protocole de mémoire - Académie Sutherland

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Mémoire présenté pour le
DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)
présenté et soutenu publiquement
le 16 octobre 2012
à Montréal
par
Nathalie Beaulieu
Née le 27 janvier 1981, à Frédéricton, Nouveau-Brunswick
L’importance d’inclure le traitement myofascial de l’abdomen
dans les cas de lombalgies communes chroniques
Membres du jury :
Président :
Juges :
Directrice du mémoire :
VOYER, Guy, Pht, M.D., D.O.
MICHEL, Daniel, M.D., D.O.
DELANGE, Carla, D.O.
TURMEL, Serge, D.O.
DURAND, Véronique, D.O.
BURKE, Andy, MSC Sport médecine, D.O.
DUFRESNE, Carl, D.O.
MARIN, Karyne, D.O.
MARIN, Karyne, D.O.
II
Pré-lecteur : FONTAINE, Luc D.O.
III
Remerciements
À ma directrice de mémoire, Karyne Marin, D.O.
Pour sa disponibilité inégalable et pour avoir partagé avec moi sa passion pour
l’ostéopathie. Elle a su, en plus de tout cela, m’aider à trouver la motivation et les
ressources nécessaires pour me permettre de continuer à avancer toujours plus loin.
À nos professeurs
Pour nous transmettre leur savoir et leur passion pour cette discipline.
À Véronique Durand, D.O
Pour m’avoir conseillée, à un moment important, dans l’élaboration de ce mémoire.
À Guy Voyer, D.O.
Pour sa remarquable détermination à faire de nous de grands ostéopathes. Merci de nous
avoir poussés au-delà de nos limites. Merci d’avoir partagé avec nous, votre savoir sur la
vie et l’ostéopathie.
Aux membres de ma famille
Pour leur présence, leurs encouragements, leur soutien et leurs conseils tout au long
de mes études.
À ma collègue, Karine Roberge
Pour avoir rendu ces moments de rédaction toujours plus agréables, pour sa bonne humeur,
sa présence dans les moments difficiles.
À mon partenaire de vie
Pour ses encouragements, son support et sa générosité tout au long de mes études et de la
rédaction de mon mémoire. Pour sa confiance et sa patience dans les moments
les plus difficiles.
IV
Notre raison nous oblige à conclure à l’existence d’un être supérieur qui conduit
l’homme matériel, le soutient, le supporte et le protège du danger; et après toutes
ces explications, nous devons décider que l’homme, lorsqu’il est complet, est
trinitaire. En premier, le corps matériel, en [deuxième], l’être spirituel, en
troisième, un être de pensée de loin supérieur à tous les mouvements vitaux et
aux formes matérielles, dont le devoir est de diriger sagement ce grand
mécanisme de vie1.
1
STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Frison-Roche, 1892, p. 49.
V
Résumé
Le but de cette recherche était de vérifier l’impact qu’aurait le traitement ostéopathique
myofascial de l’abdomen sur les gens souffrant de lombalgies chroniques. Nous voulions
comparer les résultats d’un traitement conventionnel ostéopathique de la partie postérieure
du rachis lombaire aux résultats obtenus si on ajoutait à cette approche le traitement
myofascial de l’abdomen. L’hypothèse était que le traitement ostéopathique des lombalgies
aurait de meilleurs résultats si on y incluait le traitement myofascial de l’abdomen.
Les sujets, sélectionnés dans la région de Lanaudière, devaient répondre aux critères
d’inclusion et d’exclusion. L’étude a porté sur 44 personnes aux prises avec des lombalgies
chroniques. Elles ont été réparties au hasard en deux groupes à répartition égale. Tous les
sujets ont subi une évaluation subjective et objective avant le début de l’expérimentation, et
reçu deux traitements et une évaluation finale un mois après la dernière séance. Le groupe
contrôle a reçu le traitement d’une chaîne postérieure du rachis lombaire, et le groupe
expérimental a quant à lui reçu le traitement d’une chaîne postérieure du rachis lombaire, à
laquelle nous avons ajouté une chaîne myofasciale de l’abdomen. Avant chaque séance, tous
les sujets ont été évalués subjectivement sur les points suivants : l’intensité de la douleur le
matin et le soir, la fréquence hebdomadaire de la douleur, l’irradiation dans les membres
inférieurs lorsque présente et la mobilité articulaire de T12 à L5. De plus, les sujets ont été
évalués objectivement avant le premier traitement et un mois après le dernier traitement.
Les résultats statistiques indiquent que les groupes étaient homogènes au départ. Les analyses
statistiques démontrent des différences significatives pour le groupe expérimental au niveau
de l’intensité de la douleur le matin et le soir, de la fréquence hebdomadaire de la douleur, de
l’irradiation dans le membre inférieur et de la mobilité vertébrale de T12 à L5. Les sujets du
groupe expérimental ont eu un gain plus important que ceux du groupe contrôle pour le ROM
en rotation totale et en flexion, ceci avec une valeur p significative.
Notre hypothèse a donc été confirmée : le traitement ostéopathique des lombalgies chroniques a
eu de meilleurs résultats en incluant le traitement d’une chaîne myofasciale de l’abdomen.
VI
Abstract
The purpose of this research was to verify the impact that an osteopathic myofascial
treatment of the abdomen would have on people suffering from chronic low back pain. The
goal was to compare the results of a conventional osteopathic treatment on the posterior
portion of the lumbar spine to the obtained result if a myofascial treatment of the abdomen
was added. The hypothesis was that the osteopathic treatment on low back pain would have
better results if a myofascial treatment of the abdomen was included.
The subjects, selected in the region of Lanaudière, had to answer the criteria of inclusion and
exclusion. The study counted in 44 subjects living with chronic low back pain. They were
distributed randomly in two groups equally divided. The subjects of both groups were
subjected to a subjective and objective evaluation before the beginning of the experiment, and
received two treatments. The controlled group received the treatment of the posterior part of
the lower back, while the experimental group received the treatment of the posterior part of
the lower back to which a myofascial treatment of the abdomen was added. The subjects were
assessed subjectively before every session on the following points : the intensity of the pain in
the morning and at night time, the weekly frequency of the pain, the lower limb radiation if
present and the vertebral mobility from T12 to L5. The subjects were also assessed
objectively before the first treatment and one month after the last treatment.
Initially, the statistical results indicate that the groups were homogeneous. The statistical
analysis demonstrate significant differences for the experimental group regarding the intensity
of the pain in the morning and at night time, the weekly frequency of the pain, the lower limb
radiation and the vertebral mobility from T12 to L5. The subjects from the experimental group
showed a greater improvement compared to the control group in gaining mobility for the ROM
in total rotation, lateral and flexion, with a significant p value.
As a result, our hypothesis was confirmed : the osteopathic treatment of low back pain had
better results if we included a myofascial treatment of the abdomen.
VII
Table des matières
REMERCIEMENTS........................................................................................................................... III
RÉSUMÉ ...........................................................................................................................................V
ABSTRACT....................................................................................................................................... VI
TABLE DES FIGURES ....................................................................................................................... IX
TABLE DES TABLEAUX .................................................................................................................... XI
HYPOTHÈSE DE RECHERCHE ............................................................................................................ 1
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION .......................................................................................................... 2
1.1
1.2
1.3
Position du problème .............................................................................................................. 2
Étiologie des lombalgies ......................................................................................................... 3
Facteurs de risques ................................................................................................................. 4
CHAPITRE 2 : JUSTIFICATION DE LA RECHERCHE ............................................................................ 7
2.1
2.2
Objectif de la recherche .......................................................................................................... 7
Définitions ............................................................................................................................. 7
2.2.1
2.3
2.3.1
2.3.2
2.3.3
2.3.4
2.3.5
2.3.6
2.3.7
2.4
Définitions ............................................................................................................................ 59
Modèle de tenségrité .............................................................................................................. 60
Tenségrité et biomécanique .................................................................................................... 63
Applications à la thérapeutique ostéopathique ......................................................................... 64
Traitements en médecines conventionnelles .......................................................................... 66
2.8.1
2.9
Stabilité du rachis .................................................................................................................. 47
Mobilité du rachis .................................................................................................................. 48
Physiologie musculaire et fasciale......................................................................................... 56
Modèle de tenségrité et ostéopathie....................................................................................... 58
2.7.1
2.7.2
2.7.3
2.7.4
2.8
Diaphragme thoracique .......................................................................................................... 45
Rappel biomécanique lombaire et sa cinétique ...................................................................... 46
2.5.1
2.5.2
2.6
2.7
Région de l’abdomen ............................................................................................................... 9
Région postérolatérale de l’abdomen ...................................................................................... 10
Région antérolatérale de l’abdomen ........................................................................................ 19
Région inguinale.................................................................................................................... 25
Région lombaire postérieure................................................................................................... 31
Rachis lombaire ..................................................................................................................... 34
Région retropéritonéale .......................................................................................................... 36
Embryologie ........................................................................................................................ 42
2.4.1
2.5
Types de lombalgies ................................................................................................................ 8
Rappel anatomique ................................................................................................................. 9
Médecine générale ................................................................................................................. 66
Justification ostéopathique .................................................................................................... 68
2.9.1
2.9.2
Ostéopathie : philosophie, science et art.................................................................................. 68
Philosophie ostéopathique ...................................................................................................... 69
2.10 Élaboration d’une chaîne fasciale.......................................................................................... 72
VIII
CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE ...................................................................................................... 75
3.1
Méthodologie ....................................................................................................................... 75
3.1.1
3.1.2
3.2
Description des instruments de recherche .............................................................................. 76
3.2.1
3.2.2
3.2.3
3.2.4
3.3
Plan....................................................................................................................................... 82
Déroulement et durée de l’expérimentation ............................................................................. 82
Chaînes de traitements proposées .......................................................................................... 84
3.4.1
3.4.2
3.5
Questionnaire médical............................................................................................................ 76
Questionnaire sur la douleur ................................................................................................... 77
Évaluation objective avec instruments .................................................................................... 77
Évaluation objective du thérapeute ......................................................................................... 81
Plan et déroulement de l’expérimentation .............................................................................. 82
3.3.1
3.3.2
3.4
Critères d’inclusion et d’exclusion.......................................................................................... 75
Évaluation ostéopathique ....................................................................................................... 76
Groupe contrôle ..................................................................................................................... 84
Groupe expérimental.............................................................................................................. 85
Descriptions des variables..................................................................................................... 86
3.5.1
3.5.2
Variable indépendante............................................................................................................ 86
Variables dépendantes............................................................................................................ 86
CHAPITRE 4 : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ....................................................... 87
4.1
4.2
4.3
Tests statistiques utilisés ....................................................................................................... 87
Homogénéité des groupes ..................................................................................................... 88
Résultats de l’étude .............................................................................................................. 88
4.3.1
4.3.2
4.3.3
Questionnaire sur la douleur ................................................................................................... 88
Mesures objectives................................................................................................................. 95
Évaluation ostéopathique de la mobilité vertébrale ................................................................ 106
CHAPITRE 5 : DISCUSSION ............................................................................................................. 112
5.1
Résultats de la recherche...................................................................................................... 112
5.1.1
5.1.2
5.1.1
5.1.2
5.2
Mobilité articulaire .............................................................................................................. 119
5.2.1
5.2.2
5.2.1
5.3
5.4
Intensité de la douleur dans la journée .................................................................................. 113
Fréquence hebdomadaire...................................................................................................... 114
Irradiation............................................................................................................................ 117
Autres liens avec la lombalgie .............................................................................................. 118
ROM avec goniomètre, inclinomètre et test de Schöber modifié ............................................ 119
Évaluation ostéopathique du thérapeute ................................................................................ 125
Du point de vue de la tenségrité............................................................................................ 126
Considérations psychobiologiques ....................................................................................... 127
Autocritique de la recherche ................................................................................................ 129
5.4.1
Collectes de données subjectives et objectives ...................................................................... 129
CHAPITRE 6 : CONCLUSION .......................................................................................................... 131
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................ 134
ANNEXES....................................................................................................................................... 139
IX
Table des figures
Figure 1 : Rapport entre le fascia iliaca et l’aponévrose du carré des lombes .................................................12
Figure 2 : Coupe horizontale de la paroi lombaire postérieure : rapport avec la charnière aponévrotique
(tractus fibreux) ..........................................................................................................................13
Figure 3 : Rapports du psoas avec le plexus lombaire ...................................................................................14
Figure 4 : Rapports du psoas et des piliers du diaphragme thoracique avec la chaîne sympathique lombaire et
la veine lombaire ascendante .......................................................................................................15
Figure 5 : Muscles de la région lombaire antérolatérale ................................................................................17
Figure 6 : Insertions et terminaisons de l’aponévrose du transverse avec son renforcement le ligament
lombocostal de Henlé, son tendon conjoint ..................................................................................18
Figure 7 : Coupe transversale montrant les rapports du fascia transversalis (la flèche noire représente le
muscle grand droit) .....................................................................................................................20
Figure 8 : Vue postérieure (profonde) de la gaine des grands droits ..............................................................22
Figure 9 : (A) Vue antérieure de la gaine des droits et structures neurovasculaires (B) Coupe sagittale de la
gaine des droits ...........................................................................................................................23
Figure 10 : Coupe transversale : rapports du fascia transversalis et des aponévroses des muscles larges
constituants la gaine des grands droits de l’abdomen ....................................................................24
Figure 11 : Coupe horizontale de la gaine des muscles grands droits passant (A) au-dessous de l’ombilic et
(B) sous l’arcade de Douglas .......................................................................................................25
Figure 12 : Vue postérieure de la paroi postérieure du canal inguinal............................................................27
Figure 13 : Paroi de l’abdomen inférieur près de la région inguinale.............................................................28
Figure 14 : Terminaison des fibres inférieures du muscle grand oblique et orifice externe du canal inguinal..29
Figure 15 : Vue de profil montrant les rapports du muscle petit oblique........................................................30
Figure 16 : Paroi postérieure lombaire : rapports de l’aponévrose postérieure du muscle transverse avec le
fascia lombosacré........................................................................................................................32
Figure 17 : Coupe transversale : rapports de la charnière aponévrotique lombaire (Aman Jean) ....................33
Figure 18 : Coupe transversale montrant les différentes couches de la paroi abdominale ...............................34
Figure 19 : Rapport du diaphragme thoracique et de ses arcades, vue inféroantérieure ..................................38
Figure 20 : Rapports du psoas avec la chaîne sympathique lombaire et la veine lombaire ascendante ............39
Figure 21 : Coupe sagittale de la région rétropéritonéale à la hauteur de L3 ..................................................41
Figure 22 : Vue antérieure après ablation des viscères et du péritoine; rapports des piliers du diaphragme
thoracique avec les vaisseaux ......................................................................................................42
Figure 23 : Éléments formateurs du diaphragme thoracique et formation du diaphragme ..............................46
X
Figure 24 : Schéma de la pression abdominale, stabilisation du rachis par élévation de la pression
abdominale .................................................................................................................................51
Figure 25 : Polygones des forces de la colonne vertébrale (d’après Wernham, 1973) ....................................55
Figure 26 : Treillis musculaire de la paroi postérieure du tronc .....................................................................62
Figure 27 : Organisation des muscles de l’abdomen comme système de tension ...........................................63
Figure 28 : Goniomètre de plastique 12” Baseline 360°................................................................................77
Figure 29 : Inclinomètre Universal ..............................................................................................................79
Figure 30 : Points de référence du test de Schöber modifié ...........................................................................81
Figure 31 : Évolution dans le temps de l’intensité de la douleur de chaque groupe le matin...........................90
Figure 32 : Évolution dans le temps de l’intensité de la douleur de chaque groupe le soir..............................92
Figure 33 : Évolution dans le temps de la fréquence de la douleur de chaque groupe ....................................94
Figure 34 : Évolution dans le temps de l’irradiation dans le membre inférieur de chaque groupe...................95
Figure 35 : Évolution dans le temps du ROM en rotation totale de chaque groupe ........................................97
Figure 36 : Évolution dans le temps du ROM en inclinaison latérale droite de chaque groupe .......................98
Figure 37 : Évolution dans le temps du ROM en inclinaison latérale gauche de chaque groupe .....................99
Figure 38 : Évolution dans le temps du ROM en inclinaison totale de chaque groupe ................................. 101
Figure 39 : Évolution dans le temps du ROM en flexion de chaque groupe ................................................. 102
Figure 40 : Évolution dans le temps du ROM en extension de chaque groupe ............................................. 103
Figure 41 : Évolution dans le temps de la flexion de chaque groupe – test de Schöber modifié.................... 104
Figure 42 : Évolution dans le temps de l’extension de chaque groupe – test de Schöber modifié ................. 105
Figure 43 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L5 de chaque groupe ............................... 106
Figure 44 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L4 de chaque groupe ............................... 107
Figure 45 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L3 de chaque groupe ............................... 108
Figure 46 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L2 de chaque groupe ............................... 109
Figure 47 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L1 de chaque groupe ............................... 110
Figure 48 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de T12 de chaque groupe.............................. 111
XI
Table des tableaux
Tableau 1 : Durée de l’étude........................................................................................................................84
Tableau 2 : Homogénéité des groupes..........................................................................................................88
Tableau 3 : Comparaison de l’évolution dans le temps de l’intensité de la douleur le matin...........................89
Tableau 4 : Comparaison de l’évolution de l’intensité de la douleur le matin entre les deux groupes .............89
Tableau 5 : Comparaison de l’évolution dans le temps de l’intensité de la douleur le soir .............................91
Tableau 6 : Comparaison de l’évolution de l’intensité de la douleur le soir entre les deux groupes ................91
Tableau 7 : Comparaison de l’évolution dans le temps de la fréquence des épisodes douloureux ...................93
Tableau 8 : Comparaison de l’évolution de la fréquence de la douleur entre les deux groupes .......................93
Tableau 9 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM en rotation totale – goniomètre ...................96
Tableau 10 : Évolution du ROM en rotation totale entre les deux groupes – goniomètre ...............................96
Tableau 11 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM en inclinaison droite – goniomètre ............98
Tableau 12 : Comparaison de l’évolution du ROM en inclinaison droite entre les deux groupes –
goniomètre .................................................................................................................................98
Tableau 13 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM en inclinaison latérale totale –
inclinomètre .............................................................................................................................100
Tableau 14 : Évolution du ROM en inclinaison latérale totale entre les deux groupes – inclinomètre .......... 100
Tableau 15 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM en flexion – inclinomètre ........................ 101
Tableau 16 : Comparaison de l’évolution du ROM en flexion entre les deux groupes – inclinomètre .......... 102
Tableau 17 : Comparaison de l’évolution dans le temps de la flexion – test de Schöber modifié.................. 104
Tableau 18 : Comparaison de l’évolution de la flexion entre les deux groupes – test de Schöber modifié .... 104
1
Hypothèse de recherche
Le traitement ostéopathique des lombalgies aura de meilleurs résultats si on y inclut le
traitement d’une chaîne myofasciale de l’abdomen.
2
Chapitre 1 : Introduction
La lombalgie constitue une affection fréquente de la population adulte des pays
industrialisés. Elle est souvent connue sous les noms de « mal de dos », « mal du
siècle ». Les études épidémiologiques révèlent en effet que la majorité des individus
souffriront un jour du dos. Les répercussions socioéconomiques majeures associées
aux douleurs lombaires, et qui conduisent certains à employer le terme de « fléau
socioéconomique », résultent cependant principalement de lombalgies persistant plus
de trois mois. Le traitement de ces dernières, qui ne comptent pourtant que pour moins
de 10 % des lombalgiques, constitue un défi considérable pour le monde médical et la
société. Malgré la fréquence des lombalgies et leurs conséquences, tant individuelles
que sur le coût de santé publique, bien des questions concernant la matière
anatomique,
les
facteurs
« prédisposants » et
les
moyens
diagnostiques
et
thérapeutiques de ces symptômes restent aujourd’hui sans réponse. Compte tenu des
nombreuses études faites à ce sujet tant par la médecine traditionnelle que non
conventionnelle,
pourquoi
avons-nous
toujours,
aujourd’hui,
autant
de
cas
lombalgiques non résolus?
1.1 Position du problème
Depuis toujours, la question de l’identification de la ou des structures anatomiques
responsables des douleurs a enflammé l’imagination des chercheurs et des cliniciens : La
douleur est-elle issue des facettes interapophysaires? Des disques intervertébraux? Des
structures périarticulaires? Des muscles? Ou encore des fasciæ ?
Nous avons orienté notre problématique sur
ces connaissances anatomiques,
biomécaniques et thérapeutiques. Le traitement des lombalgies en médecine traditionnelle
s’est souvent limité aux problèmes articulaires et musculaires de la colonne. Cependant,
en ostéopathie, certaines études ont relevé l’importance de traiter les viscères, autrement
dit le contenu de la cavité péritonéale en lien avec les lombalgies. Mais certains cas
3
lombalgiques sont toujours non résolus. Nous nous sommes demandé si l’on ne passait
pas à côté d’une variable importante en étudiant les lombalgies, le contenant de la cavité
péritonéale, autrement dit les fasciæ de l’abdomen. Après le premier réflexe d’aller
vérifier les vertèbres, puis la musculature du rachis postérieur, allons-nous toujours
vérifier la paroi antérieure de ces vertèbres sans aller intrapéritonéal? En sachant que
traiter les viscères dans les cas de lombalgies est, en partie, efficace, peut-être le
traitement de ce qui les soutient sera-t-il d’autant plus important? Et si oui, est-ce justifié
et justifiable?
1.2 Étiologie des lombalgies
La lombalgie n’est qu’un symptôme et non une maladie; à ce titre, elle peut recouvrir de
nombreuses étiologies. En médecine, ils ont répertoriés des causes possibles aux
lombalgies dont certains viscères peuvent donner des douleurs projetées: « Les
lombalgies d’origine viscérale peuvent être dues à une affection touchant le rein,
l’appareil urinaire ou génital, à une lésion de l’aorte ou des méninges de la moelle
épinière (neurinome, arachnoïdite, méningoradiculite), etc. 2 » Dans la majorité des cas,
il n’est pas possible d’identifier le mécanisme physiopathologique. L’expérience prouve
que l’étiologie n’est retrouvée que dans moins de 20 % des cas. C’est le cas des
lombalgies symptomatiques, les autres lombalgies étant qualifiées de « communes ».
Toutes les études épidémiologiques sont compliquées dans la lombalgie, du fait de
l’absence de cause précise.
Pour nous aider à résumer la revue de la littérature à ce sujet, nous nous servirons
d’une recension des écrits faite par C. Demoulin, docteur en kinésithérapie et en
réadaptation 3.
2
[En ligne],www.larousse.fr/encyclopédie/medical/lombalgie/1455(page consultée le 18 avril 2012).
DEMOULIN, C., La contribution à l’évaluation et à la rééducation de la fonction musculaire du sujet
lombalgique chronique, mémoire, Faculté de médecine, Université de Liège, 2007-2008.
3
4
Les lombalgies représentent la pathologie chronique qui entraîne le plus souvent une
limitation d’activités chez les plus de 45 ans, et chez les 45 ans à 64 ans, elles sont la
troisième cause de handicap chronique. Elles représentent aussi la première cause
d’invalidité au travail chez les moins de 45 ans. Leur fréquence augmente avec l’âge,
mais elle tend à se stabiliser aux environs de 50 ans.
Voici quelques étiologies/symptômes qui peuvent expliquer les lombalgies communes :

