"Huit Femmes".

publicité
Université Libre de Bruxelles
Faculté de Philosophie et Lettres
Première Master ELICIT
Année académique 2011-2012
Les processus adaptatifs dans les arts du spectacle vivant
Analyse de l'adaptation de la pièce de théâtre Huit femmes au cinéma
Van Leeckwyck Robin
1
Table des matières
Les processus adaptatifs dans les arts du spectacle vivant ..................................................................... 1
Analyse de l'adaptation de la pièce de théâtre Huit femmes au cinéma ............................................ 1
I.
Introduction ..................................................................................................................................... 3
II.
La pièce de théâtre .......................................................................................................................... 3
1.
L'auteur........................................................................................................................................ 3
2.
La motivation ............................................................................................................................... 4
III.
Le film .......................................................................................................................................... 5
1.
Le réalisateur ............................................................................................................................... 5
2.
La motivation ............................................................................................................................... 5
IV.
L'adaptation................................................................................................................................. 6
1.
La fidélité ..................................................................................................................................... 7
2.
Le monde de référence ............................................................................................................... 7
a.
Dans la pièce............................................................................................................................ 7
b.
Dans le film .............................................................................................................................. 8
3.
La traduction intersémiotique .................................................................................................. 10
a.
L'image .................................................................................................................................. 11
b.
Le son..................................................................................................................................... 12
c.
Le mouvement....................................................................................................................... 13
d.
Les références........................................................................................................................ 13
4.
Les divergences ......................................................................................................................... 14
a.
Dans le fond - Premier acte ................................................................................................... 15
b.
Dans la forme - Troisième acte.............................................................................................. 16
V.
Conclusion ..................................................................................................................................... 17
VI.
Bibliographie.............................................................................................................................. 18
Annexes ................................................................................................................................................. 19
Annexe 1 : les fiches techniques ....................................................................................................... 19
2
I.
Introduction
De tout temps, l'Homme a créé en s'inspirant. Que ce soient les Romains qui adaptèrent les Grecs ou
les écrivains qui se basèrent sur les histoires antiques, l'Homme passe par divers processus adaptatifs
pour s'approprier l'œuvre initiale et la modeler comme il le veut. Pour reprendre la célèbre
expression : "Tout n'est qu'adaptation".
L'adaptation concerne deux œuvres, la première sur laquelle l'artiste se base et la seconde qui
constitue son adaptation. La nature des œuvres de base et adaptées peut être variée. Ainsi, il est
possible de rester dans le même genre (roman vers roman, pièce de théâtre vers pièce de théâtre, ...)
ou de changer de registre (roman vers pièce de théâtre, film vers roman, ...). Dès lors, il est
intéressant d'analyser les circonstances qui ont poussé l'auteur original à créer son œuvre et
l'adaptateur à adapter cette œuvre.
Il est pourtant un type d'adaptation qui est le plus couramment utilisé : de la pièce de théâtre au
film. L'analyse se porte alors sur la traduction intersémiotique, qui est le passage du langage théâtral
au langage cinématographique. Le présent travail porte sur l'adaptation au cinéma de Huit femmes,
réalisé par François Ozon, tiré de la pièce éponyme de Robert Thomas. L'analyse compare le film à la
pièce de théâtre mise en scène par Jean Le Poulain.
II.
La pièce de théâtre
1. L'auteur
Robert Thomas est un auteur dramatique, comédien, metteur en scène et réalisateur français, né le
28 septembre 1927. Très tôt, il se découvre une passion pour le théâtre contemporain et moderne. Il
n'a plus qu'une seule idée en tête : écrire et jouer la comédie à Paris. Il travaille de nombreuses
années au Nouveau-Théâtre ce qui lui permet de côtoyer les grands noms du théâtre français (Noëlle
Adam, Ginette Garcin, Mona Monick). Il joue ses premiers rôles dans La Main de César et Les Belles
Bacchantes. C'est en 1958 et 1959 que ses deux premières pièces sont créées. L'une des deux est
Huit Femmes, mais elle ne rencontrera pas le succès escompté. Celui-ci arrive avec sa huitième
pièce, Piège pour un homme seul, qui connaît un triomphe. Il reçoit le prix du Quai des Orfèvres pour
cette pièce. Il se rend compte de l'avenir prometteur qu'ont les pièces qui mélangent intrigue
3
policière et théâtre de boulevard. Il décide alors de réécrire sa première pièce : Huit femmes. Il mise
alors sur cette valeur sûre en écrivant le même type de pièce jusqu'à sa mort le 3 janvier 1989. 1
2. La motivation
La pièce a été mise en scène au théâtre par Jean Le Poulain pour la première fois le 28 août 1961, au
théâtre Edouard VII. Une reprise a eu lieu le 7 février 1972 au théâtre Marigny. Le présent travail
prendra comme base pour la pièce de théâtre la version enregistrée le 6 novembre 1971 au théâtre
Marigny dans le cadre de "Au théâtre ce soir". La raison principale pour laquelle cette œuvre a été
mise en scène est la même que celle pour laquelle elle a été écrite : attirer le public.
