Thermomètre n° 9 - mars 2008 CEO

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focus
L'Ecole du dos du CRF :
remède à un véritable problème de santé publique
Une étude belge (Belgian Pain Society 2001) a constaté que 42 % des Belges interrogés
reconnaissaient avoir souffert du dos au cours des six derniers mois et 24% en souffraient au
moment de l'interrogatoire.
ergonome, de l'assistant(e) social(e) et de
la psychologue.
Informer et (ré)éduquer
le patient
Des notions d'anatomie du rachis, de biomécanique et de physiopathologie sont
enseignées. Des principes d'ergonomie
seront mis en pratique avec l'aide de
l'ergothérapeute aussi bien pour la vie
quotidienne que pour le travail.
L'absentéisme pour mal de dos représente 29% de l'absentéisme total, soit 3,3 à
5,1 journées par an et par salarié (Docteur
F. Moens - KUL).
Si la guérison était considérée comme la
règle générale dans la lombalgie aiguë,
des méta-analyses (2003) sont moins rassurantes : un an après un épisode de
lombalgie aiguë, 62% des patients en
souffrent encore (42 à 75%).
Nous pouvons dès lors constater l'importance de prévenir autant que possible
les maux de dos, de traiter de manière
adéquate la lombalgie aiguë et de prendre
en charge de manière spécialisée la lombalgie chronique.
Thermomètre n°9 - mars 2008 - page deux
Les Ecoles du dos
Les Ecoles du dos ont été créées dans les
pays nordiques dans les années 70. Les
programmes pouvaient varier de l'une à
l'autre : certaines basaient leur enseignement sur l'ergonomie, d'autres sur des
exercices et le réentraînement à l'effort,
d'autres encore sur l'aspect psychologique du mal de dos. A la fin des années
90, la société belge des Ecoles du dos a
cherché un consensus sur le programme
à adopter et sur les moyens d'évaluation. Ce consensus a permis d'obtenir une
nomenclature INAMI « Ecole du dos ».
A qui s'adresse
l'Ecole du dos ?
Elle s'adresse aux patients avec cervicalgies et dorso-lombalgies mécaniques
aspécifiques apparues depuis plus de 6
semaines, ou ayant eu une chirurgie vertébrale correctrice récente.
La nomenclature permet au patient de
bénéficier d'un maximum de 36 séances
réparties sur maximum 6 mois. Chaque
séance a une durée minimale de 2 heures.
Chaque patient, sauf exception, ne peut
en bénéficier qu'une seule fois dans son
existence.
L'évaluation fonctionnelle
et psychosociale préalable
Le patient sera évalué au début et à la fin
de la prise en charge. Cette évaluation
se fera sur base d'échelles de douleur,
d'incapacité pour l'évaluation des lombalgiques (EIFEL), de kinésiophobie et
de tests psychologiques avec notamment
des échelles d'anxiété et de dépression.
Un bilan social et un parcours ergonomique test sont réalisés.
La prise en charge
La prise en charge est pluridisciplinaire
et verra l'intervention du médecin, des
kinésithérapeutes, de l'ergothérapeute/
La rééducation comprendra des exercices
de correction du maintien, des exercices
d'étirement et un renforcement musculaire, une rééducation complétée par des
séances d’hydrothérapie. Des appareils
de musculation informatisés permettent
à la fois d'évaluer la force musculaire et
de remuscler de manière appropriée avec
une possibilité de biofeedback. La rééducation aérobie ne sera pas oubliée.
La prise en charge psychologique ou
sociale sera approfondie si nécessaire.
Le prix d’une séance de rééducation sous la nomenclature Ecole
du dos est de 63,11 euros.
La part du patient est de 6,31 euros
pour un assuré ordinaire et de 3,15
euros pour un BIM (ex-VIPO).
L'Ecole du dos propose une prise en charge multidisciplinaire qui tient compte de
la dimension bio-psychosociale du mal de
dos. Des tests évaluatifs sont réalisés au
début et à la fin de la prise en charge.
Tous les problèmes rachidiens ne sont
pas redevables du programme de l'Ecole
du dos. Les différentes techniques antalgiques, les techniques manuelles, comme
les techniques ostéopathiques, les techniques dites de « chaînes musculaires »,
les techniques myotensives comme par
exemple Sohier, ont toutes leur place à
côté du programme de l'Ecole du dos.
L’hydrothérapie peut elle aussi s’avérer
très efficace dans le traitement des problèmes rachidiens.