la scoliose congénitale ou idiopathique;

une sténose du canal lombaire;

des contractures musculaires;

un dérangement intervertébral mineur;

un déséquilibre sagittal.
1.3 Facteurs de risques
De nombreuses études ont tenté d’identifier les facteurs de risque de la lombalgie afin
d’envisager diverses mesures de prévention visant à les réduire. Dans la littérature
scientifique, entre 1980 et 1996, Burdof et Sorrock4 ont répertorié les facteurs de risque, qui
sont classés en trois groupes : les facteurs personnels, les facteurs professionnels et les
facteurs psychosociaux.

Facteurs personnels

Le sexe

L’âge

Les facteurs anthropométriques (association entre le poids et la taille)

Les caractéristiques psychologiques (dépression, anxiété)

L’hygiène de vie (consommation de tabac, pratique d’activités sportives)
BURDOF, A., et SOROCH, G., « Positive and negative evidence of risk factors for backdisorders », Scand J
Work Environ Health, no 23, 1997, p. 243-256.
4
5



Le niveau d’éducation

Les antécédents lombalgiques

La grossesse

La prédisposition génétique

L’endurance musculaire, la flexibilité, un déséquilibre postural, etc.
Facteurs professionnels

Le port et/ou la manipulation de charges

Les postures statiques

Les vibrations du corps entier
Facteurs psychosociaux au travail

Le manque de reconnaissance et de soutien social

L’absence de latitude décisionnelle

L’insécurité de l’emploi

L’insatisfaction professionnelle

La monotonie de tâches à cadence soutenue
La lombalgie semble passer à la chronicité par l’influence de nombreux facteurs autres que
de réelles caractéristiques médicales. Ces facteurs relèvent plutôt du comportement
individuel, de l’environnement et de l’influence du quotidien social et psychologique du
patient.
À cet égard, nous sommes d’accord avec une approche globale du problème et avec l’idée
d’un programme de soins prodigués par équipe multidisciplinaire. Lorsqu’on traite le
vivant en ostéopathie, on le traite en globalité, comme disait Still :
L’homme est une unité triple. Primo, c’est un corps matériel; secundo, c’est un
être spirituel; et tertio, c’est un esprit, qui est [de] loin supérieur à tous les
6
mouvements vitaux et à toutes les formes matérielles et dont la mission est de
diriger avec sagesse cette machine de vie qu’est l’homme5.
5
STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Frison-Roche, 1892, p. 7.
7
CHAPITRE 2 : Justification de la recherche
2.1 Objectif de la recherche
Pour la symptomatologie lombaire, les thérapeutiques proposées en ostéopathie ou dans
d’autres médecines manuelles sont nombreuses. Par cette recherche, nous essayerons de
démontrer que, pour la lombalgie commune, il est important d’inclure dans le traitement de
la partie postérieure du rachis lombaire, de ses vertèbres et de ses muscles la partie
myofasciale abdominale.
2.2 Définitions
Les lombalgies dont nous parlerons ici sont les lombalgies communes. Selon
l’encyclopédie Larousse : « Le langage médical réserve le terme de lombalgie aux douleurs
de la région ayant pour axe les cinq vertèbres lombaires. Au-dessus, on parle de
dorsalgies ; au-dessous, de douleurs fessières ou sacrées. 6» La lombalgie commune répond
à une définition d’ordre étiologique. Elle ne peut être liée à un processus pathologique
caractérisé et évolutif d’ordre tumoral, infectieux, inflammatoire, traumatique sévère et
dystrophique pouvant intéresser le rachis lui-même ou des organes voisins (algies
rapportées). Elle est habituellement en lien avec des phénomènes microtraumatiques ou des
troubles posturaux, plus ou moins associés à des phénomènes dégénératifs du rachis
lombaire. Elle relève d’une façon générale de la souffrance de tous les constituants du
segment mobile de la colonne ou d’une partie de ceux-ci.
Pour appréhender au mieux cette définition, il convient de rappeler celle de la douleur proposée
par l’International Association for the Study of Pain : « La douleur est une expérience
sensorielle et émotionnelle désagréable liée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles, ou
6
[En ligne],www.larousse.fr/encyclopédie/medical/lombalgie/1455(page consultée le 18 avril
2012).
8
décrites en des termes évoquant de telles lésions7. » Ceci illustre bien le caractère subjectif,
pluridimensionnel (sensoriel et émotionnel) et complexe (en acceptant l’absence de corrélation
entre l’intensité de la perception douloureuse et la gravité lésionnelle) de la douleur.
2.2.1 Types de lombalgies
La littérature répertorie trois types de lombalgie commune.
1. Lombalgies chroniques : douleurs lombaires récurrente depuis plus de trois mois,
souvent unilatérales et irradiant parfois vers les fesses, augmentées par l’effort et la
fatigue et calmées par le repos.
2. Lombalgies aiguës ou lumbago : débutant le plus souvent brusquement à l’occasion
d’un effort de soulèvement ou d’un simple « faux mouvement », cette lombalgie
dure moins de sept jours.
3. Lombalgies récurrentes ou récidivantes : se traduisent par une suite d’épisodes
aigus, plus ou moins régulière, et se répétant sur des durées de quelques mois à
plusieurs années.
Bien que la lombalgie chronique soit de fréquence extrêmement élevée dans les pays
occidentaux et qu’elle soit à l’origine d’un coût social très important, il n’y a pas de
consensus quant à sa prise en charge thérapeutique au niveau médical. Cette dernière est
cependant presque toujours pluridisciplinaire et fait intervenir deux ou trois spécialistes; les
différentes méthodes de traitement font quant à elles l’objet d’un grand nombre d’études,
dont les résultats sont contradictoires.
En ostéopathie, nous avons la possibilité d’analyser les étiologies multifactorielles, avec un
support anatomique, physiologique et biomécanique précis, pour nous permettre de
continuellement faire des liens, de voir le corps dans sa globalité avec toutes ses
interactions.
7
MERSKEY, E., et BOGDUK, E., Classification of Chronic Pain, 2e édition, Seattle, IASP Press, 1994, p. 209-214.
9
La connaissance de l’anatomie ne constitue qu’un poids mort si vous ne savez
pas appliquer cette connaissance avec art8.
2.3 Rappel anatomique
Tout d’abord, il faut se rappeler que le corps humain forme une unité foncière, qu’il est un
tout : il existe une réciprocité entre la structure et la fonction. C’est pourquoi il répond dans
sa totalité, par l’intermédiaire du fascia, à tous les systèmes du corps.
Dans ce chapitre, nous vous présentons, avec une vision ostéopathique, un rappel
d’éléments anatomiques regroupés en diverses régions des parois abdominales et du rachis
lombaire. Pour ce faire, nous ne pouvons faire abstraction du fascia, qui est la charnière de
soutien de tout le corps.
Directement ou indirectement, le fascia influence l’équilibre-santé du corps, il
coordonne le système musculosquelettique, facilite la circulation des fluides et le
transfert nerveux. Tout dérèglement des plans fasciaux peut provoquer une
congestion veineuse et lymphatique, perturber les réflexes et diminuer la mobilité9.
2.3.1 Région de l’abdomen
L’abdomen représente une structure diversifiée, rayonnante, dont la mobilité est très
grande. Le réservoir de la cavité abdominale et son contenu est limité, antérolatéralement
par une paroi musculoaponévrotique, en haut par le diaphragme qui la sépare de la cavité
thoracique, postérieurement par la colonne lombaire semi-rigide, et en bas où elle continue
avec la cavité pelvienne sans avoir de plancher propre à elle.
Ce qui nous intéresse pour ce chapitre, c’est de mettre l’accent sur les rapports des régions
myofasciales abdominales avec la région lombaire. Malgré le fait qu’il y a de riches liens
entre le contenu viscéral, le péritoine pariétal et le rachis lombaire, nous voulons argumenter
8
9
STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Frison-Roche, 1892, p. 45.
DEBROUX, J.-J., Les fascias, du concept au traitement, Paris, Olivier, 2003, p. 15.
10
notre point de vue thérapeutique en assurant une description anatomique de rapports entre la
sangle musculoaponévrotique de l’abdomen et le rachis lombaire.
2.3.2 Région postérolatérale de l’abdomen
Nous commencerons par le fascia iliaca pour décrire les liens entre les fasciæ musculaires de
l’abdomen et la région lombaire, puisqu’il sert de relais entre les chaînes fasciales antérieure et
postérieure. Il s’agit de l’aponévrose de revêtement du muscle psoas, recouvrant le psoas dans
toute son étendue et en dessous de la crête iliaque, et celle du muscle iliaque, où elle n’adhère pas
entièrement au plan musculaire. Ce fascia est séparé de ce dernier par du tissu cellulaire lâche et
de la graisse, par où cheminent l’artère circonflexe iliaque, l’artère iliolombaire et les nerfs
fémorocutané et crural (des branches terminales du plexus lombaire). Dans sa partie supérieure, il
se joint à l’arcade du psoas, étendu du flanc de L2 à la base de l’apophyse transverse de L1, sur
laquelle vient s’insérer la portion correspondante du diaphragme thoracique. Dans cette arcade
passe le muscle psoas, les vaisseaux lombaires, spécialement la veine lombaire ascendante qui
chemine entre les deux plans de ce muscle, et les rameaux communicants du sympathique, qui
sont reliés au tronc du plexus lombaire. À ce niveau, le fascia iliaca est également en lien avec les
quatre ganglions latérovertébraux lombaires situés aux arcades aponévrotiques du psoas sur la
face antérolatérale des corps vertébraux. Pour nous ostéopathe, ce lien de proximité entre le fascia
iliaca et les ganglions nerveux, est important à considérer lors des douleurs projetées d’origine
viscérale, innervés et prise en charge par le système nerveux autonome sympathique via les
ganglions paravertébraux.
Faisons une petite parenthèse qui nous semble importante de noter. En faisant les
recherches dans Internet sur les lombalgies chroniques, nous sommes tombée sur un journal
orthopédique10 destiné au corps médical qui mentionnaient les rapports des veines
lombaires ascendantes et la lombalgie chronique dite essentielle due à la stase veineuse.
« Le rôle de l’artère est absolue », comme disait Still.
10
MAÎTRISE ORTHOPÉDIQUE, [En ligne], www.maitrise-orthop.com (page consultée le 24 mars 2012).
11
Plus médial, le fascia iliaca est en lien avec les piliers du diaphragme thoracique. Plus
latéral et postérieur, il se confond avec le fascia du carré des lombes, et dans sa face
antérieure, il tapisse le fascia transversalis.
Le fascia iliaca présente des rapports cliniquement importants pour nous, ostéopathes. Il est
considéré comme un muscle poubelle, parce qu’il a tendance à s’engorger facilement de
toxines. Sensible à l’alimentation et aux émotions fortes, sa réponse à ces agressions sera
une acidification du milieu et ce déséquilibre acidobasique engendre un raccourcissement
musculaire. Chez un sujet déshydraté, le psoas récupère les toxines que les reins ont des
soucis à évacuer.
12
Figure 1 : Rapport entre le fascia iliaca et l’aponévrose du carré des lombes 11
11
BRIZON, J., et CASTAING, J., Les feuillets d’anatomies, tome 12, Paris, Maloine, 1959, p. 80.
13
Figure 2 : Coupe horizontale de la paroi lombaire postérieure : rapport avec la
charnière aponévrotique (tractus fibreux) 12
12
BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Topographie descriptive et fonctionnelle, tome 4, édition SIMEP, Paris,
1991, p. 1789.
14
Figure 3 : Rapports du psoas avec le plexus lombaire13
13
MEDICINAPERTUTTI.IT, [En ligne], www.medicinapertutti.it (page consultée le 24 mars 2012).
15
Figure 4 : Rapports du psoas et des piliers du diaphragme thoracique avec
la chaîne sympathique lombaire et la veine lombaire ascendante14
14
SCRIDB, [En ligne], www.scribd.com (page consultée le 24 mars 2012).
16
Poursuivons avec le fascia du carré des lombes, aponévrose de revêtement qui s’étend
de dehors en dedans sur la face antérieure du carré des lombes. Dans sa partie
supérieure, il rejoint le ligament cintré du diaphragme thoracique ou l’arcade du carré
des lombes, tendu du sommet de la transverse de L1 à la douzième côte. Sous cette
arcade passent le douzième nerf intercostal et les nerfs grand et petit abdominogénitaux,
qui sont des branches collatérales du plexus lombaire. Le ligament cintré se raccorde au
diaphragme thoracique qui, à ce niveau, est en lien avec la région retropéritonéale par
l’intermédiaire de du hiatus costolombaire. La partie latérale du fascia du carré des
lombes se confond avec le fascia transversalis et rejoint, en arrière, l’aponévrose
postérieure du muscle transverse où elle fusionne.
Selon A. Bouchet et J. Cuilleret, la conception ancienne d’après laquelle l’aponévrose
postérieure du transverse bifurquerait en deux feuillets, en avant et en arrière de la
masse sacrolombaire, ne serait plus admise actuellement. Elle représente le tendon
d’insertion des faisceaux moyens de ce muscle en se fixant sur les sommets des
apophyses costoïdes des cinq vertèbres lombaires, sur celle de la douzième dorsale et la
douzième côte. Dans sa partie supéropostérieure, elle forme le ligament lombocostal de
Henlé, tendu du sommet de la douzième côte au sommet des transverses des deux
premières vertèbres lombaires. Cet endroit est un repère chirurgical important qui donne
un accès direct au cul-de-sac de la plèvre. Le bord externe de l’aponévrose postérieure
du transverse fait suite au corps musculaire du transverse, où sa face antérieure se lie
intimement au fascia transversalis qui tapisse le péritoine pariétal postérieur. Le bord
externe du muscle transverse se continue par son aponévrose antérieure de l’abdomen,
que l’on désigne encore parfois sous le terme impropre de ligne de Spigel. Cela nous
amène maintenant dans une nouvelle région.
17
Figure 5 : Muscles de la région lombaire antérolatérale15
15
LAROUSSE, [En ligne], www.larousse.fr (page consultée le 24 mars 2012).
18
Figure 6 : Insertions et terminaisons de l’aponévrose du transverse
avec son renforcement le ligament lombocostal de Henlé, son tendon conjoint16
16
BRIZON, J., et CASTAING, J., Les feuillets d’anatomies, tome 12, Paris, Maloine, 1959, p. 63.
19
2.3.3 Région antérolatérale de l’abdomen
Pour continuer nos rapports de la profondeur à la superficie, commençons avec le fascia
transversalis. Celui-ci est une mince lame aponévrotique et vasculaire pariétale
accompagnant l’artère épigastrique et qui tapisse toute l’étendue de la face profonde du
muscle transverse. Placé entre le péritoine pariétal et la musculature abdominale, il
recouvre en avant la face postérieure des muscles larges de l’abdomen et, en haut, il se
prolonge avec le fascia diaphragmatique (fascia endothoracique); dans ces deux
dernières régions, il n’est qu’une mince toile celluleuse fragile et difficile à
individualiser. À sa face profonde, il est en lien avec le péritoine pariétal antérieur,
doublé par une couche de tissu cellulaire qui forme le fascia propria (fascia souspéritonéal) et difficile à distinguer de celui-ci. Le fascia transversalis s’individualise
surtout dans la partie antérieure et inférieure, au-dessous de l’arcade de Douglas où il
prend l’allure d’une véritable aponévrose. C’est là qu’il prend toute son importance,
dans les endroits où les fibres musculaires striées sont absentes.
Ouvrons une autre parenthèse importante. Dans la littérature, nous avons trouvé un recueil
de résumés, daté du 14 mai 2011, de la quatrième édition du Colloque IFSO-EFOM présidé
par le docteur Didier Feltesse (médecin-ostéopathe), colloque qui avait pour thème l’apport
du regard ostéopathique dans la lombalgie commune. Un chargé d’enseignement,
Dominique Leroux, a écrit sur les dysfonctions viscérales et lombalgies. Le lien qu’il
apporte avec le péritoine pariétal antérieur est très intéressant.
[Les] douleurs rapportées de type lombalgie peuvent souvent (mais pas
uniquement) être liées au péritoine pariétal antérieur qui, richement innervé, est
très sensible à tous les stimuli. Toute irritation provoque une douleur aiguë, pas
toujours bien localisée et complétée, si le stimulus est suffisamment intense, par
une réponse musculaire à type de contracture du myotome et même parfois une
hyperesthésie dermatomérique17.
17
CONGRÈS MÉDICAL, [En ligne], www.congres-medical.com (page consultée le 13 février 2012).
20
Nous avons un impact immense sur le péritoine pariétal antérieur par l’intermédiaire du
fascia transversalis, d’où l’importance d’inclure ce dernier dans le traitement que nous
allons vous proposer.
Figure 7 : Coupe transversale montrant les rapports du fascia transversalis (la flèche
noire représente le muscle grand droit) 18
2.3.3.1 Au-dessous de l’arcade de Douglas
Le fascia transversalis abandonne son muscle au niveau de son aponévrose antérieure,
sous l’arcade de Douglas (ligne arquée). Il passe en arrière du muscle grand droit de
18
BRIZON, J., et CASTAING, J., Les feuillets d’anatomies, tome 12, Paris, Maloine, 1959, p. 64.
21
l’abdomen qui, à ce niveau, constitue à lui seul le feuillet postérieur de la gaine des
grands droits. Sur une coupe sagittale passant par le muscle grand droit, le fascia
transversalis descend en arrière du pubis rejoindre la linea alba, partie inférieure de la
ligne blanche, où elle est séparée de la face postérieure de la gaine par un tissu
cellulaire lâche.
L’aponévrose antérieure du transverse passe en avant du muscle grand droit en fusionnant
avec les fibres moyennes des deux feuillets de l’aponévrose du petit oblique sur la ligne
médiane, en fusionnant avec leurs aponévroses du côté opposé.
Cette zone de transition sur la face postérieure du grand droit, appelée arcade de
Douglas, se prolonge en dehors par un renforcement fibreux venant du fascia
transversalis, le ligament de Hesselbach. Il descend obliquement rejoindre la partie
moyenne de l’arcade crurale, dont nous détaillerons les rapports plus loin dans ce
chapitre.
Revenons à la ligne médiane sous l’arcade de Douglas. Les fibres supérieures de
l’aponévrose du grand oblique passent à leur tour en avant de ces aponévroses sousjacentes pour aller se réunir sur la même ligne médiane avec leur homologue du côté
opposé pour constituer la ligne blanche étendue du pubis à l’appendice xiphoïde.
L’ensemble de toutes les aponévroses d’insertions terminales forme, de part et d’autre, une
double gaine fibreuse, la gaine des grands droits de l’abdomen. Par l’intermédiaire de cette
gaine, la face antérieure du grand droit répond en bas au muscle pyramidal, lorsqu’il est
existant, et en avant au fascia superficialis.
