La transplantation rénale entraîne une amélio-
ration de la qualité de vie des patients.
La période post-greffe est souvent plus facile
à vivre que la période de dialyse tant sur le
plan physique que psychologique. Néanmoins,
après la greffe, certains patients peuvent pré-
senter des symptômes de fatigue.
Quelles peuvent être les raisons
d’une fatigue ?
La fatigue peut résulter de nombreuses causes.
1 L’anémie
Fatigue liée à l’anémie
La principale cause de fatigue
chez le patient insuffisant rénal est
l’anémie, même après la transplan-
tation rénale.
On parle d’anémie lorsque le taux d’hémoglobine,
protéine contenue dans les globules rouges, est ≤ 12 g/dl
chez la femme et ≤ 13 g/dl chez l’homme. Le diagnostic
est donc porté au vu des résultats de la Numération
Formule Sanguine (NFS). La taille des globules rouges
(Volume Globulaire Moyen, VGM) permettra au médecin
d’identifier la cause de l’anémie. La production des
globules rouges, dans la moelle osseuse est réglée par
l’érythropoïétine endogène (EPO : hormone d’origine
rénale). Elle est produite par le rein greffé. Si la fonction
de ce dernier est imparfaite (créatinine plasmatique
> 200 μmol/l ou clairance de la créatinine < 50 ml/mn),
quelle qu’en soit la cause, la production d’EPO endogène
sera diminuée, et une anémie pourra apparaître.
En cas de cause identiable, votre médecin pourra vous
proposer un traitement par des Agents Stimulant de
l’Erythropoïèse (ASE) dans le but de corriger votre anémie.
2 Traitements médicamenteux
Fatigue liée au traitement
antihypertenseur
Plus des deux tiers des transplantés
rénaux présentent une hyperten-
sion artérielle qui requiert un trai-
tement spécifique. Il est tout à fait
possible que dans les heures qui
suivent la prise des médicaments an-
tihypertenseurs, le patient ressente
une lassitude, voire une fatigue intense alors en
rapport avec une baisse trop marquée de la pres-
sion artérielle. Un réajustement du traitement amélio-
rera cette sensation de fatigue.
Fatigue liée au traitement par corticoïdes
Les corticoïdes prescrits comme
traitement anti-rejet ont un effet
« excitant » à forte dose. En revanche,
quand on diminue les doses, voire
quand on les arrête, une fatigue plus
ou moins intense peut apparaître.
Elle est banale quand on diminue les doses de
corticoïdes. En revanche, quand elle survient à l’arrêt
de ces derniers, elle peut témoigner d’une paresse des
glandes surrénaliennes nécessitant un diagnostic rapide
et un traitement de suppléance.
Fatigue liée au traitement anti-rejet
Certaines classes d’immunosuppresseurs peuvent
inhiber la production de globules rouges par la moelle
osseuse. Cela a lieu, par exemple, quand la concentration
dans le sang des immunosuppresseurs est trop élevée.
Dans ce cas, on pourra réduire leur posologie quotidienne
(mais avec un risque potentiel de rejet).
Certains médicaments anti-rejet peuvent
entraîner une baisse de magnésium dans le
sang (hypomagnésémie). Cela peut également
contribuer à la fatigue. Il faudra alors doser le
magnésium dans le sang. Si ce taux est bas, un
traitement pourra être prescrit.
Fatigue liée à une carence en éléments
nécessaires à la fabrication de globules
rouges
Pour qu’il y ait une production normale de globules
rouges en réponse à l’EPO endogène, il ne
suffit pas que la fonction rénale soit correcte,
mais il faut également la présence de certains
facteurs, dont le principal est le fer.
Ainsi toute carence en fer
(carence martiale), c’est-à-dire
un taux de ferritine < 50 μg/l,
entraînera en quelques
semaines
ou mois une anémie.
En traitant cette carence martiale
par la prise quotidienne
de fer
en comprimés (exceptionnellement
par perfusion), on peut, en quelques
mois, corriger l’anémie. Citons, parmi les autres facteurs
indispensables à la production de globules rouges, la
vitamine B12 et l’acide folique. Devant toute anémie, on
recherchera une carence en ces derniers. Cependant,
même avec une fonction rénale normale et en l’absence
de carence, certains transplantés rénaux peuvent-être
anémiques.
L’anémie, non seulement entraîne une fatigue, mais
également une diminution des performances
physiques à l’effort, une diminution des performances
intellectuelles, et une augmentation du volume du
cœur.
Les symptômes liés à l’anémie sont plus ou moins marqués
en fonction du délai d’installation et de l’importance de
l’anémie. Ainsi, une anémie aiguë sera associée à une
fatigue intense, alors qu’une anémie chronique sera plutôt
associée à des symptômes survenant à l’effort et à une
augmentation de la taille du cœur. Corriger l’anémie est
donc essentiel et contribuera au bien-être du patient. Elle
peut être prise en charge notamment par les ASE.