chimio embolisation

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Centre de la formation et du développement des compétences
IFSI Tenon
Module digestif janvier 2010
LA CHIMIOEMBOLISATION
Définition :
La chimioembolisation est un traitement contre le cancer directement au niveau de la tumeur du foie. La
chimiothérapie est injectée par cathétérisme artériel.
Principe de l’intervention:
Le radiologiste interventionnel, en se guidant grâce au rayon X, insère un cathéter au niveau de l’artère
fémorale jusque dans l’artère du foie qui alimente la tumeur.
Il injecte, par le cathéter, une chimiothérapie mélangée à des particules qui embolisent le flux sanguin
vers le tissu malade.
L’action de la chimioembolisation sur le cancer est double : elle libère une dose très concentrée de
chimiothérapie directement dans la tumeur, sans exposer le rets du corps aux effets de ces
médicaments ; l’intervention bloque, également, l’apport de sang à la tumeur, la privant d’oxygène et de
nutriments. Ce blocage permet, également, de retenir les médicaments au niveau de la tumeur, ce qui
augmente leur efficacité.
Indications :
• Cancer primaire du foie (hépatome)
• Métastases hépatiques
Contre indications :
• L’insuffisance hépatocellulaire
• Troubles de l’hémostase
• L’absence de perfusion portale
• Les métastases extra hépatiques
• Allergie à l’iode (protocole pré intervention sur prescription médicale)
• Atteintes rénales (contre indication relative)
Préparation :
• Examens sanguins récents (moins d’une semaine) : hémostase, NFS plaquettes, ionogramme
sanguin, créatinine sanguine, bilan hépatique, groupe sanguin Rhésus, RAI datant de moins de
3 jours
• S’assurer de l’arrêt éventuel traitements anticoagulants ou antiagrégants (aspirine).
• Vérifier l’absence d’une allergie à l’iode
• Consentement éclairé signé
• Dossier radiologique
• Vérifier l’hygiène corporelle
• Mettre une chemise et une charlotte au patient
• Enlever les prothèses si nécessaire
• Pose d’une voie d’abord périphérique selon protocole
• Le patient est à jeun 6 heures avant l’intervention (ni boire, ni manger, ni fumer, pas de prise de
médicaments sauf sous prescription médicale
• Prémédication sous prescription médicale
• Selon les protocoles, généralement, administration d’antalgique, d’antibiotique et d’anti
émétique avant l’intervention
• Avertir le patient, lui expliquer le déroulement et l’intérêt de l’examen.
• S’assurer que le patient a bien compris l’intervention ainsi que le lieu où il va se dérouler (salle
de cathétérisme ou radio vasculaire), le rassurer
• Faire transporter le patient en salle d’intervention avec son dossier complet
Mmes C. Bourgoin, N. Lesage, N. Thévenot-Tilly
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Module digestif janvier 2010
Déroulement :
Dans un premier temps, une injection intraveineuse d’un sédatif est réalisée pour détendre le patient.
Sous anesthésie locale, le cathéter est introduit par l’artère fémorale. Celui-ci sera guidé jusqu’aux
artères qui alimentent le foie sous contrôle visuel sur un écran. Une injection de produit de contraste est
effectuée afin de visualiser tous les vaisseaux sanguins jusqu’aux plus petits. Une série de clichés
radiologiques est réalisée. Ensuite, le cathéter est guidé jusque dans les branches vasculaires qui
alimentent la tumeur, avant de pratiquer à l’injection des substances de chimioembolisation.
L’injection terminée, des images radiologiques sont prises pour confirmer le traitement de la tumeur.
A la fin de l’intervention, le cathéter est retiré et une compression au niveau du point de ponction est
exercée pour empêcher tout saignement. Puis, un pansement compressif est mis en place.
Surveillance post interventionnelle :
• Repos strict au lit en décubitus dorsal sans plier la jambe du côté ponctionné
• Surveillance du pansement compressif : retrait environ 24 heures après l’intervention
• Surveillance des pouls distaux, coloration, sensibilité, chaleur du membre en comparant avec
l’autre membre
• Surveillance hémodynamique (pouls, pression artérielle, conscience, faciès)
• Surveillance de la perfusion, assurer l’hydratation en rapport avec l’élimination du produit de
contraste
• Surveillance de l’élimination urinaire (produit de contraste)
• A jeun pendant 4 heures
• Surveillance de la douleur : antalgique sur prescription médicale
• Surveillance des nausées : anti émétique sur prescription médicale
• Surveillance de la température : antibiotique sur prescription médicale
Effets secondaires :
• Le syndrome post embolisation : douleur hépatique, nausées, vomissements, fièvre.
• Effets secondaires des antimitotiques : alopécie, troubles hématologiques (anémie, leucopénie,
thrombopénie)
Complications éventuelles :
• Risque d’un embole se logeant au mauvais endroit et privant le tissu sain d’un apport sanguin
• Risque infectieux
• Risque de réaction allergique en rapport avec l’injection de produit de contraste
• Risque d’atteintes rénales (produit de contraste) surtout chez lez patients diabétiques ou ayant
une pathologie rénale préexistante
Suivi du patient :
• Sortie au bout de 48 heures si pas de complication avec une prescription d’antalgique, d’anti
émétique et d’antibiotique
• Scanner ou IRM hépatique à distance de l’intervention (puis trimestriel) ainsi que le dosage
sanguin de marqueurs tumoraux
• La chimioembolisation peut être répétée plusieurs fois en fonction de l’évolution et de l’état
général du patient.
Mmes C. Bourgoin, N. Lesage, N. Thévenot-Tilly
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