Le bord externe de la gaine a un point faible correspondant au siège des hernies, qui est
formé par l’angle d’écartement entre le fascia transversalis et l’aponévrose antérieure du
transverse.
Au-dessus de l’arcade de Douglas, l’aponévrose antérieure du transverse passe derrière
le muscle grand droit où elle fusionne avec le feuillet postérieur du petit oblique pour
22
former la face postérieure de la gaine. Le feuillet antérieur se dédouble à son tour, puis
rejoint l’aponévrose du grand oblique pour former la face antérieure de la gaine.
Figure 8 : Vue postérieure (profonde) de la gaine des grands droits 19
19
BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, tome 4, 3e édition,
Paris, SIMEP, 1995, p. 1825.
23
Figure 9 : (A) Vue antérieure de la gaine des droits et structures neurovasculaires
(B) Coupe sagittale de la gaine des droits20
20
MOORE, K., et DALLEY, A., Anatomie médicale, aspect fondamentaux et applications cliniques, Bruxelles,
De Boeck, 2007, p. 203.
24
Figure 10 : Coupe transversale : rapports du fascia transversalis et des aponévroses
des muscles larges constituants la gaine des grands droits de l’abdomen21
21
LABORATOIRE D’ANATOMIE, FACULTÉ DE MÉDECINE TOULOUSE-PURPAN, [En ligne], www.anatjg.com/parois.abdo/paroi.abd.cadre.html (page consultée le 26 mars 2012).
25
Figure 11 : Coupe horizontale de la gaine des muscles grands droits passant (A) audessous de l’ombilic et (B) sous l’arcade de Douglas 22
2.3.4 Région inguinale
Située au-dessus de la partie interne de l’arcade crurale (ligament inguinal), cette région
constitue des liens très vastes. Malgré ce fait, nous vous présentons ici les rapports de cette
région avec la paroi abdominale antérieure et postérieure. Revenons au fascia transversalis :
la paroi postérieure de la région inguinale est essentiellement formée par ce fascia, dont
l’épaisseur croît de dehors en dedans. Un peu plus en arrière, il est seul et constitue une zone
de faiblesse, point de passage des hernies directes. Complètement avant et en dedans, il est en
continuité avec le ligament de Henlé, renforcement des muscles grands droits. Plus en dehors,
le fascia transversalis est doublé sur sa face antérieure d’une couche cellulograisseuse; celleci est en continuité avec le tissu cellulaire qui enveloppe directement les vaisseaux iliaques et
forme, dans le canal crural, la gaine dite vasculaire. Comme mentionnée précédemment, sa
22
BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, tome 4, 3e édition,
Paris, SIMEP, 1995, p. 1822.
26
partie externe forme le ligament de Hesselbach, qui descend obliquement en bas et en dehors
depuis l’arcade de Douglas, où il émet un prolongement avec une invagination dans le canal
inguinal en entourant les éléments du cordon pour ensuite se confondre, dans sa partie
externe, dans l’arcade crurale. À la partie moyenne du ligament inguinal, il est étroitement lié
avec le fascia iliaca en formant la bandelette iliopectinée.
La paroi inférieure de la région inguinale se prolonge essentiellement par le ligament inguinal
(arcade crurale). Par l’intermédiaire de ce dernier, le canal inguinal répond à la partie la plus
interne du psoas iliaque, au nerf crural, à l’anneau crural et à son contenu, les vaisseaux
fémoraux. Immédiatement en avant de l’arcade crurale, les fibres moyennes de l’aponévrose
du petit oblique descendent plus profond et médial pour fusionner avec les fibres antérieures
de l’aponévrose du muscle transverse et former le tendon conjoint dans le tiers externe du
canal inguinal. Immédiatement au-dessus de celui-ci, une partie des fibres moyennes de
l’aponévrose terminale du grand oblique ont un intérêt particulier au sens où elles se tendent
de l’épine iliaque antérosupérieure au pubis homolatéral pour former le ligament inguinal.
Cependant, deux faisceaux moyens divergent, en dedans et en dehors de l’orifice superficiel
du canal inguinal, pour former une arche organisée en deux piliers : le pilier supéro-interne
et le pilier inféroexterne. Le pilier externe est homolatéral, tandis que le pilier interne est
controlatéral. Le canal inguinal livre passage aux grand et petit abdominogénitaux et au
rameau génital du génitocrural. Les trois sont des branches du plexus lombaire.
27
Figure 12 : Vue postérieure de la paroi postérieure du canal inguinal23
23
BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, tome 4, 3e édition,
Paris, SIMEP, 1995, p. 1835.
28
Figure 13 : Paroi de l’abdomen inférieur près de la région inguinale 24
24
VOYER, G., D.O., Les fasciæ du tronc (F3), Académie Sutherland d’ostéopathie, 2006, n. p., p. 40.
29
Figure 14 : Terminaison des fibres inférieures du muscle grand oblique et orifice
externe du canal inguinal25
25
BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, tome 4, 3e édition,
Paris, SIMEP, 1995, p. 1839.
30
Figure 15 : Vue de profil montrant les rapports du muscle petit oblique 26
26
BRIZON, J., et CASTAING, J., Les feuillets d’anatomies, tome 12, Paris, Maloine, 1959, p. 61.
31
2.3.5 Région lombaire postérieure
Nous voici donc arrivée à la paroi lombaire postérieure. Ici nous mentionnerons les trois
aponévroses d’insertion principales de cette région.
Commençons avec l’aponévrose lombosacrée. Il s’agit du fascia d’insertion du muscle
grand dorsal, où les fibres inférieures de ce dernier se dirigent obliquement en haut pour
recouvrir, entre autres, la partie postérieure du muscle petit et grand oblique. Par
l’intermédiaire de son aponévrose, le grand dorsal se fixe en bas sur la crête sacrée
postérieure et sur les épineuses des cinq vertèbres lombaires. Oblique en bas et en dedans, il
rejoint le tiers postérieur de la crête iliaque.
L’aponévrose postérieure du petit oblique se porte en arrière et en bas et ne tarde pas à se
réunir avec l’aponévrose du grand dorsal, qui la recouvre. Quoiqu’intimement fusionnée
avec cette dernière, on peut la suivre jusqu’aux épineuses de la cinquième lombaire, à la
crête sacrée et à l’extrémité postérieure de la crête iliaque, où elle se joint au fascia
lombosacré.
L’aponévrose postérieure du transverse de l’abdomen occupe, en hauteur, tout l’espace
compris entre la douzième côte par l’intermédiaire de son ligament lombocostal de Henlé et
la crête iliaque, continuée en dedans par le ligament iliolombaire et ses attaches sur les
sommets des apophyses costoïdes des vertèbres lombaires. La face postérieure de
l’aponévrose du transverse adhère en arrière au fascia lombosacré par l’intermédiaire de la
charnière aponévrotique lombaire ou tractus fibreux (Aman-Jean).
Tous ces muscles sont liés profondément aux muscles spinaux, directement appliqués
contre le rachis, d’où leur nom de « muscles des gouttières vertébrales ».
32
Figure 16 : Paroi postérieure lombaire : rapports de l’aponévrose postérieure du
muscle transverse avec le fascia lombosacré27
27
BRIZON, J., et CASTAING, J., Les feuillets d’anatomies, tome 12, Paris, Maloine, 1959, p. 70.
33
Figure 17 : Coupe transversale : rapports de la charnière aponévrotique lombaire
(Aman Jean)28
28
BOUCHET, A., et CUILLERET, J., Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, tome 4, 3e édition,
Paris, SIMEP, 1995, p. 1810.
34
Figure 18 : Coupe transversale montrant les différentes couches
de la paroi abdominale29
2.3.6 Rachis lombaire
Les insertions sur les apophyses épineuses et transverses des fasciæ mentionnés
précédemment nous amènent à parler du rachis lombaire. Nous nous en tiendrons ici à
ressortir les rapports extrinsèques qui existent entre les vertèbres lombaires et la dernière
thoracique ainsi que les autres structures environnantes.
Nous aimerions souligner que dans la section précédente, nous sommes partie du fascia
iliaca et que nous nous sommes dirigée antérieurement pour aboutir au revêtement le plus
29
GRAY, H., Gray’s Anatomy, 2e édition, Paris, Elsevier, 2005, p. 140.
35
superficiel de l’abdomen, la gaine des droits. Cette gaine étant fusionnée aux muscles
larges de l’abdomen, par l’intermédiaire du muscle transverse, elle nous ramène aux
aponévroses postérieures de la paroi lombaire, et par la suite aux vertèbres lombaires par
les insertions de ces aponévroses sur la colonne postérieure et latérale.
Donc, cette colonne postérieure, limitée par la charnière dorsolombaire et la charnière
lombosacrée, est formée par les lames qui se réunissent en arrière pour donner naissance à
l’apophyse épineuse qui se termine par un tubercule accessoire. Chaque lame est réunie à la
suivante par le ligament jaune. Entre chaque apophyse épineuse, le ligament interépineux
s’étend entre elles et un prolongement en arrière se fait par le ligament surépineux. Ce
dernier est peu distinct de l’entrecroisement des fibres d’insertion des muscles
dorsolombaire.
Les colonnes latérales sont représentées par le pédicule, les apophyses costoïdes (qu’on
appelle improprement « apophyses transverses », car elles sont en réalité des reliquats de
côtes) où elles s’implantent à la hauteur des articulations et se dirigent obliquement en
arrière et en dehors, pour ensuite retrouver les apophyses articulaires en arrière des corps
vertébraux. Entre deux pédicules se trouve un trou de conjugaison qui livre passage au nerf
lombaire correspondant. Entre les tubercules accessoires et les apophyses costoïdes s’étend
un ligament intertransversaire qui est particulièrement développé au niveau des lombaires.
Les apophyses articulaires constituent entre elles des articulations de type trochoïdes,
munies d’une capsule, d’une synoviale et renforcées en arrière par le ligament
interapophysaire. Plus bas, aux deux dernières vertèbres lombaires, le faisceau supérieur du
ligament iliolombaire s’étend de l’apophyse transverse de la quatrième vertèbre lombaire à
la crête iliaque. Le faisceau inférieur s’étend de l’apophyse transverse de la cinquième
vertèbre lombaire à la crête iliaque.
Pour compléter l’unité osseuse de la vertèbre lombaire, nous sommes amenée à parler de la
colonne antérieure. Celle-ci est formée par la superposition des corps vertébraux. Ces
derniers sont solidarisés par des disques intervertébraux et un autre système ligamentaire
qui se distingue tout au long du rachis : le ligament vertébral commun antérieur (LVCA) et
36
le ligament vertébral commun postérieur (LVCP). Les disques intervertébraux comprennent
deux parties : l’anneau fibreux, principal moyen d’union des corps, et le noyau pulpeux. Le
LVCP s’étend en avant du trou occipital jusqu’à la deuxième sacrée. Par contre, ce
ligament ne prend aucune insertion sur la face postérieure du corps vertébral, dont il reste
séparé par un espace parcouru par des plexus veineux périrachidiens. Le LVCA s’étend de
l’apophyse basilaire de l’occiput au sacrum sur la face antérieure du rachis.
2.3.7 Région retropéritonéale
Le LVCA nous amène à parler de la région retropéritonéale médiale, située devant le rachis
lombaire. Il se confond en haut avec les insertions des piliers du diaphragme thoracique et
s’étend latéralement jusqu’aux arcades du psoas (sauf au niveau de L5). Le pilier gauche
croise la colonne lombaire sur la droite et s’insère de T12 à L2. Le pilier droit, plus épais,
croise le rachis à gauche et descend jusqu’à L3. Entre les piliers principaux et accessoires,
des brèches musculofibreuses livrent passage aux chaînes sympathiques lombaires.
Les deux piliers entrelacent leurs fibres internes sur la ligne médiane pour former le lit
fibreux de l’aorte sur les quatre premières vertèbres lombaires. À sa partie haute, l’aorte
cache les deux troncs lymphatiques lombaires, la citerne de Pecquet, et l’origine du canal
thoracique, limitées de chaque côté par les piliers du diaphragme. Il existe un espace virtuel
entre le rachis et l’aorte dans lequel circulent les vaisseaux lombaires. La veine cave
inférieure constitue son rapport essentiel à droite. Cette dernière projette ses branches
collatérales, les veines lombaires, entre autres, qui sont anastomosées entre elles par la veine
lombaire ascendante placée entre les deux plans du psoas, comme nous l’avons mentionné
précédemment. Ceci nous amène maintenant dans la région retropéritonéale latérale.
Les lésions ostéopathiques sont fréquentes à ce niveau : manifestations viscérales diverses,
lombalgies, troubles vasculaires des membres inférieurs, etc.
37
En 1908, Still reconnaissait l’interdépendance du système artériel et du système nerveux.
La règle de l’artère est absolue, universelle; l’artère ne doit pas être obstruée,
sinon la maladie en résulte. J’ai déclaré ici et maintenant que tous les nerfs
dépendent entièrement du système artériel pour leurs particularités, telles que la
sensibilité, la nutrition et le mouvement, et en vertu de la loi de la réciprocité, ils
fournissent à l’artère force, nutrition et sensibilité, et j’ai de plus affirmé que le
corps humain était la pharmacie de Dieu et que dans ce corps se trouvent tous
les liquides, médicaments, hiles lubrifiantes, opiats, acides et antiacides ainsi
qu’une multitude de remèdes que la sagesse de Dieu trouva nécessaire de
fournir au bonheur et à la santé de l’être humain30.
30
STILL, A.T., Autobiographie, Vannes, Sully, 1998, p. 23.
38
Figure 19 : Rapport du diaphragme thoracique et de ses arcades, vue
inféroantérieure31
31
FOTOSEARCH, [En ligne], www.fotosearch.fr (page consultée le 13 mars 2012).
39
Figure 20 : Rapports du psoas avec la chaîne sympathique lombaire
et la veine lombaire ascendante32
32
SRIBD.COM, [En ligne], www.scribd.com (page consultée le 23 mars 2012).
40
2.3.7.1 Région retropéritonéale latérale
La région retropéritonéale latérale est constituée de deux parois, l’une postérieure et
musculaire, et l’autre antérieure et péritonéale. Pour ce mémoire, nous n’illustrerons que les
rapports de la paroi postérieure, musculaire, avec son contenu.
La paroi postérieure, dans son étage moyen, est constituée en dedans par le fascia iliaca, en
dehors par l’aponévrose du carré des lombes et, encore plus en dehors, par l’aponévrose
postérieure du muscle transverse. Comme nous l’avons déjà mentionné, toutes ces
aponévroses sont tapissées par le fascia transversalis, et ce dernier est intimement lié avec
le fascia rénal. Dans la partie céphalique du rein, les deux feuillets du fascia rénal se
joignent avec le fascia transversalis sous le diaphragme thoracique. Cependant, dans la
partie caudale du rein, le feuillet postérieur du fascia rénal rejoint le fascia iliaca dans la
fosse iliaque pour ensuite être tapissé par le péritoine pariétal postérieur. Le rein est
retropéritonéal, donc intimement lié et en continuité avec le rachis et le système
musculosquelettique.
Ces rapports sont autant des rapports de contiguïté que de continuité, le rein étant
étroitement solidaire de ces différentes formations. Pour nous ostéopathes, il est primordial
de considérer ces liens dans notre analyse et dans l’élaboration de notre plan de traitement.
« La chaîne n’a de solidité que celle de son maillon le plus faible33. » C’est dire que cette
interactivité est primordiale à l’équilibre de l’organisme. Si un des éléments constitutifs
n’est pas à son mieux, c’est l’ensemble qui en sera affecté.
33
VOYER, G., D.O., Verbatim du cours fasciæ du tronc (F3), Académie Sutherland d’ostéopathie, 2006, n. p.
41
Figure 21 : Coupe sagittale de la région rétropéritonéale à la hauteur de L3 34
34
SCHÜNKE, M., et al., Atlas d’anatomie Prométhée, Paris, Maloine, 2006, p. 139.
42
Figure 22 : Vue antérieure après ablation des viscères et du péritoine; rapports des
piliers du diaphragme thoracique avec les vaisseaux 35
2.4 Embryologie
Pour être plus complète et surtout mieux comprise, l’étude d’une structure vivante ne peut
se restreindre à l’étude de son anatomie et de sa biomécanique; elle doit aussi s’intéresser à
35
TODDR, O., et WOJCIECH, P., Atlas d’anatomie humaine, New York, Pradel, 2008, p. 140.
43
celle de son histoire : l’embryologie. Nous allons en étudier les points particuliers pouvant
éclairer notre approche ostéopathique.
Le mésoderme se met en place au moment de la gastrulation et il donne naissance aux
somites qui, à leur tour, donnent naissance, entre autres, au squelette axial et aux muscles
striés du dos. Il est le feuillet embryonnaire qui produit une grande partie des tissus
conjonctifs (os, derme et fascia) et des tissus musculaires ainsi que la chorde.
À la fin de la deuxième semaine de gestation, le disque embryonnaire, qui sera à l’origine
de l’embryon, est constitué de deux feuillets : l’épiblaste (ou ectoderme primaire), qui va
constituer le feuillet dorsal, et l’hypoblaste (ou endoderme primaire), qui va former le
feuillet ventral. La mise en place du troisième feuillet se fait au début de la troisième
semaine. À partir de la ligne primitive formée par un épaississement axial de l’épiblaste,
des cellules de l’épiblaste s’invaginent vers la face ventrale : le premier contingent repousse
les cellules de l’hypoblaste et constitue l’endoderme définitif. Le second contingent est
formé de cellules qui plongent transversalement entre l’ectoderme primaire et l’endoderme
définitif. Ces cellules, qui s’insinuent ainsi entre les deux feuillets primitifs, sont à l’origine
du troisième feuillet embryonnaire, le mésoblaste.
Entre le dix-neuvième et le vingt et unième jour, le mésoblaste forme trois bandes
longitudinales de chaque côté de la chorde dorsale : le mésoblaste paraaxial, le mésoblaste
intermédiaire et le mésoblaste latéral. Dans le mésoblaste paraaxial, les somites sont formés
dans la région crânienne et progressent vers la région caudale.
Au début de la cinquième semaine, 42 des 44 paires de somites sont alors constituées. Une
fente étroite apparaît au sein des somites et forme une cavité médiane. Par rapport à cette fente,
plusieurs cellules vont proliférer et se diriger vers la notocorde, le tube neural. L’ensemble de
ces cellules constitue le sclérotome. La condensation métamérique du sclérotome autour de la
chorde et du tube neural sera à l’origine de la formation des vertèbres.
44
La partie dorsolatérale des somites, le « dermatomyotome », se développe très
différemment. Les somites s’y séparent par clivage en dermatome et myotome. Les
myotomes produiront la majorité des muscles du corps.
La partie musculaire de la paroi thoracoabdominale se constitue à partir de la cinquième
semaine, du fait du développement important du myotome. Au niveau de chaque métamère,
le myotome s’étire dans le sens dorsoventral et donne deux contingents de myoblastes :

