Repérer les situations à risque dès la première consultation

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11ème journée annuelle du FARAP
30 septembre 2011 - Saint-Etienne
« Alzheimer,
Al h i
crise
i ett comportement
t
t»
Repérer les situations à risque
dès la première consultation
Dr D.FEDERICO
CMRR de Saint
Saint-Etienne
Etienne
Service de Gérontologie clinique (Pr Gonthier)
Conflits d’intérêt avec l’industrie
pharmaceutique
• EPU : Janssen-Cilag, Pfizer
• Etudes pour laboratoires : Eisai,
Eisai JanssenJanssen
Cilag, Lundbeck, Novartis
• Invitation
I it ti congrès
è : Ei
Eisai,i JJanssen-Cilag,
Cil
Lundbeck, Novartis, Servier
Aucun
A
c n lien entre ssujet
jet présenté ce jo
jourr et
les médicaments
Objectifs ?
• É
Éviter les situations de crise à domicile
j
des tb p
psychologiques
y
gq
et
avec majoration
comportementaux
• Eviter une hospitalisation en urgence
• Eviter l’épuisement familial
• Eviter les situations de maltraitance
• Maintenir les liens familia
familiaux et la q
qualité
alité
de vie …….
« La maladie d’Alzheimer
d Alzheimer n’est
n est pas linéaire
linéaire,
mais cyclique et rythmée de crises »
(P. Charazac)
La crise
• L
La crise
i correspond
d à une rupture
t
d ’équilibre
’é ilib
psychique par rapport à un état antérieur qui
nécessite une réadaptation (appelée
dépassement) pour retrouver une nouvelle
stabilité.
stabilité
• Période de stress incontournable, de
vulnérabilité qui s ’exprime
exprime (souvent) par des
symptômes
• Double dynamique: Résistance et/ou
mouvement.
C d théorique
Cadre
hé i
de
d la
l crise
i
t
C S
CRISE
SYMPTOMES
Résistance
DANGER
Changement
CHANCE
Travail de deuil
Dépasse
é
ment
Double contexte de crise
• Crise liée au vieillissement
(apparence, capacités physiques, santé,
pathologies
th l i chroniques,
h i
h
handicap,
di
rôle
ô e social,
soc a , tb se
sensoriels….)
so e s )
• Crise liée à la MA
La crise dans la MA
• Pour le patient :
conscience variable des troubles, difficulté
à se projeter
j t d
dans l’l’avenir,
i
désorganisation de la pensée, sentiment
de doute, perplexité, sentiment
g , perte
p
de contrôle,,
d’étrangeté,
désorientation, vit dans l’immédiateté,
↓ capacités
capacités, vécu des pertes
pertes…
La crise dans la MA
• P
Pour l’entourage
l’ t
:
modification des rapports
pp
avec le p
parent
malade, perte d’autonomie, modification
g
comportement
p
des rôles,, changements
(apathie), questionnements, fantasmes,
peurs,
peu
s, renoncements
e o ce e ts
• Mécanismes de défense mis en place :
déni banalisation,
déni,
banalisation mise à distance,
distance
surinvestissement, fuite dans l’action…
Michon. PNPV 2006; 4 (2) : 12-15.
Expérience gérontopsychiatrie Genève
• Facteurs de crise identifiés :
– 61%
% des cas : sentiment d’abandon,, de
solitude, perte de rôle, évocation de la
nécessité d’entrée en institution
– 42 % : facteurs liés aux relations familiales :
déni des tb
tb, résistance à l’aide
l aide, épuisement
épuisement,
conflits
– 11% : défaillance du soutien
soutien, rupture du suivi
médical
La résolution de la crise
• La crise pour être dépassée nécessite un travail
d’élaboration psychologique, appelé travail de
deuil.
• Ce travail de deuil consiste à renoncer à ce qui
est perdu pour investir autre chose
C’est
est la recherche difficile d’un
d un nouvel équilibre
• C
garant d’une adaptation au changement
• La période s’adaptation
s adaptation s’accompagne
s accompagne de
symptômes
Résolution de la crise dans la MA
• Elle dépendra du patient, de son histoire
p
de vie,, de sa personnalité
• Mais aussi de la famille, de son histoire,
de la nature et de la qualité des liens
• Et de l’accompagnement par les équipes
soignantes
Emboîtement des crises
Environnement
Famille
Aidant principal
Sujet malade
La crise
• La consultation peut agir comme
révélateur de crise,, en mettant des mots
sur des changements, en nommant des
symptômes voire une maladie
symptômes,
maladie.