"Au théâtre ce soir" est une émission proposée par Pierre Sabbagh à l'ORTF. Il s'agit en fait d'une
émission créée à cause d'une grève. La chaîne de télévision a été contrainte de diffuser une pièce de
théâtre enregistrée. Contre toute attente, le public en redemande. Ainsi, de 1966 à 1984, 416 pièces
ont été diffusées, dont certaines restent de grands classiques. C'est souvent la même équipe qui
s'occupait des décors, de la musique, de la mise en scène, ...
Il faut toujours se rappeler des motivations lors de la création d'une œuvre. Dans le cas de la mise en
scène de la pièce de théâtre, il s'agit avant tout de divertir le public. En effet, l'enregistrement de
cette pièce s'est fait en 1971 alors que la pièce a été jouée pour la première fois dix ans plus tôt. La
reprise a été effectuée uniquement dans le cadre de "Au théâtre ce soir" de façon à pouvoir
enregistrer la performance. Les conditions environnantes qui ont poussé Jean Le Poulain à mettre
cette pièce en scène sont principalement des objectifs qui concernent la réceptivité de la pièce, plus
que le fond de la pièce. L'objectif principal n'est pas de faire réfléchir le spectateur sur un
quelconque sujet en introduisant de nombreux éléments sur la scène mais de simplifier au maximum
le caractère de chaque personnage afin de rendre l'action et les gags plus facile à comprendre, et
donc attirer le public.
1
Wikipédia, Robert Thomas, http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Thomas
4
III.
Le film
1. Le réalisateur
François Ozon est un réalisateur français, né à Paris le 15 novembre 1967. Il se passionne très tôt
pour le cinéma. Après une maîtrise de cinéma à l'Université Paris I, il intègre en 1990 le département
Réalisation de la Fémis dont il sort diplômé trois ans plus tard. Il y rencontre ses futurs producteurs
Olivier Delbosc et Marc Missonnier. Il réalise son premier long métrage en 1998 (Sitcom) mais c'est
avec Sous le sable (2000) qu'il rencontre une large reconnaissance publique et critique. Il réalise Huit
femmes en 2008. 2
2. La motivation
Pour pouvoir expliquer au mieux les raisons d'une adaptation, quoi de mieux qu'une interview du
réalisateur. François Ozon explique ainsi clairement les raisons qui l’ont poussé à mettre en scène
Huit femmes.
"Depuis longtemps l’idée de faire un film sur les femmes me trottait dans la tête.[...], grâce à l’aide
de Dominique Besnéhard, j’ai découvert une pièce policière des années 60. : « Huit femmes » de
Robert Thomas, écrivain tombé dans en désuétude mais qui connut son heure de gloire dans le
théâtre de boulevard des années 70."3
"Huit femmes m’a tout de suite semblé idéal pour ce projet d’un film au féminin. De la pièce, j’ai
retenu essentiellement la situation et l’intrigue policière que j’ai simplifiée. J’ai essayé par ailleurs de
renforcer l’humour tout en apportant de la profondeur aux personnages et en rendant plus
complexes et modernes les rivalités et les relations familiales entre ces huit femmes."4
"Avec Huit femmes, je souhaitais réaliser un portrait de groupe et non pas me concentrer sur chaque
individualité, sur chaque actrice. J’ai transformé la pièce de théâtre, en la rendant plus vivante, plus
amusante. Je souhaitais faire une comédie doublée d’un suspense policier classique renvoyant aux
intrigues à la "Agatha Christie" et rappelant les films de huit clos où le meurtrier fait partie du
2
Wikipédia, François Ozon, http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Ozon
Ecran noir, Huit Femmes, http://www.ecrannoir.fr/films/02/8femmes/interview.htm
4
Ecran noir, Huit Femmes, http://www.ecrannoir.fr/films/02/8femmes/interview.htm
3
5
groupe. Mais derrière cette lecture au premier degré, j’ai voulu engager une réflexion légère et
amusante sur la féminité … Je voulais ainsi atteindre une autre dimension qu’un simple Cluedo, un
récit policier foncièrement intriguant pour le spectateur. Et dépeindre le portrait d’une famille, des
femmes et accessoirement réaliser une allégorie sur le monde du cinéma. »5
Il s'agit donc là d'une œuvre plus personnelle que celle de Jean Le Poulain. Certes l'objectif reste le
même, intéresser le spectateur, mais en ajoutant une dimension supplémentaire qui est celle de la
référence au cinéma que François Ozon admire.
IV.
L'adaptation
Avant toute chose, il est important de rappeler ce qu'est une adaptation. La réponse à cette question
reste aujourd'hui encore insatisfaisante pour les théâtrologues qui n'arrivent pas à se mettre
d'accord. La question qui revient le plus souvent étant de savoir si l'adaptation est fidèle à l'original.
L'élément de base pour répondre à la première question est la mise en évidence de deux ensembles
bien distincts; le premier représentant l'œuvre de départ (prototexte) et l'autre, l'œuvre adaptée
(métatexte). Au milieu se situent les points communs entre ces deux œuvres.
"Les opérations supposées par l'adaptation impliquent :
1. La sélection d'éléments essentiels du texte à adapter [...]
2. L'ajout/ le retrait/ l'altération/ l'amalgame d'éléments dans le texte sélectionné [...]."6
Une autre question concernant l'adaptation de cette pièce au cinéma surgit dès maintenant. Avant
toute analyse détaillée, il semble important de bien définir les bases, en rappelant ce qu'est
l'énonciation théâtrale et ce qui la distingue fondamentalement de l'énonciation cinématographique.
