CHIMIO-EMBOLISATION

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QU’EST-CE QUE LA
CHIMIO-EMBOLISATION?
La chimio-embolisation est un traitement contre le cancer du foie
appliqué directement au niveau de la tumeur. En se guidant grâce
aux rayons X, le médecin insère un petit cathéter (petit tube flexible)
dans l’artère au niveau de l’aine. L’extrémité du cathéter est insérée
dans l’artère du foie qui alimente la tumeur et on injecte une
chimiothérapie mélangée à des particules qui embolisent (bloquent)
la circulation sanguine vers la tumeur. Plusieurs matériaux peuvent
être utilisés pour emboliser (bloquer) les artères alimentant la
tumeur, mais les plus courants sont une émulsion d’huile et des
particules de plastique fabriquées à partir d’alcool polyvinylique.
L’action de la chimio-embolisation sur le cancer est double.
Premièrement, elle libère une dose très concentrée de
chimiothérapie directement dans la tumeur, sans exposer le reste du
corps aux effets de ces médicaments. Deuxièmement, l’intervention
bloque l’apport de sang à la tumeur, la privant d’oxygène et de
nutriments. Ce blocage retient également les médicaments au niveau
de la tumeur, ce qui augmente leur efficacité.
DANS QUELLES SITUATIONS
UTILISE-T-ON CETTE TECHNIQUE?
Les patients qui profitent le plus d’une chimio-embolisation sont
ceux dont la maladie est restreinte au foie, qu’elle ait débuté e dans
le foie ou qu’elle se soit propagée à ce dernier depuis un autre
organe (métastase) (figure 1). Certains patients dont le cancer s’est
propagé à d’autres régions du corps ont également bénéficié de cette
intervention.
CHIMIO-EMBOLISATION
Les cancers suivants font partie de ceux pouvant potentiellement
être traités par chimio-embolisation :
hépatome (cancer primaire du foie)
métastases dans le foie des cancers suivants :
o cancer du côlon
o carcinoïde
o mélanome oculaire
o sarcomes
tumeur primaire de toute autre région du corps
En fonction du nombre et du type de tumeurs, la chimioembolisation peut être utilisée seule ou en association avec d’autres
options de traitement telles que la chirurgie ou les radiations.
QUEL EST LE PRINCIPE DE LA
TECHNIQUE?
Le foie possède deux voies d’alimentation en sang : une artère l’artère hépatique, et une large veine - la veine porte. En temps
normal, le foie reçoit environ 75 % de son apport sanguin par la
veine porte et 25 % seulement par l’artère hépatique. Cependant,
lorsqu’une tumeur se développe dans le foie, elle reçoit la majorité
de son apport sanguin par l’artère hépatique. Les médicaments de
chimiothérapie injectés dans l’artère hépatique atteignent
directement la tumeur, épargnant la majorité du tissu sain hépatique.
Le blocage de l’artère supprime la quasi totalité de l’apport sanguin
à la tumeur, tandis que le foie continue à être alimenté en sang par
l’intermédiaire de la veine porte.
Comme tous les tissus, les tumeurs ont besoin d’un apport constant
en oxygène et en nutriments, véhiculés par le sang. Une fois que
l’apport sanguin est supprimé par embolisation et que la
chimiothérapie commence à faire son effet, le tissu commence à se
désagréger ce qui aboutit, en cas de succès, à la mort de la tumeur.
La zone de la tumeur ressemblera à un tissu cicatriciel ou à une zone
vide lors des tomodensitométries ou d’imageries par résonance
magnétique ultérieures.
COMMENT CETTE INTERVENTION
EST-ELLE EFFECTUÉE ?
COMMENT DOIS-JE ME PRÉPARER
POUR CETTE INTERVENTION?
Quelques jours avant l’intervention, on vous fera une prise de sang
pour évaluer le fonctionnement de votre foie et de vos reins et
déterminer si votre sang se coagule normalement. Le personnel vous
indiquera si vous devez changer votre horaire normal de prise de
médicaments; assurez-vous d’indiquer à votre médecin tous les
médicaments que vous prenez, notamment tout médicament
anticoagulant comme le Coumadin. Vous serez admis à l’hôpital la
veille ou le matin même de l’intervention.
