Inventaire des frayères de Truite fario et

publicité
Inventaire des frayères de Truite fario et
programme de restauration de la continuité
écologique sur le bassin versant de la Gine
Pour proposition de validation de la formation Conseiller Technique en Aménagement
des Systèmes Aquatiques mention « Technicien Rivière »
2010-2011
Présenté par :
Centre de formation : Pôle de Formation et de sensibilisation de l’EPTB Saône et Doubs
Réf. Centre : CTASA 04 10 11
Préambule
Le présent rapport, entrant dans le cadre de la validation de la formation CTASA mention
« Technicien Rivière », n’a fait l’objet d’aucune correction préalable. Il ne saurait, par ce seul fait,
engager la responsabilité de toute structure ou personne autre que l’auteur.
Remerciements
Je tiens à remercier sincèrement Christophe Beaumont, technicien de rivière au Syndicat
Intercommunal de Restauration des Rivières de la Haute Rouvre, qui a été mon maître de stage
pendant cette période de travail, pour m’avoir confié la responsabilité de la mise en place de ce
programme, pour m’avoir fait partager ses connaissances techniques de terrain et de SIG ainsi que
pour son accueil chaleureux.
Je remercie également Jérôme Jamet, technicien chargé de mission à la Fédération
Départementale de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques de l’Orne, pour ses conseils et ses
explications techniques.
Enfin, je remercie la CATER de Basse-Normandie ainsi que toutes les personnes qui m’ont apporté
des informations et qui m’ont aidé durant cette période de travail.
Inventaire des frayères de Truite fario et
programme de restauration de la continuité
écologique sur le bassin versant de la Gine
Sommaire
Introduction............................................................................................................................................. 1
Première partie : inventaire des frayères de Truite fario sur le bassin versant de la Gine ................. 2
1)
2)
3)
4)
5)
Contexte de l’étude ......................................................................................................................... 2
a)
1995 : Décret de classement de cours d’eau (art. L 432-6 du Code de l’Environnement) :... 2
b)
1998 : Plan Départemental de Gestion Piscicole : .................................................................. 2
c)
2001-2006 : Programme d’actions du contrat rural :.............................................................. 4
d)
2004 : la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) : ............................................................................... 6
Description du bassin versant de la Gine ........................................................................................ 7
a)
Réseau hydrographique : ........................................................................................................ 7
b)
Géologie :................................................................................................................................. 7
c)
Les différents classements de protection : ............................................................................. 8
d)
Climat :..................................................................................................................................... 9
Présentation de l’étude ................................................................................................................. 10
a)
Contexte : .............................................................................................................................. 10
b)
Objectif : ................................................................................................................................ 10
c)
Durée de l’étude : .................................................................................................................. 10
d)
Méthodologie : ...................................................................................................................... 11
Présentation des résultats par cours d’eau et par tronçon .......................................................... 22
a)
La Gine ................................................................................................................................... 23
b)
Le ruisseau de Champusson .................................................................................................. 26
c)
Le ruisseau de Méheudin ...................................................................................................... 26
d)
Le ruisseau de La Ferronnière ............................................................................................... 28
e)
Le ruisseau de La Croix Mallet ............................................................................................... 29
f)
Le ruisseau des Hulies ........................................................................................................... 30
Conclusion de la première partie .................................................................................................. 30
Deuxième partie : diagnostic de la franchissabilité des ouvrages ...................................................... 31
1)
Préambule historique .................................................................................................................... 31
2)
Notion d’obstacle .......................................................................................................................... 31
a)
Facteurs biologiques des espèces et capacité de franchissement ........................................ 31
b)
Facteurs géométriques et hydrodynamiques des obstacles ................................................. 34
c)
Qualifications théoriques des obstacles................................................................................ 35
d)
Impacts des ouvrages sur le cours d’eau et les poissons ...................................................... 36
3)
Méthodologie ................................................................................................................................ 36
4)
Résultats ........................................................................................................................................ 38
Troisième partie : définition d’un programme d’actions .................................................................... 51
1)
Définition des ordres de priorité : ................................................................................................. 51
2)
Solutions techniques envisagées par ouvrage et tarifications : .................................................... 52
Ouvrages de priorité 1 (traitement à l’année n) : ............................................................................. 52
Ouvrages de priorité 2 (traitement à l’année n+1) : ......................................................................... 53
Ouvrages de priorité 3 (traitement à l’année n+2) : ......................................................................... 54
Ouvrages de priorité 4 (traitement à l’année n+3) : ......................................................................... 55
3)
Synthèse des préconisations de gestion et devis total par année : .............................................. 56
4)
Partenaires financiers et plan de financement du programme : .................................................. 57
Conclusion : ........................................................................................................................................... 58
Annexes ................................................................................................................................................. 59
Introduction
Les objectifs européens en matière de bon état écologique des cours d’eau, imposent la libre
circulation des sédiments et des espèces aquatiques ; c’est ce que l’on appelle la continuité
écologique.
Or, dans le cadre des diagnostics préliminaires aux programmes de restauration menés sur le bassin
de la Rouvre, de nombreux ouvrages ont été identifiés non seulement en tant qu’obstacles aux
migrations, mais également comme perturbant les fonctionnalités des cours d’eau.
Dans le souci de mener à bien des programmes cohérents qui s’attachent à lever le plus grand
nombre possible de perturbations du milieu et aux différentes actions mises en œuvre depuis 2006,
un programme de réhabilitation de la continuité écologique sur le bassin versant de la Gine (cf.
annexe 1) est en projet.
Le bassin de la Gine est dans sa totalité situé dans la zone salmonicole, c’est donc principalement à
l’espèce truite fario (Salmo trutta fario) et aux espèces d’accompagnement (Vairon, Loche, Chabot)
que vont bénéficier les travaux de réhabilitation de la continuité écologique.
Ce présent rapport contient trois parties :
-
1ère partie : inventaire des frayères de Truite fario sur le bassin versant de la Gine,
2ème partie : diagnostic de la franchissabilité des ouvrages sur le bassin versant de la Gine,
3ème partie : définition d’un programme d’action.
La deuxième partie viendra expliquer pourquoi sur certains secteurs, pourtant propices à la fraie
de la truite fario, il n’y a pas de frayères observées. Cette partie mettra en évidence que certains
ouvrages causent des problèmes de migration et ne permettent pas aux truites fario l’accès aux
zones de frayères potentielles situées à l’amont.
La troisième partie sera consacrée à la définition d’un programme d’actions, afin de rétablir la
continuité écologique sur le bassin versant de la Gine et donc, de permettre aux espèces migratrices
(Truites fario, Truite de mer, Saumon atlantique et Anguille) et aux espèces d’accompagnement de
retrouver l’accès aux zones de reproductions, situées en tête de bassin.
1
Première partie : inventaire des frayères de Truite fario sur le bassin versant
de la Gine
1)
Contexte de l’étude
De 1995 à 2003, plusieurs éléments de gestion des cours d’eau sont parus, incitant les acteurs
ayant compétence dans la gestion de l’eau et des milieux aquatiques à développer et mettre en
œuvre des stratégies de gestion :
a) 1995 : Décret de classement de cours d’eau (art. L 432-6 du Code de l’Environnement) :
L’article L 432-6 du Code de l’Environnement stipule que dans les cours d’eau ou parties de cours
d’eau et canaux dont la liste est fixée par décret, tout ouvrage doit comporter des dispositifs
assurant la circulation des poissons migrateurs. Les ouvrages existants doivent être mis en
conformité, sans indemnité, avec les dispositions de cet article dans un délai de cinq ans à compter
de la publication d'une liste d'espèces migratrices par bassin ou sous-bassin fixée par le ministre
chargé de la pêche en eau douce. La Gine est classée au titre de cet article.
b) 1998 : Plan Départemental de Gestion Piscicole :
Le Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des ressources
piscicoles (P.D.P.G.) est un document technique général de diagnostic de l'état des cours d'eau, avec
pour conclusions des Propositions d'Actions Nécessaires (P.A.N.) et des propositions de gestion
piscicole.
Il a été établi en 1998 par la Fédération de l’Orne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique
(FOPPMA), avec le concours de la brigade départementale de l'Office National de l’Eau et des Milieux
Aquatiques (ONEMA).
 Objectifs du PDPG :
-
Pérenniser l’équilibre entre l’activité pêche et la préservation du patrimoine piscicole,
Assurer la coordination et la cohérence entre les différents plans de gestion du département,
Apporter un document de référence à l’ensemble des gestionnaires, administrations et
collectivités locales, en termes de recensement et d’identification des perturbations des
cours d’eau du département.
2
 Etapes du PDPG :
1) Détermination des contextes (unités géographiques de gestion) :
Il est déterminé des contextes dans lesquels une population de poisson (espèce repère) fonctionne
de façon autonome en effectuant toutes les phases de son cycle vital (éclosion, croissance,
reproduction). Le PDPG identifie trois contextes :
- Contextes salmonicoles (truites),
- Contextes intermédiaires (ombres communs ou truites et brochets),
- Contextes cyprinicoles (brochets)
2) Diagnostic de l’état du milieu :
Réalisé à partir de données connues, mais aussi de nombreuses observations de terrain, il est
déterminé en procédant à une analyse des facteurs limitant (faible pente, granulométrie impropre à
la reproduction, recalibrage connexe au remembrement, rejets polluants, débits réservés non
respectés, seuils, ...)
Ainsi, chaque contexte est défini comme Conforme, Perturbé ou Dégradé, en fonction de l'impact
des facteurs limitant sur les phases du cycle vital de l'espèce repère.
3) Les Propositions d’Actions Nécessaires (PAN):
Les actions à engager peuvent être de la compétence des administrations (D.D.T ou ONEMA
concernant le respect de la police de l'eau), des collectivités (station d'épuration, etc. ...) et des
gestionnaires de la pêche.
4) Le type de gestion piscicole préconisé :
Il résulte d'une orientation de l'État pour une gestion patrimoniale des ressources piscicoles. Il
s'agit de conserver et transmettre un patrimoine naturel en préservant les peuplements sauvages
dans leur milieu.
Partie du PDPG concernant la Gine :
Le contexte de la Rouvre avale est divisé en 4 tronçons:
Tronçon I:
Tronçon II:
Tronçon III:
Tronçon IV:
La Rouvre et ses affluents des Tourailles à la confluence dans l’Orne,
Le Lembron et ses affluents des sources à la confluence dans la Rouvre,
La Gine et ses affluents des sources à l’obstacle infranchissable de la Carneille,
La Gine et ses affluents de la Carneille à la confluence dans la Rouvre.
Source : PDPG de l’Orne, Fédération de l’Orne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique.
3
Source : PDPG de l’Orne, Fédération de l’Orne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique.
Concernant les facteurs limitant sur le bassin versant de la Gine, le non entretien des cours d’eau
et le piétinement par le bétail ont été résolus par l’entretien sélectif de la ripisylve, la pose
d’abreuvoirs et de clôtures par la Communauté De Communes d’Athis de l’Orne, lors du programme
d’action du contrat rural 2001-2006.
En revanche, les perturbations liées aux ouvrages infranchissables n’ont pas été traitées par ce
programme.
c) 2001-2006 : Programme d’actions du contrat rural :
 Rappels concernant le contrat rural :
L’eau étant indispensable dans les fonctions écologiques et essentielle dans toutes les activités
humaines, les milieux aquatiques souffrent de pollutions diverses qui dégradent la qualité de l’eau,
mettent en péril un nombre important d’espèces aquatiques et menacent la qualité des ressources
en eau potable.
Ces pollutions sont d’origine artisanale, industrielle, agricole ou domestique. « L’eau fait partie du
patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur, et le développement de la
ressource dans le respect des équilibres naturels sont d’intérêt général. » Tel est le fondement de la
loi sur l’eau du 3 janvier 1992. C’est pourquoi l’Agence de l’Eau Seine Normandie a mis en œuvre à
partir de 1986 un nouveau type d’actions adaptées au contexte en milieu rural : le Contrat Rural.
 Principes généraux :
Les contrats ruraux sont construits selon 6 critères :






S’appliquer à une zone homogène de ressources en eau (syndicats, bassins versants…),
fédérer une ou plusieurs collectivités territoriales et au moins une catégorie d’usagers,
garantir la pérennité et la qualité de l’eau par une gestion globale,
offrir un attributaire unique pour les aides de l’Agence de l’Eau,
comprendre une mission d’animations, d’appuis administratifs, techniques et juridiques,
disposer d’un tableau de bord adapté à la gestion globale de l’eau (suivi du déroulement du
contrat rural).
4
 Le contrat rural de la Rouvre :
Englobant le bassin versant de la Rouvre dans sa totalité (cf. annexe 2) et regroupant 38
communes, il a été conçu, financé en partie et suivi par l’agence de l’eau Seine Normandie.
Les objectifs :
Les contrats ruraux sont découpés en quatre thèmes :




les collectivités comprenant les volets eau potable et assainissement,
la gestion et l’aménagement des rivières,
l’agriculture : bâtiments d’élevage, pratiques culturales, occupation des sols,
l’artisanat et l’industrie.
Ces quatre thèmes de travail sont régis par des lois et décrets et ont pour but
commun de préserver ou retrouver une qualité d’eau satisfaisante », objectif de qualité fixé par le
préfet de l’Orne.
 Le volet rivière :
Dans le cadre du contrat rural de la Rouvre, un programme quinquennal de restauration des
rivières du bassin versant de la Rouvre a été défini. Le Syndicat Intercommunal de Restauration des
Rivières de la Haute Rouvre ainsi que la Communauté de Communes du Bocage d’Athis de l’Orne ont
décidé de se porter maître d’ouvrage du programme. Monsieur C. Beaumont, technicien de rivière,
était chargé de mettre en place ce programme et d’en assurer le suivi.
Les objectifs de ce programme étaient les suivants:
 l’amélioration sensible de la qualité des cours d’eau,
 satisfaire les différents usages de l’eau (abreuvement du bétail, activité halieutique, alimentation
en eau potable, activités en eaux vives),
 préserver ou rétablir les milieux aquatiques.
Sur le bassin versant de la Gine, la CDC du Bocage d’Athis de l’Orne s’est portée maître d’ouvrage du
volet rivière. Ses compétences sont listées ci-dessous :





l’aménagement et la gestion des cours d’eau,
la préservation de la qualité de l’eau des rivières et des milieux aquatiques,
la lutte contre les inondations,
la préservation et la valorisation du patrimoine piscicole,
la valorisation touristique et économique des rivières.
5
Ses partenaires étaient :