Il semble enfin important de rappeler que les analyses concernant le travail adaptatif peuvent
présenter plusieurs niveaux de lecture.
"La manière de déterminer l’objet du travail adaptatif dépend donc du modèle analytique qui
gouverne la lecture. Selon l’optique, Huit femmes de François Ozon (2002) est une œuvre sur la
socialité des comédiennes, un travail syncrétique sur la chorégraphie, le théâtre et le cinéma, une
5
6
Ecran noir, Huit Femmes, http://www.ecrannoir.fr/films/02/8femmes/interview.htm
HELBO André (1997), L'adaptation, Du théâtre au cinéma, Paris, Armand Colin/Masson
6
parodie sur les mythes et les clichés de l’archéologie du cinéma (Walt Disney, Hitchcock, etc), une
réflexion sur les rapports entre l’industrie culturelle et le théâtre de boulevard ou une transposition
de la pièce de Robert Thomas…"7
1. La fidélité
Lorsqu'un auteur décide d'adapter une œuvre se pose toujours la question de la fidélité. Il faut
toutefois garder en tête qu'une adaptation ne se juge pas à la fidélité mais en tenant compte des
éléments ajoutés ou enlevés, ce qui permet de mettre en évidence les raisons de cette adaptation.
Une fois cela effectué, le critique peut alors remettre les deux œuvres dans leur contexte originel et
les analyser de la manière qu'il souhaite.
En ce qui concerne l'adaptation de Huit femmes au cinéma, il faut dès lors s'interroger sur les raisons
qui ont poussé François Ozon à réaliser ce film. Il déclare avoir retenu la trame principale en
modernisant l'ensemble et en supprimant certaines scènes désuètes ou manquant de fond. Il
reconnaît aussi trouver la pièce de théâtre vieux jeu, voire ringarde. Son objectif est principalement
de recréer cette œuvre, plutôt que de la transformer. Il ne va pas jusqu'à cacher l'origine de son idée
mais ne se vante absolument pas de vouloir être fidèle à la pièce de théâtre.
Le film est une œuvre qui n'est donc pas intertextuelle au sens de l'adaptation. En effet, la pièce de
théâtre ne fait pas partie de la mémoire collective de notre culture. Le spectateur n'est pas conscient
du processus d'adaptation qui se cache derrière ce film.
La question de la fidélité n'a pas vraiment de sens dans ce cas-ci car le spectateur n'est pas conscient
de l'adaptation et le réalisateur ne revendique en aucun cas la fidélité par rapport à l'œuvre
originelle.
2. Le monde de référence
a. Dans la pièce
7
HELBO André (2006), Signes du spectacle, Des arts vivants aux médias, Bruxelles, Peter Lang
7
Cette pièce principale constitue le lieu principal de l'action. C'est là que vont évoluer ces huit
femmes. Le décor est omniprésent et nous plonge en quelques instants au milieu du salon de la
demeure familiale. Le décor est propre aussi à l'époque à laquelle la pièce a été jouée. Tout est à sa
place, pour placer au mieux le spectateur dans un monde possible, qui est en fait le monde dans
lequel il vit. Ce décor correspond donc aux années 1960/1970.
La mise en scène est simple et concrète. Le spectateur se trouve dans la même pièce que les acteurs.
Il s'agit du salon de la maison. De là partent quatre sorties, l'une vers l'extérieur de la maison, l'autre
se trouvant juste à côté vers la cuisine, une autre vers le premier étage et la dernière vers une pièce
voisine. Au milieu se trouve un divan tout à fait conforme pour l'époque et derrière un feu ouvert.
Pour finir, une table ronde est placée du côté droit de la scène, entourée de plusieurs chaises.
Quelques meubles remplissent les espaces vides. Et le tout est parsemé de décorations de Noël.
L'escalier qui permet de rejoindre le premier étage est un élément important. Il est en coude et est
pourvu d'un palier où se trouve une porte. Cette porte permet de rejoindre la chambre du seul
homme de la pièce, véritable point central de l'attention des 8 femmes. Il s'agit d'une simple porte,
qui ne sera utilisée que quelques fois, mais qui pourtant, devra rester à la vue du spectateur,
pendant toute la pièce.
Les costumes ont aussi été conçus pour que le spectateur comprenne très vite à qui il a à faire. En
effet, les vêtements de ces femmes représentent au mieux leur âge et leur caractère. Les femmes de
chambre sont bien évidemment habillées en tablier blanc, la maîtresse de maison est bien habillée,
voyante mais pas trop. Suzon porte une robe jaune à la mode de l'époque. Catherine débute l'action
en pyjama telle une petite fille. La même analyse peut se faire pour la coupe de cheveux. Elle se
réfère directement à l'âge du personnage : longue pour les jeunes, courte pour les plus âgées. Une
petite exception pour Augustine qui semble avoir de longs cheveux mais qui ne les lâche pas. Il s'agit
bien là de montrer qu'elle est toujours vieille fille.
