Lycée Naval, Sup 2. Signaux Physiques. 06. Circuit linéaire du premier ordre → La tension uc est continue en t = 0, le condensateur se charge, la tension augmente jusqu’à atteindre une valeur constante égale à E. Circuit linéaire du premier ordre → L’intensité du courant i est discontinue en t = 0 ; partant d’une valeur maximale en t = 0+ , l’intensité décroît pour s’annuler une fois le condensateur chargé. 1 → On distingue, le régime permanent, une fois que les grandeurs ne dépendent plus du temps (ici pour t > 0, 5 s) et le régime transitoire entre l’instant initial et le régime permanent. Réponse d’un circuit RC série à un échelon de tension On s’intéresse à la réponse d’une association série {conducteur ohmique, condensateur} que l’on soumet « brusquement » à une tension E constante. Le condensateur est initialement déchargé, et on ferme l’interrupteur à t = 0. 1.3 Équation différentielle vérifiée par uc (t) On s’intéresse à l’évolution du circuit, une fois l’interrupteur fermé, ∀t > 0. 1.1 Montage → Loi d’additivité des tensions : u = E = uR + uc K i R E uR E → Caractéristiques des dipôles : uR = Ri et i = C u(t) u On en déduit : uc C ∀t > 0, t 0 1.2 1.4 Résultats expérimentaux u(t) (V) uc (t) (V) i(t) (mA) 6 4 2 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 2 1.5 Analyse de l’équation différentielle Résolution de l’équation différentielle Le condensateur est initialement déchargé uc (0− ) = 0, la continuité de la tension aux bornes d’un condensateur assure que : uc (0+ ) = uc (0− ) = 0. 4 2 0 0.1 duc + uc dt → La loi d’additivité des tensions conduit à : E − uc (t) ∀t > 0, i(t) = R En particulier pour t = 0+ , le condensateur est déchargé, i est maximale et vaut i(0+ ) = E/R ; une fois le régime permanent atteint, l’intensité s’annule. 4 0 0.1 6 E = RC → L’équation différentielle fait apparaître τ = RC, la constante de temps du circuit. duc → Une fois le régime permanent atteint = 0, on conclut que uc = E en régime dt permanent. On réalise une première expérience avec R = 1, 0 kΩ, C = 100 µF et E = 6, 0 V. 0 0.1 6 duc dt 0.0 0.1 0.2 t (s) 0.3 0.4 0.5 Le problème à résoudre est donc le suivant : on cherche uc qui vérifie : duc + uc et uc (0+ ) = 0 ∀t > 0, E = τ dt 0.6 1 La solution générale est de la forme : ∀t > 0, 6 t uc (t) = E + A exp − τ 1.6 uc (V) La condition initiale impose : uc (0+ ) = 0 = E + A ⇒ A = −E, on en déduit : ∀t ≥ 0, uc (t) = E 1 − e−t/τ 4 2 R =1,0 kohm R =500 ohm R =220 ohm Tracé et constante de temps 0 0.00 La courbe théorique ci-dessous représente l’évolution de la tension aux bornes du condensateur en fonction de la variable adimensionnée t/τ . regime transitoire permanent 1.7 E 0.05 0.10 0.15 0.20 t (s) 0.25 0.30 Intensité du courant au cours de la charge uc → L’intensité du courant est nulle pour t < 0 (circuit ouvert). E → Pour t > 0, l’intensité a pour expression i(t) = e−t/τ , cette relation peut être R obtenue de deux manières : — En utilisant la loi des mailles : E = Ri(t) + uc (t) = Ri(t) + E 1 − e−t/τ ⇔ 0 = Ri(t) − Ee−t/τ — En utilisant la caractéristique du condensateur : 0,63E 0 0 1 2 3 t/τ 4 5 6 7 i(t) = C → Pour t = 5τ , uc (5τ ) = E(1 − e−5 ) ' 0, 99 E, on peut considérer que la tension uc a atteint sa valeur finale. duc −1 −t/τ E × C −t/τ E = C × (−E) × e = e = e−t/τ dt τ RC R E/R Le régime permanent est atteint au bout d’une durée de l’ordre de 5τ . → La constante de temps peut être déterminée graphiquement de deux manières : i ? La tension uc atteint 63% de sa valeur finale pour t = τ ; en effet (1−e−1 ) ' 0, 63 ? La tangente à l’origine coupe l’asymptote y = E pour t = τ . 