la CATER (Cellule d’assistance Technique de l’Entretien des Rivières),
le CSP (Conseil Supérieur de La Pêche),
l’Agence de l’Eau Seine-Normandie,
la DIREN (Direction Régionale de l’Environnement),
les communes,
le Conseil Général de l’Orne,
le Conseil Régional de Basse Normandie,
les fédérations de pêche et les AAPPMA,
les riverains,
les entreprises et/ou les associations spécialisées dans l’aménagement des rivières.
Voici les tableaux récapitulatifs des actions menées par la CDC depuis 2002, sur le bassin versant de
la Gine :
Tableau récapitulatif des travaux de restauration réalisés en 2002 sur le bassin versant de la Gine.
Tableau récapitulatif des travaux d’entretien réalisés en 2009 sur le bassin versant de la Gine.
d) 2004 : la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) :
L'Europe a adopté en 2000 la Directive Cadre sur l'eau (DCE). L'objectif général est d'atteindre d'ici
à 2015 le bon état des différents milieux aquatiques sur tout le territoire européen. Cette directive
demande donc aux Etats membres d'atteindre d'ici à 2015 le bon état des ressources en eaux.
Cette directive introduit de nouvelles notions (masses d'eau, milieux fortement modifiés,...) et de
nouvelles méthodes (consultation du public, analyse économique obligatoires,...) qui modifient
l'approche française de la gestion de l'eau. La transposition en droit français de cette directive, est
effective depuis le 4 avril 2004 (Cf. annexe 3).
6
L’objectif général est d’atteindre le bon état de toutes les masses d'eau : cours d'eau, lacs, eaux
côtières, eaux souterraines d'ici à 2015 (report possible 2021-2027 sur certaines masses d’eau) et de
manière plus détaillée :
 gérer de façon durable les ressources en eau,
 prévenir toute dégradation des écosystèmes aquatiques,
 assurer un approvisionnement suffisant en eau potable de bonne qualité,
 réduire la pollution des eaux souterraines les rejets de substances dangereuses,
 supprimer les rejets des substances dangereuses prioritaires,
 assurer la libre circulation des espèces aquatique et des sédiments.
Source : site internet de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne.
Il y a une gestion par bassin versant : la directive reprend le principe de la gestion par bassin
développée en France depuis la loi sur l'eau de 1964. Dans chaque bassin est désigné une autorité
compétente : le préfet coordonnateur de bassin. Pour le bassin Seine-Normandie, c'est le préfet de la
région Ile-de-France.
En ce qui concerne la Gine (masse d’eau de code FRHR301-I2340600), le bon état des eaux
(global, chimique et biologique) et la libre circulation des espèces et des sédiments doivent être
atteint en 2015, sans report possible. C’est la raison pour laquelle le travail préalable au diagnostic
est nécessaire, afin de projeter des actions.
2)
Description du bassin versant de la Gine
a) Réseau hydrographique :
La Gine est un cours d’eau s’écoulant sur les communes de Durcet (où elle prend ses sources)
Landigou et La Carneille (où elle conflue avec la Rouvre). Ce cours d’eau est constitué d’un axe
principal et de cinq affluents (cf. annexe 4) :