Le décor et les costumes font bel et bien partie d'un monde de référence (celui du spectateur) et
sont présents pour unifier au mieux ce monde de référence au monde possible de telle sorte à ne
faire plus qu’un.
b. Dans le film
8
François Ozon a d'abord imaginé replacer cette pièce à l'époque de réalisation du film (les années
2000). Mais cela rendait l'histoire invraisemblable du fait des nombreux rebondissements (le fil de
téléphone coupé peut être détourné par les GSM) et par le caractère des personnages.
Ce genre de pièce met en avant huit actrices en une seule représentation. C'est donc l'unique
opportunité de rendre hommage à huit grandes actrices à travers une seule pièce. Dans la pièce
originelle, Jean Le Poulain met en scène de grandes actrices du monde du théâtre. François Ozon
décide de faire pareil, mais il choisit les grands noms du monde du cinéma. La liste des actrices est la
suivante :
Gaby
Mony Dalmès
Catherine Deneuve
Pierrette
Claude Génia
Fanny Ardant
Suzon
Corinne Le Poulain
Virginie Ledoyen
Louise
Nadia Barentin
Emmanuelle Béart
Catherine
Bernadette Robert
Ludivine Sagnier
Augustine
Jacqueline Jefford
Isabelle Huppert
Mamy
Madeleine Clervanne
Danielle Darrieux
Madame Chanel
Madeleine Barbulée
Firmine Richard
Le nom des actrices de la pièce ne rappelle bien souvent personne aux plus jeunes mais il s'agit pour
la plupart de très grandes actrices. Par contre, les actrices du film rappellent toujours à tout un
chacun le nom d'une grande figure du cinéma (actuel ou d'antan). Bien sûr, d'ici trente à quarante
ans, ces noms ne diront peut-être plus rien aux spectateurs mais ce sont bel et bien des piliers du
cinéma français (Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, ...) qui sont ici présentes. Ce genre de pièce
constitue donc un bel hommage rendu à ces dames de spectacle. En plus de mettre en scène des
actrices de renom, il place aussi ses actrices fétiches dans l'action comme la photo de Romy
Schneider, qui est l'ancienne maîtresse de maison de Louise dans le film.
François Ozon pousse l'hommage à son extrême en faisant également un clin d'œil aux personnages
de films réalisés par des artistes qu'il estime. Chaque personnage dans le film fait référence à une
actrice type du cinéma de Douglas Sirk ou d'autres grands réalisateurs. En effet, il s'inspire d’Audrey
Hepburn pour le personnage de Suzon, fait un mélange de Lana Turner et de Marilyn Monroe pour le
personnage de Gaby, prend Rita Hayworth comme modèle pour Pierrette et pour finir il prend les
9
rôles de gouvernantes noires de Autant en emporte le vent et de Mirage de la vie pour créer le
personnage de Madame Chanel.
Il prend l'esthétique des années 1950 pour créer les décors et les robes. Le style en vogue de
l'époque est le "New Look". Des robes spécialement créées pour le film s'inspirent de cette mode.
François Ozon se rend bien compte que ces robes ne sont pas vraisemblables dans cette situation
mais il tient au clin d'œil à cette mouvance.
Il s'amuse même, au niveau du commentaire du film, à imaginer des femmes politiques à la place des
actrices. Cela montre bien qu'au-delà du spectacle, le metteur en scène cherche la personne qui
pourra au mieux coller au personnage.
Les références cinématographiques sont nombreuses. Le tableau représentant Gaby est inspiré de
celui présent dans le film Belle de jour. Des dialogues évoquent François Truffaut. Les bottines de
Louise rappellent celles de Jeanne Moreau dans Journal d'une femme de chambre. Le film Gilda lui
inspire une chorégraphie. Une autre chorégraphie s'inspire aussi d'un spectacle, mais cette fois-ci du
théâtre ; la chorégraphie (simple et épurée) d'Isabelle Huppert rappelle en effet la pièce Orlando
mise en scène par Robert Wilson. Il est aussi intéressant de noter qu'il existe des références non
voulues par le réalisateur. En effet, beaucoup de gens pensent que le fait qu'Isabelle Huppert joue du
piano rappelle le film La pianiste de Michaël Hanneke mais François Ozon affirme que cela n'était pas
son intention. Cela met donc bien en évidence que la réception de l'œuvre ne dépend absolument
pas de l'artiste mais du public.
Un autre fait marquant est le personnage de Marcel qui prend place dans le film. Il est présent pour
permettre à François Ozon d’utiliser des techniques proprement cinématographiques. A chaque
flash-back, Marcel apparaît.
3. La traduction intersémiotique
La traduction intersémiotique correspond à la transformation de signes d'un type de langage à un
autre, ici du théâtre au cinéma. Cette analyse s'étendra à la différence qui permet de scinder le
théâtre et le cinéma en deux ainsi qu'à toutes les questions qui émanent de ce sujet.
10
Dans un premier temps, il semble important de rappeler que le théâtre se caractérise par la non
reproductibilité de la performance. La pièce de théâtre qui sert de base à l'analyse du processus
adaptatif de Huit femmes semble donc déroger à la règle. La performance est enregistrée sur un dvd
qui peut être visionné par le plus grand nombre. Le fait que la pièce ait été enregistrée sur dvd
entraîne une autre conséquence qui sert aussi à définir la différence entre théâtre et cinéma. Là n'est
pas le centre de notre analyse mais ce point sera tout de même abordé.
