revue - John Libbey Eurotext

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Virologie 2007, 11 : 135-50
Tests d’amplification génomique multiple
pour le dépistage des infections virales :
développement et applications
1
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017.
D. Candotti
2
J.-P. Allain
1
National Blood Service, Long Road
<[email protected]>
2
Division of Transfusion Medicine,
Department of Haematology,
University of Cambridge, Cambridge CB2
2PT, Grande-Bretagne
Résumé. Du fait de progrès constants des méthodes d’amplification et de détection des acides nucléiques viraux, le diagnostic moléculaire est devenu une
procédure essentielle de caractérisation des infections virales. Le développement
des tests moléculaires appliqués au diagnostic clinique et à la sécurité transfusionnelle reste limité essentiellement par leur coût. Cette limitation peut être atténuée
par le développement de tests d’amplification génomique multiple (multiplex)
détectant simultanément et, éventuellement, identifiant immédiatement plusieurs
génomes viraux grâce aux récentes avancées techniques dans ce domaine. Malgré
une optimisation parfois délicate, les tests multiplex, commerciaux ou non, ont été
utilisés avec succès, en particulier pour le dépistage à grande échelle des infections
à HBV, HCV et VIH1 dans les dons de sang, ce qui a amélioré la sécurité
transfusionnelle en réduisant la fenêtre sérologique. Ces tests hautement sensibles
et spécifiques ont également montré un potentiel de réduction des coûts et des
délais opératoires de la détection moléculaire. Le format multiple offre la perspective d’accroître la sécurité transfusionnelle dans des régions endémiques à
faibles ressources tout en maintenant un rapport coût/efficacité favorable grâce à
l’association à d’autres procédés réducteurs de coût tels que la détection en pools
de plasmas et le dépistage sérologique avant le don.
doi: 10.1684/vir.2007.0082
Mots clés : amplification génomique multiple, génomes viraux, RT-PCR en
temps réel, sécurité transfusionnelle
Abstract. Advances in viral nucleic acid amplification and detection techniques
have resulted in molecular diagnostics becoming key procedures in viral infection characterization. Molecular assay development applied to clinical diagnostic and transfusion safety is essentially limited by cost. To overcome this
limitation, multiplex nucleic acid testing (NAT) assays allowing simultaneous
detection and eventually direct identification of several viral genomes have been
developed using recent technical improvements in genomic amplification technologies. Optimization may prove difficult, but commercial and in-house multiplex NAT assays have been successfully applied to large-scale screening of
blood donations for HBV, HCV and HIV-1, improving transfusion safety by
reducing the pre-seroconversion window period. They showed high sensitivity
and specificity, and may decrease operating costs and testing turnaround time.
Multiplexing has the potential to improve blood safety in highly endemic
resource-limited areas in a cost-effective way when associated with other costreducing procedures such as plasma pooling and pre-donation serological
screening.
Key words: transfusion safety, multiplex nucleic acid testing, viral genomes,
real-time RT-PCR
Tirés à part : D. Candotti
Virologie, Vol. 11, n° 2, mars-avril 2007
135
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revue
Au cours des dix dernières années, les performances des
méthodes moléculaires d’amplification et de détection des
génomes viraux (ADN et ARN) n’ont cessé de progresser,
non seulement en matière de sensibilité et de spécificité
mais aussi de par une automatisation les rendant utilisables
à grande échelle ; leur utilisation en diagnostic clinique et
dans les laboratoires de recherche ne cesse de se développer. Ces méthodes moléculaires, dont la plus populaire est
la PCR, associent une détection directe et extrêmement
spécifique des séquences virales ciblées, avec une sensibilité analytique bien supérieure à celle des méthodes de
détection sérologique des antigènes viraux ou d’isolement
des virus. Un des moteurs particuliers de ce développement
est la recherche de la sécurité transfusionnelle en matière
d’infections virales : cela implique le dépistage à grande
échelle de marqueurs sérologiques et/ou génétiques des
virus présents même en faible quantité dans les dons de
sang, qui constituent un risque pathogène pour les receveurs. Ce dépistage nécessite, non seulement une sensibilité maximale afin de détecter de faibles concentrations des
marqueurs viraux recherchés, mais également une très
grande spécificité de manière à limiter l’élimination de
dons identifiés de façon erronée comme contaminés. Ces
deux conditions sont nécessaires au maintien d’un rapport
coût/efficacité favorable du dépistage viral systématique en
transfusion. Les performances des tests actuels détectant
l’antigène de surface du virus de l’hépatite B (HBV) et les
anticorps dirigés contre le virus de l’immunodéficience
humaine de type 1 (VIH1) et le virus de l’hépatite C (HCV)
permettent de réduire le risque de transmission par transfusion de ces trois virus à un niveau compris entre 1 : 50 000
et 1 : 1 500 000. Un risque transfusionnel résiduel demeure
du fait de la fenêtre sérologique qui suit le contact initial
avec le virus et précède l’apparition de niveaux détectables
des marqueurs sérologiques (antigènes et anticorps), et de
la période suivant la disparition de ces marqueurs sérologiques dans les phases tardives de l’infection dans le cas du
HBV. Ce risque résiduel peut être à son tour significativement réduit grâce au développement récent de méthodes
moléculaires de détection des génomes viraux.
L’utilisation en diagnostic clinique et en transfusion de ces
méthodes moléculaires souvent complexes est également
limitée par leur coût élevé et parfois le volume d’échantillon à tester disponible. En particulier, dans le domaine
transfusionnel, elle est caractérisée par un rapport
coût/efficacité élevé dans les pays développés dans lesquels
le risque résiduel est extrêmement faible [1]. Le rapport
coût/bénéfice en année de vie de qualité (Qaly) y est de plus
de 1 000 000 dollars au lieu du seuil généralement accepté
de 50 000 dollars. Cependant, la volonté des pouvoirs publics et des populations elles-mêmes de payer pour un sang
« sans risque » a encouragé le développement de méthodes
de détection génomique, non seulement des HBV, HCV et
136
VIH1 représentant un risque majeur, mais aussi du parvovirus humain B19 (B19), du virus West Nile et du virus de
l’hépatite A. Le coût considérable de ces nouvelles technologies, pour une grande part lié à des frais de brevets, a
stimulé la recherche de diverses stratégies destinées à le
réduire et à accroître la capacité diagnostique des méthodes
de détection génomique. Une première solution, utilisée en
sécurité transfusionnelle, a été de pratiquer le dépistage des
génomes viraux sur des mélanges (pools) contenant de 8 à
500 échantillons de plasma mais cela s’accompagne d’une
baisse de sensibilité due au facteur de dilution introduit.
Cette limitation peut cependant être partiellement atténuée
par l’introduction de procédures, souvent compliquées,
permettant de concentrer les virus recherchés. Une telle
approche est essentiellement applicable au dépistage à
grande échelle mais semble peu adaptée au diagnostic
clinique. Une seconde approche consiste à développer des
méthodes capables de détecter simultanément plusieurs
génomes différents dans une même réaction. Elle réduit le
coût en réactifs, le volume d’échantillon à tester, le temps
nécessaire à l’obtention des résultats, mais rend encore plus
complexe un procédé qui nécessite déjà plusieurs étapes
pour la détection d’un seul génome viral.
La présente revue a pour objectif de donner un aperçu non
exhaustif des méthodes de détection génomique en format
multiple (multiplex) actuellement disponibles en tant que
tests commerciaux manufacturés ou tests « maison » développés dans un but de recherche ou de diagnostic, en particulier dans le domaine de la sécurité transfusionnelle ; à
cette occasion, seront discutés les problèmes techniques
liés à ces nouvelles méthodes et donnés des exemples de
leurs applications cliniques.