l’épimère, qui se place en arrière des corps vertébraux et qui est à l’origine des
muscles extenseurs du rachis et de la région thoracique et lombaire;

l’hypomère, qui s’étale dans toute la région ventrale et se dispose en trois couches
concentriques. Elle est à l’origine des muscles intercostaux à l’étage thoracique et
des muscles de la paroi abdominale à l’étage abdominal.
À la sixième semaine, en l’absence de prolifération costale, les myotomes de plusieurs
métamères fusionnent et forment les nappes musculaires concentriques sur toute la hauteur de
l’abdomen, soit les muscles grand oblique et petit oblique et le transverse de l’abdomen. Au
niveau de la paroi ventrale du fœtus, les extrémités antérieures des hypomères fusionnent sur
la ligne médiane et constituent une colonne musculaire, le grand droit de l’abdomen.
À la douzième semaine de gestation, l’abdomen est presque entièrement fermé, excepté
l’anneau ombilical. Un diaphragme formé par le ligament inguinal, le fascia transversalis,
les ligaments lacunaire et pectiné, est responsable de la séparation de la cuisse et de la
cavité abdominale permettant la fermeture de cette dernière.
La formation du canal fémoral a lieu après celle des muscles larges, du fascia transversalis et
après la descente des structures qui traversent le canal. Le fascia transversalis, le ligament
pectiné, le ligament inguinal et le ligament lacunaire sont impliqués dans cette formation.
45
2.4.1 Diaphragme thoracique
À la sixième semaine, le diaphragme est localisé au niveau des somites thoraciques; à la
huitième semaine, il est au niveau de L1, et son inclinaison change de la position frontale à
la disposition transverse. Cette évolution est à mettre en lien avec le développement du
foie. Jusqu’à la huitième semaine, les cavités pleurales et péritonéales sont ouvertes et
communicantes (canaux pleuropéritonéaux). À la huitième semaine, les membranes
pleuropéritonéales ferment ces communications. Entre la neuvième et la douzième semaine,
les cavités pleurales s’agrandissent vers les parois latérales du tronc et y pénètrent. De
manière concomitante, des éléments musculaires pénètrent le diaphragme. Le diaphragme
est donc innervé à la fois par des branches du nerf phrénique et des nerfs émergents à partir
des muscles intercostaux.
Le diaphragme procède de quatre éléments qui fusionnent : le septum transversum, les
membranes pleuropéritonéales, le mésoœsophage et les myotomes cervicaux et thoraciques.
Le mésoœsophage dorsal, tendu de l’œsophage à la paroi dorsale, constitue la partie
médiane et dorsale du diaphragme, y compris les piliers. Les myotomes cervicaux et
thoraciques forment les parties périphériques antérieures et latérales du diaphragme.
46
Figure 23 : Éléments formateurs du diaphragme thoracique et formation du
diaphragme36
2.5 Rappel biomécanique lombaire et sa cinétique
Le rachis lombaire supporte d’importantes charges, du fait du poids du corps sus-jacent et
des forces générées par les efforts de soulèvement, ce qui requière une grande stabilité. En
même temps, il doit assurer, avec les hanches, la mobilité du tronc.
Nous voulons ici inclure la charnière dorsolombaire (T12-L1), pour encore une fois
garder une vue d’ensemble du rachis lombaire et de ses structures environnantes. Par
contre, due au lien intime avec les sacro-iliaques du bassin et de leurs complexités, la
charnière lombosacrée ne sera pas étudiée dans ce mémoire. Nous croyons ainsi qu’en
36
KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 3, Paris, Maloine, 2004, p. 26.
47
excluant cette charnière de notre chaîne de traitement, nous permettra d’isoler la variable
du travail fasciale.
Pour nous ostéopathes, il est important d’apprendre le rôle de la colonne vertébrale pour
ensuite comprendre les liens entre les différentes structures environnantes et les
compensations qui peuvent engendrer la maladie.
2.5.1 Stabilité du rachis
La stabilité en statique du rachis lombaire est liée, d’une part, au rôle de l’articulation
intervertébrale et, d’autre part, à la posture.
La posture est décrite par une succession de courbures inversées dans le plan sagittal,
développées au cours de la croissance, qui augmente la résistance (r) du rachis aux efforts
de compression axiale :

la lordose cervicale

la cyphose thoracique

la lordose lombaire

la cyphose sacrée
Le rôle des courbures est d’absorber les forces de réaction du sol et de transmettre les
charges réparties sur le corps vertébral. Cette résistance (r) est proportionnelle au carré du
nombre de courbures (n) plus 1 :
r = n² + 1
Équation 1 : Résistance du rachis
L’importance des courbures rachidiennes a été mesurée par Delmas sur des pièces
anatomiques. L’indice de Delmas, qui permet de classer le rachis en type dynamique ou
statique, est le rapport entre la longueur développée depuis le plateau de S1 jusqu’à l’atlas
et la hauteur prise entre S1 et l’atlas :
48
hauteur × 100
longueur développée
Équation 2 : Indice de Delmas
Certains angles caractérisent la lordose :

l’angle sacré, qui est l’inclinaison du plateau supérieur de S1 sur l’horizontal à
environ 30°;

l’angle lombosacré, qui est formé par l’axe de L5 et du sacrum, d’environ 140°;

l’angle d’inclinaison du bassin est formé par l’inclinaison sur l’horizontal de la
ligne tendue entre le promontoire et le bord supérieur de la symphyse pubienne, à
environ 60°;

la flèche de la lordose est construite en joignant l’angle postérosupérieur de L1 et
l’angle postéro-inférieur de L5; la flèche se situe au niveau de L3 qui est la clé de
voûte de la lordose lombaire.
Dans le plan frontal, si le bassin est équilibré, le rachis lombaire apparaît rectiligne et
symétrique à la ligne des épineuses.
2.5.2 Mobilité du rachis
Comme nous l’avons mentionné au début de ce chapitre, le disque intervertébral permet
une grande étendue de mouvements entre deux vertèbres, mais ceux-ci sont limités par
le jeu des articulations zygapophysaires et la mise en tension des ligaments.
L’amplitude de ces mouvements est très variable selon les individus (âge, sexe,
musculature et élasticité des tissus) et suivant le niveau considéré. Nous retrouvons 4 °
de liberté pour le rachis lombaire :
1. Le mouvement de flexion, qui est accompagné d’un redressement de la lordose et
qui décrit en moyenne 60°. Le corps vertébral s’incline vers l’avant, le nucleus se
déplace vers l’arrière. Le ligament longitudinal postérieur, le ligament jaune et la
capsule des articulations postérieures sont tendus, surtout les ligaments
49
interépineux et surépineux. Le trou de conjugaison voit son diamètre vertical
augmenter. Tous ces éléments mis en tension, aidés par les éléments musculaires
des gouttières paraverticales, freinent le mouvement de flexion.
2. Le mouvement d’extension, qui s’accompagne d’une hyperlordose, a une
amplitude moyenne de 35°; le noyau se déplace vers l’avant et le disque, recouvert
du ligament longitudinal postérieur détendu, bombe en arrière. Le mouvement est
limité par le ligament longitudinal antérieur et par la butée osseuse des épineuses.
Le calibre vertical du trou de conjugaison diminue.
3. L’inclinaison latérale (droite ou gauche), de 20° à 28°, offre une forte limitation
au niveau L5-S1 du fait de l’existence des ligaments iliolombaires. Le corps
vertébral sus-jacent de la vertèbre en mouvement s’incline du côté de la concavité.
Les trous de conjugaison diminuent du côté concave et, par conséquent,
augmentent du côté convexe. Les ligaments intertransversaires, le ligament jaune,
la capsule interapophysaire et les muscles de la gouttière latérovertébrale se
tendent du côté de la convexité. À ce moment, la détente de ces derniers se produit
du côté de la concavité. Pendant l’inclinaison latérale sur un côté, une rotation se
produit dans la convexité formée. Selon Lovett37, cette rotation automatique se
produit à cause de l’augmentation du disque intervertébral du côté de la
concavité : comme le disque est cunéiforme, sa substance a tendance à se déplacer
vers le côté convexe, d’où la rotation. Par ailleurs, les ligaments du côté convexe,
mis en tension par l’inclinaison latérale, ont tendance à se déplacer vers l’axe
médian, d’où la rotation dans la convexité.
4. La rotation axiale est très réduite au niveau lombaire, voire quasiment nulle, du fait
de la configuration des articulations zygapophysaires; le centre de ce mouvement se
situe à la base de l’épineuse, mais très rapidement, ce mouvement est arrêté par la
mise en tension des fibres de l’annulus fibrosus. Il y a une sollicitation du disque
37
LOVETT, R.W., « The mechanism of the normal spine and its relation to scoliosis ». Med. Surg. J., 1905,
p. 153 et 349.
50
intervertébral en cisaillement. La majorité de la rotation lombaire se fait par
l’intermédiaire de la charnière thoracolombaire.
Étant donné que l’inclinaison latérale et la rotation axiale sont couplées, à cause de la
disposition des facettes articulaires postérieures, les efforts appliqués sur les disques
intervertébraux lors des mouvements physiologiques sont une combinaison de
compression, de traction et de cisaillement.
2.5.2.1 Charnière thoracolombaire
Sur le plan cinésiologique, le segment mobile T12-L1 constitue le lien de transition des
courbures sagittales : cyphose dorsale et lordose lombaire. Toutefois, la lordose est
mobile et se déplace. La lordose lombaire peut monter à cette jonction lors de la
contraction du diaphragme par ses piliers qui s’attachent sur les vertèbres et les disques
lombaires. C’est également à ce niveau que s’effectue dans la vie courante l’essentiel de
la rotation du tronc.
2.5.2.2 Mécanisme de la respiration
Il apparaît donc que le diaphragme est un muscle (et même le principal muscle)
inspirateur, alors que les abdominaux sont des muscles expirateurs, spécialement le
muscle transverse, extrêmement puissant. Ils sont capables de déterminer l’expiration
forcée. Or, ces muscles, qui sont mécaniquement antagonistes, sont en même temps
synergiques puisque l’action du diaphragme thoracique serait nettement moindre sans les
abdominaux. Lors de l’inspiration, l’état de tension du diaphragme thoracique augmente,
tandis que le tonus des abdominaux décroît. Par contre, lors de l’expiration, l’inverse de
produit.
Des contractions simultanées des muscles de l’abdomen, du plancher pelvien ainsi que du
diaphragme thoracique augmentent la pression dans la cavité abdominale. L’action
hydrostatique de la pression abdominale stabilise le tronc, décharge en particulier le rachis
lombaire et renforce la paroi comme un ballon gonflé. Ce mécanisme est automatiquement
51
mis en jeu pour porter des charges lourdes. Comme un espace gonflable, le tronc diminue
ainsi la charge portant sur les disques intervertébraux d’environ 30 % dans la partie basse
du rachis lombaire.
Figure 24 : Schéma de la pression abdominale, stabilisation du rachis par élévation
de la pression abdominale38
38
KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 3, Paris, Maloine, 2004, p. 130.
52
2.5.2.3 Polygones des forces de la colonne vertébrale
Le corps humain est soumis à des impératifs statiques, à la verticalité et à l’horizontalité du
regard et doit être en permanence à la fois mobile et stable, ce qui est contradictoire. Il doit
donc répondre aux lois de la gravité. Pour que le corps soit en équilibre, la projection du
centre de gravité du corps humain doit rester au-dessus de son polygone de sustentation.
Toutes les lésions articulaires perturbent la posture du corps humain, et donc
inévitablement les lignes de gravité et leur rapport entre elles.
Notre but ici n’est pas d’entrer dans tous ces détails complexes; nous allons nous limiter
dans ce chapitre à apporter les points de vue nécessaires pour comprendre notre
méthodologie de recherche et ainsi pouvoir suivre nos analyses et notre discussion dans
les chapitres suivants.
L’ostéopathe à le devoir d’inspecter avec soin toutes les parties de la machine
qui nous a été amenée en réparation, de noter toutes les variations de la
normale et de les ajuster afin de les ramener le plus près possible du schéma
parfait 39.
2.5.2.4 Pivots ostéopathiques
Avant de discuter des lignes de gravité, il est important de mentionner les pivots
ostéopathiques selon Fryette40. Ce sont des structures sur lesquelles vont s’articuler d’autres
structures plus complexes, permettant ainsi de retrouver un équilibre postural. Les
dysfonctions de ces pivots peuvent donner des pathologies.
39

