Comment sécuriser l’approvisionnement en eau du bétail ? Fiche technique n°2 Quel coût pour sécuriser son approvisionnement en eau ? Certains travaux sont facilement réalisables et à un coût relativement modeste : Tuyaux PVC polyéthylène 25 à 35 mm : 0.70 à 0.90 € le mètre Enfouissement à la pelle (30 cm de profondeur) : 0.5 à 1 € du mètre selon la nature du terrain. Bacs ou abreuvoirs de 400 L à 1 000 L polyéthylène : compter de 150 à 300 € par bac. Pompe d’alimentation à niveau : 80 à 150 € selon les modèles. Pompe à museaux : 150 à 250 € selon les modèles. Quand les parcelles sont éloignées, il faut également compter le coût du transport de l’eau par citerne ou tonne à eau. Le coût de création d’un puits ou d’un puisard n’est pas renseigné. Le prix de ces travaux étant très variable selon la nature des terrains. RAPPEL Une étude réalisé en 2004 a démontré que les concentrations en «Escherichia coli» (bactéries intestinales) sont 800 fois plus importantes en aval d’un abreuvoir sauvage qu’à la normale. Cette situation augmente le risque lié à la consommation de l’eau par le bétail. Les bovins qui consomment une eau saine ont une croissance supérieure aux autres. D’un point de vue réglementaire : Article R214-1 de la loi sur l’eau Modifié par Décret n°2008-283 du 25 mars 2008 - art. 2. La nomenclature des installations, ouvrages, travaux et activités soumis à autorisation ou à déclaration. 3. 1. 5. 0. Installations, ouvrages, travaux ou activités, dans le lit mineur d'un cours d'eau, étant de nature à détruire les frayères, les zones de croissance ou les zones d'alimentation de la faune piscicole, des crustacés et des batraciens , ou dans le lit majeur d'un cours d'eau, étant de nature à détruire les frayères de brochet : 1° Destruction de plus de 200 m2 de frayères : Soumis à autorisation 2° Dans les autres cas soumis à déclaration. Ces « activités » dont l’abreuvement direct au cours d’eau fait partie sont soumises à autorisation et déclaration. Elles seront de moins en moins tolérées. Elles peuvent faire l’objet de contraventions par la Police de l’Eau de l’état DDTM (Direction Départemental des Territoires et de la Mer) ou l’ONEMA (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques) pour destruction de frayères (zone de reproduction de la faune piscicole) due au colmatage et au piétinement du lit par le bétail. Fiche réalisée avec le soutien financier de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne et le Conseil Général d’Ille et Vilaine dans le cadre du Contrat de Restauration-Entretien des cours d’eau du Bassin Versant du Meu. Syndicat Intercommunal du Bassin Versant du Meu Hôtel Montfort Communauté - 4 place du Tribunal BP 46 117 - 35 162 MONTFORT-SUR-MEU Cedex 02.99.09.25.45 - E-Mail : [email protected] GDS Ille et Vilaine Rennes Atalante Champeaux – CS 74241 – 35 042 Rennes 02.23.48.26.00 – E-Mail : [email protected] Impact des abreuvoirs directs au cours d’eau sur le bétail et la qualité de l’eau. Le Bassin Versant du Meu 815 km2 soit 81 500 ha Surface agricole utile de 54 000 ha Plus de 500 km de cours d’eau Près de 1 000 agriculteurs 2 départements concernés (Ille et Vilaine et Côte d’Armor) 37 communes adhérentes Mais aussi … 310 abreuvoirs directs aux cours d’eau 130 passages à gué servant également d’abreuvoir Dans l’objectif d’atteindre le bon état écologique de l’eau et des milieux aquatiques comme l’exige la Directive Cadre Européenne sur l’eau, le Syndicat Intercommunal du Bassin Versant du Meu poursuit ses actions de restauration et d’entretien des cours d’eau. Il est donc important d’agir sur ces pratiques en les modifiant. Cette fiche technique vous propose des solutions pour remédier à ces mauvaises pratiques. L’eau en est un élément essentiel d’une bonne alimentation des bovins. C’est d’ailleurs le premier aliment d’un ruminant. Sa quantité, mais aussi sa qualité sont déterminantes. L’abreuvement direct au cours d’eau est une pratique qui comporte des risques sanitaires importants (para-tuberculose, salmonellose, listériose,…). Le GDS déconseille fortement cette pratique, au profit de captage d’eau (puits, forages) surveillés par des analyses régulières que nous réalisons. Au-delà des risques évoqués dans ce document vous trouverez également des informations pour faciliter les changements vers des pratiques d’abreuvement sécurisées. Maîtriser la qualité, c’est indispensable pour maîtriser la santé de son cheptel ! Annie DAVY, Présidente du Syndicat Gilles LAVOLLEE Président du GDS Lors de l’étude préalable à ces travaux près de 310 abreuvoirs directs aux cours d’eau ont été référencés sur le bassin versant. Ceux-ci participent à l’augmentation du taux de matières organiques dans les cours d’eau et à la dégradation morphologique de ceux-ci (affaissement des berges, colmatage du lit,…). Impact des abreuvoirs directs aux cours d’eau sur le milieu naturel et sur le bétail Risques sur l’état sanitaire du bétail Augmentation du taux de matières organiques par les déjections animales, Exposition des bovins à une grande variabilité de la qualité de l’eau de surface : Augmentation du taux d’urée, Forte érosion des berges, Augmentation des « fines » (particules d’argile et de limon) dans le cours d’eau, Colmatage du lit et des frayères induisant la destruction de ces dernières. Pollutions chimiques éventuelles en amont d’une zone d’abreuvement, Pollutions organiques en cas d’épisode pluvieux (augmentation des matières en suspension, des matières organiques…), Présence de bactéries d’origine fécale par exemple. Au final Différents modes d’abreuvement utilisés mais qui ne comporte pas les mêmes risques ! Abreuvements par eau contrôlée : Par bacs, pompes ou acheminés par tonnes à eau. Abreuvement par puits avec une eau non contrôlée : de la Disparition d’habitats nécessaires à la vie et à la reproduction d’une majorité de la faune piscicole. Exposition importante aux germes (Salmonellose, Paratuberculose, Leptospirose,…) et risque d’infestation parasitaire (La Grande Douve,…). D’une manière générale fragilisation de l’état sanitaire du bovin et baisse de production. Abreuvement par alimentation directe au cours d’eau (pompe a museau ou système gravitaire) : Saviez-vous : – Que le goût de l’eau influence fortement la quantité d’eau ingérée par le bétail ? © CdC du Perche Rémalardais – Qu’une vache laitière peut consommer en été jusqu'à 120 litres d’eau par jour ? – Que certaines études démontrent que les animaux n’aiment pas se déplacer sur plus de 135 m pour aller boire ? Une situation que l’on ne devrait plus rencontrer sur une exploitation Pas d’impact sur les cours d’eau Pas de maîtrise des risques de germes Goût et appétence aléatoires. © CdC du Perche Rémalardais Dégradation significative qualité de l’eau Pas d’impact sur les cours d’eau Pas de risque de germes Meilleur goût : consommation et production optimales. Au final Abreuvement direct au cours d’eau © CdC du Perche Rémalardais Impact sur le milieu aquatique Comment sécuriser l’approvisionnement en eau du bétail ? Impact sur les berges Risques important de germes Goût et appétence aléatoires. Impact fort sur les berges et le lit du ruisseau Risques très élevés de germes Goût et appétence aléatoires.