Numéro utile :
Ecole du dos du CRF: 087/21.20.20
Le CHPLT : Un hôpital d’avenir
opinions
L’année 2008 verra la fin du plan d’assainissement qui a permis à notre hôpital de retrouver la santé grâce à un refinancement de la Région wallonne.
Est-ce à dire que nous sommes arrivés
au bout de la route et que le Centre
Hospitalier Peltzer-La Tourelle est définitivement à l’abri de tout danger ? Sûrement
pas, car la politique hospitalière est tout
sauf un long fleuve tranquille et d’année
en année, il nous est toujours aussi difficile de prévoir les intentions des ministres
de la Santé voire du Législateur.
Dans ce contexte d’incertitude, le seul
cap qui peut être suivi est celui de la
rigueur et de la recherche constante d’optimalisation de nos procédures et de nos
méthodes de travail. Mais cela ne suffira
pas. L’effort demandé ces quatre dernières années aux associés communaux, au
corps médical et au personnel devra être
poursuivi aussi longtemps que la modernisation de nos infrastructures entraînera
des charges supplémentaires dans les
budgets de notre Institution.
Efficacité, solidarité, qualité du service
aux patients, tels sont les maîtres mots
qui guident l’action dans un hôpital qui
revient de loin. Voici dix ans à peine, l’intercommunale était à l’agonie et bien peu
auraient parié sur son avenir. Un changement opportun de management, la prise
de conscience des différents acteurs et
l’élargissement du capital de l’intercommunale à onze nouvelles communes ont
donné l’impulsion nécessaire qui a permis
de sauver la plus grande entreprise de
l’arrondissement occupant près de 1.300
personnes et offrant du travail à de nombreuses entreprises régionales.
Mais un hôpital ce n’est pas seulement
un enjeu économique et un équilibre de
gestion toujours difficile à maintenir, c’est
surtout une formidable machine de santé
publique qui accueille un nombre croissant de patients et leur offre une qualité
de soins reconnue.
Pour y parvenir nous ne ménageons aucun
effort. Ceux qui sont les plus visibles
concernent les bâtiments eux-mêmes,
soumis depuis plusieurs années à d’importants travaux de rénovation (nouvelles
ailes latérales, nouveau bloc chirurgical,
nouvelle pharmacie) mais aussi des technologies innovantes dans des domaines
tels que la radiothérapie par exemple.
Plus discrètement mais avec un égal succès, nous avons développé certaines de
nos activités en direction de Spa et Aubel
et surtout nous avons renforcé nos accords
d’association avec les grands hôpitaux
liégeois, (le CHU et le Centre hospitalier
Citadelle) ainsi qu’avec les institutions de
soins de l’Est de notre arrondissement :
Eupen, Saint-Vith et Malmédy.
Par cette politique d’ouverture et de collaboration, le Centre Hospitalier Peltzer-La
Tourelle s’affirme de jour en jour comme
un pôle régional de santé de référence dans le futur bassin de soins de la
Province de Liège. Poursuivre dans cette
voie et renforcer notre attractivité, tel est
le défi que tous ensemble nous devons
continuer à relever.
Claude Desama
Bourgmestre de Verviers
Président du CHPLT
Le patient dans sa globalité, approche transversale
synergies
des soins, amélioration de la communication,
humanisation de l'hôpital, … Des paroles aux actes.
A l'initiative de Sandrine Conradt et de l'équipe pluridisciplinaire d'oncologie, deux projets
concrets ont pu être mis en pratique pour améliorer la qualité des soins, la qualité de vie et le
bien-être des patients.
de ses proches ;
• augmenter le sentiment du patient d’être
quelqu’un et non pas un numéro en humanisant les soins et en proposant une infirmière de référence qui aide le patient à
chaque étape de la maladie ;
• être une source de références vers laquelle
le patient et ses proches peuvent se tourner afin de trouver toute l’information
nécessaire et de diminuer - voire de supprimer - les symptômes négatifs de la
maladie ;
• fournir aide et soutien aux équipes soignantes, aux médecins généralistes et
spécialistes.
D'autre part, dans le cadre de la Clinique
du Sein du CHPLT, l'hôpital a signé une
convention avec le SPF Santé Publique pour
un projet pilote visant l'encadrement psychologique et l'information des patient(e)s
atteint(e)s de cancer du sein.