Pivot de mobilité : L5

Pivot de stabilité (clé de voûte) : L3

Pivot fort : L2
STILL, A.T, La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2001 p. 35.
FRYETTE, H.H, Principes des techniques ostéopathiques, édition Frisson-Roche, Paris, 1988, dans CHANTEPIE,
A., PÉROT, J.-F., et TOUSSIROT, P.H., Concept ostéopathique de la posture, Paris, Maloine, 2006, p. 5.
40
53

Point faible : L3
2.5.2.5 Pyramides rachidiennes
D’après J. Wernham41, il existe sept lignes mathématiques :
1. la ligne centrale de gravité du corps (résultant de deux lignes passant au centre de L3);
2. la ligne antérieure du corps (qui contrôle les pressions thoraciques et abdominales,
faisant du diaphragme la clé de cette ligne).
3. la ligne transverse pubienne;
4. la ligne antéropostérieure (au niveau de T12; a une importance dans les troubles de
la circulation sanguine de l’abdomen et des membres inférieurs, par son rapport
anatomique avec l’aorte);
5. l’une des deux lignes postéroantérieures;
6. l’autre ligne postéroantérieure;
7. la ligne postérieure médiane du corps.
Ces lignes déterminent des triangles qui gravitent autour de la ligne centrale de gravité en
formant deux pyramides ayant T4 pour sommet. D’après Littlehohn et Wernham, il est
intéressant d’observer que L3 concrétise la solidité vertébrale, car elle est « la seule vertèbre
à travers laquelle passe la ligne du centre de gravité et elle est la seule structure osseuse de
la colonne à fonctionner comme base de posture du corps en position debout42 ». D’après
Wernham, « L3 est la vertèbre la plus vulnérable de la colonne, car tout le corps au-dessus
d’elle est supporté par elle et toute la partie du corps au-dessous d’elle lui est suspendue43 ».
Tout changement de l’équilibre de la ligne centrale de gravité peut entraîner des lésions
articulaires de L3, qui à son tour peut perturber :
41
WERNHAM, J., LITTLEJOHN, J.M., Mechanics of the spine and pelvis, Kent, Maidstone College of
Osteopathy, 1955, p. 20.
42
CHANTEPIE, A., PÉROT, J.-F., et TOUSSIROT, P.H., Concept ostéopathique de la posture, Paris, Maloine, 2006,
p. 12.
43
CHANTEPIE, A., PÉROT, J.-F., et TOUSSIROT, P.H., Concept ostéopathique de la posture, Paris, Maloine, 2006,
p. 12.
54

le diaphragme (insertion des piliers) qui, à ce niveau, est un relais musculaire
important;

les viscères abdominaux, qui sont le centre de la viscéromotricité;

le plexus aortique et hypogastrique;

la circulation abdominale;

le plexus lombaire (le nerf crural, le nerf obturateur);

le muscle psoas et le muscle carré des lombes;

la fonction endocrinienne.
Tout changement d’équilibre des lignes de gravité peut entraîner des perturbations
articulaires, viscérales, circulatoires et neurovégétatives dans les zones traversées par ces
lignes.
Cette interrelation entre structures et fonctions est significative : si l’on règle la structure, la
fonction reviendra, mais l’inverse est également vrai. Lorsqu’une fonction est déréglée, les
structures et la charpente sont affectées. Le symptôme n’est qu’une expression de la perte
de la mobilité d’une structure (musculosquelettique, viscérale, crânienne ou fasciale).
55
Figure 25 : Polygones des forces de la colonne vertébrale (d’après Wernham, 1973)44
44
LIÉVOIS, T., Ostéopathie, L’anneau Pelvien, Paris, Elsevier, 2005, p. 20.
56
2.6 Physiologie musculaire et fasciale
Pour soutenir notre idée thérapeutique, voici un petit rappel physiologique (sans rentrer
dans le détail de la constitution musculaire). Nous voulons souligner l’importance du
rapport de la qualité musculaire et fasciale.
La qualité et la capacité d’étirement musculaire tiennent à deux propriétés : la viscosité et
l’élasticité proprement dite. La viscoélasticité du fascia conditionne la malléabilité de
l’enveloppe du muscle. Si l’on considère le système musculosquelettique, on constate que
le fascia est un tissu unissant la charpente osseuse au tissu musculaire puisqu’il se comporte
comme un matériau de liaison, de contention, de support, de protection pour les muscles,
les viscères et le système vasculonerveux.
Du point de vue histologique, il s’agit d’un tissu de soutien dense, orienté, composé de
fibres conjonctives et élastiques.
Du point de vue topographique, il assure la liaison entre les fasciæ superficiel et profond,
tissant tout un réseau d’aponévroses qui enveloppent les muscles et les viscères au niveau
du tronc et qui les relient aux os.
Du point de vue fonctionnel, les fasciæ servent de maintien et de lien pour les muscles
entre eux et pour les viscères, générant une véritable conduction du tonus et du
mouvement.
Du point de vue mécanique, pour lutter contre les contraintes, les fasciæ s’organisent en
chaînes fasciales. Si la contrainte dépasse un certain seuil, le fascia va modifier sa
viscoélasticité, donc les fibres de collagène, et la chaîne fasciale sera convertie en chaîne
lésionnelle. Tout traumatisme est gardé en mémoire par le fascia et entraîne une
modification de la motilité. Ils sont donc autant des vecteurs de contention et de posture
que des systèmes de transmission des forces permettant la coordination des mouvements et
d’amortisseur aux contraintes externes.
57
L’intimité entre les fasciæ, le squelette et les muscles a pour conséquence fondamentale
de provoquer et de stimuler à chaque mouvement la circulation sanguine, la dynamique
lymphatique, l’excitabilité et la conductibilité nerveuse sur l’ensemble corporel. Le
mouvement unit ces tissus et leurs fonctions. Dans sa fonction de support, le fascia
accompagne les plexus nerveux et ses ramifications dans tout le corps pour capter les
informations sensitives. Les terminaisons sensitives enregistrent des stimuli que les
fibres nerveuses transmettent en potentiels d’action vers les centres nerveux. Ces
stimuli proviennent, entre autres, des étirements fasciaux et, par les techniques
ostéopathiques, des normalisations fasciales. Plus les muscles sont contractés, plus
l’étirement des aponévroses et des fasciæ sont précoces, donc plus la réaction de
défense est importante.
Il est bien connu que les sportifs ont horreur des étirements, et ceci s’explique du fait que
les entraînements et la compétition renforcent la tonicité des tissus. Par la chronicité des
contractions musculaires, le fascia perd sa souplesse et son élasticité. Ce n’est pas parce que
le muscle est plus fort qu’il est plus souple. L’inverse se produit aussi : le muscle peut
perdre de sa souplesse et de son élasticité par manque de sollicitation. Pour le sportif qui a
horreur des étirements, mettre les fasciæ en situation d’étirement soutenu crée une
excitation des récepteurs, d’où le déclenchement d’informations centrales désagréables,
voire douloureuses, suivies par conséquent de réactions de défense.
Il est indispensable d’avoir un certain « équilibre » du fascia, entre la contractilité et
l’élasticité, équilibre qui préserve la bonne physiologie des tissus, l’irrigation, le drainage et
l’innervation. La normalisation fasciale en ostéopathie peut contribuer à cet équilibre. Nous
pourrions dire que la contractilité musculaire et la viscoélasticité des fasciæ s’opposent et
se complètent en travaillant en synergie.
58
Comme le fascia est le mieux équipé en nerfs, en sang et en globules blancs, il
faut s’attendre à ce que le germe [de la maladie] s’y développe, puisque c’est
l’endroit idéal45.
2.7 Modèle de tenségrité et ostéopathie
La tenségrité représente avant tout un concept architectural et mécanique. Or, Still, décrit
« l’être humain [comme une] machine, l’ingénieur [comme la] Nature, et nous,
ostéopathes, [comme les] chef[s]-mécanicien[s]46 ».
Étudier la tenségrité dans le domaine du vivant, c’est s’interroger sur des rapports de
structures en représentant un modèle biomécanique complémentaire. La tenségrité sur le
vivant amène des nouvelles avenues stratégiques holistiques pour faciliter la
compréhension de certains comportements incompréhensibles du corps humain ainsi que
ses compensations. Nous voulons ici aborder quelques liens essentiels entre tenségrité et
ostéopathie, sans rentrer dans tous les détails complexes. Nous avons été inspirée par le
mémoire de Jean-François Megret47.
Le concept de tenségrité est d’apparition récente et n’est la propriété de personne. La
tenségrité ne se résume pas en quelque mot, plusieurs définitions coexistent et chacune est
importante pour sa compréhension. Le mot « tenségrité » découle de la fusion des mots
« tension » et « intégrité » et signifie que l’intégrité de ces catégories de structures dépend
de l’équilibre des forces de tensions entre elles.
Voici la définition de la tenségrité selon Motro :
45
STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2001, p. 50.
STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Frison-Roche, 1892, p. 35.
47
MEGRET, J.-F., La tenségrité vers une biomécanique ostéopathique, mémoire, Académie d’ostéopathie de
France, Montpellier, n. p., 2003.
46
59
Un système de tenségrité est un système dans un état d’autoéquilibre stable,
comprenant un ensemble discontinu de composants comprimés à l’intérieur d’un
continuum de composants tendus48.
Pour aborder la tenségrité, nous présentons quelques bases théoriques minimales ainsi que
certaines définitions.
2.7.1 Définitions

Les structures de tenségrité prennent place au sein d’un concept structural plus
général, la précontrainte : « Des forces qui, appliquées à une structure avant celles
qui tendraient à la détruire, assurent sa permanence 49 ». C’est une compression
préalable que l’on fait subir à une structure afin de la rendre plus résistante.
Sur le corps humain, certaines structures fasciales peuvent jouer, en raison de leurs rapports
anatomiques, un rôle privilégié sur l’état de précontrainte générale : certaines aponévroses,
comme celle du psoas-iliaque, et le diaphragme thoracique.

Les systèmes de tenségrité sont des systèmes innovants qui ne doivent leur rigidité
qu’à
l’existence
de
sollicitations
internes
sans
chargement
extérieur :
l’autocontrainte. Les efforts en tension et en compression s’équilibrent au sein de
chaque objet sans ajout de forces externes : les objets sont autonomes.
Au sein du corps humain, la posture peut être envisagée comme le rapport, géré en partie
par le système nerveux, entre la forme ou la position des différents segments osseux et la
tension des fasciæ, celle-ci représentant l’état d’autocontrainte requis pour la stabilité et la
viabilité de l’organisme.
48
MOTRO, R., « Tensegrity Systems: The state of the art », Int. J. Space Structures, no 7, p. 75-83, 1992, dans
RADUCANU, V., Architecture et système constructif : cas des systèmes de tenségrité, thèse, Université
Montpellier II, n. p., 2001, dans MEGRET, J.-F., La tenségrité vers une biomécanique ostéopathique, mémoire,
Académie d’ostéopathie de France, Montpellier, n. p., 2003.
49
MEGRET, J.-F., La tenségrité vers une biomécanique ostéopathique, mémoire, Académie d’ostéopathie de
France, Montpellier, n. p., 2003.
60
2.7.2 Modèle de tenségrité
Il y a plusieurs modèles de tenségrité pour quelques structures anatomiques, soit à l’échelle
cellulaire, que nous n’aborderons pas, et à l’échelle macroscopique. Pour cette dernière,
Megret50 souligne un modèle pour le rachis, que nous mentionnerons un peu plus loin.
Comme rappelé précédemment, le rachis étant un axe « haubané », il est stabilisé par
certaines structures musculoligamentaires qui le tendent et qui, en même temps, le rendent
mobile. Ces structures stabilisatrices possèdent également un rôle moteur. Un point de vue
classique repose ainsi sur une dualité : d’un côté, la colonne vertébrale en équilibre constant
avec (ou contre) la gravité; de l’autre, un système de tissus mous stabilisateurs et avant tout
moteurs. Contrairement à un pilier, le rachis est soumis à des forces provenant de toutes les
directions, transmises par les membres. Toutes les structures dans l’univers sont supportées
par un équilibre entre une tension et une compression.
Comment des organisations tendineuses peuvent-elles à la fois stabiliser une structure et la
mobiliser? C’est l’équilibre au sein du réseau musculoaponévrotique, entre les forces de tension
des tissus mous et la résistance en compression des pièces osseuses qui détermine la stabilité, la
flexibilité et la mobilité vertébrales.
Nous pouvons comparer le corps humain à un ballon, qui est une structure classique de
tenségrité. Dans notre contexte, les membranes myofasciales sont les composantes de
tension, et les structures osseuses sont les composantes de compression.
Pour décrire le rachis, D’Arcy Thompson et Gordon51 ont proposé le modèle du treillis.
Cette structure est une structure triangulée, indépendante de la gravité, où des éléments
souples en tension maintiennent en compression des éléments rigides. Les vertèbres du
50
MEGRET, J.-F., La tenségrité vers une biomécanique ostéopathique, mémoire, Académie d’ostéopathie de
France, Montpellier, n. p., 2003.
51
GORDON, J.E., Structures et matériaux, pour la science, Paris, Belin, 1994, et D’ARCY THOMPSON, Forme
et croissance, Paris, Seuil, 1994, p. 227-266, dans MEGRET, J.-F., La tenségrité vers une biomécanique
ostéopathique, mémoire, Académie d’ostéopathie de France, Montpellier, n. p., 2003.
61
rachis peuvent être totalement libres et sans frottement lorsque les structures
musculotendineuses gardent une certaine contrainte et le système reste stable. Les
éléments sont interdépendants, donc toute contrainte externe (compression ou traction)
se répercute sur l’ensemble de la structure, ce processus excluant l’intervention de bras
de levier ou de point d’appui. Ce modèle souligne le rapport entre la tension et la
compression, et la singularité de leur relation, propre à la tenségrité. Ainsi, ce modèle
appuie l’interrelation entre la structure et la fonction, un des grands principes de
l’ostéopathie.
Dans certaines structures anatomiques, on retrouve des organisations entrecroisées. Ces
arrangements de fibres donnent l’image d’un tissage identique à un grillage, autrement dit
d’une structure de soutien en tension. Par exemple, au niveau abdominal, nous retrouvons
un « treillis musculaire » : d’une part le petit oblique avec le grand oblique, d’autre part les
grands droits avec le transverse orientés à l’inverse des premiers. Cette architecture
concerne de nombreuses régions et de nombreuses structures anatomiques. En fonction de
la charge, les tissus mous (muscles, fasciæ, etc.) expérimentent soit une traction, soit une
compression. Que la tension augmente ou diminue en un point de la structure et selon un
axe donné, elle entraîne une redistribution des contraintes.
Le corps s’adapte et entraîne une déformation globale du système sans altérer sa structure.
Seules les structures en tenségrité présentent cette propriété.
62
Figure 26 : Treillis musculaire de la paroi postérieure du tronc52
52
ROUVIÈRE, H., Atlas aide-mémoire d’anatomie, Paris, Masson, 1991, p. 20.
63
Figure 27 : Organisation des muscles de l’abdomen comme système de tension53
2.7.3 Tenségrité et biomécanique
Au plan dynamique, le rachis a une mobilité de flexion, d’extension et d’inclinaison latérale
dans le champ gravitationnel par l’existence d’une tension continue supportée par
53
KAMINA, P., Précis d’anatomie clinique, tome 3, Paris, Maloine, 2004, p. 129.
64
l’ensemble des fasciæ. Le tissu musculaire constitue le système moteur, générant cette
tension permanente au sein des fasciæ.
La gravité est le facteur d’autocontrainte majeur sur chaque tissu, sur chaque organe et sur
le corps tout entier. Par contre, au niveau articulaire, elle favorise le transfert de forces par
l’intermédiaire des tissus myofasciaux. En outre, la station debout correspond à un niveau
d’autocontrainte peu coûteux en énergie. Selon Megret 54, ces constatations incitent à
exclure la gravité de l’ensemble des facteurs étiologiques primaires des pathologies
rachidiennes et d’en rechercher les causes ailleurs. Lorsqu’un déséquilibre des tensions
myofasciales cause une perturbation initiale de l’équilibre des forces dont la cause est
interne, la structure s’affaiblit.
Le fascia joue un rôle primordial dans la vie et dans la mort; c’est par son
action que nous vivons et c’est par son échec que nous mourrons55.
Cependant, il est évident que le système myofascial ne peut à lui seul supporter toute la
responsabilité du comportement mécanique du corps. Le phénomène de pression de la
cavité abdominale, entre autres des organes creux et du compartiment vasculaire, intervient
d’une façon majeure dans l’équilibre des forces. Kapandji56 souligne en particulier la
complémentarité entre l’action mécanique du rachis et les pressions abdominale et
thoracique. La physiologie nous enseigne qu’un équilibre dynamique s’établit entre la
pression du fluide contenu et la tension de la paroi, tension liée à l’élasticité tissulaire et au
contrôle musculaire permanent.
2.7.4 Applications à la thérapeutique ostéopathique
Comme nous l’avons mentionné plus haut, l’autocontrainte apparaît comme la notion
centrale du principe de la tenségrité. Au niveau du corps, une multitude d’états
54
MEGRET, J.-F., La tenségrité vers une biomécanique ostéopathique, mémoire, Académie d’ostéopathie de
France, Montpellier, n. p., 2003.
55
STILL, A.T., Philosophy and mechanical principales of osteopathy, Paris, Frison-Roche, 1892, p. 47.
56
KAPANDJI, I.A., Physiologie articulaire, tome 3, Paris, Maloine, 1975, p. 108.
65
d’autocontrainte existent à toutes les échelles, que ce soit au niveau fascial, viscéral ou
cellulaire, dont la combinaison harmonieuse (homéostasie) assure une bonne physiologie.
La perte de cette homéostasie conduit à un comportement non physiologique qui pourrait
amener à la pathologie. Sous l’angle de la tenségrité, les techniques de normalisation
tendent à modifier les états d’autocontrainte vers un équilibre, à tous les niveaux
d’organisation.
Le réseau fascial, support de la précontrainte à travers tous les niveaux organisés, devient
fondamental en ostéopathie, car c’est par lui que la technique à visée thérapeutique peut se
répercuter jusqu’au niveau cellulaire. La tenségrité apparaît comme un filtre mécanique
régulant et orchestrant la vie cellulaire. Le lien entre la structure et la fonction, concept
ostéopathique fondamental, est ici mis en évidence d’une façon magistrale. Il est important
de toujours garder à l’esprit cette idée d’interdépendance des structures et d’avoir autant
que possible une vision de globalité pour ne pas tomber dans le piège d’une biomécanique
uniquement analytique.
Le corps humain peut donc être considéré comme étant un système de tenségrité. Les
muscles génèrent une tension à laquelle résistent les fasciæ, les ligaments et les tendons.
Ces structures s’attachent sur des os en compression. Comme organisme vivant, le corps
humain comprend plusieurs systèmes indépendants et interdépendants. Le système de
tenségrité appliqué à l’humain se stabilise par la répartition et l’équilibre des contraintes
mécaniques dans la totalité de sa structure par la voie des tissus conjonctifs. La
répartition des forces est omnidirectionnelle, le système est donc indépendant de la
gravité.
Le système de biotenségrité s’applique facilement à l’ostéopathie parce qu’il respecte les
principes tels que l’unité du corps, l’interaction entre les structures et le potentiel
d’autoguérison.
66
2.8 Traitements en médecines conventionnelles
Voici des généralités sur le parcours en médecines conventionnelles d’un patient souffrant
de lombalgie chronique.
2.8.1 Médecine générale
Souvent, le médecin prescrit des anti-inflammatoires, des antalgiques ou des relaxants
musculaires pour calmer la douleur. Si cette dernière persiste, le médecin demande des
radiographies standards du rachis lombaire afin de diagnostiquer le type de lombalgie dont
souffre le patient. En cas de lombalgie symptomatique diagnostiquée, le patient est orienté
vers un rhumatologue, un physiatre ou un orthopédiste. En cas de lombalgie commune, le
médecin peut prescrire, dans certains cas, des antidépresseurs, des antiépileptiques
(lorsqu’il y a des douleurs neurologiques) ou des infiltrations de corticoïdes. Par la suite, il
peut référer à d’autres professionnels, dont les suivants.
2.8.1.1 Physiothérapie/kinésithérapie
Selon Xhardez et ses collaborateurs57, le patient recevra, dans un premier temps, toute
technique relaxante et antalgique, soit :
57