Le Ruisseau de la Croix Mallet,
Le Ruisseau des Hulies,
Le Ruisseau de La Ferronnière,
Le Ruisseau de Méheudin,
Le Ruisseau de Champusson.
b) Géologie :
Le bassin versant de la Gine s’écoule sur différents substrats géologiques (cf. annexe 5). Autour
des cours d’eau, on retrouve des alluvions (déposés par les cours d’eau eux-mêmes). On peut ensuite
découper le bassin versant de la Gine en deux parties, selon un axe ouest-est : sur la moitié Nord,
représentant deux tiers du bassin, (de La Carneille à Landigou), l’eau s’écoule sur des formations
superficielles granitiques du massif armoricain. Ensuite, le tiers Sud est composé de deux formations
géologiques sensiblement différentes : des Schistes précambriens et des Schistes métamorphisés. Il
est essentiel de prendre en compte la géologie dans cette étude, car il faudra appliquer un
coefficient particulier dans le calcul du nombre de frayères théoriques (dans ce cas, il est considéré
que les eaux de la Gine sont pauvres et acides car celles-ci s’écoulent sur un substrat granitique).
7
c) Les différents classements de protection :
La Gine étant un affluent de la Rouvre, elle bénéficie de plusieurs mesures de protection :
 Arrêté de protection de biotope (APB) :
Instauré par le décret n° 77-1295 du 25 novembre 1977 pris en application de la loi n° 76-129 du
10 juillet 1976 (art. R.211-12 et suivants du Code rural), l’Arrêté préfectoral de protection de
Biotope permet au Préfet de fixer les mesures tendant à favoriser, sur tout ou partie du territoire
d'un département, la conservation des biotopes tels que mares, marécages, marais, haies, bosquets,
landes, dunes, pelouses ou toutes autres formations naturelles peu exploitées par l’homme, dans la
mesure où ces biotopes ou formations sont nécessaires à l’alimentation, à la reproduction, au repos
ou à la survie des espèces protégées (figurant sur la liste prévue à l’article R. 211-1) et ce, afin de
prévenir leur disparition.
Concernant la Gine, l’APB protège son cours principal de la confluence avec la Rouvre, jusqu’à la
confluence avec le ruisseau de la Ferronnière. Cet arrêté à été signé le 5 mai 1986.
Le secteur d’étude est concerné par l’arrêté suivant :
Nom de la Zone
Rouvre et affluents
Marais du Grand-Hazé
Date de l’arrêté
05/05/1986
30/03/1987
Partie de l’Or
Aubert et
Fontaine-au
Surface en hectares
--
171
Linéaire en kilomètres
51
--
Interdictions
Travaux de recalibrage,
d’approfondissement - Réalisation
d’ouvrages dans le lit ou de plans
d’eau en communication avec le lit Lâchers de vase - Manoeuvre
hydraulique réduisant les débits Pêche en marchant.
Pénétration de véhicules terrestres
autres que ceux nécessaire à la
gestion du site - Stationnement
d’habitations mobiles - Dépôt de
matériaux - Tir à partir des
installations destinées à l’observation
- Chiens non tenus en laisse Construction d’habitations, de hutte
ou de gabions.
Trav
d’approfondiss
Réalisation d
impactant - Re
pas aux obje
vase - Manoe
débit - Pêche e
Obligations
Entretien régulier normal du lit
conçus de manière à préserver le
milieu - Autorisation possible pour
assainissement des terres et
aménagement lors des interventions
DDE sur les chemins
départementaux.
Respect des périodes de chasse Autorisation pour Travaux
hydrauliques - Plantation en
périphérie du marais - Pratiques
agricoles, lachers, introduction
d’espèces, arrachage, brûlage et
arrachage de végétaux autres que
ceux liés à la gestion du site.
Entretien rég
droit de pêche
Maintie
Source : contrat rural de La Rouvre.
 Zone Nationale d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique (ZNIEFF) :
Les Z.N.I.E.F.F. résultent d'un inventaire scientifique national sous l'autorité du Muséum National
d'Histoire Naturelle, pour le compte du Ministère de l'Environnement visant à recenser, à l’échelle
nationale, des milieux naturels reconnus pour leur valeur écologique par référence à des habitats,
espèces animales et végétales particuliers. Le bassin versant de la Gine est classé en ZNIEFF de type
2, du fait de ses potentialités importantes en terme de frayères à salmonidés.
8
d) Climat :
Le climat de l’Orne est de type océanique, avec une hauteur moyenne annuelle totale de
précipitations de 820,5 mm à Briouze et 867,2 mm à Athis de l’Orne. Comme l’illustre le graphique
suivant, les pluies s’étalent tout au long de l’année avec un maximum d’octobre à février.
120
30
Pluvio Athis en mm
Pluvio Briouze en mm
100
25
Températures mini (normales) en °C
Températures maxi (normales) en °C
80
20
60
15
40
10
20
5
0
0
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Normales de températures et de précipitations entre 1988 et 1998, source : Contrat rural de la Rouvre
Globalement, le climat local est relativement rude avec un hiver précoce (premiers froids dès le
mois d’octobre) et long, puisque la « mauvaise saison » dure près de 6 mois, les températures ne
dépassant pas les 10°C jusqu’au mois d’avril. Les périodes de gel sont fréquentes (plus de 60 jours
par an), les précipitations prépondérantes, majoritairement sous forme de pluies fines et continues
avec en moyenne une dizaine de jours de neige généralement aux mois de janvier et février.
Le printemps est tardif, ne débutant véritablement qu’au mois d’avril avec des températures aux
alentours de 10°C, inférieures de 1 à 2°C à celles de la plaine de Caen (14), ce qui entraîne un retard
de végétation de deux à trois semaines par rapport au littoral et aux grandes plaines.
L’été s’installe progressivement au cours du mois de juin pour se maintenir jusqu’à septembre,
juillet et août étant les deux mois les plus chauds. Sur cette période de quatre mois, l’humidité reste
de mise puisqu’il pleut en moyenne plus d’un jour sur trois.
L’automne, quant à lui, est quasi-inexistant, puisque comme indiqué précédemment, le froid fait
son apparition dès le mois d’octobre.
9
3)
Présentation de l’étude
a) Contexte :
Aujourd’hui, dans le contexte de la mise en place de la Directive Cadre Européenne sur l’eau, un
des objectifs est d’atteindre le bon état écologique à cours ou moyen terme (2015 ou 2021) suivant
l’état actuel de perturbation des cours d’eau.
Il est maintenant nécessaire d’établir un constat sur l’efficacité des actions de restauration, avec
l’évaluation de l’état initial avant travaux. Cet inventaire des frayères à truite fario sur le bassin
versant de la Gine va donc servir d’outil de qualification de l’état initial, avant d’engager des travaux
de restauration de la continuité écologique. Il s’agit de la première année d’inventaire de frayères à
truite fario.
b) Objectif :
Le recensement des frayères creusées par les géniteurs de truite fario (à la différence des
frayères potentielles, lieux du cours d’eau où la granulométrie de fond est propice à la fraie), le suivi
de l’évolution de leur nombre, sont des indicateurs pertinents de l’efficacité des actions qui seront
engagées sur la Gine et son bassin versant.
Les populations de truites intègrent une partie des facteurs liés à la qualité de l’eau et à la qualité
de l’habitat. Il s’agit d’une espèce piscicole repère et l’évolution des populations renseigne sur
l’évolution qualitative du peuplement piscicole.
L’objectif de l’étude est donc d’inventorier tous les cours d’eau du bassin versant de la Gine où
des actions de restauration seront effectuées (cf. troisième partie). Ceci afin de bénéficier d’un état
initial avant restauration et ainsi prouver l’efficacité des actions. Cet inventaire permettra aussi de
savoir comment évoluent les populations de truites fario après chaque année de restauration, le
programme d’action présenté en troisième partie se réalisant sur quatre ans.
c) Durée de l’étude :
Afin d’être efficace et d’avoir un retour suffisant de l’information, il est indispensable de procéder
à un suivi sur un minimum de cinq années après une restauration, avec comme premier inventaire
l’année 2010.
10
Avant de voir quelle méthodologie a été appliquée à cet inventaire, voici un rappel sur la
reproduction de la Truite fario :
La reproduction de la Truite fario s’effectue sur des fonds propres avec des substrats de type
petits galets ou graviers. La truite choisit des fonds non colmatés et stables, permettant d’assurer
une bonne circulation de l’eau, indispensable pour une oxygénation parfaite des œufs, et un
maintien contre les crues.
Le choix du site de reproduction et aussi
conditionné
par
la vitesse
d’écoulement
(préférendum compris entre 40 et 60 cm.s-1) et la
hauteur de la lame d’eau (de 5 à 30 cm pour les
frayères observées sur le bassin versant de la Gine).
De ce fait, la truite a souvent besoin de quitter sa
zone de croissance pour venir frayer sur les
ruisseaux situés en têtes de bassins, où elle trouvera
des conditions plus favorables. C’est pour cela que
ce poisson est qualifié de « migrateur
holobiotique ».
L’enfouissement des œufs comporte plusieurs
phases de creusements plus ou moins profonds. La
dimension des matériaux remués dépend de la force
de la femelle, transmise par les battements de sa
nageoire caudale, et donc de sa taille.
La ponte effectuée (environ 2000 œufs par kg), la
durée totale d’incubation et de développement
embryonnaire dans la frayère est variable et
s’exprime en degrés/jours. Au total, il faut 730
degrés/jours pour que les alevins émergent de la
frayère, soit 3 à 4 mois après la ponte.
Dans ces conditions, on comprend que l’accessibilité aux zones de fraie (obstacles à la migration :
barrages, ouvrages carrossables, moulins…) ainsi que la teneur en sédiments fins du substrat
conditionnent fortement le rendement de la reproduction.
d) Méthodologie :
La prospection des cours d’eau s’est faite à pied en longeant la berge. Chaque frayère (nid creusé
correspondant à la dépose des œufs et dôme de graviers à l’aval immédiat) a été inventoriée par
observation directe, photographiée (photographie de l’emplacement précis et du contexte rivulaire
de la frayère, cela pour ne pas compter plusieurs fois la même frayère lors des passages suivant) et
cartographiée. Plusieurs passages sont nécessaires sur un même secteur si la fraie n’est pas
terminée. Pour cet inventaire, quatre passages ont été réalisés (un passage par semaine), durant le
mois de décembre 2010.
Le bassin versant de la Gine à été découpé en 20 tronçons différents :
11
Description des différents tronçons :
Pour des raisons de praticité, le bassin versant de la Gine a été découpé en vingt tronçons
différents (cf. annexe 6). Chaque tronçon est unique, de par son faciès d’écoulement, sa largeur de
section mouillée, sa pente et sa granulométrie de fond. Chaque tronçon a été codé, chaque code
étant constitué des deux premières lettres du mot « tronçon » en majuscules (TR), des deux
premières lettres du cours d’eau en majuscules et d’un nombre à deux chiffres suivant l’ordre de
l’exutoire vers les sources.
 Cours principal de la Gine :
Le cours principal de la Gine a été divisé en neuf tronçons homogènes :
-
TRGI01 :
Ce premier tronçon se situe au niveau de la confluence avec la Rouvre.
D’une longueur approximative de 230 mètres et ayant une pente de 11,3 ‰,
ce tronçon présente une granulométrie de fond qui ne permet pas d’accueillir
des frayères à truite fario. Des blocs de granits canalisent la Gine en rives
droite et gauche, ne laissant pas d’espace de liberté au cours d’eau et
augmentant les vitesses d’écoulement.
Code du
tronçon
Longueur
(m)
TRGI01
230
-
Largeur de la
section
mouillée (m)
3,00
Pente
(‰)
11,3
% du
linéaire
de la Gine
2%
% du linéaire du
bassin versant de
la Gine
1%
TRGI02 :
Ce tronçon est celui qui vient à l’amont immédiat de TRGI01. D’une
longueur de 1340 mètres et ayant une pente de 4,3‰, ce tronçon ne
présente pas, de manière générale, de substrat ayant une granulométrie
incitant les truites à frayer. Sur ce secteur, les berges et le lit n’avait pas été
entretenus depuis environ 25 années. Au printemps 2010, la CDC du Bocage
d’Athis de l’Orne a réalisé l’entretien des berges et supprimé les embâcles
dans le lit. De ce fait, un stock important de sable a été libéré, aboutissant à
l’ensablement du fond de la Gine. Dans les méandres, les radiers, les
abreuvoirs et sur les zones où la vitesse d’écoulement s’accélère, le sable
s’est évacué et laisse apparaitre des substrats de graviers et de petits galets,
souvent occupées par des frayères. D’ici deux saisons (fraie 2012), sous
réserve de l’intensité des crues, le sable devrait être évacué en totalité vers
la Rouvre, laissant apparaitre un tronçon à très fort potentiel en termes de zones de frayères.
Code du tronçon
Longueur (m)
TRGI02
1340
Largeur de la
section mouillée
(m)
4,20
12
Pente (‰)
% du linéaire de
la Gine
4,3
12%
% du linéaire du
bassin versant de la
Gine
6%
TRGI03 :
Ce tronçon est à l’amont immédiat de TRGI02. D’une longueur de 480 mètres et ayant une pente
de 25,2‰, cette zone ne présente pas de zones où la granulométrie de fond est favorable à la fraie
de la truite fario. Le faciès de cette portion de la Gine est caractérisé par des vitesses d’écoulement
importantes, un fond lisse (roches) et des enrochements en rives droite et gauche, canalisant le cours
d’eau et ne lui laissant pas d’espace de liberté. Il faut aussi noter qu’à l’amont de ce tronçon, la
station d’épuration (STEP) de La Carneille fonctionne mal et rejette des eaux usées dans la Gine.
La Gine
Rejet
STEP
Code du tronçon
Longueur (m)
Largeur de la
section mouillée
(m)
TRGIO3
480
2,30
-
Pente (‰)
% du linéaire de
la Gine
25,2
4%
TRGI04 :
Ce tronçon est délimité par l’amont de TRGI03 et l’obstacle
infranchissable de La Carneille (ouvrage de code GIROU12).
D’une longueur de 890 mètres et ayant une pente de 12,9‰,
ce tronçon présente une alternance entre secteurs à grosse
granulométrie (pierres et blocs) et zones où la granulométrie
de fond est propice à l’accueil de frayères de truite fario. Il faut
noter que les zones de frayères de cette portion sont
« saturées » en frayères, ce phénomène étant sûrement du à la
présence de l’obstacle infranchissable en amont.
Code du
tronçon
Longueur
(m)
Largeur de
la section
mouillée
(m)
TRGI04
890
2,60
Pente
(‰)
% du
linéaire de
la Gine
12,9
8%
13
% du
linéaire du
bassin
versant de
la Gine
4%
% du linéaire
du bassin
versant de la
Gine
2%
-
TRGI05 :
Ce tronçon se situe entre l’obstacle infranchissable de La
Carneille et la confluence du ruisseau de Méheudin avec la Gine.
D’une longueur de 770 mètres et ayant une pente de 7,9‰, ce
tronçon alterne des zones méandriformes et des zones de
frayères potentielles non-exploitées par les poissons. Ce déficit
en frayères s’explique sûrement par la présence en aval du pont
routier de La Carneille (GIROU12), obstacle à la migration des
salmonidés.
Code du
tronçon
Longueur
(m)
Largeur de
la section
mouillée
(m)
TRGI05
770
3,70
-
Pente
(‰)
% du
linéaire
de la Gine
7,9
7%
% du
linéaire du
bassin
versant de
la Gine
4%
TRGI06 :
Ce tronçon est situé en amont de la confluence avec le
ruisseau de Méheudin. D’une longueur de 1010 mètres et ayant
une pente de 13,5‰, cette partie de la Gine est caractérisée par
une alternance de zones à vitesse d’écoulement lente avec un
fond envasé, de zones de méandres et de quelques radiers où
l’écoulement est plus rapide, dégageant des fonds à
granulométrie accueillante pour des frayères.
Code du
tronçon
Longueur
(m)
Largeur de
la section
mouillée
(m)
TRGI06
1010
1,40
Pente
(‰)
% du
linéaire
de la
Gine
13,5
9%
14
% du
linéaire du
bassin
versant de
la Gine
5%
-
TRGI07 :
Ce tronçon a pour limites le tronçon TRGI06
(en aval) et la confluence du ruisseau de La
Ferronnière avec la Gine, au niveau du moulin
de La Bardoullière. D’une longueur de 1360
mètres et ayant une pente de 6‰, ce tronçon,
très méandriforme, est caractérisé par des
vitesses d’écoulement assez rapides et une
granulométrie de fond très attractive pour la
fraie de la truite fario. Ce tronçon est saturé de
frayères : le moulin situé à l’amont, captant
100% du débit de la Gine et ayant une chute
d’eau de deux mètres, ne permet pas la
remontée des salmonidés ; les populations de
truites fario vivant en amont de l’obstacle
infranchissable de La Carneille (GIROU12) sont donc bloquées et frayent ici, car elles n’ont donc pas
accès aux zones de reproduction en amont.
Code du tronçon
Longueur (m)
TRGI07
1360
-
Largeur de
la section
mouillée
(m)
2,50
Pente
(‰)
% du linéaire de
la Gine
% du linéaire du bassin versant de la
Gine
6,0
12%
6%
TRGI08 :
Le tronçon TRGI08 correspond au moulin de La Bardoullière et
ses canaux d’amenée et d’évacuation de l’eau. D’une longueur de
1730 mètres et ayant une pente de 8,5‰, cette portion du « cours
principal » de la Gine est caractérisée par une vitesse
d’écoulement moyenne et un fond à granulométrie permettant
l’accueil de frayères de truite fario (granulats amenés par
l’homme, lors de la construction du bief d’amenée de l’eau). La
limite amont de ce tronçon est située au pont routier de la route
départementale D924, au lieu-dit « Gine ».
Code du
tronçon
Longueur
(m)
Largeur de
la section
mouillée
(m)
TRGI08
1730
2,10
Pente
(‰)
% du
linéaire de
la Gine
8,5
16%
15
% du
linéaire du
bassin
versant de
la Gine
8%
-
TRGI09 :
Ce dernier tronçon de la Gine est délimité à l’aval par la
route départementale D924, au lieu-dit « Gine » et à l’amont
par la route départementale D924, au lieu-dit « Le Pavillon ».
D’une longueur de 3270 mètres et ayant une pente de 4,8‰,
cette partie de la Gine présente une alternance de zones
lentiques (caractérisées par un fond colmaté par la vase et les
feuilles) et de zones à écoulement rapides (avec des fond à
granulométrie accueillante pour des frayères).
Code du
tronçon
Longueur
(m)
Largeur de
la section
mouillée
(m)
TRGI09
3270
1,30
Pente
(‰)
% du
linéaire
de la
Gine
4,8
30%
% du
linéaire du
bassin
versant de
la Gine
15%
 Ruisseau de Champusson :
Du fait de son faible linéaire, le ruisseau de Champusson n’a pas été divisé en tronçons. Cependant,
un code de tronçon lui a quand même été attribué :
-
TRCH01 :
Ce tronçon correspond au dernier affluent de la Gine :
le ruisseau de Champusson. D’une longueur de 700 mètres
et ayant une pente de 29‰, ce ruisseau est caractérisé par
des vitesses d’écoulement rapides, un fort pouvoir
d’érosion et une granulométrie de fond grossière,
parsemée de blocs de granit. Ce tronçon présente des
zones de chutes suivies de mouilles et quelques zones à
granulométrie permettant la fraie de la truite fario, là où
les vitesses de courant diminuent.
Code du tronçon
Longueur (m)
Largeur de la
section mouillée
(m)
TRCH01
700
0,80
16
Pente (‰)
% du linéaire du
ruisseau de
Champusson
29,0
100%
% du linéaire
du bassin
versant de la
Gine
3%
 Ruisseau de Méheudin :
Le ruisseau de Méheudin a été divisé en quatre tronçons homogènes :
-
TRME01 :
Ce tronçon se situe sur le troisième affluent de la
Gine : le ruisseau de Méheudin. D’une longueur de
1240 mètres et ayant une pente de 13,5‰, ce tronçon
est délimité par la confluence du ruisseau de
Méheudin avec la Gine à l’aval et la zone de sources
d’un petit affluent rive gauche du ruisseau de
Méheudin, au lieu-dit « La Caillère » à l’amont. Ce
tronçon est caractérisé par des vitesses d’écoulement
rapides et un fond à granulométrie très accueillantes
pour des frayères de truite fario.
Code du tronçon
Longueur (m)
TRME01
1240
-
Largeur de la
section mouillée
(m)
1,30
Pente (‰)
13,5
% du linéaire du
ruisseau de
Méheudin
34%
% du linéaire du
bassin versant de
la Gine
6%
% du linéaire du
ruisseau de
Méheudin
18%
% du linéaire du
bassin versant de
la Gine
3%
TRME02 :
Ce tronçon a pour limite aval la confluence du petit affluent
rive gauche avec le ruisseau de Méheudin (au lieu-dit « La
Blocherie ») et pour limite amont la route départementale D43,
au lieu dit « Méheudin ». D’une longueur de 670 mètres et
ayant une pente de 14,5‰, ce tronçon est caractérisé par des
vitesses d’écoulement rapides et une granulométrie de fond
grossière, ne permettant pas l’accueil de frayères. Il faut noter
que les vitesses d’écoulement diminuent dans certaines zones,
permettant au cours d’eau d’alluvionner, laissant apparaitre des
zones à granulométrie de fond propice à la fraie de la truite
fario.
Code du tronçon
Longueur (m)
TRME02
670
Largeur de la
section mouillée
(m)
1,00
17
Pente (‰)
14,5
-
TRME03 :
Ce tronçon correspond à la partie du ruisseau de Méheudin qui longe la route départementale
D43 (du lieu-dit « La Gauclinière » au lieu-dit « Méheudin »). D’une longueur de 610 mètres et ayant
une pente de 8,7‰, ce tronçon ne présente pas de zones à granulométrie de fond accueillante pour
l’installation de frayères de salmonidés. Cela s’explique par un recalibrage du ruisseau longeant la
route et la présence de trois ouvrages difficilement franchissables pour la truite fario (entrées
d’exploitation agricole, entrée de plan d’eau privé), retenant les sédiments (sables et vases). De plus,
il a été constaté certaines perturbations sur ce tronçon (rejets, fermeture du cours d’eau par un
développement excessif de Baldingère).
Buse infranchissable (MEBUS06)
Code du tronçon
TRME03
-
Longueur (m)
610
Rejets domestiques
Largeur de la
section mouillée
(m)
1,20
Pente (‰)
8,7
Fermeture du ruisseau par la Baldingère
% du linéaire du
ruisseau de
Méheudin
17%
% du linéaire du
bassin versant
de la Gine
3%
% du linéaire du
ruisseau de
Méheudin
31%
% du linéaire du
bassin versant
de la Gine
5%
TRME04 :
Ce tronçon correspond au ruisseau de Méheudin, de sa zone de
sources (au lieu-dit « La Pointardière ») jusqu’à la route
départementale D43 (au lieu-dit « La Gauclinière »). D’une
longueur de 1140 mètres et ayant une pente de 14,5‰, ce tronçon
est caractérisé par des zones où la vitesse d’écoulement est lente
(avec des fonds ensablés) et des zones où le courant s’accélère
(créant des radiers et laissant apparaître des zones à granulométrie
de fond permettant la fraie).
Code du tronçon
Longueur (m)
TRME04
1140
Largeur de la
section mouillée
(m)
1,00
18
Pente (‰)
14,5
 Ruisseau de La Ferronnière :
Le ruisseau de La Ferronnière a été divisé en trois tronçons homogènes :
-
TRFE01 :
Ce tronçon est situé sur la partie basse du ruisseau de La
Ferronnière. Il est délimité par la confluence du ruisseau avec la
Gine en aval et la route départementale D43 en amont. D’une
longueur de 1100 mètres et ayant une pente de 12,2‰, ce
tronçon est caractérisé par des vitesses d’écoulement moyennes
et une alternance entre des fonds à granulométrie accueillante
pour des frayères de truite fario et des fonds colmatés par les
sédiments retenus à l’amont de chaque ouvrage (FEBUS01,
FEBUS02, FEBUS03 et FEBUS04).
Code du
tronçon
Longueur
(m)
Largeur de
la section
mouillée
(m)
TRFE01
1100
1,10
-
Pente
(‰)
12,2
% du
linéaire du
ruisseau de
La
Ferronnière
42%
% du linéaire
du bassin
versant de la
Gine
5%
TRFE02 :
Ce tronçon est délimité par la route départementale D43 en
aval et la rue de La Ferronnière, au lieu-dit « La Ferronnière » en
amont. D’une longueur de 740 mètres et ayant une pente de
10,5‰, ce tronçon est caractérisé par des vitesses d’écoulement
lentes et un fond ensablé. Ce stock de sable est dû à la présence
d’une buse en aval (FEBUS05), installée pour le passage de la
route départementale D43.
Code du
tronçon
Longueur
(m)
Largeur de
la section
mouillée
(m)
TRFE02
740
0,70
Pente
(‰)
10,5
% du
linéaire du
ruisseau de
La
Ferronnière
28%
19
% du linéaire
du bassin
versant de la
Gine
3%
-
TRFE03 :
Situé sur la partie haute du ruisseau de La Ferronnière, ce tronçon
est délimité par la rue de La Ferronnière, au lieu-dit « La
Ferronnière » en aval et la zone de sources du ruisseau en amont.
D’une longueur de 780 mètres et ayant une pente de 21,9‰, ce
tronçon est caractérisé par des vitesses d’écoulement rapides et une
granulométrie de fond trop grosse pour l’accueil de frayères de
truites fario.
Code du
tronçon
TRFE03
Longueur
(m)
780
Largeur de
la section
mouillée
(m)
Pente
(‰)
0,60
21,9
% du
linéaire du
ruisseau de
La
Ferronnière
30%
% du linéaire
du bassin
versant de la
Gine
4%
 Ruisseau de La Croix Mallet :
Le ruisseau de La Croix Mallet a été divisé en deux tronçons homogènes :
-
TRCM01 :
Ce tronçon est situé sur la partie basse du ruisseau de La Croix
Mallet. Il est délimité par la confluence du ruisseau avec la Gine en
aval et par la route départementale D43 en amont. D’une longueur
de 1350 mètres et ayant une pente de 9,6‰, ce tronçon est
caractérisé par des vitesses d’écoulement moyennes et un fond
alternant des granulométries accueillantes et des granulométries
trop grossières, pour des frayères de truite fario.
Code du
tronçon
Longueur
(m)
Largeur de
la section
mouillée
(m)
TRCM01
1350
1,00
Pente
(‰)
9,6
% du
linéaire du
ruisseau de
La Croix
Mallet
67%
20
% du linéaire
du bassin
versant de la
Gine
6%
-
TRCM02 :
Situé sur la partie haute du ruisseau
de La Croix Mallet, ce tronçon est
délimité par la route départementale
D43 en aval et la zone de sources du
ruisseau, au lieu-dit « La Drairie », en
amont. D’une longueur de 680 mètres et
ayant une pente de 12,9‰, ce tronçon
est caractérisé par un écoulement
lentique, conséquence du non-entretien
du cours d’eau par l’agriculteur. De ce
fait, ce tronçon n’est pas accueillant pour
la fraie des salmonidés, puisque le fond
est colmaté par la vase et les feuilles
mortes. Il faut aussi noter qu’une pollution par des eaux blanches, au niveau de l’exploitation
agricole de La Drairie, vient apporter une perturbation supplémentaire sur ce tronçon.
Code du tronçon
Longueur (m)
TRCM02
680
Largeur de la
section mouillée
(m)
0,70
Pente (‰)
12,9
% du linéaire du
ruisseau de La
Croix Mallet
33%
% du linéaire du
bassin versant
de la Gine
3%
 Ruisseau des Hulies :
Du fait de son faible linéaire, le ruisseau des Hulies n’a pas été divisé en tronçons. Cependant, un
code de tronçon lui a quand même été attribué :
-
TRHU01 :
Ce tronçon correspond au ruisseau des Hulies. Il est délimité
par la confluence du ruisseau avec le ruisseau de La Croix Mallet
en aval et par la zone de sources en amont. D’une longueur de
1200 mètres et ayant une pente de 6,1‰, ce tronçon, affluent du
ruisseau de La Croix Mallet est caractérisé par une morphologie
recalibrée, des vitesses d’écoulement moyennes et un fond
alternant des granulométries accueillantes et des granulométries
trop grossières, pour des frayères de truite fario.
Code du
tronçon
Longueur
(m)
Largeur de
la section
mouillée
(m)
TRHU01
1200
0,90
Pente
(‰)
6,1
% du
linéaire
du
ruisseau
des Hulies
100%
21
% du linéaire
du bassin
versant de la
Gine
6%
4)
Présentation des résultats par cours d’eau et par tronçon
La méthode appliquée est celle du PDPG de l’Orne de 1998. Ainsi, pour chaque tronçon, le
nombre de frayères théorique a pu être calculé et, par comparaison avec le nombre de frayères
observées, un pourcentage de conformité a été établi.
Pour les contextes salmonicoles, le nombre théorique de frayères est fonction de la largeur du
tronçon et de sa pente (ces deux facteurs déterminant la surface favorable à la reproduction). Il faut
aussi prendre en compte la géologie du bassin versant. En effet, la croissance des poissons futurs
reproducteurs est plus lente dans les cours d’eau s’écoulant sur un substrat granitique que dans les
cours d’eau calcaires. Enfin, dans la méthode du PDPG, il est considéré 4 frayères pour 100 m² de
surface favorable à la reproduction.