Ces deux projets permettent d'affecter deux
infirmièr(e)s et un(e) psychologue dans ces
fonctions de références pour les patients et
leurs familles, ainsi qu’un local d'accueil et
d'écoute et une bibliothèque.
Numéro utile :
Sandrine Conradt : 087/21.25.07
Thermomètre n°9 - mars 2008 - page trois
"L'Olivier", le Centre de Référence pour
Patients et Proches de patients Cancéreux et
VIH, s'adresse de façon élargie aux patients
cancéreux, à leur famille et à leurs proches,
mais également à toutes les collaborations
de l'hôpital avec les intervenants extérieurs
et à domicile.
Les objectifs du Centre de Référence sont
ambitieux et visent, au-delà d'un accompagnement pluridisciplinaire mais aussi individualisé, à :
• favoriser l'information et la communication à tout moment de la maladie ;
• diminuer les conséquences psychologiques, sociales et physiques de la maladie
afin de favoriser l'adaptation du patient et
grand angle
Le programme de soins pour le patient gériatrique :
une réponse pour faire face au
vieillissement de la population
Le patient gériatrique justifie une prise en charge spécifique,
avec une approche globale à la fois médicale, psychologique
et sociale. Au travers du programme de soins pour le patient
gériatrique (PSG), le Législateur entend adapter les structures de soins existantes pour répondre à cette spécificité.
En demandant son agrément pour ce
programme, le CHPLT entend saisir cette
opportunité pour répondre aux besoins
de sa région et élargir son offre de soins
en gériatrie.
Patient âgé
ou patient gériatrique ?
Thermomètre n°9 - mars 2008 - page quatre
Avec un hospitalisé sur trois de plus de
65 ans, il est essentiel d'identifier rapidement le patient qui est le plus susceptible
de bénéficier de cette prise en charge
spécifique.
Le profil du patient gériatrique répond
à plusieurs critères bien déterminés. Il
s’agit essentiellement de personnes de
plus de 75 ans, fragilisées par la diminution de leurs réserves, en perte d’autonomie, présentant une pathologie active
avec un tableau clinique atypique et une
pharmacocinétique perturbée.
Il y a généralement risque de malnutrition
et de déclin fonctionnel rapide, avec une
dépendance dans la réalisation des activités quotidiennes ainsi que des problèmes
psychosociaux.
Il faut préciser que certains patients peuvent présenter ce profil gériatrique sans
en avoir l’âge.
Le nouveau programme de soins gériatriques mis en place se compose de cinq
éléments : la consultation gériatrique,
l’hôpital de jour, le service de Gériatrie, la
liaison interne et la liaison externe.
La consultation gériatrique
Elle se fait de préférence à la demande
du médecin traitant. Elle a pour but d’appréhender l’ensemble des pathologies
du patient, de façon globale, en tenant
compte de l’adaptation de la personne à
son milieu de vie. Cette consultation est
toujours pluridisciplinaire. Elle est remboursée une fois par an.
L’hôpital de jour gériatrique
A la demande du médecin généraliste
ou spécialiste ou en complément à la
consultation gériatrique, l'hôpital de jour
gériatrique (HJG) permet de réaliser une
mise au point diagnostique, thérapeutique voire une rééducation fonctionnelle.
L'approche est également pluridisciplinaire et permet d'aborder le patient sur
les plans somatique, cognitif et social. Le
rapport d'hospitalisation de jour reflète
cette concertation.
Dans une première phase, l'HJG sera intégré dans le nouvel hôpital de jour médical
et oncologique qui est installé au D01 au
niveau du plateau médico-technique. Un
contact avec le Dr Fréderic Gilis, gériatre,
permettra d'optimaliser le passage.
Le service de Gériatrie
À l’heure actuelle, 80 % des patients
admis dans le service de Gériatrie (R3),
le sont par le service d'Urgence. Identifier
le profil gériatrique dès l'admission en
urgence est indispensable et se réalise
grâce à une échelle d'évaluation simple
(ISAR : Identification for Senior At Risk)
qui comprend six questions qui permettent de prédire les risques de déclin cognitif, de dépression, de mortalité et d'institutionnalisation.
Au-delà du problème aigu ayant justifié
l'hospitalisation, la prise en charge en
gériatrie vise plusieurs objectifs concomitants : restaurer l’autonomie de la personne âgée, l’encourager aux activités de
la vie quotidienne et évaluer son potentiel
en vue de l’orienter à la sortie vers le lieu
le plus adapté à son état.
