ENDOMORPHISMES SYMETRIQUES POSITIFS 3 décembre 2012 1 Matrices symétriques, endomorphismes symétriques on rappelle que toute matrice symétrique à coefficients réels est diagonalisable. Soit A une matrice symétrique de taille n et λ1 , ..., λn ses valeurs propres. Si toutes les valeurs propres de A sont positives on dit que A est une matrice symétrique positive. Si tous les λi sont strictement positifs, on dit que la matrice A est définie positive.On rappelle qu’il existe une matrice orthogonale Ω tel que : A = ΩD t Ω avec D = diag(λ1 , ..., λn ). Si A est positive alors pour tout X ∈ Mn1 (R), on a : t avec Y =t ΩX XAX =t XΩDt ΩX =t Y DY y1 n X Il en résulte que si on pose Y = ... alors : t XAX = λk yk 2 et alors : k=1 yn ∀X ∈ Mn1 (R) t XAX ≥ 0 Réciproquement si A est une matrice symétrique vérifiant la condition : ∀X ∈ Mn1 (R) (1) t XAX ≥ 0 alors si λ est une valeur propre de A il existe X0 6= O tel que AX0 = λX0 . On a alors t X0 AX0 = λt X0 X0 = λ||X0 ||2 et d’après (1) il en résulte que λ ≥ 0 Conclusion : Proposition-Definition : Soit A une matrice réelle symétrique de taille n. Les assertions suivantes sont équivalentes : (i) Toutes les valeurs propres de A sont positives (ii) ∀X ∈ Mn1 (R) t XAX ≥ 0 Si l’une des assertions est vérifiée , on dit que A est une matrice symétrique positive Cela nous conduit donc à définir la notion d’endomorphisme symétrique positif dans un espace euclidien : Proposition-Definition : Soit (E, h, i) un espace euclidien et soit f un endomorphisme symétrique de E. Les assertions suivantes sont équivalentes : (i) Toutes les valeurs propres de f sont positives (ii) ∀x ∈ E hx, f (x)i ≥ 0 Si l’une des assertions est vérifiée , on dit que f est un endomorphisme symétrique positif. 1 pour prouver cette proposition il suffit de munir E d’une base orthonormée et utiliser les matrices. 2 2.1 Exemple fondamental Rappel On rappelle que si (ui )1≤i≤n est une famille de vecteurs d’un espace préhilbertien (E, h, i) alors on appelle matrice de Gram de cette famille la matrice : G(u1 , ..., un ) = (hui , uj i)1≤i,j≤n on a définit aussi le déterminent de Gram de cette famille : Gram(u1 , ..., un ) = det(G(u1 , ..., un )) Si F = Vect(u1 , .., un ) et si dim F ≥ 1 et si B = (w1 , ..., wr ) est une base orthonormale de F et si A estla matrice dont les colones sont C1 , ..., Cn avec pour tout j ∈ {1, ..., n} on a a1j .. Cj = . est la colonne des coordonnées de uj relativement à la base B alors on a pour arj tout k et j de : r X hui , uj i = aki akj k=1 Or , il est facile de voir que A = (aij ) 1≤i≤r . Il en résulte que le terme général de la matrice 1≤j≤n carrée t AA est : dij )1≤i,j≤r tel que : dij = n X aki akj k=1 Ainsi on a : (∀(i, j) ∈ {1, ..., r}2 ) dij = hui , uj i et en conclusion on a : Gram(u1 , ..., un ) = t AA On peut remarquer facilement que r = rg (u1 , ..., un ) et on a donc la proposition suivante : Proposition : Soit (E, h, i) un espace préhilbertien réel et soit (u1 , ..., un ) une famille de vecteurs de E de rang r. Alors il existe une matrice A ∈ Mrn (R) tel que G(u1 , ..., un ) = t AA 2.2 Les matrices de Gram Sont symétriques positives Théorème : toute matrice de Gram est symétrique positive. Si de plus elle est inversible alors elle est symétrique définie positive en effet Soit G la matrice de Gram d’une famille (u1 , ..., un ) de rang r > 0. On sait que G =t AA avec A ∈ Mrn (R) dés lors on a G ∈ Mn (R). On a pour tout X ∈ Mn1 (R) : t XGX =t X t AAX =t (AX)AX = ||AX||2 ≥ 0 Si de plus G est inversible alors les valeurs propres de G sont non nulles et comme elles sont déjà positives elles sont strictement positives et G est définie positive.. 2 3 Un exercice Problème Soit n ∈ N∗ avec n ≥ 2 et pour tout (i, j) ∈ {1, ..., n}2 on pose bij = 1 . Démontrer que la i+j matrice B = (bij )1≤i,j≤n est définie Une démarche détaillée pour répondre : Soit C([0, +∞[, R) le R− espace vectoriel des fonctions continues de [0, +∞[ vers R et soit Z +∞ 2 E = f ∈ C([0, +∞[, R)/ f (t)dt est convergente 0 1. Donner des exemples d’éléments de E 2. Montrer que E est un sous-espace vectoriel de C([0, +∞[, R) Z +∞ 2 f (t)g(t)dt est absolument convergente 3. Montrer que si (f, g) ∈ E alors l’intégrale 0 et que la relation : Z +∞ hf, gi = f (t)g(t)dt 0 définit un produit scalaire sur E 4. Pour tout k ∈ {1, ..., n} , on pose : gk (t) = e−kt .Calculer hgi , gj i pour tout (i, j) ∈ {1, ..., n}2 . 5. Conclure 6. généraliser ce résultat en considérant bij = strictement positifs deux à deux distincts 3 1 où a1 , ..., an sont des nombres réels ai + aj