Méthode de calcul du nombre théorique de frayères :
Le nombre théorique de frayères se calcule en plusieurs étapes, listées ci-dessous :
1) Calcul de la surface en eau du tronçon : celle-ci correspond au produit de la longueur du tronçon
par la largeur de sa section mouillée.
2) Surface favorable à la reproduction : Cette valeur correspond, en fonction de la pente et de la
largeur du tronçon, au pourcentage de surface favorable à la reproduction, parmi la surface en
eau du tronçon (indiqué dans le tableau ci-dessous).
Pente
< 5‰
5-10‰
> 10‰
% de surface favorable à la reproduction
Largeur
<1m
1-3 m
3-8 m
> 8m
5
15
10
1
10
20
20
5
20
30
30
10
Tableau des pourcentages de surface favorable à la reproduction sur bassin cristallin, PDGP de l’Orne, 1998.
3) Nombre théorique de frayères : le PDPG de l’Orne de 1998 considérant 4 frayères théoriques
pour 100 m² de surface favorable à la reproduction, il suffit de multiplier la surface favorable à la
reproduction du tronçon (exprimée en m²) par 4. Le produit obtenu doit être divisé par 100, car
les 4 frayères théoriques du PDPG sont exprimées sur une surface de 100 m².
NOTA : ces calculs sont théoriques et ne peuvent, dans certains cas, refléter les « vraies »
potentialités du tronçon traité.
22