Tests d’amplification génomique
en format multiple (multiplex)
pour le dépistage des génomes viraux
Au cours de dix dernières années, plusieurs études ont
démontré la faisabilité et l’efficacité de la détection des
génomes viraux en multiplex dans différentes situations
cliniques et épidémiologiques (tableaux 1 et 2) [2-28]. Ces
méthodes de détection mutiple peuvent constituer une réponse pratique au besoin d’un dépistage rapide, simultané
et à grande échelle de plusieurs virus. Elles sont suffisamment sensibles pour détecter des infections virales, telles
que les infections à VIH1, HCV, HBV et virus humain
T-lymphotrope (HTLV), en l’absence de toute réponse sérologique (fenêtre de préséroconversion). Le multiplexage
s’applique également au typage/sous-typage de souches
virales dans des études épidémiologiques. La plupart de ces
tests multiplex sont des tests « maison » à but diagnostique
ou de recherche. Seuls quelques-uns ont été développés
commercialement, en particulier dans le but d’être appliVirologie, Vol. 11, n° 2, mars-avril 2007
revue
Tableau 1. Exemples de tests multiplex pour le diagnostic virologique
Auteurs
Système
Virus
Témoin
interne
Origine(s) des
échantillons
Equipement
Tucker, 2001
RT-PCR en temps réel
Non
Sécrétions vaginales
ABI Prism 7700
Klein, 2001
Del Mar Mosquera,
2002
Druce, 2002
RT-PCR en temps réel
RT-PCR
HPV6, HPV11,
HPV16, HPV18
Sous-types de FIV
MeV, RUBV, B19V
Non
Non
Plasma
Diverses
ABI Prism 7700
-
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O’Neill, 2003
Safronetz, 2003
PCR nichée
PCR en temps réel
PCR en temps réel
Beuret, 2004
RT-PCR en temps réel
Boivin, 2004
RT-PCR en temps réel
Kirschberg, 2004
Templeton, 2004
PCR
PCR en temps réel
Scheltinga, 2005
Gunson, 2005
PCR en temps réel
RT-PCR en temps réel
Rolfe, 2005
RT-PCR en temps réel
Li, 2006
Candotti, 2006
RT-PCR en temps réel
RT-PCR en temps réel
HSV1, HSV 2, VZV,
CMV
HSV1, HSV2, VZV
HHV6A, HHV6B,
HHV7
NV1, NV2,
entérovirus, astrovirus
influenza A,
influenza B, HRSV
HBV génotypes A-F
Influenza A,
Influenza B, HRSV
PIV1, PIV2,
PIV3, PIV4
HMPV, RRSV
Influenza (A, B),
HRSV (A, B),
rhinovirus, PIV (1-3),
coronavirus (229E,
OC43, NL63)
Genotypes 1-6
de HCV
GBV-C, WNV, dengue
HBV, B19V, HHV-8
Non
-
Non
Non
Diverses
Tissus
Lightcycler
Lightcycler
Non
Diverses
Lightcycler
Non
Voies respiratoires
Lightcycler
Non
Non
Sérum
Voies respiratoires
iCycler IQ
Oui
Non
Voies respiratoires
Voies respiratoires
iCycler IQ
ABI 7500 SDS
Non
Serum
Rotor-Gene 3000
Non
Oui
Plasma
Plasma
Mx3000P
Mx3000P
HPV : papillomavirus humain ; FIV : virus de l’immunodéficience féline ; MeV : virus de la rougeole ; RUBV : virus de la rubéole ; B19V : parvovirus B19 ; HSV :
virus herpes simplex ; VZV : virus de la varicelle et du zona ; CMV : cytomegalovirus ; HHV : herpèsvirus humain ; NV : norovirus ; HRSV : virus respiratoire
syncytial ; HBV : virus de l’hépatite B ; PIV : virus parainfluenza ; HCV : virus de l’hépatite C ; WNV : virus West Nile ; GBV-C : virus dit de l’hépatite G.
qués au dépistage à grande échelle des dons de sang
(tableau 1). Dans ce cas, les virus recherchés sont essentiellement le HBV, le HCV et le VIH1M, N, O ainsi que, dans
une moindre mesure, le VIH2, le virus dit de l’hépatite G
(GBV-C) et les HTLV-I et II [17-28]. Ces différents tests
sont capables de détecter simultanément de deux à quatre
génomes viraux (ADN et/ou ARN) mais peu d’entre eux
contiennent un témoin interne d’amplification.
Le multiplexage a été appliqué avec succès aux différentes
méthodes les plus utilisées d’amplification des ADN et
ARN viraux et de détection des séquences amplifiées (tableau 2). Les méthodes d’amplification regroupent la réaction de polymérisation en chaîne (polymerase chain reaction, PCR) de type conventionnel ou niché (nested PCR) et
associée ou non a une transcription inverse préalable des
ARN (RT-PCR) [17, 20, 25, 29], la PCR en temps réel
(real-time PCR) [18, 19, 21, 23, 26, 28], l’amplification
isothermique de séquences nucléiques (isothermal nucleic
acid sequence-based amplification, Nasba) [22] et l’amplification par transcription (transcription-mediated amplification, TMA) [24, 27].
Virologie, Vol. 11, n° 2, mars-avril 2007
Caractéristiques générales des tests
d’amplification génomique multiplex
Dans les tests multiplex utilisant une réaction conventionnelle de type (RT)-PCR, les produits amplifiés sont détectés
et identifiés selon leur taille après migration par électrophorèse dans un gel d’agarose [17, 29]. La PCR nichée apporte
un gain de sensibilité et de spécificité mais introduit cependant un risque accru de contamination croisée du fait de la
manipulation de produits déjà amplifiés [29]. Afin d’éviter
cette deuxième étape d’amplification, la détection des produits d’une première amplification a été rendue plus efficace par l’utilisation de sondes oligonucléotidiques d’hybridation associées à différentes méthodes de marquage et
de détection des produits d’hybridation. Les tests utilisant
cette méthodologie sont classés en deux groupes en fonction du type de signal d’amplification produit.
