steve reich - Théâtre de l`Archipel

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VENDREDI
18 NOVEMBRE
Vendredi 18 noVembre - 20h30
le Grenat | 1h10 sans entracte
STEVE REICH
Première partie de soirée
concerts quotidiens en entrée libre
Concert instrumental et
électroacoustique
Verrière d’accueil / Durée 30'
ven. 18 nov. - 19h45
Création de Nina Hô
par l’Orchestre Perpignan Méditerrannée
& le Collegium Vocal du CRR Perpignan Méditerranée
Direction Daniel Tosi
Programme
Steve Reich (1936-°)
The Four Sections pour orchestre (1987 - 25’)
Commande du San Francisco Symphony
–
Desert Music pour chœur et orchestre (1984 - 46’)
Commande de la radio de Cologne
Production Festival Aujourd’hui Musiques du Théâtre de l’Archipel, scène nationale de
Perpignan.
Coproduction Festival Aujourd’hui Musiques du Théâtre de l’Archipel, scène nationale
de Perpignan / Communauté Urbaine Perpignan Méditerranée Métropole.
LE COIN DU DISQUAIRE
Artiste et compositrice, Nina Hô mêle des sons
organiques, électroniques et acoustiques. Elle
évolue en collaboration avec différents artistes
(plasticiens, musiciens, chorégraphes) via la
création de pièces pour l’image ou pour la danse.
Pour le festival elle propose la création d’une
œuvre mixte (instrumentale, électroacoustique
temps réel et vidéo) sur le thème des cinq
éléments.
Création pour le festival
Aujourd’hui Musiques 2016
Avec Nina Hô, Laptop & traitement sonore
Pierre-Michel Gimard contrebasse, guitare Lucas
Jalabert percussions, Alex Augé saxophone
soprano. Département de musiques actuelles du
CRR Perpignan Méditerranée
Avant et après les spectacles
Cougouyou music prolongera vos émotions à l’issue du concert avec une sélection de disques vinyls.
Sélection à grignoter et à
siroter, dans la Verrière Public
du Théâtre de l’Archipel.
Steve Reich
Né le 3 octobre 1936 à New York, Steve Reich partage son enfance entre New York et la Californie. Il étudie le piano puis se tourne
vers la percussion après avoir entendu le batteur Kenny Clarke accompagner Miles Davis. Il entre à la Cornell University en 1953
et obtient une licence de philosophie en 1957. Reich approfondit aussi sa connaissance de l’histoire de la musique (de Bach au
XXe siècle) en assistant aux cours de William Austin.
La musique de Steve Reich jouit d’un rare privilège : celui d’être parvenue à atteindre une large audience dépassant le cercle restreint des amateurs de musique contemporaine sans avoir pour autant jamais cédé à la facilité. Ancrée dans les préoccupations sociopolitiques, philosophiques,
spirituelles autant qu’artistiques de son époque, la pensée musicale reichienne s’est élaborée, rigoureusement, par réajustements successifs,
remises en question des modèles, par une ré-interrogation du présent et du passé, de l’ici et de l’ailleurs, du populaire et du savant, donnant
toute sa cohérence, son style, à un discours musical tonal et pulsé régénéré.
Les premiers essais de composition de l’Américain Steve Reich (né en 1936)datent de la fin des 50’s. Il vient de renoncer à poursuivre des études
de philosophie à Harvard pour entrer à la Juilliard School. Sa culture musicale est encore lacunaire ; ses goûts éclectiques. Il s’initie en 1962
à la musique africaine par la lecture de Studies In African Music de A. M. Jones et, un peu plus tard, à la musique indonésienne par celle de
Music in Bali de Colin Mc Phee. L’œuvre de Bartók, et notamment les derniers quatuors, vont également constituer une expérience majeure
en développant sa connaissance de la musique modale et de l’écriture canonique. Les musiques anciennes – les organa de Pérotin en particulier — mais aussi l’œuvre de Bach — lui ouvrent de nouvelles perspectives contrapuntiques. Reich trouvera également dans la musique de
Stravinsky, dont il avait découvert le Sacre du printemps à l’adolescence, l’écho de ses propres préoccupations : la recherche d’un matériau
mélodico-rythmique opérant par répétitions dans un langage tonal/modal.