Résultats :
Sur l’ensemble du bassin versant de la Gine, 177 frayères ont été recensées. Le nombre théorique
de frayères étant de 286, on peut établir un pourcentage de conformité de l’ordre de 62%.
a) La Gine
Sur l’intégralité du cours de la Gine, 125 frayères ont été recensées. Le nombre théorique de
frayères étant de 193, on peut établir une conformité à 65%.
La Gine
Code
tronçon
Longueur
(m)
Largeur
(m)
Surface
en eau
(m²)
TRGI01
TRGI02
TRGI03
TRGI04
TRGI05
TRGI06
TRGI07
TRGI08
TRGI09
Total
230
1340
480
890
770
1010
1360
1730
3270
11080
3,00
4,20
2,30
2,60
3,70
1,40
2,50
2,10
1,30
690
5628
1104
2314
2849
1414
3400
3633
4251
Pente
(‰)
11,3
4,3
25,2
12,9
7,9
13,5
6,0
8,5
4,8
Surface
favorable à
la
reproduction
(m²)
207,00
562,80
331,20
694,20
569,80
424,20
680,00
726,60
637,65
Nombre
théorique
de
frayères
Nombre
de
frayères
observées
Pourcentage
de
conformité
8
23
13
28
23
17
27
29
26
193
1
22
1
25
8
7
35
14
12
125
12%
98%
8%
90%
35%
41%
129%
48%
47%
65%
 TRGI01 :
Sur ce premier tronçon, une seule frayère a été recensée. Le nombre théorique de frayères étant
de 8 sur ce tronçon, on peut dresser un pourcentage de conformité à 12%. Ce faible indice s’explique
par le fait que ce tronçon est représenté par d’importantes vitesses d’écoulement et une
granulométrie de fond trop grosse (blocs) pour l’accueil de frayères de truites fario. La frayère
inventoriée se situe sur l’amont du tronçon, en tête de radier. Un poisson d’environ 40 cm a été
observé sur celle-ci.
 TRGI02 :
Sur ce tronçon, 22 frayères ont été dénombrées. Le nombre de frayères théorique étant de 23
sur ce tronçon, on peut établir une conformité de 98%. Malgré l’ensablement de ce tronçon, ce
respect de la conformité est rendu possible par le fait que, dans les zones d’accélération du courant,
le sable a été évacué par les eaux, laissant apparaître une granulométrie propice à la fraie de la truite
fario. Ces zones sont toutes exploitées par les poissons, laissant même penser à une saturation par
les frayères. En effet, les truites se servent du dôme d’autres frayères pour y creuser la leur. D’ici
deux saisons (fraie 2012), sous réserve de l’intensité des crues, le sable devrait être évacué en
totalité vers la Rouvre, ce qui donnera un fort potentiel à ce tronçon en terme de reproduction des
salmonidés.
23
 TRGI03 :
Sur ce tronçon, une seule frayère a été recensée pour un nombre théorique de 13, aboutissant à
un pourcentage de conformité de 8%. Cette très faible conformité du nombre de frayère est due à la
géomorphologie de ce tronçon, hostile à l’installation de frayères de truites. De plus, on peut induire
que la présence, à l’amont immédiat du tronçon, de la station d’épuration de La Carneille, source de
pollution importante, n’incite pas les poissons à creuser leur frayère sur ce tronçon.
 TRGI04 :
25 frayères ont été répertoriées sur ce tronçon, pour un nombre théorique de 28, ce qui implique
une conformité à 90%. Cependant, les zones à granulométrie accueillante sont saturées en frayères,
la cuvette de l’une étant bien souvent creusée sur le dôme d’une autre. Ce phénomène de saturation
est expliqué par la présence d’un obstacle infranchissable à l’amont (GIROU12). Les poissons n’ayant
pas accès aux zones de reproduction situées en amont de ce pont routier, ils sont bloqués et frayent
ici, en détruisant les frayères déjà installées aux profits des leurs.
Seuil à l’amont de l’ouvrage GIROU12
chute à l’aval de l’ouvrage
 TRGI05 :
Sur ce tronçon, 8 frayères ont été inventoriées. Le nombre théorique étant de 23, on aboutit à un
pourcentage de conformité de 35%. Cette partie de la Gine présente pourtant un fort potentiel
d’accueil ; ce déficit en frayères est dû à l’ouvrage infranchissable GIROU12 en aval, lequel empêche
les salmonidés reproducteurs d’atteindre ce tronçon. On peut alors en déduire que les frayères
présentes ici sont creusées par une métapopulation de truite fario vivant en amont de l’ouvrage de
La Carneille.
24
 TRGI06 :
Sur cette partie de la Gine, 7 frayères ont été observées pour un nombre théorique de 17, ce qui
implique un pourcentage de conformité de 41%. Ce tronçon présente pourtant plusieurs belles zones
de frayères potentielles, inexploitées par les poissons. L’impact, en terme de barrage à la migration,
de l’ouvrage GIROU12 se ressent donc toujours sur cette partie de la Gine.
 TRGI07 :
Sur ce tronçon, 35 frayères ont été recensées.
Le nombre théorique étant de 27, le pourcentage
de conformité s’élève à 129%. Cette saturation
est la conséquence de la présence du moulin de
La Bardoullière, juste à l’amont. En effet, ce
moulin capte 100% du débit de la Gine et
empêche la migration des poissons par une chute
de 2 mètres. La métapopulation de truites fario
vivant entre l’ouvrage GIROU12 de La Carneille et
le moulin de La Bardoullière est donc bloquée et
les poissons la constituant frayent sur ce tronçon,
ce qui aboutit à un déséquilibre exprimé par une
saturation de frayères.
Chute infranchissable du moulin de La Bardoullière
 TRGI08 :
Sur ce tronçon, 14 frayères ont été inventoriées. Le nombre théorique étant de 29, le
pourcentage de conformité est de 48%. Toutes les frayères recensées sur ce tronçon sont installées
sur un substrat anthropique, puisqu’elles se situent sur le canal d’amenée d’eau du moulin. Il est
possible ici de bien mettre en évidence l’impact de l’infranchissabilité du moulin, car la conformité
est respectée à moins de 50% en amont de celui-ci, sur un substrat à granulométrie d’un diamètre
parfait pour la fraie.
 TRGI09 :
Sur ce dernier tronçon de la Gine, 12 frayères ont été
observées pour un nombre théorique de 26, ce qui établit un
pourcentage de conformité à 47%. Cette faible conformité
traduit elle aussi les effets de l’isolement des populations de
truites fario par les ouvrages infranchissables. En effet, une
buse infranchissable (GIBUS33) se situe à l’aval de ce
tronçon, au niveau des étangs de Gine. Il est prévu que cette
buse soit remplacée par un pont cadre, lors de
l’aménagement en 2x2 voies de la départementale D924.
Ouvrage GIBUS33
25
b) Le ruisseau de Champusson
Code
tronçon
Longueur
(m)
Largeur
(m)
TRCH01
700
0,80
Ruisseau de Champusson
Surface
Surface
favorable à
Pente
en eau
la
(‰)
(m²)
reproduction
(m²)
560
29,0
112,00
Nombre
théorique
de
frayères
Nombre
de
frayères
observées
Pourcentage
de
conformité
4
4
100%
Sur ce ruisseau, 4 frayères ont été répertoriées pour un nombre
théorique de 4, ce qui élève le pourcentage à 100%. Cependant, il parait
étrange de trouver des frayères sur ce cours d’eau et surtout une
conformité respectée à 100%, car un pont infranchissable (CHROU02)
est présent en aval des frayères observées. On peut donc en déduire
qu’une métapopulation de truites fario est installée sur ce ruisseau. On
peut même aller plus loin dans le raisonnement en affirmant que cette
population est une population source qui alimente les populations
vivant à l’aval.
Pont infranchissable CHROU02
c) Le ruisseau de Méheudin
Sur le ruisseau de Méheudin, 23 frayères ont été recensées. Le nombre de frayères théorique
étant de 47, le pourcentage de conformité sur ce cours d’eau se fixe à 49%.
Code
tronçon
Longueur
(m)
Largeur
(m)
TRME01
TRME02
TRME03
TRME04
Total
1240
670
610
1140
3660
1,30
1,00
1,20
1,00
Ruisseau de Méheudin
Surface
Surface
favorable à
Pente
en eau
la
(‰)
(m²)
reproduction
(m²)
1612
13,5
483,60
670
14,5
201,00
732
8,7
146,40
1140
14,5
342,00
Nombre
théorique
de
frayères
Nombre
de
frayères
observées
Pourcentage
de
conformité
19
8
6
14
47
12
3
2
6
23
62%
37%
34%
44%
49%
 TRME01 :
Sur ce tronçon, 12 frayères ont été inventoriées sur un nombre théorique de 19. Cette conformité
à 62% relate les effets de l’ouvrage infranchissable de La Carneille (GIROU12) qui se font
malheureusement ressentir sur ce tronçon aussi, étant donné la proportion de fond à bonne
granulométrie sur cette partie du ruisseau.
26
 TRME02 :
Sur ce tronçon, 3 frayères ont été observées. Le nombre théorique de frayères étant de 8, le
pourcentage de conformité demeure à 37%. Ce déficit est toujours la conséquence de l’ouvrage
GIROU12 de La Carneille.
 TRME03 :
Sur ce tronçon, 2 frayères ont été répertoriées pour un nombre théorique de 6. Ces 34% de
conformité sont expliqué par le fait qu’une grande partie du tronçon est envahie par la Baldingère
(Phalaris sp.). Cette explosion de Baldingère est surement due à la présence de rejets sur cette partie
du ruisseau de Méheudin, lesquels apportent aux végétaux des éléments en grandes quantités (azote
et phosphore). De plus, ces rejets domestiques détériorent la qualité de l’eau, ce qui n’incite
sûrement pas les poissons à frayer dans cette zone. Il faut aussi noter que deux buses difficilement
franchissables (infranchissables en périodes d’étiages), MEBUS05 et MEBUS06, perturbent ce
tronçon, en retenant les sédiments.
Ouvrage GIBUS05
Ouvrage GIBUS06
 TRME04 :
Sur ce dernier tronçon du ruisseau de Méheudin, 6 frayères ont été observées. Le nombre
théorique étant de 14, le pourcentage de conformité se fixe à 44%. Ce tronçon présente pourtant,
sur toute sa longueur, une multitude de zones où les vitesses d’écoulement s’accélèrent et mettent à
disposition des poissons une granulométrie très attractive pour l’installation de frayères. Seulement,
l’impact des ouvrages GIBUS05 et GIBUS06 se traduit par un manque de poissons reproducteurs sur
cette partie apicale du ruisseau de Méheudin.
27
d) Le ruisseau de La Ferronnière
Sur le ruisseau de La Ferronnière, 9 frayères ont été observées. Le nombre théorique étant de 22,
le pourcentage de conformité demeure à 40% sur ce cours d’eau.
Code
tronçon
Longueur
(m)
Largeur
(m)
TRFE01
TRFE02
TRFE03
Total
1100
740
780
2620
1,10
0,70
0,60
Ruisseau de La Ferronnière
Surface
Surface
favorable à
Pente
en eau
la
(‰)
(m²)
reproduction
(m²)
1210
12,2
363,00
518
10,5
103,60
468
21,9
93,60
Nombre
théorique
de
frayères
Nombre
de
frayères
observées
Pourcentage
de
conformité
15
4
4
22
9
0
0
9
62%
0%
0%
40%
 TRFE01 :
Sur ce tronçon, 9 frayères ont été inventoriées sur un nombre théorique de 15, ce qui fixe la
conformité à 62%. On peut, sur ce tronçon, mettre en évidence la présence d’une population isolée
de truite fario puisque 78% des frayères observées se situent en amont d’une buse difficilement
franchissable (FEBUS01).
Vues aval de l’ouvrage difficilement franchissable FEBUS01
 TRFE02 :
Sur ce tronçon, aucune frayère n’a été observée, le pourcentage de conformité est donc à 0%,
puisque le nombre théorique de frayères est de 4. Ce tronçon possède deux sources de
perturbations. Premièrement, une buse difficilement
franchissable (FEBUS05) retient les sédiments, ce qui
provoque un rehaussement et un ensablement du fond, avec
un ralentissement des vitesses d’écoulements. La deuxième
source de perturbation est la présence, à l’amont du tronçon,
d’une ancienne station d’épuration qui fonctionnait mal et a
apporté dans le cours d’eau des matières organiques et des
vases, toujours visibles aujourd’hui sur le fond du ruisseau.
Vue intérieure de l’ouvrage FEBUS05
28
 TRFE03 :
Aucune frayère non plus n’a été inventoriée sur ce tronçon. Le
nombre de frayères étant théoriquement de 4, le pourcentage de
conformité est nul. Cela s’explique par la présence d’une buse
infranchissable (laquelle marque la limite aval du tronçon). De
plus, comme il correspond à la zone de sources du ruisseau, ce
tronçon présente une granulométrie de fond trop grosse pour
l’accueil de frayères et n’est pas très intéressant d’un point de
vue piscicole.
Buse infranchissable à l’aval du tronçon
e) Le ruisseau de La Croix Mallet
Sur le ruisseau de La Croix Mallet, 16 frayères ont été répertoriées pour un nombre théorique de
15, ce qui élève le pourcentage de conformité à 110%. Il faut noter que toutes les frayères observées
sur ce cours d’eau sont sur le premier tronçon, ce qui met en évidence les perturbations sur le
deuxième tronçon.
Code
tronçon
Longueur
(m)
Largeur
(m)
TRCM01
TRCM02
Total
1350
680
2030
1,00
0,70
Ruisseau de La Croix Mallet
Surface
Surface
favorable à
Pente
en eau
la
(‰)
(m²)
reproduction
(m²)
1350
9,6
270,00
476
12,9
95,20
Nombre
théorique
de
frayères
Nombre
de
frayères
observées
Pourcentage
de
conformité
11
4
15
16
0
16
148%
0%
110%
 TRCM01 :
Sur ce tronçon, 16 frayères ont été inventoriées pour un nombre théorique de 11, ce qui élève la
conformité à 148%. Cette saturation en frayères est expliquée par le fait que le tronçon TRCM02
(situé en amont) ne présente aucune zone permettant la fraie. Tous les salmonidés atteignant le
ruisseau de La Croix Mallet frayent donc sur ce premier tronçon.
 TRCM02 :
Sur ce tronçon, aucune frayère n’a été observée car, le ruisseau n’étant pas entretenu et atteint
d’une pollution par des eaux blanches, ce tronçon ne présente aucune zone pour l’accueil de
frayères. En effet, les fonds sont colmatés par les feuilles mortes, par la vase et des champignons
blancs (conséquence du rejet d’eaux blanches). Le nombre théorique de frayères étant de 4, le
pourcentage de conformité demeure donc nul.
29
f) Le ruisseau des Hulies
Sur ce ruisseau, aucune frayère n’a été recensée. Le nombre théorique de frayères étant de 4, la
conformité est donc nulle. Ce déficit est sûrement du à la morphologie recalibrée du tronçon. En
effet, cette pratique à tendance à détruire les habitats et les zones de frayères potentielles,
banalisant ainsi le cours d’eau.
Code
tronçon
Longueur
(m)
Largeur
(m)
TRHU01
1200
0,90
Ruisseau des Hulies
Surface
Surface
favorable à
Pente
en eau
la
(‰)
(m²)
reproduction
(m²)
1080
6,1
108,00
Nombre
théorique
de
frayères
Nombre
de
frayères
observées
Pourcentage
de
conformité
4
0
0%
Suite à cette phase de calculs, une carte des pourcentages de conformité de chaque tronçon a pu
être créée (cf. annexe 7), laquelle met en évidence qu’il existe des perturbations sur certains
tronçons.
Ces perturbations sont dues à la présence d’ouvrages infranchissables ou difficilement
franchissable, lesquels sont pointés sur la carte figurant en annexe 9.
5)
Conclusion de la première partie
Dans cette première partie, il faut retenir que les cours d’eau du bassin versant de la Gine ont un
très fort potentiel en terme de reproduction pour les salmonidés. Cependant, la méthode employée
dans cette première partie met en évidence un déficit de frayères, induit par un manque de poissons
reproducteurs.
Certes, des frayères ont été observées sur ces cours d’eau, mais les pourcentages de conformités
calculés pour chaque cours d’eau et chaque tronçon de cours d’eau montrent bien le déséquilibre qui
existe entre le nombre théorique de frayères qu’il faudrait trouver dans une situation « normale » et
le nombre de frayères réellement observé.
Ce déséquilibre est en partie du à la présence d’ouvrages qui, par leur configuration, causent des
problèmes de franchissement et donc des problèmes de migration chez les espèces piscicoles.
Ces ouvrages, responsables d’isolement des populations et donc de la création de
métapopulations chez les espèces piscicoles, diminuent la diversité génétique et induisent la
consanguinité chez ces espèces. Une étude sur une buse infranchissable, commandée par la CATER
de Basse-Normandie en 2007, sur un affluent de la Sée (Brecey, Manche), vient appuyer ce
raisonnement. En effet, les résultats de l’étude montrent que certains marqueurs génétiques des
truites vivant à l’aval de la buse ne sont pas présents chez les truites vivant à l’amont de la buse.
La deuxième partie de ce rapport est donc consacrée à ces ouvrages, afin de pouvoir évaluer
leurs impacts et définir un programme d’actions visant à rétablir cette continuité, lequel est présenté
en troisième partie.
30
Deuxième partie : diagnostic de la franchissabilité des ouvrages
1)
Préambule historique
Au cours des derniers siècles, l’aire de distribution des poissons migrateurs s’est
considérablement réduite. Le facteur principal de la régression des espèces migratrices a été la
construction d’obstacles à la circulation (cf. figure ci-dessous).
Évolution du nombre de rivières fréquentées par le Saumon atlantique depuis le milieu du XVIIIème siècle (A) jusqu’aux
XIXème (B) et XXème siècles (C). (Thibault, 1985).
Ces obstacles sont d’origines diverses et sont liés à l’histoire de l’utilisation de la force motrice de
l’eau dans l’élaboration de produits. Il y a eu tout d’abord la meunerie, la tannerie, le travail du
métal, la papeterie…, puis est venu le temps des grands projets liés à l’industrialisation et sont
apparus les voies navigables, les luttes contre les inondations, les réserves d’eau, les centrales
hydroélectriques… et les axes routiers, avec construction de passages carrossables sur les cours
d’eau.
2)
Notion d’obstacle
a) Facteurs biologiques des espèces et capacité de franchissement
Lors du diagnostic de la franchissabilité d’un obstacle, les facteurs limitatifs de chaque espèce
doivent être pris en compte. En effet, la hauteur de la chute et la forme de l’obstacle ne sont pas les
seuls éléments à considérer. En fait, un nombre important de paramètres biologiques propres à
chaque espèce intervient dans la capacité de franchissement.
La capacité de franchissement dépend, en fait, pour chaque espèce de :





Sa morphologie,
Son état de fatigue,
La température de l’eau,
Son endurance à la nage maximale,
Sa capacité de saut.
31
 Capacité de nage et de franchissement de la truite fario :
La vitesse de nage dépend de la taille des individus. Plus l’individu sera petit, plus sa vitesse sera
faible. Ceci s’explique par la fréquence des battements de la nageoire caudale qui est plus faible chez
les individus de petites tailles.
Comme les autres migrateurs, la capacité de franchissement de la truite fario est liée à des
performances de nage propres à l’espèce en termes de vitesse de nage maximale, d’endurance et de
morphologie de l’individu. La vitesse de nage dépend également de la température de l’eau, car la
contraction des muscles blancs diminue en même temps que la température. A partir des
échantillonnages exécutés sur l’ensemble du bassin de la Rouvre, on considère la taille moyenne de
23 cm comme taille représentative de la majorité des individus présents sur le bassin de la Gine.
Ainsi, pour une truite de 23 cm, la vitesse de nage maximale dans une eau à 10°C est de 2,2 m/s (cf.
graphique ci-dessous).
Vitesse de nage en
fonction de la taille du
poisson
et
de
la
température pour les
salmonidés (Beach, 1984).
Ces performances varient aussi en fonction de l’endurance au franchissement successif
d’obstacles. La capacité de franchissement d’un obstacle pour une truite fario dépend aussi de la
forme géométrique de l’obstacle de la hauteur de lame d’eau à l’intérieur de l’ouvrage et de la
hauteur de la chute d’eau créée par l’ouvrage. A partir de 0,30 m, des blocages apparaissent,
occasionnant des gènes de migration vers l’amont.
L’endurance d’un poisson dépend de la réserve de glycogène stockée dans les muscles de celui-ci.
Pour un même poisson, l’endurance diminue lorsque la température de l’eau augmente. Cette
diminution s’explique par le fait que la vitesse maximale de nage augmente lorsque la température
de l’eau augmente, ce qui provoque une réduction plus rapide des réserves de glycogène (cf.
graphique ci-dessous).
Endurance à la vitesse
maximale en fonction de
la taille du poisson et de
la température pour les
salmonidés
(Beach,
1984).
32
 Capacité de saut des salmonidés :
Contrairement à l’anguille, les salmonidés sont capables de franchir des obstacles en sautant. La
profondeur de la fosse d’appel à l’aval de l’obstacle (si elle existe) est alors déterminante pour que le
poisson puisse faire un saut idéal. En effet, cette profondeur lui permettra de s’élancer et d’atteindre
une vitesse suffisante, tout en ayant un bon angle d’attaque.
Soumis à l’apesanteur, la trajectoire d’un poisson sautant un obstacle peut être comparée à la
trajectoire d’un projectile (cf. graphique ci-dessous).
Hauteur
maximum de
l’obstacle
Longueur d’appel
Trajectoires de saut théoriques pour un salmonidé de 0,80 m de longueur, en fonction de la température de
l’eau et de l’angle d’incidence du saut (Beach, 1984).
La température de l’eau influence considérablement les performances en termes de hauteur de
franchissabilité. Plus elle augmente, plus les sauts sont élevés. Ceci est dû à la vitesse maximale de
nage qui elle aussi augmente avec la température.
L’angle d’attaque varie selon la configuration de la fosse d’appel. Par exemple, un poisson de 0,6
m doit avoir au minimum une fosse d’une profondeur supérieure ou égale à 0,6 m pour pouvoir
prendre un angle suffisant. Le poisson doit faire l’adéquation entre la longueur et la profondeur de la
fosse pour trouver l’angle et la vitesse maximale en fonction de l’obstacle à franchir.
Plus la fosse est profonde, plus le poisson a la possibilité de prendre un angle important. Il
exécute alors un saut plus vertical.
Moins la fosse est profonde, plus le poisson doit prendre son élan en aval de l’obstacle. Il fait alors
un saut plus horizontal.
L’exemple ci-dessus montre qu’avec une eau à 10°C et un angle de 60°, le poison peut sauter
théoriquement 0,7 m avec une longueur minimum de 0,8 m. En réalité, il a besoin de plus de
longueur d’élan pour réussir cet appel si l’on considère que le point zéro correspond à la sortie de
l’eau.
33
 conclusion :
Il faut prendre avec modération ces courbes car elles sont réalisées à partir de sujets en
excellente condition physique. Elles ne tiennent pas compte de l’état de fatigue du poisson qui
s’accroît avec la distance parcourue et le nombre d’obstacles déjà franchis. De plus, les poissons
peuvent avoir des blessures causées par des franchissements difficiles. L’endurance constitue un
effort maximal provoquant l’épuisement total du poisson.
En pratique, il convient de se situer bien en deçà de ces limites, en particulier pour les obstacles
de fin de parcours car il faut minimiser les limites de l’effort demandé aux migrateurs lors du
passage d’un dispositif de franchissement.
b) Facteurs géométriques et hydrodynamiques des obstacles
La franchissabilité d’un obstacle se détermine aussi par rapport aux caractéristiques suivantes :
 Géométrie de l’ouvrage :
 Hauteur, longueur et forme de l’ouvrage,
 Pente,
 Débit (facteur hydrologique),
 Rugosité du fond.
 Hydrodynamisme :
 Vitesse de l’écoulement,
 Nature de l’écoulement (laminaire ou turbulent),
 Tirants d’eau ou lames d’eau (épaisseur),
 Régularité des écoulements.
Les différents schémas ci-dessous illustrent l’influence de la configuration d’un ouvrage sur sa
franchissabilité :
34

