L`anthropologie est politique

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Appels à communications
L’anthropologie est politique
Dans le cadre de Connaissance No(s) Limit(es)
Premier Congrès
de l’Association Française d’Ethnologie et d’Anthropologie (AFEA)
21-24 Septembre 2011
EHESS, Paris
www.asso-afea.fr
NB : la participation à l’atelier implique l’inscription au congrès (cf. le site de l’association
pour plus de détails et pour voir la liste des autres ateliers et tables rondess)
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Dans l’enquête ethnologique, les sujets « observés » occupent une position active et dynamique,
et construisent eux-mêmes la médiation dont l’ethnologue va être chargé, et qui peut être externe
(médiation entre le groupe et l’extérieur) ou interne. A moins que l’ethnologue ne soit véritablement maintenu à distance par les sujets de son enquête, et que ceux-ci, donc, le laissent en dehors
de leur univers, son implication s’enracine avec plus ou moins de profondeur, dans le mode de
constitution des groupes qu’il étudie. Pour ces raisons, le décryptage de la relation d’enquête
mène à analyser certaines des relations fondamentales de ces groupes, qui ont trait notamment à
leur rapport au politique et à l’État, ainsi qu’à la manière dont se signifient, en termes symboliques et imaginaires, leur cohésion ou leur conflictualité interne. Ces remarques rappellent que la
pratique du « terrain » ethnologique est toujours un exercice politique. C’est en tant que tel
qu’elle est productrice de connaissances dont l’ethnologue ne peut lui-même prendre conscience
qu’en assumant que l’objet de cette connaissance est tout entier politique et en élucidant la manière dont sa présence s’inscrit dans le rapport aux autorités et à l’État.
Afin de mettre en discussion cette idée, l’atelier accueillera des communications autour des 3
thèmes suivants :
-Terrains politisés, terrains exposés ou comment conduire son terrain dans des situations dont
la dimension politique est directement manifeste et rend d’emblée dangereuse et exposée la pratique de l’ethnologue ? S’agit-il de jouer du risque, ou au contraire de le contourner ? Peut-on/
faut-il se prémunir contre les dangers politiques que fait courir la pratique de l’enquête dans des
situations de dictacture ou de soulèvement politique, par exemple ? Quelles sont les conséquences de ces choix méthodologiques, pratiques et politiques pour les résultats de la recherche et
pour l’anthropologue ?
-Mots et concepts piégés ? Comment poser une problématique de terrain, interroger des situations et des interlocuteurs quand les façons de nommer les questions abordées et les concepts
sont marqués par le poids du discours des politique ou de l’Etat. Faut-il reprendre les termes et
les interroger ou au contraire en mettre d’autres en travail avec nos interlocuteurs ? Comment
interpréter leur reprise de ces termes ou au contraire le fait qu’ils n’en usent pas ? Comment conduire une recherche sans la confondre avec le travail de dénonciation militant ni nourrir par le
bais de celle-ci des problématiques que l’on juge mal posées, fausses, voire nocives ?
-Enquête en temps de guerre. Le silence de l’anthropologie (française) sur un débat qui se rouvre ailleurs avec vigueur, autour de l’implication directe d’anthropologues dans la « guerre globale au terrorisme », nous interroge. D’une part, il nous porte à nous pencher sur ce phénomène
alarmant de complicité de notre discipline avec le conflit dans sa forme la plus haute – une complicité que l’on pensait, peut-être, évacuée à jamais par la dénonciation des connivences entre
anthropologie et colonialisme/impérialisme dans les dernières décennies. D’autre part, il nous
pousse à questionner les formes d’une apparente « dépolitisation » diffusée de l’anthropologie,
qui n’est plus prête comme auparavant à reconnaître la valeur politique forte de son implication
dans des contextes de rapports inégaux, ni à saisir ses responsabilités, plus ou moins explicites,
dans les phénomènes que provoquent dans le monde contemporain, d’une part, la guerres stricto
sensu et, d’autre part, la guerre économique portée par le « nouvel ordre mondial » néo-libéral.
Les Résumés d’environ 2500 signes doivent être envoyés au plus tôt
Merci d’envoyer votre proposition simultanément à [email protected] et
[email protected] et [email protected]
Les organisateurs se réservent la possibilité de grouper les contributions individuelles au mieux des ateliers proposés.
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