deux grandes activités économiques se déroulent sur la baie de l'Aiguillon :
agricole : fauche et pâturage des prés salés ;
liées à la ressource marine : conchyliculture et pêche côtière.
A2.4.1.1. Les activités agricoles
Les pratiques agricoles traditionnelles sont prévues par les décrets de création des deu x
réserves. La fauche estivale des prés salés ou "mizottes" se déroule entre le 1er juin et le 30 août
(généralement 15 juin – 15 juillet). Elle concerne environ les ¾ de la surface des mizottes en
Vendée et la moitié en Charente-M aritime. La fauche a pour effet de maintenir et de développer
la prairie à Puccinellie maritime qui, en l'absence d’exploitation, est cantonnée à des superficies
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
60
réduites en bas de schorre. Cette graminée est très appréciée par certaines espèces d’oiseaux
d'eau et constitue un fourrage de qualité recherchée pour sa teneur en iode. Avec cette
alimentation, les éleveurs apportent à leur bétail le sel nécessaire au bon état sanitaire du
troupeau.
Le pâturage a par contre pratiquement disparu de la baie ; il se pratiquait dans les secteurs
de la Pointe de l’Aiguillon et des mizottes de Triaize, et permettait l’entretien des digues de front
de mer. Désormais, seules les parties situées près du "rocher" (bovins) et "les vases" (ovins) sur
les rives de la Sèvre niortaise du côté charentais, sont exploitées par le pâturage.
En fonction du type de gestion pratiquée, le schorre évolue différemment. L’activité
agricole avait tendance à diminuer depuis quelques années à la création des réserves, entraînant
des modifications du milieu : extension des habitats à Obione, Chiendent et Salicorne et
régression de la Puccinellie.
Son évolution a donc fait partie des objectifs importants du premier plan de gestion de la
réserve côté Vendée et a été étendue à la Charente-M aritime dans le cadre de la préparation de ce
plan commun et de l’unicité de gestion souhaitée. Les principales actions sont résumées cidessous.
Problématique des mizottes à la création des réserves naturelles
Dans le cadre de la mise en œuvre du premier plan de gestion de la réserve naturelle de la
baie de l’Aiguillon (Vendée), une valorisation des mizottes a été effectuée, en partenariat avec
la profession agricole, afin de permettre le maintien des zones à Puccinellie maritime fauchée (en
forte régression sur le secteur de Triaize), la lutte contre le développement de l’Aster tripolium
mais aussi le maintien d’une diversité d’habitats. Les gestionnaires conservent des zones
soustraites de l’exploitation agricole pour maintenir une évolution libre du milieu et donc
un observatoire du milieu naturel.
Il s’agissait pour les gestionnaires d’orienter l’exploitation traditionnelle des mizottes
afin de répondre aux objectifs de conservation. Cette exploitation se fait aujourd’hui
essentiellement par fauche, de juin à juillet, exceptionnellement en août. Les aménagements
traditionnels réalisés et prévus dans les décrets correspondent à la réalisation de rigoles
superficielles d’évacuation des eaux pour limiter l’inondation des zones à Puccinellie maritime.
Trois cas étaient à considérer avant le travail de valorisation :
Exploitation sur des propriétés privées. C’est le cas des mizottes de Triaize, propriété
pour partie de la Fondation Nationale pour la Protection des Habitats et de la Faune
S auvage. Une autorisation simple d’exploiter était octroyée par le gestionnaire de ces
terrains, la Fédération Départementale des Chasseurs de Vendée.
Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT). Afin d’exploiter les mizottes de
Champagné, une AOT est accordée, jusqu’en 2008, à la mairie de Champagné,
désignée comme gestionnaire du bien exploité et chargée de percevoir auprès des
exploitants agricoles la redevance afférente. Afin d’exploiter les mizottes de Puyravault,
une AOT a été accordée jusqu’en 2003 à l’association des mizottes de Puyravault
désignée comme gestionnaire du bien exploité et chargée d’assurer la transmission de la
redevance aux services fiscaux.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
61
Enfin en Charente-M aritime, une amodiation (mise aux enchères) pour 9 ans jusqu’en
2004 a été effectuée directement par la DDE (Service M aritime), gestionnaire du DPM ,
auprès des exploitants qui se portent candidats. Chaque exploitant relève ensuite d’un
régime d’AOT individuel.
Les prés salés de la baie de l’Aiguillon étant une entité naturelle à part entière, le cahier
des charges des prés salés se devait d’être unique afin d’éviter d’éventuels abus. De plus, la
mise en œuvre de mesures agri-environnementales (en 2002, à travers les CTE) a permis de
redynamiser le monde agricole, à charge pour les partenaires, gestionnaires, professionnels et
leurs représentants de choisir les exploitants les plus à même d’exploiter ce milieu et de limiter
l’emprise d’exploitants attirés uniquement par des avantages financiers nouveaux.
Grille de sélection
Une grille de sélection a pu alors être établie par un groupe de travail composé
principalement de la profession agricole, des gestionnaires de la réserve naturelle, des
représentants d’agriculteurs exploitant les mizottes et par les propriétaires privés.
La démarche d’attribution de surface de mizottes doit être égalitaire et doit tenir compte
de l’utilisation de la denrée. Aussi, les critères à prendre en considération sont :
1. La disponibilité des tâches de mizottes,
2. L’historique de l’exploitant,
3. L’usage (éleveur ou non),
4. La commune du siège d’exploitation,
5. L’installation d’un jeune agriculteur,
6. La surface maximale d’exploitation fixée à 25 % de la surface exploitable du secteur
concerné, les lots de mizottes étant indivisibles.
Si il y a disponibilité de surfaces d’exploitation, le mode d’attribution peut être
hiérarchisé de la manière suivante :
1. Disponibilité de surface d’exploitation,
2. Siège d’exploitation dans la commune concernée (canton en 17),
3. Eleveur,
4. Installation d’un jeune éleveur,
5. Eleveur déjà installé connaissant les mizottes,
6. Eleveur déjà installé ne connaissant pas les mizottes.
Les différences historiques entre la Vendée et la Charente-M aritime ont tout de même été
prises en compte, dans la mesure par exemple où les exploitants actuels en Charente-M aritime
sont issus de plusieurs communes autour de Charron, et qu’il n’y aurait pas assez d’éleveurs
locaux pour assurer un bon entretien des mizottes. De plus un critère lié à la situation personnelle
de l’éleveur par rapport à la ressource fourragère a été rajouté.
Cahier des charges des mizottes
Un cahier des charges commun indépendant de la souscription à d’éventuelles mesures
agri-environnementales, a également été rédigé. Il est obligatoire sur l’ensemble des mizottes. Le
cahier des charges CTE s’est calqué sur celui-ci. Il concerne les activités de fauche et/ou
pâturage :
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
62
Fauche entre le 1er juin et le 30 août
Pâturage avec ovins conseillé sur certains secteurs en accord avec le gestionnaire à
partir du début avril jusqu’à mi-septembre
Chargement instantané de 0,6 à 0,8 UGB
er
Nettoyage mécanique des rigoles avec engin adapté entre le 1 juin et le 15 septembre,
après accord des gestionnaires,
Entretien des équipements pastoraux
Protection possible, en accord avec les gestionnaires, par filets mobiles de la végétation
pouvant avoir un intérêt patrimonial
M aintien, en accord avec les gestionnaires, de certaines dépressions inondables
En Charente-M aritime, la pratique d’un pâturage bovin de longue date, sur 10 ha par un
éleveur, a été validée, les habitats issus de ce mode de gestion conservant tout leur intérêt sur le
plan écologique.
Si, pour différentes raisons (météorologiques, personnelles…), l’exploitant n’est pas en
mesure d’appliquer le cahier des charges, le groupe de suivi « mizottes » peut accorder certaines
dérogations. L’objectif de ce programme n’est pas d’établir « un champ de Puccinellie
maritime » mais de permettre un entretien agricole tout en prenant en considération la mosaïque
de milieux composant le pré salé.
La con vention de gestion
Afin de gérer plus efficacement l’ensemble de ces surfaces, un changement de
régime juridique s’avère nécessaire. Aussi, en concertation avec les services de l’équipement,
gestionnaire du Domaine Public M aritime, et avec la Direction des Services Fiscaux, l’étude sur
la mise en place de con vention de gestion passée entre l’Etat et les gestionnaires de la réserve
naturelle est actuellement en cours (à la date de rédaction de ce rapport) pour ce qui concerne la
gestion des mizottes. Les conventions de gestion régies par l’article L51-1 du code du domaine
de l’Etat permettent de confier, pour une durée pouvant aller jusqu’à 18 ans, la gestion
d’immeubles en vue de la conservation, la protection ou la mise en valeur du patrimoine
national, à des collectivités ou établissements publics ainsi qu’à des organismes régulièrement
déclarés d’utilité publique ayant pour objet aux termes de leurs statuts l’accomplissement de ces
missions et figurant sur une liste arrêtée par décret. Cette convention permet également au
gestionnaire d’encaisser directement à son profit les produits de l’immeuble dont les charges lui
incombent.
La mise en place d’une telle convention s’avère donc utile afin de régir au mieu x
l’activité agricole : le gestionnaire a donc désormais la possibilité d’avoir un impact fort sur
les orientations de gestion de la réserve naturelle inscrite au plan de gestion.
Conclusion :
La mise en place de l’ensemble de ces mesures offre donc plusieurs avantages :
Cahier des charges compatibles avec les objectifs environnementaux.
Degré de latitude des gestionnaires de la réserve naturelle et de leurs partenaires
pour améliorer l’usage agricole.
Dynamique d’exploitation agricole et insertion de la réserve naturelle dans le tissu
local.
Exploitation pérenne des prés salés.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
63
A2.4.1.2. Conchyliculture et pêche côtière
Dans les décrets de création des Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon, la pêche
professionnelle et la conchyliculture continuent à s’exercer dans le cadre de la réglementation en
vigueur. La pêche au chalut est interdite dans les 3 miles.
Les cultures marines
Situation géographique et économique
Sur le cadastre conchylicole, l’anse de l’Aiguillon correspond aux zones 17-01, 17.02
(pour partie pour l’anse de coup de vague) et 85-11 (carte 16). Les concessions conchylicoles
(moules et huîtres) se situent aujourd’hui pour une faible part à l’intérieur de la réserve,
depuis la pointe de la Pelle à la Pointe de l’Aiguillon en passant par l’estuaire de la Sèvre (cf.
carte 8, page 25). Pour l’essentiel il s’agit de mytiliculture dont le produit phare est la moule de
bouchot « La Charron ».
Carte 16. Zonage « conchylicole » de la Charente-Ma ritime et du
sud Vendée (Source : Ifremer – DEL, La Rochelle).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
64
La baie de l’Aiguillon au sens large accueille actuellement une centaine d’exploitations
mytilicoles : 20 à M arsilly, 10 à Esnandes, 50 à Charron et 20 à l’Aiguillon sur M er (sièges
d’exploitation). Les concessions s’étendent jusqu’à La Faute sur M er au large de la pointe
d’Arçay et environ ¾ de la production se font en Vendée. Le nombre d’exploitations diminue
régulièrement mais avec un niveau de production qui se maintient (concentration au fur et à
mesure des départs en retraite).
Il y a 400 km de bouchots (dont une partie en captage) pour 24 km de filières (environ 10
% de la production). La moule de bouchot reste l’objectif essentiel des producteurs de par sa
qualité supérieure et sa réputation. La moule de filière permet une transition dans le temps entre
les moules d’origine étrangère et la production estivale de bouchots. Une certaine extension des
filières est cependant prévue de façon à améliorer l’approvisionnement en naissain. Avec une
production de 7 à 10.000 t par an, la baie de l'Aiguillon apporte 15 à 20 % de la production
nationale (Gouletquer & Heral 1996).
Jusqu’en 2001, les producteurs étaient regroupés au sein de la Section Régionale
Conchylicole Ré Centre-Ouest (de la Charente à la Loire) ; ce découpage s’est depuis adapté au
découpage régional de l’administration de tutelle (Affaires M aritimes) et les producteurs de la
baie de l’Aiguillon dépendent désormais des SRC Pays de la Loire (Loire à Sèvre niortaise) et
Poitou-Charentes (Sèvre niortaise à Gironde).
La commission des cultures marines des Sables d’Olonne applique, par arrêté du
26/10/83, un schéma des structures des exploitations de cultures marines qui fixe les dimensions
de référence et établit des dispositions propres à favoriser une meilleure répartition des eaux
salées nécessaires aux productions biologiques. Cette commission autorise l’extension des
exploitations conchylicoles selon la dimension de la concession, les pratiques d’exploitation et
les potentialités trophiques et hydrosédimentaires du site, afin que l'écosystème n’arrive pas à
saturation.
Pratiques de production
Par le passé (50-60 ans), la baie de l’Aiguillon et le pertuis breton en général étaient la
principale zone de captage de naissain d’huître. Elles étaient ensuite élevées jusqu’à 18 mois
avant transfert vers les autres régions (M arennes Oléron, Vendée, Bretagne et Normandie).
Aujourd’hui, cet élevage est réduit à 12 mois et le captage est devenu beaucoup plus faible (plus
important sur Fouras et bassin d’Arcachon) ; une plus petite surface est donc nécessaire et la
production d’huître est aujourd’hui très réduite sur ce secteur.
L’élevage traditionnel des moules sur bouchots, initialement implanté à l’intérieur de
la baie de l’Aiguillon, a contribué à l’envasement et la culture des moules y est devenue
impraticable, d’où le décalage progressif des bouchots vers l’extérieur de l’anse. Pour trouver de
nouvelles zones de production et accroître la productivité, les producteurs ont développé de
nouvelles techniques. De 1987 à 1990, un groupement de mytiliculteurs (Association de
Recherche et d’Etudes Aquacole de la baie de l'Aiguillon) avec la collaboration des régions Pays
de Loire et Poitou-Charente et l’IFREM ER, teste différents matériaux sur neuf filières
expérimentales. Ce programme permet l’élaboration d’un type de filière adaptée aux conditions
hydrodynamiques du Pertuis breton : la filière sub-flottante. Les résultats des essais ayant été
très prometteurs, les Affaires M aritimes autorisent la création d’un lotissement de 400 hectares
au centre du bassin, où 240 filières de 100m de long sont immergées en 1991. Les concessions
de filières sont consenties en échange de concessions de bouchots permettant ainsi une meilleure
organisation de la zone intertidale.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
65
Sensibilisés aux problèmes de surexploitation que connaît le bassin voisin de M arennesOléron, les professionnels et les instances politiques avaient instauré un moratoire de cinq ans
(1992-1996), prédestiné à l’étude d'impact de ce nouveau type de culture sur les cultures
préexistantes. Au terme des cinq ans, aucun effet négatif n’est apparu tant sur le plan
hydrosédimentaire que biologique, la surface concédée a été doublée à la demande des
professionnels (240 filières de 100m, dont 234 pour la mytiliculture).
Envasement et remise en état des concessions
L’envasement de la baie de l'Aiguillon peut être considéré comme un phénomène naturel
inéluctable (cf. A2.1.2.2). Cependant, la vase monte plus vite dans les zones où l’activité
diminue (moins de perturbation / remise en suspension) si les installations restent en place. C’est
pourquoi la remise en état est nécessaire après abandon d’une concession (une aide
financière du Conseil Général est possible). A l’intérieur de la RN, le décret prévoit ainsi la
possibilité de déplacer des concessions sous cette réserve de remise en état (article 9).
Problématique de la qualité et de la gestion de l’eau
Le problème essentiel auquel est confronté la profession mytilicole aujourd’hui est celui
de la qualité de l’eau, lié notamment au renforcement de la réglementation en matière de
pollution bactériologique. Le classement en catégorie B (nécessitant le retrempage) de l’anse de
l’Aiguillon et l’estuaire du Lay est prononcé à partir de 3 prélèvements annuels > 230
Escherichia coli ou 1 prélèvement > 1000. Ce retrempage de 15 jours empêche donc la
commercialisation traditionnelle directe et nécessite des investissements en installations à terre.
A ce sujet, un projet de construction d’un lotissement mytilicole à Charron, en dehors du
périmètre de la réserve naturelle, est en cours d’étude, mais de nombreux producteurs disposent
déjà d’installations ailleurs (Esnandes, M arsilly, La Rochelle). Ce déclassement hivernal n’est
pas le plus pénalisant étant donnée la saison de production mais il existe toujours une menace
d’extension géographique ou temporelle suite à de mauvais résultats d’analyse.
En réaction au déclassement des zones de production, la Section Régionale Conchylicole
a demandé à doubler le nombre de points de contrôle REM I (5 points supplémentaires sur
l’estuaire du Lay et 5 sur l’estuaire de la Sèvre) et de faire de ces zones "B" des sites exclusifs de
captage et non plus de production.
Les deux principales sources de cette pollution bactériologique ont été identifiées comme
étant le défaut d’assainissement collectif et individuel du bassin versant et les effluents
d’élevage (Ifremer 2000, Sogreah 2000).
Parallèlement à la pollution bactériologique les producteurs s’inquiètent de la pollution
chimique et de son rôle éventuel dans la diminution du captage de naissain ou de la réduction de
la vitesse de croissance. Aux polluants d’origine agricole il faut ajouter les anti-fouling des
bateaux. Un effort est entrepris par la profession depuis quelques années pour utiliser des
produits moins nocifs. Il faudrait aussi prévoir une cale de réception des eaux de nettoyage des
bateaux. Enfin, il existe actuellement un dépôt d’huiles usagées au Corps de Garde à Charron
dont la gestion laisse à désirer : fuites et donc pollution de la Sèvre. La mairie, en tant que
responsable du port, doit se charger de sa réfection.
Ces problèmes de qualité d’eau sont aussi sont, de plus, renforcés par la gestion
quantitative de l’eau du marais poitevin. En effet, l’augmentation importante des débits
hivernaux (Sèvre, Curé, Lay) conduit à un accroissement du panache de pollution
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
66
bactériologique. De plus le captage du naissain est favorisé par une arrivée d’eau douce
suffisante pendant la période mai-juillet pour la moule et juillet-août pour l’huître. Pour cela, il
faudrait donc qu’il reste de l’eau à évacuer, ce qui n’est plus le cas dans la gestion actuelle du
marais. De manière générale un débit d’eau douce modéré toute l’année est favorable sur le plan
trophique alors que la gestion actuelle conduit à de fortes variations de la salinité. Ces questions
sont aujourd’hui discutées au sein des commissions des 3 SAGE (Schéma d’Aménagement et de
Gestion des Eaux) du marais poitevin (Lay, Vendée, Sèvre niortaise).
Autorisée par les décrets de création des réserves, la conchyliculture reste une activité
compatible avec les objectifs de la Réserve et elle constitue, en outre, un témoin vivant de la
qualité biologique des eaux estuariennes. Elle est même susceptible de contribuer à améliorer
la gestion qualitative et quantitative de l’eau, son avenir étant lié à celui de la qualité des
produits. Cependant, elle influence les réseaux trophiques naturels par la concurrence qu’elle
induit (cf A.2.6.).
Les activités halieutiques
L'activité de pêche côtière s’exerce sur l’ensemble de la surface navigable du Pertuis, au
dessus des fonds rocheux ou meubles. Le milieu varié abrite de nombreuses espèces exploitables.
Les différentes activités de pêche sont réparties tout au long de l’année. Les principales espèces
pêchées dans les pertuis sont les soles, mulets, bars, merluchons, merlans, seiches, calmars,
crevettes, coquilles St-Jacques et pétoncles. Les migrateurs, soles, merluchons, merlans, seiches
sont pêchés au printemps et en été. Les civelles (jeunes anguilles) sont pêchées du 15 Novembre
au 15 Avril.
Tableau 18. Flotte s e t zones de pê che , valeur dé barquée en 2000 sur le s
principaux ports proches de la baie de l'Aiguillon.
Port
d’attache
Charron
L’Houmeau
Ile de Ré
La Rochelle
Type de bateau
ChalutierPolyvalent
9
2
4
44
Taille des bateaux (m)
Fileyeur – Palengrier –
Caseyeur
13
12
27
Zone de pêche
Charron
Pertuis
Breton
PB +
Antioche
10
12
L’Houmeau
Pertuis et
au delà
2
Ile de Ré
9
2
5
La Rochelle
?
?
?
< 12
12-16
22
2
16
42
6
Production
débarquée
Criée La
Vente
Rochelle directe
114
31
470
833
?
0
?
0
156
51
719
207
3655
145
11945
186
> 16
23
Valeur
en
en
en
en
en
en
en
en
T
K€
T
K€
T
K€
T
K€
Source : DDAM 17
A ces données, il faut rajouter 38 navires hauturiers > 40 m attachés au port de La
Rochelle, qui pêchent principalement sur le plateau continental au large de la Charente-M aritime
et débarquent 485 T de soles plus une petite quantité d’autres espèces.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
67
La pêche à la « piballe » (civelle) est d’une importance économique certaine (cf. la
valeur de la vente directe à Charron, tableau 18). Elle est en nette progression ces 20 dernières
années du fait de la demande espagnole et surtout japonaise et les chiffres de tonnage cités
officiellement sont sans doute très sous-estimés (tableau 19). Cette pêche des jeunes anguilles ou
civelles se fait à partir de pinasses de 4 à 6 mètres de long, sur l’estuaire de la Sèvre Niortaise
jusqu’à la limite de dessalure des eaux dans les chenaux et les marais bordant ces cours d'eau.
L’engin de pêche est le pibalou, filet de 1,20 mètre de diamètre et 1,30 m de profondeur
maximum (pour les professionnels). En baie de l'Aiguillon, de nombreux pêcheurs à la civelle
sont également mytiliculteurs. Entre l’estuaire Loire et la frontière espagnole, la Sèvre niortaise
ième
ième
et le Lay constituent les 4
et 5
sites de pêche de cet espèce avec un total de 20 % du
volume de la zone (IM A-Len Corrail 2002). Or l’anguille est dans une situation extrêmement
précaire à l’échelle de l’ensemble de son aire de répartition européenne. De nombreuses causes
de réduction des effectifs sont en cause, mais devant cette situation la prudence semble
nécessaire quant aux prélèvements. Le maintien des stocks de civelles est à surveiller, en relation
avec les populations d’anguilles du marais poitevin. Une étude est d’ailleurs en cours, associant
le PIM P et le CEMAGREF, portant notamment sur l’évaluation du stock de civelles entrant dans
le marais et la dynamique de populations des anguilles jaunes (Der M ikaélian 2002).
Tableau 19. Résultats des captures de civelles – e stuaires du Lay et de la Sè vre Niortaise
Campagne
1994/1995
1995/1996
1996/1997
1997/1998
1998/1999
Estuaire
Lay
SN
L
SN
L
SN
L
SN
L
SN
Captures
(kg)
17 108,4
8 162,3
10 582,7
8 222,3
12 738,2
21 844,1
9 187,5
9 368,4
11 104,4
12 798,5
Temps de
pêche (h)
13 333
6 282
13 444
9 487
13 276
17 301
10 621
12 352
17 119
17 398
Nombre de
marées
3 303
1 521
3 366
2 377
3 204
4 348
3 477
3 074
4 293
4 302
Nombre de
navires
42
46
44
47
46
73
49
78
52
79
Source : S. der Mikaélian (PIMP)
A2.4.2. Les pratiques traditionnelles de loisirs
A2.4.2.1. Pêche à pied amateur
La pêche à pied amateur est autorisée par les décrets de création des réserves naturelles,
dans le cadre de la réglementation en vigueur sur l’ensemble du littoral. Il s’agit surtout de pêche
au carrelet et au filet trémail principalement sur les sites de la pointe de l’Aiguillon et de la
pointe St-Clément, mais l’ensemble de la baie peut être concerné. Les espèces recherchées sont
le bar, le mulet et la sole. Le ramassage des lavagnons (Scrobicularia) et des coques est moins
pratiqué, quasi exclusivement par des locaux.
Le cas de la civelle est particulier : de plus en plus d’amateurs s’adonnent à la pêche à
la civelle, dont une partie serait envoyée en Espagne en marge des circuits officiels. Cette pêche
amateur est autorisée côté 85 (moyennant le respect de la réglementation concernant notamment
la taille des filets - tamis de 0,5 m - et le volume des prises - 1 kg par jour et par personne) mais
interdite par le décret de création de la réserve côté 17. De plus, la pêche à la civelle est à
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
68
l’origine de la présence de pontons illégaux sur la réserve. Le respect de ces réglementations
est l’un des gros problèmes de police pour les gestionnaires de la réserve naturelle.
A cette pêche à pied, il faut adjoindre côté 17, l’existence d’une pêche au carrelet de rive.
Les pontons de pêche dits « carrelets » se sont développés beaucoup à partir de 1936 et
immédiatement après la guerre. Fait du monde ouvrier (et employés), ils constituaient un loisir et
une ressource alimentaire. Œuvre collective au départ, la création de pontons s’est peu à peu
individualisée. Avec l’évolution touristique forte de la Charente-M aritime, la « sociologie » des
propriétaires tend à changer rapidement ces dernières années avec l’apparition de vente de
carrelets, la tendance au carrelet « tout confort », véritable résidence secondaire et la vente du
produit de la pêche. Une association « les carrelets charentais » s’est dotée d’une charte de
qualité, en collaboration avec la DDE-SM , de façon à contrôler et limiter l’évolution vers le
carrelet tout confort, véritable résidence secondaire : dimensions limitées, matériaux, couleur et
entretien contrôlés, électrification interdite. La reconstruction depuis la tempête a respecté ce
cadre.
Il en existe 15 sur la RN entre la pointe St-Clément et La Pelle. Tous ont été reconstruits
depuis la tempête de 1999, sauf un qui est réservé à la construction d’un carrelet à vocation
pédagogique (cf. A2.4.2.4). La construction de nouveaux carrelets est interdite. Sur cette zone,
les plates-formes sont traditionnellement plus grandes pour la pêche aux crevettes. Ils sont
soumis à la réglementation des AOT du domaine public (DDE-SM ) et à la réglementation
générale des pêches. Certains propriétaires tiennent un carnet de prélèvements.
A2.4.2.2. La chasse
Autour de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon, la chasse se pratique sur
l’ensemble des communes limitrophes par l’intermédiaire de Sociétés Communales de Chasse en
Vendée ou d’ACCA en Charente-M aritime, ou de chasses privées. Les secteurs situés autour des
principales remises diurnes comme Triaize, Champagné les M arais, Puyravault et Charron
accueillent la quasi-totalité de cette activité.
La partie vendéenne de la baie de l’Aiguillon étant classée réserve de chasse depuis
1973, le classement en Réserve Naturelle depuis 1996 n’a pas modifié les pratiques, la chasse
étant pratiquée dans l’environnement immédiat de la baie. Les territoires sont le plus souvent des
chasses communales. Sur les polders vendéens, le nombre d’installations pour la chasse au gibier
d’eau a augmenté ces vingt dernières années mais reste plus faible qu’en Charente-M aritime,
l’interdiction du tir de nuit pouvant expliquer ce constat.
En revanche, toute la partie charentaise de la baie de l’Aiguillon faisait l’objet d’une
concession à une association de chasse maritime jusqu’au classement en réserve naturelle
en 1999. Environ 300 chasseurs pratiquaient cette activité sur le DPM . M is à part le premier
hiver 1999-2000, la réglementation est désormais bien respectée en dehors de quelques cas
isolés. Par contre, la chasse de nuit étant autorisée, la pratique de la « chasse à la tonne » (mare
de faible profondeur alimentée en eau et en bordure de laquelle sont aménagés un ou plusieurs
affûts) est très développée en Charente-Maritime. Ainsi, en bordure immédiate de la digue de
ceinture de la réserve on décompte 12 mares de tonnes soit une moyenne de 1 par km de digue.
Ce sont les mouvements des oiseaux entre la baie et le marais poitevin qui régissent
l’activité de chasse aux oiseaux d’eau. Elle est faible le jour, lorsque les oiseaux sont remisés
sur la réserve et les mouvements peu nombreux. Par contre, le soir ou le matin, lorsque les
oiseaux vont et viennent des vasières de la baie aux zones d’alimentation, l’activité est plus forte.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
69
Le mode de chasse est donc essentiellement basé sur les mouvements crépusculaires des canards
(chasse à la passée) ou bien sur l’attraction exercée par les mares sur lesquelles sont disposés des
appelants (canards domestiques). L’impact des deux pratiques sur les populations fréquentant la
baie de l'Aiguillon, notamment les canards, n’est pas connu, mais il semble évident que la chasse
à la tonne est susceptible d’avoir un effet beaucoup plus important, surtout avec le
développement des pratiques de location qui entraîne une augmentation de la pression de chasse.
En dehors de la chasse aux oiseaux d’eau, la chasse au petit gibier (faisan, perdrix, lièvre)
se pratique sur le domaine terrestre. Les mizottes constituent une excellente réserve pour le lièvre
notamment.
A2.4.2.3. La cueillette des Salicornes et du Lilas de mer
Les décrets de création des Réserves Naturelles interdisent de porter atteinte aux
végétaux de quelque manière que ce soit, donc la cueillette, qui concerne surtout les Salicornes et
le Lilas de mer (Limonium vulgare). Ces deux pratiques, qui relèvent essentiellement d’un public
local, attirent aussi des professionnels venus d’autres secteurs.
A2.4.2.4. Le tourisme
La baie de l'Aiguillon se situe à un carrefour de différents pôles d’attraction touristiques :
les plages du littoral, notamment du sud-Vendée qui se terminent à l’Aiguillon sur mer, la ville
de La Rochelle située à seulement 15 km au sud et le marais poitevin dont le pôle touristique
principal est le marais mouillé. L’activité touristique autour de la baie de l'Aiguillon est donc
actuellement marginale mais susceptible de connaître un accroissement très important avec le
développement du « tourisme de nature », autour du patrimoine du marais poitevin avec un
souhait d’équilibrer la fréquentation du marais vers l’ouest et d’augmenter la durée des séjours ;
avec également le développement des pistes cyclables (réseau vélos-routes – voies vertes, projet
de réseau reliant les trois départements du marais depuis Niort jusqu’à La Rochelle).
A l’heure actuelle, les deux sites les plus fréquentés sont logiquement la pointe de
l’Aiguillon et la pointe St-Clément dont l’accès est facile. Une étude menée en 2002 par les
gestionnaires de la réserve naturelle sur ces sites fait un état des lieux de la fréquentation de la
baie de l'Aiguillon, notamment par rapport à l’origine géographique des gens, leur perception et
connaissance du site en tant que réserve naturelle (Provost 2002). Il en ressort une forte attente
d’informations sur la réserve naturelle (2/3 des personnes interrogées), notamment au moyen de
panneaux, topoguide et dépliant.
A2.4.3. La démoustication
Avec la pêche à la civelle amateur, c’est le seul élément de réglementation différent entre
les deux réserves de la baie de l’Aiguillon.