Fig. 1 : l’obstacle est facilement franchissable si les capacités de nage du poisson lui
permettent de franchir une hauteur H,

Fig. 2 : la lame d’eau est insuffisante pour permettre une nage d’appui,

Fig. 3 : En l’absence d’une fosse d’appel, il apparaît que l’obstacle devient infranchissable,
quelles que soient les capacités de nage du poisson,

Fig. 4 : une rehausse bloque le poisson au niveau de la rupture de pente.
Cependant, les salmonidés peuvent aussi rencontrer des problèmes de franchissement si
l’épaisseur de la lame d’eau au milieu de l’ouvrage est trop faible. Par ailleurs, les buses ont rarement
des fosses d’appel à l’aval immédiat, ce qui rend impossible tout franchissement en cas de chute
d’eau. Ces problèmes sont surtout fréquents pendant la période de l’étiage.
Lg moy. = 5m
Chute
d’eau
Fond du lit
de la rivière
Calage
c) Qualifications théoriques des obstacles
Lors d’un diagnostic, la franchissabilité d’un obstacle doit être considérée en fonction de chaque
espèce migratrice.
 L’obstacle peut être infranchissable permanent pour tous les individus d’une même espèce
et pendant toute l’année.
 Il peut être infranchissable partiellement, c’est à dire infranchissable uniquement pour un
groupe d’individus donné.
 Il peut être infranchissable temporairement, c’est à dire infranchissable pendant certaines
périodes de l’année, par exemple pendant l’étiage.
Ces obstacles temporaires retardent les poissons dans leur migration et peuvent provoquer des
stagnations dans des zones d’eau peu propices ou bien provoquer des blessures à la suite de
tentatives de franchissement répétées et infructueuses.
 Il peut être difficilement franchissable pendant une période de l’année.
 Il peut être facilement franchissable quelle que soit la période de l’année.
35
d) Impacts des ouvrages sur le cours d’eau et les poissons
Sur le bassin versant de la Gine, les ouvrages inventoriés sont des passages carrossables de type
buses et ponts routiers et un moulin.
Ces obstacles, en barrant le lit d’un cours d’eau, ont un impact important sur le milieu. En effet, ils
engendrent des perturbations importantes telles que :
3)

Modification des faciès d’écoulement, surtout en amont (retenue d’eau et rétention des
sédiments),

Isolation des populations piscicoles en particulier pour les espèces holobiotiques,

Présences de blessures sur les poissons lors des remontées,

Interdiction d’accès aux zones de reproduction et/ou de croissance, ceci amenant à la
disparition totale des espèces migratrices sur les cours d’eau ne satisfaisant pas la libre
circulation.
Méthodologie
Le diagnostic de la franchissabilité des ouvrages du bassin versant de la Gine ayant déjà été réalisé
en 2003, il n’a pas été nécessaire de repasser sur le terrain, sauf pour les ouvrages CH/ROU/02 et
ME/BUS/07. La fiche de terrain utilisée figure en annexe 8.
Utilisation de la fiche de terrain :
La fiche de terrain a permis à l’opérateur de terrain de diagnostiquer la franchissabilité de chaque
ouvrage carrossable rencontré sur la Gine et ses affluents de manière rigoureuse, en mesurant ou
qualifiant les mêmes paramètres de la même façon. Voici comment ont été remplies les fiches :
Les codes des passages carrossables sont numérotés (de 01 à x) selon l’ordre de l’exutoire vers les
sources du cours d’eau. Les codes des cours d’eau et des ouvrages dépendent de leur nom.
Codes des cours d’eau
La Gine
Ruisseau de Champusson
Ruisseau de Méheudin
Ruisseau de La Ferronnière
GI
CH
ME
FE
Codes des ouvrages
Passage busé
Pont routier
Passerelle
Passage à gué
BUS
ROU
PAS
GUE
ème
Exemple : code ME/BUS/06 : le 6
ouvrage de type passage busé sur le ruisseau de Méheudin.
36
 Usage :

Type d’ouvrage : les ponts concernent tous les passages routiers. Les passerelles
concernent tous les passages pour animaux, engins agricoles ou piétonniers n’ayant
pas de système busé. Les buses concernent tous les types de passages (pont ou
passerelle) avec buse(s). Les gués sont des passages où les animaux et/ou les engins
agricoles vont d’une parcelle à une autre en passant dans le lit du cours d’eau.

Type de passage et fréquentation : cette rubrique qualifie l’usage du passage (passage
utilisé par qui et pourquoi ?).

Affluence des passages : occasionnelle = presque jamais ; faible = très rarement ;
moyenne = assez souvent ; élevée = très souvent.
 Caractéristiques et fonctionnement :

L’écoulement est laminaire lorsque le courant est plat et régulier. Il est turbulent
lorsque le courant a des turbulences en surface formant ainsi des vaguelettes
facilement identifiables. De manière générale, la turbulence sera d’autant plus
importante que la vitesse d’écoulement sera rapide et que la granulométrie du fond
sera grossière.

La rugosité du fond indique la granulométrie du substrat et permet ainsi de définir
la potentialité des poissons à franchir ces passages. Les buses, en général, ont des
rugosités plutôt faibles avec des écoulements laminaires posant ainsi de nombreux
problèmes de franchissement.

Une zone de repos est une zone intermédiaire entre deux secteurs difficiles. Elle
coupe en deux la longueur du passage et permet aux poissons de se reposer avant de
franchir le second secteur.

Le débordement de la buse en aval concerne les buses mal calées par rapport au
fond du lit. En général à l’étiage, cela forme une chute d’eau.
 Dimensions :

Hauteur de la chute d’eau : la chute d’eau est mesurée là où le débit est le plus
important.

Hauteur d’eau dans l’ouvrage : la hauteur minimale d’eau prise en compte pour
l’étude a été de 5 cm pour une truite fario adulte de 23 cm de longueur. En dessous,
la nage devient très difficile, voire impossible dans des écoulements laminaires. C’est
un critère important à prendre en considération lors de l’étiage dans le diagnostic de
la franchissabilité.

Profondeur de la fosse d’appel : elle est mesurée au pied de la chute, où le débit est
le plus important.
37
 Circulation des poissons :
Pour le diagnostic il a été considéré pour le bassin versant de la Gine, que la taille moyenne des
truites fario adultes est de 23 cm.

Franchissement facile :
Quelle que soit la période de l’année, l’ouvrage est franchissable.

Franchissement difficile :
Certains obstacles sont considérés comme difficiles lorsqu’ils retardent la migration
et/ou occasionnent des blessures lors de tentatives de franchissements répétitifs.

Franchissement impossible :
La notion d’impossibilité de franchissement est établie suivant deux qualifications,
« impossibilité permanente ou impossibilité à l’étiage ».

Dévalaison facile :
Quelle que soit la période de l’année, l’ouvrage est franchissable.

Dévalaison difficile :
Certains obstacles sont considérés comme difficiles lorsqu’ils retardent la migration,
blessent les poissons lors des tentatives de franchissements répétitifs, ou causent des
mortalités.

Dévalaison impossible :
La dévalaison est parfois impossible par manque d’eau, en particulier lors
d’infiltrations à travers l’ouvrage. Très souvent, la notion d’impossibilité à l’étiage ou
permanente est due à une épaisseur de tirant d’eau trop faible.
L’évaluation du franchissement est établie suivant des critères logiques de franchissement des
espèces et de la configuration de l’obstacle, mais malgré cela, la franchissabilité d’un ouvrage est
déterminée de façon empirique suivant l’appréciation du responsable de l’inventaire. Il paraît
important de revoir chaque obstacle posant des soucis de circulation, afin de bien redéfinir sa
franchissabilité.
4)
Résultats
Sur le bassin versant de la Gine, 15 ouvrages ont été recensés comme causant des problèmes à la
migration des salmonidés. Cependant, ces ouvrages n’ont pas les mêmes niveaux de franchissabilité
ni les mêmes degrés de perturbations, c’est pourquoi il faudra définir des ordres de priorité dans
l’aménagement de ceux-ci (cf. troisième partie : définition d’un programme d’action).
Voici les caractéristiques de ces ouvrages :
38
NOTA : dans une logique de travaux futurs, seuls les ouvrages identifiés comme perturbateurs de
la continuité écologique sont présentés.
 Cours principal de la Gine :
Sur l’axe principal Gine, quatre ouvrages causant des problèmes de franchissabilité ont été
inventoriés.
Voici les caractéristiques de ces ouvrages :

GIROU12 :
Présentation générale de l’ouvrage
Lieu-dit : Le Bourg, route départementale D20
Situation géographique :
Commune : La Carneille
Type d’ouvrage : Pont routier
Réglementation sur la circulation piscicole : Classement article L432-6
Droit d’eau : Aucun
Fonction actuelle : Passage de véhicules lourds et légers
Franchissabilité : infranchissable permanent
Situation piscicole :
Espèce cible : Truite fario
Propriétaires : Direction Départementale des Territoires (DDT)
Impacts de l’ouvrage
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours d’eau impacté (m)
Pourcentage du linéaire du bassin
versant de la Gine
GIROU12
17 650
83%
Photographies de l’ouvrage
Vue intérieure du seuil amont
Vue aval
De par la présence d’une chute aval considérable difficile à franchir et d’un seuil infranchissable
amont maçonné de deux marches, ce pont est diagnostiqué infranchissable permanent.
39

GIBUS 28 :
Présentation générale de l’ouvrage
Lieu-dit : chemin rural n°12
Situation géographique :
Communes : Durcet et Landigou
Type d’ouvrage : Passage busé
Réglementation sur la circulation piscicole : Classement article L432-6
Droit d’eau : Aucun
Fonction actuelle : Passage de véhicules lourds et légers
Situation piscicole :
Franchissabilité : infranchissable temporairement
Espèce cible : Truite fario
Propriétaires : Communes de Durcet et Landigou
Impacts de l’ouvrage
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours d’eau impacté (m)
Pourcentage du linéaire du bassin
versant de la Gine
GIBUS28
7 795
37%
Photographie de l’ouvrage
Vue aval
Cet ouvrage est diagnostiqué infranchissable temporairement car il est infranchissable en
périodes d’étiages. Le franchissement n’est donc possible que dans certaines conditions
hydrauliques. De plus, il faut noter que les passages busés sont très sujets aux bouchons par les
branches, les feuilles et les embâcles.
40

GIBUS30 :
Présentation générale de l’ouvrage
Lieu-dit : La Morandière
Situation géographique :
Communes : Durcet et Landigou
Type d’ouvrage : Passage busé
Réglementation sur la circulation piscicole : Classement article L432-6
Droit d’eau : Aucun
Passage ponctuel d’engins pour l’entretien et
Fonction actuelle :
l’exploitation de la peupleraie
Situation piscicole :
Franchissabilité : infranchissable temporairement
Espèce cible : Truite fario
Propriétaire : M. Marcel Godier
Impacts de l’ouvrage
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours d’eau impacté (m)
Pourcentage du linéaire du bassin
versant de la Gine
GIBUS30
7 585
36%
Photographies de l’ouvrage
Vue amont
Vue aval
Cet ouvrage est diagnostiqué infranchissable temporairement car il est infranchissable en
périodes d’étiages. Le franchissement n’est donc possible que dans certaines conditions
hydrauliques. De plus, il faut noter que ce passage busé est mal calé et retient les sédiments à
l’amont.
41

GIBUS33 :
Présentation générale de l’ouvrage
Lieu-dit :
Situation géographique :
Commune :
Type d’ouvrage : Passage busé
Réglementation sur la circulation piscicole : Classement article L432-6
Droit d’eau : Aucun
Passage de véhicules légers pour l’exploitation et
Fonction actuelle :
l’entretien du plan d’eau
Situation piscicole :
Franchissabilité : infranchissable temporairement
Espèce cible : Truite fario
Propriétaire : Conseil général de l’Orne
Impacts de l’ouvrage
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours d’eau impacté (m)
Pourcentage du linéaire du bassin
versant de la Gine
GIBUS33
6 475
30%
Photographie de l’ouvrage
Vue aval
Cet ouvrage est diagnostiqué infranchissable temporairement car il est infranchissable en
périodes d’étiages. Le franchissement n’est donc possible que dans certaines conditions
hydrauliques. Même si cet ouvrage devrait être franchissable en période où les conditions
hydrauliques le permettent, la présence d’un bois en amont (production de bois mort dans le cours
d’eau), augmente le risque d’obstruction de cette buse et compromet le franchissement de celle-ci.
Cet ouvrage n’entre pas dans la tarification du programme d’actions en troisième partie, car il est
prévu que cette buse soit remplacée par un pont cadre, lors de l’aménagement en 2x2 voies de la
départementale D924.
42
 Ruisseau de Champusson :
Sur le ruisseau de Champusson, un ouvrage est infranchissable en permanence:

CHROU02 :
Présentation générale de l’ouvrage
Lieu-dit : La Hommerie
Situation géographique :
Commune : La Carneille
Type d’ouvrage : Pont routier
Réglementation sur la circulation piscicole : Aucun
Droit d’eau : Aucun
Fonction actuelle : Passage de véhicules lourds et légers
Situation piscicole :
Franchissabilité : infranchissable temporairement
Espèce cible : Truite fario
Propriétaire : Commune de La Carneille
Impacts de l’ouvrage
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours d’eau
impacté (m)
Pourcentage du linéaire du
ruisseau de Champusson
Pourcentage du linéaire du
bassin versant de la Gine
CHROU02
410
59%
2%
Photographies de l’ouvrage
Vue amont
Vue aval
Cet ouvrage est diagnostiqué infranchissable temporairement car un « escalier » composé de
trois marches en granit empêche les espèces piscicoles de le franchir. Ces marches, posées les unes
sur les autres, ne permettent pas aux poissons de bénéficier de fosses d’appel, lesquelles leur
permettraient le franchissement par le saut. De plus, pour les poissons qui réussiraient à franchir ces
marches, la faible épaisseur de lame d’eau (4 cm) ne leur permettrait pas de remonter les 15,50 m du
pont. Cependant, dans certaines conditions hydrauliques (cas de fortes crues, très rares au cour
d’une année), ce pont peut devenir franchissable.
43
 Ruisseau de Méheudin :
Sur le ruisseau de Méheudin, trois ouvrages ont été qualifiés comme difficilement franchissables :