Le premier groupe comprend les tests multiplex générant
un signal unique, tels que les tests utilisant des sondes
oligonucléotidiques marquées à la biotine à leur extrémité
5’ et un système de détection de type PCR Elisa DIG [25],
137
revue
Tableau 2. Amplification génomique multiplex pour le dépistage des dons de sang
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Auteurs
Année
Virus
Système
d’amplification
Système de
détection
Témoin
interne
Caudai
1998
RT-PCR
Gel
Non
Plasma 100
780 copies
Vet
1999
PCR en temps
réel
Sondes
fluorescentes
multiples
Non
Whole blood
200
1999
RT-PCR en
temps réel
Non
Plasma 200
Defoort
2000
Sondes
fluorescentes
multiples
Cytométrie de
flux
10 copies
VIH1
VIH2
VHTL-II
50 copies
A-G
A, D, SD
A, B
Mercier
HCV,
GBV-C
VIH1,
VIH2
HTLV-I,
HTLV-II
HCV,
HBV
Non
Plasma 100
-
-
Meng
2001
RT-PCR en
temps réel
Fluorescence
unique
Oui
Plasma 200
A-E
1-5
A-G
De Baar
2001
VIH1
NASBA
Non
Plasma 200
Abravaya
2001
VIH1 M,
O, VIH2
PCR
Sondes
fluorescentes
multiples
Fluorescence
unique
VHB 22-60 UI
VHC 61-112
UI
VIH 33-66 UI
10 copies
Oui
Plasma
1000
Candotti
2003
TMA
Plasma 500
2004
Non
Plasma 200
Candotti
2004
Non
Plasma 200
Koppelman
2005
Fluorescence
unique
Fluorescence
unique
Sondes
fluorescentes
multiples
Fluorescence
unique
Oui
Adami
Oui
Plasma 500
Dineva
2005
VIH1,
HCV
VIH1,
HCV
VIH1,
HCV,
HBV
VIH1,
HCV,
HBV
VIH1,
VIH2,
HBV
Non
Plasma 200
VIH1,
HCV,
HBV
VIH1,
HCV,
HBV
RT-PCR
RT-PCR
RT-PCR en
temps réel
TMA
RT-PCR en
temps réel
Bandes
spécifique
Type
Sensibilité/ml
d’échantillon
et volume
(ll)
VIH1 50
copies
VIH2 10
copies
VIH1 15-20 UI
VHC 16-18 UI
VIH-1 100 UI
VHC 200 UI
VIH1 680 UI
VHC 167 UI
VHB 30 UI
VIH1 26 UI
VHC 4.6 UI
VHB 11 UI
VIH1 500 UI
VHC 125 UI
VHB 50 UI
Génotypes
ou soustypes
-
M, N, O
A-G, O
A-E
1-4
B
3
A-G
1-6
A-F
B
1
A-G
A-F
1-6
A-G
HPV : papillomavirus humain ; FIV : virus de l’immunodéficience féline ; MeV : virus de la rougeole ; RUBV : virus de la rubéole ; B19V : parvovirus B19 ;
HSV : virus herpes simplex ; VZV : virus de la varicelle et du zona ; CMV : cytomegalovirus ; HHV : herpèsvirus humain ; NV : norovirus ; HRSV : virus
respiratoire syncytial ; HBV : virus de l’hépatite B ; PIV : virus parainfluenza ; HCV : virus de l’hépatite C ; WNV : virus West Nile ; GBV-C : virus dit de l’hépatite
G.
une détection fluorométrique LCx [23], des sondes chimioluminescentes pour la détection de produits amplifiés par
transcription [24, 27], et des sondes fluorescentes de type
TaqMan® (sondes doublement marquées par un rapporteur
en 5’ et un bloqueur en 3’) associées à une PCR en temps
réel utilisant une ADN polymérase ayant une activité nucléasique [21]. Ces différents tests sont incapables de différencier les uns des autres les génomes viraux détectés dans
l’échantillon analysé. Il faut alors avoir recours à des amplifications secondaires individuelles spécifiques de chaque
virus afin d’identifier le génome viral à l’origine du signal.
Le second groupe est constitué de tests permettant la détection simultanée et l’identification immédiate d’ADN/ARN
138
viraux amplifiés dans une réaction multiple. Ces tests utilisent les techniques de (RT)-PCR conventionnelle, de Nasba
et plus communément de (RT)-PCR en temps réel. Les
produits amplifiés peuvent être directement identifiés par
une technique d’hybridation sur microsphères utilisant un
cytomètre de flux [20]. Ce procédé implique des étapes
d’amplification et de détection séparées qui s’avèrent compliquées et longues. Récemment, Dineva et al. [28] ont
décrit une méthode rapide, simple et ne nécessitant que peu
d’équipement pour la détection visuelle et l’identification
de plusieurs produits d’amplification par hybridation à
l’aide de sondes oligonucléotidiques spécifiques immobilisées sur bandelette ou dipstick. Les tests utilisant la (RT)Virologie, Vol. 11, n° 2, mars-avril 2007
revue
PCR en temps réel ou le Nasba cumulent les avantages
d’être des systèmes fermés combinant amplification et détection en une seule réaction, de limiter les risques de
contamination en ne nécessitant pas de manipulation postamplification, d’avoir des temps de réaction réduits du fait
de cycles d’amplification courts et d’utiliser des sondes
fluorescentes associées à des systèmes de détection optique
particulièrement sensibles [18, 19, 22, 26].
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RT-PCR multiplex en temps réel :
principe et développement
La majorité des tests multiplex pour la détection des génomes viraux décrits dans la littérature utilisent la (RT)-PCR
en temps réel (tableau 1). L’amplification en temps réel
semble être largement acceptée du fait de sa sensibilité, de
sa capacité à produire des résultats rapidement et du risque
de contamination réduit mentionné plus haut. La rapidité de
ce type de méthode est essentiellement due à des cycles
d’amplification courts suffisants pour amplifier des produits de petite taille (60-120 paires de bases), à l’absence
d’étape de détection post-amplification et à l’utilisation des
marquages fluorescents fondés sur le transfert d’énergie de
fluorescence par résonance (fluorescence resonance energy
transfert, Fret) (figure 1A) et de systèmes sensibles de
détection de la lumière. Cinq techniques chimiques de
détection des produits amplifiés sont majoritairement utilisées en PCR en temps réel : 1) molécules fluorescentes se
fixant non spécifiquement sur l’ADN double brin (Sybr®
Green 1, Yo-Pro1), 2) sondes oligonucléotidiques fluorescentes adjacentes (HybProbes), 3) sondes oligonucléotidiques doublement marquées sensibles aux 5’ nucléases (oligosondes TaqMan®, oligosondes minor groove binding),
4) sondes oligonucléotidiques en épingle doublement marquées (sonde beacon), 5) amorces fluorescentes de type
sunrise (AmpifluorTM) et scorpion [30]. Une des technologies la plus communément utilisée est la méthode TaqMan®
fondée sur l’activité 5’exonucléasique de la Taq polymérase dégradant un oligonucléotide sonde [30] (figure 1B).
Elle est largement employée pour la détection individuelle
qualitative et quantitative de divers génomes viraux [2, 3,
6-9, 11-16]. Son application à un format multiple peut
cependant s’avérer problématique.
L’adaptation de la technologie d’amplification en temps
réel à un format multiple a initialement été limitée par le
nombre de molécules fluorescentes disponibles avec l’utilisation d’une source d’énergie lumineuse monochromatique, généralement de type laser. Un spectre de longueurs
d’onde réduit limite le nombre de molécules fluorescentes
qui peuvent être incluses dans une réaction sans interférence et donc la possibilité de distinguer clairement différents signaux de fluorescence dus à la présence simultanée
de différents génomes viraux [2, 21]. Cependant, le déveVirologie, Vol. 11, n° 2, mars-avril 2007
A
5’
Rapporteur
3’
Bloqueur
B
Site de clivage
Brin néosynthétisé
3’ Brin ADN matrice
ADN polymérase
5’
Figure 1. Principe de détection des produits d’amplification par
PCR utilisant la méthode Taqman®. Lorsque, sur une sonde
oligonucléotidique doublement marquée, le fluorophore rapporteur
en 5’ est proche du bloqueur en 3’, ce dernier absorbe les
longueurs d’onde d’émission du rapporteur résultant de l’excitation
par la source lumineuse de l’instrument (flèche rouge) comme
illustré en (A). Le bloqueur restitue alors cette énergie sous forme
de lumière ou de chaleur. Lorsque rapporteur et bloqueur sont
séparés par une certaine distance après hydrolyse de la sonde par
l’activité exonucléasique de la Taq polymérase comme indiqué en
(B), le bloqueur n’exerce plus aucune influence et le rapporteur
émet à une longueur d’onde distincte (flèches noires) enregistrée
par l’instrument.