Révision décembre 2014
La première étape consiste à obtenir par angiographie des images
des artères du foie et de la tumeur en faisant une angiographie. On
administre un médicament qui aide le patient à se détendre, sans
pour autant l’endormir. Le radiologiste utilise un produit pour
anesthésier la région de l’aine. Après avoir pratiqué une petite
incision, il introduit un fin cathéter dans l’artère fémorale, qu’il
guide jusque dans les artères alimentant le foie en suivant sa
progression sur un écran. Il injecte ensuite le produit de contraste et
on prend un série d’images pour visualiser tous les vaisseaux
sanguins, jusqu’au plus petit. Il guide ensuite le cathéter dans les
branches des vaisseaux qui alimentent la tumeur et injecte la
substance de chimio-embolisation. On prend encore des images
pour confirmer qu’on a complètement traité la tumeur. (figure 2-34)
Figure 2
Figure 3
Figure 4
À la fin de l’intervention, le radiologiste retire le cathéter et exerce
une pression sur la région de l’aine pendant un court instant pour
empêcher tout saignement au niveau du site d’insertion du cathéter. Le
patient reste alité pendant quatre à six heures après l’intervention.
QUE VAIS-JE RESSENTIR DURANT
L’INTERVENTION ?
Dans certains cas, vous serez admis à l’hôpital la veille de
l’intervention. On vous installera un cathéter intraveineux et un soluté
pour protéger vos reins lors de la chimio-embolisation. On vous
donnera avant l’intervention des médicaments supplémentaires pour
empêcher l’apparition de nausées et de douleur, ainsi qu’un
antibiotique pour empêcher les infections.
Vous serez, la plupart du temps, éveillé lors de l’intervention, mais
dans un état de détente et de somnolence grâce au sédatif. Vous
pourriez ressentir une légère pression lors de l’insertion du cathéter,
mais pas de gêne importante. La plupart des patients éprouvent des
effets secondaires après une chimio-embolisation ce qu’on appelle le
syndrome post-embolisation. Ce syndrome consiste en une douleur,
des nausées, des vomissements et de la fièvre. L’effet secondaire le
plus fréquent est la douleur, conséquence de l’arrêt de l’apport
sanguin vers la zone traitée. On peut facilement contrôler votre
douleur avec des médicaments par voie orale ou par voie
intraveineuse. La majorité des patients quittent l’hôpital dans les 24 à
48 heures suivant l’intervention, une fois la douleur et les nausées
passées.
Vous pourriez avoir de la fièvre pendant la semaine suivant
l’intervention. Une fatigue et une perte d’appétit sont fréquentes lors
des deux semaines suivant l’intervention, et pourraient durer plus
longtemps. En général, ces signes sont tous ceux d’un rétablissement
normal. Vous devez consulter immédiatement votre médecin si votre
douleur change d’intensité ou de teneur, si votre fièvre s’accroît
subitement ou si vous remarquez d’autres changements inhabituels. La
plupart des patients peuvent reprendre leurs activités habituelles dans la
semaine après l’examen.
Il est important que vous retourniez régulièrement voir votre médecin
au cours du mois suivant l’intervention, et que vous lui fassiez part de
la progression de votre guérison. Vous subirez également une
tomodensitométrie ou une IRM ainsi que des tests sanguins pour
déterminer la taille de la tumeur traitée et l’efficacité de la chimioembolisation.
S’il existe une tumeur des deux côtés du foie, on ne traitera qu’un côté
à la fois, et vous retournerez donc à l’hôpital un mois plus tard pour la
deuxième chimio-embolisation. On réalisera dans ce cas une
tomodensitométrie après la deuxième chimio-embolisation.