Le goût pour les musiques populaires et pour le jazz vient également se conjuguer de façon naturelle avec son intérêt pour les musiques
« savantes » du vingtième siècle. Il joue dans les clubs de jazz new-yorkais de Downtown et subit fortement l’influence de
Coltrane. La stabilité de la pulsation sera, comme dans le jazz, l’épine dorsale de sa musique, tout comme sa tonalité/modalité en sera la
substance. En 1958, le séjour en Californie, où Reich se rend pour poursuivre ses études au Mills College, montre un compositeur encore
à la recherche de sa voie. Avec Luciano Berio, il étudie y alors non seulement la musique du maître mais aussi celle de Webern, Boulez ou
encore Maderna. Reich porte alors une attention particulière au sens de l’économie des moyens du viennois, à son inclination pour l’écriture
canonique et à sa tendance à la répétition de certaines hauteurs, un aspect qui n’a pas échappé non plus aux autres membres du courant
minimaliste. Avec Berio, il étudie les Structures pour deux pianos de Boulez, un compositeur qui, bien que diamétralement éloigné de son
esthétique, l’intéressera toujours, sans doute en raison de sa rigueur compositionnelle dans laquelle il se reconnaît.
Une approche singulière que l’on peut qualifier de pré minimaliste, Four Pieces, composée en 1963 comme pièce d’examen, montre un
langage hybride tentant de concilier des éléments de jazz avec cette approche répétitive de la série, quelque chose, selon l’auteur, « entre
Reich, Bill Evans et l’opus 11 de Schönberg ». L’œuvre ne sera donnée qu’une fois avec le compositeur au piano qui, par sa participation,
manifeste son aspiration à la fusion du compositeur et de l’interprète.
Reich fait alors une rencontre cruciale : celle de Terry Riley avec qui il participe à la création de In C, en 1964, et pour laquelle il préconise d’ailleurs de rajouter une pulsation. Cette pièce ouverte comprenant 53 figures pouvant être jouées par n’importe quel nombre de
musiciens constitue une approche radicalement nouvelle de la composition qui marque profondément Reich au point qu’il envisage de
composer dans ce style. Le minimalisme de La Monte Young, Riley et Glass séduit Reich car il apparaît alors comme une alternative autant
à la discontinuité et à la non-harmonie de la musique sérielle des années soixante qu’à l’indéterminisme de Cage. Il est aussi une réponse
au néoclassicisme et au néoromantisme qu’il réprouve.
La musique de Reich connaît aussi une avancée décisive lorsqu’il fréquente le San Francisco Tape Music Center et adopte la bande magnétique. À la différence de l’avant-garde, qui utilise majoritairement les sons synthétiques, Reich préfère les sons naturels de la musique
concrète qu’il a découverte à travers des pièces de Pierre Schaeffer ou de Pierre Henry. Après s’être livré à des essais d’enregistrements
mis en boucle puis de superposition de ces boucles à elles-mêmes, sur le modèle des œuvres pour bande de Riley, Reich inaugure avec
It’s Gonna rain (1965) une nouvelle technique sur laquelle vont reposer ses compositions jusqu’en 1971, celle du déphasage progressif.
Deux magnétophones parfaitement synchronisés jouent continûment à l’unisson le même fragment. Au bout d’un moment, Reich ralentit très progressivement une des deux boucles en appuyant sur une bobine, créant ainsi une désynchronisation. Le déphasage génère de
nouveaux éléments rythmiques, mélodiques et timbriques « résultants » qui enrichissent considérablement l’écoute.
De retour à New York, il va ressentir rapidement la nécessité de sortir du champ restreint de la musique pour bande magnétique seule
et va appliquer le principe de phasage/déphasage à la musique instrumentale.