Dès l'admission, une bonne évaluation du
patient et une prise en charge adéquate
participent à la prévention et se traduisent
par une meilleure récupération fonctionnelle, une diminution de la mortalité, une
diminution des placements en institution
et des réhospitalisations ultérieures.
Une évaluation
personnalisée pour chacun
L'équipe pluridisciplinaire intervient rapidement pour obtenir une appréciation
globale de l'état général de la personne
âgée. Une série de bilans sont ainsi réalisés afin d'évaluer :
• le risque de plaies (échelle de Norton) ;
• les troubles globaux de la mémoire
par l'échelle MMSE (Mini Mental State
Examination) et exploration de troubles
plus particuliers comme l'attention, les
praxies, les capacités d'abstraction, …
• le statut nutritionnel par le MNA (Mini
Nutritional Assessment) et les éventuels
troubles de déglutition ;
• les troubles de la marche et les risques
de chutes (tests du Up and Go et du
Tinetti) ;
• le niveau d'autonomie dans les activités
de la vie quotidienne par l'échelle de
Katz (se laver, s'habiller, manger, continence, se déplacer, …) ;
• la situation socio-familiale pour orienter
et préparer la sortie avec le référent
hospitalier.
Un suivi et une évaluation
hebdomadaires par l'équipe
multidisciplinaire
Tous les vendredis matins, la réunion pluridisciplinaire passe en revue tous les
patients et leur plan de soins. Elle permet
d'aborder la vision de chacun des membres de l'équipe. Sur cette base s’organise le programme de la semaine suivante,
que ce soit pour les examens à réaliser,
les priorités en termes de rééducation
fonctionnelle ou pour la préparation de
la sortie.
Le médecin traitant fait partie intégrante
de l'équipe de soins et est invité permanent à cette réunion.
La liaison interne
La liaison externe
L'objectif de la liaison interne est de
permettre aux patients ayant un profil
gériatrique, mais hospitalisés en dehors
du service G, de bénéficier de la même
approche globale et de la même qualité de prise en charge gériatrique tant au
niveau du personnel que des possibilités
matérielles.
Dès l'admission dans l'hôpital, y compris
au service d'Urgence, le patient présentant un profil gériatrique est identifié par
un test simple (ISAR) afin de permettre
une prise en charge rapide.
Le principe de la liaison externe est de
mettre à la disposition des intervenants
extérieurs (médecins traitants et coordinateurs de MR/MRS, équipes de soins à
domicile,…) l'expertise pluridisciplinaire
gériatrique pour optimaliser la continuité
des soins et éviter les admissions inutiles.
Dans le courant 2008, cette liaison doit
se mettre en place dans les hôpitaux et
nécessite non seulement une sensibilisation et une formation de l'ensemble
du personnel hospitalier mais aussi la
création d'une équipe mobile pluridisciplinaire qui pourra intervenir dans tous
les services.
Des synergies doivent se développer avec
la première ligne (éventuellement formalisées dans des accords de collaboration).
Le programme de soins pour le patient
gériatrique, avec ses cinq composantes
intégrées, est un projet politique ambitieux qui constitue la base sur laquelle
doit s'adapter le monde hospitalier pour
relever LE défi du vieillissement de la
population.
Dès aujourd'hui, le CHPLT est déjà un partenaire actif dans les projets qui préparent
ce futur.
Numéros utiles :
Service de Gériatrie : 087/21.93.82 • Consultation de Gériatrie : 087/21.27.94 et 25.11 • Hôpital de Jour de Gériatrie : 087/21.27.94
Equipe pluridisciplinaire :
Dr Frédéric Gilis 087/21.27.94 • Dr Françoise Cornet 087/21.94.01 • Liliane Reding (infirmière en chef R3) : 087/21.93.82
Didier Moray (hôpital de jour et liaison interne) : 087/21.28.17 • Marc Dalemans (référent hospitalier - liaison externe) : 087/21.94.66
Danièle Gengoux (diététique) : 087/21.94.75 • Caroline Laloire (psychologue) : 087/21.25.06
Michel Barla (kinésithérapeute) : 087/21.25.20 • Christelle Biermans (ergothérapeute) : 087/21.25.11
Valérie Hauglustaine (logopède) : 087/21.25.39
Thermomètre n°9 - mars 2008 - page cinq
Pour remplir ces missions, le service
possède une architecture adaptée aux
besoins et faiblesses des patients (repères spaciaux par des coloris différents
dans chaque partie, repères temporels
fréquents, une salle de kinésithérapie et
une cuisine-salle à manger pour aborder
les différents aspects de la rééducation
aux activités quotidiennes, …). Le matériel
utilisé est également adapté à la personne
âgée et aux risques qu’elle court (lits,
matelas, fauteuils, coussins sont spécifiques, …).
duo d’infos
Prise en charge diététique
dans les cancers O.R.L.