Après l’intervention, on effectuera des tomodensitométries et des IRM
régulièrement pour évaluer la diminution totale des tumeurs et pour
visualiser, le cas échéant, tout nouveau développement tumoral dans le
foie. En général, une deuxième chimio-embolisation sera nécessaire (à
cause d’une nouvelle tumeur) entre dix et 14 mois après la première
intervention. On peut répéter une chimio-embolisation de nombreuses
fois pendant de nombreuses années, tant que l’intervention est
techniquement possible et que vous êtes suffisamment en bonne santé
pour tolérer des interventions répétées.
QUELS SONT LES BIENFAITS ET LES
RISQUES DE CETTE TECHNIQUE ?
Bienfaits
La chimio-embolisation peut stopper le développement des tumeurs
hépatiques, ou entraîner leur diminution, dans environ deux tiers des
cas traités. Ce bienfait dure entre 10 et 14 mois en moyenne, selon
le type de tumeur, et on peut répéter l’intervention si le cancer
recommence à se développer.
On pourrait utiliser d’autres types de traitement (ablation –
enlèvement de la tumeur, radiofréquence, chimiothérapie, radiations
- traitement par rayons X ou radionucléides) en association avec la
chimio-embolisation pour contrôler la tumeur.
Lorsque le cancer est confiné au foie, la plupart des décès sont dûs à
une insuffisance hépatique engendrés par la croissance de la tumeur,
et non à la propagation du cancer dans le corps. La chimioembolisation peut aider à empêcher le développement de la tumeur,
à préserver potentiellement la fonction hépatique et à obtenir une
qualité de vie presque normale.
Risques
Il existe toujours le risque qu’un embole (bouchon, composé de
caillots sanguins, d’un amas bactérien, ou de tout autre corps
étranger, bloquant un vaisseau sanguin) se loge au mauvais endroit
et prive le tissu sain d’un apport sanguin.
Il existe un risque d’infection après une embolisation, même si vous
prenez un antibiotique.
Étant donné qu’une angiographie fait partie de l’intervention, il
existe un risque de réaction allergique au produit de contraste et un
risque d’atteinte aux reins chez les patients diabétiques ou ceux
souffrant d’une maladie rénale préexistante.
Les effets possibles d’une allergie à l’iode sont des rougeurs cutanées, de
l’enflure, des démangeaisons. Si vous faites une réaction allergique à l’iode,
il est recommandé d’aller consulter votre médecin de famille ou votre
pharmacien. Il pourra vous prescrire un médicament qui atténuera les effets
de votre allergie (exemple : Bénadryl). Également, nous vous demandons
d’appeler à l’Hôtel-Dieu de Lévis en imagerie médicale au 418-835-7121,
poste 7901 pour que nous puissions inscrire cette allergie à votre dossier
médical.
Dans le futur, il sera important pour vous d’aviser tout médecin qui pourrait
vous prescrire un examen avec injection d’iode en imagerie médicale. Il
devra, à ce moment, vous remettre une prescription de cortisone
(Prednisone) que vous devrez prendre avant de vous présenter à votre
rendez-vous.
Les réactions à la chimiothérapie incluent des nausées, une chute des
cheveux, une diminution du nombre de globules blancs, une diminution du
nombre de plaquettes et une anémie. Étant donné que la chimioembolisation retient la plupart des médicaments de chimiothérapie au sein
du foie, ces réactions sont généralement modérées.
Des complications graves de la chimio-embolisation surviennent dans
environ un cas sur 20. La plupart des complications graves impliquent des
infections hépatiques ou une atteinte hépatique. Les rapports indiquent
qu’environ une intervention sur 100 aboutit à un décès, généralement dû à
une insuffisance hépatique.
QUELLES SONT LES LIMITES DE LA
CHIMIO-EMBOLISATION ?
On déconseille une chimio-embolisation aux patients souffrant de
dysfonctionnement hépatique ou rénal grave, de troubles de la coagulation
ou d’un blocage des canaux biliaires.
La chimio-embolisation traite, mais ne guérit pas la maladie. Environ 70 %
des patients noteront une amélioration dans leur foie et, selon le type de
cancer hépatique, pourraient bénéficier d’une meilleure survie.
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