Guadeloupe Guyane Martinique Réunion Mayotte Saint-Pierre-et-Miquelon Office de développement de l’économie agricole d’outre-mer Selon une légende de l’Inde, ce n’est pas à cause d’une pomme que l’homme fut chassé du Paradis terrestre, mais à cause de cet autre « fruit défendu », la banane. L’historique Néolithique : Origine présumée en Indonésie. 300 ans avant J.-C. : Apparition au Moyen-Orient. 1450 : Découverte sur les côtes occidentales de l’Afrique par des marins d’Henri du Portugal. 1482 : Implantation aux Canaries. 1516 : Développement dans la Caraïbe à partir de Saint-Domingue (Père Tomas de Berlanga dans l’entourage de Christophe Colomb). 1620 : Présence relevée par Magellan dans le Bassin de l’Amazone et les îles du Pacifique. 1850 : Importation en Floride par des marins américains. 1865 : Création des premières grandes plantations et d’un réseau commercial de la banane. 1899 : Constitution de la Limited Fruit Company qui exporte vers l’Europe. Les variétés Issus d’espèces sauvages, les bananiers à fruits comestibles proviennent de Chine (Musa Sinensis) et de l’Inde (Musa Sapientum). Les plantains (Musa Paradisiaca) ou bananes à cuire existent depuis au moins 800 ans en Afrique. D’autres variétés ont été ensuite introduites par les Arabes et les Portugais. Il existe aujourd’hui plus de 300 variétés mais seules quelques-unes sont cultivées de façon intensive. La banane « Gros Michel » est la plus robuste. Originaire de Malaisie, elle s’est répandue dans toute l’Amérique latine à partir de la Jamaïque. Atteinte par la « maladie de Panama », cette variété, longtemps cultivée pour l’exportation, a tendance à disparaître. La « Grande Naine » du groupe génétique « Cavendish », la plus utilisée dans les échanges internationaux, a remplacé la « Poyo », la plus connue aux Antilles dans les années 1950. Cette variété est à l’origine de la réputation de la banane antillaise sur le marché européen. D’autres variétés sont également appréciées : la « Petite Naine », la « Figue rose », la « Figue pomme » ou bien encore la « Fraycinette », d’une taille adaptée aux jeunes enfants. La plante Appartenant à la famille des musacées, c’est une herbe géante, dont la taille varie de 2 à 9 m selon les variétés. Le faux tronc est en réalité constitué de gaines foliaires, étroitement imbriquées les unes dans les autres. À sa base, on trouve une tige souterraine : un bulbe, à partir duquel sont issus les rejetons qui, en grandissant, deviennent des rejets, c’est-à-dire de nouveaux jeunes bananiers. Un bananier ne produit qu’un seul régime de bananes pouvant dépasser 30 kg. Celui-ci est composé de 200 à 250 fruits ou doigts, regroupés en 18 à 22 mains. Le premier cycle de production est de 9 à 12 mois. Pour se développer, le bananier a besoin de chaleur (température de 25 °C à 40 °C) et de pluies en alternance avec un fort ensoleillement, correspondant au climat des zones tropicales et subtropicales. La culture Le sol doit être assaini, ameubli et drainé, avant d’y implanter les bulbes. Pour améliorer la qualité des fruits, l’utilisation de vitro plants est de plus en plus pratiquée. « Le bananier », Jean Champion, éd. Maisonneuve et Larose, 1963. banane, chargé de diffuser aux planteurs des techniques innovantes mises au point par les centres de recherche. Elle permet d’obtenir, par culture in vitro, des plants indemnes de maladie et correspondant à des critères agronomiques et économiques spécifiques. Outre quelques maladies fongiques (cercosporioses), les bananiers sont attaqués par deux grands types de parasites : les vers (nématodes) et les insectes (charançons de la famille des coléoptères). Les recherches se poursuivent sur les modes de traitement, notamment pour des méthodes de lutte biologique. La gaine de polyéthylène, qui enveloppe souvent chaque régime, a pour rôle de les protéger contre un insecte, le thrips, sans avoir recours aux pesticides. La couleur bleue de cette gaine permet de réduire l’effet de loupe et d’éviter les brûlures provoquant des taches noires sur la banane. Les perforations de ces gaines assurent une aération des régimes. Les régimes, coupés encore verts, sont transportés aux stations d’emballage avec de multiples précautions : coussins de mousse, remorques pendulaires, rails aériens porteurs. La mise en place du plan banane durable en 2008, qui s’inscrit dans le cadre du Grenelle de l’environnement, a pour objectif, entre autre, de diminuer l’utilisation des pesticides ainsi que d’instaurer un plus grand respect de l’environnement. Pour atteindre cet objectif, le plan prévoit la création d’un Institut technique de la À la station d’emballage, les mains sont détachées des régimes puis nettoyées et triées. Elles sont ensuite classées en trois catégories : montagne/planteur, pays et catégorie I aux Antilles. Les bananes originaires des ACP et de la zone « dollars » sont, quant à elles, classées en premium, extra ou catégorie I. La production française Le bananier est cultivé dans les quatre DOM ainsi qu’à Mayotte, où la banane, consommée surtout sous forme de légumes, est