Cette évolution vers le domaine instrumental correspond avec la fondation en 1966 de son propre ensemble, Reich and Musicians,
avec lequel Reich va jouer sa propre musique. Four Organs (1970) témoigne de la volonté de Reich d’explorer la technique de
déphasage de façon non unidirectionnelle. Pour Reich, qui prend alors ses distances avec les dispositifs électroniques dont
la perfection de l’exécution est rigide et non musicale, « ce sont en fait les infimes variations infligées à cette pulsation par
des être humains en jouant des instruments et en chantant, qui donne vie à la musique ».
Bien qu’elle soit aussi fondée sur le principe de la répétition, la pensée musicale de Reich va s’éloigner de celle des
minimalistes dont elle ne partage pas, entre autres, l’absence de concepts solides. Ceux qui régissent la musique instrumentale de Reich se caractérisent alors par un matériau mélodique tonal/modal limité à quelques notes jouées
sur un rythme simple reposant sur une pulsation constante, un cycle de déphasage de ce matériau par rapport
à lui-même, une prédilection pour les sonorités percussives et l’emploi de mêmes timbres. Reich nourrit sa réflexion dans une prospective géographiquement large. Pour lui, « c’est la musique non-occidentale en général
et en particulier les musiques africaine, indonésienne et indienne qui fourniront de nouveaux modèles
structuraux aux musiciens occidentaux. Mais elles ne constitueront pas de nouveaux modèles sonores ».
Convaincu de la nécessité d’apprendre à jouer ces musiques, il part étudier les percussions africaines
au Ghana pendant l’été 1971. L’expérience africaine confirme son intuition que les instruments acoustiques peuvent être utilisés pour produire une musique authentiquement plus riche en sonorités
que celle des instruments électroniques, de même qu’elle confirme son inclination naturelle pour
les instruments à percussion. Reich compose alors Drumming (1971), pour percussions, 2 voix
de femme, sifflements et piccolo. La simplicité des moyens de production sonore de la musique africaine, comme les claquements de mains, inspirent sans doute la composition de
deux pièces rythmiques : Clapping Music (1972), pour 2 exécutants, qui se souvient aussi
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PARCOURS DE SON ŒUVRE
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de la musique de flamenco, et Music for Pieces of Wood (1973), pour 5 paires de claves.
En 1973-74, Reich travaille également la technique des gamelans balinais à l’Université de l’Etat de Washington à Seattle. L’influence balinaise est déjà notable dans les sonorités chatoyantes des glockenspiels et des marimbas de Music for Mallet Instruments, Voices, and Organ (1973). Music for Eighteen Musicians (1974-76), témoigne d’une évolution du langage vers une plus
grande prise en compte de l’harmonie. La musique de Reich gagne progressivement en complexité. Un intérêt croissant pour
les grands effectifs culmine avec Music for a Large Ensemble (1978), tandis que les Variations for Winds, Strings and Keyboards
(1979) laissent apparaître des lignes mélodiques plus longues. Le principe de variation sera récurrent dans les années 2000 avec
You Are (2004), pour ensemble amplifié et voix, Variations for Vibes, Pianos, and Strings (2005) et les Daniel Variations (2006).
Après être retourné au judaïsme en 1974, Reich étudie les formes traditionnelles de cantillation des écritures hébraïques (197677) et compose Tehillim (1981), pour voix et ensemble, sur des psaumes bibliques. Le retour à la musique vocale se poursuit avec
The Desert Music, (1984), pour chœur amplifié et orchestre.
City Life (1995), pour instruments et samplers, marque une évolution dans l’utilisation technologique : deux claviers jouent en
direct des fragments de paroles et des bruits urbains échantillonnés. Avec The Cave (1989-1993), conçu autour d’Abraham, père
des trois religions, et composé pour un ensemble instrumental accompagnant la projection d’une vidéo réalisée par son épouse
Beryl Korot, Reich se lance dans la création multimédia. Il poursuit dans cette voie avec son opéra vidéo Three Tales (2002) traitant
de la domination technologique du XXème siècle à travers trois épisodes : le crash du Zeppelin en 1937 (Hindenburg), les essais
nucléaires américains dans le Pacifique de 1946 à 1952 (Bikini) et la brebis clone conçue en 1997 (Dolly).
