Point de vue : pour Lignes directrices pour le traitement de l’arthrose : une stratégie progressive E n 1995, l’American College of Rheumatology (ACR) a publié des lignes directrices pour le traitement médical de l’arthrose; ce document comprenait deux parties : le traitement de l’arthrose de la hanche1 et celui de l’arthrose du genou.2 Selon ces lignes directrices, le traitement de l’arthrose de la hanche vise à soulager la douleur, à limiter l’invalidité et à éduquer le patient. Hochberg et coll.1,2 ont décrit les recours aux agents pharmacologiques (acétaminophène, AINS, analgésiques narcotiques) et aux mesures non pharmacologiques, notamment l’éducation des patients, la physiothérapie et l’ergothérapie. On recommande d’élaborer un plan de traitement adapté aux besoins de chaque patient. Ces lignes directrices n’offrent aucune recommandation précise sur le traitement chirurgical. Le traitement pharmacologique est recommandé pour soulager la douleur. L’acétaminophène (jusqu’à 4 000 mg/jour) est le médicament de choix en traitement de première intention. Le traitement par les AINS est recommandé si la douleur n’est pas soulagée efficacement par l’acétaminophène. Le traitement par les AINS s’effectue en deux étapes, d’abord en administrant de l’ibuprofène ou des salicylates non acétylés à faibles doses, puis si nécessaire, un AINS à dose complète. On ne recommande pas d’administrer des AINS en traitement de première intention principalement en raison des craintes au sujet de la toxicité, c’est-à-dire des hémorragies gastro-intestinales et de l’insuffisance rénale. Les auteurs des lignes directrices ne proposent pas de stratégies détaillées pour diminuer le risque d’hémorragie des voies gastro-intestinales hautes, mais mentionnent le misoprostol comme étant le seul médicament approuvé pour prévenir les complications gastro-intestinales. Si les AINS ne soulagent pas efficacement la douleur, il est alors temps d’envisager d’envoyer le patient vers un chirurgien pour une arthroplastie. On recommande d’administrer des analgésiques narcotiques en traitement de courte durée seulement pour soulager les exacerbations Mala Joneja, M.D, FRCPC La Dre Joneja est rhumatologue à London, Ontario. Bachelière, University of Western Ontario, elle est en train de terminer une maîtrise en éducation aiguës de la douleur, en faisant une mise en garde contre le traitement de longue durée à l’aide de ces agents. Les lignes directrices pour le traitement de l’arthrose du genou sont les mêmes sur de nombreux points, y compris les buts du traitement et les modalités non pharmacologiques. Les auteurs recommandent un traitement pharmacologique semblable à celui de l’arthrose de la hanche, qui fait appel aux analgésiques non narcotiques oraux et topiques, aux AINS et à l’utilisation judicieuse des injections intra-articulaires de corticostéroïdes. Les modalités de traitement non pharmacologique, par exemple, l’éducation du patient, la perte de poids, la physiothérapie et l’ergothérapie sont recommandées comme interventions initiales. Dans le cas des patients qui présentent un épanchement dans le genou ou d’autres signes d’inflammation locale, on peut envisager l’injection intra-articulaire de corticostéroïdes. Hochberg et coll.1,2 ont décrit les recours aux agents pharmacologiques (acétaminophène, AINS, analgésiques narcotiques) et aux mesures non pharmacologiques, notamment l’éducation des patients, la physiothérapie et l’ergothérapie. On recommande d’élaborer un plan de traitement adapté aux besoins de chaque patient. Tout comme dans le traitement de l’arthrose de la hanche, l’acétaminophène est le médicament de choix en traitement de première intention. Les auteurs suggèrent l’application topique d’une crème de capsaïcine pour mieux soulager la douleur. Si ces mesures ne sont pas efficaces, ils recommandent le traitement par les AINS à doses faibles, puis à doses complètes. Dans les cas où la douleur ne cède pas au traitement médical, on peut ensuite envisager une arthroplastie ou, dans les cas où la chirurgie est contre-indiquée, un lavage articulaire ou le débridement par arthroscopie. En résumé, les lignes directrices de l’ACR préconisent une stratégie progressive pour le traitement médical et elles soulignent le rôle important de modalités non pharmacologiques, insistant sur l’importance d’adapter la stratégie aux besoins de chaque patient. Références 1. Hochberg MC, Altman RD, Brandt KD, et coll. : Guidelines for the medical management of osteoarthritis. Part I. Osteoarthritis of the hip. American College of Rheumatology. Arthritis Rheum 1995; 38(11):1535-40. 2. Hochberg MC, Altman RD, Brandt KD, et coll. : Guidelines for the medical management of osteoarthritis. Part II. Osteoarthritis of the knee. American College of Rheumatology. Arthritis Rheum 1995; 38(11):1541-6. Le journal de la Société canadienne de rhumatologie / 11