Cardiologie Brèves... L’électricité au secours de l’insuffisance cardiaque La répartition des pathologies cardiaques et leur pronostic sont différents d’hier. On note davantage d’insuffisances cardiaques et de maladies coronaires. Les recherches sont prometteuses. D epuis le premier stimulateur intracorporel implanté pour corriger un ralentissement excessif du rythme cardiaque et prévenir les syncopes par arrêt du cœur, les prothèses électriques actives ont connu un fort développement, notamment ces dernières années. Chaque année, en France, 50 000 stimulateurs sont implantés. Des innovations certaines ont été apportées dans la manière de soigner l’insuffisance cardiaque par l’électricité. Tout d’abord, quelle que soit l’indication, tous les systèmes électriques ont en commun d’être facilement implantables. « A côté de la stimulation traditionnelle antibrachycardie, deux applications nouvelles connaissent un développement rapide et pourraient concerner un très grand nombre de patients, explique le Pr J.-C. Daubert (hôpital de Rennes). L’une est déjà validée : la prévention de la mort subite par le défibrillateur automatique implantable (DAI). L’autre est en cours d’évaluation, avec des résultats très prometteurs : la stimulation multisites ou resynchronisation cardiaque, pour le traitement de l’insuffisance cardiaque sévère ». Les DAI modernes savent identifier les troubles du rythme et appliquer instantanément la thérapie la plus adaptée avec une fiabilité remarquable. Le DAI s’adresse aux formes chroniques de la maladie, lorsqu’elles ont déjà été responsables d’un accident rythmique majeur auquel le patient a pu survivre ou avant tout accident déclaré lorsqu’a été identifié un haut risque de mort subite. On peut déplorer que, malgré ces réussites, la France se situe à la dernière place dans les taux d’implantations de DAI. 14 Resynchronisation électrique Un nombre croissant de patients de plus en plus âgés évoluent vers l’insuffisance cardiaque réfractaire. Des équipes françaises font naître un espoir pour des patients dont l’accès à la transplantation cardiaque et à l’assistance mécanique implantable reste limité. Deux approches thérapeutiques originales sont en cours de validation : « La thérapie cellulaire, pour tenter de faire revivre de larges zones infarcies, et la stimulation multisites pour réordonner la contraction de cœurs défaillants et désynchronisés », indique le Pr Daubert. Le principe de ce traitement, simple à mettre en œuvre et relativement peu onéreux, repose sur le fait que, pour 30 à 50 % des patients insuffisants cardiaques sévères, la défaillance de la pompe cardiaque est aggravée par une dispersion excessive de ses forces. Du fait d’anomalies de propagation électrique à l’intérieur du ventricule, ses différentes parois ne se contractent plus simultanément mais en ordre dispersé. « Lorsqu’elle sera totalement validée, notamment par l’étude Companion aux États-Unis et l’étude CareHF en Europe qui évaluent l’impact sur la mortalité à large échelle et sur une longue durée, la resynchronisation électrique devrait connaître une large diffusion. A condition, souligne le Pr Daubert, que ce développement ne connaisse pas les mêmes embûches que celles qu’a dû affronter le DAI. » A.-L.P. D’après les propos tenus lors des XIIes Journées européennes de la Société française de cardiologie. Professions Santé Infirmier Infirmière - No 35 - mars 2002 Cancer : un homme sur deux Selon le constat dressé à Paris lors du XIIe Congrès sur le cancer, un homme sur deux a ou aura un cancer. Quarante-quatre pour cent des femmes ont ou auront un cancer au cours de leur vie et, selon l’OMS, du fait du vieillissement de la population, le nombre de cancers sera multiplié par deux dans le monde d’ici à 20 ans. Les molécules ciblées qui s’attaquent aux cellules malades semblent être d’une grande efficacité mais ce nouveau traitement “intelligent” est considérablement plus coûteux que les solutions actuelles. Maladies cardiovasculaires Bernard Kouchner veut réduire les maladies cardiovasculaires de 20 % en 10 ans. Une campagne de prévention des facteurs de risque, destinée à plus de 20 millions de personnes, sera mise en place dans les prochains jours. Grâce à une éducation thérapeutique ciblée, le ministre espère une réduction de 15 % des décès, voire une diminution de 15 % des ventes de tabac en 10 ans. Reste à former les médecins au sevrage tabagique. Hépatite C : bilan du dépistage Les représentants de quatre organisations professionnelles des biologistes libéraux ont dressé le bilan de la 2e Journée nationale de dépistage de l’hépatite C. 14 620 personnes se sont rendues, le 18 octobre dernier, dans 1 402 laboratoires d’analyses ; 90 % d’entre elles faisaient ce test de recherche des anticorps pour la première fois et 218 résultats positifs ont été répertoriés, soit une prévalence de 1,49 % avec des différences très nettes selon les groupes dits à risque. Il est à noter que 40 % des transfusés et 28 % des usagers de drogues ne s’estimaient pas particulièrement concernés.