En effet, en Vendée, la lutte chimique est interdite Article 5/2° du décret n° 96613 portant création de la RN : « Il est interdit de porter atteinte de quelque manière que ce
soit aux animaux d’espèces non domestiques, ainsi qu’à leurs œufs, couvées, portées ou
nids… ». Par contre, l’exploitation agricole des prés salés conforme aux usages en vigueur étant
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
70
autorisée, l’Entente Interdépartementale pour la Démoustication du Littoral Atlantique (EIDAtlantique) est intervenue en 2000 et 2001 pour la re-création de rigoles d’évacuation des eaux et
pour la mise en place de passages busés facilitant l’exploitation agricole, en accord avec les
gestionnaires. Dans le cadre du cahier des charges d’entretien des prés salés qui a été adopté, ce
sont les exploitants agricoles qui prennent en charge l’entretien de ces rigoles (cf. chapitre
A2.4.1.1).
En Charente-M aritime, le décret n° 99-557 portant création de la RN autorise « les
travaux nécessaires aux opérations de démoustication respectueuses de l’environnement »
(article 13/3°). Dans ce cadre, l’EID intervient de deux façons qui sont exposées ci-dessous.
A2.4.3.1. Contexte historique
L’EID-Atlantique est un établissement public interdépartemental créé en 1968 à la
demande du Conseil Général de Charente-M aritime puis qui s’est étendu à l’ensemble des
département côtiers du M orbihan à la Gironde. Ses missions centrales concernent la suppression
des nuisances dues aux moustiques :
Par traitements en milieu marécageux dans les zones touristiques.
Par traitements en milieu urbain dans des secteurs ciblés.
Par des travaux et l’entretien de marais visant à la suppression des biotopes à larves de
moustiques.
Par la gestion des milieux.
En 1994, une forte « invasion de moustiques » sur la Rochelle et les communes riveraines
a déclenché des opérations de démoustication sur la baie de l'Aiguillon, côté charentais. Les deux
premières années ces interventions ont été faites par des traitements aériens. Depuis, l’EID a
repris l’entretien des rigoles d’évacuation de l’eau (assuré par un entrepreneur agricole) qui était
plus ou moins abandonné par les exploitants agricoles, et poursuit des traitements plus ou moins
localisés, mais toujours à pied avec un pulvérisateur à dos, en utilisant les produits :
Vectobac 12AS (à base de la bactérie Bacillus thuringiensis var. Israelensis ou Bti)
Abate 500e (matière active = Temephos)
Depuis la création de la RN, le traitement au Vectobac est privilégié mais sans cadre
précis.
A2.4.3.2. Méthodes de démoustication et questions biologiques
Biologie des moustiques présents
Les espèces de moustiques qui se développent sur les prés salés de la baie de l’Aiguillon
sont Aedes caspius et A. detritus. Elles se développent dans les zones temporairement en eau,
dépressions à salicornes, fossés de pied de digues, pieds de bêtes, ornières… Les adultes pondent
sur le sol nu ; les œufs éclosent lors de la remise en eau et les larves se développent en un
minimum de 4-5 jours en été ou plus lorsqu’il fait plus frais. L’alternance d’assecs et de remises
en eau va donc favoriser la multiplication de ces espèces en augmentant le nombre de cycles.
Ainsi, sur la baie de l’aiguillon, les marées de fort coefficient et les épisodes orageux vont
permettre le développement des larves contre lesquelles est menée la lutte.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
71
Méthodes de lutte
Sur le littoral atlantique, les méthodes de lutte contre les moustiques employées par l’EID
sont indissociables des milieux dans lesquels elles s’exercent. Les caractéristiques principales de
ces milieux sont :
La dispersion des biotopes larvaires, souvent de faible superficie, dans des bassins de marais
partiellement exploités.
Le rythme élevé des éclosions larvaires, lié à la dynamique des eaux marines (marées) et à la
pluviosité.
De même, la nature des insecticides ne saurait être totalement dissociée de la technique
qui prévaut à son épandage.
Sur le littoral atlantique, le progrès en matière de démoustication a été l’adaptation aux
originalités des milieux naturels où s’exerce la lutte : lutte antilarvaire ponctuelle et dispersée
dans des milieux anthropisés fragiles, avec un développement important de la lutte physique.
Etat des connaissances sur les effets des traitements chimiques
Une étude expérimentale sur les effets des deux produits utilisés a été réalisée par l’INRA
(station SCRIBE de Rennes) dans le golfe du M orbihan (Lagadic et al. 2002), sur la base de
l’étude des effets des traitements sur :
- les biomarqueurs chez une espèce de néréis (Annélide Polychètes) et une espèce de
chironome (stade larvaire, Diptère)
- les communautés de macro-invertébrés (richesse spécifique, abondance, diversité
taxonomique et fonctionnelle).
Il en ressort que le Vectobac semble effectivement sélectif, l’Abate présentant un effet
significatif sur certains biomarqueurs mesurés chez la néréis. Toutefois, le Vectobac a été à
l’origine d’une baisse du taux d’émergence des chironomes en laboratoire.
Concernant l’effet sur les communautés d’invertébrés : l’absence d’effet durable semble
dû au fait que les fluctuations naturelles des conditions environnementales (alternance d’assecs
et de submersion, salinité très variable…) entraînent elles-mêmes des effets importants.
Rappelons ici que ces résultats sont obtenus avec des traitements localisés permettant notamment
la recolonisation à partir de sites proches, non traités.
Au stade actuel des connaissances, il semble que l’effet du Vectobac (d’origine
biologique) ne soit pas forcément plus drastique que la transformation du milieu par le rigolage.
Cependant, les connaissances des effets sur la faune non cible concernant ce produit utilisé en
conditions naturelles sont encore parcimonieuses. Son utilisation dans une Réserve Naturelle
nécessite donc un suivi des opérations conduites et de leurs effets.
Etat des connaissances sur les effets du rigolage
Il est clair que l’évacuation rapide de l’eau favorise la prairie à Puccinellie par rapport
aux salicornes, et entraîne donc une modification du milieu. Il y a donc lieu de choisir quelle
importance on souhaite donner à tel ou tel habitat (cf. partie B).
A2.4.4. Les activités liées à la recherche et à la pédagogie sur la réserve
A2.4.4.1. Pédagogie et animation nature
Dans l’attente de la mise en place d’une signalétique adaptée à la découverte du site
(panneaux d’information et sentiers pédagogiques) et du développement des actions
pédagogiques par les gestionnaires, la Réserve Naturelle sert de support pour quatre associations
intervenant sur le site : l’ADEV (Association de Défense de l'Environnement en Vendée),
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
72
également gestionnaire de la RN de St-Denis du Payré, Nature Environnement 17, la LPO
Vendée et la LPO Charente-M aritime. Les gestionnaires de la RN répondent cependant d’ores et
déjà aux demandes formulées pour les scolaires et universitaires. Le bilan de la dernière année
(sept. 2001 – août 2002) concernant ces animations donne les résultats suivants :
Tableau 20. Bilan des animations ré alisées sur la RN baie de l'Aiguillon.
Année
1996/1997
2001/2002
Scolaires / Universitaires
Nbr. sorties
Nbr. visiteurs
166
8
234
Grand public
Nbr. sorties
Nbr. visiteurs
78
22
224
La politique touristique des communes limitrophes de la baie de l’Aiguillon, comme du
PIM P, s’axe de plus en plus sur la valorisation du patrimoine naturel, en mettant en synergie
différentes composantes : nature, espaces naturels limitrophes, tels que les réserves naturelles
volontaires, les communaux, les marais salants de Champagné les M arais. Dans ce contexte, il
est évident que la Réserve Naturelle est appelée à jouer un rôle de plus en plus important afin
d’assurer une mission pédagogique dans le respect de ses objectifs de gestion et de conservation.
L’étude menée par M arie Provost sur la fréquentation a également permis de jeter les bases d’un
projet pédagogique pour la réserve. On peut citer ici ses principaux éléments, sachant que des
évolutions sont à prévoir suivant les développements de projets connexes comme celui de la Prée
M izottière (cf.B3.3.3) :
La plate forme d’observation de S aint Michel en l’Herm
Le projet de plate forme d’observation figurait au plan de gestion ‘Vendée’ et devrait
aboutir fin 2003. En mai 2002, dans le cadre de la présentation du plan de gestion, le CNPN a
émis un avis favorable. Une demande d’AOT a été faite auprès des services de l’équipement en
juin 2002. Le PIM P a demandé les autorisations d’urbanisme de rigueur à l’automne 2002. Sur
l’accès à cet observatoire, les gestionnaires et le Parc Interrégional du M arais Poitevin étudient la
possibilité de développer un sentier d’interprétation. Pour cela, une étude a été menée. Le projet
consisterait ainsi à poser un panneau de présentation de la réserve avec des bornes interactives.
Le cheminement sera délimité par des barrières en bois afin d’éviter un piétinement des digues.
A l’intérieur de la plate forme d’observation, le public pourra trouver une fresque d’orientation
ainsi que des illustrations sur les oiseaux présents.
Carrelet à vocation pédagogique
Le projet est piloté par le Service Environnement de la Communauté d’A gglomération de
La Rochelle. D’autres partenaires ont été associés à la réflexion, notamment la commune
d’Esnandes, le PIM P et l’association des carrelets charentais. Les objectifs sont de rendre le
carrelet accessible à tout public (scolaires, famille, accès aux personnes à mobilité réduite), de
favoriser un tourisme de découverte, d’observation et animation nature.
La Pointe aux Herbes
La maison de la Pointe aux Herbes est proposée aux gestionnaires de la Réserve Naturelle
de la baie de l'Aiguillon par la DDE. Elle pourrait être transformée en point d’accueil et
d’information pour le public. Cette ancienne maison éclusière devra être réaménagée de façon à
ce que le local soit adapté à l’accueil du public pour répondre au mieux à ses différents objectifs
qui sont :
- Valoriser le patrimoine de la Réserve Naturelle de la baie de l'Aiguillon.
- Accueillir un large public.
- Développer les activités pédagogiques de la réserve naturelle.
- Créer un réseau de partenaires.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
73
-
Intégrer la population locale dans la gestion de la réserve naturelle.
Panneaux d’information
Au second semestre 2003 seront installés les premiers panneaux d’informations sur les
sites de St-M ichel en l’Herm, Triaize et Puyravault.
Rappelons ici que le projet pédagogique global de la RN baie de l'Aiguillon se basera sur
la charte d’animation de RNF, que l’on peut décliner selon les missions suivantes :
-
-
Faire connaître la réglementation de la réserve et inciter à son respect ;
Réguler la fréquentation pour préserver le site et accueillir le public dans des conditions
optimales d’ambiance « nature » ;
Favoriser l’intégration de la réserve dans le contexte local ;
Faire connaître et comprendre les objectifs et opérations de gestion réalisés sur la réserve ;
Faire découvrir et comprendre l’intérêt patrimonial de la réserve naturelle : d’une part
l’importance de la diversité du patrimoine naturel et d’autre part l’irréversibilité de la
disparition de certains éléments du patrimoine naturel ;
Donner au public l’envie et les moyens d’agir en faveur de la protection de la nature dans le
cadre de la réserve naturelle et hors réserve ;
Faire prendre conscience de l’utilité de l’ensemble des réserves naturelles pour pérenniser
le patrimoine qu’elles protègent et le transmettre aux générations futures.
Extraits de la Charte d’Animation
A2.4.4.2. Les activités de recherche
Avant la création de la réserve naturelle, les activités de recherche étaient peu
développées sur la baie, en comparaison de sites similaires comme le bassin de M arennesOléron, malgré tout l’intérêt qu’elle peut représenter. Cela explique d’ailleurs en partie le besoin
de connaissances sur le fonctionnement écologique de la baie de l’Aiguillon. Cependant, des
travaux importants ont portés sur l’aspect sédimentaire (Verger 1988) et sur les oiseaux d’eau
(notamment études par baguage et suivis des populations menés par l’ONCFS).
Plusieurs programmes importants se sont donc développés depuis sous l’impulsion des
gestionnaires de la réserve et rencontrant un intérêt fort de divers organismes de recherche :
- Analyse du comportement des Oies cendrées (Anser anser) et des Bernaches
cravants (Branta bernicla) hivernant en baie de l’Aiguillon, 1999-2003 ;
programme mené par le Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CEBC-CNRS),
financé par l’ONCFS.
- Etude du réseau trophique des vasières de l’anse de l’Aiguillon et définition de la
capacité d’accueil pour les oiseaux limicoles hivernants, 2002-2004 ; programme
mené par le Centre de Recherche en Ecologie M arine et Aquaculture (CREMAL’Houmeau, CNRS-IFREM ER), financé par l’ONCFS, la RN baie de l'Aiguillon 85
et le PIMP.
- Comportement des canards de surface du Marais Poitevin : comportement
alimentaire, répartition sociale et échanges inter-sites, 2002-2005 ; programme
mené par le CEBC, co-financé pour partie par les gestionnaires des 3 RN du marais
poitevin (ADEV, LPO, ONCFS) avec les crédits d’équipement du M EDD.
- Caractérisation et quantification de la fonction de nourricerie de systèmes
estuaires – marais salés intertidaux : cas des populations de bars de la baie de
Seine, de la baie du Mt S t-Michel et de la baie de l'Aiguillon, 2003-2005 ;
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
74
programme mené par le Laboratoire de Biologie et Environnement M arin (Université
de La Rochelle).
Ces programmes et d’autres à venir se sont tous montés en partenariat avec les
gestionnaires de la réserve naturelle, notamment pour aider à la gestion et la connaissance du
site.
A2.4.5. Le contexte du marais poitevin
Relique de l’ancien golfe des pictons, partie importante de la façade maritime du marais
poitevin, « l’état écologique » de la baie de l'Aiguillon n’est évidemment pas indépendant de
celui du marais poitevin. L’évolution la plus évidente de ces 30 dernières années est bien sûr
l’inversion complète des surfaces en prairies permanentes et en cultures entre 1970 et 1995
(Forum des M arais 1999). Ainsi, sur 95.000 ha de marais, on est passé d’environ 60.000 ha de
prairies permanentes à 28.000 aujourd’hui (PIM P 2003). Cette évolution des pratiques agricoles
vers une intensification sans cesse croissante s’est accompagnée d’une modification de la
gestion de l’eau, permettant d’une part de cultiver des terres toujours plus basses (en diminuant
les niveaux d’eau dans le réseau de fossés et canaux, en drainant) et d’autre part d’augmenter
les prélèvements pour l’irrigation (notamment du maïs). Cette évolution est avant tout le fruit
de la politique agricole commune européenne et l’ancien Parc Naturel Régional n’a pas pu la
contrecarrer.
Aujourd’hui, c’est toujours dans ce contexte que nous nous inscrivons bien que depuis
1992, le développement des mesures agri-environnementales (OGAF, OLAE, CTE, futurs CAD)
ait permis de freiner le déclin des prairies (sans le stopper complètement). Il faudra donc plus
que çà pour permettre une restauration de 10.000 ha, ambition affichée par l’Etat pour répondre à
l’Europe dans le cadre du contentieux sur la protection de la ZPS, d’autant qu’au fur et à mesure
que les programmes agri-environnementaux se succèdent, leur ambition « écologique » diminue
(cahiers des charges, montants financiers).
Plusieurs politiques territoriales se développent à l’échelle du marais ou plus largement :
-
Natura 2000, plus grand site de France avec 63.800 ha ; le document d’objectifs devrait être
validé fin 2003. Le site recouvre notamment la majorité des zones prairiales du marais, les
grands canaux évacuateurs, les forêts et massifs dunaires du littoral du sud-Vendée et la baie
de l’Aiguillon.
- L’adoption d’un plan gouvernemental pour le marais poitevin sous la co-direction des
M inistères chargés de l’agriculture, de l’environnement et du tourisme. Son objectif, associé
à Natura 2000, est notamment de réhabiliter l’état environnemental du marais, pour répondre
aux engagements européens de la France. Un des objectifs annexes important est la relabellisation PNR. Il concerne l’ensemble de la zone humide et les territoires de plaine
adjacents.
- La mise en place des S AGE sur les trois rivières Lay, Vendée et Sèvre niortaise concerne un
bassin versant de 600.000 ha.
Ces trois programmes sont plus ou moins liés entre eux et interviennent tous sur des éléments de
l’environnement, notamment la sauvegarde et la gestion des prairies, et la gestion de l’eau.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
75
A2.5. Patrimoine historique
Esnandes et M arsilly disposent chacune d’une église fortifiée du M oyen-Age. De plus la
communauté d’agglomération de La Rochelle et ces communes développent des actions autour
du petit patrimoine bâti. A travers des actions reliant patrimoine historique (bâtiments,
aménagements hydrauliques…) et patrimoine naturel, des synergies sont possibles, comme sur
Esnandes où un sentier pédagogique reliant divers sites intéressants de la commune, dont la
pointe St-Clément a été ouvert en juin 2003.
A2.6. Approche globale : évolution des milieux naturels et fonctionnement
écologique du système
Ce chapitre est largement inspiré d’une présentation réalisée par E. Feuteun au colloque
de l’AGLIA en 2002 (Feuteun 2002). Il s’est basé notamment sur les recherches
interdisciplinaires réalisées en baie du M ont Saint-M ichel, qui constitue un système écologique
tout à fait voisin de la baie de l'Aiguillon : il s’agit d’une vaste baie occupée par des vasières et
prés salés (4000 ha), estuaire de petits fleuves côtiers ; sur le plan patrimonial, elle constitue l’un
deux premiers sites d’hivernage en France pour les limicoles avec régulièrement plus de 50000
individus en janvier ; les activités humaines principales sont les mêmes avec la mytiliculture, la
pêche côtière, l’exploitation agricole des prés salés (par pâturage). Par contre il s’agit d’une baie
beaucoup plus ouverte que la baie de l'Aiguillon. Enfin, avant la création des réserves naturelles,
très peu d’études et programmes de recherche ont été menés sur la baie de l'Aiguillon et nous
manquons donc de données chiffrées sur de nombreux aspects pour évaluer les éventuelles
différences de fonctionnement des deux sites.
Les estuaires sont des écosystèmes complexes à l’interface entre la terre et la mer, qui
comptent parmi les milieux les plus productifs de la planète : plus de 20 tonnes de matières
végétale sèche par hectare et par an, soit bien plus qu’un champ de mais ou une forêt tropicale
(figure 21). A la différence de cette dernière, ils se caractérisent par une instabilité écologique
en raison de l’influence alternée de la mer et des fleuves au rythme des marées et des saisons. De
plus ils se caractérisent par des valeurs limites pour la survie des organismes (turbidité, O2
dissous, t° mini-maxi…). De ce fait, un petit nombre d’espèces seulement peut s’accommoder de
cette instabilité et vivre, pour des temps plus ou moins longs en estuaire. Elles présentent alors
un énorme avantage adaptatif, car elles peuvent exploiter la production biologique intense de ces
milieux. Une partie de cette production biologique est directement consommée sur place par les
espèces résidentes ou de passage, mais l’essentiel de la matière organique se dégrade puis est
exportée par les courants de marée vers les espaces côtiers adjacents qu’elle fertilise. La
baie de l'Aiguillon et de manière générale les zones de vasières et prés salés des pertuis sont donc
susceptibles de jouer un rôle fondamental dans le fonctionnement écologique d’une zone
beaucoup plus vaste, à l’échelle du golfe de Gascogne, notamment par rapport à l’équilibre des
pêcheries côtières. Ainsi, 22 % de la production halieutique du golfe de Gascogne dépend des
nourriceries des estuaires (Desaunay 2002). A l’échelle internationale, elle joue évidemment
un rôle fondamental pour les oiseaux migrateurs. Cependant ce rôle « fertiliseur » des prés
salés peut varier de manière importante selon le type de formation végétale, la fréquence et
la durée des submersions (Lefeuvre et al. 1999).
Un estuaire est aussi une zone de transit entre les fleuves et la mer. Transit pour les eaux
et les matières qu’elle transporte, mais également pour les animaux, notamment les poissons tels
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
76
l’anguille, le bar ou les lamproies. Ainsi l’estuaire joue toute une série de fonctions écologiques
essentielles, tant pour les fleuves, que pour les milieux marins.
Inté
Int
égration de la Matiè
Matière Organique dans le ré
réseau trophique …
Vasières
Zone pionnière
Marais moyen
D iatomées
Puccinelia / Salicornia
Halimione
Elymus pungens
??
3-5
-5 t // ha // an
an
20--30
20
30 t // ha
ha / an
20
ha / an
an
20-25
25 tt / ha
Exporte tous
matériaux
Importe la plupart
des matériaux
Marais mature
Importe
tous matériaux
Polders
Décomposition
Nutriments, Matières Organiques
TRANSPORT PAR L ’EAU DE NAPPE
Intégration au réseau trophique
• Crustacés
• Moules, Mollusques sauvages
• Poissons, Oiseaux
Globalement,
Import des détritus organiques
Export de POM & DOM et de nutriments
Figure 21. Schéma type du fonctionnement écologique d’un estuaire (les chiffres cités co rrespond ent à
l’exemple de la baie du Mont Saint Michel ; d’après Lefeuv re et al. 1999, Feunteun 2002).
Ces espaces jouent également nombre de fonctionnalités vis-à-vis des sociétés
humaines (Baron-Yellès & Goeldner-Gianella 2001). A titre d’exemple la baie de l'Aiguillon est
une zone exploitée par les pêcheurs, les agriculteurs et les conchyliculteurs, sans parler des
usages récréatifs dans et autour de la baie. Ces activités impliquent des aménagements, port,
pieux de bouchots… Ces nombreuses formes d’exploitation modifient le fonctionnement
écologique de la baie et influencent chacun des autres usages. Or, il n’y a pas à l’heure actuelle
de régulation de ces usages. La plupart de ces usages se partagent une même ressource : la
production primaire qui constitue la véritable richesse de ces espaces convoités, et par
conséquent tous les usages sont concurrents, plus ou moins directement (figure 22). Les autres se
partagent un même espace. Ainsi, il existe de fortes interactions biologiques entre les chaînes
alimentaires « sauvages » et « cultivées ». Il existe de fortes interactions biologiques et
physiques entre les différents milieux : le milieu marin, les vasières, les prés salés et les
bassins versants. De ce fait, toute décision d’aménagement ou de gestion, toute activité humaine
interagit avec toutes les autres. Ainsi, la réflexion sur le développement durable de ces systèmes
doit être globale, elle doit prendre en compte l’écosystème fluvial dans son intégralité (des
sources à l’espace côtier), l’ensemble des usages qui s’opèrent dans ces espaces eux-mêmes,
mais également dans l’ensemble des régions géographiques marines et continentales qui
subissent leur influence.
Chaque projet d’aménagement ou de gestion doit donc considérer :
Qu’il modifie les termes d’un partage d’espace ou de ressource ;
Qu’il agit sur des processus de nature et d’échelle, éventuellement très
différentes de celles du projet.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
77
Pêche
Professionnels
Amateurs
Mammifères
Chasse
marins (autour de la baie)
Exploitants Conchyliculteurs Poissons Oiseaux d ’eau
Rôle trophique
40 000 limicoles
100
100 sociétés
sociétés
Agricoles
Fonction nurserie
43
43
Fauche Conchyliculture
Moules:10
ou les:1 0 000
0 00 t/an
t/a n
Pâturage M
500
5
00 ha
25 000 Anatidés
Invertebrés
? 3 000 - 7 00
000
0T?
H
Huîtres:
uî tre s: ? t/
t/an
an
Macrophytes: 20 000 - 70 000 T/an ?
Microphytes : 500 à 1000 kT/an ?
Figure 22. Schéma du partage des ressources en Baie de l'Aiguillon ; en
rouge, les chaînes alimentaires « sauvages » , en noir « cultivées » (les chiffres
avec ? correspond ent à la Baie du Mont St-Michel, d’après Feunteun 2002).
Dans le cas de la baie de l'Aiguillon, nous savons qu’elle connaît un atterrissement qui
semble rapide à l’échelle humaine mais qui n’est malheureusement pas mesuré. L’influence
des facteurs anthropiques sur ce processus, que ce soit la mytiliculture sur bouchots ou la
gestion de l’eau (débits d’étiage par exemple), par rapport aux facteurs naturels, n’est pas
connue. C’est donc un élément fondamental à connaître pour l’avenir, même si son impact sur le
fonctionnement écologique de la baie ne sera mesurable que sur le moyen et long terme, au-delà
de l’actuel plan de gestion. Les pratiques concernant les prés salés sont par contre beaucoup
plus mesurables. La gestion agricole, que ce soit par fauche ou pâturage, favorise le
développement des habitats à Puccinellie maritime par rapport aux habitats à Obione ou
Chiendent marin. De même, l’entretien des rigoles, qu’il soit à vocation agricole ou de
démoustication, réduit les surfaces à Salicorne des dépressions internes du schorre. Ces pratiques
sont très anciennes et seuls les moyens techniques ont changé. Les facteurs environnementaux,
notamment les marées, contraignent fortement l’exploitation. Il s’agit donc de trouver un
équilibre permettant à la diversité des habitats et des espèces qui leurs sont liées de se
maintenir.
L’évolution biologique de la baie de l'Aiguillon est aujourd’hui en grande partie
gouvernée par la situation du marais poitevin. Les effets des transformations profondes
d’exploitation du marais sur l’évolution négative des effectifs d’un certain nombre d’espèces
(oiseaux et autres) sont relativement bien perçus (Barnaud 1991 ; Lefeuvre 2000 ; Joyeux &
Thomas 2001 ; M eunier et al. 2001). C’est beaucoup plus délicat concernant les conséquences de
ces transformations sur le milieu marin, du fonctionnement biologique de l’estuaire aux effets en
cascades sur certains paramètres écologiques à l’échelle du golfe de Gascogne (à travers la
fonction de nourricerie de la baie ou la modification des pratiques conchylicoles par exemple).
C’est pourquoi, à côté d’une implication dans les politiques agri-environnementales et de
manière générale des politiques de territoire (SAGE, Natura 2000, Plan d’action gouvernemental
M arais Poitevin) au sein du marais poitevin, il est absolument nécessaire de développer
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
78
l’acquisition de connaissances concernant le fonctionnement écologique de l’estuaire,
notamment des conséquences des diverses activités humaines et les moyens de les gérer.
Résumé de la section A
Située sur le littoral Atlantique, partagée entre les départements de Charente-M aritime et
de Vendée par l’estuaire de la Sèvre Niortaise, la baie de l’Aiguillon constitue un des sites
français les plus importants pour l’accueil de l’avifaune migratrice. Zone d’escale
postnuptiale et prénuptiale, zone d’importance internationale pour l’hivernage des oiseaux
aquatiques du Paléarctique, la baie de l’Aiguillon représente un site d’intérêt majeur. Les 4.000
hectares de vasières et les 1000 hectares de près salés accueillent annuellement plus de 50.000 à
80.000 oiseaux d’eau au pic de l’hivernage (toutes espèces confondues).
La Réserve Naturelle intègre différents ensembles dont la majorité se situe sur le
Domaine Public M aritime :
- 3700 ha de vasières nues (slikke)
- 1100 ha de mizottes (schorre)
- 100 ha de chenal maritime
- 34 km de digues (et 22 km de fossés de pied de digue côté Vendée)
- 3,5 km de cordon de galets
Divisée en 2 entités juridiques, la baie de l'Aiguillon est aujourd’hui gérée comme une
unique Réserve Naturelle par un tandem constitué de l’Office National de la Chasse et de la
Faune S auvage (ONCFS ) et de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Chacun des
organismes apporte ainsi ses spécificités : l’ONCFS, établissement public administratif dont les
vocations sont notamment la police de la nature et la recherche appliquée à la faune sauvage ; et
la LPO, association de protection de la nature qui gère de nombreux espaces protégés et qui a
également des objectifs de valorisation à destination du grand public.
Sur le plan ornithologique, la baie de l’Aiguillon est un des principaux sites nationaux,
régulièrement classés dans les cinq premiers sites pour les anatidés et les limicoles. Site d’Intérêt
Communautaire pour la conservation des oiseaux sauvages, elle est également déclarée Zone de
Protection Spéciale (ZPS) en 1991.
La présence de ces oiseaux est le reflet direct de la richesse des milieux, mais elle est
également due à l’existence de zones humides différenciées (littoral et marais). Reconnue pour
la qualité de ses paysages et de très grand intérêt biologique, la Réserve Naturelle est répertoriée
en zone de type 1 dans l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Floristique et
Faunistique (ZNIEFF). Les zones humides du M arais Poitevin, qui intègrent la Réserve Naturelle
de la baie de l’Aiguillon, répondent aux critères de la Convention Internationale pour la
Protection des Zones Humides (Ramsar), en vue d’un éventuel classement.
Les prés salés ou ‘mizottes’ constituent de vastes surfaces de végétation halophile
recouverte lors des grandes marées. Ces milieux couvrent en France environ 10.000 hectares
dont 1000 en baie de l’Aiguillon ; ils peuvent, à ce titre, être considérés comme des espaces
rares et remarquables. La fauche traditionnelle des mizottes a pour effet de maintenir et de
développer la prairie à puccinellie maritime, graminée à l’origine de cette activité agricole et par
ailleurs très appréciée par le Canard siffleur et l’Oie cendrée. En période de migration et
d’hivernage, les prés salés sont utilisés comme zone d’alimentation diurne et nocturne (oies,
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
79
canards et limicoles), comme zone de repos (limicoles et canards), et comme habitat de
reproduction (Tadorne de Belon, passereaux...). Les digues enherbées et leurs fossés de pied de
digue, présentent également un intérêt biologique pour la Gorgebleue à miroir blanc, le Pélodyte
ponctué, la Couleuvre à collier.
Les polders récents ou ‘prises’ créés autour de la baie de l’Aiguillon, sont des terres
fertiles qui sont essentiellement utilisées en cultures intensives. Ils offrent encore plus que les
marais desséchés, un paysage plat où la prairie naturelle n’est quasiment plus représentée
(notamment côté 85) et où les cultures de céréales s’étendent régulièrement sans barrière
visuelle. La ceinture des prises autour de la baie accueille encore, chaque année, une population
de Busards cendrés.
La faune aquatique et amphibie est également d’une étonnante richesse. Cette zone
de transition entre eaux douces et eau salée est un lieu privilégié pour le passage des poissons
migrateurs (Anguilles, Aloses, Lamproie). Il y a une relation très nette entre les fonds les plus
fertiles et les fonds les plus riches en poissons (Soles, Rougets, M erluchons) et coquillages, les
espèces benthiques recensées constituant une part importante des proies potentielles des
poissons. Cette richesse biologique permet à la pêche et à la conchyliculture d’être des atouts
économiques majeurs. Cet écosystème estuarien se caractérise par l’importance de ses
échanges et sa très grande productivité liée à l’apport de nutriments par la Sèvre niortaise, le
Lay et les différents chenaux. Cette exceptionnelle productivité explique le développement
important de la mytiliculture.
La Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon se localise dans un ensemble
géomorphologique diversifié ; cependant l’envasement de la baie est net et progressif. Les
sédiments de la baie ont une origine essentiellement marine. Le substrat composé de bri marin
(argile à scrobiculaires) est très dynamique.
La réserve constitue un maillon essentiel dans le réseau d’aires d’accueil et
d’outils pédagogiques mis en place sur le territoire du M arais Poitevin (Réserve de Saint-Denisdu-Payré, Nalliers-M ouzeuil, le Poiré-sur-Velluire, Réserve biologique de la Pointe d’Arçay...).
La valorisation de ce patrimoine exceptionnel constitue un nouvel atout pour les municipalités
et les populations locales concernées. Par ailleurs, une demande de plus en plus croissante
s’exprime, vers les activités de découverte de la nature bénéficiant d’un encadrement et
d’équipements structurés, en particulier dans le domaine de l’ornithologie. Cette demande
concerne à la fois le tourisme de nature, les milieux scolaires et associatifs. Dans ce contexte, il
est évident que la Réserve Naturelle est appelée à jouer un rôle de plus en plus important tant
localement qu’à l’échelle régionale, afin d’assurer une mission pédagogique dans le respect de
ses objectifs de gestion et de conservation.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
80
SECTION B : E VALUATION DU PATRIMOINE ET
DEFINITION DES OBJECTIFS
B1. Evaluation de la valeur patrimoniale
B1.1. Evaluation des habitats, des espèces et du patrimoine géologique
Inventaires et suivis révèlent la grande capacité d’accueil de la baie de l’Aiguillon pour
l’avifaune hivernante et migratrice. Près de 230 espèces d’oiseaux ont d’ores et déjà été
recensées sur la Réserve Naturelle. M ais la Réserve n’a pas qu’un intérêt ornithologique ; elle
abrite également une importante diversité faunistique, populations de mammifères, de poissons
migrateurs et sédentaires, de batraciens, de reptiles…domaines de connaissances où les
inventaires actuels sont souvent insuffisants.
Les tableaux ci-dessous présentent une liste d’espèces non exhaustive régulièrement
observées sur la baie.
B1.1.1. Flore et Habitats
La Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon n’héberge aucune espèce protégée.
Cependant, quatre espèces figurent sur la liste rouge de la flore menacée en Poitou-Charentes :
Centaurea calcitrapa, Cerastium dubium, Galium arenarium et surtout Salicornia
dolichostachya. Les étendues et la diversité des salicornes sont particulièrement remarquables.
La réserve naturelle abrite en effet un cortège d’espèces typiques des prés salés atlantiques, qui
présente des adaptations physiologiques spécifiques aux contraintes (variation de salinité,
dessiccation) naturelles de cet écosystème. Parmi celles-ci, la Puccinellie maritime est une
‘espèce clé’ dans le fonctionnement de l’écosystème, à l’origine de l’activité de fauche
traditionnelle des mizottes et base de l’alimentation des canards et des ansériformes brouteurs.
Le développement de la flèche sableuse de la pointe de l’Aiguillon à l’intérieur du périmètre de
la réserve sera de nature à accroître sa valeur patrimoniale.
Le tableau 21 indique « les rôles d’ordre patrimoniaux » joués par les différents habitats
présents sur les prés salés.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
81
Tableau 21. Importance patrimoniale des habitats de prés salés.
Habitat
Code
EUR15
Surface
Localisation
(Vasières)
11.40
3800 ha
slikke
Végétation pionnière à Salicornia
13.10
moyenne
Haute slikke
Prés à Spartina
13.20
moyenne
Haute slikke
Prés salés atlantiques
13.30
1000 ha
Schorre
à Puccinellia maritima
13.31
fo rte
Schorre
moyen
à Atriplex portulacoides, Aster
tripolium
13.32
fo rte
Schorre
moyen
à Spergularia, Triglochin et
Atriplex
13.34
fo rte
Schorre
moyen
Haut de schorre à Elymus
pungens
13.35
fo rte
2110
faible
Dunes mobiles embryonnaires
Phragmitaies
Végétation à Scirpes halophiles
faible
faible
Haut de
schorre
Pointe
aiguillon
Sèvre
Sèvre
Rôle patrimonial
Alimentation
oiseaux
d’eau, poissons
Reproduction
Coelophora salicorniae,
alimentation sarcelle
baie quasi indemne d e
Spartina anglica
Alimentation
anatidés
herbivores, nidi fication
alouette
Alimentation
faun e
aquatique,
nidi fication
bruant, cisticole
Alimentation
anatidés
herbivores,
diversité
floristique
Nidification gorgebleue,
bruant, cisticole
Diversité
floristique,
nidification Gravelot CI
Nidification rousserolles
Diversité flo ristique
Nive au
d’intérê t
***
**
*
***
***
***
***
***
***
**
Intérêt patrimonial croissant avec le nombre d’ étoiles
La baie de l’Aiguillon constitue l’un des grands sites représentatifs des prés salés
atlantiques avec plus de 1000 hectares de superficie. Les habitats à Puccinellia maritima y sont
particulièrement développés. De plus ces prés salés jouent un rôle particulièrement important
dans le fonctionnement général de l’estuaire, aussi bien à travers ses fonctions « naturelles » :
nourricerie pour diverses espèces marines (sole, bar, mulet, crevette…), impact sur la dynamique
sédimentaire, consommation par les anatidés herbivores ; qu’à travers ses fonctions
« anthropiques » : production de foin, pâturage. L’ensemble influençant l’activité des vasières, à
travers les réseaux trophiques « naturels » (algues benthiques, macrofaune, limicoles) et
« anthropiques » (production conchylicoles, pêcheries côtières, cf. A2.4.7.). Seuls quelques sites
comme la baie du M ont-Saint-M ichel, la baie de Somme, se caractérisent par la présence de cette
formation végétale si particulière tant sur le plan patrimonial qu’écologique, à même de
maintenir une activité agricole traditionnelle (souvent vitale pour les exploitants concernés) et
d’accueillir des espèces animales et végétales rares et/ou menacées. Le maintien d’une
diversité d’habitats doit être un élément central de la gestion concernant la flore.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
82
B1.1.2. Oiseaux d’eau hivernants et migrateurs
De manière générale, on se réfèrera au statut juridique (protection) mais surtout au degré
de rareté des espèces. Les sigles utilisés sont explicités dans le tableau suivant.
Tableau 22. Statuts utilisés pour l’é valuation patrimoniale
Statut biologique
N : nicheur, ayant déjà
niché, nicheur potentiel
M : migrateur
H : hivernant
Abondance
Evolution des effectifs en baie
Liste rouge
*** : présence en fort effecti f → : Stabilité
E : espèce en danger
** : effecti f moyen
* : effecti f faible
!: effectif marginal
V : espèce vulnérable
↓ : en baisse
? : évolution à déterminer (dans R : espèce rare
le cadre du plan de gestion)
S : espèce à surveiller
↑ : en hausse
I : espèce au statut
indéterminé
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
83
Tableau 23. Statuts biologiques e t réglementaires des principales espè ces d’oise aux de la baie de l'Aiguillon
STATUTS ET IMPO RTANCE
Es pèces
nom français
BIOLOGIQUE
nom scientifique
H, M , N
Effectif
en baie
NATIONAL
INTERNATIONAL
Protection Livre rouge
Evolution Nationale
1999
en baie (Arr. M inist.
oiseaux
17/04/1981) menacés1,2
Directive « Oiseaux »
Ciconiiformes
Spatule blanche
Platalea leucorodia
M
!
?
X
V
(E en Europe)
An1
R
S
An2, An3
An2
Ansériformes
Oie cendrée
Bernache cravant
Tadorne de Belon
Canard colvert
Sarcelle d'hiver
Canard chipeau
Canard siffl eur
Anser anser
Branta bernicla
Tadorna tadorna
Anas platyrhynchos
Anas crecca
Anas strepera
Anas penelope
Canard pilet
Anas acuta
Sarcelle d’été
Anas querquedula
Canard souchet
Anas clypeata
HM
HM
HMN
HMN
HM
HM
HM
***
**
***
***
**
*
**
→
→3
↓
↓
HM
**
↓
M
!
HM
*
X
X
R
↓
S
S
(V en Europe)
E
(V en Europe)
S
↓
An2, An3
An2, An3
An2
An2, An3
An2, An3
An2
An2, An3
Accipitriformes
Milan noir
Milvus migrans
Busard des roseaux
Faucon crécerelle
Circus aeruginosus
Falco tinnunculus
M
*
?
X
HMN
HMN
*
*
?
?
X
X
→
X
S
(V en Europe)
S
S
An1
An1
Gruiformes
Grue cendrée
Grus grus
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
HM
*
S
(V en Europe)
An1
84
Charadriiformes
Avocette élégante
Grand gravelot
Pluvier argenté
Bécasseau maubèche
Bécasseau variable
Bécasseau minute
Courlis cendré
Courlis corlieu
Barge à queue noire
Barge rousse
Chevalier gambette
Chevalier guignette
Recurvirostra avosetta
Charadrius hiaticula
Pluvialis squatarola
Calidris canutus
Calidris alpina
Calidris minuta
Numenius arquata
Numenius phaeopus
Limosa limosa
Limosa lapponica
Tringa totanus
Actitis hypoleucos
HM
HM
HM
HM
HM
HM
HM
M
HM
HM
HM
M
***
**
***
***
***
*
**
**
***
**
**
*
S trigiformes
HMN
*
Coraciiformes
HMN
!
Passériformes
HMN
***
→
↓
→3
→3
→3
→
→
↓
3
→
↓
→
X
X
X
S
S
S
V
Déclin
R
Déclin
Non évalué
V
E
R
Non évalué
↓
X
V
An1
?
X
S
An1
X
X
Hibou des marais
Asio flammeus
Martin pêcheur
Alcedo athis
Alouette des champs
Alauda arvensis
Alouette calandrelle
Calandrella brachydactyla
N
!
?
X
Pipit farlous e
Bergeronnette printanière
Gorgebleue à miroir
Rousserolle effarvatte
Rousserolle turdoïde
Fauvette grisette
Cisticole des joncs
Bruant des roseaux
Anthus pratensis
Motacilla flava
Luscinia svecica
Acrocephalus scirpaceus
Acrocephalus arundinaceus
Sylvia communis
Cisticola juncidis
Emberiza schoeniclus
HMN
MN
MN
*
**
**
**
*
**
**
**
?
?
?
?
↓
?
?
?
X
X
X
X
X
X
X
X
N
N
N
HMN
HMN
?
A préciser
(V en Europe)
S
(V en Europe)
Non évalué4
An1
An2
An2
An2
An2
An2
An2
An2
An2
An1
An1
Déclin
1. Rocamora G. & Yeatman-Berthelot D. 1999. Oiseaux menacés et à surveiller en France. SEOF/LP O
2. En référence à la catégorie principale présente en baie de l'Aiguillon (H, M ou N)
3. Déclin relatif par rapport aux autres sites d’hivernage
4. Sous espèce endémique du littoral atlantique français
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
85
Pour les oiseaux hivernants et migrateurs, un critère simple pour évaluer l’importance patrimoniale est l’utilisation du seuil d’importance
international défini par la convention de Ramsar sur les zones humides : effectif hivernant supérieur à 1% de la population nicheuse d’origine
(cf. Gillier et al. 2000). Le tableau suivant et l’évolution des effectifs en baie de l'Aiguillon permettent d’établir ainsi une hiérarchisation des
espèces selon leurs effectifs récents et passés.
Tableau 24. Importance nationale et inte rnationale des principales e spèce s d’oiseaux d’eau hive rnants.
nom français
Oie cendrée
Bernache cravant
Tadorne de Belon
Canard colvert
Sarcelle d'hiver
Canard siffl eur
Canard pilet
Canard chipeau
Canard souchet
Avocette élégante
Grand gravelot
Pluvier argenté
Bécasseau maubèche
Bécasseau variable
Courlis cendré
Barge à queue noire
Barge rousse
Chevalier gambette
Effectif (1994-1998)
Effectif (1999-2003)
nom scientifique
selon suivi a nnuel Wetland
(mi-janvier)
selon suivi a nnuel Wetland
(mi-janvier)
1%
Ramsar
% population
française1
Anser anser
Branta bernicla
Tadorna tadorna
Anas platyrhynchos
Anas crecca
Anas penelope
Anas acuta
Anas strepera
Anas clypeata
Recurvirostra avosetta
Charadrius hiaticula
Pluvialis squatarola
Calidris c. islandica
Calidris alpina
Numenius arquata
Limosa l. islandica
Limosa lapponica
Tringa totanus
600-1765
700-4000
3320-9830
1300-4250
1550-4500
750-2700
2250-6155
4-26
15-350
1750-7250
1-20
850-1700
1500-6000
7750-21900
390-630
1000-4850
2-260
50-245
565-5360
1000-3500
3200-9000
4100-9600
250-1900
800-5300
1100-8300
28-236
60-320
2400-7700
16-185
680-2500
870-6400
13000-32000
450-800
4200-7900
100-870
1-400
2000
3000
3000
20000
4000
12500
600
300
400
600
600
1300
4000
13500
4100
1100
1200
1500
25
2
12,5
2.5
2
6
15
<1
<1
30
<1
6
14
7,5
3
50
7
5
Classement au
niveau des sites
français
2
> 10
2
> 10
> 10
5
1-3
> 10
> 10
1
> 10
5
2
5
9
1
3-7
4
Niveau
d’importance
**
**
***
*
**
**
***
*
***
*
**
***
***
**
***
**
*
1. le % national actuel (basé sur la moy. 99-03 en baie) est calculé par rapport à l’ effectif moyen national 93-99 pour les limicoles et 97-02 pour les anatidés
En gras, les espèces dépassant régulièrement le seuil d’ importance internationale.
On peut de la même façon évaluer les effectifs présents en migration qui pour certaines espèces dépassent largement le seuil d’importance
internationale à une autre période que le mois de janvier, et ceci sans même tenir compte des flux qui restent difficiles à évaluer (Tableau 25). La
baie de l'Aiguillon est ainsi la principale étape migratoire française pour le Bécasseau maubèche sibérien qui hiverne en Afrique.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
86
Tableau 25. Effe ctifs de quelques espè ces de limicoles lors de leur pic de migration pré ou post-nuptiale.
nom français
nom scientifique
Chevalier gambette
Grand gravelot
Tringa t. totanus
Charadrius hiaticula
Pluvier argenté
Pluvialis squatarola
Bécasseau maubèche
Barge à queue noire
Courlis corlieu
Calidris c. canutus
Limosa l. limosa
Numenius phaeopus
Période
Août (Mpo)
Août (Mpo)
Avril (Mpr)
Septembre (Mpo)
Mai (Mpr)
Fév-Mars (Mpr)
Avril-Mai (Mpr)
Effectif (1977-1990) moyenne
mensuelle1 ou fourchette2
910
1150
?
2950
16400
20500 (période 1985-90)
5000-17000
Effectif 19982003
680
1100
2200
2100
8200
330 - 2300
1500
600
Niveau
d’importance
**
***
1300
***
4000
3500
6500
***
***
***
1% Ramsar
1. Yésou 1992
2. Blanchon & Dubois 1989 ; Delage 1992
La Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon présente donc une grande capacité d’accueil pour les populations d’oiseaux. Nous
constatons cependant que les effectifs d’anatidés ont subi, depuis une vingtaine d’années, une diminution inquiétante, à l’exception des oies et
des bernaches. Ce sont donc particulièrement les espèces qui doivent sortir de la réserve qui sont touchées. Les effectifs de limicoles connaissent
quant à eux une diminution beaucoup plus relative. Là encore, les espèces exploitant le marais poitevin (Barge à queue noire en migration
prénuptiale, Courlis corlieu) connaissent une diminution nettement plus forte.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
87
B1.1.3. Oiseaux nicheurs
Pour les passereaux, aucune donnée ancienne ne nous permet de déterminer l’évolution
de leurs effectifs. Nous savons par contre que la Gorgebleue à miroir blanc Luscinia svecica
namnetum est une sous-espèce inféodée au littoral atlantique (Bonnet 1984) et que ses densités
en baie de l'Aiguillon et sur son pourtour sont très élevées. La réserve naturelle a donc un rôle
important à jouer vis-à-vis de cette espèce. Elle niche sur les digues et parfois sur les mizottes,
dans les zones à chiendent et dans les zones à obione, le long des étiers.
Les autres espèces de passereaux sont d’un intérêt patrimonial moindre mais un certain
nombre présente également des densités très élevées sur la baie, comme l’Alouette des champs.
Surtout, toutes les espèces abondantes sont liées aux différents habitats existant sur le site.
En conclusion, le maintien d’une végétation haute sur les digues semble s’avérer
indispensable pour le maintien d’espèces patrimoniales telles que la Gorgebleue. De même, il
convient de signaler l’importance des zones à chiendent sur les mizottes pour la nidification de la
Cisticole des joncs ou du Bruant des roseaux et des roselières le long de la Sèvre pour la
Rousserolle turdoïde.
Concernant les oiseaux d’eau, le Canard colvert et le Tadorne de Belon se reproduisent
régulièrement sur la réserve. Seul ce dernier présente un intérêt patrimonial certain. Cependant
les effectifs reproducteurs sont marginaux (10 à 20 couples).
La situation est similaire pour le Hibou des marais. Sa nidification et son hivernage sont
par contre plus irréguliers car très dépendants d’une ressource alimentaire à l’abondance
cyclique : le campagnol des champs. Caractéristique des zones humides présentant de larges
zones extensives, une attention particulière devra lui être portée parmi les rapaces.
B1.1.4. Mammifères
La seule espèce de M ammifère d’intérêt patrimonial est la Loutre : protégée au niveau
national, inscrite sur la liste des espèces en danger au livre rouge des espèces menacées, elle est
plutôt en régression dans le marais poitevin (Rosoux et al. 1997) et notamment dans sa partie
ouest des marais desséchés du pourtour de la baie de l'Aiguillon (Rosoux et al. 2001).
Cependant, la baie reste fréquentée comme le montre une étude réalisée en 2003 (Baron com.
pers.). Son attractivité reste probablement forte pour le maintien d’un noyau d’individus dans le
secteur des polders. Le renforcement de corridors, à travers notamment la gestion des rives des
principaux émissaires, entre la baie et ses zones de densité forte du marais mouillé apparaît
cependant indispensable.
Les micromammifères de la baie, le Campagnol des champs en particulier, ont un rôle de
réservoir alimentaire de nombreux carnivores, principalement les rapaces diurnes et nocturnes.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
88
B1.1.5. Reptiles et Amphibiens
Tableau 26. Statuts des Re ptiles présents en baie de l'Aiguillon.
Nom
français
Lézard vert
Couleuvre
vipérine
Couleuvre
verte et jaune
Vipère aspic
Nom
scientifique
Effectif
Localisation
Protection
Nationale
Livre rouge
espèces
menacées
Directive
habitats
importance
Lacerta viridis
?
Digues
Oui
S
An 4
*
Natrix maura
?
?
Oui
S
*
?
Digues
Oui
S
*
?
Digues
Oui
Coluber
viridiflavus
Vipera aspis
*
Tableau 27. Statuts des Amphibiens présents en baie de l'Aiguillon.
Nom
français
Pélodyte
ponctué
Crapaud
commun
Rainette
Méridionale
Effectif
Localisation
Protection
Nationale
Livre rouge
espèces
menacées
Pelodytes
punctatus
**
Fossés,
fl aques
Oui
V
*
Bufo bufo
?
Oui
S
*
Hyla
meridionalis
*
Oui
S
Nom
scientifique
Roselières
Directive
habitats
An 4
importance
**
La slikke n’héberge aucun amphibien ou reptile. En revanche, le shorre accueille
régulièrement certaines espèces halo-tolérantes comme le Crapaud commun, le Lézard des
murailles et la Couleuvre vipérine ; le Pélodyte ponctué est présent quant à lui sur toute la
réserve au niveau des fossés et des mizottes.
La Rainette méridionale arrive ici en limite d’aire de répartition. De ce fait sa situation est
à surveiller.
B1.1.6. Poissons
La baie de l’Aiguillon, par son fonctionnement estuarien, est une zone importante aussi
bien pour les poissons migrateurs et notamment pour l’Anguille que pour les poissons marins
côtiers. L’aspect nourricerie ayant été développé précédemment, nous n’y reviendrons pas ici, si
ce n’est pour rappeler le rôle fondamental de ce type d’habitat sur les stocks de poissons
côtiers (voir par ex. Costa et al. 1994.), qu’ils aient une valeur économique (bar, sole) ou
biologique (mulet).
Sur le plan purement patrimonial, la baie de l'Aiguillon est un site important pour
l’Anguille. L’Anguille est présente toute l’année au stade subadulte. Les civelles (juvéniles)
remontent dans le marais et l’ensemble du bassin versant par l’estuaire de la Sèvre Niortaise et
les canaux. Le stock d’anguilles au niveau européen ne cesse de décliner au moins depuis la fin
des années 1970 : il atteint aujourd’hui moins de 10% de ses abondances initiales (Feunteun
2002). Depuis 1998 cette ressource est considérée par le CIEM comme étant en dehors de ses
limites biologiques de sécurité. Les grands sites de pêche à la civelle et de remontée d’anguille
comme la baie de l'Aiguillon ont donc un rôle fondamental à jouer pour la survie de cette espèce.
Il faut noter que le groupe de travail anguille du CIEM recommande que toutes les causes de
mortalité soient réduites à leur plus bas niveau possible, pas seulement la pêche, ce qui implique
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
89
notamment la réduction des pollutions, la création de passes sur les barrages et bien sûr l’arrêt de
la destruction de ses habitats (restauration des zones humides, étiages).
Parmi les autres migrateurs, la Lamproie marine et la grande Alose sont protégées au
niveau national et figurent à l’annexe II de la directive habitats. La grande Alose est inscrite
‘vulnérable’ selon la liste rouge 1994 des espèces menacées.
B1.1.7. Les invertébrés aquatiques et terrestres
Les connaissances sur les peuplements d’invertébrés des milieux aquatiques de la baie
de l'Aiguillon sont tout à fait récentes. Les premiers éléments de l’étude initiée par l’ONCFS et
réalisée par le CREM A L’Houmeau démontrent qu’il s’agit d’un peuplement typique de vasière,
relativement pauvre en espèces et dont la composition varie en fonction des secteurs de la baie
en liaison avec le substrat. Si les espèces de M ollusques (Gastéropodes et Lamellibranches),
Annélides et Crustacés de la baie sont très communes, elles n’en constituent pas moins un des
maillons essentiels des chaînes alimentaires de l’écosystème estuarien. En tant que tel, elles sont
un élément clé du système.
L’entomofaune et l’arachnofaune terrestre se caractérisent par la présence de nombreuses
espèces halophiles inféodées à ces milieux très sélectifs : l’araignée Lycose Pardosa
purbeckensis se rencontre en abondance sur les formations pionnières à salicornes et spartines ;
un peuplement typique d’arthropodes (Collemboles, Cicadelles, Salsidés..) et des espèces
prairiales comme l’Argiope colonisent le schorre et ses prairies à Puccinellie et Obione ; les
phytophages non halophiles et des prédateurs comme la M ante religieuse peuplent le haut shorre
et les digues.(d’après P. Fouillet 1989). Coleophora salicorniae est une espèce de papillon
Hétérocère diurne inféodée aux salicornes et présent notamment sur les dépressions à salicornes.
Pour pallier l’insuffisance des connaissances, les gestionnaires de la Réserve Naturelle ont mis
en place des inventaires afin de connaître le potentiel exact des différents milieux.
Les premiers résultats montrent la présence d’espèces d’intérêt patrimonial comme
l’Oedipode des salines Epacromius tergestinus dont la baie de l'Aiguillon constitue l’une des
trois stations connues en Vendée (Joyeux & Thomas 2001) ; elle n’est pas mentionnée en
Charente-Maritime (Jourde & Terrisse 2001) et donc particulièrement à rechercher sur les prés
salés côté 17. Des données complémentaires devront être recueillies pour qualifier l’importance
du site pour cette espèce liée notamment aux milieux saumâtres.
La Rosalie des Alpes est la seule espèce d’insecte protégée au niveau national qui est
présente sur le site. Cependant, deux individus adultes seulement ont été trouvés dans un milieu
(prés à chiendent marin) qui n’est pas typique de l’espèce. On peut donc soupçonner qu’il s’agit
soit d’individus errants à la recherche de sites de reproduction, soit d’individus issus des stocks
de bois constitués à proximité par les mytiliculteurs (parc à pieux).
B1.2. Evaluation qualitative de la biodiversité de la baie de l'Aiguillon
Ce chapitre reprend les critères définis dans le guide méthodologique des plans de gestion
des réserves naturelles (RNF 1998). Les critères employés sont en partie subjectifs mais ils
permettent de situer les grands enjeux du site au-delà de critères plus « carrés » (espèce
protégée…) mais pas forcément plus fiable localement, notamment par rapport au rôle de la
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
90
réserve naturelle dans l’ensemble écologique auquel elle appartient : marais poitevin et pertuis
charentais.
La rareté
Zone essentielle pour l’avifaune migratrice et l’hivernage des oiseaux aquatiques, la baie
de l’Aiguillon accueille en janvier plus de 50.000 oiseaux d’eau en moyenne (plus de 80.000 en
janvier 2003). La Réserve Naturelle constitue un site d’importance internationale pour 10
espèces hivernantes : la Bernache cravant, l’Oie cendrée, le Tadorne de Belon, le Canard pilet,
l’Avocette, la Barge à queue noire, le Pluvier argenté le Bécasseau maubèche, le Bécasseau
variable et le grand Gravelot (seulement en migration). Elle a perdu ce statut pour d’autres
espèces très abondantes par le passé : la Sarcelle d’hiver, la Canard souchet et le Courlis corlieu.
Pour cette dernière, le manque de connaissances sur des sites de substitution rend sa diminution
très inquiétante.
C’est également une zone importante pour la nidification de la Gorgebleue à miroir blanc
et qui présente un intérêt régional pour la nidification du Tadorne de Belon, du Gravelot à collier
interrompu, de la Rousserolle turdoïde et du Hibou des marais (et son hivernage). Les Grues
cendrées en hivernage et la fréquentation par la loutre renforcent son intérêt par rapport aux
espèces rares.
Par ailleurs, les prés salés couvrent en France environ 10.000 hectares dont près de 10 %
en baie de l’Aiguillon ; ils peuvent à ce titre, être considérés comme rares et remarquables.
La diversité
La baie de l’Aiguillon est à l’interface de deux écosystèmes, l’écosystème marin du
Pertuis Breton dans le contexte du golfe de Gascogne et l’agrosystème du bassin versant du
M arais Poitevin. Ainsi, si les contraintes environnementales fortes ne sont pas favorables à une
grande diversité, cette position d’interface en fait un milieu remarquable pour l’accueil de
l’avifaune hivernante et migratrice, des poissons migrateurs et « estuariens », des mammifères
marins (Grand Dauphin, Globicéphale) et des chéloniens (Tortue Luth). D’autres vertébrés
comme des mammifères (Loutre d’Europe), des amphibiens (Pélodyte ponctué) ou des
invertébrés comme les mollusques trouvent sur les digues, les prés salés et les vasières, des
milieux répondants à leurs exigences biologiques de façon permanente ou temporaire. C’est
notamment ces grandes variations saisonnières qui font la diversité de la réserve.
La superficie
Le classement de la partie charentaise en réserve naturelle a permis d’étendre la
superficie protégée des deux Réserves Naturelles à 4900 hectares ce qui permet d’englober la
totalité des prés salés et environ 80 % des vasières du site. Cette protection permet de maintenir
une unité fonctionnelle où les dérangements sont assez faibles.
La vulnérabilité
Un fragile équilibre existe entre les activités humaines qui se déroulent sur la baie de
l’Aiguillon et la faune et la flore sauvage, comme l’atteste sa forte valeur patrimoniale. M ais la
réserve naturelle est constituée de biotopes rares (prés salés) et d’habitats tidaux (recouverts par
les marées) fragiles et en constante évolution sous l’effet de la dynamique sédimentaire.
Aujourd’hui, cet équilibre est compromis du fait de pressions anthropiques diverses :
politique agricole et gestion hydraulique du bassin versant, déprise agricole (passée ?) sur les
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
91
mizottes, pollution microbiologique (et chimique ?) des eaux littorales, développement des
activités touristiques… Ces déséquilibres entraînent une vulnérabilité notamment sur les
populations d’oiseaux (dégradation de l’aire d’hivernage des espèces migratrices), les
populations de poissons migrateurs (altération des voies de migration et des zones de frayères),
et sur la faune benthique (évolution de la productivité et de la qualité des milieux aquatiques et
intertidaux).
La baie de l’Aiguillon est donc surtout un écosystème fragilisé par son interdépendance
fonctionnelle directe avec le Marais Poitevin et son bassin versant, et dont la richesse à long
terme est dépendante de l’évolution de celui-ci. Par rapport à cette contrainte, le plan de gestion
de la réserve ne peut pas être un outil suffisant.
Position dans l’espace géographique
Pour les anatidés, certains limicoles en migration prénuptiale, les passereaux et certains
mammifères comme la Loutre, la Réserve Naturelle de la baie de l'Aiguillon est largement
complémentaire d’autres espaces littoraux (Réserve biologique domaniale de la pointe d’Arçay,
estuaire du Lay) et de marais arrières littoraux (Communaux du M arais Poitevin et de manière
générale prairies humides, Réserve Naturelle de St-Denis-du-Payré). La présence de nombreuses
espèces de vertébrés est conditionnée par la présence de reposoirs, de zones d’alimentation, de
zones de reproduction situées dans ou à proximité de la Réserve Naturelle de la baie de
l’Aiguillon. Elle constitue donc une unité fonctionnelle à part entière, interdépendante de
différentes zones humides complémentaires dont l’ensemble forme un éco-complexe
producteur de ressources naturelles essentielles et d’aménités.
Caractère naturel
Ce critère est particulièrement difficile à établir dans le cas de la baie de l'Aiguillon. Sa
forme et sa superficie actuelle résultent des endiguements successifs et donc des activités
humaines. La mytiliculture modifie son aspect visuel et intervient sur les réseaux trophiques
comme sur la dynamique sédimentaire. La production agricole modifie la part relative des
différents habitats de prés salés. Pourtant, les « forces naturelles » en présence (marées, salinité,
atterrissement…) conditionnent bien le fonctionnement général du système.