MEBUS05 :
Présentation générale de l’ouvrage
Lieu-dit : La Lisardière
Situation géographique :
Commune : La Carneille
Type d’ouvrage : Passage busé
Réglementation sur la circulation piscicole : Aucun
Droit d’eau : Aucun
Passage de véhicules légers et lourds
Fonction actuelle :
(exploitation agricole)
Franchissabilité : difficilement franchissable
Situation piscicole :
Espèce cible : Truite fario
Propriétaire : Commune de La Carneille
Impacts de l’ouvrage
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours d’eau
impacté (m)
Pourcentage du linéaire du
ruisseau de Méheudin
Pourcentage du linéaire du
bassin versant de la Gine
MEBUS05
1 380
38%
6%
Photographies de l’ouvrage
Vue amont
Vue aval
Cet ouvrage est diagnostiqué difficilement franchissable car la configuration aval de ce passage
busé ne permet pas aux poissons de se servir correctement de la fosse d’appel. Le franchissement
n’est donc possible que dans certaines conditions hydrauliques (cas de fortes crues, très rares au
cour d’une année),.
44

MEBUS06 :
Présentation générale de l’ouvrage
Lieu-dit : La Lisardière
Situation géographique :
Commune : La Carneille
Type d’ouvrage : Passage busé
Réglementation sur la circulation piscicole : Aucun
Droit d’eau : Aucun
Passage de véhicules légers pour accès à
Fonction actuelle :
propriété
Franchissabilité : difficilement franchissable
Situation piscicole :
Espèce cible : Truite fario
Propriétaire : Commune de La Carneille
Impacts de l’ouvrage
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours d’eau
impacté (m)
Pourcentage du linéaire du
ruisseau de Méheudin
Pourcentage du linéaire du
bassin versant de la Gine
MEBUS06
1 330
36%
6%
Photographies de l’ouvrage
Vue amont
Vue aval
Comme MEBUS05, cet ouvrage est diagnostiqué difficilement franchissable. En effet, la
configuration aval de ce passage busé ne permet pas aux poissons de se servir correctement de la
fosse d’appel. De plus, la forte pente et le manque de rugosité de cette buse augmentent fortement
les vitesses d’écoulement à l’intérieur de celle-ci. Le franchissement n’est donc possible que dans
certaines conditions hydrauliques.
45

MEBUS07 :
Présentation générale de l’ouvrage
Lieu-dit : La Lisardière
Situation géographique :
Commune : La Carneille
Type d’ouvrage : Passage busé
Réglementation sur la circulation piscicole : Aucun
Droit d’eau : Aucun
Passage de véhicules légers pour accès à plan
Fonction actuelle :
d’eau privé
Franchissabilité : difficilement franchissable
Situation piscicole :
Espèce cible : Truite fario
Propriétaire : M. Guillaume Durand
Impacts de l’ouvrage
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours d’eau
impacté (m)
Pourcentage du linéaire du
ruisseau de Méheudin
Pourcentage du linéaire du
bassin versant de la Gine
MEBUS07
1 280
35%
6%
Photographies de l’ouvrage
Vue amont
Vue aval
Ce passage busé est diagnostiqué difficilement franchissable car il est obstrué par des embâcles
et des blocs tombés dans le cours d’eau gênent l’écoulement à l’aval. De plus, cette buse retient les
sédiments et le sable à l’amont, ce qui colmate les fonds et condamne une zone supplémentaire de
frayère potentielle à truite fario.
46
 Ruisseau de La Ferronnière :
Sur le ruisseau de La Ferronnière, quatre ouvrages difficilement franchissables ont été inventoriés :

FEBUS01 :
Présentation générale de l’ouvrage
Lieu-dit : La Bardoullière
Situation géographique :
Communes : Landigou et La Carneille
Type d’ouvrage : Passage busé
Réglementation sur la circulation piscicole : Aucun
Droit d’eau : Aucun
Fonction actuelle : Passage de véhicules légers et d’animaux
Franchissabilité : difficilement franchissable
Situation piscicole :
Espèce cible : Truite fario
M. et Mme Baloche David (rive gauche) et Mme
Propriétaires :
Raymonde Quentin (rive droite)
Impacts de l’ouvrage
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours d’eau
impacté (m)
Pourcentage du linéaire du
ruisseau de La Ferronnière
Pourcentage du linéaire du
bassin versant de la Gine
FEBUS01
2 530
97%
12%
Photographies de l’ouvrage
Vues aval
De par sa vitesse d’écoulement rapide, son fond lisse et surtout l’absence de fosse d’appel et sa
longueur de cinq mètres, ce passage busé est diagnostiqué difficilement franchissable. De plus, cette
buse mal calée retient les sédiments, ce qui condamne une zone de frayère potentielle en amont.
47

FEBUS02 :
Présentation générale de l’ouvrage
Lieu-dit : La Marchandière
Situation géographique :
Communes : Landigou et La Carneille
Type d’ouvrage : Passage busé
Réglementation sur la circulation piscicole : Aucun
Droit d’eau : Aucun
Fonction actuelle : Passage d’animaux
Franchissabilité : infranchissable temporairement
Situation piscicole :
Espèce cible : Truite fario
M. et Mme Aumont Michel (rive gauche) et M.
Propriétaires : Stéphane Berger et Mme Angelina Trump (rive
droite)
Impacts de l’ouvrage
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours d’eau
impacté (m)
Pourcentage du linéaire du
ruisseau de La Ferronnière
Pourcentage du linéaire du
bassin versant de la Gine
FEBUS02
2 245
86%
11%
Photographies de l’ouvrage
Vue amont
Vue aval
Cet ouvrage est diagnostiqué infranchissable temporairement car il ne possède pas une hauteur
de lame d’eau suffisante pour le franchissement des poissons, notamment en périodes d’étiages.
Cependant, le franchissement est possible lorsque le niveau d’eau augmente de quelques
centimètres.
48

FEBUS03 :
Présentation générale de l’ouvrage
Lieu-dit : La Marchandière
Situation géographique :
Communes : Landigou et La Carneille
Type d’ouvrage : Passage busé
Réglementation sur la circulation piscicole : Aucun
Droit d’eau : Aucun
Fonction actuelle : Passage de véhicules lourds et légers
Franchissabilité : difficilement franchissable
Situation piscicole :
Espèce cible : Truite fario
Communes de Landigou (rive droite) et La
Propriétaires :
Carneille (rive gauche)
Impacts de l’ouvrage
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours d’eau
impacté (m)
Pourcentage du linéaire du
ruisseau de La Ferronnière
Pourcentage du linéaire du
bassin versant de la Gine
FEBUS03
2 220
85%
10%
Photographies de l’ouvrage
Vue amont
Vue aval
Ce passage busé est diagnostiqué difficilement franchissable car il est obstrué par des branches
et des feuilles. La vitesse d’écoulement ralentie à l’amont de ce passage fait que les sédiments se
déposent petit-à-petit, ce qui commence à colmater une zone de frayère potentielle située quelques
mètres en amont.
49

FEBUS04 :
Présentation générale de l’ouvrage
Lieu-dit : Le Grand Champ
Situation géographique :
Communes : Landigou et La Carneille
Type d’ouvrage : Passage busé
Réglementation sur la circulation piscicole : Aucun
Droit d’eau : Aucun
Fonction actuelle : Passage d’engins agricoles et d’animaux
Situation piscicole :
Franchissabilité : infranchissable temporairement
Espèce cible : Truite fario
Propriétaire : Mme Thérèse Sevin
Impacts de l’ouvrage
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours d’eau
impacté (m)
Pourcentage du linéaire du
ruisseau de La Ferronnière
Pourcentage du linéaire du
bassin versant de la Gine
FEBUS04
1 740
66%
8%
Photographies de l’ouvrage
Vue amont
Vue aval
Ce passage busé est diagnostiqué infranchissable temporairement car il est infranchissable en
périodes d’étiages. Le franchissement n’est donc possible que dans certaines conditions
hydrauliques. De plus, cette buse mal calée retient les sédiments et empêche les poissons d’avoir
accès à une zone de 200 mètres de frayères à l’amont immédiat, lorsque les conditions hydrauliques
ne permettent pas son franchissement.
Suite à cette phase d’état des lieux et grâce à ces données, un programme d’actions va pouvoir
être mis en place, afin de retrouver une continuité écologique sur le bassin versant de la Gine et
ainsi permettre aux espèces piscicoles de remonter jusqu’aux zones de frayères.
50
Troisième partie : définition d’un programme d’actions
Dans le tableau récapitulatif ci-dessous, on constate que plus de 83% des ouvrages relatés dans la
deuxième partie de ce rapport sont des buses. Cette statistique montre que l’homme ne portait pas
d’attention aux cours d’eau et optait pour la facilité, au détriment des espèces piscicoles. Les buses
étant très souvent assujetties aux embâcles et bouchons végétaux (branches et feuille mortes), il est
aisé de comprendre l’intérêt de remplacer ces ouvrages.
Code de l’ouvrage
Linéaire de cours
d’eau impacté (m)
Pourcentage du
linéaire du cours d’eau
où est situé l’ouvrage
Pourcentage du
linéaire du bassin
versant de la Gine
GIROU12
GIBUS28
GIBUS30
GIBUS33
CHROU02
MEBUS05
MEBUS06
MEBUS07
FEBUS01
FEBUS02
FEBUS03
FEBUS04
17 650
7 795
7 585
6 475
410
1 380
1 330
1 280
2 530
2 245
2 220
1 740
/
/
/
/
59%
38%
36%
35%
97%
86%
85%
66%
83%
37%
36%
30%
2%
6%
6%
6%
12%
11%
10%
8%
Proportion
1)
Type d’ouvrage
Pont
Buse
Buse
Buse
Pont
Ponts :
16,7%
Buse
Buse
Buse
Buse
Buse
Buse
Buse
Buses :
83,3%
Définition des ordres de priorité :
Les ouvrages portant atteinte à la continuité écologique sur le bassin versant de la Gine ne
présentent pas tous les mêmes degrés de franchissabilité et n’ont pas tous les mêmes impacts sur les
cours d’eau. C’est pourquoi il faut définir des ordres de priorités dans les interventions techniques. La
représentation cartographique des priorités d’intervention sur ces ouvrages figure en annexe 10.
Code de l’ouvrage
GIROU12
FEBUS01
FEBUS03
FEBUS02
CHROU02
FEBUS04
MEBUS05
MEBUS06
MEBUS07
GIBUS28
GIBUS30
GIBUS33
Franchissabilité
infranchissable permanent
difficilement franchissable
difficilement franchissable
difficilement franchissable
infranchissable temporairement
infranchissable temporairement
difficilement franchissable
difficilement franchissable
difficilement franchissable
infranchissable temporairement
infranchissable temporairement
infranchissable temporairement
51
Priorité d’intervention
1
1
1
2
2
2
3
3
3
4
4
Aménagement 2x2 voies
2)
Solutions techniques envisagées par ouvrage et tarifications :
Ouvrages de priorité 1 (traitement à l’année n) :

GIROU12 :
Localisation
Caractéristiques techniques
Hauteur de berges ou
Largeur (m)
de l’ouvrage (m)
Cours d’eau en amont
3
de l’ouvrage
Ouvrage
1,30
Cours d’eau en aval de
3,50
l’ouvrage
Solution technique envisagée
Sollicitation d’un bureau d’étude afin de définir
l’aménagement adapté

1,30
/
2,80
16,30
1,50
/
Coût H.T.
10 000 € à l’année n
FEBUS01 :
Localisation
Caractéristiques techniques
Hauteur de berges ou
Largeur (m)
de l’ouvrage (m)
Cours d’eau en amont
1,10
de l’ouvrage
Ouvrage
0,50
Cours d’eau en aval de
1,10
l’ouvrage
Solution technique envisagée
Remplacement de l’ouvrage par une passerelle
engins 15 tonnes - 8m*3,50m (cf. annexe 12)

longueur (m)
longueur (m)
0,50
/
0,50
5
1,50
/
Coût H.T.
12 000 €
FEBUS03 :
Localisation
Caractéristiques techniques
Hauteur de berges ou
Largeur (m)
de l’ouvrage (m)
Cours d’eau en amont
1
de l’ouvrage
Ouvrage
0,80
Cours d’eau en aval de
1
l’ouvrage
Solution technique envisagée
Remplacement de l’ouvrage par une passerelle
0,50
/
0,40
10
0,50
/
Coût H.T.
42 000 €
béton type ARTEFAC®- 6m*6m (cf. annexe 13)
52
longueur (m)
Ouvrages de priorité 2 (traitement à l’année n+1) :

FEBUS02 :
Localisation
Caractéristiques techniques
Hauteur de berges ou
Largeur (m)
de l’ouvrage (m)
Cours d’eau en amont
1,10
de l’ouvrage
Ouvrage
0,50
Cours d’eau en aval de
1,10
l’ouvrage
Solution technique envisagée
Remplacement de l’ouvrage par une passerelle
bétail en bois – 1m (cf. annexe 14)

0,50
/
0,50
5
1,50
/
Coût H.T.
1 300 €
CHROU02 :
Localisation
Caractéristiques techniques
Hauteur de berges ou
Largeur (m)
de chute de l’ouvrage
(m)
Cours d’eau en amont
1,20
de l’ouvrage
Ouvrage
0,70
Cours d’eau en aval de
1,40
l’ouvrage
Solution technique envisagée
Aménagement de trois seuils à l’aval pour
rattraper la chute (cf. annexe 15)

longueur (m)
longueur (m)
1
/
0,75
15,50
0,60
/
Coût H.T.
2 100 €
FEBUS04 :
Localisation
Caractéristiques techniques
Hauteur de berges ou
Largeur (m)
de l’ouvrage (m)
Cours d’eau en amont
1,50
de l’ouvrage
Ouvrage
0,60
Cours d’eau en aval de
1,50
l’ouvrage
Solution technique envisagée
Remplacement de l’ouvrage par une passerelle
engins 15 tonnes – 6,50m*3,50m (cf. annexe 12)
1,50
/
0,60
8,60
1
/
Coût H.T.
9 750 €
53
longueur (m)
Ouvrages de priorité 3 (traitement à l’année n+2) :

