Télémédecine - les aspects éthiques d’une technique complexe Alberto Bondolfi Université de Lausanne Met-on l’éthique à toute sauce ? • L’informatique a-t-elle besoin d‘une « nouvelle éthique » ? • En effet, elle n’a besoin ni d’une « éthique au génitif » • ni d’une « théorie éthique » toute neuve, • Mais plutôt d’une réflexion critique sur ses pratiques et cela dans une intention éthique. La télémédecine : une approche phénoménologique • La télémédecine se sert de données apprivoisées de façon électronique et les applique à distance par la télématique. • Elle comprend les moments de la consultation, du diagnostic, du conseil, de l’intervention médicale et de l’évaluation des données. Quelques applications • La récolte des données des patients • La transmission télématique de ces données aux endroits jugés utiles • La liaison entre les données à but statistique • La formation de systèmes d’informations centrés sur les patient(e)s • Téléconsultations et téléinterventions • Formation de base et continue dans le domaine médical à l’aide d’outils télématiques. E-Learning. Que faut-il considérer d’un point de vue éthique ? • L’augmentation des informations récoltées • Vers une augmentation de la responsabilité, ou bien de l’impuissance ou de l’indifférence ? • Les liaisons augmentent : les compétences décisionnelles deviennent-elles plus claires ? • Courts-circuits dans l’information : faut-il se résigner ou bien chercher des boucs émissaires ? • Ni l’un ni l’autre: il faut assumer la complexité et vouloir la réduire à partir d’options liées aux valeurs. D’autres points critiques • L’idéologie de l’infaillibilité des machines • Les réactions des êtres humains à une intervention médicale ne peuvent pas être simulées parfaitement par une machine. • Les relations humaines ont nécessairement besoin d’une dimension « corporelle ». • Pondérer ce n’est pas la même chose que calculer: les machines calculent, les êtres humains pondèrent. Non seulement des points critiques, mais aussi de nouvelles chances • L’accès d’experts à des consultations et interventions à distance peut aussi signifier une distribution plus équitable des ressources du savoir et pouvoir médical auprès des patient(e)s. • Les téléconsultations et les interventions à distance peuvent être source d’empathie et de solidarité. • Elles peuvent réduire les inégalités entre différentes régions et milieux sociaux. Gérer les chances et les risques avec la méthode TA et par le biais du droit • Le TA comme suivi contrôlé des réactions sociales aux pratiques de la télémédecine. • Il y a une nécessité éthique de régler par le droit, en garantissant les droits fondamentaux parmi lesquels il faut surtout protéger et garantir : • Le droit à la discrétion • Et un droit à un traitement « équitable » : à chacun le « sien ». Pour conclure • La télémédecine peut faire augmenter l’anonymat dans notre société, • Mais aussi augmenter les possibilités d’exercer la solidarité • Ainsi que favoriser une distribution plus équitable du savoir. • En tout cas : il faut augmenter la capacité de se servir de façon réfléchie et critique de cette possibilité technique.