0,37E/R E En effet, u0c (0+ ) = E/τ , la tangente à l’origine a donc pour équation y(t) = t, τ pour t = τ , y(τ ) = E. 0 Les courbes ci-contre, obtenues expérimentalement, présentent l’influence de la constante de temps sur la charge du condensateur ; pour les expériences la capacité est fixée à C = 100 µF, et R prend trois valeurs distinctes. 2 0 1 2 t/τ 3 4 5 1.8 Bilan énergétique 2.1 → Énergie fournie par le générateur : Compte tenu des conventions d’orientation, les caractéristiques s’écrivent : duc i = −C et uc = Ri dt On en déduit : duc = 0 avec τ = RC ∀t > 0, uc + τ dt t t Z i∞ E − E2 ∞ − E2 h τ τ Eg = E × i(t)dt = E × e dt = e dt = −τ e−t/τ = CE 2 R R 0 R 0 0 0 Z ∞ Z ∞ → Énergie stockée dans le condensateur : 1 Ec = CE 2 2 → Énergie dissipée par effet Joule : 2.2 Z La continuité de la tension aux bornes du condensateur assure que uc (0+ ) = uc (0− ) = U0 , on en déduit A = U0 et finalement : On en déduit : Eg = Ec + EJ . uc (t) = U0 e−t/τ ∀t ≥ 0, L’énergie fournie par le générateur est, pour moitié, stockée sous forme d’énergie électrostatique dans le condensateur et, pour moitié, dissipée par effet Joule. 2.3 Résultats expérimentaux L’expérience a été réalisée avec C = 100 µF et R = 1, 0 kΩ. On observe la décharge du condensateur en une durée caractéristique τ ' 0, 1 s. Le bilan énergétique peut être obtenu en multipliant chaque terme de la loi des mailles par l’intensité du courant : duc d 1 2 2 2 2 (E = Ri + uc ) × i ⇒ Ei = Ri + uc × i = Ri + uc × C = Ri + Cu dt dt 2 c d 1 2 2 Ei = Ri + Cu |{z} |{z} dt 2 c Puissance fournie Puissance effet Joule | {z } uc (t) (V) 6 Puissance reçue condensateur 2 Résolution de l’équation différentielle En l’absence de second membre, la solution se limite à la solution homogène : ∀t > 0, uc (t) = Ae−t/τ 2t Z ∞ ∞ E2 − E 2 ∞ −2t/τ E2τ 1 2 EJ = R × i (t)dt = R × 2 e τ dt = e dt = = CE 2 R R 0 2R 2 0 0 Z Équation différentielle vérifiée par uc (t) uc 4 2 Décharge d’un condensateur 0 0.1 On s’intéresse à la décharge d’un condensateur dans une résistance. Le condensateur est initialement chargé sous une tension U0 . À l’instant initial, on ferme l’interrupteur. 0.0 0.1 0.2 t (s) 0.3 0.4 0.5 0.6 K i C 3 i uc Réponse d’un circuit RL série à un échelon de tension R On s’intéresse à la réponse d’une association série {conducteur ohmique, bobine} que l’on soumet brusquement à une tension E constante. On ferme l’interrupteur à t = 0. 3 3.1 Montage 3.4 K i u E L → L’équation différentielle fait apparaître τ = , la constante de temps du R circuit. La bobine tend à retarder l’installation du courant. di E → Une fois le régime permanent atteint = 0, on conclut que i = en régime dt R permanent. u(t) uL E R uR t 0 3.5 3.2 Résultats expérimentaux tension (V) Le problème à résoudre est donc le suivant : on cherche i qui vérifie : E di ∀t > 0, = τ + i et i(0+ ) = 0 R dt La solution générale est de la forme : t E ∀t > 0, i(t) = + A exp − R τ 2 u uR 0.000 0.005 0.010 t (s) 0.015 0.020 Résolution de l’équation différentielle Tant que l’interrupteur est ouvert, l’intensité du courant est nulle i(0− ) = 0, la continuité de l’intensité du courant parcourant une bobine assure que : i(0+ ) = i(0− ) = 0. On réalise une première expérience avec R = 100 Ω, L = 0, 20 H et E = 3, 0 V. 0 0.005 Analyse de l’équation différentielle E E + A ⇒ A = − , on en déduit : R R E i(t) = 1 − e−t/τ R La condition initiale impose : i(0+ ) = 0 = 0.025 ∀t ≥ 0, → Pour un conducteur ohmique i = uR /R, la mesure de la tension est une image directe de l’intensité du courant parcourant la résistance. 3.6 → L’intensité i est continue en t = 0 ; en présence d’une bobine, l’intensité s’installe progressivement jusqu’à atteindre une valeur limite en régime permanent. Tracé regime transitoire permanent E/R 3.3 Équation différentielle vérifiée par i(t) i On s’intéresse à l’évolution du circuit, une fois l’interrupteur fermé, ∀t > 0. 