Utilité sociale
Le paragraphe précédent ne peut que conduire à insister sur l’utilité sociale de la baie de
l’Aiguillon, qui est fortement basée sur sa sauvegarde écologique. En effet, les deux principales
activités économiques, mytiliculture et fauche des prés salés sont dépendantes de la qualité du
milieu. Les activités récréatives de pêche et de chasse (en dehors de la réserve) ne peuvent se
concevoir que si la richesse du milieu est maintenue. Enfin, la demande locale pour la
valorisation pédagogique de la réserve, dans un contexte touristique en développement est forte.
Attrait intrinsèque
Apparu voici 10.000 ans lors de la transgression marine flandrienne, le M arais Poitevin,
l’ancien ‘Golfe des Pictons’, dont la baie de l’Aiguillon constitue le dernier vestige, s’est
progressivement comblée par des dépôts d’alluvions marines et fluviales. Les processus
d’évolution (atterrissement naturel, endiguements successifs, assèchement et mise en culture) ont
transformé cet ancien golfe marin en un immense polder et ont contribué à mettre en place un
agro-écosystème composite aux terroirs bien typés. Cette grande mosaïque de milieux (vasières
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
92
et prés salés de la baie de l’Aiguillon, étendues sableuses de la pointe de l’Aiguillon, polders à
cultures intensives soustraits à la mer), liée par son interdépendance aux milieux aquatiques,
doux ou salés, confère à l’ensemble de cet espace une haute valeur écologique et humaine.
Elément sans doute le plus subjectif mais peut-être le plus impressionnant, B. Trolliet
(ONCFS), lors des premiers projets de création de réserve naturelle, indiquait que la baie de
l’Aiguillon est l’endroit de France où il est possible d’avoir simultanément dans son champ de
vision la plus grande quantité d’oiseaux d’eau. Si les effectifs de canards ont diminué depuis, ce
site n’en demeure pas moins exceptionnel de ce point de vue du fait de sa configuration.
B1.3. Analyse des potentiels d’interprétation
La réserve naturelle de la baie de l’Aiguillon est peu accessible pour un public non averti.
Les décrets de création des deux Réserves Naturelles autorisent l’accès, sous réserve de
l’application de la réglementation en vigueur.
La baie de l’Aiguillon est particulièrement attractive pour :
Ses oiseaux,
Son paysage fondateur « l’estran atlantique ».
Le site de la baie de l’Aiguillon présente un intérêt particulier pour la qualité de ses
paysages et pour les richesses écologiques qu’il abrite. La baie de l’Aiguillon et les vasières qui
bordent la Pointe d’Arçay forment les wadden les plus septentrionaux du bassin aquitain. Son
aspect actuel résulte des endigages successifs qui, du M oyen-âge à 1965, ont isolé 95.000
hectares de l’ancien Golfe des Pictons, créant le M arais Poitevin. La baie de l'Aiguillon est donc
complémentaire du reste du marais sur le plan paysager comme écologique. C’est au travers
des marais mouillés boisés, des communaux pour le pâturage collectif, des marais desséchés,
vers l’anse de l’Aiguillon, qu’apparaît plus nettement la conquête des vasières par l’homme ; une
couronne de polders de plus en plus récents ceinturent la baie, marqués par les digues qui les
protégèrent à l’origine. Au rythme lent des aménagements hydro-agricoles, s’est mis en place un
tissu paysager d’une grande diversité biologique, formant un complexe de sous-unités
interdépendantes. Cependant, l’évolution des pratiques culturales et l’orientation des politiques
agricoles vers une intensification des productions ont uniformisé ce complexe de milieux très
diversifiés et ont conduit à un appauvrissement biologique.
Dans le cadre de la gestion de la baie de l’Aiguillon et de l’ouverture de la Réserve au
public, la diversité de ses terroirs et leur histoire constituent un support pédagogique de
sensibilisation, pour appréhender la préservation des derniers espaces naturels d’un
agrosystème en voie d’uniformisation paysagère et biocénotique.
Par ailleurs, la réputation de la baie attire de nombreux ornithologues. Ce public plus
‘spécialisé’ se positionne à trois endroits stratégiques de la Réserve Naturelle : les pointes de
l’Aiguillon et Saint-Clément, et le lieu appelé « le transformateur ». Ces postes d’observation
sont utilisables dans un but purement ornithologique mais également sous de multiples autres
aspects, ne serait ce que pour la lecture d’ensemble de la réserve qu’ils permettent. L’observation
des oiseaux est cependant conditionnée par leur rythme d’activités qui dépend lui-même des
rythmes tidal et nycthéméral. De ce fait, ils ne sont souvent observables dans de bonnes
conditions qu’à certaines heures, variables, de la journée.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
93
La topographie des vasières plus ou moins consolidées et la présence de nombreuses
coursives (russons et chenaux) n’offrent pas au public un accès facile en dehors des points
d’accès cités ci-dessus et du port du Pavé.
Dans le tableau 28 (page suivante), trois types de visiteurs ont été distingués : les
ornithologues, les promeneurs (habitants les communes riveraines) et les touristes
(essentiellement estivants).
D’autres projets sont en cours de réflexion, notamment la possibilité d’accueillir du
public à la pointe aux herbes (cf. A2.4.4.1), et surtout à la ferme de la Prée M izottière, comme
base d’accueil de la réserve naturelle. Suivant l’évolution du site, propriété du Conservatoire du
Littoral, une offre pédagogique importante pourrait être développée sur place, en liaison avec la
réserve naturelle. Ces deux projets demandent des études préalables de faisabilité avant de
proposer un programme réaliste et cohérent avec les objectifs de la réserve naturelle et les
autres sites du marais poitevin.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
94
Tableau 28. Thèmes pouvant ê tre dé veloppés suivant les conditions de fré quentations des diffé rents accès.
Secteur
Type de public
Fréquentation Fragilité
Attrait
Lisibilité
Accès
Pointe de l’Aiguillon
Touristes
Ornithologues
***
***
**
*
***
Transformateur
Ornithologues
Quelques
Promeneurs et
groupes écotouristiques
*
**
**
***
**
Les Mizottes et le lieu
dit ‘la bourse plate’
Promeneurs
Quelques
ornithologues et
groupes écotouristiques
*
***
***
*
*
Port du Pavé
Promeneurs
Touristes
(Mytiliculteurs)
**
**
**
**
***
Pointe St-Clément
Promeneurs
Touristes
Ornithologues
***
**
***
***
***
Carrelet d’Esnandes
(coup de vague)
En projet
*
**
*
***
* : faible
** : moyen(ne)
Potentiel d’interprétation
Découverte des milieux dunaires.
Découverte de la migration post-nuptiale.
Observation des limicoles
Vue sur la vasière.
Observation de l’interface slikke-schorre.
Vue sur le reposoir principal de limicoles hivernants.
Canards de surface.
Vue sur les mizottes de Triaize.
Etagement de la végétation.
Ampleur de la sédimentation.
Gestion des digues.
Découverte des prés salés.
Végétation typique.
Anséri form es brouteurs.
Gestion des prés salés (fauche).
Ampleur de la sédimentation.
Découverte des canaux.
Découverte des prés salés.
Gestion des prés salés (fauche).
Observations d’oiseaux à faible distance
Liens avec le marais
Liens avec l’activité mytilicole
Vue sur l’ensemble de la baie
Observation de l’interface slikke-schorre.
Bonnes conditions d’observations ornithologiques
Vue sur les mizottes d’Esnandes et Charron
Accès aux mizottes par la digue d’Esnandes
Etagement de la végétation
Découverte de la vasière
Observation des limicoles
Découverte de la pêche traditionnelle au carrelet
*** : fort(e)
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
95
B1.4. Place de la réserve dans un ensemble d’espaces protégés
La Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon s’insère dans un réseau d’espaces protégés
local, national, et international.
Au niveau local, la Réserve Naturelle permet d’avoir une protection efficace de l’aval du
M arais Poitevin. Elle s’insère en effet dans un réseau d’espaces protégés (Carte 17, Tableau 29).
Les arrêtés de biotope ne disposent cependant pas tous de plan de gestion, notamment celui des
marais doux charentais. Dans ce cas, la prairie est sauvegardée mais sans gestion particulière, ce
qui montre la faiblesse de la protection réglementaire actuelle sur le domaine terrestre du marais
poitevin. Par contre, un certain nombre d’autres sites sont gérés à des fins conservatoires
(Tableau 30). Nous assimilons ces espaces qui ne bénéficient pas de protection réglementaire, à
des espaces protégés, de par la nature de leurs gestionnaires, des mesures de gestion appliquées
et des buts affichés par les propriétaires de ces acquisitions.
Carte 17. Espaces bénéficiant d’une protection réglementaire au sein du marais poitevin
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
96
Tableau 29. Les sites protégé s en marais poite vin
Sites protégés
Réserve naturelle de la baie de
l’Aiguillon 17.
Réserve naturelle de la baie de
l’Aiguillon 85.
Réserve naturelle de St Denis-duPayré.
Total RN
Arrêt é préfectoral de Protection de
Biotope du Marais mouillé des
Deux Sèvres.
Superficie en hectares (arrondie)
2 700 ha
Prairies naturelles humides boisées.
Arrêt é préfectoral de Protection de
Biotope des marais doux charentais.
3 800 ha dont 1 700 ha de prairies
naturelles.
Prairies naturelles humides
subsaumâtres.
Cultures intensives.
4 ha
Tourbière alcaline
19 ha
Terrées et bois mouillés à frên e.
1 ha
Terrasses et coteaux cal caires.
37 ha
Formation dunaire, des hauts de
plage à la dune grise de Gascogne.
2 600 ha
2 300 ha
207 ha
Principaux habitats
Prés-salés atlantiques et vasières
estuarienn es.
Prés-salés atlantiques et vasières
estuarienn es.
Prairies naturelles humides
subsaumâtres.
5 107 ha
Arrêt é préfectoral de Protection de
Biotope de la tourbière du Bourdet
Arrêt é préfectoral de Protection de
Biotope du Pain Béni et prairies
attenantes.
Arrêt é préfectoral de Protection de
Biotope du coteau des Pictons.
Arrêt é Préfectoral de Protection de
Biotope des dunes de la Pointe de
l'Aiguillon.
Total
11 668 ha
Tableau 30. Les acquisitions conse rvatoires en marais poite vin
Sites
Propriétaires
Superficie en hectares
(arrondie)
Principaux habitats
Tourbières du Bourdet Amuré
Tourbières de PrinDeyran çon
Marais de St. Georges de
Rex
CREN
5 ha
Tourbière alcaline
CREN
En cours d’acquisition
Tourbière alcaline
CREN
16 ha
Marais mouillés du Carré
des Portes
FNPHFFS
16 ha
Marais du passage de La
CREN
Ronde
Boucles de la Sèvre
CREN
niortaise (marais de
Landelèn e)
Réserve biologique
Conseil Général de la
départem entale de l’Ile de
Vendée.
Charrouin.
Réserve biologique
Conseil Général de la
départem entale de Nalliers
Vendée.
– Mouzeuil.
Ferme de la Prée
Conservatoire du littoral et
Mizottière
des rivages lacustres
Marais d’Angles –
Conservatoire du littoral et
Longeville-sur-M er.
des rivages lacustres.
Marais de Champagné-l es- Ligue pour la Protection
Marais.
des Oiseaux.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
15 ha
41 ha
70 ha
125 ha
240 ha
87 ha
340 ha
Prairies naturelles
humides boisées
Prairies naturelles
humides boisées
(peupliers)
Prairies naturelles
humides boisées
Prairies naturelles
humides subsaumâtres
Terrées et bois mouillés à
frên e, prairies naturelles
humides.
Terrées et bois mouillés à
frên e, prairies naturelles
humides.
Terres cultivées –
Restauration de prairies
Prairies naturelles
humides subsaumâtres.
Prairies naturelles
humides subsaumâtres
97
Tableau 30 – suite .
Sites
Le Bois des Ores.
Prairies de Chaillé-lesMarais.
Ancien Marais salants de
Champagné-les -Marais.
Propriétaires
Syndicat Mixte
Interrégional du Marais
Poitevin
Syndicat Mixte
Interrégional du Marais
Poitevin
Syndicat Mixte
Interrégional du Marais
Poitevin.
Total
Superficie en hectares
(arrondie)
Principaux habitats
7 ha
Prairies naturelles
humides boisées.
15 ha
Prairies naturelles
humides.
22 ha
Jas et bossis d’anciens
marais salants.
759 ha
Au niveau régional, la réserve naturelle de la baie de l’Aiguillon vient compléter les
autres réserves naturelles littorales proches et plus anciennes que sont Lilleau des Niges sur l’île
de Ré, M arais d’Yves et M arais de M oëze-Oléron sur le complexe Charente-Seudre. Ces
réserves protègent des milieux similaires (notamment vasières sur M oëze-Oléron) mais
également complémentaires : milieux sableux favorables à l’Huitrier-Pie, au Bécasseau
sanderling, estran à zostères favorable à la Bernache cravant, prairies humides, anciens marais
salants et lagunes favorables à la nidification de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau.
Au niveau national, la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon s’intègre parfaitement
dans le réseau des espaces naturels de la façade M anche-Atlantique qui est jalonnée par une
quinzaine de réserves naturelles. Ce réseau de sites favorise une protection efficace des oiseaux
d’eau. A titre d’exemple, en janvier 2001, 15 de ces 16 réserves naturelles littorales hébergeaient
30 % des effectifs de limicoles comptés à cette date sur l’ensemble du littoral atlantique (Caillot
& Elder 2002 ; M ahéo 2001).
Au niveau international, la baie de l’Aiguillon constitue une zone importante pour
l’accueil des oiseaux d’eau et une étape essentielle pour la migration et pour l’hivernage de
nombreuses espèces nichant au Nord de l’Europe et sur le pourtour de l’Arctique. Elle s’insère
comme une entité à part entière dans les réseaux d’espaces protégés de l’Europe de l’ouest.
La présence de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon dans ces différents réseaux
permet à ses gestionnaires de s’impliquer plus facilement dans les politiques locales, nationales
et européennes de protection et de gestion des zones humides et d’optimiser les objectifs de
conservation du patrimoine biologique de la Réserve.
B2. Objectifs à long terme
De manière générale, les missions des réserves naturelles, justifiant leur création, sont
définies par la loi de 1976, reprise dans le code de l’environnement (Art. L.332-1) :
• La préservation d’espèces animales ou végétales et d’habitats fragiles.
• La reconstitution de populations animales ou végétales ou de leurs habitats.
• La conservation de jardins botaniques hébergeant des espèces en voie de
disparition, rares ou remarquables.
• La préservation de biotopes et de formations géologiques, géomorphologiques ou
spéléologiques remarquables.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
98
•
•
•
La constitution et préservation d’étapes sur les grandes voies de migration de la
faune sauvage.
Les études scientifiques ou techniques indispensables au développement des
connaissances humaines.
La préservation des sites présentant un intérêt particulier pour l’étude de
l’évolution de la vie.
Ces missions correspondent à des objectifs généraux qu’il convient d’adapter aux habitats
et aux espèces de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon. Cela implique également que les
objectifs complémentaires, de nature pédagogique par exemple, ne sont possibles que dans la
mesure où ils ne contrarient pas les objectifs premiers de conservation et si possible qu’ils les
favorisent.
B2.1. Objectifs à long terme relatifs à la conservation des habitats, des
espèces et du patrimoine géomorphologique.
La baie de l’Aiguillon constitue une entité fonctionnelle intégrée au sein d’une zone
humide fragilisée. La dégradation générale des zones humides (à l’échelle nationale comme
mondiale) et l’évaluation du patrimoine biologique de la baie de l’Aiguillon nous permettent de
dégager trois grands enjeux prioritaires :
Des fonctions écologiques liées à la position d’estuaire et de marais
maritime altérées ou fragilisées : productivité, biodiversité, régime
hydrologique…
Des habitats naturels localisés (prés salés, vasières…) tributaires de la
dynamique littorale et influencés par les activités humaines.
La présence de populations d’espèces d’importance nationale et
internationale aux statuts de protection plus ou moins appropriés.
Ces trois grands enjeux sont interdépendants et peuvent être déclinés en plusieurs
objectifs de gestion.
B2.1.1. Maintenir et/ou restaurer les fonctions de marais maritime
Le rôle particulier exercé par les estuaires et marais maritimes (cf. A2.6.) confère à la
baie de l’Aiguillon des fonctions écologiques clés à une échelle bien plus large que le simple
périmètre de la réserve naturelle. Ce rôle dépend notamment de l’état et du fonctionnement
des deux grands milieux que sont les vasières et les prés salés, d’où la distinction de deux grands
objectifs concernant la fonctionnalité et la qualité des habitats intertidaux (vasières) d’une part,
la diversité et la dynamique des prés salés d’autre part.
B2.1.1.1. Maintenir et/ou restaurer l’intégrité écologique des habitats intertidaux
(vasières)
Les estuaires de la Sèvre et du Lay, lieux de rencontre entre les eaux fluviales et les eau x
marines, sont à la base de la production primaire. Ils abritent des habitats aux fonctions
essentielles dans le cycle biologique des poissons migrateurs et sédentaires (voies de migration,
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
99
frayère, nourricerie). Les substrats vaseux et sablo-vaseux intertidaux abritent des peuplements
benthiques (phytobenthos, annélides, crustacés, mollusques…) base de l’alimentation de ces
poissons et des limicoles côtiers hivernants et migrateurs. M ais ils abritent aussi des formations à
halophytes pionnières, dont les formations à Salicornes appréciées par les anatidés hivernants.
S auvegarder/restaurer la productivité de l’estuaire et la capacité trophique liée, est un enjeu
essentiel et vital pour la Réserve Naturelle. Mais cet objectif reste totalement dépendant de la
prise en considération de la protection et de la mise en valeur de l’environnement maritime
dans les différentes politiques conduites en amont de l’estuaire, au niveau du bassin versant
du Marais Poitevin, comme en aval, à l’échelle du golfe de Gascogne. Cette prise en compte
dans les politiques hydro-agricoles notamment, passe par des mesures particulières de protection
des vasières et des marais littoraux et par une gestion de la ressource en eau adaptée, considérant
le maintien des fonctions biologiques naturelles au même titre que les activités agricoles,
conchylicoles, cynégétiques… Plus concrètement, la gestion des eaux littorales passe par la
maîtrise et le contrôle des eaux de rivières en se concertant pour :
une gestion saisonnière au plan quantitatif et en respectant le code des bonnes
pratiques agricoles au plan qualitatif,
une gestion des bassins de chasse,
une réduction des rejets directs et indirects dans le milieu naturel et une régulation des
à coups hydrauliques,
un traitement des rejets d’eaux usées et la suppression des mauvais raccordements,
un traitement des eaux pluviales.
Il faut signaler ici que l’envasement actuel des chenaux, non entretenus du côté 85, ne
facilite pas la gestion de la ressource en eau dans le marais. Du point de vu des gestionnaires de
la Réserve Naturelle, le désenvasage des chenaux principaux et l’entretien durable du réseau
hydraulique est tout à fait possible moyennant un cahier des charges adapté. L’opportunité est
également donnée à la Réserve d’élaborer une véritable politique d’information du public de
façon à le sensibiliser à la qualité de l’eau.
Ainsi, au travers des politiques locales de l’eau, des programmes de recherche à
développer, et de ses opérations de gestion, la Réserve participera directement et/ou
indirectement à la préservation et à la valorisation de ce patrimoine maritime.
B2.1.1.2. Maintenir la diversité et la dynamique des prés salés
La baie de l’Aiguillon est un des grands sites français représentatifs des prés salés
atlantiques. Une relation étroite lie notamment les oiseaux (notamment les Anatidés brouteurs et
les passereaux nicheurs) aux prés salés. Au-delà de la protection d’habitats localisés, conserver
ce milieu remarquable pour ses fonctions maritimes permet de :
- assurer une fertilisation des eaux côtières et une fonction de nourricerie pour de
nombreuses espèces de poissons ;
- assurer une capacité d’accueil de l’avifaune migratrice, hivernante et nicheuse ;
- permettre le développement d’une faune d’Arthropodes diversifiée ;
- valoriser une utilisation agricole respectueuse du milieu et favorable au maintien de
l’élevage dans le marais.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
100
B2.1.2. Maintenir et/ou restaurer la capacité d’accueil de la baie pour les limicoles
côtiers et les anatidés hivernants et migrateu rs
L’évaluation du patrimoine biologique a permis de dégager 12 espèces migratrices
prioritaires (selon le critère 1% Ramsar). Ce patrimoine biologique remarquable, à l’origine de
la création de la réserve naturelle constitue naturellement un objectif de gestion important. Il
s’agira donc de favoriser la présence des populations de Tadorne de Belon, Canard pilet, Sarcelle
d’hiver, Bernache cravant, Oie cendrée, Avocette, Barge à queue noire (pour les sous-espèces
limosa et islandica), Bécasseau maubèche (pour les sous-espèces canutus et islandica),
Bécasseau variable, Pluvier argenté, grand Gravelot et Courlis corlieu, et de conforter ou
retrouver la dimension internationale de la baie de l’Aiguillon pour ces espèces. Les stratégies
d’action à mener seront différentes selon les populations d’espèces et leurs exigences
écologiques.
Les anatidés granivores et zoophages
Le Canard pilet est une des espèces essentielles de la baie de l’Aiguillon de par son
importance patrimoniale. Espèce fragile à l’échelle de l’ensemble de son aire de répartition, elle
est répertoriée ‘vulnérable’ dans la liste rouge 1999 des oiseaux menacés. Les populations
nicheuses les plus importantes se situant en Sibérie, elles sont mal connues, mais c’est une
espèce dont les effectifs hivernants sont particulièrement fluctuants (Deceuninck 1997). La
diminution des effectifs observée en baie de l’Aiguillon est beaucoup plus accentuée que pour
l’ensemble de sa population. Plusieurs causes sont invoquées comme la disparition des zones de
gagnage et la raréfaction des prairies humides aux abords de la baie (Duncan et al 1999 ; Trolliet
1996). M ais les problèmes de qualité d’eau notamment de pollution microbiologique chez une
espèce se nourrissant en partie sur la vasière et la pression de chasse aux abords sont également
des paramètres à prendre en compte pour maintenir les populations de Canard pilet sur la baie de
l’Aiguillon. La S arcelle d’hiver répond à une problématique quasi identique. La diminution
préoccupante des effectifs en baie de l’Aiguillon n’a pas été complètement compensée par
l’accroissement de l’accueil sur la RN de St-Denis du Payré. La disparition des zones de
gagnages est la principale cause invoquée. Par ailleurs, la Sarcelle est capable de se nourrir de
graines de Salicornes (Guillemain 2000). Les dépressions à Salicornes qui se développent sur les
prés salés doivent donc être maintenues au moins pour partie. Les causes du transfert d’effectifs
ces dernières années entre les deux réserves naturelles du marais poitevin doivent être
recherchées afin d’améliorer la gestion de chacune d’elle.
Les anatidés herbivores
Il s’agit dans un premier temps de maintenir les habitats favorables aux anatidés
herbivores, en rétablissant la fonctionnalité de certains étiers et en encourageant la fauche
annuelle d’une partie des prés salés à Puccinellie maritime, graminée à la base de leur
alimentation. L’intégrité écologique des milieux aquatiques (productivité et qualité des eaux) de
la baie doit être également préservée pour maintenir ces populations. La participation de la
Réserve aux politiques visant à maintenir les mizottes et restaurer le régime hydrologique sur les
prés salés fauchés, favorisera les populations d’anatidés herbivores telles que la Bernache
cravant, l’Oie cendrée et le Canard siffleur. Les effectifs d’Oies cendrées ont dépassé
récemment les critères internationaux, ce qui montre que les premières mesures de gestion des
mizottes prises dans le cadre du plan de gestion « Vendée » et le classement de la partie
charentaise ont permis de répondre à l’accroissement des effectifs.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
101
Les canards côtiers
Le Tadorne de Belon est un canard côtier qui fréquente la Réserve Naturelle tout au long
de l’année. Il atteint en hivernage des effectifs importants répondant aux critères de la
convention de Ramsar. Néanmoins, la baie de l’Aiguillon voit son importance diminuer d’année
en année. Une évolution à la baisse de la productivité des habitats intertidaux pourrait expliquer
cette diminution des effectifs. La dynamique sédimentaire, en réduisant la surface de slikke, et
peut-être surtout de basse slikke pourrait avoir un impact sur la capacité d’accueil des tadornes
sur les vasières. La répartition des peuplements benthiques et l’estimation de la ressource
alimentaire disponible pour les Tadornes (en cours d’étude par le CREMA) renseigneront sur la
capacité trophique actuelle. Un suivi de cette productivité et une amélioration des connaissances
concernant ses exigences écologiques (régime alimentaire notamment) permettront de
comprendre l’évolution des effectifs. Parallèlement, la Réserve pourra s’investir dans des
commissions thématiques (SAGE) et d’autres programmes de recherche visant à restaurer la
qualité de l’écosystème aquatique.
Les limicoles
La présence des limicoles est fortement liée à l’intégrité des milieux aquatiques et des
vasières. Pour les hivernants, notamment l’Avocette élégante, espèce inscrite à l’annexe 1 de la
Directive « Oiseaux », la Barge à queue noire et le Bécasseau maubèche, les effectifs montrent
une « saturation » du site. Pour cet aspect, la stratégie d’action est donc identique à celle du
Tadorne de Belon.
Les limicoles migrateurs comme le Courlis corlieu et la Barge à queue noire (sousespèce continentale) sont à la fois dépendants de la qualité de l’écosystème estuarien et des zones
de gagnage qu’ils trouvent à l’intérieur du M arais poitevin. Des actions complémentaires portant
sur la sauvegarde des prairies pâturées et la gestion de l’eau doivent être menées à cette échelle.
Pour les espèces chassables et qui tendent à exploiter des milieux hors réserve naturelle
comme le Pluvier argenté, la Barge à queue noire ou le Chevalier gambette, une évaluation
des conséquences de la pression de chasse serait utile, même si elle est probablement plus faible
que sur les canards (surtout limitée à l’estuaire du Lay)
B2.1.3. Maintenir et restaurer les habitats aquatiques (étiers, chenaux…)
Le premier objectif est de restaurer les voies de migration de l’Anguille, de la Grande
Alose, de la Lamproie marine, du M ulet porc, du Flet et de la Truite de mer. Un suivi particulier
des populations d’Anguilles et de grande Alose, espèces vulnérables, sera conduit. L’installation
de passes à civelles et autres poissons migrateurs est en cours au niveau du marais poitevin
(Programme ‘Poissons migrateurs’ du PIM P). En parallèle, les services de l’ONCFS, les Affaires
M aritimes et la Gendarmerie coordonnent leurs actions contre le braconnage de la civelle.
Le second objectif est de favoriser la Loutre et les autres espèces associées à ces milieu x
(amphibiens, musaraigne aquatique…). Actuellement les indices de présence de Loutre en baie
restent sporadiques, probablement du fait de l’inhospitalité des polders intermédiaires entre la
baie et son « bastion » du marais mouillé. La Réserve pourrait initier un programme multipartenarial visant à restaurer les couloirs d’échanges entre les milieux où les populations de
Loutre d’Europe sont bien installées et la baie de l’Aiguillon. Cette action passe notamment par
une réhabilitation des berges des chenaux principaux (chenal Vieux, canal de Luçon, canal du
Curé) avec la préservation d’habitats comme zone relais (gîtes ; M eunier et al. 2001).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
102
B2.1.4. Maintenir et/ou restaurer les habitats terrestres (digues, dunes…) et la diversité
floristique à même d’accueillir la faune sauvage
La baie de l’Aiguillon est, par définition, un milieu spécialisé hébergeant des espèces
typiques. Une action sur la biodiversité floristique peut être conduite sur les milieux connexes
des prés salés notamment les digues, les roselières (phragmitaies) du bord de Sèvre, les dunes,
et les fossés de pied de digue. L’objectif est de maintenir cette diversité de formations végétales
et de favoriser les espèces animales qui en sont dépendantes.
Ainsi, la baie de l’Aiguillon est reconnue pour sa capacité d’accueil d’espèces nicheuses
comme la Gorgebleue à miroir blanc inscrite à l’annexe 1 de la Directive « Oiseaux », le
Bruant des roseaux, le Cisticole de joncs et le Tadorne de Belon. La Réserve a pour objectif
de maintenir une végétation des digues et des fossés de pied de digues à la limite des mizottes,
favorable à la nidification des espèces pré-citées, et de permettre aussi la nidification d’autres
espèces nicheuses comme le Canard colvert.
La végétation des digues abrite le Pélodyte ponctué, espèce ‘vulnérable’ dans la liste
rouge 1994 des espèces menacées et la Rainette méridionale. Là encore, une gestion concertée
en proposant aux propriétaires, syndicats de marais et usagers une charte d’entretien des digues
et des fossés permettrait de favoriser ces espèces. Le maintien des habitats dunaires de la Pointe
de l’Aiguillon doit être évalué en rapport avec la pression touristique à cet endroit. Une
participation à la gestion de l’Arrêté de Protection de Biotope de la pointe de l’Aiguillon,
jouxtant la réserve, est engagée.
B2.1.5. Entretenir les éléments paysagers de la Réserve
La gestion de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon doit s’assurer de la qualité
paysagère du site, de ses aménités positives. Pour cela, les éléments « négatifs » du paysage
feront donc l’objet de consultations et de propositions de pratiques alternatives (nettoyage des
digues et des fossés de pied de digues par la fauche, le pâturage tournant, par un entretien
mécanique…) compatibles avec les objectifs de conservation de la biodiversité de la Réserve.
B2.2. Objectifs à long terme relatifs à l’organisation des suivis écologiques
et à la définition de programmes scientifiques.
L’application du plan de gestion de la partie « Vendée » et le lancement d’études
complémentaires suite à la création de la réserve en « Charente-M aritime » ont permis de jeter
les bases d’un programme de suivis écologiques le plus complet possible, s’attachant à
l’ensemble des maillons des écosystèmes. Un certain nombre d’inventaires (micromammifères,
insectes…) restent à mener ou compléter ; des méthodologies adaptées doivent être mises en
place pour assurer un certain nombre de suivis permettant d’analyser l’évolution du site aussi
finement que possible. L’ampleur des données acquises dans ce domaine dépend, plus que
partout ailleurs, des moyens humains disponibles, ce qui peut expliquer un certain nombre de
lacunes existant encore.
Un certain nombre de programmes de recherches aux finalités appliquées à la gestion de
la réserve ont également été lancés. Ils permettent notamment de défricher la connaissance du
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
103
fonctionnement écologique de ce site sur un certain nombre de points jusqu’alors non abordés
par les études préalables à la création des réserves (cf. A2.4.4.2.). D’autres sont à développer.
L’aspect dynamique sédimentaire n’avait quasiment pas été abordé dans le plan de
gestion initial, faute notamment d’opportunité. C’est pourtant un élément fondamental,
conditionnant l’évolution globale du système et qui sera donc une priorité de ce plan de gestion.