Un état nutritionnel déficient
avant traitement…
La consommation d'alcool et de tabac est
un facteur de risque du cancer ORL retrouvé
chez 98% des patients. La majorité d’entre
eux présente un état de dénutrition dès le
diagnostic, quand la tumeur provoque une
douleur buccopharyngée, un obstacle mécanique à la déglutition ou des fausses routes.
Les autres causes en sont l’alcoolisme, la
diminution du goût et de l’appétence due
entre autres au tabac, le niveau socioéconomique faible et la négligence dentaire.
Qui est pris en charge
en priorité?
L’état nutritionnel doit être restauré avant
de débuter le traitement du cancer. Ce traitement, chirurgie buccopharyngée perturbant
la mastication et la déglutition ou association radiochimiothérapique responsable de
mucite et de fatigue, met en péril l’alimentation. Mais surtout, la dénutrition augmente
ces effets secondaires, le fossé se creusant
entre des apports caloriques insuffisants et
des besoins énergétiques accrus pour la
réparation tissulaire. Ainsi, la mucite est plus
sévère, douloureuse et lente à se résoudre,
alors que sa résolution ne doit prendre que 2
à 3 semaines après la fin de l’irradiation.
La clef du succès :
le suivi diététique avant,
pendant, et après !
La diététicienne évalue l’état nutritionnel
(BMI, taux de protéines) et l’évolution récente du poids. Une perte pondérale de 2% en
1 semaine ou de 5% en 1 mois est un critère
d’alerte. Elle calcule les besoins caloriques
du patient pour qu’il retrouve un état nutritionnel adéquat. Si l’alimentation orale y suffit, elle donne les conseils pratiques pour une
alimentation enrichie et de texture adaptée,
et propose des compléments liquides.
Si la réalimentation orale est insuffisante,
le placement d’une sonde de gastrostomie
percutanée (non chirurgicale) est proposé.
Ce geste est réalisé par le gastroentérologue lors d’une brève hospitalisation (3-4
jours). Le patient est écolé à utiliser la sonde,
laquelle ne l’empêche pas de s’alimenter par
la bouche s’il le désire. Depuis septembre
2007, le remboursement au patient a été
majoré à 4.10 euros par jour pour l’alimentation polymérique et de 0.71 à 1.56 euros par
jour pour le matériel.
Le patient est pesé chaque semaine pendant
le traitement et revu en diététique en fonction de son évolution pondérale. Le retour se
fait progressivement vers une alimentation
texturée. La décision d’ôter la sonde après
les traitements est prise lorsque l’alimentation orale complète est à nouveau possible.
La prise en charge diététique améliore la tolérance aux traitements, et
garantit qu’ils puissent être menés à
terme avec de meilleures chances de
guérison ! Elle diminue la morbidité
des traitements, le risque d’hospitalisation et les coûts de prise en charge,
et elle améliore la qualité de vie des
patients.
Numéros utiles :
Service de Radiothérapie :
087/21.24.22
Bernadette Nissen (diététicienne) :
087/21.94.21
Dr O. De Hertogh (radiothérapeute) :
087/21.27.98
Dr E. Wain (gastroenrérologue) :
087/21.28.71
Dr I. Louviaux (oncologue) :
087/21.95.90
Traitement des plaies par pression négative
Thermomètre n°9 - mars 2008 - page six
VAC therapy - Vacuum Assisted Closure
En Belgique, on estime que plus de 150.000
patients souffrent de plaies chroniques. Le
traitement de ces plaies, souvent très douloureuses, reste long, difficile et coûteux. Les
stratégies de traitement des plaies (ulcères
variqueux, ulcères ischémiques, escarres,
ulcères de pied diabétique, plaies post-opératoires compliquées) font appel à la fois à la
réalisation de soins locaux au lit du malade, à
l’utilisation de pansements actifs, à la nécessité de revascularisation, à la détersion mécanique au bloc opératoire ou à des techniques
de chirurgie plastique (greffe cutanée).
Le traitement des plaies par pression négative (VAC Therapy) est une technique qui
entre actuellement dans les stratégies de
prise en charge des plaies répondant mal aux
traitements habituellement proposés.