La différence réside dans la réceptivité du spectateur. Au théâtre, le spectateur se retrouve face à
une scène où se déroule l'action. Le spectateur a la capacité de diriger son regard là où il le souhaite.
C'est lui qui construit le récit, par le processus de narrativisation. Il procède à son montage
personnel. Alors qu'au cinéma, le spectateur suit l'action selon le montage fait du film, qui est
imposé par le réalisateur. Son regard s'arrête là où le réalisateur le veut et non selon sa propre
volonté. Cela fait appel au concept de cognition du spectateur de cinéma.
De plus, la pièce de théâtre rappelle sans cesse le fait que la réceptivité du spectateur de théâtre est
différente de celle du spectateur de cinéma. Dès le début, les trois coups annoncent aux spectateurs
l'ouverture des rideaux. Pratique qui ne se fait plus souvent aujourd'hui mais à l'époque, les
spectateurs applaudissaient à l'entrée de chaque nouveau personnage. L'entracte rappelle aussi qu'il
s'agit d'une pièce et pour finir, le salut obligé des acteurs qui sortent alors de leurs rôles. Tous ces
petits évènements rappellent à tout instant aux spectateurs qu'il s'agit d'un spectacle vivant.
a. L'image
L'image au théâtre permet à celui-ci de mette en place des objets dont l'iconicité est arbitrairement
dissemblable de sa fonction dans le monde de référence. Ce n'est pas du tout le cas ici. Chaque objet
correspond à ce qu'il représente dans le monde de référence.
De plus, la pièce de théâtre se caractérise par des acteurs qui existent principalement par le discours
et non par l'image. Au cinéma, c'est tout le contraire, l'acteur existe par l'image. La comparaison de
ces deux œuvres met encore une fois en évidence que ce n'est pas tout à fait vrai.
Un dernier point qui permet de distinguer le théâtre du cinéma est un aveu de la plupart des actrices
du film. Celles-ci confient lors des interviews qu'il leur était fort difficile de jouer des scènes où les
huit femmes sont présentes à l'image. Par exemple, lorsque Pierrette entre pour la première fois
11
dans la maison ou encore Catherine qui révèle la clé de l'énigme à la fin du film. Ces aveux mettent
en évidence le fait qu'un acteur de théâtre existe par son discours. Alors qu'au cinéma, l'acteur est
filmé d'une certaine façon de manière à mettre en évidence son caractère ainsi que ce qu'il pense.
Dans ces scènes, ces actrices de cinéma éprouvaient une plus grande inquiétude à jouer ces scènes
et craignaient le jugement des autres actrices.
b. Le son
Le son au théâtre n'est bien souvent que dialogue. C'est vérifié à travers la pièce. Le cinéma, quant à
lui, permet la juxtaposition de plusieurs éléments sonores (paroles, voix off, musique, bruitages,...).
Par exemple, le cinéma permet d'exposer les monologues en voix over. Ce n'est pas le cas ici. En
effet, lorsque Madame Chanel chante dans la cuisine, elle le fait seule, il n’y a personne mis à part le
spectateur.
Dans la pièce de théâtre, le bruitage n'est jamais vraiment nécessaire mais permet pourtant de
mettre en place le monde possible voulu par Jean Le Poulain. Par exemple, la porte se situant à
l'extrême droite de la scène est celle qui rejoint l'extérieur. Pour placer au mieux le spectateur dans
le salon, un bruit de vent est entendu chaque fois que cette porte s’ouvre. Cette association permet
de simplifier la compréhension du spectateur qui associera dorénavant le bruit du vent à la porte qui
s'ouvre. Un autre son rajouté est celui de la radio. Celle-ci prend place dans le deuxième acte et
annonce que la tempête n'est pas prête de s'arrêter. Ceci permet également de donner des
précisions sur la situation de ces huit femmes ; elles ne pourront pas quitter la maison de sitôt.
Un autre point important est bien évidemment celui des chansons. François Ozon explique : " Les
chansons reprises par les actrices du film sur des arrangements des années cinquante participent à
ce travail de distanciation et permettent à chaque personnage féminin de dévoiler son intériorité
comme dans un monologue à la fois drôle et émouvant. Je souhaitais faire plaisir au spectateur, sans
aucune volonté de coller à la réalité des années".
Ces scènes remplacent donc les monologues du théâtre tout en refusant l'usage d'une voix over. De
plus, le réalisateur a tenté de prendre des chansons qui correspondent au mieux aux personnages.
Ces chansons font également partie de la mémoire collective française. François Ozon s'est rendu
compte que cette mémoire collective n'est plus vraiment universelle, les jeunes générations ne se
rendent pas compte des références.