à la base de l’alimentation des Mahorais. Sa production revêt une importance particulière aux Antilles puisque, largement tournée vers l’exportation, elle représente l’un des piliers de l’économie agricole. L’organisation aux Antilles À la Martinique, la production est organisée autour de deux groupements de producteurs : BANAMART et BANALLIANCE. En Guadeloupe, il y a une seule organisation de producteurs : LES PRODUCTEURS DE GUADELOUPE. Ce fruit fragile contraste avec l’image qu’on lui donne. Aux vertus thérapeutiques nombreuses, la banane convient particulièrement à l’alimentation des bébés, reste l’un des fruits préférés des enfants et des sportifs, et se prête volontiers aux préparations culinaires. L’organisation en Métropole Les producteurs de bananes des Antilles sont fédérés au sein de l’Union des groupements de producteurs de bananes (UGPBAN) qui commercialise directement plus de 95 % des bananes produites aux Antilles. La logistique La logistique est commune aux producteurs de Guadeloupe et de Martinique. Les quatre navires porte-conteneurs de la Cie CMA-CGM (navires dédiés sur la ligne « Martinique – Guadeloupe – Dunkerque – Le Havre – Rouen – Montoir) assurent 100 % du transport des bananes vers l’Europe à un rythme hebdomadaire. La CGM a récemment mis à disposition des groupements des conteneurs réfrigérés (Reefers) à brancher directement dans la station d’emballage des exploitations ou des centres d’empotage. La durée du transit est de neuf jours. Au port d’arrivée, deux structures se chargent du dépotage des conteneurs et de la gestion des expéditions vers les mûrisseries. Le mûrissage Les bananes arrivées vertes, aux ports de Dunkerque et de Montoir, sont envoyées dans les mûrisseries pour y rester quatre à dix jours, la durée pouvant varier en fonction des besoins du marché. Conservées à une température comprise entre 18 °C et 20 °C, les bananes achèvent ainsi la transformation de leur amidon en sucre, prennent leur couleur jaune caractéristique et renforcent leur arôme. Le marché communautaire de la banane La banane est l’un des derniers produits agricoles à avoir bénéficié d’une organisation commune de marché, puisque celle-ci n’a été mise en place que le 1er juillet 1993, mais se limite à un volet externe depuis le 1er janvier 2007. Concernant les importations à destination de l’Union européenne, l’OCM banane prévoyait, entre le 1er juillet 1993 et le 31 décembre 2005, un droit de douane élevé (680 €/t), assorti de contingents à droit réduit ou nul, destinés à 2006 /2007 préserver les flux traditionnels en provenance des États ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) et d’Amérique latine. Malgré de multiples réformes internes durant cette période, la dernière étant intervenue en 2004, et face à la pression des exportateurs de la zone dollars dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, le volet externe a été réduit en 2006 et remplacé par des accords de partenariat économique (APE) signés fin 2007 avec les principaux pays ACP exportateurs de bananes. Contingent ACP Hors contingent 775 000 tonnes Sans limite 0 e/t 176 e/t ACP ayant signé les APE* ACP n’ayant pas signé les APE Non ACP À partir de 2008 Sans limite Sans limite 0 e/t 176 e/t * Sous réserve de la ratification de ces accords par chaque pays. Les producteurs communautaires ont bénéficié jusqu’en 2006, dans le cadre du volet interne de l’OCM, d’une aide compensatoire visant à leur garantir un niveau de recette. Depuis le 1er janvier 2007, le secteur de la banane a été intégré dans le programme POSEI présenté par la France et approuvé en juillet 2007 par la Commission européenne. Montant des aides POSEI banane Espagne (Canaries) France (Guadeloupe, Martinique) Portugal (Madère, Açores) 141 100 000 e 129 100 000 e 8 600 000 e Les régions non ultrapériphériques bénéficiant auparavant de l’aide compensatoire (Grèce, Chypre et Sud du Portugal) ont été intégrées dans la réglementation des aides directes. Le commerce mondial de la banane Les dix premiers pays producteurs (en millions de tonnes) Nigéria Bananes à cuire 2,3 (plantains) 9,5 0,5 0,5 2,5 0,7 3,5 2,5 2,5 2,5 Bananes dessert 9,4 0,2 6,6 6,6 4,3 5,7 2,5 2,7 0,4 0,3 9,7 7,1 7,1 6,8 6,4 6 5,2 2,9 2,8 Total 11,7 >?D; yq iJ;Â:©LE?H; pp K7J;C7B7 yt ED:KH7I pw EIJ7Ã?97 >7D7 ?=^H?7 yr 7C;HEKD D:; >?B?FF?D;I pw K=7D:7 D:ED^I?; H^I?B yq yr 7D7C7 sw %GK7J;KH pu EBEC8?; EBKC;IÃ:;IÃ;NFEHJ7J?EDIÃ;DÃC?BB?EDIÃ:;ÃJEDD;I ^F7HJ?J?EDÃ:;ÃB7ÃFHE:K9J?EDÃ:;Ã87D7D;I yp EBKC;Ã:;IÃ;NFEHJ7J?EDI ;IJ?D7J?EDIÃ:;IÃ;NFEHJ7J?EDI EKH9;IÃÃ?H7:ÃÃÃ;IJ?C7J?EDIÃFEKHÃqyyu Office de développement de l’économie agricole d’outre-mer 12, rue Henri Rol-Tanguy TSA 60006 93555 Montreuil-sous-Bois Cedex E-mail : [email protected] Tél. : 01 41 63 19 70 Fax : 01 41 63 19 45 www.odeadom.fr www.chromatiques.fr - Édition 02/2009 – Imprimé avec des encres végétales sur papier 100 % PEFC provenant d’une forêt durablement gérée par un imprimeur labellisé Imprim’Vert. Inde Ouganda Brésil Chine Philippines Équateur Colombie Indonésie Ghana Source : Cirad (estimations pour 2006) Pays