Le système VAC crée un environnement humide propice à la cicatrisation par des mécanismes scientifiquement confirmés comme
l’amélioration de la circulation sanguine locale, la réduction de l’œdème, la stimulation
du tissu de granulation et de la prolifération
cellulaire ou encore la réduction de la charge
bactérienne.
En moyenne, la durée du traitement est d'une
à deux semaines.
Le principe du traitement est de drainer la
plaie par une pression négative (entre -25
et -200 mmHg). Cette technique stimule la
circulation sanguine et favorise le développement des tissus superficiels de manière à
promouvoir la guérison.
Le coût du traitement doit donc être facturé
en totalité à charge du patient et s'élève à 40
euros par jour.
L'appareillage comprend une unité centrale, constituée d'une pompe d'aspiration
contrôlée par un microprocesseur, qui permet
d'appliquer la pression négative sur un pansement recouvrant la lésion (éponge hydrophobe). Le pansement étanche est relié à la
pompe d'aspiration par un set de drainage
qui récolte les écoulements de la plaie.
Le matériel utilisé est coûteux et n'est toujours pas admis au remboursement par la
sécurité sociale, et ce malgré les résultats
prometteurs rapportés dans la littérature et
la diminution des durées d'hospitalisation
que cette approche thérapeutique permet
dans des indications bien précises.
Le patient, qui peut en bénéficier sur avis
du chirurgien et de l'infirmière référente en
soins de plaies, est informé des modalités et
coûts du traitement.
Numéros utiles:
Dr Yves Périquet,
chirurgien vasculaire : 087/21.25.31
Claudine Luxen,
infirmière stomathérapeute : 087/21.29.17
L’hémodialyse à domicile :
vers l'autonomisation du patient
Depuis 2004, le service de Dialyse a développé un projet d’autonomisation du patient
sous forme d’auto-dialyse en centre.
Actuellement, 30% de la patientèle se dialyse
de la sorte dans 2 salles spécifiques : le Cirrus
et le Cumulus, qui sont équipées de monitorings de dialyse spéciaux, notamment avec
écran mobile. Le personnel soignant possède
aussi une formation spéciale qui lui permet
de former le patient qui « gère » sa dialyse
et d’intervenir en cas d’erreur. L’accent est
également mis sur l’interprétation des résultats biologiques par le patient lui-même avec
réflexion quant aux propositions thérapeutiques ou diététiques. Ces propositions doivent
bien sûr être avalisées par le médecin. Les
patients se sentent également concernés par
la qualité de leur dialyse.
Cette manière « d’apprivoiser » le traitement donne au patient une dynamique très
positive. Il se sent mieux, refait des projets,
reprend une vie sociale. Il est « acteur » de sa
prise en charge.
Fort de cette expérience de 3 ans extrêmement positive pour les patients mais aussi
pour le personnel soignant, le service a voulu
proposer aux patients qui le souhaitent
l’autodialyse à domicile. La structure s’est
donc développée autour du premier patient
qui souhaitait cette modalité de traitement
pour garder une activité professionnelle complète d’indépendant (il se dialyse le soir) et
parce qu’habitant la région de Waimes, les
un autre regard
Le patient revient à la consultation de
néphrologie 1 fois tous les 15 jours au
début et actuellement 1 fois par mois. Il
effectue à ce moment les contrôles biologiques nécessaires.
déplacements étaient relativement longs.
Après une formation en « auto-dialyse », le
patient et son épouse ont reçu une formation
relative aux incidents susceptibles de survenir en cours de dialyse et aux manières d’y
réagir. Une formation aux problèmes de santé
généraux leur a également été donnée.
Enfin, un service de garde est organisé de
manière à ce qu’ils puissent téléphoner à
une infirmière spécialisée 24 h/24 s’il y a le
moindre problème. Si nécessaire, celle-ci fait
référence au médecin néphrologue.
Les techniciens du service de Dialyse ont
effectué l’installation complète avec adoucisseur, osmoseur, poste de dialyse au domicile du patient qui a réservé pour ce soin une
chambre au deuxième étage, en communication permanente avec son épouse par un
« walkie-talkie ».
L’horaire des séances est laissé au choix du
patient mais il doit prévenir l’infirmière de
garde du début et de la fin de séance.
La livraison et la maintenance préventive du
matériel disposable sont effectuées tous les
15 jours par les soins du service technique
de dialyse.