12
De plus, le spectateur retourne alors dans cette logique de dénégation qui est propre au théâtre. Il
sait que c'est totalement improbable et pourtant il continue d'adhérer au film comme si la chanson
n'est qu'une petite scène ajoutée. Lorsqu'un personnage entame une chanson, la plupart du temps,
les autres se mettent sur le côté pour l'écouter attentivement. Ce n'est pas le procédé de
focularisation spectatorielle car les scènes sont toujours filmées en champ/contrechamp mais les
autres personnages semblent sortir de l'histoire pour laisser la place à la chanson. Soit ils y
participent en dansant et en accompagnant la chanson, soit ils s'asseyent et écoutent.
c. Le mouvement
Le mouvement est présent au sein des deux types de représentations. Au théâtre, c'est la
biomécanique de l'acteur qui le met en place. Alors qu'au cinéma, c'est la caméra qui impose le
mouvement ainsi que le montage des plans et les acteurs. La présente analyse prend comme base
une adaptation filmée. Le spectateur se trouve donc face à un mouvement de caméra.
François Ozon utilise bien tous les procédés de mouvement de caméra comme les
champs/contrechamps ou les travellings. Malgré tout, il décide de faire jouer ses actrices comme si
elles étaient sur scène. Lors des chorégraphies, certes la caméra suit l'actrice, mais c'est dû au
mouvement de l'actrice. Il joue plus sur le doux mélange entre mouvement des acteurs et
mouvement de la caméra que les autres réalisateurs.
d. Les références
François Ozon va tout de même essayer de garder un lien avec le théâtre en intégrant plusieurs
éléments.
"Au cinéma, l'imitation se doit généralement d'être parfaite, inscrite dans un rapport de "conformité
avec le réel"".8 C'est ce qu'on appelle le processus d'identification du spectateur (à la caméra ou aux
personnages).
Le premier élément concerne le jeu des acteurs qui se veut théâtral, proche du sémaphorique. Et
plus particulièrement les chansons. En effet, les lumières s'éteignent et un spot lumineux est dirigé
8
HELBO André (1997), L'adaptation, Du théâtre au cinéma, Paris, Armand Colin/Masson
13
vers le chanteur. Celui-ci se met alors à danser devant les autres personnages. C'est une simple mise
en abime. C'est un jeu théâtral au sein d'un jeu vérisimilaire cinématographique. Ceci concourt vers
le processus de dénégation. L'acteur joue et montre qu'il joue.
Le second concerne le lieu. Le lieu de l'action est unique comme dans la pièce de théâtre, c'est le
salon de la maison familiale. A cela, François Ozon ajoute une autre dimension, celle des coulisses. Le
salon constitue en quelque sorte la scène où chaque acteur joue son personnage et où chaque
personnage joue son jeu (c'est la manière dont ils ont envie que les autres les voient). Le salon est
donc un lieu de double jeu. De plus, les autres pièces représentent les coulisses où chaque
personnage dévoile sa véritable personnalité. Madame Chanel va chanter dans la cuisine et révéler
ses pensées, Augustine va se changer dans sa chambre pour s'habiller comme elle le désire vraiment.
Le dernier élément permet de rappeler sans cesse l'importance du théâtre. Ceci se fait grâce à un
objet : le rideau rouge.
La dernière scène du film est encore une fois révélatrice du caractère ambigu (du point de vue de
l'énonciation) que François Ozon a fait de cette pièce. En effet, les huit femmes finissent le film en
ligne, main dans la main, face à la caméra, tel le salut des actrices de théâtre.
L'énonciation théâtrale se définit principalement par le fait qu'un acteur de théâtre joue et montre
qu'il joue. C'est ce qui est appelé la performance et cette notion conduit à la dénégation. Le
spectateur sait très bien que l'acteur joue un personnage mais il adhère tout de même à l'histoire et
ne remet pas les événements en question. A l'inverse, l'acteur de cinéma est dans un jeu de fiction.
Le spectateur s'identifie complètement aux personnages et fait totalement abstraction de ce qui
n'est pas à l'écran. Et pourtant, l'adaptation de François Ozon déroge à la règle. En effet, il construit
son film à l'image de la pièce de théâtre. La trame principale est reprise, il y ajoute bien évidemment
des outils proprement cinématographiques (champ/contrechamp, flash-back, ...).
4. Les divergences
Le récit de Huit femmes peut être résumé en un pitch : "huit femmes sont enfermées dans une
maison, un homme y a été assassiné, l'une d'elles l'a forcément tué". Ensuite l'histoire peut être
divisée en trois grands actes principaux. Le premier présente chaque personnage et se conclut par la
14
découverte du corps de l'homme, le second met en évidence qu'il y a de nombreux mensonges, le
troisième met en avant les mensonges qui permettront au final de conclure l'histoire.
En prenant les trois grands actes dans leur ensemble, il est possible de constater que les deux
premier dans le film sont fort semblables à ceux de la pièce de théâtre. Par contre, le troisième acte
se démarque complètement du théâtre au cinéma. L'analyse détaillée du premier acte au théâtre et
au cinéma permettra de mettre en évidence les changements de forme. L'analyse du troisième acte
mettra en avant les changements de fond.
a. Dans le fond - Premier acte
Un premier changement est la suppression pure et simple de certaines phrases. Par exemple, dans la
pièce de théâtre, Louise demande à Suzon :"Puis-je vous débarrasser, Mademoiselle ?". Alors que
dans le film, elle ne le demande pas mais agit directement. Cette suppression fait peut être partie du
processus filmique où chaque personnage existe par son image, ses actions et non par sa parole. Il
semble aussi pertinent de rappeler que François Ozon trouvait la pièce fort longue. Il s'agit donc
sûrement de raccourcir la scène.