Ceci nous permet d’établir deux objectifs étroitement liés entre eux puisque le premier,
concernant les suivis écologiques, pourra être nourri par les résultats issus des programmes
scientifiques.
B2.2.1. Assu rer les inventaires et suivis écologiques nécessaires à l’analyse de l’état de
gestion du site
Il s’agira de planifier les suivis et inventaires relatifs à :
•
•
•
•
•
•
•
Flore et habitats : flore marine (microphytobenthos…), flore des digues et des fossés,
flore des prés salés et des vasières (halophytes pionnières), flore des dunes, dynamique
des habitats et des prés salés.
Invertébrés aquatiques (annélides, lamellibranches, gastéropodes, crustacés…).
Ichtyofaune.
Entomofaune (notamment aranéides, odonates, orthoptères, coléoptères).
Herpétofaune (Amphibiens et Reptiles).
M ammifères (Loutre, Rongeurs, Insectivores…).
Avifaune.
B2.2.2. Développer en partenariat des programmes scientifiques nécessaires à
l’amélioration des connaissances et à la gestion
La collaboration entre la Réserve et des équipes de recherche doit permettre d’identifier
des problématiques de recherche relatives aux facteurs pouvant avoir une influence sur l’état du
site. Ils doivent notamment être un moyen d’appréhender la dynamique des populations et des
habitats mais également un outil d’analyse des répercussions des activités humaines : gestion de
l’eau, impact de l’abandon des anciennes concessions de bouchots sur la dynamique
sédimentaire, pression de chasse aux abords de la réserve, développement touristique…
Pour faciliter ces échanges entre gestionnaires et chercheurs, un comité scientifique va
se mettre en place (commun aux deux réserves de la baie bien sûr). A travers ce comité,
l’objectif des gestionnaires est notamment de pouvoir aborder les enjeux à long terme selon des
approches pluridisciplinaires. Il s’agira dès 2004 de définir précisément ses missions, son
organisation et un premier programme de travail. Un certain nombre de personnalités pressenties
ont donné leur accord pour y participer, nous permettant d’aborder l’ensemble des enjeux
scientifiques principaux de la réserve ; la liste suivante n’est bien sûr pas exhaustive :
-
M . Bioret Frédéric, M aître de Conférence à l’Université de Brest (Laboratoire Géosystèmes –
Institut Universitaire Européen de la M er), membre de la commission scientifique de RNF,
Ecologie végétale.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
104
-
-
-
-
-
M . Blanchard Gérard, Directeur du Laboratoire de Biologie et Environnement M arin et
Professeur à l’Université de La Rochelle, Vice-Président du conseil scientifique de l’ULR,
Fonctionnement des écosystèmes littoraux – Production primaire et dynamique des
populations.
M . Boutin Jean-M arie, chef du CNERA – Avifaune M igratrice à l’ONCFS, Ecologie des
oiseaux migrateurs.
M . Feunteun Eric, Professeur à l’Université de La Rochelle (LBEM ), Ichtyologie –
Fonctionnement écologique des systèmes vasières / estuaires.
M . Fritz Hervé, Chargé de Recherche au CNRS (Centre d’études biologiques de Chizé),
Ecologie des communautés des herbivores (grands mammifères et oiseaux).
M . M iossec Alain, Professeur à l’Université de Nantes (laboratoire GEOLITTOM ER),
Président du Comité National Français de Géographie, Géomorphologie et gestion des
littoraux, protection de l’espace littoral, gestion intégrée des zones côtières, tourisme littoral,
estuaires.
M . Pascal M ichel, Directeur de Recherche à l’INRA, Ecologie, invasions biologiques de
vertébrés en milieu insulaire, mise en place d’outils de gestion (éradication et mesures de
prévention).
M me Ryckaert M ireille, Directrice adjointe du Département Environnement Littoral de la
station de L’Houmeau-Ifremer, Qualité de l’eau en milieu marin.
M . Sauriau Pierre-Guy, Chargé de Recherche au CNRS, Directeur adjoint du Centre de
Recherche en Ecologie M arine et Aquaculture de L’Houmeau, Ecologie de la macrofaune
littorale et réseau trophique conchylicole.
M . Verger Fernand, Professeur émérite à l’Ecole Normale Supérieur, membre du conseil
scientifique du CELRL, Géomorphologie et géographie des marais maritimes.
Il reste à trouver notamment des personnes pouvant s’investir sur les peuplements
d’arthropodes des prés salés et développer les aspects de dynamique sédimentaire.
B2.3. Objectifs à long terme relatifs à la valorisation de la Réserve Naturelle
dans les politiques locales et à l’accueil du public
B2.3.1. Maintenir une utilisation rationnelle des ressources renouvelables
Plusieurs aspects des pratiques usuelles ou anciennes sur la baie ont des effets positifs sur
le milieu : le contrôle de la végétation des prés salés par la fauche, l’entretien du réseau
hydraulique, le pâturage des digues par des moutons adaptés aux contraintes sélectives du milieu.
Ces usages traditionnels offrent à la Réserve Naturelle sa dimension humaine. Dans ce contexte,
ils pourront être le support d’initiatives locales de valorisation économique (soutien des mesures
agri-environnementales, « labellisation » éventuelle de la production ovine ou fourragère…), de
valorisation paysagère (mizottes, présence des oiseaux, des moutons…) ou de valorisation du
patrimoine (accueil et sensibilisation du public). La Réserve Naturelle peut contribuer ainsi à
renforcer la valorisation pour les populations riveraines de ce terroir particulier.
La fauche annuelle et l’entretien des étiers sur les prés salés sont des outils de gestion du
milieu qui peuvent être maintenus. La pratique du pâturage actuellement limitée à un petit
secteur côté charentais pourrait être restaurée également côté vendéen dans le cadre du projet de
la Prée M izottière en partenariat avec les exploitants locaux, les instances agricoles (ADASEA,
Chambre de l’A griculture), des scientifiques, et en tenant compte des expériences de la
préservation de la biodiversité par le pâturage extensif (RNF).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
105
B2.3.2. Intégrer et valoriser la Réserve Naturelle dans les politiques locales, régionales
et nationales
La richesse de cet espace naturel suscite un intérêt croissant des acteurs locaux. Cela se
traduit par le développement de projets avec les chambres d’agriculture, les exploitants agricoles,
le PIM P, les communes et la CDA de La Rochelle… Les préfectures de Vendée et de CharenteM aritime ont marqué leur intérêt pour le site par des visites à différents niveaux. Il ne faut
cependant pas perdre de vue les objectifs prioritaires de conservation.
Il convient de maintenir ces relations privilégiées et de développer des contacts réguliers
avec les propriétaires, les syndicats de marais, la section régionale conchylicole, les exploitants,
les différents services de l’Etat, les associations de protection de la nature, les scientifiques, …
afin de mieux faire connaître les actions et les objectifs de la Réserve Naturelle et d’initier une
gestion concertée de ce patrimoine naturel et culturel commun. En effet, sur de nombreux points,
une synergie de moyens et d’objectifs sera nécessaire pour atteindre les objectifs de conservation
du patrimoine naturel.
B2.3.3. Développer l’information, l’accueil et la sensibilisation du public
Dans le contexte d’une ouverture au public, la Réserve Naturelle doit envisager
l’élaboration d’une stratégie d’accueil, d’information et de sensibilisation du public, en
collaboration avec les différents gestionnaires des sites naturels protégés (Réserve Naturelle de
Saint-Denis-du-Payré, Réserve biologique domaniale de la Pointe d’Arcay..). Elle doit également
envisager la conception d’équipements d’accueil : panneaux d’informations, expositions
pédagogiques, observatoire ornithologique, maison de la Réserve… Ces éléments doivent
contribuer à la politique générale d’éducation à l’environnement développée dans les espaces
protégés, à développer l’image de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon, à faire prendre
conscience des nécessités de protection de la nature, y compris lorsque cela concerne des usages
semblant anodins (promeneurs…).
B2.4. Objectifs à long terme relatifs aux activités administratives et à la
surveillance
B2.4.1. Assu rer la surveillance de la réserve naturelle
La surveillance et l’application des décrets de création de la Réserve sont coordonnées
par les gestionnaires de la réserve, en collaboration avec les services de l’ONCFS, la
gendarmerie et les Affaires M aritimes notamment. Les deux conservateurs sont commissionnés
au titre des législations relatives à la Protection de la Faune et de la Flore, à la réglementation des
Réserves Naturelles et à la circulation des véhicules dans les espaces naturels (Articles L.411 à
L.415, L.332 et L.362 du code de l’environnement respectivement).
Les principales infractions constatées concernent la pêche à la civelle, la cueillette de
salicornes, la circulation des chiens et des véhicules (en baisse).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
106
B2.4.2. Assu rer les activités administratives de la réserve natu relle
Cette activité doit notamment permettre d’évaluer la réalisation des objectifs.
B2.5. Conclusion
En conclusion, trois grandes orientations sont dégagées :
Evaluer et restaurer les fonctions écologiques de l’estuaire / marais maritime
M aintenir et/ou restaurer des habitats naturels localisés (prés salés, vasières)
Conserver et/ou restaurer des populations d’espèces d’importance nationale et
internationale.
A partir de ces orientations, un certain nombre de stratégies d’actions peuvent être
définies :
1. Maintenir et/ou restaurer les caractéristiques fonctionnelles de l’écosystème estuarien
de la baie de l’Aiguillon.
-
-
en évaluant le rôle de la baie pour les principaux réseaux trophiques à l’échelle régionale ;
en participant aux observatoires des zones humides, des milieux naturels aquatiques et des
espèces, aux réseaux de surveillance existants de la qualité des eaux littorales (réseaux
nationaux REM I, REPHY et RNO), ainsi qu’au nouvel Observatoire de Recherche sur
l’Environnement REPER (Recherche sur les Ecosystèmes des Pertuis charentais) ;
en participant aux politiques de l’eau (commissions thématiques et géographiques des SAGE
du Lay, de la Sèvre et de Vendée) ;
en sensibilisant les acteurs locaux à une gestion équilibrée des milieux naturels aquatiques,
des milieux littoraux, des zones humides et de la ressource en eau.
2. Maintenir et/ou restaurer les habitats favorables aux populations d’oiseaux d’eau, à la
flore et à la faune.
-
en participant aux politiques régionales, nationales et européennes de protection des zones
humides, de la biodiversité et aux politiques agri-environnementales ;
en protégeant des habitats d’espèces caractéristiques (avifaune migratrice…) ;
en restaurant et protégeant des biotopes clés (mizottes, digues, dunes…) ;
en restaurant des fonctions écologiques (régime hydrologique des étiers, des russons des prés
salés…).
3. Favoriser l’intégration du site dans le tissu économique local et contribuer à un
développement équilibré en maintenant les activités traditionnelles de fauche, de
pâturage et de cultures marines.
On peut les résumer selon le schéma suivant :
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
107
S tratégies d’action pour le maintien des fonctions écologiques, des habitats naturels et des espèces de la baie de l’Aiguillon.
Gestion partenariale des espaces naturels et des
prairies humides
Complémentarité Baie de l’Aiguillon – Marais Poitevin
La Réserve Naturelle peut contribuer à restaurer la complémentarité
fonctionnelle des prairies humides, prés salés, vasières, anciens marais
salants…, origine des échanges entre les milieux et de l’organisation spatiotemporelle (zone de gagnage, de repos, de reproduction) pour de
nombreuses espèces
En participant aux différents projets de territoires (Natura 2000, Plan
d’action marais Poitevin, Charte PNR…)
En animant un groupe de travail constitué de gestionnaires d’espaces
naturels protégés et de partenaires pour la protection et la gestion des
habitats favorables aux oiseaux d’eau
Prés salés et prairies
naturelles
Oiseaux d’eau hivernants et
migrateurs, faune et flore
des Zones Humides
Vasière et estuaire
Limicoles hivernants,
Tadorne, faune et flore
marine, Halophytes
pionnières
Maintenir la dynamique et la diversité des habitats
de vasières et des prés salés
Evaluer l’impact de la dynamique sédimentaire sur l’évolution des
surfaces en prés salés et en vasières, et sur la productivité biologique
Maintenir la gestion agricole des mizottes
Maintenir la fauche annuelle
Participer aux politiques agri-environnementales favorisant le
maintien des prairies (pâturage..) de sites remarquables
Milieux aquatiques
(chenaux, fossés…)
Milieux terrestres
(dunes, digues…)
Poissons migrateurs,
Loutre, Roselières
Passereaux nicheurs,
flore…
Gestion équilibrée des milieux naturels aquatiques et de la ressource en eau
Participation aux politiques locales de l’eau au travers des commissions thématiques et géographiques des
SAGE (Lay, Vendée, Sèvre)
Contribution aux études et aux programmes de recherche sur l’écologie fonctionnelle de la baie
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
108
B3. Facteurs pouvant avoir une influence sur la gestion
B3.1. Tendances naturelles
B3.1.1. Milieu physique
La baie de l’Aiguillon est une formation géomorphologique très dynamique, typique
d’une baie en cours d’atterrissement.
A la Pointe de l’Aiguillon, les habitats à substrat sableux et vaso-sableux évoluent
progressivement sous l’effet de l’apport de fines particules sédimentaires d’origine marine qui
passent par la pointe et se répandent sur l’anse, vers des habitats à substrat vaseux. Cette
évolution a une répercussion sur la nature et la répartition des peuplements intertidaux (cf.
A2.3.2.1.).
La densité de salicorne en zone pionnière de haute slikke et la colonisation des vases de
la slikke par la spartine, qui peut s’étendre à plusieurs dizaines de mètres des niveaux consolidés
jusqu’au schorre, sont un indicateur local de la sédimentation. On peut observer la progression
de cette association salicorne-spartine sur le secteur de Saint-M ichel-en-l’Herm où la végétation
était absente suite à la dernière poldérisation en 1965 : la colonisation a commencé vers la fin des
années 1980 (Trolliet, com. pers.) et des taches de spartine sont distantes aujourd’hui d’environ
200 mètres de la digue (cf. A2.2.).
Cependant, la « vitesse d’atterrissement » n’est pas connue. Elle est probablement
variable d’un secteur à l’autre, du fait notamment des courants ; ainsi, l’évolution
morphologique de la vasière sur le secteur de la pointe St-Clément présente des phases
d’érosion et de sédimentation à court terme (d’un mois sur l’autre) qui ne sont pas observées sur
l’amont du canal de Luçon, plus abrité (Bouchet 2003).
Les conséquences de ces facteurs sur la productivité primaire (diversité, biomasse,
dynamique) et corrélativement sur les étages supérieurs des réseaux trophiques ne sont pas
connues. C’est un élément essentiel à analyser dans la mesure où il conditionne une grande partie
de l’évolution du site à long terme.
B3.1.2. Evolution générale du milieu
L’ensemble de la dynamique physique de l’anse de l’Aiguillon dépend en grande partie
de la fonctionnalité du Golfe de Gascogne. Une bonne appréhension de la dynamique naturelle
de la baie passe par l’étude du fonctionnement du Golfe et de l’ensemble des pertuis (bretons et
d’Antioche). De plus le fonctionnement écologique général de la baie est encore mal connu. Ce
sont donc autant de facteurs physiques et biologiques naturels qui doivent être étudiés
précisément afin de pouvoir évaluer l’évolution de la baie plus précisément que par un
commentaire « en voie d’atterrissement ». L’amélioration de la gestion passe par l’amélioration
des connaissances sur l’écologie du milieu et des espèces. A long terme les effets du
réchauffement climatique : augmentation de la température de l’eau de mer, élévation du niveau
de l’océan pourraient modifier les tendances actuelles ; ce seront donc des facteurs à surveiller,
au-delà du présent plan de gestion.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
109
B3.1.3. Présence d’une espèce invasive : Spartina anglica
La Spartine anglaise Spartina anglica est une espèce invasive issue d’une hybridation
entre l’espèce locale européenne Spartina maritima et l’espèce nord-américaine Spartina
alterniflora. Par diploïdisation (doublement du nombre de chromosomes) l’hybride est devenu
fertile. La reproduction sexuée de S. anglica semble dans nos régions nettement supérieure à
celle de S. maritima (Toussaint, in M uller 2002). De plus elle semble souvent plus compétitive
que l’espèce indigène et a tendance à la supplanter. L’espèce invasive a ainsi largement
supplantée l’espèce indigène sur les côtes de la mer du Nord, de la M anche et de l’Aquitaine. En
Pays de Loire et Charente-M aritime, elle est signalée sur la presqu’île guérandaise, la baie de
Bourgneuf (1994), Fouras, les marais de M oëze et de Seudre et à Oléron (Lahondère 1972 et
Denis – SBCO, com. pers.). C’est pourquoi suite à sa découverte en baie de l’Aiguillon lors des
inventaires de végétation, une réflexion s’est engagée sur les moyens de lutter contre une
invasion par cette espèce, d’autant plus que la baie de l'Aiguillon semble être l’un des rares
grands estuaires français avec la Loire ou la Vilaine à être encore peu touchée (Toussaint, in
M uller 2002). L’extension de cette espèce risquerait en effet d’entraîner une raréfaction de
l’espèce indigène Spartina maritima, en limite d’aire de répartition, et une accélération des
processus d’extension des prés salés. Or, il arrive souvent que les espèces invasives
connaissent une phase d’expansion lente avant une dynamique très rapide (Williamson 1996). Il
faut donc s’en préoccuper tôt d’autant que par la suite la lutte devient beaucoup plus difficile
(Fagot et al. 1999).
Spartina anglica est une halophyte stricte, pionnière sur la haute slikke, comme la
Spartine maritime, mais dont la niche écologique serait un peu plus large. Elle pourrait
notamment remonter plus haut sur le schorre. S ur la baie, la cartographie de la végétation a
été l’occasion de localiser précisément les sites de présence (cf. carte 11a). Cette cartographie
est en cours en Vendée. Il s’agit pour l’instant de pieds isolés ou de touffes inférieures à 10 m2.
L’objectif envisagé est donc de tenter une éradication de S. anglica, sachant que
l’ensemble des pieds n’est pas forcément repéré et qu’elle risque de revenir par des apports
extérieurs (courants marins). L’objectif final serait donc l’absence d’installation durable de
S. anglica et le maintien de S. maritima. Plusieurs méthodes de lutte sont envisagées :
Arrachage manuel ; il semble encore possible vu l’extension actuelle limitée.
Cependant, l’enracinement pourrait être assez profond (40-50 cm chez S.
alterniflora), obligeant à retirer plusieurs kg de vase à chaque fois, pour éviter toute
propagation végétative par des restes de rhizomes, ce qui rend cette méthode malgré
tout contraignante.
Couverture par des bâches plastiques noires pendant 12 à 18 mois (les pieds
meurent privés de lumière) ; l’expérience a été tentée avec succès sur S. alterniflora
dans la rade de Brest (S. M agnanon, Conservatoire Botanique de Brest, com. pers.).
C’est la méthode qui semble la plus intéressante, la difficulté tenant dans le maintien
des bâches malgré le vent et les marées.
« Encerclement » par des plaques PVC enfoncées dans le sol ; cette méthode
éviterait l’expansion par multiplication végétative mais la production de graines serait
maintenue. Il ne s’agit donc que d’une méthode de remplacement en cas d’échec des
autres.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
110
Des contacts sont pris avec des gestionnaires de sites et des scientifiques connaissant bien
cette espèce pour affiner nos connaissances sur sa biologie, les méthodes de lutte et les suivis
envisageables.
B3.1.4. La baie de l'Aiguillon : étape migratoire indispensable ?
Pour certaines espèces, l’importance de la baie de l'Aiguillon comme site d’accueil d’une
population est considérable. C’est notamment le cas de la Barge à queue noire, sous-espèce
islandaise. En effet, la baie, avec 7 à 8000 individus en hiver accueille 50 % de la population
hivernante en France, soit 15 à 20 % de la population totale estimée entre 37.500 et 50.000
individus (Gunnarsson, com. pers., Trolliet, com. pers.). C’est également un fort pourcentage (≈
10 %) des effectifs de la population d’origine qui est présent en baie au mois de janvier pour
l’Avocette et le Canard pilet. Si nous ne sommes pas placés dans la perspective d’une chute
brutale des effectifs, l’importance du site pour ces espèces, son caractère « indispensable » par
rapport aux effectifs présents (sans compter les flux migratoires), donne un caractère crucial à la
gestion du site pour ces espèces.
B3.2. Tendances directement induites par l’homme sur la réserve naturelle
B3.2.1. La fauche et le pâturage des prés salés
La fauche estivale des mizottes se déroule généralement entre le 15 juin et le 31 juillet sur
environ la moitié de la surface. Le pâturage (non continu du fait des marées) se prolonge
généralement jusqu’en septembre. Fauche et pâturage ont pour effet de maintenir et de
développer les prairies ouvertes à Puccinellie maritime. Cet entretien permet le maintien
d’une végétation basse, qui facilite l’utilisation des mizottes par les oiseaux d’eau, comme zone
de gagnage. Cependant, cette évolution se fait aux dépens notamment de la végétation à obione
et chiendent marin, qui jouent un rôle écologique important par ailleurs. Un équilibre est donc à
rechercher entre les différents modes d’entretien ; l’essentiel des secteurs actuellement non
fauchés seront donc laissés en évolution libre sauf un éventuel rajeunissement localisé en cas
d’envahissement par l’aster.
La mise en place des CTE a stimulé la demande sur le secteur de Triaize qui connaissait
une forte déprise depuis une dizaine d’années. Sur le long terme, la pérennisation de cette
activité agricole est fortement dépendante de la situation de l’élevage dans le marais poitevin.
B3.2.2. Problèmes posés par les pratiques actuelles de démoustication et propositions de
gestion
Les problèmes posés concernent la partie 17 où les interventions sont plus importantes :
Traitements anti-larvaires non maîtrisés par les gestionnaires de la réserve en terme de
localisation, prévision, impact sur la faune non cible…
Entretien bisannuel des rigoles avec un passage en mars-avril qui nous semble contre
productif (entretien d’un bourrelet autour des rigoles) et un second passage éventuellement
après les marées d’août qui est presque trop tardif (là encore, le sol peut devenir moins
portant).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
111
Création d’un réseau secondaire de rigoles non prévues au cahier des charges et ne figurant
pas sur le plan, orthogonales aux premières, pour accélérer le ressuyage des mares. Ces deux
éléments risquent à terme d’aboutir à une raréfaction drastique des dépressions à salicorne,
comme le reconnaissent les techniciens de l’EID et les exploitants à partir de l’observation
qu’ils ont du milieu depuis 1995.
Pour remédier à ces problèmes tout en maintenant une lutte contre les proliférations de
moustiques, dans le cadre de la tolérance accordée par la réglementation côté 17, on peut
envisager les modes de gestion suivant :
En Vendée
- L’utilisation de larvicides est interdite.
- L’entretien des rigoles est réalisé par les exploitants agricoles selon le cahier des charges
d’entretien des mizottes.
En Charente-Maritime
- Entretien des rigoles une seule fois par an, après la fauche, en juillet si la fauche est
terminée avant le 15/07.
- Entretien uniquement des rigoles existantes, figurant sur le plan EID (annexe 5), c'est-àdire orthogonales à la digue et branchées sur le fossé de pied de digue, un russon naturel
ou la vasière. Arrêt, sauf exception en accord avec les gestionnaires de la création et de
l’entretien d’un réseau secondaire.
- Lutte anti-larvaire au Vectobac (Bti) autorisée moyennant la définition d’un protocole
d’application et de suivi comprenant notamment :
Une localisation précise des sites d’intervention et de leur fréquence.
Une recherche de seuils de densité larvaire entraînant des nuisances et nécessitant
donc une intervention.
Une évaluation des conséquences sur la faune non cible.
B3.2.3. Les cultures marines
Les concessions conchylicoles (moules et huîtres) se situent essentiellement au sud de
l’estuaire de la Sèvre et au large de la Pointe de l’Aiguillon (cf. A2.4.1.2.). Leur nombre est
contrôlé en fonction des potentialités trophiques du site étudiées par les services de l’Ifremer.
L’élevage traditionnel des moules sur bouchots, initialement implanté à l’intérieur de la
baie de l’Aiguillon, s’est décalé progressivement vers le large au fur et à mesure de l’envasement
auquel il a probablement contribué (par production de pelotes fécales et rétention de la vase par
les pieux). Le déplacement des concessions est toujours possible dans le respect de la
réglementation en vigueur, notamment la remise en état des concessions abandonnées.
La mytiliculture a donc des conséquences sur les réseaux trophiques de la baie et sur
la dynamique sédimentaire. Les impacts de la mytiliculture sur la dynamique des espèces
sauvages devraient donc être évalués, ce qui pourrait être possible à partir de la modélisation des
réseaux trophiques. Cela nécessite donc au préalable une meilleure connaissance de ces réseaux.
Cependant, elle constitue un témoin vivant de la qualité biologique des eaux estuariennes. La
remise en état des concessions abandonnées est à surveiller.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
112
B3.2.4. Les activités halieutiques
L’activité de pêche professionnelle a lieu essentiellement hors réserve sauf pour la
civelle. Dans ce dernier cas, le nombre de bateaux comme les prélèvements apparaissent
importants, à tel point qu’un rapprochement est en cours entre les pêcheurs professionnels et le
Parc du M arais Poitevin pour des opérations de repeuplement à partir de civelles pêchées.
Cependant, l’impact de la pêche est probablement non négligeable.
Surtout, il existe un braconnage important, avec utilisation d’engins (taille) ou
d’aménagements (pontons) prohibés, en marge des circuits commerciaux officiels, entretenu par
les cours élevés. Dans ce cas, les quantités prélevées ne sont pas connues.
B3.2.5. La fréquentation de la réserve
On peut distinguer différents cas de figures aux impacts variables :
Le ramassage des coquillages comme la pêche à pied sont autorisés par les règlements
des deux réserves. Si les quantités prélevées sont sans doute assez faibles (au vu du nombre de
pêcheurs sur l’année, mais non évalué), l’impact du dérangement peut être localement marqué.
En effet, l’arrivée de piétons fait fuir les oiseaux beaucoup plus sûrement que ne le font les
bateaux. Ils quittent alors les mizottes ou la vasière pour se remiser quelques centaines de mètres
plus loin sur une zone sans dérangement. La répétition de ces dérangements sur des secteurs
localisés (pointe de l’Aiguillon, pointe St-Clément) à certaines saisons (surtout août – septembre)
est susceptible de « stériliser » momentanément ces zones pour les oiseaux d’eau.
Ce dérangement peut être provoqué par d’autres sources, promeneurs, ornithologues,
qui pénètrent régulièrement dans la réserve mais s’avancent généralement moins vers la vasière.
Par contre l’impact du piétinement sur la flore peut être important à la pointe de l’Aiguillon.
Indirectement, cet impact est montré par la nidification du Gravelot à collier interrompu suite à
la mise en place de ganivelles.
La signalétique mise en place aux entrées de la réserve rappelle notamment l’interdiction
de circuler en véhicule à moteur et de cueillir des plantes. Ces deux aspects de la
réglementation ont dû être rappelés plusieurs fois depuis la création des réserves, et leur respect
s’améliore. De plus, la circulation des véhicules est compromise en période hivernale du fait de
l’état du sol.
B3.3. Facteurs extérieurs
B3.3.1. Gestion qualitative et quantitative de la ressou rce en eau
Les écosystèmes estuariens se caractérisent par l’importance de leurs échanges entre
l’océan et le milieu terrestre. Leur très grande productivité est liée à l’apport de nutriments par
les fleuves et les rivières. L’importance des éléments nutritifs (et plus particulièrement N, P et
Si) est un facteur limitant sur le contrôle de la production primaire. Le bassin versant du Pertuis
breton occupe une surface de 6350 km2. Le réseau hydraulique est formé par la Sèvre niortaise et
le Lay ainsi que de nombreux canaux dont le plus important est le canal du Curé. L’ensemble de
ces cours d’eau sillonne le M arais Poitevin avant de se jeter dans la baie de l’Aiguillon. Or, les
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
113
débits mesurés sur la Sèvre et les principaux chenaux sont de plus en plus faibles (Barillé 1998).
Les apports en sels nutritifs seraient par conséquent moins importants en été, ce qui pourrait
avoir des répercussions sur la productivité de l’estuaire. Parallèlement, les quantités de N, P et K
répandues sous forme d’engrais n’ont cessé d’augmenter en raison de l’intensification des
cultures. Les eaux de drainage restent ainsi très riches en azote au printemps.
Cependant, la pollution la plus visible actuellement est celle due à la contamination
microbiologique par les coliformes fécaux, qui entraîne le déclassement de la baie en zone de
type B pour la production conchylicole. Cette contamination a deux origines principales : un
dysfonctionnement des stations d’épuration (et des raccordements des particuliers) et les
effluents d’élevage (épandages de lisiers ou installations). La Sèvre et le Lay étant les principaux
exutoires des eaux de lessivage qui transitent par le M arais Poitevin et son bassin versant, c’est
principalement en période de crues que les éléments biologiques et sels nutritifs en excès
auront un effet polluant pour les eaux littorales.
Concernant la gestion quantitative de la ressource en eau, chaque catégorie d’utilisateurs
du réseau hydraulique ayant des exigences particulières en terme de niveau d’eau et de salinité
(céréaliers : niveau bas, salinité basse ; conchyliculteurs, chasseurs : niveau fort, salinité
moyenne…), un consensus est difficile à obtenir. L’intérêt général de préservation de
l’écosystème n’est actuellement pas vraiment pris en compte. Dans les faits, les mouvements
d’eau sont actuellement essentiellement gérés par les agriculteurs, conchyliculteurs et pêcheurs
pouvant intervenir ponctuellement, notamment sur la partie charentaise à travers des accords
avec l’UNIM A (qui fédère l’ensemble des syndicats de marais de Charente-M aritime). Les
apports d’eau douce et les communications avec la mer sont contrôlés par les Syndicats de
marais, gérant les écluses. La Réserve Naturelle, directement concernée, devra s’investir dans
les commissions thématiques et/ou géographiques, qui tentent de concilier ces volontés
divergentes.
Dans ce domaine également, les connaissances doivent être complétées. Le laboratoire
Environnement Littoral de L’Ifremer (L’Houmeau et La Tremblade) dispose d’un projet sur 3
ans, en 3 volets avec pour finalité la compréhension de l’influence du bassin versant du M arais
Poitevin sur le littoral :
La phase initiale consiste à quantifier les débits des principaux cours d’eau, les apports
fluviaux, et déterminer les périodes à risque (crues).
La seconde phase consiste à identifier les sources de pollution (agricole, urbaine), à estimer
la qualité des eaux de chaque chenal et la participation relative de ces chenaux à la
contamination du littoral.