Un ensemble de circonstances doivent évidemment être réunies pour permettre cette
modalité thérapeutique. Il faut évidemment
une bonne santé générale en dehors du problème néphrologique, notamment l’absence
de cardiopathie sévère. Les notions de stérilité doivent être parfaitement acquises. La
compliance du patient doit être exemplaire et
la confiance doit régner parfaitement entre le
patient, le personnel soignant et le médecin.
Le domicile du patient doit être adapté non
seulement au point de vue architectural, mais
aussi l’hygiène doit y être irréprochable. Le
patient doit être informé qu’il fait un choix
qui peut comporter des risques et doit les
accepter.
Le nombre de séances reste actuellement
limité à 3 par semaine, une évolution pourrait
être une dialyse journalière au cours d’une
brève séance d’1h30.
Dans ce contexte, le soin se rapprocherait
encore de la physiologie de l’individu, à savoir
un travail d’épuration quotidienne, comme en
dialyse péritonéale (mais ceci au prix d’un
beaucoup plus grand nombre d’heures de
soins sur le nycthémère).
Numéro utile :
Centre Collectif Dialyse : 087/21.25.80
Les nouveaux schémas de radiothérapie
L’efficacité…
La radiothérapie est un pilier du traitement
du cancer : 70% des patients en bénéficient. Elle peut viser à guérir ou à soulager
un symptôme dans un cadre palliatif. Les
récents progrès de la radiothérapie tels que
la TomoTherapy ont permis d’en accroître
l’efficacité tout en améliorant la tolérance.
… mais pas
à n’importe quel prix !
Un traitement curatif dure 5 à 7 semaines et
un traitement palliatif 2 semaines. Pour des
patients fatigués, qui ont subi des traitements antérieurs lourds, une telle longueur
peut être un obstacle à accepter la radiothérapie.
De même, dans les lymphomes non
Hodgkiniens résistants à la chimio, deux
séances d’irradiation à faible dose (2 Gy)
offrent une rémission à 87% des patients,
laquelle se maintient pendant une durée
moyenne de deux ans. Une si faible dose est
totalement indemne d’effets secondaires !
Le traitement curatif habituel du cancer du
sein dure 5 semaines. Pour les patientes de
70 ans et plus, une radiothérapie de 3 semaines (16 séances de 2.65 Gy) offre le même
contrôle local de 96% à 5 ans, et ce sans
causer de préjudice cosmétique.
Conclusion
Aujourd’hui, nous pouvons délivrer une radiothérapie plus courte, plus facile à accepter et
moins fatigante pour les patients, sans y
sacrifier ni l’efficacité ni la tolérance !
Le traitement palliatif des métastases osseuses soulage 87% des patients. Une séance
unique (8 Gy) diminue la douleur aussi efficacement et durablement qu’une radiothérapie
en 10 séances, et ce même pour des patients
avec une espérance de vie longue. Le patient
peut en moins d’une demi-journée être reçu
en consultation, recevoir sa dose de rayons
et rentrer chez lui le traitement accompli !
Dans plusieurs indications fréquentes de
radiothérapie, curatives (cancer du sein) ou
palliatives (métastases osseuses, lymphomes), la réticence des patients à un traitement long ne doit plus être un obstacle. Des
traitements courts, d’efficacité et de tolérance identiques, sont aujourd’hui disponibles.
Numéro utile :
Secrétariat de Radiothérapie :
087/21.24.22
Thermomètre n°9 - mars 2008 - page sept
Quotidiennement, une faible dose de rayons
est donnée au patient. Entre deux séances,
les cellules saines se réparent tandis que les
cellules cancéreuses, plus vulnérables, ne
réparent pas les dommages dus aux rayons
et meurent.
Le défi :
plus court, aussi bien !
7 au CHPLT
C'est en cours
Dr Karin Giebels
L'année de tous les déménagements :
après la pharmacie et les vestiaires du
personnel, la stérilisation vient de s'installer dans ses nouveaux locaux, avec un
matériel de haute technologie qui garantit
une traçabilité totale.
Dans le courant du mois de mai, ce sera
au tour du service de Soins Intensifs de
prendre possession du nouveau service
et première quinzaine de juin, les activités
chirurgicales du site Peltzer seront regroupées sur la Tourelle dans le nouveau bloc
opératoire de huit salles.