L’Orchestre Symphonique Perpignan Méditerranée
L’Orchestre Symphonique Perpignan Méditerranée a été créé en 1983 et réalise depuis plus de 30 ans une mission de création et
de diffusion en France et à l’étranger. Outre les reprises des répertoires traditionnels, il a défendu la jeune création sur le territoire
catalan de façon radicale. Cette phalange de 50 à 70 musiciens, interprète un large répertoire qui s’étend de la musique baroque à la
musique contemporaine. Réputé pour son haut niveau, l’orchestre accompagne régulièrement les plus grands solistes nationaux de
notre temps, comme Anne Queffélec, Pierre Amoyal, Régis Pasquier, Laurent Korcia, Brigitte Engerer, Wilhelmenia Fernandez, Julia
Migenes... et beaucoup d’autres artistes talentueux.
Récemment l’Orchestre Symphonique Perpignan Méditerranée a interprété des œuvres de John Adams et Steve Reich. Son implantation perpignanaise l’implique aussi dans le monde du jazz, des musiques actuelles (notamment avec Cali) et des musiques traditionnelles (notamment avec les cobles catalanes). Cet ensemble réunit les meilleurs musiciens régionaux qui développent pour la plupart
une activité pédagogique. Ce symphonique intègre aussi dans son plan de formation des jeunes étudiants ayant obtenu leur diplôme
terminal au CRR Perpignan Méditerranée. C’est dans cette émulation des jeunes au contact des plus âgés que perdure cette flamme
particulière dans l’ensemble des programmes de concerts.Un orchestre symphonique sang et or.
Le Collegium Vocal
Fondé il y a quelques années au cours des précédents festivals Aujourd’hui Musiques le Collegium Vocal du Conservatoire à Rayonnement Régional Perpignan Méditerranée s’est produit surtout dans le cadre de créations ou de reprises d’œuvres du XXe siècle. Cet
ensemble vocal, constitué d’une vingtaine de musiciens professionnels, ne se contente pas de s’adonner au répertoire du XXe siècle.
Dans le cadre d’interprétations d’œuvres de la renaissance, il souligne les évidentes relations entre le chant grégorien et la musique
contemporaine, ce, en restituant le contexte liturgique ou profane et musical, par lequel les œuvres ont été conçues. Le Collegium Vocal
cherche ainsi à replacer l’œuvre dans les conditions qui ont présidé à son élaboration et à sa réalisation, tout en créant le lien indispensable avec les hommes et les femmes d’aujourd’hui. Cette démarche s’appuie sur une recherche musicologique en collaboration avec
plusieurs disciplines artistiques théologiques ou historiques. Après son interprétation du Llanto por Ignacio Sanchez Mejias de Maurice
Ohana, son travail autour des œuvres sacrées de Stravinsky suit cette droite ligne. L’ensemble des professionnels qui constituent le Collegium Vocal enseigne au Conservatoire à Rayonnement Régional Perpignan Méditerranée. C’est donc un facteur fabuleux d’unité d’un
corps enseignant au cœur de cette superbe structure pédagogique ouverte à tous.
l’Orchestre Symphonique © Hervé Louvet
Daniel Tosi © Hervé Louvet
Aujourd’hui Musiques
en un clin d’œil
Samedi 19 Novembre 20h30 I le Carré 1h ӏ tarif de 12 € à 22 €
Commande musicale du Festival Aujourd’Hui Musiques 2016
Résidence de création & création.
JE N’AI JAMAIS ECOUTE AUCUN SON SANS L’AIMER*
Conception, mise en scène Roland Auzet
Collaboration artistique Olivier-Roman Garcia
avec Roland Auzet percussion et objets sonores / Olivier-Roman Garcia guitares
Olivier Martinez chant
Tout sera le fruit d’une écoute extrême. Tout d’abord, la présence insolite d’objets sonores. Tables, statues, totems et un piano… Puis un
monde… Celui de la tradition Flamenco en vis à vis de Roland Auzet.
L’écho d’une tradition ancestrale à l’artiste saltimbanque.
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