Quand les nombres se transcendent Devoir maison 1 Un nombre réel a est dit algébrique s’il est racine d’un polynôme P non nul à coefficients dans Q. Un nombre qui n’est pas algébrique est dit transcendant. Un tel polynôme P est appelé un polynôme annulateur de a (On attire l’attention du lecteur que le fait que les coefficients du polynôme sont dans Q et non dans R car sinon tout nombre réel a serait algébrique puisqu’il serait racine du polynôme X − a). On note A l’ensemble des nombres algébriques. Partie I. Quelques exemples √ √ √ 1. Montrer que 2, 3, 4 2 sont des nombres algébriques 2. Montrer que tout nombre rationnel est un nombre algébrique. 3. Soit a un nombre algébrique et P un polynôme de Q[X] annulateur de a de degré n. √ a) Montrer que a est algébrique b) Montrer que −a est algébrique. c) Montrer que 1 a (si a ≠ 0) est algébrique. On pourra considérer Q(X) = X n P ( X1 ) Partie II. Polynôme minimal associé à un nombre algébrique. On pourra noter la très forte analogie entre le polynôme minimal associé à un nombre algébrique et le polynôme minimal associé à un endomorphisme. Voir la construction du polynôme minimal d’un endomorphisme dans les exercices du chapitre I. Soit a un nombre algébrique. On note P l’ensemble des polynômes annulateurs de a et D l’ensemble des degrés des polynômes de P non nuls. En d’autres termes : P = { P ∈ Q[X] / P (a) = 0 } D = { n∈N / ∃P ∈ P ∖ {0}, n = deg(P ) } 1. Montrer que D admet un minimum. On pose n = M in(D). 2. Montrer qu’il existe un unique polynôme unitaire (cad de coefficient dominant égale à 1) de P de degré n. On le notera µ, c’est le polynôme minimal associé à a. 3. On note (µ) l’ensemble des multiples de µ dans Q[X] c’est-à-dire que : (µ) = {P ∈ Q[X] / ∃Q ∈ Q[X], P = µ.Q} Montrer que (µ) est un sous espace vectoriel de Q[X]. 4. Montrer que (µ) = P. 1 Partie III. Stabilité par × et + . Soient a et b des nombres algébriques, Pa et Pb des polynômes de Q[X] annulateurs respectivement de a et b. Enfin notons na et nb les degrés de ces polynômes. 1. On pose : Q(a, b) = vectQ {ap bq / p ∈ {0, . . . , na − 1}, q ∈ {0, . . . , nb − 1}} √ √ Décrire les éléments de Q( 2, 3). 2. Soit n dans N. Montrer qu’il existe R dans Q[X] tel que deg(R) < na et an = R(a) 3. Montrer que ap bq ∈ Q(a, b) pour tous p et q de N. 4. Soit d = na .nb . Montrer que les familles de Q(a, b) ( 1, (a + a2 ), (a + b)2 , . . . , (a + b)d ) et sont liées. En déduire que a + b et ab sont algébriques. 2 ( 1, (ab), (ab)2 , . . . , (ab)d )