En février 2007, Marie-Jeanne Depaire,
ergothérapeute au CRF, a choisi de consacrer 15 jours de ses vacances annuelles
pour effectuer un «séjour bénévolat» à
la maison d'enfants abandonnés Lalla
Hasnaa à Casablanca au Maroc.
A son arrivée, ses deux principaux objectifs
étaient de démarrer la réalisation d'une
salle d'éveil et, avec les enfants, d'une
banderole pour remercier les donateurs
belges. Chaque jour, les enfants, en fonction de leur handicap, participaient aux
dessins, coloriages, découpages, collages
des différents éléments de la banderole.
Jeux, bricolages, activités ludiques, rires,
bonne humeur, joie, plaisirs faisaient partie de son quotidien. Même lors d'exercices adaptés à leur handicap, les enfants
participaient de leur mieux. C'est grâce
à leur enthousiasme que Marie-Jeanne
Depaire trouvait une grande motivation
dans son travail.
Pendant 15 jours, elle leur a donné de son
temps et de son énergie. Ses maîtres mots
étaient «Donner et Partager». Le moins
que l'on puisse dire est que les enfants le
lui ont bien rendu. Il n'était pas question
pour elle d'entrer dans le bâtiment avec
« ses soucis ». De retour en Belgique, elle
était exténuée par ce séjour mais comblée
et heureuse d'avoir pu égayer par sa présence le quotidien de ces enfants. Elle a
travaillé avec le meilleur outil thérapeutique : son cœur!
Thermomètre n°9 - mars 2008 - page huit
Bon à savoir
Le Dr Bernard Jandrain a été appelé à
prendre la direction du département de
Pharmacologie Clinique au CHU et quitte
le CHPLT le 31 mars 2008. Il a accepté de
maintenir une activité de consultant au
CHPLT dans la mise au point de certains
problèmes endocrinologiques complexes.
Dès maintenant, nous sommes heureux
d'accueillir le Professeur Jean-Jacques
Legros et notre consœur Danièla Bétéa
qui ont déjà ouvert des grilles de consultations.
Le service d'Endocrinologie est toujours
à la recherche d'un collaborateur temps
plein.
Le 1er juillet, les travaux commenceront
sur le site Peltzer pour le rapatriement,
dans maximum deux ans, des lits de revalidation situés à Borgoumont.
Dr Philippe Angenot
Dr Vincent Vermeire
Dr Fréderic Gilis
Bienvenues
Dr Karin Giebels (087/21.92.58), pédiatre,
originaire de la région germanophone,
nous revient après avoir passé deux ans à
Montréal pour acquérir une spécialisation
en Pneumologie.
Bienvenue aux nouveaux chefs de services : le Dr Philippe Angenot au CRF, le Dr
Olivier de Hertogh en Radiothérapie, le Dr
Frédéric Gilis en Gériatrie et le Dr Vincent
Vermeire en ORL.
C'est utile
Quelques chiffres
Pyramide des âges en 2006 par index de
lits "chirurgie" et "médecine"
Chirurgie
Médecine
2750
2500
2250
Nombre de patients
Les talents
Dr Olivier de Hertogh
2000
1750
1500
1250
1000
750
500
250
0
<20
21-30 31-40 41-50 51-60 61-70 71-80 81-90
Ages
>90
Le CHPLT est « service de stage » pour la
médecine générale et ouvre ainsi la possibilité à de jeunes confrères de faire des
périodes de stage de six mois minimum
dans une ou plusieurs spécialités.
C'est à venir
Une soirée de démonstration des possibilités de consultation du Dossier Médical
Informatisé du CHPLT sera organisée dans
la salle des colloques le jeudi 22 mai
à 19h (accueil, sandwichs et verre de
l'amitié). La consultation sécurisée du
dossier médical utilise la carte d'identité
électronique du médecin traitant comme
identifiant.
Réservez dès à présent votre soirée en
téléphonant au Secrétariat de Direction :
087/21.26.24
Editeur responsable : C. Degauque, Directeur Médical. Ont collaboré à ce numéro : Ph. Angenot, E. Brohon, M. Cannella, S. Conradt, F. Cornet, B. Daron, O. De Hertogh, M.-J. Depaire, Cl. Desama, B. Fernandez, K. Giebels, F. Gilis et l’équipe
de gériatrie, P. François, H. Gilson, Ch. Lefebvre, G. Lising, C. Luxen, Ph. Magermans, Ch. Maréchal, M. Muller, Y. Périquet, J. Tits, E. Tournoy, V. Vermeire.
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