MEBUS05 :
Localisation
Caractéristiques techniques
Hauteur de berges ou
Largeur (m)
de l’ouvrage (m)
Cours d’eau en amont
1,20
de l’ouvrage
Ouvrage
0,80
Cours d’eau en aval de
1,20
l’ouvrage
Solution technique envisagée
Remplacement de l’ouvrage par un pont cadre
9m de long, section 100*100 (cf. annexe 16)

1
/
0,80
9
1
/
Coût H.T.
13 950 €
MEBUS06 :
Localisation
Caractéristiques techniques
Hauteur de berges ou
Largeur (m)
de l’ouvrage (m)
Cours d’eau en amont
1,40
de l’ouvrage
Ouvrage
0,60
Cours d’eau en aval de
1,40
l’ouvrage
Solution technique envisagée
Remplacement de l’ouvrage par un pont cadre
8m de long, section 100*100 (cf. annexe 16)

longueur (m)
longueur (m)
1,80
/
0,60
12
1,50
/
Coût H.T.
12 400 €
MEBUS07 :
Localisation
Caractéristiques techniques
Hauteur de berges ou
Largeur (m)
de l’ouvrage (m)
Cours d’eau en amont
2
de l’ouvrage
Ouvrage
0,60
Cours d’eau en aval de
2
l’ouvrage
Solution technique envisagée
Remplacement de l’ouvrage par une passerelle
engins 15 tonnes – 6m*3,50m (cf. annexe 12)
1,50
/
0,60
7,50
1,50
/
Coût H.T.
9 000 €
54
longueur (m)
Ouvrages de priorité 4 (traitement à l’année n+3) :

GIBUS28 :
Localisation
Caractéristiques techniques
Hauteur de berges ou
Largeur (m)
de l’ouvrage (m)
Cours d’eau en amont
1,20
de l’ouvrage
Ouvrage
1,50
Cours d’eau en aval de
1,50
l’ouvrage
Solution technique envisagée
Remplacement de l’ouvrage par une passerelle
1
/
0,50
6,30
1
/
Coût H.T.
42 000 €
béton type ARTEFAC®- 6m*6m (cf. annexe 13)

longueur (m)
GIBUS30 :
Localisation
Caractéristiques techniques
Hauteur de berges ou
Largeur (m)
de l’ouvrage (m)
Cours d’eau en amont
1
de l’ouvrage
Ouvrage
0,90
Cours d’eau en aval de
1
l’ouvrage
Solution technique envisagée
Remplacement de l’ouvrage par un passage à
gué stabilisé type Ruisseau Des Vaux (cf. annexe 17)
ou
Remplacement de l’ouvrage par une passerelle
engins 20 tonnes – 4m*3,50m (cf. annexe 12)
0,60
/
0,45
5
0,60
/
Coût H.T.
2 500 €
ou
6 000 €
55
longueur (m)
3)
Synthèse des préconisations de gestion et devis total par année :
Programmation
Année n
cours d'eau
ouvrage
niveau de
priorité
type d'actions
La Gine
GIROU12
1
Etude de faisabilité d'un aménagement de franchissement de
l'ouvrage par les salmonidés et anguillidés
La Ferronnière
FEBUS01
1
Remplacement de l'ouvrage existant
La Ferronnière
FEBUS03
1
Remplacement de l'ouvrage existant
Propositions
11 960,00 €
passerelle engins 15 T - 8 m*3,50 m
12 000,00 €
14 352,00 €
passerelle béton type ARTEFAC
42 000,00 €
50 232,00 €
TOTAL H.T. simulation année n:
Année n + 1
cours d'eau
ouvrage
niveau de
priorité
type d'actions
La Gine
GIROU12
1
aménagement de l'ouvrage : le type et le chiffrage de
l'aménagement dépendera des conclusions de l'étude menée
à l'année n
La Ferronnière
FEBUS02
2
Remplacement de l'ouvrage existant
La Ferronnière
FEBUS04
2
Champusson
CH/ROU/02
2
simulation
coût T.T.C
passerelle bétail
1 300,00 €
1 554,80 €
Remplacement de l'ouvrage existant
passerelle engin 15 T - 6,5 m*3,50 m
9 750,00 €
11 661,00 €
aménagement aval
3 seuils aval
2 100,00 €
2 511,60 €
13 150,00 €
15 727,40 €
cours d'eau
ouvrage
niveau de
priorité
type d'actions
simulation
Méheudin
MEBUS05
3
Remplacement de l'ouvrage existant
Pont cadre 9 m de long section 100*100
13 950,00 €
16 684,20 €
Méheudin
MEBUS06
3
Remplacement de l'ouvrage existant
Pont cadre 8 m de long section 100*100
12 400,00 €
14 830,40 €
Méheudin
MEBUS07
3
Remplacement de l'ouvrage existant
passerelle engin 15 T - 6 m*3,50
9 000,00 €
10 764,00 €
TOTAL H.T. simulation année n+2 :
TOTAL T.T.C. simulation année n+2 :
Programmation
coût H.T
0,00 €
TOTAL T.T.C. simulation année n+1 :
Année n + 2
64 000,00 €
76 544,00 €
0,00 €
TOTAL H.T. simulation année n+1 :
Programmation
coût T.T.C
10 000,00 €
TOTAL T.T.C. simulation année n:
Programmation
coût H.T
cours d'eau
ouvrage
niveau de
priorité
type d'actions
simulation
La Gine
GIBUS28
4
Remplacement de l'ouvrage existant
passerelle béton type ARTEFAC
La Gine
GIBUS30
4
Remplacement de l'ouvrage existant
Année n + 3
coût T.T.C
35 350,00 €
42 278,60 €
coût H.T
coût T.T.C
42 000,00 €
50 232,00 €
passage à gué stabilisé (type Ruiss. Des Vaux)
2 500,00 €
2 990,00 €
passerelle engins 20 T - 4 m*3,50 m
6 000,00 €
7 176,00 €
TOTAL H.T. MINIMUM simulation année n+3 :
TOTAL T.T.C. MINIMUM simulation année n+3 :
56
coût H.T
44 500,00 €
53 222,00 €
4)
Partenaires financiers et plan de financement du programme :
Vues leurs modalités de subventionnement, cinq partenaires financiers sont prêt à participer à ce
programme de restauration de la continuité écologique sur le bassin versant de la Gine. Il s’agit de
l’Agence de l’Eau Seine-Normandie (AESN), du Conseil Régional de Basse-Normandie (CRBN), de la
Fédération Nationale de la Pêche en France (FNPF), de l’Association Agréée de Pêche et de
Protection des Milieux Aquatiques locale (AAPPMA « La Flérienne ») et de la Fédération
Départementale de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques de l’Orne (FDPPMA 61).
Partenaires financiers
AESN
CRBN
FNPF
AAPPMA La Flérienne
et/ou FDPPMA 61
TOTAL
Taux
60%
30%
6%
4%
100%
Montant H.T.
94 200,00 €
45 900,00 €
9 180,00 €
Montant T.T.C.
112 663,20 €
56 331,60 €
11 266,32 €
6 120,00 €
7 510,88 €
157 000,00 €
187 772,00 €
La Gine (masse d’eau de code FRHR301-I2340600) étant classée masse d’eau prioritaire par la
Directive Cadre sur l’Eau (DCE), l’Agence de l’Eau Seine-Normandie s’engage à participer
financièrement au programme à hauteur de 60%.
Le Conseil Régional de Basse-Normandie participe financièrement à hauteur de 20% pour des
travaux permettant la libre circulation des espèces. Comme il y a présence d’un technicien de rivière
sur le bassin de la Gine et comme ce programme est réalisé à une échelle globale (à l’échelle du
bassin versant), le Conseil Régional de Basse-Normandie accorde un bonus de 10%. De ce fait, cet
organisme s’engage à participer financièrement au programme à hauteur de 30%.
La Fédération Nationale de la Pêche en France s’engage à participer financièrement à ce
programme. Celle-ci s’engage à financer 60% des 10% restants (après soustraction des subventions
de l’AESN et du CRBN).
Enfin, les 4% restants seront financés par l’AAPPMA locale « La Flérienne » et/ou la Fédération
Départementale de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques de l’Orne, après accord entre ces
deux parties.
57
Conclusion :
La première partie de ce rapport met en évidence un déficit de frayères de Truite fario sur les
cours d’eau du bassin versant de la Gine. Ce déficit, induit d’un manque de poissons reproducteurs,
est en partie du à la présence d’ouvrages impossibles ou difficiles à franchir pour ces espèces
piscicoles.
Grâce aux données de la deuxième partie de ce rapport, le projet d’un programme de
restauration de cette continuité écologique a pu être créé. La mise en place de ce programme
permettra donc aux Truites fario de retrouver l’accès aux zones de frayères sur tout le bassin versant
de la Gine et profitera aussi aux espèces d’accompagnement, telles que la Loche franche, le Vairon,
le Chabot et la Lamproie de Planer.
De par la présence de la Rouvre, et donc de l’Orne, d’autres espèces, vues avec plus de valeur
patrimoniale par certains acteurs, pourront aussi profiter de ce programme. En effet, le retour de la
continuité écologique sur le bassin versant de la Gine permettra aux espèces anadromes telles que le
Saumon atlantique et la Truite de mer, de pouvoir venir effectuer leur cycle de reproduction sur ce
bassin. De plus, il faut noter que depuis deux ans, la partie aval de la Rouvre est fréquentée par
quelques reproducteurs de saumons, ce qui donne l’espoir de voir l’espèce reconquérir les parties
amont de la Rouvre et de ses affluents. L’anguille, poisson catadrome aujourd’hui menacé de
disparition, pourra effectuer sa croissance sur la Gine et ses affluents. Les propositions
d’aménagements de ce programme s’efforcent d’être les plus « transparentes » possibles en
matières de franchissabilité pour les espèces piscicoles (espèce cible du contexte et espèces
d’accompagnement) et de transit des sédiments.
Cependant, même si elle constitue une étape très importante dans le processus, la restauration
seule de la libre circulation est insuffisante pour assister au retour de populations stables des
différentes espèces. En fait, il faut s’attacher à restaurer la niche écologique propre à chaque espèce,
ce travail long et ambitieux se traduisant par l’identification des différents facteurs dégradant le
milieu naturel et par la mise en œuvre d’actions réparatrices pour chaque problème. Ce qui est le cas
dans ce présent rapport sur la continuité écologique.
Après la réalisation des travaux proposés dans ce rapport, les secteurs situés en tête de bassin et
ayant subis des perturbations liées aux travaux de remembrement, pourront faire l’objet d’un
programme de restauration hydromorphologique.
58
Annexes
59
Annexe 1 : localisation géographique du bassin versant de la Gine
Annexe 2 : étendue géographique du contrat rural de la Rouvre
Source : Contrat rural de la Rouvre
Annexe 3 : texte de transposition en loi de la DCE
Source : site internet de la Fédération de l’Orne pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique
Annexe 4 : Hydrographie du bassin versant de la Gine
Annexe 5 : carte géologique du bassin versant de la Gine
Annexe 6 : carte du découpage en tronçons du bassin versant de la Gine
Annexe 7 : carte des indices de conformité du bassin versant de la Gine
Annexe 8 : fiche type utilisée pour le diagnostic de la franchissabilité (recto)
Annexe 8 : fiche type utilisée pour le diagnostic de la franchissabilité (verso)
Annexe 9 : carte des ouvrages infranchissables et difficilement
franchissables sur le bassin versant de la Gine
Annexe 10 : carte des priorités d’interventions
Annexe 11 : tableau des références de prix H.T. des aménagements
Désignation
Passerelle bétail en bois
Seuil liaison béton largeur 2 m
Désignation
Passerelle 20 Tonnes (avec enlèvement de buse)
Passerelle 15 Tonnes (avec enlèvement de buse)
Pont cadre section 100*100
Prix H.T. à l’unité
1 300 €
700 €
Prix H.T. au mètre linéaire
1 500 €
1 500 €
1 550 €
Passerelle béton ARTEFAC®
7 000 €
Annexe 12 : photographies de passerelles engins
Passerelles engins installées sur le bassin versant du Thar (50)
Annexe 13 : photographie d’une passerelle ARTEFAC
Passerelle ARTEFAC
®
® sur route communale, installée sur la Loisance à Saint Brice-en-Cogles (35), lors du SAGE Couesnon.
Annexe 14 : photographie d’une passerelle à bétail en bois
Passerelle bétail en bois installée sur le ruisseau de la Source Philippe (61)
Annexe 15 : exemples d’aménagements de seuils à l’aval d’ouvrages
Buse infranchissable avant et après aménagement sur la Coulandre (Sainte-Honorine-La Guillaume, 61).
Aménagement de quatre seuils à l’aval d’un pont infranchissable sur le bassin versant du Thar (50)
Annexe 16 : photographie de l’aval d’un pont cadre
Pont cadre installé sur le bassin versant du Thar (50)
Annexe 17 : photographies d’un passage à gué stabilisé
Passage à gué stabilisé, avant et après création, réalisé sur le ruisseau Des Vaux (Briouze, 61).
Vue de l’amont du passage à gué
Vue de l’aval du passage à gué
Bibliographie
 Documents écrits :
 Eléments de la problématique du Saumon atlantique en France. Restauration des rivières à saumons.
INRA. M. Thibault et R. Billard éditeurs : 413-427.
 Passes à poissons, expertise, conception des ouvrages de franchissement - M. LARINIER, JP.
PORCHER, F. TRAVADE (collection mise au point) – CSP.
 Gestion piscicole et plans de gestion, conception et pratique - M. HOLL, JP. AUXIETRE, G.BORDES
(collection mise au point) – CSP.
 Libre circulation des poissons sur le bassin versant de la Rouvre, diagnostic des ouvrages – P. Batier,
2003 (rapport de stage).
 Sites internet :
 site internet de l’Agence de l’eau Seine-Normandie
 site internet de l’Agence de l’eau Adour-Garonne
 site internet de la Fédération Départementale pour la pêche et la protection du milieu aquatique de
l’Orne
 site internet de la Fédération Nationale pour la Pêche en France
Lexique
- Migrateur holobiotique : Se dit d’une espèce animale dont le cycle de vie est réalisé dans un seul
milieu, ici l'eau douce.
- Anadrome : Se dit d’une espèce de poisson effectuant sa croissance en mer et sa reproduction en
eau douce.
- Catadrome : Se dit d’une espèce de poisson qui effectue sa croissance en eau douce et sa
reproduction en mer.
Téléchargement