D'autres fois, les phrases ont été transformées. Par exemple Madame Chanel qui propose des
brioches à Suzon en ponctuant par : "A ma Suzon retrouvée" qui est transformé en " pour le retour
de ma Suzon". Ou encore lorsqu'Augustine veut de la brioche : "Je n'ai eu droit qu'à du pain grillé"
en "J'ai droit [...]". L'objectif est simple, il s'agit simplement de retrouver un parler plus réaliste,
moins théâtral et surtout de notre époque. Lorsque Catherine s'exclame, elle ne dit plus "Eh bien,
vrai !" mais "Eh ben !". Il s'agit donc du processus de modernisation de la pièce que désire François
Ozon. Même si ce langage correspond à notre époque, rares sont les spectateurs qui remarquent
qu'il ne s'agit pas du langage des années 1950.
Certains mots sont aussi accentués. Ce sont souvent les adjectifs qui accompagnent la description
des personnages dans les dialogues. L'adjectif "triste" devient "amer" ou encore l'adjectif
"mécontente" devient "furieuse". Le remplacement de ces adjectifs, dans les dialogues , ajoute une
certaine rancœur aux personnages. Cela met en avant le fait qu'en plus d'être affligés par certaines
choses, ils vont aussi se venger et se battre contre les autres. Ce procédé rejoint la volonté de
François Ozon à complexifier les personnages.
15
Pour finir, François Ozon va aussi accentuer les gestes de ses personnages. Lorsqu'Augustine se met
en colère face aux autres, elle prend un vase et le jette à terre. Ou lorsqu'elle se bat avec Gaby, elle
lui crache dessus. L'une des motivations de l'adaptateur ressort clairement, il s'agit de pousser la
caricature à son paroxysme , en accentuant les faits et gestes, afin que toutes les émotions puissent
ressortir à la fin du film et mettre en évidence l'intérieur, le ressenti de chaque personnage.
b. Dans la forme - Troisième acte
Dans la pièce de théâtre, Jean Le Poulain met en scène toutes sortes de révélations et surtout
différents gags. Le premier est la bibliothèque qui se révèle être la cachette de Mamy pour sa
bouteille de Porto. Le deuxième concerne le café qui aurait été empoisonné par Pierrette. Elles
jouent toutes à se faire boire des tasses pour être sûres qu'il n'y a pas de poison dans le café. Le
troisième prend place au début de l'acte, lors de la coupure d’électricité , Catherine s'amuse à se
déguiser en inconnu pour effrayer Louise et Augustine. Le dernier est le coussin de Mamy qui se
révèle être la cachette de ses titres, qui n'ont finalement pas été volés. Jean Le Poulain a opté pour
des révélations matérielles sur ce que chaque personnage cachait.
François Ozon décide de garder la plupart de ces secrets auxquels il ajoute des secrets intimes, qui
permettent de révéler au mieux la nature de ces huit femmes. Ainsi, Madame Chanel va reconnaître
être homosexuelle et amoureuse de Pierrette, alors que son secret dans la pièce de théâtre est le jeu
de cartes avec Pierrette. Mamy qui est surtout alcoolique dans la pièce de théâtre se révèle être une
veuve noire, qui a tué son mari. Suzon, qui est enceinte d'un charmant anglais dans la pièce, l'est ici à
cause de son père. Elle le révèle à Catherine qui lui pose de nombreuses questions sur le sexe.
Catherine, de caractère curieux, l'est d'ailleurs au point de poser des questions fort indiscrètes dans
le film. Augustine, dont le caractère reste refoulé dans la pièce, va prendre ses aises dans le film en
s'habillant comme les autres femmes de la maison. Pierrette avoue sa bisexualité à Gaby. Elles
finissent par s'embrasser. Louise s'avère être la maîtresse de l'homme de la maison. Pour finir,
Catherine explique son plan de la même manière que dans la pièce mis à part qu'elle rentre dans la
chambre de son père avant que celui-ci ne se donne la mort. Ces scènes sont souvent des rajouts de
François Ozon par rapport à Jean Le Poulain.
François Ozon privilégie des révélations de l'ordre de l'intime plutôt que des révélations matérielles.
Encore une fois, cela met en évidence que Jean Le Poulain a misé sur une approche totalement
réaliste de la mise en scène. Il appuie bien sur les deux aspects qu'il désire prendre en compte : la
16
comédie et l'intrigue policière. Tandis que François Ozon relègue l'intrigue policière et la comédie au
second plan (tout en gardant ces aspects) au profit des révélations familiales et intimes de chacune
de ces femmes, quitte à perdre le côté réaliste du film. Malgré tout, l’accueil du film fut très bonne
et le spectateur ne remit pas en cause les quelques incohérences, chacun trouvant dans le film ce qui
lui plaisait. Ceci rejoint le fait que l'analyse du film peut se faire à différents niveaux.
V.
Conclusion
Cette analyse, qui constitue un relevé exhaustif des divers processus adaptatifs, met en évidence le
fait que les écarts entre pièces de théâtre et films sont fort minces. Les différents moyens de
communication et la célébrité permettent ce genre de choses.