La phase finale consiste enfin à évaluer les flux côtiers et marins en sels nutritifs, et la
capacité trophique du pertuis (production primaire).
Il reste à trouver les financements de ce projet.
En conclusion, à moyen terme, il est possible que l’on assiste à une dérive du milieu
marin littoral du fait des apports anthropiques. Paradoxalement, malgré la dégradation des
eaux côtières, les potentialités de production de matière vivante des écosystèmes côtiers sont loin
d’être atteintes. Un changement de stratégie basé sur des aménagements écologiques intégrés au
fonctionnement de l’écosystème littoral (schéma de structure des exploitations conchylicoles,
installation de passes à poissons sur la Sèvre, agrandissement des stations de lagunage…) doit
être recherché. Ce sont donc autant de facteurs physiques, naturels et anthropiques qui peuvent
contribuer à l’évolution de l’écosystème estuarien qu’est la baie de l’Aiguillon. Cette évolution
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
114
dépend donc, à la fois, de l’entité fonctionnelle du marais Poitevin et du fonctionnement des
eaux côtières à l’échelle du Golfe de Gascogne.
B3.3.2. Les orientations de la politique agricole
Les choix locaux, nationaux et européens, de développement agricole ont induit une
intensification massive des cultures de céréales et d’oléagineux, dans le marais poitevin comme
dans d’autres zones humides. Dans ce but, la mise en culture généralisée des terroirs du M arais
poitevin ont nécessité d’importants travaux hydro-agricoles (remembrements, drainages, mise en
culture des prairies humides…) affectant directement les espaces traditionnellement délaissés par
l’agriculture. Or, il s’avère que les milieux naturels relictuels, digues, fossés de pied de digue,
prairies humides, anciens marais salants, schorre, vasières… contribuent, par leur étroite
complémentarité, à la richesse faunistique de l’ensemble du M arais Poitevin et de ses abords. Par
leur complémentarité fonctionnelle, ils régissent les échanges inter-milieux et l’organisation
spatio-temporelle de l’utilisation des habitats pour de nombreuses espèces.
Les pratiques associées à ces milieux (mesures agri-environnementales) comme
l’évolution générale de la politique agricole dans les années à venir auront donc un impact
important sur la richesse écologique et particulièrement l’avifaune, tant sur le plan qualitatif que
quantitatif. En 2003, les CTE (contrats territoriaux d’exploitation) qui permettaient notamment
un soutien spécifique à l’élevage extensif ont été abandonnés. Ils doivent être remplacés par les
CAD (contrats d’agriculture durable) qui devraient être plus simples mais moins rémunérateurs.
Des cahiers des charges suffisants restent à établir car le passage des OLAE (opérations locales
agri-environnementales) aux CTE avait entraîné une diminution des exigences écologiques.
Enfin, l’évolution générale de la politique agricole commune et les actions menées par le
PIM P, les chambres d’agricultures et les services de l’état auront évidemment une importance
cruciale, au-delà du soutien financier ponctuel. La possibilité d’une aide spécifique à l’élevage
en zone de marais comme elle existe en zone de montagne pourrait être une solution d’avenir.
Les représentants du « monde environnemental » pourront peser dans ce sens.
B3.3.3. L’action du Conservatoire du Littoral
Le Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres intervient sur le marais
poitevin par acquisition de terrains, notamment sur les polders de ceinture de la baie de
l’Aiguillon, dans l’objectif de favoriser une gestion prenant en compte les exigences
environnementales liées à la zone humide. Une acquisition d’une dizaine d’hectares a été réalisée
sur Charron et une autre est en discussion sur cette même commune ; la gestion étant également
en cours de concertation avec la Fédération Départementale des Chasseurs. M ais le projet qui
concerne le plus directement la réserve naturelle est celui concernant la Prée M izottière sur la
commune de Sainte Radegonde des Noyers.
Suite à la tempête de décembre 1999, de nombreuses digues ont été endommagées le lon g
de la Sèvre Niortaise entraînant une inondation des terres céréalières du domaine de la Prée
M izottière. Le terrain couvre une surface de 240 ha d’un seul tenant, actuellement entièrement
labouré et drainé, et jouxte la réserve naturelle (carte 18).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
115
M r Liénard Franck, représentant du propriétaire, GFA du Col Vert, a alors contacté le
Conservatoire du Littoral pour savoir si une éventuelle vente des propriétés pouvait l’intéresser à
des fins patrimoniales.
Compte tenu du positionnement du site vis à vis de la réserve naturelle, le Conservatoire
du Littoral a entamé des négociations avec le propriétaire et la profession agricole. Il a été
convenu que l’installation d’un jeune agriculteur dont le système serait dédié à une exploitation
extensive par élevage serait prioritaire. Des objectifs environnementaux devront être fixés dans
le cadre de la gestion de ce site. Le Conservatoire a acquis ces terrains en juin 2002.
L’installation d’un ou de plusieurs exploitant(s) est prévue au printemps 2004.
Carte 18. Localisation des terres de la ferme de la Prée Mizottière.
Deux types de liens existent avec la réserve naturelle :
Un lien physique. La digue à la mer est sous l’emprise de la réserve naturelle. Il serait
donc souhaitable que l’accord obtenu avec l’ancien exploitant soit pérennisé à savoir
fauche tardive des digues (fin juillet) pour permettre la nidification de passereaux
d’intérêt patrimonial comme la Gorgebleue ou la Rousserolle effarvatte.
Un lien biologique. Un tel site permettrait d’optimiser le rôle de la baie pour le maintien
voire le développement des effectifs d’oiseaux migrateurs et hivernants. En effet, la
création de prairies humides, zones de gagnage potentielles, à proximité pourrait
conforter les effectifs d’anatidés. Ces prairies pourraient être également une zone de
reposoir à marée haute pour de nombreux limicoles.
Il va de soi que la gestion environnementale doit être réalisée en concertation étroite avec
l’équipe gestionnaire de la réserve naturelle. La surface considérée est supérieure à celle de la
réserve naturelle de Saint-Denis du Payré. Les attentes en terme de conservation sont
importantes notamment pour les populations d’oiseaux d’eau hivernantes, migratrices et
nicheuses en déclin dans le M arais Poitevin. Une gestion adaptée sur ce site peut permettre d’en
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
116
faire un site complémentaire de la baie de l’Aiguillon, à même de répondre à certains objectifs de
la réserve naturelle. De plus c’est un premier élément tangible de la réalisation de corridors
écologiques au sein du M arais Poitevin et un exemple concret de reconversion prairiale. Les
enjeux de ce site dépassent donc largement des potentialités de conservation indiscutables pour
la réserve naturelle mais concernent également l’aménagement du territoire ‘M arais Poitevin’,
tant au niveau agricole qu’au niveau tourisme naturaliste. En effet, la ferme de la Prée M izottière
pourrait constituer un centre d’accueil pour la réserve naturelle.
B3.3.4. L’activité cynégétique aux abords de la Réserve Naturelle
Nous avons vu précédemment que l’activité de chasse était essentiellement basée sur les
mouvements crépusculaires des canards (A2.4.2.2.). En moyenne, sur la partie 85, une
cinquantaine de chasseurs se postent, le soir et le matin, au niveau des fossés de pied de digues
extérieurs à la Réserve pour la chasse à la passée. Ce chiffre peut être bien supérieur lors des
tempêtes, des fortes marées ou des pics migratoires. Le nombre de chasseurs à la passée est sans
doute un peu plus faible côté 17 mais il faut y ajouter les « tonnes » qui sont plus prisées du fait
de la possibilité de chasser la nuit.
La chasse exerce potentiellement une influence forte sur les populations mais nous ne
disposons pas de chiffres précis concernant les prélèvements. La Fédération Départementale des
Chasseurs de Vendée a montré son intérêt pour la conservation du site à travers notamment
l’investissement de la Fondation Nationale pour la Protection des Habitats Français et de la
Faune Sauvage. Ainsi, si la présence de la chasse aux limites de la Réserve Naturelle n’est pas
remise en cause, il serait important d’évaluer son impact sur les stationnements d’oiseaux dans la
réserve afin d’aviser sur ses modalités. Cette approche des modalités de chasse compatibles, à
long terme, avec une gestion raisonnée des ressources naturelles devra se faire en concertation
avec les chasseurs et leurs représentants (acquisition foncière…).
B3.3.5. Les survols à très basse altitude d’avions ou d’hélicoptères
Les survols de la baie de l’Aiguillon sont très variés : avions militaires, hélicoptères de
secours en mer, avions de tourisme, lignes régulières... Bien que le survol de la réserve naturelle
soit interdit à moins de 300m, certains peuvent s’effectuer à des altitudes inférieures (100m pour
les aéronefs d’état) avec une perturbation importante sur les oiseaux.
B3.4. Aspects juridiques et réglementaires
L’application des deux décrets n° 96-613 et 99-557 peut être rendue difficile par des
contraintes liées au régime foncier (parcelles privées) ou aux servitudes diverses, dont la nature
est susceptible d’être en contradiction avec les objectifs de gestion de la Réserve Naturelle. De
plus, à la réglementation strictement « réserve », il faut ajouter d’autres réglementations comme
celle concernant la pêche par exemple. Le tableau 29 présente les problèmes réglementaires
identifiés.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
117
Tableau 29. Contraintes réglementaires pouvant influencer la gestion.
Article
Objet
Décret n° 96-613
Décret n° 99-557
Art. 1
Art. 1
Limites de la réserve et régime
foncier
Art. 5 et 6
Art. 6 et 7
Etudes scientifiques
Art. 6.2
Art. 7.2
Interdiction de porter atteinte
aux végétaux non cultivés sauf à
des fins agricol es ou pastorales
Art. 8 et 17
Art. 9
Pêche à la civelle
Art. 9
La chasse est autorisée sur la
partie fluviale de la Réserve
Identification du problème
-
Parcelles privées en 85
Digues hors RN en 17
Parcelle en contentieux en 17
Repérage de la limite côté mer
Cadre réglementaire et
commentaires
- Diffi culté d’intervention (surveillance)
- Responsabilité de l’entretien des digues
- Problème de chasses gardées au niveau de
certains fossés de pied de digue (85)
- Diffi culté à installer et à visualiser un
balisage
- Nécessité d’informer le public et les usagers
- Prélèvements à des fins scienti fiques
autorisés par le préfet après avis du comité
en 17 ; aucune mention en 85
- Lourdeur administrative pour la mise en
place d’études scientifiques en 85
- La cueillette des salicornes à titre
professionnel n’est pas inclue dans les
activités autorisée
- Pression de professionnels issus d’autres
secteurs.
- Nécessité d’informer le public et les usagers
- Autorisée aux seuls professionnels en 17,
aux amateurs aussi en 85
- Diffi culté d’intervention (surveillance)
- Pas de bail actuellement
- Rôle de la RN non clair dans la gestion de et
aspect
Art. 12
Art. 13.3
Démoustication
- Le règlement 17 autorise, après avis du CC
‘les travaux nécessaires aux opérations de
démoustication respectueus es de
l’environnement’
- Le terme travaux inclut il les traitements ?
- Flou de l’expression ‘respectueus es de
l’environnement’
Art. 17 et 18
Art. 9, 18 et 19
Activités réglementées par le
préfet après avis du CC (pêche à
pied, circulation des personnes,
activités sportives et
touristiques)
- Activités susceptibles d’entraîner des
dérangements si développement important
- Suivi à effectuer
B3.5. Conclusion
Le schéma suivant synthétise les problématiques de la baie de l’Aiguillon :
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
118
Influence du bassin versant
Transformation des milieux
complémentaires à la baie
‘Envasement’ de la baie et des ouvrages
hydrauliques non entretenus en aval
Sur la gestion qualitative et
quantitative de l’eau
Evolution des débits d’étiage de la Sèvre et des chenaux
chenauxchenaux
Eaux douces enrichies (rejets
agricoles et urbains)
Modification des apports en éléments nutritifs dans la
zone d’interface eaux fluviales - eaux marines
Evolution de la production primaire
Evolution de la capacité trophique de la
Baie
Evolution du rôle de frayère et de
Facteurs limitants pour la production Ir
Evolution de la potentialité conchylicole
Colonisation progressive
des vasières par les
halophytes pionnières
Diminution des peuplements
benthiques
Diminution de la productivité piscicole
Glissement des bouchots au large, nouvelles concessions en filières
L’abandon des anciennes concessions accentue le phénomène de biodéposition
Perturbation des échanges
Littoral Milieu Terrestre
Envasement accéléré de la Baie
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
Réduction de la capacité d’accueil
et de la capacité alimentaire pour
les limicoles migrateurs
119
Les habitats de la Réserve Naturelle sont vulnérables à un certain nombre de facteurs
directement ou indirectement induits par les activités humaines. Comme dans tout contexte
estuarien, vasière et prés salés sont tributaires des flux et de la qualité des eaux lessivées sur
l’ensemble du bassin versant (rejets agricoles et urbains). Leur évolution dépend également de la
dynamique sédimentaire de la baie, modifiée par les installations de bouchots sur le DPM .
Enfin, ces habitats interagissent aussi indirectement avec d’autres milieux extérieurs à la
baie à travers les flux, d’oiseaux, de poissons… qui utilisent ces autres milieux à différentes
périodes de leurs cycles biologiques.
Point de rencontre, la baie de l'Aiguillon constitue de ce fait un témoin idéal de l’état
biologique d’un ensemble beaucoup plus vaste comprenant le marais poitevin, son bassin
versant et les pertuis charentais. Sa qualité biologique dépend des mesures de gestion qui lui
seront appliquées en propre mais aussi autant de l’évolution de ce vaste ensemble. La
restauration de populations importantes d’oiseaux d’eau, ou non, à travers différents groupes aux
exigences écologiques différentes (limicoles hivernants, migrateurs printaniers, canards de
surface, ansériformes brouteurs) témoignera de l’évolution générale du système et de la prise en
compte, ou non, des exigences environnementales par les politiques publiques. D’autres groupes
faunistiques, comme les poissons, pourraient être pris en exemple, à travers les exigences
différentes des migrateurs catadromes et anadromes, et des espèces utilisant la baie comme
nourricerie.
B4. Définition des objectifs à long terme et des objectifs du plan
A partir des objectifs à long terme, l’analyse des facteurs pouvant avoir une influence sur
la gestion permet de déterminer les objectifs du plan, à moyen terme, répartis sur cinq ans. Ces
objectifs sont atteints, suivant des opérations bien définies, classées selon une typologie proposée
par la méthodologie des plans de gestion des Réserves Naturelles (section C). Cette méthode
permet de hiérarchiser les opérations à mener par thème.
Les principaux objectifs à long terme sont déclinés dans les tableaux suivants à partir des
grandes missions de la réserve définies précédemment (B2) et sont traduits directement en
objectifs du plan.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
120
B4.1. Objectifs relatifs à la conservation du patrimoine
Mission de la Réserve Naturelle
Objectifs à long terme
Objectifs du plan et principales stratégies d’action
Favoriser l’accueil des limicoles côtiers hivernants et migrateurs,
notamment
des populations de Barge à queue noire, Avocette, Pluvier argenté,
d’accueil pour les limicoles côtiers et l es
Bécasseau maubèche, Bécasseau variable, grand Gravelot et Courlis corlieu.
anatidés, hivernants et migrateurs.
Participer à et évaluer l’entretien des étiers des prés salés fauchés, afin d’améliorer
la rencontre des eaux fluviales et marines à la base de la productivité (capacit é
alimentaire) de l’estuaire.
Maintenir quelques dépressions naturelles inondables (baisses) sur les prés salés
pour les limicoles.
Garantir la tranquillité des populations de limicoles.
Favoriser les mesures agri-envi ronnemental es visant à restaurer et/ou maintenir les
prairies humides et les zones de gagnage (d’alimentation) pour les limicoles.
1/ Maintenir et/ou restaurer la capacité
M1
Maintenir et/ou restaurer la
Favoriser l’accueil des anatidés hivernants et notamment des
populations de Canard pilet, Sarcelle d’hiver, Bernache cravant, Oie cendrée.
Maintenir la fauche des prés salés par les exploitants et développer l’entretien des
mizottes par d’autres modalités de gestion agricole (pâturage…).
Favoriser les mesures agri-envi ronnemental es visant à restaurer et/ou maintenir les
prés salés, les prairies humides et les zones de gagnage pour les anatidés.
Garantir la tranquillité des populations d’anatidés.
biodiversité (habitats et espèces)
et les fonctions écologiques
(estuaire – marais maritime) de
la Réserve Naturelle de la baie
Suivre l’évolution des successions végétales en fonction de la dynamique
2/ Maintenir la dynamique et la diversité du sédimentaire
Evaluer la progression ou la régression relative à la dynamique s édimentaire, des
fonctionnelle d’une zone humide
pré salé.
halophytes pionnières, des ceintures à Ast er tripolium en limite inféri eure des prés
salés, des prairies ouvertes à Puccinellia maritima, des ceintures à Atriplex
‘fragilisée’.
portulacoides le long des chenaux…
de l’Aiguillon, entité
3/
Maintenir l’intégrité écologique des
habitats intertidaux (vasières).
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
Contribuer à la restauration de la productivité des vasières
Participer à et évaluer l’entretien des étiers des prés salés fauchés, afin d’améliorer
la rencontre des eaux fluviales et marines à la base de la productivité (capacit é
alimentaire) de l’estuaire.
Participer aux politiques local es de l’eau (commissions thématiques et/ou
géographiques des SAGE) et contribuer aux programmes de recherche (Laboratoire
d’Environnement Côtier) sur l’influence du bassin versant du M arais Poitevin , sur
la qualité et la productivité des eaux littorales.
121
Mission de la Réserve Naturelle
Objectifs à long terme
Objectifs du plan et principales stratégies d’action
4/ Maintenir et/ou restaurer les fonctions de
Caractériser et quantifier la fonction de nourricerie de la baie de
l'Aiguillon pour les poissons littoraux.
nourriceries pour les poissons littoraux.
5/ Maintenir et/ou restaurer les habitats
aquatiques (voies de migration des
poissons, berges des chenaux, ...).
6/
Contribuer à la restauration des voies de migration pour les poissons.
Favoriser la restauration des corridors biologiques favorables au retour
des populations de Loutre d’Europe et au maintien des espèces associées.
Maintenir des habitats favorables à la nidification des passereaux,
terres tres notamment de la Gorgebleue à miroir blanc et aux Amphibiens.
favorables à la faune sauvage (digues, Proposer aux propri étaires, syndicats de marais et usagers, des modalités d’entretien
de la végétation des digues et des fossés de pied de digue. Proposer une Chart e
dunes…)
d’entretien des digues.
Maintenir
des
habitats
M1
Maintenir et restaurer les habitats dunaires de la Pointe de l’Aiguillon.
7/ Maintenir la diversité floristique (prés
salés, digues, roselières)
Suivre la diversité floristique et la végétation (structure, physionomie,
composition) en relation avec les modalités de gestion agricole.
Suivre la diversité floristique sur les zones fauchées et non entretenues.
Comparer l’influence du pâturage et de la fauche sur la flore et la faune.
Réaliser un suivi de la végétation des digues et des roselières.
8/ Entretenir la valeur paysagère
Conseiller aux propriétaires, syndicats de marais et usagers, des
modalités d’entretien de la végétation des digues et des fossés de pied de digue.
Assurer l’entretien de la Réserve en relation avec les collectivités.
Ramassage des détritus, nettoyage des bords de Sèvre…
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
122
B4.2. Objectifs relatifs à la recherche et à l’amélioration des connaissances
Mission de la Réserve Naturelle
Objectifs à long terme
Objectifs du plan et principales stratégies d’action
Programmer les inventaires et les suivis nécessaires pour la définition
des
objectifs
de gestion de la Réserve Naturelle.
des
9/ Assurer les inventaires et l es suivis
nécessaires
à
l’amélioration
connaissances et à l’évaluation des
M2
objectifs de gestion.
Assurer la recherche appliquée,
Mettre l ’observatoire de la Rés erve en relation avec l’Observatoire du
patrimoine naturel du Marais Poitevin l’Observatoire des Zones Humides et l e
Forum des Marais Atlantique.
les suivis et les inventaires
nécessaires à l’évaluation de
l’état de conservation (habitats,
espèces) des ressources
Mettre en place un observatoire permanent de l’écosystème de la baie
(géomorphologie, flore, faune).
10/ Participer à la conception et/ou la
maîtrise d’ouvrage de programmes de
recherche
naturelles et de la gestion
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
Constituer un Comité Scientifique pour la réserve naturelle
Identifier les problématiques de recherche relatives au fonctionnement
de la baie de l’Aiguillon et participer à leur mise en oeuvre.
Evaluation à court, moyen et long terme de la dynamique sédimentaire de la baie et
son impact sur le fonctionnement estuarien (productivité, frayère, nourricerie,
surface en prés salés, en vasières…).
Propositions de recherche concertées avec d’autres gestionnaires d’espaces naturels
(RNF…)
Publications dans revues techniques (gestion), ornithologiques et scientifiques
123
B4.3. Objectifs relatifs à la valorisation de la Réserve au niveau local, national et à l’accueil du public.
Mission de la Réserve Naturelle
Objectifs à long terme
Objectifs du plan et principales stratégies d’action
Mettre en place une gestion partenariale des espaces naturels protégés
(complémentarité
fonctionnelle baie de l’Aiguillon - Marais Poitevin)
politiques de protection des milieux
Mise en place d’un groupe technique de gestion (ADEV, FDC, LPO, ONCFS,
naturelles et des zones humides
ONF…) en association avec le PIMP.
11/ Contribuer à la mise en œuvre des
(Directive Oiseaux, Plan national pour
les zones humides…)
M 3a
Valoriser la Réserve Naturelle
au niveau local, régional et
international
Informer et associer les acteurs locaux aux activités de la Réserve.
Développer et maintenir des relations étroites avec l’ensemble des acteurs
politiques locales de valorisation du
intervenant direct ement ou indirectem ent sur l a gestion de la Réserve (élus,
patrimoine et du territoire
propriétaires, exploitants agricoles et conchylicoles, syndicats de marais, services de
l’Etat…) et les populations riveraines.
Maintenir une consultation auprès de la Section Régionale Conchylicol e, sur la
gestion qualitative, quantitative de l’eau et sur l’état des concessions conchylicoles
12/ Intégrer la Réserve Naturelle dans les
Maintenir et encourager la fauche annuelle et le pâturage des mizottes
13/ Maintenir les activités traditionnelles de par les exploitants.
Travailler avec les structures agricoles pour le développem ent et l’application de
gestion agricole des prés salés
nouvelles mesures agri-envi ronnemental es.
Valoriser la production
14/ Développer une politique d’information,
d’accueil et de sensibilisation du public
M 3b
Sensibiliser le public à la gestion
patrimoniale du site
Elaborer une stratégie de valorisation en partenariat avec les acteurs
locaux.
mettre en place un observatoire ornithologique, un balisage d’information
Elaborer une strat égie cohérente avec le CEL sur le site de la Prée Mizottière
Développer l’accueil et la sensibilisation du public sur les missions de conservation
du patrimoine naturel de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon
Coopération avec le rés eau de sites existant
Plan d’interprétation
Promouvoir l’image de la Réserve Naturelle de la baie de l’Aiguillon
Vulgarisation des acquis scientifiques
Publications
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
124
B4.4. Objectifs relatifs à la surveillance et aux activités administratives
Mission de la Réserve Naturelle
Objectifs à long terme
Objectifs du plan et principales stratégies d’action
15/ Assurer la surveillance et l’application
Assurer la surveillance et le respect des réglementions en collaboration
des décrets de création des deux avec les services de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.
Réserves Naturelles.
Collaborer avec les institutions chargées de police, notamment les structures
compétentes pour la réglementation de la pêche
Coordonner les actions de surveillance
M4
Etablir une politique pénale identique sur les deux réserves naturelles.
Assurer la surveillance et les
activités administratives de la
Réserve Naturelle
Assurer la vie administrative de la Réserve.
16/ Assurer les activités administratives de Bilan annuel d’activités, coordination des partenaires, recrut ement et formation du
personnel.
la Réserve.
Secrétariat
Assurer la gestion budgétaire de la Réserve.
Réaliser et évaluer le plan de gestion.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
125
SECTION C : PLAN DE TRAVAIL
C1. Définitions des Opérations
Dans ce chapitre sont repris les objectifs du plan définis dans la section précédente
(B4.1.). A chacun de ces objectifs correspond un certain nombre d’opérations définies en
fonction des objectifs à atteindre et des contraintes. Ces opérations sont classées selon la
typologie définie par le guide des « plans de gestion des réserves naturelles » (RNF 1998) :
SE
GH
FA
IO
AD
PO
RE
Suivi Ecologique
Gestion des Habitats, des espèces et des paysages
Fréquentation, Accueil et pédagogie
Infrastructure et Outils (maintenance, etc)
ADministration
POlice et surveillance
Recherche
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
126
C2. Plan de travail par objectif du plan
Objectif à long terme 1 : Maintenir et/ou restaurer la capacité d’accueil pour les limicoles côtiers et les anatidés, hivernants et migrateurs.
Objectifs du plan
N°
Facteurs influençant la gestion
Code
Opérations
SE1
Suivi mensuel des effecti fs d’oiseaux d’eau (limicoles et anatidés).
Comptage mensuel à marée basse (distribution sur la vasière) des
limicoles et des anatidés + cartographie
Suivi des effecti fs de Courlis corlieu en migration
Suivi des effecti fs de Barges à queue noire en migration.
Suivi des effecti fs de Bécasseaux maubèches en migration.
Mise en pl ace d’un protocol e de suivi à long terme de la
macrofaune benthique.
Evaluation du dérangement sur les limicoles et les anatidés
Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et
canaux.
Maintien des dépressions naturelles inondables sur les mizottes.
Participer à l a mise en œuvre de mesures agri-environnementales
et de gestion des habitats favorabl es aux limicoles migrateurs
(Barges à queue noire, Courlis corlieu) et aux anatidés.
Actions communes au sein du groupe de travail ‘estuaire’ de RNF
Participation au programme de recherche du CREMA sur
l’inventaire et la dynamique de la macrofaune benthique ;
évaluation de l a capacité alimentaire des vasières pour les
limicoles.
Développem ent d’un programme de recherche : régimes
alimentaires et comportements des limicoles sur la vasière.
Participation aux programmes de recherche nationaux et
internationaux sur l es limicoles (Avocette, Barge à queue noire,
Bécasseau maubèche…).
SE2
Insuffisance
des
connaissances
sur
le
fonctionnement écologique de l’écosystème de la Baie
de l’Aiguillon, notamment les relations prédateurs proies.
Favoriser l’accueil des limicol es
côtiers hivernants et migrateurs et
notamment des populations de
Barges à queue noire, Avocettes,
Pluviers
argentés,
1-1
Impacts de la dynamique sédimentai re sur
l’évolution de la surface des vasières intertidales et des
prés salés, et sur la dynamique des proies.
grands Gravelot et Courlis corlieu
SE6
SE7
GH1
GH2
GH3
Bécasseaux
maubèches, Bécasseaux variables,
SE3
SE4
SE5
Déprise agricol e sur les prés sal és et abandon
progressi f de l’entretien du réseau hydraulique.
IO1
RE1
Pollutions microbiologique et autres.
RE2
RE13
En grisé foncé, les opérations déjà en cours.
En grisé clair, opérations en cours mais à renforcer ou à terminer.
Objectifs du plan
N°
Facteurs influençant la gestion
Code
Opérations
SE1
Suivi mensuel des effecti fs d’oiseaux d’eau (limicoles et anatidés).
Comptage mensuel à marée basse (distribution sur la vasière) des
limicoles et des anatidés + cartographie
Evaluation du dérangement sur les limicoles et les anatidés
Suivi décadaire des effectifs de l’Oie cendrée en collaboration
avec la RN de St-Denis-du-Payré.
Définition des modalités d’utilisation nocturne des mizottes par les
Anatidés.
Définition des modalités d’utilisation diurne et nocturne des
mizottes par les Ansériformes.
Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et
canaux.
Participer à l a mise en œuvre de mesures agri-environnementales
et de gestion des habitats favorabl es aux limicoles migrateurs
(Barges à queue noire, Courlis corlieu) et aux anatidés.
Fauche annuelle des mizottes par les exploitants locaux.
Evaluer l’intérêt du pâturage par rapport à la fauche pour la
gestion des habitats.
Mise en œuvre de mesures agri-environnementales sur les prés
salés.
Identi fier les zones de gagnage dans et hors RN, leur gestion, et les
échanges entre espaces protégés (CEBC-CNRS)
Impact de la pression de chasse aux abords de la réserve.
Restauration d’une ZH (Prée Mizottière) : conversion de terres
labourées en prairies extensives ; conséquences sur l’avifaune
hivernante et nicheuse
SE2
Insuffisance de connaissances sur l e rôle
écologique des di fférents sites naturels (sites protégés,
prairies humides, marais salants…) fonctionnellement
complémentaires de la Baie pour les anatidés.
Impacts de la dynamique sédiment aire sur
l’évolution de la surface des prés salés et des vasières
intertidales et sur les capacités d’accueil des mizottes
Favoriser l’accueil des anatidés
hivernants
et
migrateurs
et
notamment des populations de
1-2
Canards pilet, Sarcelles d’hiver,
SE8
SE9
SE10
GH1
GH3
Uniformisation des paysages aux abords de la
Réserve (intensi fication des pratiques culturales).
Bernaches cravant, Oies cendrées
SE7
GH4
GH5
Déprise agricol e sur les prés sal és et abandon
progressi f de l’entretien du réseau hydraulique.
GH6
RE3
Pollutions microbiologique et autres.
RE4
RE5
Objectif à long terme 2 : Maintenir la dynamique et la diversité du pré salé.
Objectifs du plan
N°
Suivre l’évolution des successions
végétales
en
fonction
dynamique sédimentaire
de
la
Facteurs influençant la gestion
2
Exhaussement de la Baie.
Code
Opérations
SE11
Suivi de la végétation (structure/ composition) des prés salés.
‘Eradiquer – Contenir l’expansion de’ Spartina anglica à moyen
terme.
Recherche et mise en place d’un protocol e de suivi de l’évolution
sédimentaire des prés salés.
GH7
Evolution des habitats à substrat sableux et vasosableux..
RE6
Objectif à long terme 3 : Maintenir l’intégrité écologique des habitats intertidaux (vasières).
Objectifs du plan
N°
Facteurs influençant la gestion
Code
Opérations
SE11
Suivi de la végétation (structure/ composition) des prés salés.
Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et
canaux.
Participer à la mise en œuvre de mesures de gestion di fférenciées
de l’eau, favorabl es à un équilibre quantitatif et qualitatif.
Participation aux SAGE du m arais Poitevin, reconquête de la
salubrité des eaux côtières. Gestion des eaux.