un massage;

un repos relatif en évitant surtout le surmenage lombaire;

de la chaleur;

de l’électrothérapie et de l’hydrothérapie;

des techniques de mobilisation analytique et passive globale;

des manipulations vertébrales;

une mise en suspension sur table d’inversion;
XHARDEZ, Y., Vade-mecum de kinésithérapie et de rééducation fonctionnelle, 6e édition, Paris, Maloine,
2009, p. 891.
67

des techniques de détente du diaphragme (respiration, massage des insertions,
vibration des dernières côtes);

une musculation des abdominaux, des masses lombaires, des psoas, etc.;

un traitement par lombostat plâtré ou orthèse de contention lombaire.
2.8.1.2 Ergothérapie

Une rééducation posturale dans les gestes de la vie courante

Un entraînement au port de charges

Un aménagement du plan de travail et du matériel professionnel
2.8.1.3 Acupuncture
La médecine chinoise regroupe sous le terme « lombalgie » les affections qui se traduisent
principalement par des douleurs lombaires, qui sont étroitement liées à la physiopathologie
des Reins. Pour elle, « les lombes sont le réceptacle des Reins : lorsqu’elles sont bloquées,
c’est que les reins sont épuisés58 ».
2.8.1.4 Ostéopathie
Les recherches faites en ostéopathie sur les lombalgies sont très différentes de l’approche
analytique qu’a la médecine conventionnelle. L’ostéopathie permet d’avoir une approche
très globale et propose donc des plans de traitements qui peuvent varier d’une partie du
corps à l’autre selon la modalité choisie.
Une étude faite par M. Droz-Vincent59, D.O., a comparé deux approches ostéopathiques
prises séparément à leur combinaison chez des hommes souffrant de lombalgie chronique.
Un groupe a reçu des techniques viscérales abdominopelviennes, un autre groupe a reçu des
58
DUBOIS, J.C., Groupe d’études et de recherche en acupuncture, [En ligne], www.gera.fr/modules.php?
name=Downloads&d_op=getit&lid (page consultée le 16 avril 2012).
59
DROZ-VINCENT, M., Ostéopathie et lombalgie chronique chez l’homme : approche viscérale versus
approche musculosquelettique. Intérêt de leur association, mémoire, École supérieure d’ostéopathie,
Montréal, 2007.
68
techniques musculosquelettiques de la région lombaire, et un troisième groupe a reçu la
combinaison des deux. L’échantillonnage était constitué de 47 hommes lombalgiques qui
ont été répartis en trois groupes. Deux séances ont été effectuées à 15 jours d’intervalle. La
troisième séance, quinze jours plus tard, a servi à la collecte des dernières données. Toutes
les dysfonctions trouvées ont été corrigées. Les critères de jugement étaient l’échelle
visuelle analogique de la douleur et l’échelle d’incapacité fonctionnelle pour l’évaluation
des lombalgies (EIFEL).
Les résultats obtenus ont été significatifs pour le score EIFEL, au bénéfice du groupe
associant les techniques musculosquelettiques et viscérales, et ils ont mis en évidence
l’intérêt des techniques viscérales associées ou non aux techniques musculosquelettiques
sur une population masculine.
2.9 Justification ostéopathique
Pour faciliter la compréhension de la démarche de ce mémoire, nous précisons les
fondements de l’ostéopathie de A.T. Still, qui considère le corps dans sa globalité.
2.9.1 Ostéopathie : philosophie, science et art
Philosophie (n. f.) : 1. Étude des principes fondamentaux d’une activité, d’une
pratique. 2. Conception de quelque chose fondée sur un ensemble de principes;
l’ensemble de ces principes60.
En ostéopathie, nous n’exclurons jamais l’être humain de son ensemble, de son
environnement. Cette méthode englobe toute la personne, aussi bien son aspect physique
que son aspect émotionnel et spirituel. Le traitement ne se limite pas à traiter le symptôme
et la douleur, mais tiendra compte de plusieurs éléments qui auront été fournis par
l’anamnèse.
60
LAROUSSE, Philosophie, [En ligne], www.larousse.fr/dictionnaires (page consultée le 18 avril 2012).
69
Science (n. f.) : 1. Ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines
catégories de faits, d’objets ou de phénomènes obéissant à des lois et vérifiées
par les méthodes expérimentales. 2. Manière habile de mettre en œuvre, dans
une technique, des connaissances acquises61.
L’ostéopathie se base sur les notions d’anatomie, de physiologie, de biologie et de neurologie,
donc sur les mêmes principes et concepts que la médecine et les sciences de la santé.
Art (n. m.) : 1. Aptitude, habileté à faire quelque chose. 2. Ensemble des moyens,
des procédés, des règles intéressant une activité, une profession; activité,
conduite considérée comme un ensemble de règles à observer62.
Le traitement en ostéopathie est toujours différent de celui d’une autre personne qui
consulterait pour le même problème. L’ostéopathie n’est pas rigide, statique ni fixe, car son
travail se fait sur la cause et non sur le symptôme présenté par le sujet. Puisque l’être
humain fait partie intégrante d’un tout, elle tient compte de ce tout.
Pour les besoins de cette étude, dans l’idée de chercher une cause négligée dans les
problèmes de lombalgies, nous proposerons en traitement une chaîne fasciale à la lumière
de notre résumé anatomique, biomécanique et physiologique.
2.9.2 Philosophie ostéopathique
2.9.2.1 Quatre principes
Une certaine unanimité dans la littérature suggère que Still se soit inspiré de trois principes
connus, qu’il leur en a ajouté un dont il est l’auteur et qu’il les a transformés en une
« philosophie ostéopathique ».
61
62
LAROUSSE, Science, [En ligne], www.larousse.fr/dictionnaires (page consultée le 18 avril 2012).
LAROUSSE, Art, [En ligne], www.larousse.fr/dictionnaires (page consultée le 18 avril 2012).
70
2.9.2.1.1 La structure gouverne la fonction.
La structure est représentée par les différentes parties du corps humain : os, muscles,
organes, glandes, peau, etc. La fonction désigne l’activité de chacune de ces parties : la
marche, la digestion, la respiration, etc. Si toutes les pièces de la structure sont bien
ajustées, l’ensemble fonctionne correctement. Si une seule des parties du corps est
perturbée dans sa structure, des manifestations secondaires apparaissent : c’est la
maladie. « Là où la structure est normale et harmonieuse, la maladie ne peut se
développer63. »
L’ostéopathie postule une interrelation entre la structure et la fonction : un organe ne
pourrait fonctionner correctement que si sa configuration tridimensionnelle est conforme à
ce qu’elle devrait être, et inversement.
La structure et la fonction sont étroitement liées et entretiennent au sein du corps un rapport
contenu/contenant et vice versa.
2.9.2.1.2 L’unité du corps
Il s’agit du concept d’unité des différentes parties du corps et de leurs interrelations :
toutes les parties du corps sont reliées par la vascularisation, le système nerveux, le tissu
conjonctif, le système lymphatique et hormonal, mais aussi d’unité de l’être humain dans
sa globalité, rassemblant ses aspects physique, émotionnel, mental, intellectuel et
spirituel.
Le corps humain possède un système qui lui permet de maintenir un équilibre,
l’homéostasie, en cas de survenue d’une perturbation physique, mentale ou chimique. Pour
maintenir cet équilibre, un phénomène de compensation se met en place entre les
différentes parties du corps, qui sont en interrelation.
63
STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2001, p. 30.
71
Le fascia est universel et en lui-même égal à toutes les autres parties; cette
substance de connexion doit être libre dans toutes ses parties afin de recevoir et
de décharger tous les fluides pour s’approprier et utiliser la vie nutritive
animale et éjecter toutes les impuretés, afin que la santé ne puisse être altérée
par les fluides morts et empoisonnés64.
2.9.2.1.3 L’autoguérison
Le corps possède en lui toutes les ressources pour se soigner, à condition que les
pathologies n’atteignent pas un stade irréversible.
Une guérison naturelle; si vous pouvez découvrir dans le corps humain le
laboratoire chimique le plus puissant que l’esprit puisse concevoir, pourquoi ne
pas consacrer plus de votre temps à ce sujet pour obtenir une meilleure
compréhension de ses œuvres65?
2.9.2.1.4 Le rôle de l’artère est absolu.
Là où la circulation sanguine s’effectue normalement, la maladie ne peut se développer. Le
sang transporte les éléments nécessaires pour assurer l’immunité et lutter contre les
maladies. À l’inverse, la maladie s’installe dans les zones mal irriguées. Par extension, cette
règle s’applique à tous les fluides du corps, comme la lymphe ou le liquide
céphalorachidien (LCR).
En premier, par l’ajustement normal de la charpente osseuse, l’ostéopathe
recherche la perfection physiologique dans la forme, de sorte que les artères
puissent délivrer le sang nécessaire à nourrir et construire toutes les parties;
également pour que les veines puissent emporter toutes les impuretés, ce qui
conditionne la rénovation […]. Un apport abondant et complet de sang artériel
doit être amené et délivré à toutes les parties, organes et glandes, par les canaux
appelés artères66.
64
STILL, A.T., Autobiographie, Vannes, Sully, 1998, p. 165.
STILL, A.T., Philosophie de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2003, p. 183.
66
STILL, A.T., Philosophie de l’ostéopathie, Vannes, Sully, 2003, p. 30-31.
65
72
La fusion de ces quatre principes, que Still appelait l’ostéopathie, est la première et, à ce
jour, la seule philosophie de la médecine.
2.10 Élaboration d’une chaîne fasciale
À la lumière de cette philosophie qu’est l’ostéopathie, nous avons présenté dans ce chapitre
un résumé de la région abdominale avec la partie postérieure du tronc. Voici comment nous
en sommes venue à proposer cette recherche.
Beaucoup de patients sont accablés par des lombalgies et beaucoup d’entre eux présentent
des problèmes de tensions fasciales et/ou biomécaniques du bas du bas du dos causant une
perte de mobilité du rachis lombaire. Les traitements dits conventionnels ont une approche
dont l’emphase est mise sur le relâchement musculaire de la région lombaire ainsi que sur
des techniques de manipulation articulaires. Le renforcement musculaire des abdominaux
fait aussi régulièrement partie de la prise en charge des lombalgies. En ostéopathie, les
traitements offrent une vision plus globale et vont proposer une approche où l’on évalue et
traite à distance pour avoir un impact sur le rachis lombaire.
Nous nous sommes donc dit que puisque les muscles postérieurs du tronc et le rachis
lombaire sont en lien de continuité avec tous les muscles de la partie de l’abdomen,
pourquoi ne pas proposer un protocole qui se limiterait à traiter le contenant du tronc
versus son contenu, donc les aponévroses et les fasciæ abdominaux, pour traiter les
lombalgies.
Nous sommes partie de la même méthodologie que celle de notre résumé anatomique,
c’est-à-dire que nous sommes partie du mur antérieur de la colonne lombaire et que nous
avons construit une chaîne fasciale qui englobait toute la partie musculaire antérieure de
l’abdomen, en suivant les liens de continuité et de contiguïté. Comme nous l’avons
mentionné au point 2.6, si un muscle est physiologiquement dépourvu de sa motilité, sa
perte de capacité biomécanique pourrait affecter l’ensemble de la fonction biomécanique ou
physiologique du rachis lombaire et du contenu abdominal. Pourquoi alors insister sur la
73
détente musculaire et les manipulations répétitives du rachis lombaire postérieur si les
symptômes du patient ne sont que temporairement soulagés. Pourquoi ne pas aller traiter la
continuité de ses fasciæ postérieurs qui passent en latéral et en avant de l’abdomen pour
fermer la boucle de cette chaîne myofasciale?
Nous référons donc au point 2.3 pour saisir notre logique anatomique, si nous pouvons
nous exprimer ainsi, dans l’élaboration de cette chaîne myofasciale. Nous avons raffiné
cette dernière en intégrant les liens fasciaux antérieurs et postérieurs du tronc en nous
limitant à la cavité intrapéritonéale. Le détail final de la chaîne choisie est présenté dans le
chapitre suivant, au point 3.4.2. Il est à noter qu’étant donné leur nombre important, nous
avons dû faire un choix dans les différents fasciæ musculaires de la région postérieure du
tronc pour rendre l’expérimentation réalisable. Malgré le fait que plusieurs autres structures
de cette région ont autant d’importance dans les cas de lombalgie, nous avons dû choisir
une chaîne qui, selon nous, pourrait prévenir un potentiel déséquilibre en chaîne montante
vers le rachis cervical ou les épaules.
En biomécanique, nous avons vu plus tôt qu’il y a d’autres structures pouvant limiter
mécaniquement et pathologiquement les mouvements du rachis lombaire : les ligaments,
les capsules et les tissus musculaires et fasciaux. Pour respecter l’approche globale de
l’ostéopathie, nous avons voulu inclure un travail articulaire du rachis lombaire pour nous
assurer de travailler à plusieurs niveaux. Nous avons utilisé des techniques de
relâchement musculaire et des pompages articulaires. Nous avons aussi vu,
biomécaniquement, que certains mouvements du rachis lombaire se font principalement à
la charnière thoracolombaire; nous avons donc inclus des techniques de pompage du
rachis lombaire allant de T12 à L5, et ce, pour les deux groupes, puisque notre point de
vue expérimental portait sur l’importance de travailler une chaîne myofasciale de
l’abdomen.
Pour appuyer notre choix de chaîne de traitement, nous avons vu, au point 2.7, un
aperçu du système de tenségrité pouvant s’appliquer à l’humain. Ce dernier se stabilise
par la répartition et l’équilibre des contraintes mécaniques dans la totalité de sa
74
structure par la voie des tissus conjonctifs, et plus précisément par un bon équilibre
entre l’action mécanique du rachis lombaire et la pression abdominale, qui sont tous les
deux complémentaires. C’est donc pourquoi notre chaîne propose des techniques qui
assurent de maximiser ces potentiels en tentant de redonner à la structure une meilleure
motilité.
En embryologie, étant donné le rapport des structures antérieures et postérieures du tronc
dans leur développement constitutionnel, nous ne pouvons pas les dissocier dans notre plan
de traitement. En étudiant le développement des somites, nous comprenons que les muscles
postérieurs du rachis proviennent du même feuillet embryonnaire, le mésoblaste, que les
muscles larges de l’abdomen et les muscles antérieurs et postérieurs du rachis. Étant donné
leur mémoire embryologique, nous proposons cette hypothèse pour respecter leur lien
d’origine.
75
CHAPITRE 3 : Méthodologie
3.1 Méthodologie
Cette recherche est de type combiné, soit un plan à mesure répétées avec un groupe
contrôle et un groupe expérimental. Le recrutement de l’échantillon a été fait par
l’entremise d’un réseau de contacts établi dans la région de Lanaudière ainsi que par l’envoi
d’une lettre de recrutement dans certaines cliniques médicales, deux centres sportifs et trois
clubs de cyclistes. Les sujets étaient âgés de 25 à 62 ans, hommes et femmes souffrant de
lombalgie commune depuis plus de trois mois. Le recrutement a eu lieu de juin 2011 à août
2011, et l’expérimentation s’est déroulée du 12 septembre 2011 au 7 novembre 2011.
Les sujets intéressés devaient communiquer avec l’expérimentatrice par courriel ou par
téléphone, suivant quoi le premier questionnaire leur était envoyé, incluant les critères
d’inclusion et d’exclusion. Si le sujet répondait aux critères, il était contacté par téléphone
pour convenir de trois rendez-vous. Quarante-neuf personnes ont été retenues à la suite du
premier questionnaire. Quatre personnes ont été exclues à la suite de la première évaluation
physique, qui démontrait des lésions majeures et des douleurs sacro-iliaques et non
lombalgiques. Une personne a été exclue après la première rencontre, étant donné qu’elle
recevait un nouveau matelas la journée même. L’échantillon final a donc été constitué de
44 personnes (25 hommes, 19 femmes), également réparties dans chaque groupe.
3.1.1 Critères d’inclusion et d’exclusion
3.1.1.1 Critères d’inclusion :

Être âgé de 18 à 65 ans et souffrir de lombalgie commune depuis au moins 3 mois.