En effet, la pièce de théâtre, mise en scène par Jean Le Poulain, déroge à certaines règles qui sont
propres à l'énonciation théâtrale, tout se veut réaliste; le monde possible ne doit plus faire qu'un
avec le monde de référence. Tout le côté symbolique et métaphorique des personnages et des objets
est mis de côté au profit d'un théâtre plus moderne. Les objectifs sont simples et clairs, Jean Le
Poulain veut viser le plus grand nombre avec une pièce comique et intéressante à la fois, qui tente
de placer le spectateur dans le salon, parmi ces huit femmes.
Alors que le film Huit femmes se rapproche du langage théâtral par la symbolique de chaque
personnage, la présence de chansons qui constituent les monologues théâtraux, la mise en abime ou
encore les nombreux rappels au théâtre (comme le rideau rouge ou les coulisses du salon). François
Ozon cherche plus à faire des références à sa culture, la culture française, américaine, le cinéma, le
théâtre, la chorégraphie qu'à adapter la pièce mise en scène par Jean Le Poulain. L'objectif du
réalisateur est réussi, il rend hommage à ce qu'il estime tout en modernisant et complexifiant les
personnages (poussés parfois à l'extrême). Il insiste sur ce côté de transmission de la mémoire
collective en mettant côte à côte le plus vieux personnage et le plus jeune. Il se rend malgré tout
compte que cette mémoire collective ne perdurera pas.
Ceci permet de conclure par le fait qu'il n'y a pas de règles précises à respecter. L'adaptation dépend
essentiellement des motivations de l'artiste. C’est lui qui va repenser et réécrire des œuvres
antérieures à sa manière. Avant toute chose, il faut donc se plonger dans l'esprit du créateur et de
l'adaptateur pour voir ce qu'ils ont voulu faire (c'est là l'importance des mondes de référence et des
17
mondes possibles). Après seulement, l'analyse détaillée de la traduction intersémiotique peut se
faire et permet bien souvent d'appuyer la volonté des deux artistes.
VI.
Bibliographie
HELBO André (1997), L'adaptation, Du théâtre au cinéma, Paris, Armand Colin/Masson
HELBO André (2006), Signes du spectacle, Des arts vivants aux médias, Bruxelles, Peter Lang
GLAUDE Carole (2007), Analyse comparative d'une pièce de théâtre et de son adaptation
cinématographique, Différences entre Huit femmes de Robert THOMAS et 8 femmes de François
OZON, ULB
OZON François, Huit Femmes, réalisé en 2002, produit par fidélité production
SABBAGH Pierre, Au théâtre ce soir, Huit Femmes, Ecran noir, Huit Femmes,
http://www.ecrannoir.fr/films/02/8femmes/interview.htm visité le 26/12/2011
Wikipédia, Robert Thomas, http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Thomas, visité le 22/12/2011
Wikipédia, Huit Femmes (pièce), http://fr.wikipedia.org/wiki/Huit_femmes, visité le 23/12/2011
Wikipédia, Huit Femmes (film), http://fr.wikipedia.org/wiki/Huit_femmes_%28film%29, visité le
23/12/2011
Wikipédia, François Ozon, http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Ozon, visité le 22/12/2011
18
Annexes
Annexe 1 : les fiches techniques
Fiche Technique de la pièce de théâtre Huit Femmes
Pièce écrite par Robert Thomas
Mise en scène : Jean Le Poulain
Décors : Roger Harth
Costumes : Donald Cardwell
Musique : Fred Kiriloff
Gaby : Mony Dalmes
Pierrette : Claude Génia
Augustine : Jacqueline Jefford
Louise : Nadia Barentin
Suzon : Corinne Le Poulain
Catherine : Bernadette Robert
Madame Chanel : Madeleine Barbulée
Mamy : Madeleine Clervanne
Fiche technique du film Huit Femmes
Titre : Huit femmes
Réalisation : François Ozon
Scénario : François Ozon, Marina de Van, d'après la pièce de théâtre éponyme de Robert Thomas
Dialogues : François Ozon
Décors : Arnaud de Moléron
Costumes : Pascaline Chavanne
Photographie: Jeanne Lapoirie
Montage : Laurence Bawedin
Musique : Krishna Levy
Production : Stéphane Célérier (producteur associé), Olivier Delbosc, Marc Missonnier
19
Sociétés de production : BIM, Canal+, Centre National de la Cinématographie (CNC), Fidélité
Productions, France 2 Cinéma, Gimages 5, Local Films et Mars Films
Langue : français
Format : Couleurs - 35 mm - 1,85:1 - Son Dolby numérique et DTS
Genre : Comédie policière, comédie musicale
Durée : 111 minutes
Tout public
Tournage : du 9 avril au 9 juin 2001
Dates de sortie : Belgique : 13 février 2002
Catherine Deneuve : Gaby
Fanny Ardant : Pierrette
Danielle Darrieux : Mamy
Isabelle Huppert : Augustine
Emmanuelle Béart : Louise
Virginie Ledoyen : Suzon
Ludivine Sagnier : Catherine
Firmine Richard : Madame Chanel
Dominique Lamure : Marcel
20
Téléchargement