Contact régulier avec la SRC et la DDAM. Développer un
partenariat avec la SRC pour la reconquête de la salubrité des eaux
côtières.
Développem ent d’un programme de recherche : évaluation de
l’influence du bassin vers ant sur l’environnement côtier (qualité et
productivité des eaux littorales).
Evaluation de la dynamique sédimentaire, impact sur la
productivité primaire benthique et les peuplements benthiques
GH1
Dynamique sédimentaire.
GH8
Contribuer à la restauration de la
Evolution des concessions de bouchots
Pollutions / Qualité des eaux.
Gestion quantitative des eaux du bassin versant
IO2
3
productivité des vasières
IO3
RE7
RE8
Objectif à long terme 4 : Maintenir et/ou restau rer les fonctions de nou rriceries pou r les poissons.
Objectifs du plan
N°
Facteurs influençant la gestion
Caractériser
et
quantifier
de l'Aiguillon pour les populations
Opérations
SE6
Mise en place d’un protocole de suivi de la macrofaune benthique.
Suivi de la végét ation (structure/ composition) des prés s alés et
mise à jour régulière de la cartographi e.
Inventaire de l’ichtyofaune
Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et
canaux.
Participer à la mise en œuvre de mesures de gestion di fférenciées
de l’eau, favorabl es à un équilibre quantitatif et qualitatif.
Evaluation de la dynamique sédimentaire, impact sur la
productivité primaire et les peuplements benthiques
Participation au programme de recherche du LBEM sur la
caractérisation et la quanti fication de la fonction de nourricerie de
la baie.
SE11
SE12
la
fonction de nourriceri e de la baie
piscicoles littorales
Dynamique sédimentaire
Code
Gestion des prés salés
Pollutions / Qualité des eaux
4
GH1
GH8
RE8
Régime hydrologique
RE9
Objectif à long terme 5 : Maintenir et/ou restaurer les habitats aquatiques (voies de migration des poissons, berges des chenaux, ...).
Objectifs du plan
N°
Contribuer à la res tauration des
5-1
voies de migration.
Facteurs influençant la gestion
Absence d’ouvrage hydraulique permettant la
remontée des poissons migrateurs.
La pêche individuelle ou commerciale aux
civelles aux pieds des vannes limite le recrut ement de
ces poissons.
Braconnage et utilisation des pontons.
Favoriser
la
res tauration
Code
Opérations
PO1
Organisation de campagnes de ramassage des engins prohibés.
PO2
Prévention et police liée à la pêche à la civelle.
GH9
Participation au programme du PIMP. sur les ‘Poissons
migrateurs’ : restauration des voies de migration par des
installations de passes à poissons, études.
SE13
Suivi de la fréquentation de la Loutre.
GH10
Favoriser la mise en œuvre de corridors écologiques sur l es zones
cultivées des marais desséchés (MAE, Natura 2000)
Coût des opérations d’intervention
des
Présence plus ou moins sporadique de la Loutre
sur la Réserve
corridors biologiques favorables
au retour des populations de
5-2
Pas d’information sur les modalités d’utilisation
de la Baie par la Loutre.
Loutre d’Europe et au maintien
des espèces associées.
Objectif à long terme 6 : Maintenir des habitats terrestres favorables à la faune sauvage (digues, dunes…)
Objectifs du plan
N°
Maintenir des habitats favorables
à la nidification des passereaux
6-1
(Gorgebleue) et aux Amphibiens.
Facteurs influençant la gestion
Responsabilité de l’entretien des digues et fossés
de pied de digues.
Possibilités de pâturage
Aspects paysagers
Code
Opérations
GH11
Conception et mise en œuvre d’une politique d’entretien de la
végétation des digues, des fossés et des roselières. Lutte contre les
chardons.
GH12
Participation au plan de gestion de la Prée Mizottière
SE14
Suivi des oiseaux nicheurs
AD1
Participation de la Réserve Naturelle à la gestion de l’APB de la
Pointe de l’Aiguillon.
Maintenir et res taurer les habitats
dunaires
l’Aiguillon.
de
la
Pointe
de
6-2
Pression touristique à la Pointe de l’Aiguillon
Objectif à long terme 7 : Maintenir la diversité floristique (prés salés, digues, roselières)
Objectifs du plan
N°
Facteurs influençant la gestion
Suivre la diversité floristique et la
végétation (structure, physionomie,
composition) en relation avec les
7-1
modalités de gestion agricole.
Réaliser un suivi de la végétation des
digues et des roselières.
7-2
Déprise agri cole sur les prés salés et entretien
du réseau hydraulique.
Influence de la dynamique sédimentaire sur les
successions végétales.
Modalités d’entretien des digues
Niveaux d’eau et salinité fluctuante (marées)
des bords de Sèvre, pour les roselières
Code
Opérations
SE11
Inventaire et suivi de l a végétation (structure/ composition) des
prés salés et mise à jour régulière de la cartographie.
GH11
Conception et mise en œuvre d’une politique d’entretien de la
végétation des digues, des fossés et des roselières. Lutte contre les
chardons.
SE15
SE16
GH13
Inventaire, suivi et cartographie des roselières et de la végétation
des digues.
Suivi de l’impact de la gestion agricole et des digues sur la flore et
la faune.
Nettoyage des prés salés, ramassage de détritus.
Objectif à long terme 8 : Entretenir la valeur paysagère
Objectifs du plan
N°
Mise en œuvre d’une politique
d’entreti en des digues.
8-1
Assurer l’entreti en de la Réserve
en relation avec les collectivités
8-2
Facteurs influençant la gestion
Mauvaise perception locale de la végétation à
grandes dicotylédones (moutarde, ciguë, cardère)
Les courants de marée qui ramènent des déchets
sur les bords de la Sèvre particulièrement.
Code
Opérations
GH11
Conception et mise en œuvre d’une politique d’entretien de la
végétation des digues, des fossés et des roselières. Lutte contre les
chardons.
GH13
Nettoyage des prés salés, ramassage de détritus.
Objectif à long terme 9 : Assurer les inventaires et les suivis nécessaires à l’amélioration des connaissances et à l’évaluation des objectifs de
gestion.
Objectifs du plan
N°
Programmer les inventaires et l es
suivis nécessaires à la définition
9-1
des objectifs de gestion
Facteurs influençant la gestion
Insuffisance des connaissances sur l’état du
milieu, des populations et le fonctionnement écologique
de l’écosystème de la Baie de l’Aiguillon
Code
Opérations
SE1-16
SE17
SE18
SE19
SE20
Suivis écologiques nécessaires aux objecti fs vus précédemment
Inventaire et suivi des Arthropodes.
Inventaire et suivi des micromammifères
Inventaire et suivi de l’ Herpétofaune
Inventaire et suivi de la flore marine
Suivi des populations prédateurs/proies (rapaces diurnes et
nocturnes / micromammifères)
Coordination des SE ‘prée mizottière’ et ‘RN’
Evaluation de l’impact des traitements anti-culicidés sur la faune
non cible ; recherche de seuils de nuisance nécessitant traitement.
‘Eradiquer – Contenir l’expansion de’ Spartina anglica à moyen
terme.
Evaluation et valorisation scienti fique et technique des inventaires
et suivis.
Suivi des migrations post-nuptiales des passereaux à la pointe de
l’Aiguillon et valorisation pédagogique.
Mise en place d’un observatoire du patrimoine de la rés erve
naturelle.
Participation au programme REPER
Création et mise en œuvre de l’Observatoire de la Faune du
Marais Poitevin
Participation et animation à la commission scientifique de RNF.
Participation au Forum des Marais Atlantique.
Participation à l’Observatoire National des Zones Humides.
Participation à la Commission Départemental e des Sites
SE21
SE22
SE23
GH7
IO4
Mettre en place un observatoire
9-2
permanent de l’écosystème de la
Baie
(géomorphologie,
flore,
Insuffisance des connaissances sur l’état du
milieu, des populations et le fonctionnement écologique
de l’écosystème de la Baie de l’Aiguillon.
RE10
RE11
faune)
Mettre
SE24
l’observatoi re
de
la
Réserve en relation avec les autres
observatoires existants
9-3
Insuffisance de connaissances sur l e rôle
écologique des di fférents sites naturels (sites protégés,
prairies humides, marais salants…) fonctionnellement
complémentaires de la Baie.
IO5
IO6
IO7
IO8
IO9
Objectif à long terme 10 : Participer à la conception et/ou la maîtrise d’ouvrage de programmes de rech erche
Objectifs du plan
N°
Facteurs influençant la gestion
Code
Opérations
Constituer un Comité Scientifique pour
10-1
la réserve naturelle
Disponibilité
AD2
Création et organisation du comité scientifique
Maintien et développement de partenariats, fonctionnem ent du
CS.
Activités humaines
Participation
aux programmes de recherche en cours (cf. Obj. 1RE1,3,9
1, 1-2, 4)
Insuffisance des connaissances sur le RE2,6,8 Programmes à développer concernant le fonctionnement
fonctionnement « naturel » de l’écosystème baie de
13
écologique du système (cf. Obj. 1-1, 2, 3).
l'Aiguillon
Programmes
à développer concernant l’influence des activités
RE4,5,7
humaines (cf. Obj. 1-2, 3).
IO11 Valorisation scientifique des résultats
IO10
Identifier
les
problématiques
de
recherche relatives au fonctionnement
de la Baie de l’Aiguillon et mettre en
10-2
place les programmes.
Objectif à long terme 11 : Contribuer à la mise en œuvre des politiques de protection des milieux naturels et des zones humides (Natura 2000, Plan
Marais Poitevin, PNZH…)
Objectifs du plan
N°
Facteurs influençant la gestion
Code
GH3
Uniformisation des paysages aux abords de la
Réserve (intensi fication des pratiques culturales) et
appauvrissement biocénotique.
Mettre en place une gestion
partenariale des espaces naturels
protégés (complémentarité
fonctionnelle Baie de l’Aiguillon Marais Poitevin)
11
Insuffisance de connaissances sur l e rôle
écologique des di fférents sites naturels (sites protégés,
prairies humides, marais salants…) fonctionnellement
complémentaires de la Baie.
Coopération entre espaces protégés
GH10
GH11
GH12
GH14
IO5-8
AD1
Opérations
Participer à l a mise en œuvre de mesures agri-environnementales
et de gestion des habitats favorabl es aux limicoles migrateurs et
aux anatidés.
Favoriser la mise en œuvre de corridors écologiques sur l es zones
cultivées des marais desséchés (MAE, Natura 2000).
Conception et mise en œuvre d’une politique d’entretien de la
végétation des digues, des fossés et des roselières. Lutte contre les
chardons.
Participation au plan de gestion de la Prée Mizottière
Développem ent des actions au sein du Collège des Gestionnaires
du marais poitevin.
Participations aux différents observatoires (cf.9-3)
Participation de la Réserve Naturelle à la gestion de l’APB de la
Pointe de l’Aiguillon.
Objectif à long terme 12 : Intégrer la Réserve Natu relle dans les politiques locales de valorisation du patrimoine et du territoire
Objectifs du plan
N°
Facteurs influençant la gestion
Code
IO3
Informer et associer les acteurs
locaux aux activités de la Réserve
12
Relations avec les di fférents partenaires
usagers de la réserve.
et
IO12
IO13
IO14
IO15
Opérations
Contact régulier avec la SRC et la DDAM. Développer un
partenariat avec la SRC pour la reconquête de la salubrité des eaux
côtières.
Renforcer les relations avec l’ensemble des acteurs intervenant
directement ou indirectem ent sur la gestion de la Rés erve (élus,
propriétaires, syndicats de marais, exploitants, pêcheurs…) et les
membres du comité consultatif.
Gestion des relations avec les populations riveraines et
concertations sur le terrain avec les usagers.
Valorisation de la Réserve dans les initiatives de développem ent
local (Contrat Régional de Développement).
Publication d’articles dans les bulletins municipaux / journaux
Objectif à long terme 13 : Maintenir les activités traditionnelles de gestion agricole des prés salés
Objectifs du plan
N°
Facteurs influençant la gestion
Code
Organisation juridique sur le DPM et les parcelles
privées.
Situation de l’élevage (Autoconsommation du
foin, conditions de commercialisation).
Maintenir et encourager la fauche
annuelle
et
le
pâturage
mi zottes par les exploitants
des
13
GH1
GH6
GH15
Possibilités de labellisation ?
Déprise agricol e sur l es prés salés et reprise
récente (CTE, engagement de la réserve).
Pour le pâturage, nécessité
immédiatement en arrière des digues.
Spéci ficité des prés salés de la baie.
Rythme des marées et coefficients.
de
prairies
GH16
IO16
IO17
RE12
AD3
Opérations
Participation et évaluation de l’entretien des étiers, fossés et
canaux.
Mise en œuvre de mesures agri-environnementales sur les prés
salés.
Suivi de la production fourragère en fonction de la gestion et des
conditions environnementales
Gestion partenarial e des prés sal és (Groupes Mizottes 17 et 85)
avec les exploitants, représ entants professionnels, propriétai res,
communes.
Réfl exion sur le développement d’une filière « pré salé ».
Faisabilité d’un pâturage sur les digues et prés salés (notamment
de la Prée Mizottière).
Relations dynamique de la végétation / oiseaux herbivores /
gestion / production fourragère.
Etablissement d’une convention avec la DDE-SM et les services
fiscaux pour la délégation de gestion des mizottes
Objectif à long terme 14 : Développer une politique d’information, d’accueil et de sen sibilisation du public
Objectifs du plan
N°
Facteurs influençant la gestion
Code
IO18
Promouvoir l’image de la Réserve
Naturelle de la Baie de l’Aiguillon
14-1
Disponibilité et formation du personnel de la
Réserve
Contraintes liées aux intérêts variables de la
Réserve aux di fférent es saisons et heures de la journée
(migrations, horaires des marées…)
Elaborer une stratégie d’accueil
du public en partenariat avec les
acteurs locaux
14-2
Dérangement potentiel
Coût des aménagements
Autres opérat eurs du secteur
Politique locale de développement du tourisme
nature et ornithologique (pistes cyclables, Plan Marais
Poitevin…)
Opérations
Etablir et mettre en œuvre un plan de communication.
FA1 Promotion de la baie dans la politique de valorisation pédagogique
locale.
Evaluation
et valorisation scienti fique et technique des inventaires
IO4
et suivis.
IO12-14 Valorisation et médiatisation auprès des habitants (cf. Obj. 12)
IO19 Création et gestion d’un site Internet.
Définition d’une stratégie d’accueil du public sur la Réserve
FA2 compatible avec les objectifs de cons ervation et en part enari at
avec les act eurs locaux.
FA3 Information du public pour une utilisation respectueuse de la
Réserve et de ses abords (plaquette, expositions…)
Elaboration
et mise en œuvre d’un programme de valorisation
FA4
pédagogique
FA5 Mise en place de panneaux d’information
FA6 Mise en place d’une plateform e d’observation
FA7 Elaboration d’un plan d’interprétation
IO20 Entretien du balisage de la réserve
IO21 Mise en place d’un balisage maritime
Développem ent de partenariats avec le CEL, l’ADEV, la LPO17,
IO22 la LPO85, la maison de la mytiliculture, le PIMP sur les aspects
Animation
IO23 Faisabilité d’un centre d’accueil pédagogique (Prée Mizottière /
Pointe aux herbes).
Objectif à long terme 15 : Assurer la su rveillance et l’application des décrets de création des deux Réserves Natu relles
Objectifs du plan
N°
Facteurs influençant la gestion
Code
Opérations
PO3
Extension du commissionnement des conservateurs à l’ensemble
du site.
Adoption d’une politique pénale commune avec les deux parquets
concernés
Organisation de campagnes de ramassage des engins de pêche
prohibés.
Prévention et police liée à la pêche à la civelle.
Surveillance et application de la réglementation
Coordination des différents servi ces de l’ONCFS impliqués sur la
RN
Collaboration avec l es institutions chargées de la police
(Gendarmeri es, CSP, Affaires Maritimes, Maires et Garde
Champêtres)
PO4
Assurer la
surveillance
Formation, ressources humaines, moyens
et l e
respect des réglementions
15
PO1
PO2
PO5
Diversité des intervenants en matière de police
PO6
PO7
Objectif à long terme 16 : Assurer les activités administratives de la Réserve
Objectifs du plan
N°
Facteurs influençant la gestion
Assurer la vie administrative de la
Réserve
16-1
Code
Opérations
AD4
AD5
AD6
AD7
AD8
AD9
AD10
AD12
AD13
IO24
IO25
Planning trimestriel et annuel dans le cadre du plan de gestion.
Recrutement, formation et encadrement du personnel.
Encadrement d’étudiants stagiaires.
Coordination avec les partenaires, montage de projets.
Assurer le secrétari at courant.
Publications, rédaction de rapports, comptes-rendus.
Réalisation du bilan annuel d’activités.
Préparation et participation aux comités consultati fs de la rés erve
naturelle.
Assurer la coordination des deux comités et préfectures.
Représenter la Réserve Naturelle dans les instances locales.
Entretien des locaux.
Entretien et renouvellement du matériel.
AD14
Préparation, exécution et suivi des budgets.
AD15
Recherche de part enaires financiers.
AD16
AD17
AD18
Evaluation du plan de gestion 2004-2008.
Réalisation du plan de gestion 2009-2013.
Organiser des consultations pour les plans.
AD11
Assurer la gestion budgétaire de la
Réserve
16-2
Réaliser et évaluer le plan de
gestion
Moyens et ressources humaines
16-3
C2. Plan de travail par objectif du plan
Chacun des objectifs est repris en détaillant la priorité des opérations, leur répartition dans le temps et les coûts prévisionnels.
1-1. Favoriser l’accueil des limicoles côtiers hivernants et migrateurs
Code
OPE
SE1
Résumé de l’opération
Suivi mensuel des effecti fs d’oiseaux d’eau
Comptage mensuel à marée basse (distribution
SE2
sur la vasière) + cartographi e
SE3
Suivi du Courlis corlieu en migration
SE4
Suivi de la Barge à queue noire en migration.
SE5
Suivi du Bécasseau maubèche en migration.
Mise en place d’un protocole de suivi à long
SE6
terme de la macrofaune benthique.
Evaluation
du dérangement sur les limicoles et
SE7
les anatidés
Participation
et
évaluation
de l’entretien des
GH1
étiers, fossés et canaux.
Maintien des dépressions naturelles inondables
GH2
sur les mizottes.
Participer à la mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es et de gestion des habitats
GH3
favorables aux limicoles migrateurs (Barges à
queue noire, Courlis corlieu) et aux anatidés
Actions
communes au sein du groupe de travail
IO1
‘estuaire’ de RNF
Participation au programme de recherche
RE1
‘évaluation de la capacité alimentaire des
vasières pour les limicoles’.
Développem ent d’un programme de recherche :
RE2
régimes alimentaires et comportements des
limicoles sur la vasière.
Participation
aux programmes limicoles
RE13
nationaux et internationaux.
§ 1. Opération prioritaire – 2. Opération secondaire
1
permanent
Temps
(/ an)
54 j *
1
permanent
2
2
2
Priorité§
04
05
Années
06
07
08
Période
Collaboration
souhaitée
FDC 85
Coût
F
BRN
32 j *
F
BRN
avril-mai
fév-avril
mai
18 j *
18 j *
15 j
RNF
I
I
I
1
à définir
10 j
CREMA
F-I
2
sept-fév
à définir
1
permanent
exploitants
F
BRN
AB
1
permanent
EID,
exploitants
I
AB
1
permanent
12 j
PIMP,
instances
agricoles
F
BRN
1
permanent
10 j
RNF
F-I
BRN
1
permanent
20 j
CREMA
I
1
permanent
20 j
LBEM
I
1
BRN
AB
I
AB
français et
I
AB
européens
* le nombre de personnes participantes au suivi est inclus
permanent
10 j
1-2. Favoriser l’accueil des anatidés hivernants
Code
OPE
SE1
SE2
SE7
SE8
SE9
SE10
GH1
GH3
GH4
GH5
GH6
RE3
RE4
RE5
Résumé de l’opération
Priorité
Suivi mensuel des effecti fs d’oiseaux d’eau
Comptage mensuel à marée basse (distribution
sur la vasière) + cartographi e
Evaluation du dérangement sur les limicoles et
les anatidés
Suivi décadaire des effecti fs de l’Oie cendrée
avec la RN de St-Denis-du-Payré.
Définition des modalités d’utilisation nocturne
des mizottes par les Anatidés.
Définition des modalités d’utilisation diurne et
nocturne des mizottes par les Anséri formes.
Participation et évaluation de l’entretien des
étiers, fossés et canaux.
Participer à la mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es et de gestion des habitats
favorables aux limicoles migrateurs (Barges à
queue noire, Courlis corlieu) et aux anatidés
Fauche annuelle des mizottes par les
exploitants locaux.
Evaluer l’intérêt du pâturage par rapport à la
fauche pour la gestion des habitats.
Mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es sur les prés salés.
Identi fier les zones de gagnage des anatidés
dans et hors RN, leur gestion, et les échanges
entre espaces protégés
Impact de la pression de chasse aux abords de
la réserve.
Restauration d’une ZH (Prée Mizottière) :
conversion de terres labourées en prairies
extensives ; conséquences sur l’avifaune
hivernante et nicheuse
1
permanent
Temps
(/ an)
54 j
1
permanent
2
04
05
Années
06
07
08
Période
Collaboration
souhaitée
Coût
F
BRN
32 j
F
BRN
sept-fév
à définir
I
1
nov-fév
18 j
2
oct-fév
20 j
1
oct-fév
50 j
1
permanent
1
permanent
1
juin-août
2
permanent
5j
1
permanent
3j
1
oct-fév
25 j
2
août-fév
1
permanent
12 j
10 j
ADEV
F
BRN
I
CEBC
I
exploitants
F
BRN
AB
PIMP,
instances
agricoles
F
BRN
exploitants
F
AB
F
BRN
instances
agricoles
F
BRN
CEBC
I
BRN
FDC
I
CEL
F-I
BRN
AB
2. Suivre l’évolution des successions végétales en fonction de la dynamique sédimentaire
Code
OPE
SE11
GH7
RE6
Période
Temps
(/ an))
1
mai-juin
5j
F
BRN
1
permanent
30 j
I
BRN
1
permanent
Résumé de l’opération
Priorité
Suivi de la végétation (structure/ composition)
des prés salés.
‘Eradiquer – Contenir l’expansion de’ Spartina
anglica à moyen terme.
Recherche et mise en place d’un protocole de
suivi de l’évolution sédimentaire des prés salés.
04
05
Années
06
07
08
Collaboration
souhaitée
Conseil
Scientifique
Coût
I
3. Contribuer à la restauration de la productivité des vasières
Code
OPE
SE11
GH1
IO2
GH8
IO3
RE7
RE8
Période
Temps
(/ an)
1
mai-juin
5j
1
permanent
1
permanent
1
Résumé de l’opération
Priorité
Suivi de la végétation (structure/ composition)
des prés salés.
Participation et évaluation de l’entretien des
étiers, fossés et canaux.
Participation aux SAGE du marais Poitevin,
reconquête de la salubrité des eaux côtières.
Participer à la mise en œuvre de mesures de
gestion différenci ées de l’eau, favorables à un
équilibre quantitatif et qualitatif.
Contact régulier avec la SRC et la DDAM.
Développer un partenari at avec la SRC pour la
reconquête de la salubrité des eaux côtières.
Développem ent d’un programme de recherche :
évaluation de l’influence du bassin versant sur
l’environnement côtier (qualité et productivité
des eaux littorales).
Evaluation de la dynamique sédimentaire,
impact sur la productivité primaire benthique et
les peuplements benthiques
04
05
Années
06
07
08
Collaboration
souhaitée
Coût
F
BRN
F
BRN
AB
3j
F
BRN
permanent
6j
F
BRN
2
permanent
3j
F
BRN
1
permanent
1
permanent
exploitants
SRC, DDAM
I
15 j
LBEM,
CREMA, CS
I
4. Caractériser et quantifier la fonction de nourricerie de la baie de l'Aiguillon pour les populations piscicoles littorales
Code
OPE
SE6
SE11
SE12
GH1
GH8
RE8
RE9
Période
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
1
à définir
10 j
CREMA
1
?
5j
1
permanent
20 j
1
permanent
1
permanent
6j
1
permanent
15 j
LBEM,
CREMA, CS
I
1
permanent
10 j
LBEM, Agence
de l’eau
I
Période
Temps
(/ an)
Résumé de l’opération
Priorité
Mise en place d’un protocole de suivi de la
macrofaune benthique.
Suivi de la végétation (structure/ composition)
des prés salés
Inventaire de l’ichtyofaune
Participation et évaluation de l’entretien des
étiers, fossés et canaux.
Participer à la mise en œuvre de mesures de
gestion différenci ées de l’eau, favorables à un
équilibre quantitatif et qualitatif.
Evaluation de la dynamique sédimentaire,
impact sur la productivité primaire et les
peuplements benthiques
Participation au programme de recherche sur la
caractérisation et la quantification de la
fonction de nourriceri e de la baie.
04
05
Années
06
07
08
Coût
F-I
I
exploitants
F
BRN
AB
F
BRN
5-1. Contribuer à la restauration des voies de migration.
Code
OPE
Résumé de l’opération
Priorité
PO1
Organisation de campagnes de ramassage des
engins prohibés.
2
nov-avril
4j
PO2
Prévention et police liée à la pêche à la civelle.
1
permanent
4j
GH9
Participation au programme du PIMP. sur les
‘Poissons migrateurs’
2
permanent
4j
04
05
Années
06
07
08
Collaboration
Coût
souhaitée
Affaires
F
BRN
Maritimes
Aff. Mar., CSP, F
BRN
Gendarm erie
PIMP
I
5-2. Favoriser la restauration des corridors biologiques favorables au retour des populations de Loutre d’Europe
Code
OPE
SE13
GH10
Résumé de l’opération
Priorité
Suivi de la fréquentation de la Loutre.
Favoriser la mise en œuvre de corridors
écologiques sur les zones cultivées des marais
desséchés (MAE, Natura 2000)
2
permanent
Temps
(/ an)
3j
2
permanent
10 j
04
05
Années
06
07
08
Période
Collaboration
souhaitée
PIMP, ADEV
ADEV, PIMP,
instances
agricoles
Coût
F
BRN
F
BRN +
AB
6-1. Maintenir des habitats favorables à la nidification des passereaux (Gorgebleue) et aux Amphibiens
Code
OPE
GH11
GH12
SE14
Résumé de l’opération
Conception et mise en œuvre d’une politique
d’entretien de la végétation des digues, des
foss és et des roselières.
Participation au plan de gestion de la Prée
Mizottière
Suivi des oiseaux nicheurs
Période
Temps
(/ an)
1
permanent
5j
1
permanent
1
avril-juin
5j
Période
Temps
(/ an)
permanent
4j
Priorité
04
05
Années
06
07
08
Collaboration
Coût
souhaitée
Syndicats de
BRN +
marais,
F-I
AB
propriétaires
CEL
F-I BRN +
AB
RNF
F
BRN
6-2. Maintenir et restaurer les habitats dunaires de la Pointe de l’Aiguillon
Code
OPE
Résumé de l’opération
Priorité
AD1
Participation de la Réserve Naturelle à la
gestion de l’APB de la Pointe de l’Aiguillon.
2
04
05
Années
06
07
08
Collaboration
souhaitée
ADEV,
commune
Coût
F
BRN
7-1. Suivre la diversité floristique et la végétation (structure, physionomie, composition) en relation avec les modalités de gestion agricole
Code
OPE
Résumé de l’opération
Priorité
SE11
Suivi de la végétation (structure/ composition)
des prés salés.
1
04
05
Années
06
07
08
Période
Temps
(/ an)
mai-juin
25 j
Collaboration
souhaitée
Coût
F
BRN
7-2. Réaliser un suivi de la végétation des digues et des roselières
Code
OPE
GH11
SE15
SE16
GH13
Résumé de l’opération
Conception et mise en œuvre d’une politique
d’entretien de la végétation des digues, des
foss és et des roselières.
Inventaire, suivi et cartographie des roselières
et de la végétation des digues.
Suivi de l’impact de la gestion agricole et des
digues sur la flore et la faune.
Nettoyage des prés salés, ramassage de
détritus.
Période
Temps
(/ an)
1
permanent
5j
1
printemps
15 j
1
permanent
1
été
10 j
Période
Temps
(/ an)
permanent
5j
Période
Temps
(/ an)
été
10 j
Priorité
04
05
Années
06
07
08
Collaboration
Coût
souhaitée
Syndicats de
BRN +
F-I
marais,
AB
propriétaires
F
BRN
F
BRN
I
8-1. Proposer une Charte d’entretien des digues.
Code
OPE
Résumé de l’opération
Priorité
GH11
Conception et mise en œuvre d’une charte
d’entretien de la végétation des digues, des
foss és et des roselières.
1
04
05
Années
06
07
08
Collaboration
Coût
souhaitée
Syndicats de
BRN +
F-I
marais,
AB
propriétaires
8-2. Assurer l’entretien de la Réserve en relation avec les collectivités
Code
OPE
Résumé de l’opération
Priorité
GH13
Nettoyage des prés salés, ramassage de
détritus.
1
04
05
Années
06
07
08
Collaboration
souhaitée
Coût
I
9-1. Programmer les inventaires et les suivis nécessaires à la définition des objectifs de gestion
Les suivis SE1 à SE16 ne sont pas repris ici
Code
OPE
Résumé de l’opération
Priorité
SE17
Inventaire et suivi des Arthropodes.
1
SE18
SE19
SE20
Inventaire et suivi des micromammifères
Inventaire et suivi de l’ Herpétofaune
Inventaire et suivi de la flore marine
Suivi des populations prédateurs/proies
(rapaces / micromammifères )
SE21
SE22
SE23
GH7
IO4
Coordination des SE ‘prée mizottière’ et ‘RN’
Evaluation de l’impact des traitements anticulicidés sur la faune non cible ; recherche de
seuils de nuisance nécessitant traitement.
‘Eradiquer – Contenir l’expansion de’ Spartina
anglica à moyen terme.
Evaluation et valorisation scientifique et
technique des inventaires et suivis.
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
40 j
CS
F
BRN
2
1
1
printempsété
avril-oct
avril-mai
fév-avril
LBEM
F-I
F
F-I
BRN
BRN
BRN
2
mai
15 j
1
permanent
CEL
F-I
BRN
AB
1
à définir
EID
I
AB
1
permanent
I
BRN
1
permanent
F
BRN
04
05
Années
06
07
08
Période
15 j
15 j
Coût
I
30 j
9-2. Mettre en place un observatoire permanent de l’écosystème de la Baie
Code
OPE
SE24
RE10
Résumé de l’opération
Suivi des migrations post-nuptiales des
passereaux à la pointe de l’Aiguillon et
valorisation pédagogique.