loppement de tests PCR multiples en temps réel, capables
en une seule étape de détecter et d’identifier jusqu’à quatre
génomes viraux distincts a été rendu possible grâce à deux
avancées technologiques récentes. Premièrement, le développement de nouveaux bloqueurs tels que les black hole
quenchers ou le 4-(4’diméthylamino-phénylazo)-benzène
(Dabcyl) capables d’absorber un spectre plus large d’énergie fluorescente libérée par les rapporteurs et de restituer
cette énergie non pas sous forme de fluorescence potentiellement interférente, mais sous forme de chaleur. Cela élargit l’éventail des molécules de marquage disponibles et
permet de sélectionner ces rapporteurs de façon à minimiser le risque d’interférence entre leurs longueurs d’onde
d’émission. La seconde innovation a été la mise sur le
marché de plateformes de PCR en temps réel équipées soit
de plusieurs diodes lumineuses couvrant le spectre visible
entier, soit d’une lampe au tungstène ou halogène comme
source de lumière d’excitation couvrant un large spectre de
longueurs d’onde (350-750 nm) et associée à des cellules
photomultiplicatrices ayant un spectre de détection de 350
à 830 nm [31]. En associant ces innovations technologiques, il devenait possible d’inclure dans une réaction
139
revue
A
Spectre d’excitation d’une lampe halogène quartz-tungstène (350-750 nm)
FAM
HEX
ROX
Cy5
500
550
650
600
700
750
Oligonucléotides sondes
B
5’ rapporteur
Spécificité
FAM
HEX
ROX
Cy5
HCV
HIV1
HTLV-I
HBV
Amplification plots
FAM
30000
ROX
Fluorescence (dR)
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450
20000
Cy5
HEX
10000
0
2
4
6
8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44
Cycles
Figure 2. RT-PCR multiplex en temps réel appliquée à la détection
et à l’identification simultanée de quatre génomes viraux.
A) Sélection de quatre molécules fluorescentes (rapporteurs)
spectralement distinctes pour le marquage en 5’ de sondes
oligonucléotidiques spécifiques. B) Amplification simultanée de
l’ADN-HBV, de l’ARN-HCV, de l’ARN-VIH1 et de l’ARN-HTLV-I, et
identification directe des produits amplifiés à l’aide de sondes
spécifiques marquées avec les fluorophores Cy5, FAM, HEX et
ROX, respectivement. L’axe x représente le nombre de cycles
d’amplification, l’axe y représente l’augmentation du niveau de
fluorescence détecté ; le seuil de fluorescence est indiqué par la
ligne horizontale.
jusqu’à quatre, voire cinq, sondes fluorescentes spectralement distinctes, permettant ainsi d’identifier directement
les différents génomes amplifiés (figure 2) [18, 22, 26].
Grâce aux progrès continuels dans l’élaboration et la chimie des sondes oligonucléotidiques marquées, il est théoriquement possible de distinguer un nombre croissant de
cibles génomiques. Au total, en associant analyse du spectre de fluorescence et analyse des courbes de température
de dissociation (TD) sonde-ADN cible, le nombre de produits amplifiés pouvant être différenciés est en théorie égal
140
au nombre de molécules fluorescentes distinctes multiplié
par le nombre d’oligonucléotides ayant des TD distincts
[32].
Idéalement, dans une réaction multiple, chaque génome
cible doit être amplifié avec la même efficacité. Pour obtenir ce résultat, le choix et la synthèse des amorces et des
sondes, la sélection des marqueurs fluorescents, l’utilisation d’ADN polymérases hot-start et l’optimisation des
tests sont des facteurs importants à considérer. Au final,
seule une approche empirique par essais successifs permet
d’optimiser les différents paramètres impliqués dans le
développement d’un test d’amplification multiple.
La présence de plusieurs paires d’amorces et de sondes
augmente le risque d’amplification non spécifique pouvant
résulter d’appariements non spécifiques ou d’interactions
entre oligonucléotides (amorces et sondes) avec pour résultat une perte de sensibilité ou de spécificité. Certaines
séquences peuvent être également préférentiellement amplifiées. Pour limiter ce risque, amorces et sondes doivent
être sélectionnées de façon à éviter toute complémentarité
avec elles-mêmes, la présence de structures en épingle et
toute homologie significative entre elles. Cependant, ces
oligonucléotides doivent conserver des températures d’appariement similaires (59-68°C) avec une différence d’environ 10°C entre les amorces et la sonde, être constituées de
18 à 30 nucléotides avec 30-60 % de bases G et C. Ces
exigences physicochimiques sont parfois difficiles à concilier avec la nécessité de sélectionner ces amorces et sondes
dans les régions conservées limitées de certains virus à
ARN tels que les rétrovirus et les flavivirus. Malgré le
nombre croissant de programmes informatiques permettant
de sélectionner amorces et sondes sur une séquence donnée, il n’existe aucune méthode vraiment fiable pour prévoir les performances des combinaisons proposées si ce
n’est de les tester expérimentalement. De plus, il est souvent nécessaire d’ajuster les concentrations de chaque combinaison amorce/sonde afin d’atténuer des différences d’efficacité d’appariement durant les premiers cycles
d’amplification, cycles critiques pouvant aboutir à une amplification préférentielle d’une séquence particulière qui
épuise les réactifs au détriment des autres amplifications.
Le choix des molécules fluorescentes pour le marquage des
sondes est également important pour limiter le risque d’interférence dans la détection. Chaque spectre d’émission
doit être clairement discernable des autres en minimisant le
chevauchement des longueurs d’onde comme indiqué plus
haut (figure 2A).
L’utilisation d’ADN polymérases de type hot-start, qui
sont activées par un chauffage préalable à 95°C, a permis
d’éliminer les appariements non spécifiques à basse température des amorces avant la première étape de dénaturation.
Augmenter la quantité d’enzyme peut améliorer significativement l’efficacité de l’amplification multiple [33]. Il est
Virologie, Vol. 11, n° 2, mars-avril 2007
revue
A. PCR multiplex HBV-HHV8-B19
22000
22000
20000
20000
18000
18000
Cy5
14000
12000
10000
8000
6000
4000
14000
12000
10000
8000
6000
4000
FAM, HEX
2000
2000
0
0
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44
Cycles
Cycles
C. PCR individuelle HHV8
D. PCR individuelle B19
Fluorescence (dRn)
400
Fluorescence (dR)
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Cy5
16000
Fluorescence (dR)
16000
Fluorescence (dR)
B. PCR individuelle HBV
300
200
100
0.2
HEX
0.1
0
FAM
-100
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44
Cycles
0.0
2
4
6
8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40
Cycles
Figure 3. Exemple de compétition dans un test PCR multiplex HBV-HHV8-B19 en temps réel. Un test PCR multiplex a été utilisé pour la
détection simultanée des ADN-HBV (rapporteur Cy5), HHV8 (rapporteur FAM) et B19 (rapporteur HEX) ; un résultat positif d’amplification
a été obtenu pour l’ADN-HBV (A). Lorsque le même plasma a été testé à l’aide de trois PCR individuelles, un résultat d’amplification a
été trouvé positif avec la PCR-HBV (B), négatif avec la PCR-HHV8 (C) et faiblement positif avec la PCR-B19 (D).
aussi parfois nécessaire d’optimiser d’autres paramètres
essentiels de la PCR tels que la concentration en déoxyribonucléosides triphosphates, ions divalents (Mg2+) et les
composants du tampon d’amplification. L’effet de l’optimisation de ces derniers paramètres sur les performances
de l’amplification multiple reste cependant controversé
[34].