• 70 % des aidants suspectaient maladie de
leur proche (C.Ménard Filliol 2007).
Repérer les situations à risque :
contexte de la consultation
• Quelle est la demande ?
plus souvent « bilan de mémoire »
→ Le p
• En réalité, plus complexe et ne se résume pas
uniquement à une expertise psychométrique
psychométrique,
nécessaire mais pas suffisante.
• Décryptage d’une
d une situation unique
unique.
• Evaluation globale et hiérarchisée :
– Neuro-cognitive
– Psychologique
y
g q et comportementale
p
– Gériatrique
Repérer les situations à risque dès la
première consultation : paramètres évalués
NEURO-COGNITIF
NEURO
COGNITIF
• Examen neurologique
• Tests
T t psychométriques
h ét i
SOMATIQUE
•Examen clinique
Comorbidités
•Comorbidités
hiérarchisées
•Médicaments
(iatropathogénie)
•Autonomie
PSYCHIATRIE
•Histoire personnelle du patient
•Histoire familiale, liens familiaux
•Antécédents, comorbidités psychiatriques
•Evaluation
E l ti psychologique
h l i
(humeur
(h
+++) ett
comportementale
Hiérarchiser des éléments intriqués
Le plus « classique »
Régulièrement en gériatrie
S
N
S P
P
L plus
Le
l complexe
l
N : neurologique et cognitif, S : somatique, P : psychiatrique
Examen neuro
neuro-cognitif
cognitif
• L’atteinte de certains domaines est-elle
plus à risque
p
q ?
Formes « très » amnésiques, atteinte FE,
atteinte précoce du langage
langage….?
?
Examen somatique
• Li
Lister
t antécédents
té éd t
• Lister comorbidités :
– cardiovasculaire - SAS - dénutrition - fonction rénale
– tb marche et chute(s)
– tb sensoriels
– addictions alcool - psychotropes
• Lister médicaments : anticholinergiques, psychotropes
notamment, les effets iatrogènes possibles, les
interactions, l’adaptation à la fonction rénale…
• Evaluer observance médicamenteuse
Symptômes psychologiques et
comportementaux
• « On ne trouve que ce que l’on cherche »
• Les lister systématiquement
y
q
((items NPI
par exemple).
• Très fréquents
fréquents, y compris au stade léger
de MA
C
M
A
LU DE
C
IN LIR
AT E
I
AG O N
S
IT
AT
D
YS IO
PH N
O
R
AN IE
X
EU IET
PH E
O
R
IE
A
D
P
ES A
IN TH
I
H
IB E
IR
IT
R
IO
IT
AB N
IL
IT
E
H
AL
REAL.FR: Fréquence des SCPD en
fonction du MMSE (Benoit, 2003)
70
60
50
40
MMS 1 1 -2 0
30
MMSE 2 1 -3 0
20
10
0
Evaluation psychologique
• E
Evènements
è
t traumatiques
t
ti
ett deuils
d il (Clément)
(Clé
t)
• Evaluer personnalité antérieure. Modulation
expression
i d
des symptômes
tô
d
de lla maladie.
l di
• Les patients avec personnalité antérieure
paranoïaque,
ï
schizoïde
hi ïd ou schizotypique
hi t i
seraient plus irritables et présenteraient
davantage d’idées
d idées délirantes
délirantes. La dépression
était présente chez un patient sur trois à
personnalité obsessionnelle compulsive
compulsive,
évitante ou dépendante (Auguste 2006).
SCPD en fonction du type de
personnalité ((Auguste,
p
g
, 2006))
symptômes
y p
Pas de Type
yp Type
yp Type
yp
p
trouble
A
B
C
Idées
23 % 69 % 46 % 46 % 0
0,02
02
délirantes
dépression 52 % 25% 58 % 75% 0,02
0 02
irritabilité
48 %
81% 77 % 54 % 0,04
0 04
appétit
pp
6%
18 % 42 % 25 % 0,01
,
Relation entre SCPD et personnalité
O b
Osborne
2010
Revue de la littérature :
•
•
•
•
18 publications entre 1992 et 2008
72 % des études retrouvent une relation significative
entre personnalité pré-morbide et troubles du
comportement
t
t
Névrosisme: corrélation positive avec perturbation de
l’h me r agressi
l’humeur,
agressivité
ité et comportement pert
perturbateurs
rbate rs
Extraversion: corrélation positive avec les déambulations
et négative avec les autres troubles du comportement
Agréabilité: corrélation négative avec l’agressivité.
