Les patients mieux encadrés : le trajet de soins

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Le diabète de type 2
1. Contexte
Le diabète de type 2 est une maladie caractérisée par une hyperglycémie
chronique, c’est-à-dire par un taux trop élevé de sucre dans le sang. Cette
maladie survient généralement chez les adultes avançant en âge et touche
d’avantage les personnes ayant un surplus de poids. Chez certaines
personnes, la production d’insuline est insuffisante, chez d’autres, l’insuline
secrétée n’accomplit pas son travail adéquatement entraînant
l’augmentation du taux de sucre dans le sang.
Le diabète est une maladie chronique qui se développe très rapidement et
dans le monde entier. Elle atteint presque 5 % de la population de notre
planète. Les conséquences sur la vie sociale, professionnelle, économique
pourraient devenir l’une des premières causes de handicap au cours des
prochaines décennies dans le monde.
L’explosion du nombre de diabétiques est liée à la transformation des
habitudes de vie, diminution de l’activité physique et changements
alimentaires. A long terme, la maladie peut aboutir à l’insuffisance
cardiaque, l’insuffisance rénale, la cécité et à des amputations.
Pour diminuer l’impact de la maladie et venir en aide aux victimes, plusieurs
actions sont envisagées : améliorer la prévention par des actions de
promotions de l’activité physique et d’une alimentation équilibrée. Former le
personnel médical aux dépistages précoces chez les personnes à risque.
Favoriser l’accès aux médicaments et un suivi régulier.
En tant qu’association défendant et représentant les personnes handicapées,
il nous semble important de se pencher sur cette maladie afin de travailler sur
une dimension collective dont les objectifs seraient d’apporter aux personnes
diabétiques et à leur famille les moyens de vivre sereinement leur diabète en
les informant au mieux sur leur maladie et l’accès aux soins et en les
soutenant contre les discriminations dont elles pourraient être victimes.
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2. Développement
Des difficultés psychologiques propres
La principale difficulté est le dosage de la responsabilisation des patients
nécessaire pour la réussite des traitements mais qui peut aboutir à une
forte culpabilisation.
L’image de la personne diabétique est souvent celle d’une bonne
vivante qui a abusé. Une image très négative qui est malheureusement
répandue, y compris chez certains médecins.
Il y a chez ces patients une forme de culpabilité permanente d’autant
plus forte quand ils n’arrivent pas à perdre du poids.
Diabète et discrimination
Les progrès des traitements et les efforts des patients ne peuvent pas
toujours leur garantir cette vie normale dont ils rêvent en raison
notamment du regard que porte toujours la société sur eux. La maladie
interfère toujours à un moment ou un autre avec la vie personnelle,
sociale et professionnelle du patient. Le diabète reste ainsi pour
beaucoup un handicap qui ne dit pas son nom.
C’est aussi un handicap qui ne se voit pas d’où la tentation pour la
personne diabétique de cacher sa maladie afin de se protéger du
regard des autres et éviter les discriminations éventuelles.
Cependant, à condition de bien contrôler son taux de sucre, de suivre
un régime, de faire du sport, une personne diabétique peut vivre
normalement.
La maladie n’empêche pas d’avoir une activité professionnelle. Le
métier choisi doit simplement être compatible avec l’état de santé de la
personne diabétique. C’est le médecin du travail qui se prononce sur
l’aptitude de la personne diabétique à un poste donné et il est tenu au
secret médical.
Accepter son diabète : un nécessaire travail de deuil
Le travail d’acceptation de la maladie et des contraintes
thérapeutiques est comme un travail de deuil avec ses différentes
phases. Après le choc initial (sorte d’anéantissement psychologique)
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suivi d’une phase de révolte, la personne diabétique doit peu à peu
apprendre à faire « avec ». Cette acceptation passe en général par une
phase dépressive où la personne est résignée.
Certaines personnes diabétiques ont du mal à supporter cette santé
diminuée. D’autres à l’inverse, choisissent la dénégation : « je suis
diabétique, mais cela ne changera rien à ma vie ».
La facilité à faire le travail de deuil dépend de la capacité de chacun à
affronter l’adversité, en fonction de sa confiance en soi mais aussi en
fonction de l’encadrement sur lequel la personne diabétique peut
compter : sa famille, son entourage, le corps médical.