Malgré le soin apporté à l’optimisation de ces différents
paramètres, un compromis doit parfois être trouvé entre
détection multiple simultanée et performance d’une ou
plusieurs des réactions d’amplification incluses dans le test
par comparaison à des amplifications individuelles. Par
ailleurs, la détection d’une faible quantité d’un génome
viral peut être affectée par l’amplification simultanée
d’autres virus présents en grande quantité. Une étude utilisant une RT-PCR multiple HBV-HCV-VIH1 en temps réel a
Virologie, Vol. 11, n° 2, mars-avril 2007
montré que la détection d’une faible quantité d’ADN-HBV
n’était pas affectée par la co-amplification de quantités plus
élevées d’ARN-HCV et VIH1, et vice-versa [26]. Une
compétition dans l’amplification des deux ARN viraux a
été observée avec un impact négatif essentiellement sur
l’amplification du VIH1, la détection de l’ARN-VIH1 étant
retardée plutôt que véritablement inhibée. Cependant, la
compétition au sein d’un test multiplex peut également
produire des résultats faussement négatifs comme illustré
dans la figure 3. Dans le cas présenté ici, un test d’amplification PCR multiple a été utilisé pour détecter simultanément les ADN du HBV, du parvovirus B19 et de l’herpèsvirus humain 8 (HHV8) dans le plasma d’une femme
enceinte [16]. Le test multiplex a mis en évidence une
infection à HBV avec une charge virale élevée (107 UI/ml)
et a donné un résultat négatif pour le parvovirus B19 et
141
revue
HCV (rapporteur FAM)
HBV (rapporteur Cy5)
2.0
1.8
1.6
0.4
Fluorescence (dRn)
Fluorescence (dRn)
0.5
0.3
0.2
1.2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0.0
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50
Cycles
Cycles
GBV-C (rapporteur Cy5)
B19 (rapporteur HEX)
2.0
1.8
3000
1.6
1.4
Fluorescence (dR)
Fluorescence (dRn)
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0.1
1.4
1.2
1.0
0.8
0.6
2000
1000
0.4
0.2
0
0.0
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44
Cycles
2
4
6
8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40
Cycles
Figure 4. Exemples de détection à l’aide de différents tests (RT)-PCR multiplex des ADN-HBV et B19 et des ARN-HCV et GBV-C. Les
produits amplifiés HBV et GBV-C sont détectés avec des sondes marquées avec un rapporteur Cy5. Les sondes spécifiques du HCV et
du B19 sont marquées avec un rapporteur FAM et HEX, respectivement. Les signaux d’amplification ambigus obtenus après 38 ou 40
cycles d’amplification sont indiqués par une barre horizontale rouge.
l’HHV8. Cependant, lorsque ce même plasma a été testé en
parallèle à l’aide de PCR individuelles, non seulement la
présence d’ADN-HBV a été confirmée mais de l’ADN B19
a été détecté à un faible niveau (103 UI/ml). La PCR-HHV8
individuelle a donné, elle, un résultat négatif. Ce résultat
montre que l’amplification d’un ADN viral peut être inhibée par la co-amplification rapide et particulièrement efficace d’un autre ADN viral présent en quantité significativement plus élevée. En présence d’une forte charge virale,
il est recommandé de tester la présence d’autres agents
infectieux à l’aide de tests individuels.
La PCR en temps réel fondée sur la dégradation d’une
sonde par l’activité nucléasique de la Taq polymérase peut
générer des signaux de fluorescence de niveau bas et non
reproductibles, sans que généralement la présence de produits amplifiés spécifiques puisse être confirmée [26]. Ces
142
faibles signaux de fluorescence ont été observés dans différentes (RT)-PCR en temps réel en format multiple ou
individuel. Ils apparaissent de manière aléatoire au-delà
d’environ 38 cycles d’amplification et ne sont associés ni à
une combinaison rapporteur-bloqueur particulière, ni à une
séquence virale spécifique comme illustré dans la figure 4.
Ce type de signal semble être dû à une dégradation non
spécifique de la sonde. La spécificité de la PCR en temps
réel décroît donc au-delà de 38-40 cycles d’amplification en
fonction du test considéré [26, 35, 36]. Afin de limiter les
résultats faussement positifs, un cycle d’amplification
seuil, spécifique du virus recherché et donnant une valeur
prédictive à 95 %, peut être défini expérimentalement en
analysant le rapport entre résultats positifs confirmés et non
confirmés au-delà d’un certain nombre de cycles [26]. Il est
donc nécessaire d’utiliser un test moléculaire de confirmaVirologie, Vol. 11, n° 2, mars-avril 2007
revue
Tableau 3. Détection de l’ARN GBV-C à l’aide d’un test RT-PCR multiplex en temps réel GBV-C/WNV/Dengue et
confirmation par RT-PCR nichée
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Echantillona
D18
D20
D28
D27
D04
D03
D06
D01
D30
D08
a
b
Charge
viraleb
RT-PCR multiplex
en temps réel
RT-PCR
Interprétation
(copies/mL)
Ct
Résultat
nichée
finale
36000
9500
6600
1100
390
140
< 10
< 10
< 10
< 10
26,7
28,6
29,0
31,7
33,0
34,5
38,5
38,8
38,8
42,5
Pos.
Pos.
Pos.
Pos.
Pos.
Pos.
Pos.
Pos.
Pos.
Indéterminé
Pos.
Pos.
Pos.
Pos.
Pos.
Pos.
Neg.
Pos.
Neg.
Neg.
Pos.
Pos.
Pos.
Pos.
Pos.
Pos.
Neg.
Pos.
Neg.
Neg.
Plasmas de donneurs de sang africains.
Charge virale GBV-C déterminée par RT-PCR quantitative [15].
tion de sensibilité équivalente pour différencier faux et
vrais résultats positifs obtenus avec le test en temps réel
comme indiqué dans le tableau 3. Cet exemple montre que,
dans la majorité des cas, un signal ARN-GBV-C faiblement
positif (> 38 cycles) n’est pas confirmé par un second test
moléculaire.
Témoin interne
Lors du développement d’un test multiplex, la question de
l’inclusion d’un témoin interne se pose. Cela implique
l’introduction d’une réaction d’amplification et de détection supplémentaire au détriment du nombre de virus recherchés. Cependant, un résultat d’amplification négatif
n’indique pas nécessairement l’absence du virus recherché
si chaque étape du processus n’a pas été contrôlée. Il existe
des procédés commerciaux relativement simples permettant de purifier les ADN et ARN viraux simultanément à
partir du plasma, du sérum, du sang total et autres tissus.
Ces procédés utilisent les propriétés d’attachement spécifique des acides nucléiques sur des surfaces de fibres de
verre, des membranes de gel de silice en présence de sels
chaotropiques ou bien des microparticules magnétiques
recouvertes de sondes de capture spécifiques. Le matériel
ainsi purifié peut toujours contenir des impuretés résiduelles potentiellement inhibitrices des réactions de transcription inverse et/ou d’amplification. L’introduction d’un témoin interne est donc indispensable pour valider un résultat
négatif. Ce témoin interne doit être ajouté avant traitement
de l’échantillon de façon à contrôler l’extraction des acides
nucléiques, la présence d’inhibiteurs dans les extraits et les
erreurs techniques. Un témoin interne est inclus dans tous
les tests d’amplification génomique multiplex commerciaux [24, 27, 37] mais dans très peu de tests non commerciaux [23, 29].