Être disponible pour la durée de l’étude.
3.1.1.2 Critères d’exclusion :

Candidats présentant des hernies discales lombaires diagnostiquées.

Candidats présentant des lésions ostéopathiques vertébrales lombaires majeures.
76

Candidats présentant une spondylolisthésis ou une fracture vertébrale diagnostiquée.

Candidats présentant tout type de pathologie inflammatoire diagnostiquée, incluant
la fibromyalgie.

Candidats ayant suivi un traitement (ostéopathie, physiothérapie, acupuncture,
massothérapie ou autre) dans les deux mois précédent l’expérimentation et/ou
prévoyant en suivre pendant l’expérimentation.

Candidats ayant des problèmes aux articulations sacro-iliaques tels que des lésions
de type casse-noisette, trois points hauts, axes verticaux ou autres lésions majeures.

Candidats prenant des médicaments anti-inflammatoires depuis plus de trois mois.
Ces critères d’exclusion ont été établis, car ils pouvaient biaiser les résultats de la
recherche. De plus, nous avons mentionné aux patients qu’il était important, pour la durée
de l’étude, de ne pas changer leurs habitudes de vie telles que matelas, médication, activités
sportives et/ou professionnelles, etc.
3.1.2 Évaluation ostéopathique
L’évaluation ostéopathique a été faite par l’expérimentatrice sur tous les sujets. Au début de
la première séance, nous avons fait des tests debout servant à évaluer la sacro-iliaque. Ceuxci ont déterminé si ces régions présentaient des lésions ostéopathiques telles que cassenoisette, trois points hauts et axes verticaux. Si cela était le cas, les candidats étaient exclus.
Ensuite, nous avons fait des tests en procubitus servant à évaluer les vertèbres lombaires.
Ceux-ci ont déterminé si les vertèbres présentaient également des lésions ostéopathiques
majeures qui pourraient biaiser le but de l’expérimentation.
3.2 Description des instruments de recherche
3.2.1 Questionnaire médical
Au début de la première rencontre, un questionnaire médical détaillé a été rempli avec tous
les participants. Cela a permis, au besoin, de faire des analyses statistiques complémentaires.
77
3.2.2 Questionnaire sur la douleur
Au début de chaque traitement, un questionnaire sur la douleur a été rempli avec le sujet.
Le questionnaire tenait compte de la localisation de la douleur, de sa fréquence, du type de
douleur ainsi que de son intensité sur une échelle de 1 à 10.
3.2.3 Évaluation objective avec instruments
À la première et à la dernière séance, les sujets des deux groupes ont été évalués
objectivement de trois façons.
3.2.3.1 Goniomètre
Un goniomètre de plastique 12” Baseline 360° a été utilisé pour mesurer les inclinaisons
latérales et les rotations du rachis lombaire, tant pour le groupe contrôle que pour le groupe
expérimental.
The reliability of goniometric measurements is affected by the measurement
procedure. Several studies found that intertester reliability improved when all
the examiners used consistent, well-defined testing positions and measurement
methods67.
Figure 28 : Goniomètre de plastique 12” Baseline 360°68
67
WATKINS, M.A., et al., « Reliability of goniometric measurements and visual estimates of knee range of motion
obtained in a clinical setting », Phys Ther, vol. 71, no 90, 1991, dans NORKIN, C.C., et J. WHITE, Measurement of
joint motion, a guide to goniometry, 2e édition, Philadelphia, F.A. Davis Company, 1995.
68
Image tirée du catalogue en ligne 3B scientific www.a3bs.com.
78
Pour assurer notre propre validité avec cet instrument, nous avons testé et calculé notre
fiabilité à l’aide de tests proposés dans Measurement of joint motion, a guide to
goniometry69. Pour les mouvements d’inclinaison latérale et de rotation du rachis lombaire,
notre coefficient de variation moyen était de 6,7 %, avec des valeurs allant de 5,6 % à
7,9 %. Selon Blesh70, cette valeur est jugée comme étant très bonne. Vous trouverez les
calculs de ces moyennes de coefficient de variation en annexe 1 (No. 1 et 5).
Successive measurements are more reliable if taken by the same examiner rather
than different examiners71.
Notez que lors de la mesure des rotations, le sujet était assis sur un siège sans dossier avec
les pieds à plat au sol pour stabiliser son bassin. Les membres supérieurs tenaient un bâton
derrière la nuque pour stabiliser la ceinture scapulaire. Le goniomètre était placé au-dessus
de la tête du sujet avec un fulcrum à son apex. Les deux branches du goniomètre étaient
alignées avec l’acromion de l’épaule du côté de la rotation à effectuer. Le sujet produisait
une rotation tout en stabilisant son bassin sur le siège.
3.2.3.2 Inclinomètre
Un inclinomètre Universal a été utilisé pour mesurer la flexion, l’extension et les
inclinaisons latérales du tronc pour le groupe contrôle et le groupe expérimental. Sa fiabilité
est bonne et sa validité a été confirmée par radiographie.
Measurement techniques using inclinometers are necessary to obtain reliable
spinal mobility measurements72.
69
NORKIN, C.C., et Joyce WHITE, Measurement of joint motion, a guide to goniometry, Philadelphia, F.A.
Davis Company, 1995, p. 43.
70
BLESH, T.E., Measurement in Physical Education, 2e édition, New York, Ronald Press, 1974, dans Currier,
D.P., Elements of research in Physical Therapy, 3e édition, Baltimore, Williams and Wilkins, 1990.
71
NORKIN, C.C., et Joyce WHITE, Measurement of joint motion, a guide to goniometry, 2e édition,
Philadelphia, F.A. Davis Company, 1995, p. 37.
72
AMERICAN MEDICAL ASSOCIATION, Guides do the Evaluation of Permanent Impairment, 3e édition,
Chicago, AMA, 1988.
79
Nous avons également assuré notre propre validité et notre propre fiabilité avec cet
instrument. Les résultats sont présentés dans l’annexe 1 (No. 2, 3 et 4). Pour les
mouvements de flexion, d’extension et d’inclinaison latérale du rachis lombaire, notre
coefficient de variation moyen était de 6,2 %, avec des valeurs allant de 4,6 % à 9,2 %.
Cette valeur est jugée comme étant très bonne73.
Figure 29 : Inclinomètre Universal74
Notez qu’une ligne verticale a été tracée entre les deux épines iliaques postéro-supérieures
au niveau de la charnière L5-S1 à l’épineuse T12. Nous avons noté les deux valeurs à la
position initiale, qui était notre référence.
Lorsque le sujet faisait une flexion du tronc, nous nous sommes assurée qu’il gardait une
antéflexion du bassin. Ensuite, nous avons noté les deux valeurs en degrés trouvées en
position de flexion.
73
NORKIN, C.C., et J. WHITE, Measurement of joint motion, a guide to goniometry, Philadelphia, F.A. Davis
Company, 1995, p. 43.
74
Image tirée du catalogue en ligne www.orthocanada.com.
80
La différence entre les valeurs de référence et les valeurs en flexion nous a donné la flexion
maximale du rachis lombaire. Nous avons procédé de la même manière pour l’extension du
rachis lombaire.
Nous avons ajouté un type de ceinture à l’inclinomètre pour l’inclinaison latérale. L’outil de
mesure était placé au niveau de l’épineuse de T12 comme référence pour l’inclinaison latérale.
3.2.3.3 Test de Schöber modifié
Le test de Schöber consiste à tracer une ligne horizontale en regard des épines iliaques
postérosupérieures EIPS, ligne qui correspond selon lui à L5. Un deuxième repère est tracé
10 cm au-dessus du premier.
La modification du test de Schöber a été inventée par MacRae et Wright75. Selon plusieurs
études présentées dans Measurement of joint motion, ce test modifié aurait une meilleure
validité et une meilleure fiabilité que la technique originale. MacRae et Wright préconisent
en effet un troisième repère cutané complémentaire, à 5 cm en dessous de la première ligne
horizontale. Cette précaution permet une meilleure fiabilité, étant donné qu’elle tient
compte de la mobilité de L5-S1, qui est la mobilité la plus importante du rachis lombaire.
On note la distance entre le repère supérieur et inférieur. Le ROM (range of motion) du
rachis lombaire est égal à 15 cm moins la distance calculée. Ce test a été utilisé pour
mesurer la flexion et l’extension du rachis lombaire chez les deux groupes.
75
MACRAE, I.F., et V. WRIGHT, « Measurement of back movement », Ann Rheum Dis, vol. 28, no 584, 1969,
dans Norkin, Cynthia C., et Joyce White, Measurement of joint motion, a guide to goniometry, Philadelphia,
F.A. Davis Company, 1995, p. 37.
81
Figure 30 : Points de référence du test de Schöber modifié 76
Toutes nos mesures ont été compilées dans des tableaux pour chaque sujet. L’objectif de
ces mesures était d’observer, de la façon la plus objective possible, l’amélioration du ROM
de chaque sujet. C’est la raison pour laquelle nous avons utilisé plusieurs instruments de
mesure valides et fiables.
Several investigators have examined the reliability of using the mean (average)
of
several
goniometric
measurements as compared with using one
77
measurement .
3.2.4 Évaluation objective du thérapeute
Nous avons utilisé le test ostéopathique du rebond, qui sert à évaluer la mobilité globale les
vertèbres lombaires (L5 à T12). Ce test a été tiré du cours de Sémiologie générale, donné
par Daniel Michel, D.O., en octobre 2006 à l’Académie Sutherland d’ostéopathie du
Québec. Tous les sujets ont été testés. Nous avons classé la mobilité globale de chaque
vertèbre sur une échelle de 1 à 4 :
76
77
http://openi.nlm.nih.gov/index.php
LOW, J.L., « The reliability of joint measurement », Physiotherapy, vol. 62, no 227, 1976.
82
1 : bonne mobilité dans tous les glissements de la vertèbre;
2 : perte de mobilité légère dans un ou plusieurs glissements de la vertèbre;
3 : perte de mobilité modérée dans un ou plusieurs glissements de la vertèbre;
4 : perte de mobilité sévère dans un ou plusieurs glissements de la vertèbre.
3.3 Plan et déroulement de l’expérimentation
3.3.1 Plan
Nous avons fait une expérimentation de type combiné avec un groupe expérimental et un
groupe contrôle. En guise de traitement, les deux groupes ont reçu une normalisation
fasciale de la paroi lombaire postérieure. Par contre, le groupe expérimental a reçu, en plus,
une normalisation d’une chaîne myofasciale de la paroi abdominale. Le nombre de
traitements était le même pour les deux groupes dans le même laps de temps. Les sujets ont
été traités et évalués par la même expérimentatrice à chaque séance, au même endroit et
dans des conditions semblables. Seule l’analyse statistique des données a été faite par un
professionnel autre que l’expérimentatrice. De plus, l’expérimentatrice a fait :

le recrutement des sujets depuis le premier questionnaire incluant les critères
d’inclusion et d’exclusion;

la distribution au hasard des sujets dans le groupe expérimental ou le groupe
contrôle par la méthode du chapeau;

les évaluations subjectives et objectives au début de chaque séance;

les traitements ostéopathiques de chaque sujet lors des trois séances;

la colligation des données dans un tableau aux fins des analyses statistiques.
3.3.2 Déroulement et durée de l’expérimentation
3.3.2.1 Première séance

Signature du formulaire de consentement

Collecte de données pour l’anamnèse médicale et questionnaire sur la douleur
83

Évaluation du bassin debout (test du casse-noisette, test des axes verticaux, test de
la commère et test des trois points hauts au besoin)

Test du goniomètre pour les mesures du rachis lombaire

Test de l’inclinomètre pour les mesures du rachis lombaire

Test de Schöber modifié pour les mesures du rachis lombaire

Évaluation en rebond pour la mobilité de chaque vertèbre lombaire (L5-T12)

Traitement correspondant au groupe
Le traitement appliqué au groupe contrôle comprenait un traitement d’une chaîne fasciale
de la paroi lombaire postérieure (voir le point 3.4.1).
Le traitement appliqué au groupe expérimental comprenait un traitement d’une chaîne
fasciale de la paroi lombaire postérieure et une chaîne myofasciale de la paroi abdominale
(voir le point 3.4.2).
3.3.2.2 Deuxième séance
Cette séance avait lieu deux semaines après la première, à la même période de la journée.

Collecte de données avec le même questionnaire sur la douleur

Évaluation en rebond pour la mobilité de chaque vertèbre lombaire (L5-T12)

Traitement correspondant au groupe
Le traitement appliqué au groupe contrôle comprenait le même traitement qu’à la première
séance, soit la chaîne fasciale de la paroi lombaire postérieure (voir le point 3.4.1).
Le traitement appliqué au groupe expérimental comprenait le même traitement qu’à la
première séance, soit la chaîne fasciale de la paroi lombaire postérieure et une chaîne
myofasciale de la paroi abdominale (voir le point 3.4.2).
3.3.2.3 Troisième séance
Cette séance avait lieu un mois après la deuxième séance, à la même période de la journée.
84

Collecte de données avec le questionnaire final sur la douleur

Test du goniomètre pour les mesures du rachis lombaire

Test de l’inclinomètre pour les mesures du rachis lombaire

Test de Schöber modifié pour les mesures du rachis lombaire

Évaluation en rebond pour la mobilité de chaque vertèbre lombaire (L5-T12)

Traitement ostéopathique personnalisé gratuit pour remercier les sujets
3.3.2.4 Durée de l’étude
Tableau 1 : Durée de l’étude
Juin 2011 à juin 2012
Déroulement de l’étude, revue de la littérature
et rédaction du mémoire
Juin 2011 à août 2011
Recrutement des sujets
Septembre 2011 à novembre 2011
Déroulement de l’expérimentation
Janvier 2012
Analyse des résultats par un statisticien
professionnel
3.4 Chaînes de traitements proposées
3.4.1 Groupe contrôle
Pour le groupe contrôle, un traitement ostéopathique de la paroi lombaire postérieure a été
effectué.
3.4.1.1 Normalisation vertébrale des lombaires (L5-T12)

Pompage articulaire en flexion

Pompage articulaire en extension

Pompage articulaire en inclinaison

Pompage articulaire en torsion
3.4.1.2 Normalisation fasciale des muscles lombaires (L5-T12)

Normalisation du fascia lombosacré

Normalisation de la charnière aponévrotique lombaire (Aman Jean)
85

Normalisation de l’aponévrose postérieure du muscle transverse

Normalisation du ligament lombocostal de Henlé

Normalisation du ligament cintré du diaphragme thoracique (arcade du carré des
lombes)

Normalisation du fascia carré des lombes
3.4.2 Groupe expérimental
Pour le groupe expérimental, le même traitement que le groupe contrôle a été effectué, en
plus d’un traitement myofascial de la paroi abdominale.
3.4.2.1 Normalisation vertébrale des lombaires (L5-T12)

Pompage articulaire en flexion

Pompage articulaire en extension

Pompage articulaire en inclinaison

Pompage articulaire en torsion
3.4.2.2 Normalisation fasciale des muscles lombaires (L5-T12)

Normalisation du fascia lombosacré

Normalisation de la charnière aponévrotique lombaire (Aman-Jean)

Normalisation de l’aponévrose postérieure du muscle transverse

Normalisation du ligament lombocostal de Henlé

Normalisation du ligament cintré du diaphragme thoracique (arcade du carré des
lombes)

Normalisation du fascia carré des lombes
3.4.2.3 Normalisation myofasciale de la paroi abdominale :

Plan superficiel :
 Normalisation de la ligne blanche de l’abdomen
 Normalisation de la gaine des muscles grands droits
86
 Normalisation des piliers du muscle grand oblique (externe)

Plans moyen et profond :
 Normalisation du tendon conjoint du muscle petit oblique (interne) et du
muscle transverse de l’abdomen
 Normalisation du ligament Hesselbach
 Normalisation du fascia transversalis
 Normalisation du fascia iliaca
 Peignage des piliers du muscle psoas
 Peignage des piliers du diaphragme thoracique
3.5 Descriptions des variables
3.5.1 Variable indépendante

Traitement ostéopathique des gens souffrant de lombalgie chronique depuis plus de
trois mois
3.5.2 Variables dépendantes

Mesures en degrés du ROM du rachis lombaire prises avec le goniomètre

Mesures en degrés du ROM du rachis lombaire prises avec l’inclinomètre

Mesures en centimètres de la mobilité en flexion et en extension du rachis lombaire
avec le test de Schöber modifié