0,63E/R → Loi d’additivité des tensions : u = E = uL + uR → Caractéristiques des dipôles : uR = Ri et uL = L di dt 0 On en déduit : ∀t > 0, E L di = +i R R dt 4 0 1 2 3 t/τ 4 5 6 7 La courbe précédente représente l’évolution de l’intensité dans le circuit en fonction de la variable adimensionnée t/τ . Annexe : résolution d’une équation différentielle linéaire du premier ordre à coefficients constants 3.7 On considère une équation différentielle à coefficients constants de la forme : Bilan énergétique Pour obtenir le bilan de puissance, on multiplie la loi des mailles par i : (E = Ri + uL ) × i d di × i = Ri2 + dt dt d 1 2 Li dt 2 | {z } ⇒ Ei = Ri2 + uL × i = Ri2 + L Ei |{z} Puissance fournie = Ri2 |{z} Puissance effet Joule + τ 1 2 Li 2 du +u=E dt La solution est de la forme : u = up + uh avec : → up , une solution particulière de l’équation avec second membre ; → uh , la solution homogène, solution générale de l’équation sans second membre. Capacités exigibles ? La solution particulière est n’importe quelle fonction solution de : dup τ + up = E dt Avec un second membre constant, on recherche une solution constante, up (t) = E convient. → Réaliser pour un circuit l’acquisition d’un régime transitoire du premier ordre et analyser ses caractéristiques. Confronter les résultats expérimentaux aux expressions théoriques. ? La solution homogène est la solution générale de : dus τ + us = 0 dt → Distinguer, sur un relevé expérimental, régime transitoire et régime permanent au cours de l’évolution d’un système du premier ordre soumis à un échelon. t On montre que la solution cherchée est : us (t) = A exp − , avec A une τ constante d’intégration inconnue à ce stade. Puissance reçue bobine *************************************** → Interpréter et utiliser les continuités de la tension aux bornes d’un condensateur ou de l’intensité dans une bobine. Justification : avec la solution proposée dus 1 t t τ + us = τ × − × A exp − + A exp − =0 dt τ τ τ → Établir l’équation différentielle du premier ordre vérifiée par une grandeur électrique dans un circuit comportant une ou deux mailles. En conclusion, la solution de l’équation différentielle est donc : t u(t) = E + A exp − τ → Prévoir l’évolution du système, avant toute résolution de l’équation différentielle, à partir d’une analyse s’appuyant sur une représentation graphique de la dérivée temporelle de la grandeur en fonction de cette grandeur. → Déterminer analytiquement la réponse temporelle dans le cas d’un régime libre ou d’un échelon. Déterminer un ordre de grandeur de la durée du régime transitoire. la constante A étant déterminée grâce à la condition initiale. → Réaliser des bilans énergétiques. 5 Applications directes : AD 1. Un condensateur de capacité C se charge sous la tension E selon la loi : u(t) = E(1 − exp (−t/τ )) 1. Calculer le pourcentage de charge atteint à l’instant t = τ . 2. Exprimer en fonction de τ la durée ∆T nécessaire permettant à la tension de passer de 10% de E à 90% de E (cette durée est appelée temps de montée). AD 2. On considère le circuit suivant : K R2 i2 i1 E R1 ic C s À t = 0, on ferme l’interrupteur, le condensateur est initialement déchargé. 1. Déterminer, « sans calcul », les valeurs de i1 , i2 et s en t = 0+ . 2. Déterminer, « sans calcul », les valeurs de i1 , i2 et s quand t → +∞. 3. Établir l’équation différentielle vérifiée par s. ds + s = G × E en précisant les expressions de τ et 4. L’écrire sous la forme τ dt G. 5. Déterminer l’expression de s(t). 6. Déterminer l’instant t0 pour lequel la tension aux bornes du condensateur atteint 90% de sa valeur maximale. 6