Virologie, Vol. 11, n° 2, mars-avril 2007
L’approche la plus fréquente consiste à utiliser de petites
quantités d’ADN cloné ou d’ARN transcrit in vitro. Les
témoins internes ADN sont généralement les plus utilisés
du fait de leur plus grande stabilité dans le plasma comparés
aux ARN exogènes. Cependant, ils ne permettent pas de
valider l’étape de transcription inverse lors de l’amplification des ARN viraux. Les ARN sont difficiles à quantifier et
il est difficile d’éliminer l’ADN contaminant à partir duquel
ils ont été transcrits. La présence ubiquitaire de ribonucléases rend aussi problématique leur stockage à long terme et
peut affecter la reproductibilité des tests. La technologie
dite de l’ARN « en armure » (armoured RNA) a été développée avec succès afin de produire des ARN viraux témoins homogènes, non infectieux et résistants aux ribonucléases [38]. La séquence nucléotidique de la plupart des
témoins internes est similaire à la séquence virale recherchée et peut parfois être amplifiée avec les mêmes amorces.
Les produits amplifiés caractéristiques du virus et du témoin interne sont ensuite différenciés par hybridation avec
des sondes spécifiques [27]. Cependant, l’amplification des
témoins internes homologues peut entrer en compétition
avec celle du virus et finalement affecter la sensibilité du
test. Une approche plus pertinente est d’utiliser un virus à
ADN ou ARN hétérologue. Des virions humains ou non
humains, ayant un pouvoir infectieux limité, peuvent être
ainsi sélectionnés de façon à avoir des propriétés physicochimiques semblables à celles des virus cibles tout en
évitant des similitudes de séquences. De plus, les virions
peuvent être aisément produits en culture et quantifiés
précisément. Cette stratégie a été appliquée avec succès à
l’aide du virus de la diarrhée bovine [39], du bactériophage
lambda [40], d’un virus chimère de la fièvre porcine [41] et
du HTLV-I [16]. Les virions rétroviraux présentent l’avantage de contenir majoritairement de l’ARN mais aussi de
l’ADN due à une transcription inverse intravirionique et
143
revue
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peuvent ainsi être utilisés comme témoins dans des tests
ADN ou ARN [42]. La figure 5 montre un exemple d’utilisation d’un surnageant de culture HTLV-I comme témoin
interne dans un test multiplex HBV-HHV8-B19. Le signal
d’amplification supplémentaire HTLV-I n’interférait pas
avec la détection des autres signaux d’amplifications
(figure 5B) et n’affectait pas significativement l’efficacité
d’amplification des virus HBV, HHV8 et B19 comme indiqué en testant des séries de dilutions d’un mélange des trois
virus cibles dans lesquelles la même quantité de virions
HTLV-I était introduite (figure 5C).
Amplification génomique multiple
appliquée au dépistage des dons
de sang dans les pays développés :
quelques données
Les infections à HBV, HCV et VIH1 constituent le principal
risque résiduel de transmission par transfusion d’une infection virale du fait de la fenêtre de préséroconversion, de
l’existence de variants échappant aux tests sérologiques, de
porteurs infectés sans réponse immunitaire ou d’infection
occulte dans le cas du HBV [43]. Les méthodes de détection
des génomes viraux ont été développées afin de réduire ces
risques et ont été appliquées avec succès sous forme de tests
individuels au dépistage des dons de sang. Le dépistage à
grande échelle des génomes viraux en transfusion s’étend
dans les pays développés occidentaux malgré le fait que
cette stratégie reste controversée du fait d’un rapport élevé
coût/efficacité lié à une très faible prévalence de ces virus
parmi les donneurs de sang de ces pays [1]. Comme indiqué
précédemment, les tests d’amplification génomique multiple peuvent théoriquement réduire ce coût et économiser du
temps et des efforts sans compromettre l’efficacité et la
faisabilité du dépistage moléculaire [34]. Cependant, seul
un petit nombre d’études ont décrit l’utilisation en routine
de tests d’amplification multiple, commerciaux ou non,
pour la détection des infections à HBV, HCV et VIH1 dans
les dons de sang [24, 27, 37, 44-49].
Le test commercial semi-automatique Duplex HIV1/HCVTMA Procleix (Chiron-GenProbe) est actuellement utilisé
en routine, en parallèle des tests individuels, pour le dépistage des dons dans plusieurs pays européens (Allemagne,
Angleterre, Belgique, Espagne, France, Grèce et Italie),
aux États-Unis, en Australie, à Hong Kong et en Afrique du
Sud [47] ; il est en cours d’évaluation en Chine [49]. Les
évaluations cliniques ont montré une spécificité optimale
(> 99 %), une très grande sensibilité pour le VIH1M
(~ 30 UI/ml) et les génotypes 1 à 6 du HCV (~10 UI/ml),
une fréquence d’échec du test variant entre < 1 et 4,7 % liée
à des erreurs humaines, des contaminations mineures et des
dysfonctions de certains équipements de purification des
144
acides nucléiques viraux [24, 44-47, 49]. Une version entièrement automatisée des tests Procleix (système Tigris) est
en cours d’évaluation dans différents pays. Récemment,
une nouvelle génération de test multiplex utilisant un système d’amplification par transcription a été mise sur le
marché (test Procleix Ultrio, Chiron-GenProbe). Il s’agit
d’une version du test HIV1-HCV Procleix auquel ont été
ajoutées l’amplification et la détection du HBV. Ses limites
de détection 95 % vis-à-vis des étalons internationaux de
l’OMS ont été évaluées à 16-58 UI/ml pour l’ARN-VIH1, à
3,7-6,5 UI/ml pour l’ARN-HCV et à 7,3-22 UI/ml pour
l’ADN-HBV [27]. En comparant ces données à celles des
études précédentes sur le test Procleix VIH1-HCV, les
limites de détection pour le VIH1 et le HCV n’ont pas été
affectées par l’addition de la détection du HBV ; une spécificité initiale et un taux de résultats invalides de 99,8 et
0,48 % ont été observés, respectivement [27].
Depuis février 2000, le dépistage HBV-HCV-VIH1 par RTPCR multiple en temps réel sur des pools de 500 puis 50
plasmas séronégatifs a été mis en place par les services de
transfusion sanguine de la Croix-Rouge japonaise avec des
résultats disponibles dans les 24 heures suivant le don [37].
Le test Amplinat MPX employé consiste en une étape
d’extraction et de purification des génomes viraux à l’aide
de sondes de capture spécifiques, suivie d’une amplification et d’une détection utilisant une méthodologie de type
TaqMan incluant un témoin interne. Sa limite de détection
95 % est de 20-60 copies/ml pour l’ADN-HBV, 61112 copies/ml pour l’ARN-HCV et 33-66 copies/ml pour
l’ARN-VIH1. Il détecte les différents génotypes et soustypes des trois virus avec une spécificité de 99,6 % ainsi que
l’ADN-HBV 24 jours avant détection de l’antigène HBs,
l’ARN-HCV 31 jours avant les anticorps anti-HCV et
l’ARN-VIH1 14 jours avant les anticorps anti-VIH1 et
9 jours avant l’antigène p24 [21]. L’analyse de ses performances a montré une fréquence de 2 % de séries de résultats non validées, 0,2 % de résultats faussement positifs et
0,17 % d’échecs d’amplification du témoin interne.