L’encadrement des patients : le trajet de soins1
Le trajet de soins est une procédure mise en place par l’INAMI depuis le
01 septembre 2009 qui organise et coordonne la prise en charge, le
traitement et le suivi des personnes diabétiques.
Le trajet de soins se base sur une collaboration entre le patient, le
médecin généraliste et le médecin spécialiste. Le trajet de soins
commence après la signature du « contrat trajet de soins” par ces 3
parties et dure 4 ans.
Le trajet de soins est prévu, pour l’instant, pour les patients présentant
une insuffisance rénale chronique ou un diabète de type 2. A l’avenir, il
est possible que d’autres maladies chroniques entrent en ligne de
compte pour les trajets de soins.
Les principaux avantages pour les dispensateurs de soins sont les suivants :
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1
organisation de la prise en charge, le traitement et le suivi du patient
qui participe à un trajet de soins et optimalisation de la qualité des
soins ;
collaboration plus facile entre médecin généraliste et médecin
spécialiste, et avec les autres dispensateurs de soins (éducateurs,
diététiciens, podologues …)
pour chaque patient qui conclut un trajet de soins, les médecins qui
signent le contrat reçoivent un honoraire forfaitaire annuel de 80 EUR.
http://www.inami.fgov.be/care/fr/infos/tdszt/index.htm
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Le trajet de soins apporte au patient plusieurs avantages.
Les consultations chez son généraliste et le spécialiste de sa maladie sont
entièrement remboursées par sa mutualité pendant la durée du trajet de
soins
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il reçoit toutes les infos nécessaires à propos de la prise en charge de sa
maladie (mode de vie, médicaments, contrôles médicaux, …), grâce à
un plan de suivi personnel ;
selon la maladie, il a accès à du matériel spécifique, des consultations
de diététicien, de podologue, d’éducateur du diabète, ... ;
une collaboration étroite entre son médecin généraliste et son
spécialiste est garantie pour organiser la prise en charge, le traitement
et le suivi de sa maladie, en fonction de sa situation spécifique ;
le trajet de soins contribue à des soins de qualité.
Avec près de 800.000 diabétiques, la Belgique a besoin d’une prise en
charge de plus en plus poussée des patients. Les patients ayant un trajet de
soins diabète de type 2 ont accès aux séances d’éducation en diabétologie.
La Belgique compte au total 101 centres de diabétologies. Les patients ont
droit à 10 séances d’éducation de départ. Après ils ont droit a un maximum
de 6 séances d’éducation par an.
De septembre 2009 à octobre 2011, 20.000 patients ont conclu un contrat de
trajets de soins « diabète de type 2 ». Au cours de cette période, 40.000
séances d’éducation en diabétologie ont été données et 3.270 patients ont
bénéficié d’une éducation via un centre de diabétologie.
3.
Conclusion
Accompagnement thérapeutique pour améliorer la qualité de vie
En se prenant en charge, la personne diabétique améliore sa qualité de vie
et en retire un bénéfice psychologique qui va au-delà de la satisfaction de
préserver son avenir : elle améliore son image à ses propres yeux et à ceux de
son entourage, se sent moins assistée, et les capacités de prises de décision
acquises pour la gestion de son diabète bénéficie aux autres domaines de sa
vie, ce qui contribue à une meilleure intégration professionnelle et sociale et
évidemment une nette amélioration de sa santé.
Améliorer la qualité de vie d’un patient souffrant d’un diabète est l’objectif
de tous les soignants. Cependant, le soignant ne peut pas soigner lui-même
la personne diabétique. Il ne peut que lui indiquer comment elle peut gérer
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son diabète. Il s’agit de parvenir à la responsabilisation et à l’autonomie de la
personne diabétique. C’est précisément à ce niveau que l’Association
Socialiste de la Personne Handicapée peut jouer un rôle de soutien en
sensibilisant et en informant la personne diabétique et sa famille.
Chargée de l’analyse : Valérie Glaude
Educatrice spécialisée.
Responsable :
Catherine Lemière
Secrétaire Générale de l’ASPH
Date : 14 septembre 2012
4.
Bibliographie
Site de l’INAMI :
http://www.inami.fgov.be/care/fr/infos/tdszt/index.htm
Elsevier – Masson, Diabète de type 2, 2004, Collection EMC Référence.
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