Evaluation psychologique
• Evaluer la qualité du lien au sein du
p , de la relation aux enfants
couple,
• Evaluer le vécu des symptômes, leurs
conséquences au sein de la famille
famille, l’état
l état
psychologique (thymique ++) du conjoint
• Connaître les habitudes et rythmes de vie
antérieurs, les liens sociaux
• Evaluer l’adhésion aux soins
• La maladie d’Alzheimer peut venir révéler
p
:
ou décompenser
– des troubles de la personnalité/ humeur du
sujet jusqu’alors
jusqu alors compensés
compensés, tolérés
– une fragilité des liens couple/ famille ancienne
Représentations de la maladie
• E
Evaluer
l
lla représentation
é
t ti d
de lla MA patient
ti t
et famille (connaissances, fantasmes…)
• Le patient et l’entourage ont-ils déjà eu
contact avec la maladie ?
• C.Ménard Filliol (2007) : 40 % de proches
n’ont
n
ont pas fait de recherche
complémentaire : suffisamment informés,
peur de ce qu’ils
qu ils pourraient découvrir,
découvrir
préférant ne pas savoir.
Cas clinique (1)
• M
Mme B
B. 84 ans h
hospitalisée
it li é via
i lles
urgences pour chute sans gravité avec
confusion à l’admission.
• Vit domicile époux.
p
2 enfants.
• Comorbidités : myocardiopathie
ischémique arthrose
ischémique,
arthrose.
• MA diagnostiquée 18 mois auparavant
MMS 22/30
22/30. ttt spécifique.1
spécifiq e 1 se
seule
le
consultation.
Cas clinique (2)
• A
Actuellement
t ll
t iirritable,
it bl agressive,
i
dé
dénii d
des
troubles.
• Epoux épuisé. Aucune aide
professionnelle. Ne sort p
p
plus.
• « c’est ma femme qui décide » « je suis
tout seul »
• Epouse autoritaire, fille unique. Tenait
commerce A géré la MA de sa mère
commerce.
(agitée délirante). Vécu difficile séparation.
Cas clinique (3)
• « tout va bien docteur »
• Maladie non intégrée
intégrée, « c
c’est
est la fatalité
fatalité,
c’est comme sa mère ».
• Inversion
I
i d
des rôles
ôl d
dans lle couple
l non
acceptée des 2 côtés
• Isolement relatif. Pas de suivi.
• Demande d’aide difficile à form
formuler
ler
• Projet
j de soins RAD → suivi filière
Secteur
médicosocial
Médecins
généralistes
Hopital
Neurologues
libéraux
Consultation mémoire
Gérontopsychiatrie
psychiatrie
Service de
psychogériatrie
(NPG - UCC)
Hopital de
jour
Psycho
gériatrique
Suivi consultation mémoire
Secteur médico-social
Accueil de jour
Unité
mobile
psycho
gériatrique
Développement actuel des MAIA
PARCOURS DU PATIENT ET DE SA FAMILLE
Services de gériatrie
Services de spécialité du CHU
Pavillon d’urgence
UMG
Médecin traitant
Consultations
mémoire
Conseil général
CRAM
CM2R et CMP
UPEPC
Hôpital de jour
MAIA
Un pilote(C.I)
Des gestionnaires
de cas(IDE ou AS)
CLIC
AMADIS
Plan d’
d’aide / maintien
à domicile / institution
NPG
Projet de soins
pluridisciplinaire
IDE / SSIAD
Accueils de jour
Association de
maintien à domicile
EHPAD
Association Loire
Alzheimer
OSPA
Conclusion
• Faire du sur-mesure à partir d’une
g
et p
progressive,
g
, en
évaluation rigoureuse
tenant compte de l’intrication des :
– symptômes de la maladie : cognitifs
cognitifs,
psychologiques, comportementaux
– troubles
t bl somatiques
ti
– effets secondaires médicaments
– évènements de vie antérieure- personnalité
du sujet
j -liens familiaux
Conclusion
• On ne peut faire l’économie du temps
• Nécessité de développer compétences
d’ordre psychologique et psychiatrique des
équipes soignantes
• Intérêt d’une filière de soins incluant
(géronto) psychiatrie
• Importance du suivi patient et famille car
MA = phénomène dynamique.
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