Ces différentes études ont permis de démontrer la faisabilité et l’efficacité du dépistage HBV-HCV-VIH1 à grande
échelle dans les dons de sang à l’aide d’un test d’amplification génomique multiple. Par ailleurs, la mise en place du
dépistage génomique (multiple ou individuel) systématique
a réduit à 0,5 par million le risque résiduel de transmission
du VIH1 et du HCV ; le dépistage de l’ADN-HBV doit
pouvoir réduire d’un facteur 2 à 5 le risque résiduel de
transmission par transfusion du HBV dans les pays développés [50, 51]. Cependant, le développement de ces tests
de détection moléculaire est caractérisé par le paradoxe
suivant : ces tests sont essentiellement développés pour être
utilisés dans des contrées riches où leur utilité est controversée du fait du rapport coût/efficacité élevé évoqué plus
haut. En contrepartie, ils seraient d’une grande utilité dans
Virologie, Vol. 11, n° 2, mars-avril 2007
revue
A
Purification des acides
nucléiques viraux
(RT)-PCR multiplex
en temps réel
B
Absence de témoin interne
Présence d’un témoin interne
11000
12000
Cy5
11000
9000
8000
8000
FAM
7000
6000
5000
4000
Fluorescence (dR)
9000
Fluorescence (dR)
Cy5
10000
10000
FAM
7000
6000
5000
4000
3000
3000
HEX
2000
ROX
2000
1000
1000
0
0
2
4
6
8
10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40
HEX
2
4
6
8
10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40
Cycles
C
Cycles
38
36
32
HEX
30
28
FAM
26
24
Cy5
22
100
1000
Quantité initiale (copies)
10000
ct (dR)
34
ct (dR)
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- tampon de lyse
- échantillon (plasma)
- témoin HTLV-I (ADN proviral/ARN viral)
42
40
38
36
34
32
30
28
26
24
22
HEX
FAM
Cy5
100
1000
Quantité initiale (copies)
10000
Virus
R2
Pente
Efficacité
Virus
R2
Pente
Efficacité
HBV
HHV8
B19
0,99
0,99
0,98
-3,44
-3,81
-3,34
95,5%
83,0%
99,4%
HBV
HHV8
B19
1,00
0,97
0,98
-3,40
-3,76
-3,21
96,7%
84,6%
105,1%
Figure 5. Inclusion d’un témoin interne (virion HTLV-I) dans une réaction de PCR multiplex HBV-HHV8-B19 en temps réel. Une quantité
définie de virions HTLV-I est introduite dans l’échantillon à tester avant purification des acides nucléiques viraux afin de contrôler chaque
étape du processus jusqu’à la détection finale des produits amplifiés (A). Les ADN-HBV (signal Cy5), HHV8 (signal FAM) et B19 (signal
HEX) présents dans un même échantillon sont détectés en présence ou non du témoin HTLV-I amplifié simultanément (signal ROX) (B).
Des séries de dilutions (1 : 10) d’un mélange équimolaire d’ADN-HBV, HHV8 et B19 sont testées en parallèle après ajout ou non de la
même quantité de virus HTLV-I dans chaque dilution (C). L’axe x représente la quantité d’ADN viral (UI/mL, échelle logarithmique) ; l’axe
y représente le nombre de cycles d’amplification seuil ; les coefficients de corrélation R2, les pentes des courbes obtenues et les efficacités
de réaction sont indiqués.
Virologie, Vol. 11, n° 2, mars-avril 2007
145
revue
des régions à forte endémie mais qui ont le plus souvent des
ressources limitées interdisant l’accès à des technologies de
pointe nécessitant des infrastructures et équipements lourds
et compliqués, un stockage à basse température et un personnel bien formé.
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Amplification génomique multiple
appliquée au dépistage des dons
de sang en milieu à ressources
limitées : l’expérience ghanéenne
Afin de palier ces limitations technologiques et économiques, un test non commercial d’amplification génomique
multiple HBV-HCV-VIH1 par RT-PCR en temps réel (technologie TaqMan®) a été développé [26]. Il présente l’avantage de détecter et d’identifier simultanément les trois virus
et un témoin interne (ARN-HTLV-I) en une seule réaction,
chaque ADN-ARN viral amplifié étant détecté à l’aide
d’une sonde spécifique marquée par un rapporteur différent
(figure 2B). Il détecte avec la même efficacité les souches de
HBV de génotypes A-F, de HCV de génotypes 1-6 et de
VIH1 de sous-types A-G ainsi que les principales formes
recombinantes circulantes. Ses limites de détection à 95 %
sont respectivement de 30, 167 et 680 UI/ml pour l’ADNHBV, l’ARN-HCV et l’ARN-VIH1. Comparé aux tests
Procleix Ultrio et Amplinat MPX, ce test RT-PCR multiple
en temps réel présente une sensibilité analytique plus faible, en particulier pour la détection du VIH1. Cette différence de sensibilité peut être en partie liée à la différence de
volume de plasma utilisé pour purifier les acides nucléiques
et à la quantité finale de molécules cibles introduites dans la
réaction d’amplification. Les tests Procleix Ultrio et Amplinat MPX sont effectués à partir de 500 et 200 ll de plasma
respectivement, et la totalité des acides nucléiques extraits
sont utilisés dans la réaction d’amplification. Dans le test
RT-PCR en temps réel, les acides nucléiques sont également extraits à partir de 200 ll de plasma mais seulement
un cinquième des acides nucléiques purifiés sont utilisés
dans la réaction d’amplification. En conséquence, la quantité de génomes viraux cibles introduite dans chaque réaction d’amplification est respectivement 12,5 et 5 fois plus
élevée dans les tests Procleix Ultrio et Amplinat MPX que
dans le test RT-PCR en temps réel.
Ce test a ensuite été évalué pour le dépistage des unités de
sang sérologiquement négatives de la banque du sang de
l’hôpital Komfo Anokye de Kumasi au Ghana dans le cadre
d’une stratégie nouvelle visant à assurer la sécurité virale
transfusionnelle dans un contexte de forte endémie des
infections à HBV, VIH1 et HCV associée à des ressources
limitées. Cette stratégie associe un dépistage sérologique à
l’aide de tests rapides des candidats donneurs avant prélèvement du sang et un dépistage moléculaire par amplifica146
tion génomique multiple sur des mélanges (pools) de
10 plasmas provenant des dons de donneurs préalablement
testés séronégatifs avec des tests rapides (figure 6). Le
choix d’un dépistage sur mini-pools de 10 plasmas opposé
à un dépistage sur plasmas individuels a été initialement
guidé par des contraintes économiques et visait à maintenir
au plus bas le coût de la procédure dans son ensemble. En
testant sur mini-pools, les limites de détection sont théoriquement réduites d’un facteur équivalent au nombre de
plasmas inclus dans le mélange. Cependant, la comparaison entre le dépistage sur mini-pools et unitaire à l’aide du
test HIV1-HCV Procleix n’a montré que des différences
mineures sans impact significatif sur l’efficacité générale
du dépistage par test d’amplification multiple, ni sur le délai
de mise à disposition des produits sanguins [45]. Cela est
sans doute dû au fait que les infections détectées correspondaient presque exclusivement à des préséroconversions.
Dans le cas du VIH1 et du HCV, la charge virale durant
cette période varie entre 104 et 107 UI/ml représentant un
niveau détectable dans des pools de 24 plasmas ou plus
(limite de détection : 5 x 103 UI/ml). Elle augmente rapidement d’un niveau indétectable à un plateau (temps de doublement de 24 heures), la période durant laquelle le dépistage unitaire est plus sensible que sur mini-pools se réduit à
1 ou 2 jours [52]. Par ailleurs, les résultats obtenus avec le
Donneurs de sang potentiels
Dépistage de l’antigène HBs et des anticorps anti-HCV et anti-VIH à l’aide
de tests sérologiques rapides
Résultat négatif
Résultat positif
Prélèvement du don
Rejet
Information/conseil
Mélange de 10 plasmas
RT-PCR multiplex en
temps réel
VHB-VHC-VIH1/témoin
interne
Résultat négatif
Distribution des
produits sanguins
Résolution du pool:
(RT)-PCR individuelle
en temps réel spécifique
du/des virus détecté(s)
avec le test multiplex
Résultat
positif
Résultat négatif
Résultat positif
Confirmation sérologique:
Tests immuno-enzymatiques
Tests rapides
Figure 6. Stratégie de dépistage des infections virales dans les
dons de sang en phase d’évaluation au Ghana.