Mise en place d’un observatoire du patrimoine
de la réserve naturelle.
Priorité
04
05
Années
06
07
08
Période
2
août-nov.
1
permanent
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
LPO 85
Coût
F-I
AB
F
BRN
9-3. Mettre l’observatoire de la Réserve en relation avec les autres observatoires existants
Code
OPE
RE11
IO5
IO6
IO7
IO8
IO9
Résumé de l’opération
Priorité
Participation au programme REPER
Création et mise en œuvre de l’Observatoire de
la Faune du Marais Poitevin
Participation et animation à la commission
scientifique de RNF.
Participation au Forum des Marais Atlantique.
Participation à l’Observatoire National des
Zones Humides.
Participation à la Commission Départemental e
des Sites
1
permanent
Temps
(/ an)
2j
1
permanent
10 j
F-I
1
permanent
5j
F
2
permanent
1j
F
BRN
BRN
AB
BRN
AB
BRN
2
permanent
1j
F
BRN
2
permanent
1j
F
BRN
04
05
Années
06
07
08
Période
Collaboration
souhaitée
Coût
F
10-1. Constituer un Comité Scientifique pour la réserve naturelle
Code
OPE
AD2
Résumé de l’opération
Priorité
Création et organisation du comité scientifique
1
04
05
Années
06
07
08
Période
permanent
Temps
(/ an)
2j
Collaboration
souhaitée
CS, RNF
Coût
F
BRN
10-2. Identifier les problématiques de recherche relatives au fonctionnement de la Baie de l’Aiguillon et mettre en place les programmes
Code
OPE
IO10
IO11
RE1
RE2
RE3
RE4
RE5
RE6
RE7
RE8
RE9
Période
Temps
(/ an)
1
permanent
10 j
F
BRN
2
permanent
15 j
F
BRN
1
permanent
20 j
CREMA
I
1
permanent
20 j
LBEM
I
AB
1
oct-fév
25 j
CEBC
I
BRN
2
août-fév
FDC
I
1
permanent
CEL
F-I
1
permanent
Conseil
Scientifique
I
1
permanent
IFREMER, CS
I
1
permanent
15 j
LBEM,
CREMA, CS
I
1
permanent
10 j
LBEM, Agence
de l’eau
I
Résumé de l’opération
Priorité
Maintien et développement de partenariats,
fonctionnement du CS.
Valorisation scientifique des résultats
Participation au programme de recherche
‘évaluation de la capacité alimentaire des
vasières pour les limicoles’.
Développem ent d’un programme de recherche :
régimes alimentaires et comportements des
limicoles sur la vasière.
Identi fier les zones de gagnage des anatidés
dans et hors RN, leur gestion, et les échanges
entre espaces protégés
Impact de la pression de chasse aux abords de
la réserve.
Restauration d’une ZH (Prée Mizottière) :
conversion de terres labourées en prairies
extensives ; conséquences sur l’avifaune
hivernante et nicheuse
Recherche et mise en place d’un protocole de
suivi de l’évolution sédimentaire des prés salés.
Développem ent d’un programme de recherche :
évaluation de l’influence du bassin versant sur
l’environnement côtier (qualité et productivité
des eaux littorales).
Evaluation de la dynamique sédimentaire,
impact sur la productivité primaire benthique et
les peuplements benthiques
Participation au programme de recherche sur la
caractérisation et la quantification de la
fonction de nourriceri e de la baie.
04
05
Années
06
07
08
10 j
Collaboration
souhaitée
Coût
BRN
AB
11. Mettre en place une gestion partenariale des espaces naturels protégés (complémentarité fonctionnelle Baie de l’Aiguillon - Marais Poitevin)
La participation aux différents observatoires (IO5 à IO8) n’est pas reprise ici
Code
OPE
GH3
GH10
GH11
GH12
GH14
AD1
Résumé de l’opération
Participer à la mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es et de gestion des habitats
favorables aux limicoles migrateurs (Barges à
queue noire, Courlis corlieu) et aux anatidés
Favoriser la mise en œuvre de corridors
écologiques sur les zones cultivées des marais
desséchés (MAE, Natura 2000)
Conception et mise en œuvre d’une politique
d’entretien de la végétation des digues, des
foss és et des roselières.
Participation au plan de gestion de la Prée
Mizottière
Développem ent des actions au sein du Collège
des Gestionnaires du marais poitevin.
Participation de la Réserve Naturelle à la
gestion de l’APB de la Pointe de l’Aiguillon.
Période
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
1
permanent
12 j
PIMP,
instances
agricoles
2
permanent
10 j
1
permanent
5j
1
permanent
2
permanent
5j
2
permanent
4j
ADEV,
commune
Période
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
2
permanent
3j
SRD, DDAM
F
BRN
1
permanent
CC
F
BRN
1
permanent
Communes
F
BRN
2
permanent
F
BRN
1
permanent
F
BRN
Priorité
04
05
Années
06
07
08
Coût
F
ADEV, PIMP,
instances
F
agricoles
Syndicats de
marais,
F-I
propriétaires
CEL
BRN
BRN +
AB
BRN +
AB
F-I
BRN +
AB
F
BRN
F
BRN
12. Informer et associer les acteu rs locaux aux activités de la Réserve
Code
OPE
IO3
IO12
IO13
IO14
IO15
Résumé de l’opération
Contact régulier avec la SRC et la DDAM.
Développer un partenari at avec la SRC pour la
reconquête de la salubrité des eaux côtières.
Renforcer les relations avec l’ensemble des
acteurs intervenant sur la gestion de la Réserve
et les membres du comité consultatif.
Gestion des relations avec les populations
riveraines et concert ations sur le terrain avec
les usagers.
Valorisation de la Réserve dans les initiatives
de développement local.
Publication d’articles dans les bulletins
municipaux et les journaux.
Priorité
04
05
Années
06
07
08
Communes
Coût
13. Maintenir et encourager la fauche annuelle et le pâturage des mizottes par les exploitants
Code
OPE
GH1
GH6
GH15
GH16
IO16
IO17
RE12
AD3
Résumé de l’opération
Participation et évaluation de l’entretien des
étiers, fossés et canaux.
Mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es sur les prés salés.
Suivi de la production fourragère en fonction
de la gestion et des conditions
environnemental es
Gestion partenari ale des prés salés avec les
exploitants, représentants professionnels,
propriétaires, communes et DDE.
Réfl exion sur le développement d’une filière
« pré salé ».
Faisabilité d’un pâturage sur les digues et prés
salés de la Prée Mizottière
Relations dynamique de la végétation / oiseaux
herbivores / gestion / production fourragère.
Etablissement d’une convention avec la DDESM et les services fiscaux pour la délégation de
gestion des mizottes
Priorité
04
05
Années
06
07
08
Période
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
Coût
exploitants
F
BRN
AB
10 j
instances
agricoles
F
BRN
permanent
2j
exploitants
F
BRN
1
permanent
10 j
F
BRN
2
permanent
25 j
1
permanent
1
permanent
50 j
CEBC
F
BRN
1
permanent
10 j
DDE, Serv.
Fiscaux
F
BRN
1
permanent
1
permanent
2
instances
F-I
agricoles,
exploitants
instances
F-I
agricoles, CEL
BRN +
AB
BRN +
AB
14-1. Promouvoir l’image de la Réserve Natu relle de la Baie de l’Aiguillon
Les objectifs relatifs à la valorisation auprès des habitants (IO13 à IO15) ne sont pas repris ici
Années
Code
Résumé de l’opération
Priorité
OPE
04
05
06
07
Etablir
et
mettre
en
œuvre
un
plan
de
IO18
1
communication.
Promotion de la baie dans la politique de
FA1
1
valorisation pédagogique locale
Evaluation et valorisation scientifique et
IO4
1
technique des inventaires et suivis.
IO19
Création et gestion d’un site Internet
08
Période
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
permanent
permanent
2j
permanent
1
permanent
RNF
Coût
F-I
BRN
F-I
BRN
F
BRN
F-I
BRN +
AB
14-2. Elaborer une stratégie d’accueil du public en partenariat avec les acteu rs locaux
Code
OPE
FA2
FA3
FA4
FA5
FA6
FA7
IO20
IO21
IO22
IO23
Résumé de l’opération
Définition d’une stratégie d’accueil du public
sur la Réserve compatible avec les objecti fs de
conservation et en partenariat avec les acteurs
locaux.
Information du public pour une utilisation
respectueuse de la Réserve et de ses abords
(plaquette, expositions…)
Elaboration et mise en œuvre d’un programme
de valorisation pédagogique
Mise en place de panneaux d’information
Mise en place d’une plateform e d’observation
Elaboration d’un plan d’interprétation
Entretien du balisage de la réserve
Mise en place d’un balisage maritime
Développem ent de partenariats avec le CEL,
l’ADEV, la LPO17, la LPO85, la maison de la
mytiliculture, le PIMP sur les aspects
Animation
Faisabilité d’un centre d’accueil pédagogique
(Prée Mizottière / Pointe aux herbes).
Période
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
1
permanent
15 j
acteurs
concernés
1
permanent
3j
Priorité
2
04
05
Années
06
07
08
permanent
20 j
Réseaux Educ.
Envir.
Coût
F
BRN
F-I
BRN +
AB
F
BRN
I
I
F
I
I
BRN
AB
BRN
BRN
BRN
1
1
2
1
1
permanent
permanent
permanent
permanent
permanent
1
permanent
acteurs
concernés
F
BRN
2
permanent
CEL +
partenai res à
définir
F
BRN
5j
2j
30 j
PIMP
DDAM
15. Assurer la su rveillance et le respect des réglementions en collaboration avec les services de l’ONCFS
Code
OPE
PO3
PO4
Résumé de l’opération
Extension du commissionnement des
conservateurs à l’ensemble du site.
Adoption d’une politique pénale commune
avec les deux parquets concernés
Organisation de campagnes de ramassage des
engins prohibés.
Priorité
04
05
Années
06
07
08
Période
Temps
(/ an)
1
permanent
1
permanent
5j
2
nov-avril
4j
Collaboration
souhaitée
Coût
F
BRN
F
BRN
PO2
Prévention et police liée à la pêche à la civelle.
1
permanent
4j
PO5
Surveillance et application de la réglementation
Coordination des différents services de
l’ONCFS impliqués sur la RN
Collaboration avec les institutions chargées de
la police (Gendarm eries, CSP, Affaires
Maritimes, Maires et Garde Champêtres)
1
permanent
permanent
20 j
Affaires
F
Maritimes
Aff. Mar., CSP, F
Gendarm erie
F
2j
agents ONCFS
F
BRN
Acteurs
concernés
F
BRN
PO1
PO6
PO7
1
permanent
1
BRN
BRN
BRN
16-1. Assurer la vie administrative de la Réserve
Code
OPE
Période
Temps
(/ an)
1
permanent
2j
F
BRN
1
permanent
15 j
F
BRN
1
permanent
permanent
15 j
F
BRN
40 j
F
BRN
1
permanent
20 j
F
BRN
1
permanent
15 j
F
BRN
1
permanent
15 j
F
BRN
1
permanent
3j
F
BRN
1
permanent
2j
F
BRN
1
1
permanent
permanent
10 j
30 j
F
F
1
permanent
BRN
AB
BRN +
AB
Résumé de l’opération
Priorité
AD13
IO24
Planning trimestriel et annuel dans le cadre du
plan de gestion.
Recrutement, formation et encadrement du
personnel.
Encadrement d’étudiants stagiaires.
Coordination avec les partenaires, montage de
projets.
Assurer le secrétari at courant.
Publications, rédaction de rapports, comptesrendus.
Réalisation du bilan annuel d’activités.
Préparation et participation aux comités
consultatifs de la réserve naturelle.
Assurer la coordination des deux comités et
préfectures.
Représenter la RN dans les instances locales.
Entretien des locaux.
IO25
Entretien et renouvellement du matériel.
AD4
AD5
AD6
AD7
AD8
AD9
AD10
AD11
AD12
04
05
Années
06
07
08
1
Collaboration
souhaitée
Coût
F-I
16-2. Assurer la gestion budgétaire de la Réserve
Code
OPE
AD14
AD15
Résumé de l’opération
Priorité
Préparation, exécution et suivi des budgets.
Recherche de part enaires financiers.
1
1
04
05
Années
06
07
08
Période
permanent
permanent
Temps
(/ an)
15 j
15 j
Collaboration
souhaitée
Coût
F
F
BRN
BRN
16-3. Réaliser et évaluer le plan de gestion
Code
OPE
AD16
Résumé de l’opération
Priorité
Evaluation du plan de gestion 2004-2008.
1
permanent
Temps
(/ an)
2 mois
AD17
AD18
Réalisation du plan de gestion 2009-2013.
Organiser des consultations pour les plans.
1
1
permanent
permanent
6 mois
1 mois
04
05
Années
06
07
08
Période
Collaboration
souhaitée
Coût
F
BRN
F
F
BRN
BRN
C3. Récapitulatifs des opérations par type
Police
Code
OPE
Résumé de l’opération
Priorité
PO1
Organisation de campagnes de ramassage des
engins prohibés.
PO2
Prévention et police liée à la pêche à la civelle.
PO3
PO4
PO5
PO6
PO7
Extension du commissionnement des
conservateurs à l’ensemble du site.
Adoption d’une politique pénale commune
avec les deux parquets concernés
Surveillance et application de la réglementation
Coordination des différents services de
l’ONCFS impliqués sur la RN
Collaboration avec les institutions chargées de
la police (Gendarm eries, CSP, Affaires
Maritimes, Maires et Garde Champêtres)
Période
Temps
(/ an)
2
nov-avril
4j
1
permanent
4j
1
permanent
1
permanent
04
05
Années
06
07
08
Collaboration
Coût
souhaitée
Affaires
F
BRN
Maritimes
Aff. Mar., CSP, F
BRN
Gendarm erie
F
BRN
5j
F
BRN
1
permanent
20 j
F
BRN
1
permanent
2j
Agents ONCFS F
BRN
1
permanent
Acteurs
concernés
F
BRN
Suivis écologiques
Code
OPE
SE1
SE2
SE3
SE4
SE5
SE6
SE7
SE8
Résumé de l’opération
Priorité
Suivi mensuel des effecti fs d’oiseaux d’eau
Comptage mensuel à marée basse (distribution
sur la vasière) + cartographi e
Suivi du Courlis corlieu en migration
Suivi de la Barge à queue noire en migration.
Suivi du Bécasseau maubèche en migration.
Mise en place d’un protocole de suivi à long
terme de la macrofaune benthique.
Evaluation du dérangement sur les limicoles et
les anatidés
Suivi décadaire des effecti fs de l’Oie cendrée
avec la RN de St-Denis-du-Payré.
1
permanent
Temps
(/ an)
54 j
1
permanent
2
2
2
04
05
Années
06
07
08
Période
Collaboration
souhaitée
FDC 85
Coût
F
BRN
32 j
F
BRN
avril-mai
fév-avril
mai
18 j
18 j
15 j
RNF
I
I
I
1
à définir
10 j
CREMA
F-I
2
sept-fév
à définir
1
nov-fév
18 j
BRN
AB
I
ADEV
F
BRN
Code
OPE
SE9
SE10
SE11
SE12
SE13
SE14
SE15
SE16
SE17
SE18
SE19
SE20
SE21
SE22
SE23
SE24
Période
Temps
(/ an)
2
oct-fév
20 j
1
oct-fév
50 j
1
mai-juin
5j
1
2
1
permanent
permanent
avril-juin
20 j
3j
5j
1
printemps
15 j
1
permanent
1
2
1
1
avril-oct
avril-oct
avril-mai
2
mai
1
permanent
CEL
F-I
BRN
AB
1
à définir
EID
I
AB
2
août-nov.
LPO 85
F-I
AB
Résumé de l’opération
Priorité
Définition des modalités d’utilisation nocturne
des mizottes par les Anatidés.
Définition des modalités d’utilisation diurne et
nocturne des mizottes par les Anséri formes.
Suivi de la végétation (structure/ composition)
des prés salés.
Inventaire de l’ichtyofaune
Suivi de la fréquentation de la Loutre.
Suivi des oiseaux nicheurs
Inventaire, suivi et cartographie des roselières
et de la végétation des digues.
Suivi de l’impact de la gestion agricole et des
digues sur la flore et la faune.
Inventaire et suivi des Arthropodes.
Inventaire et suivi des micromammifères
Inventaire et suivi de l’ Herpétofaune
Inventaire et suivi de la flore marine
Suivi des populations prédateurs/proies
(rapaces / micromammifères )
Coordination des SE ‘prée mizottière’ et ‘RN’
Evaluation de l’impact des traitements anticulicidés sur la faune non cible ; recherche de
seuils de nuisance nécessitant traitement.
Suivi des migrations post-nuptiales des
passereaux à la pointe de l’Aiguillon et
valorisation pédagogique.
Années
40 j
15 j
15 j
Collaboration
souhaitée
Coût
I
CEBC
PIMP, ADEV
RNF
CS
LBEM
15 j
I
F
BRN
I
F
F
BRN
BRN
F
BRN
F
BRN
F
F-I
F
F-I
BRN
BRN
BRN
BRN
I
Gestion des Habitats
Code
OPE
GH1
GH2
GH3
GH4
GH5
GH6
GH7
GH8
GH9
GH10
GH11
GH12
GH13
GH14
GH15
GH16
Résumé de l’opération
Participation et évaluation de l’entretien des
étiers, fossés et canaux.
Maintien des dépressions naturelles inondables
sur les mizottes.
Participer à la mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es et de gestion des habitats
favorables aux limicoles et aux anatidés.
Fauche annuelle des mizottes.
Evaluer l’intérêt du pâturage par rapport à la
fauche pour la gestion des habitats.
Mise en œuvre de mesures agrienvironnemental es sur les prés salés.
‘Eradiquer – Contenir l’expansion de’ Spartina
anglica à moyen terme.
Participer à la mise en œuvre de mesures de
gestion différenci ées de l’eau, favorables à un
équilibre quantitatif et qualitatif.
Participation au programme du PIMP. sur les
‘Poissons migrateurs’
Favoriser la mise en œuvre de corridors
écologiques sur les zones cultivées des marais
desséchés (MAE, Natura 2000)
Conception et mise en œuvre d’une politique
d’entretien de la végétation des digues, des
foss és et des roselières.
Participation au plan de gestion de la Prée
Mizottière
Nettoyage des prés salés, ramassage de
détritus.
Développem ent des actions au sein du Collège
des Gestionnaires du marais poitevin.
Suivi de la production fourragère en fonction
de la gestion et des conditions
environnemental es
Gestion partenari ale des prés salés avec les
exploitants, représentants professionnels,
propriétaires, communes et DDE.
Priorité
04
05
Années
06
07
08
Période
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
Coût
1
permanent
exploitants
F
BRN AB
1
permanent
I
AB
1
permanent
F
BRN
1
juin-août
EID,
exploitants
PIMP,
instances
agricoles
exploitants
F
AB
2
permanent
10 j
F
BRN
1
permanent
3j
F
BRN
1
permanent
30 j
I
BRN
1
permanent
6j
F
BRN
2
permanent
4j
2
permanent
10 j
1
permanent
5j
1
permanent
1
été
12 j
instances
agricoles
PIMP
I
ADEV, PIMP,
F
instances
agricoles
Syndicats de
F-I
marais,
propriétaires
CEL
F-I
BRN +
AB
BRN +
AB
BRN +
AB
10 j
I
F
BRN
F
BRN
F
BRN
2
permanent
5j
2
permanent
2j
1
permanent
10 j
exploitants
Recherche
Code
OPE
RE1
RE2
RE3
RE4
RE5
RE6
RE7
RE8
RE9
RE10
RE11
RE12
RE13
Résumé de l’opération
Participation au programme de recherche
‘évaluation de la capacité alimentaire des
vasières pour les limicoles’.
Développem ent d’un programme de recherche :
régimes alimentaires et comportements des
limicoles sur la vasière.
Identi fier les zones de gagnage des anatidés
dans et hors RN, leur gestion, et les échanges
entre espaces protégés
Impact de la pression de chasse aux abords de
la réserve.
Restauration d’une ZH (Prée Mizottière) :
conversion de terres labourées en prairies
extensives ; conséquences sur l’avifaune
hivernante et nicheuse
Recherche et mise en place d’un protocole de
suivi de l’évolution sédimentaire des prés salés.
Développem ent d’un programme de recherche :
évaluation de l’influence du bassin versant sur
l’environnement côtier (qualité et productivité
des eaux littorales).
Evaluation de la dynamique sédimentaire,
impact sur la productivité primaire benthique et
les peuplements benthiques
Participation au programme de recherche sur la
caractérisation et la quantification de la
fonction de nourriceri e de la baie.
Mise en place d’un observatoire du patrimoine
de la réserve naturelle.
Participation au programme REPER
Relations dynamique de la végétation / oiseaux
herbivores / gestion / production fourragère.
Participation aux programmes limicoles
nationaux et internationaux.
Période
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
1
permanent
20 j
CREMA
I
1
permanent
20 j
LBEM
I
AB
1
oct-fév
25 j
CEBC
I
BRN
2
août-fév
FDC
I
1
permanent
CEL
F-I
1
permanent
Conseil
Scientifique
I
1
permanent
IFREMER, CS
I
1
permanent
15 j
LBEM,
CREMA, CS
I
1
permanent
10 j
LBEM, Agence
de l’eau
I
1
permanent
1
permanent
2j
1
permanent
50 j
1
permanent
10 j
Priorité
04
05
Années
06
07
08
10 j
Coût
BRN
AB
F
BRN
F
BRN
CEBC
F
BRN
français et
européens
I
AB
Instruments et Outils
Code
OPE
IO1
IO2
IO3
IO4
IO5
IO6
IO7
IO8
IO9
IO10
IO11
IO12
IO13
IO14
IO15
Résumé de l’opération
Actions communes au sein du groupe de travail
‘estuaire’ de RNF
Participation aux SAGE du marais Poitevin,
reconquête de la salubrité des eaux côtières.
Contact régulier avec la SRC et la DDAM.
Développer un partenari at avec la SRC pour la
reconquête de la salubrité des eaux côtières.
Evaluation et valorisation scientifique et
technique des inventaires et suivis.
Création et mise en œuvre de l’Observatoire de
la Faune du Marais Poitevin
Participation et animation à la commission
scientifique de RNF.
Participation au Forum des Marais Atlantique.
Participation à l’Observatoire National des
Zones Humides.
Participation à la Commission Départemental e
des Sites
Maintien et développement de partenariats,
fonctionnement du CS.
Valorisation scientifique des résultats
Renforcer les relations avec l’ensemble des
acteurs intervenant sur la gestion de la Réserve
et les membres du comité consultatif.
Gestion des relations avec les populations
riveraines et concert ations avec les usagers.
Valorisation de la Réserve dans les initiatives
de développement local.
Publication d’articles dans les bulletins
municipaux et les journaux.
Période
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
1
permanent
10 j
RNF
1
permanent
3j
2
permanent
3j
1
permanent
1
permanent
10 j
F-I
1
permanent
5j
F
2
permanent
1j
F
BRN
AB
BRN
AB
BRN
2
permanent
1j
F
BRN
2
permanent
1j
F
BRN
1
permanent
10 j
F
BRN
2
permanent
15 j
F
BRN
1
permanent
CC
F
BRN
1
permanent
Communes
F
BRN
2
permanent
F
BRN
1
permanent
F
BRN
Priorité
04
05
Années
06
07
08
IO16
Réfl exion sur le développement d’une filière
« pré salé ».
2
permanent
IO17
Faisabilité d’un pâturage sur les digues et prés
salés de la Prée Mizottière
1
permanent
SRC, DDAM
Communes
25 j
Coût
F-I
BRN
F
BRN
F
BRN
F
BRN
instances
F-I
agricoles,
exploitants
instances
F-I
agricoles, CEL
BRN +
AB
BRN +
AB
Code
OPE
Résumé de l’opération
Priorité
IO18
Etablir et mettre en œuvre un plan de
communication.
1
permanent
IO19
Création et gestion d’un site Internet
1
permanent
IO20
IO21
Entretien du balisage de la réserve
Mise en place d’un balisage maritime
Développem ent de partenariats avec le CEL,
l’ADEV, la LPO17, la LPO85, la maison de la
mytiliculture, le PIMP sur les aspects
Animation
1
1
permanent
IO22
04
05
Années
06
07
08
Période
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
Coût
F-I
BRN
RNF
F-I
permanent
DDAM
I
I
BRN +
AB
BRN
BRN
1
permanent
acteurs
concernés
F
BRN
CEL +
partenai res à
définir
F
BRN
F
AB
BRN +
AB
IO23
Faisabilité d’un centre d’accueil pédagogique
(Prée Mizottière / Pointe aux herbes).
2
permanent
IO24
Entretien des locaux.
1
permanent
IO25
Entretien et renouvellement du matériel.
1
permanent
30 j
F-I
Fréquentation et Accueil
Code
OPE
FA1
FA2
FA3
FA4
FA5
FA6
FA7
Résumé de l’opération
Promotion de la baie dans la politique de
valorisation pédagogique locale
Définition d’une stratégie d’accueil du public
sur la Réserve compatible avec les objecti fs de
conservation et en partenariat avec les acteurs
locaux.
Information du public pour une utilisation
respectueuse de la Réserve et de ses abords
(plaquette, expositions…)
Elaboration et mise en œuvre d’un programme
de valorisation pédagogique
Mise en place de panneaux d’information
Mise en place d’une plateform e d’observation
Elaboration d’un plan d’interprétation
Période
Temps
(/ an)
1
permanent
2j
1
permanent
15 j
1
permanent
3j
2
permanent
20 j
1
1
2
permanent
permanent
permanent
5j
2j
30 j
Priorité
04
05
Années
06
07
08
Collaboration
souhaitée
Coût
F-I
BRN
F
BRN
F-I
BRN +
AB
Réseaux Educ.
Envir.
F
BRN
PIMP
I
I
F
BRN
AB
BRN
acteurs
concernés
Administration
Code
OPE
AD1
AD2
AD3
AD4
AD5
AD6
AD7
AD8
AD9
AD10
AD11
AD12
AD13
AD14
AD15
AD16
AD17
AD18
Résumé de l’opération
Participation de la Réserve Naturelle à la
gestion de l’APB de la Pointe de l’Aiguillon.
Création et organisation du comité scientifique
Etablissement d’une convention avec la DDESM et les services fiscaux pour la délégation de
gestion des mizottes
Planning trimestriel et annuel dans le cadre du
plan de gestion.
Recrutement, formation et encadrement du
personnel.
Encadrement d’étudiants stagiaires.
Coordination avec les partenaires, montage de
projets.
Assurer le secrétari at courant.
Publications, rédaction de rapports, comptesrendus.
Réalisation du bilan annuel d’activités.
Préparation et participation aux comités
consultatifs de la réserve naturelle.
Assurer la coordination des deux comités et
préfectures.
Représenter la RN dans les instances locales.
Préparation, exécution et suivi des budgets.
Recherche de part enaires financiers.
Evaluation du plan de gestion 2004-2008.
Réalisation du plan de gestion 2009-2013.
Organiser des consultations pour les plans.
Période
Temps
(/ an)
Collaboration
souhaitée
ADEV,
commune
CS, RNF
2
permanent
4j
F
BRN
1
permanent
2j
F
BRN
1
permanent
10 j
DDE, Serv.
Fiscaux
F
BRN
1
permanent
2j
F
BRN
1
permanent
15 j
F
BRN
1
permanent
15 j
F
BRN
1
permanent
40 j
F
BRN
1
permanent
permanent
20 j
F
BRN
15 j
F
BRN
1
permanent
15 j
F
BRN
1
permanent
3j
F
BRN
1
permanent
2j
F
BRN
1
1
1
1
1
1
permanent
permanent
permanent
permanent
permanent
permanent
10 j
15 j
15 j
2 mois
6 mois
1 mois
F
F
F
F
F
F
BRN
BRN
BRN
BRN
BRN
BRN
Priorité
1
04
05
Années
06
07
08
Coût
C4. Bilan budgétaire
Une estimation du temps de travail a été réalisée sur la base des opérations prévues. Il
s’agit d’une première approche car de nombreuses opérations sont difficiles à estimer puisque
leurs modalités doivent être précisées : programmes de recherche à développer, stratégie
d’accueil du public… Le temps accordé au secteur FA notamment est un minimum
correspondant à des activités pédagogiques relativement restreintes ; il est certain que ce temps
devra être augmenté si l’on veut développer une politique d’accueil ambitieuse. De même, les
activités de surveillance apparaissent ici peu développées mais une partie du temps de
surveillance est inclus dans les actions techniques sur le terrain. De plus, au temps consacré par
le personnel de la réserve, il faut rajouter celui consacré par les autres structures et notamment
les agents techniques de l’ONCFS. Néanmoins, il ressort un besoin en personnel permanent
sur la réserve actuellement non assuré. Ainsi, pour pouvoir assurer les actions projetées,
l’emploi d’un garde-technicien/chargé d’études apparaît urgent et dans un second temps
d’une personne à plein temps chargée de la valorisation.
Te mps de travail estimé (en jours)
SE
GH
RE
IO
FA
PO
AD
Total
2004
253
87
152
130
57
35
178
892
2005
300
97
132
130
75
30
166
930
2006
260
97
107
130
53
30
166
843
2007
235
107
97
130
53
30
168
820
2008
190
97
97
130
53
30
346
943
Total
1238
485
585
650
291
155
1024
4428
Il en ressort des besoins budgétaires que l’on peut estimer à environ 200.000 € en
fonctionnement (sans tenir compte du coût de la convention collective de l’animation, non
connu à ce jour), sachant que le budget de fonctionnement total des deux réserve était compris
entre 90 et 110.000 € ces trois dernières années (financements M EDD sans tenir compte de la
participation des agents de l’ONCFS extérieurs à la réserve.
Pour ce qui concerne l’équipement, ces besoins seront fonction des coûts réels des
projets cités ici, des co-financements apportés par les partenaires. A titre d’exemple, les budgets
d’investissement obtenus auprès du M EDD en 2001 et 2002 étaient, pour les deux réserves
confondues :
- 64.000 € en 2001 ;
- 43.900 € en 2002 ;
- 0 € en 2003.
-
A cela il faut ajouter les financements apportés par d’autres partenaires :
17.100 € en 2002 (Europe, Ademe – Région Poitou-Charentes, Conseil Général 17).
44.600 € en 2003 (Europe).
Ces montants représentent des minima qui ne permettent pas une réalisation complète des
opérations prévues au plan de gestion.
Réserves Naturelles de la baie de l'Aiguillon – Plan de Gestion 2004-2008
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET
CARTOGRAPHIQUES
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Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
Ligue pour la Protection des Oiseaux
Ferme de la Prée M izottière
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