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revue
test Procleix Ultrio ont montré que la réduction de la fenêtre
de détection de l’antigène HBs (AgHBs) diminuait proportionnellement avec le niveau de dilution des échantillons.
Une réduction de cette fenêtre de 14,6 et 3 jours a été
observée lorsque les échantillons étaient testés non dilués,
dilués 8 et 16 fois respectivement. Ces résultats étaient
concordants avec ceux d’une étude précédente ayant utilisé
des méthodes fondées sur des amplifications individuelles
par PCR et par transcription [53].
Une première évaluation des performances du test RT-PCR
multiple en temps réel a été effectuée en testant rétrospectivement des plasmas de donneurs de sang ghanéens préalablement testés sérologiquement négatifs pour l’AgHBs et
les anticorps anti-HCV et anti-VIH à la banque du sang de
Kumasi. Ces plasmas séronégatifs ont été inclus dans des
pools de 10 échantillons qui ont ensuite été expédiés ainsi
que les plasmas individuels au laboratoire de virologie
moléculaire, division de médecine transfusionnelle du département d’hématologie de l’Université de Cambridge
(Royaume-Uni) pour dépistage moléculaire. Le dépistage
moléculaire de 517 pools contenant 5 109 plasmas individuels sérologiquement négatifs a montré qu’aucun plasma
contenant de l’ARN-VIH1 ou HCV n’avait échappé aux
tests sérologiques rapides et n’était inclus dans les pools à
moins d’une erreur humaine. Au contraire, 1,7 % des plasmas étaient infectés par le HBV sans que la totalité de ces
infections occultes (absence d’AgHBs détectable en présence d’ADN viral) ne soient détectées par des tests immunoenzymatiques plus sensibles. De plus, la moitié des dons
contenant de l’ADN-HBV n’étaient pas identifiés dans les
pools de 10 plasmas mais l’étaient lorsque le dépistage était
effectué sur plasmas individuels. La plupart des plasmas
ADN-HBV positifs non détectés dans les pools (81,3 %)
contenaient moins de 100 UI d’ADN-HBV par ml [48]. Ces
résultats indiquent clairement une réduction de l’efficacité
du dépistage de l’ADN-HBV dans des pools de 10 ou plus
conformément à d’autres études [27, 53]. Deux questions
se posent. Premièrement, quel est le potentiel infectieux de
ces unités contenant de faibles quantités d’ADN-HBV pour
des receveurs immunocompétents et immunodéprimés ?
Deuxièmement, doit-on reconsidérer la stratégie du dépistage en pools, en particulier si le pouvoir infectieux des
infections à HBV occultes est avéré et varie en fonction de
la réponse immune présente chez le donneur et du statut
immunitaire du receveur ?
Ces résultats expérimentaux préliminaires apportent des
arguments en faveur de cette nouvelle stratégie associant
dépistage sérologique avant prélèvement du don à l’aide de
tests rapides et amplification génomique multiple après
prélèvement, et qui procure une sécurité transfusionnelle
dans des régions à faibles ressources et de forte endémie
équivalente à celle existant dans les régions riches et de
faible endémie [54]. Cependant, cette stratégie nécessite
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encore d’être évaluée sur le terrain sur le plan technique et
économique. Une telle évaluation en temps réel est actuellement en cours au Ghana depuis février 2005 en tant
qu’étude pilote collaborative. Une fois les difficultés initiales d’acheminement des équipements et des réactifs résolues, les résultats préliminaires apparaissent encourageants
en ce qui concerne les performances du test moléculaire
dont le principal point faible reste le facteur humain. Ces
performances dépendent ainsi directement du soin continuel apporté à la réalisation du test par le personnel du
laboratoire dûment formé. Les premiers résultats montrent
que 1 : 250 à 1 : 500 des dons testés négatifs avec des tests
sérologiques rapides performants ont été testés positifs
avec le test moléculaire multiple et, après résolution des
pools, seuls des dons contenant de l’ADN-HBV ou de
l’ARN-HCV ont été identifiés comme illustré dans la
figure 7. De plus, la détection de trois génomes viraux sur
pools de 10 échantillons à l’aide d’un test moléculaire
multiple était possible pour un coût inférieur à 4 $ par don
de sang [55].
Conclusion
Les récentes avancées techniques dans le domaine de l’amplification génomique ont permis le développement de tests
d’amplification multiple pour la détection et éventuellement l’identification immédiate des génomes viraux. L’optimisation de ces tests peut s’avérer difficile et un soin
particulier doit être apporté à la sélection des combinaisons
d’amorces utilisées dans un format multiple. Les principales difficultés à résoudre sont le risque de résultats faussement négatifs dus à des phénomènes de compétition entre
les différentes amplifications et des problèmes de spécificité selon la méthode utilisée. En conséquence, l’utilisation
d’un test moléculaire de confirmation peut s’avérer nécessaire. Malgré ces réserves, des tests d’amplification génomique multiple, commerciaux ou non, ont été utilisés avec
succès, en particulier pour le dépistage à grande échelle des
infections à HBV, HCV et VIH1 dans les dons de sang. Ces
tests ont montré une grande sensibilité et spécificité tout en
ayant le potentiel de réduire les coûts et délais opératoires
de la détection moléculaire. De plus, le format multiple
offre la perspective d’accroître la sécurité transfusionnelle
dans des régions endémiques à faibles ressources tout en
maintenant un rapport coût/efficacité favorable en étant
associé avec d’autres procédés réducteurs de coût tels que
la détection en pools de plasmas et le dépistage sérologique
avant prélèvement du don. Considérant les avantages des
tests d’amplification multiple déjà mis en évidence et les
récents progrès techniques dans ce domaine, il faut s’attendre dans le futur au développement commercial de systèmes de détection multiple pour les virus ayant un intérêt
clinique et épidémiologique.
147
revue
A. Témoin positif
B. 12 pools testés
HCV/FAM
Témoin interne/ROX
HCV/FAM
HBV/Cy5
Témoin interne/ROX
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VIH1/HEX
C. Pool positif
HCV/FAM
D. Test des plasmas individuels
HCV/FAM
Témoin interne/ROX
Figure 7. Dépistage HBV, HCV, VIH1 par RT-PCR multiplex en temps réel incluant un témoin interne dans des pools de 10 plasmas.
A) Témoin positif inclus dans chaque série de tests constitué d’un mélange HBV (500 IU/mL), HCV (1 000 IU/mL), VIH1 (1 000 IU/mL) ;
les sondes HBV, HCV et VIH1 sont marquées respectivement avec Cy5, FAM et HEX ; un témoin interne HTLV-I (sonde marquée ROX)
est inclus dans chaque réaction. B) Résultats du dépistage d’une série de 12 pools de 10 plasmas montrant un signal FAM caractérisant
un pool HCV positif distinct des signaux ROX des 12 témoins internes. C) Détail du pool détecté HCV positif. D) Résolution du pool positif
en testant la présence d’ARN-HCV par RT-PCR en temps réel dans les 10 plasmas individuels inclus dans le pool positif et identification
du don infecté.
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