Perception de l’intensité de la douleur sur une échelle de 1 à 10

Cote de 1 à 4 sur la mobilité accessoire des vertèbres lombaires
Ces variables dépendantes permettent d’évaluer la lombalgie commune des sujets et de
valider l’effet du traitement ostéopathique.
87
CHAPITRE 4 : Analyse et interprétation des résultats
Dans ce chapitre, nous vous présentons les résultats obtenus lors de l’analyse statistique des
évaluations subjective et objective de notre expérimentation. Cette analyse a été faite dans
un premier temps d’un point de vue subjectif à l’aide des questionnaires sur l’intensité de la
douleur, sa fréquence et son irradiation, et dans un deuxième temps d’un point de vue
objectif à l’aide des mesures prises avec le goniomètre, l’inclinomètre, le test de Schöber
modifié ainsi que l’évaluation par la thérapeute de la mobilité vertébrale.
Le but de cette analyse statistique est de confirmer notre hypothèse de recherche de départ,
soit que « le traitement conventionnel des lombalgies chroniques aura de meilleurs résultats
si on y inclut le traitement d’une chaîne myofasciale de l’abdomen ».
4.1 Tests statistiques utilisés
Les données de notre recherche ont été analysées par Yves Lepage, statisticien. Le logiciel
statistique utilisé est SPSS, version 20. Les tests utilisés sont les suivants.
I.
Test Khi deux de Pearson : Ce test permet de comparer la répartition d’une
variable discrète entre deux groupes.
II.
Test T de Student : Ce test est utilisé pour les échantillons indépendants qui
permettent de comparer la moyenne d’une variable continue entre deux groupes.
III.
Correction de Bonferroni : Cette correction permet de corriger la valeur p d’un
test afin de tenir compte de la multiplicité des tests.
IV.
Analyse de variance à deux facteurs : Les moyennes des variables continues sont
comparées entre les groupes et les temps à l’aide d’une analyse de variance à
deux facteurs dont un est répété : un facteur groupe à deux niveaux (C et E) et un
facteur répété temps à trois niveaux (ou deux, selon le cas).
V.
Test T de Student pour échantillons appariés : Ce test permet de comparer la
moyenne d’une variable continue entre deux temps.
88
4.2 Homogénéité des groupes
L’échantillon de 44 personnes a été formé en fonction des critères d’inclusion et
d’exclusion déterminés a priori et correspondant aux caractéristiques désirées pour
répondre aux besoins de la recherche. La division du groupe en un groupe contrôle et un
groupe expérimental a été faite aléatoirement. Des tests ont été faits pour vérifier
l’homogénéité de l’échantillon utilisé pour cette expérimentation et ils démontrent que
l’échantillon est satisfaisant et homogène.
Tableau 2 : Homogénéité des groupes
Valeur p
Signification
Sexe
0,361
H
Âge
0,374
H
Légende : H : homogène
4.3 Résultats de l’étude
Les résultats sont présentés ici à l’aide de tableaux et de graphiques. Nous avons fait deux
types de tableaux pour chaque variable : les premiers représentent la comparaison de
l’évolution dans le temps des moyennes chez les deux groupes, et les seconds représentent
la comparaison de l’évolution des moyennes entre les deux groupes au fil des séances. Les
graphiques illustrent le comportement des moyennes du groupe contrôle et du groupe
expérimental au fil des traitements. Notez que la lettre C représente le groupe contrôle et la
lettre E, le groupe expérimental; que les séances sont respectivement indiquées T1 (premier
rendez-vous), T2 (deuxième rendez-vous) et T3 (troisième rendez-vous). Les résultats
significatifs sont notés S, et NS indique un résultat non significatif.
4.3.1 Questionnaire sur la douleur
Notre questionnaire sur la douleur comporte une description de l’intensité de la douleur le
matin et le soir, la fréquence de la douleur dans la semaine et la présence d’une irradiation
89
dans le membre inférieur. Ce questionnaire a été donné avant chaque séance pour chaque
groupe. Ces analyses répondront à la question suivante : existe-t-il, au fil des séances, une
différence significative dans l’évolution des deux groupes?
4.3.1.1 Intensité dans la journée
4.3.1.1.1 Douleur le matin
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la différence de moyennes entre les séances est
significative.
Tableau 3 : Comparaison de l’évolution dans le temps de l’intensité de la douleur
le matin
Groupe
C
E
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
1 et 2
0,049
S
1 et 3
<0,001
S
2 et 3
0,001
S
1 et 2
0,011
S
1 et 3
<0,001
S
2 et 3
<0,001
S
Inter-sujet : Au troisième rendez-vous, la différence de moyennes entre les deux
groupes est significative.
Tableau 4 : Comparaison de l’évolution de l’intensité de la douleur le matin
entre les deux groupes
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
1
0,233
NS
2
0,108
NS
3
<0,001
S
90
Figure 31 : Évolution dans le temps de l’intensité de la douleur
de chaque groupe le matin
Conclusion : Au fil des séances, l’intensité de la douleur le matin a diminué pour les deux
groupes. Cependant, dès le deuxième rendez-vous, les valeurs du groupe expérimental ont
eu tendance à diminuer davantage que celles du groupe contrôle, et au troisième rendezvous, le groupe expérimental s’est démarqué du groupe contrôle de façon significative.
91
4.3.1.1.2 Douleur le soir
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la différence de moyennes entre les séances est
significative.
Tableau 5 : Comparaison de l’évolution dans le temps de l’intensité de la douleur
le soir
Groupe
C
E
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
1 et 2
0,028
S
1 et 3
0,001
S
2 et 3
0,046
S
1 et 2
<0,001
S
1 et 3
<0,001
S
2 et 3
<0,001
S
Inter-sujet : Au troisième rendez-vous, la différence de moyennes entre les deux
groupes est significative.
Tableau 6 : Comparaison de l’évolution de l’intensité de la douleur le soir
entre les deux groupes
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
1
0,076
NS
2
0,438
NS
3
0,035
S
92
Figure 32 : Évolution dans le temps de l’intensité de la douleur de chaque groupe
le soir
Conclusion : Au fil des séances, l’intensité de la douleur le soir a diminué
significativement pour les deux groupes. Cependant, le groupe expérimental se démarque
de façon significative au troisième rendez-vous.
93
4.3.1.2 Fréquence hebdomadaire
Cette analyse a permis d’évaluer le nombre d’occurrences hebdomadaires de la douleur et
si cette dernière diminuait au fil des rendez-vous.
Intra-sujet : Pour le groupe expérimental, la différence de moyennes entre les séances
est significative.
Tableau 7 : Comparaison de l’évolution dans le temps de la fréquence
des épisodes douloureux
Groupe
C
E
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
1 et 2
1,000
NS
1 et 3
1,000
NS
2 et 3
1,000
NS
1 et 2
0,510
NS
1 et 3
0,004
S
2 et 3
0,020
S
Inter-sujet : Au fil des séances, la différence de moyennes entre les deux groupes est
significative.
Tableau 8 : Comparaison de l’évolution de la fréquence de la douleur entre les deux
groupes
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
1
0,047
S
2
0,019
S
3
0,012
S
94
Figure 33 : Évolution dans le temps de la fréquence de la douleur de chaque groupe
Conclusion : La fréquence de la douleur dans la semaine diminue significativement
pour le groupe expérimental, ce qui n’est pas le cas pour le groupe contrôle.
95
4.3.1.3 Irradiation
Ce questionnaire nous a permis de vérifier s’il y avait eu un changement au fil des traitements
au niveau de la douleur accompagnée d’une irradiation dans le membre inférieur.
Figure 34 : Évolution dans le temps de l’irradiation dans le membre inférieur
de chaque groupe
Conclusion : Au troisième rendez-vous, l’irradiation dans le membre inférieur avait
diminué significativement pour le groupe expérimental, contrairement au groupe
contrôle.
4.3.2 Mesures objectives
Les données objectives prises pour la mobilité du ROM (range of motion) avec le
goniomètre, l’inclinomètre et le test de Schöber modifié ont été prises au premier (T1) et au
troisième (T3) rendez-vous pour chaque groupe. Le statisticien a fait les statistiques avec
les données compilées de chaque outil de mesure, puis les a comparées. Ces analyses
96
répondent à la question suivante : à la fin de l’étude, y aura-t-il une amélioration dans la
mobilité du rachis lombaire dans un ou les deux groupes et si oui, y aura-t-il une différence
entre les groupes?
4.3.2.1 Goniomètre – ROM en rotation totale
Intra-sujet : Pour le groupe expérimental, la différence de moyennes entre les séances
est significative.
Tableau 9 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM en rotation totale –
goniomètre
Groupe
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
C
1 et 3
0,175
NS
E
1 et 3
<0,001
S
Inter-sujet : Au troisième rendez-vous, la différence de moyennes entre les deux
groupes est significative.
Tableau 10 : Évolution du ROM en rotation totale entre les deux groupes –
goniomètre
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
1
0,126
NS
3
0,003
S
97
Figure 35 : Évolution dans le temps du ROM en rotation totale de chaque groupe
Conclusion : Au dernier rendez-vous, les valeurs de la rotation totale du groupe
expérimental ont été significativement améliorées par rapport à celles du groupe
contrôle.
4.3.2.2 Goniomètre – ROM en inclinaison latérale droite
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la différence de moyennes entre les séances est
significative.
98
Tableau 11 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM
en inclinaison droite – goniomètre
Groupe
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
C
1 et 3
0,004
S
E
1 et 3
<0,001
S
Inter-sujet : Au fil des séances, il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes.
Tableau 12 : Comparaison de l’évolution du ROM en inclinaison droite entre
les deux groupes – goniomètre
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
1
0,180
NS
3
0,392
NS
Figure 36 : Évolution dans le temps du ROM en inclinaison latérale droite
de chaque groupe
99
Conclusion : Au fil des séances, la mesure du ROM en inclinaison latérale droite augmente
pour les deux groupes. Cependant, au troisième rendez-vous, celle du groupe expérimental
a eu tendance à augmenter davantage.
4.3.2.3 Goniomètre – ROM en inclinaison latérale gauche
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,257, ce qui indique qu’il n’y a pas
de différence significative de moyennes entre les séances.
Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,936, ce qui indique qu’il n’y a pas de
différence significative de moyennes entre les deux groupes.
Figure 37 : Évolution dans le temps du ROM en inclinaison latérale gauche
de chaque groupe
100
Conclusion : La mesure du ROM en inclinaison latérale gauche a eu tendance à augmenter
pour les deux groupes. Cependant, au dernier rendez-vous, celle du groupe expérimental a
eu tendance à augmenter davantage.
4.3.2.4 Inclinomètre – ROM en inclinaison latérale totale
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la différence de moyennes entre les séances est
significative.
Tableau 13 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM
en inclinaison latérale totale – inclinomètre
Groupe
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
C
1 et 3
<0,001
S
E
1 et 3
<0,001
S
Inter-sujet : Au fil des séances, il n’y a pas de différence significative de moyennes entre
les deux groupes.
Tableau 14 : Évolution du ROM en inclinaison latérale totale entre les deux groupes –
inclinomètre
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
1
0,733
NS
3
0,883
NS
101
Figure 38 : Évolution dans le temps du ROM en inclinaison totale de chaque groupe
Conclusion : Au fil des séances, la mesure du ROM en inclinaison latérale totale augmente
de façon significative pour les deux groupes. Cependant, au troisième rendez-vous, celle du
groupe expérimental a eu tendance à augmenter davantage.
4.3.2.5 Inclinomètre – ROM en flexion
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la différence de moyennes entre les séances est
significative.
Tableau 15 : Comparaison de l’évolution dans le temps du ROM en flexion –
inclinomètre
Groupe
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
C
1 et 3
0,003
S
E
1 et 3
<0,001
S
102
Inter-sujet : Au fil des séances, il n’y a pas de différence significative de moyennes entre
les groupes.
Tableau 16 : Comparaison de l’évolution du ROM en flexion entre les deux groupes –
inclinomètre
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
1
0,289
NS
3
0,425
NS
Figure 39 : Évolution dans le temps du ROM en flexion de chaque groupe
Conclusion : Au fil des séances, la mesure du ROM en flexion s’améliore
significativement pour les deux groupes. Cependant, celle du groupe expérimental a eu
tendance à augmenter davantage.
103
4.3.2.6 Inclinomètre – ROM en extension
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,260, ce qui indique qu’il n’y a pas
de différence significative de moyennes entre les séances.
Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,584, ce qui indique qu’il n’y a pas de
différence significative de moyennes entre les groupes.
Figure 40 : Évolution dans le temps du ROM en extension de chaque groupe
Conclusion : La mesure du ROM en extension a eu tendance à augmenter davantage pour
le groupe expérimental.
4.3.2.7 Test de Schöber modifié – flexion
Intra-sujet : Pour le groupe expérimental, la différence de moyennes entre les séances
est significative.
104
Tableau 17 : Comparaison de l’évolution dans le temps de la flexion –
test de Schöber modifié
Groupe
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
C
1 et 3
1,000
NS
E
1 et 3
0,001
S
Inter-sujet : Au fil des séances, il n’y a pas de différence significative de moyennes entre
les groupes.
Tableau 18 : Comparaison de l’évolution de la flexion entre les deux groupes –
test de Schöber modifié
Temps (séance)
Valeur p
Résultat
1
0,337
NS
3
0,850
NS
Figure 41 : Évolution dans le temps de la flexion de chaque groupe –
test de Schöber modifié
105
Conclusion : Pour le groupe expérimental, on note une augmentation significative des
valeurs de la flexion lombaire à la fin des traitements.
4.3.2.8 Test de Schöber modifié – extension
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,505, ce qui indique qu’il n’y a pas
de différence significative de moyennes entre les séances.
Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 1,000, ce qui indique qu’il n’y a pas de
différence significative de moyennes entre les groupes.
Figure 42 : Évolution dans le temps de l’extension de chaque groupe –
test de Schöber modifié
Conclusion : Les valeurs pour l’extension entre les deux groupes ont eu tendance à
augmenter. Toutefois, la tendance est plus grande pour le groupe expérimental.
106
4.3.3 Évaluation ostéopathique de la mobilité vertébrale
Nous avons comparé, au fil des séances, l’amélioration de la mobilité accessoire de chacune
des vertèbres individuellement, de L5 à T12, pour les deux groupes. L’évaluation a été faite
sur une cote de 1 à 4, 1 étant une bonne mobilité et 4 une mobilité sévèrement restreinte.
4.3.3.1 Mobilité de L5
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,821, ce qui indique qu’il n’y a pas
de différence significative de moyennes entre les séances.
Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 1,000, ce qui indique qu’il n’y a pas de
différence significative de moyennes entre les groupes.
Figure 43 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L5 de chaque groupe
Conclusion : La mobilité restreinte de L5 a eu tendance à diminuer pour les deux groupes.
107
4.3.3.2 Mobilité de L4
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,513, ce qui indique qu’il n’y a pas
de différence significative de moyennes entre les séances.
Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,428, ce qui indique qu’il n’y a pas de
différence significative de moyennes entre les groupes.
Figure 44 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L4 de chaque groupe
Conclusion : La mobilité restreinte de L4 a eu une légère tendance à diminuer davantage
pour le groupe expérimental.
108
4.3.3.3 Mobilité de L3
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,564, ce qui indique qu’il n’y a pas
de différence significative de moyennes entre les séances.
Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,039, ce qui indique qu’il n’y a pas de
différence significative de moyennes entre les groupes.
Figure 45 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L3 de chaque groupe
Conclusion : La mobilité restreinte de L3 a eu une légère tendance à diminuer davantage
pour le groupe expérimental.
109
4.3.3.4 Mobilité de L2
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,052, ce qui indique qu’il n’y a pas
de différence significative de moyennes entre les séances.
Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,020, ce qui indique qu’il n’y a pas de
différence significative de moyennes entre les groupes.
Figure 46 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L2 de chaque groupe
Conclusion : Après la première séance, la mobilité restreinte de L2 a eu tendance à
diminuer davantage pour le groupe expérimental.
110
4.3.3.5 Mobilité de L1
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,166, ce qui indique qu’il n’y a pas
de différence significative de moyennes entre les séances.
Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,089, ce qui indique qu’il n’y a pas de
différence significative de moyennes entre les groupes.
Figure 47 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de L1 de chaque groupe
Conclusion : Dès la deuxième séance, la mobilité restreinte de L1 a eu tendance à diminuer
davantage pour le groupe expérimental.
111
4.3.3.6 Mobilité de T12
Intra-sujet : Pour les deux groupes, la valeur p est de 0,195, ce qui indique qu’il n’y a pas
de différence significative de moyennes entre les séances.
Inter-sujet : Au fil des séances, la valeur p est de 0,202, ce qui indique qu’il n’y a pas de
différence significative de moyennes entre les groupes.
Figure 48 : Évolution dans le temps de la mobilité articulaire de T12
de chaque groupe
Conclusion : Dès la deuxième séance, la mobilité restreinte de T12 a eu tendance à
diminuer davantage pour le groupe expérimental.
112
CHAPITRE 5 : DISCUSSION
À la lumière des résultats obtenus lors de cette étude, nous allons tenter d’expliquer quels
ont été les effets de notre expérimentation sur les lombalgies chroniques de nos sujets.
5.1 Résultats de la recherche
L’hypothèse principale de cette recherche suggère que le traitement ostéopathique proposé,
le travail d’une chaîne myofasciale de l’abdomen combiné au travail des fasciæ postérieurs
du rachis lombaire, est en mesure de donner de meilleurs résultats dans le traitement des
lombalgies qu’un traitement ostéopathique qui se limite au traitement de la chaîne
postérieure. Nous confirmons l’hypothèse du fait que cinq données statistiques sur dix
favorisent le groupe expérimental et qu’aucune d’entre elles ne favorise le groupe contrôle.
Nous avons choisi certains paramètres importants pour considérer l’amélioration de la
lombalgie commune. Pour être en mesure de bien comparer les résultats sur chacun des
deux groupes, nous avons décrit la variable de la douleur en considérant l’intensité de la
douleur le matin et le soir, la fréquence de cette douleur dans la semaine et, s’il y avait lieu,
la présence de l’irradiation dans le membre inférieur. Toutefois, nous avons observé cette
lombalgie au sens plus large, ne nous limitant pas à cette dernière variable pour quantifier
l’amélioration. En effet, nous avons considéré un autre facteur qui accompagne souvent les
lombalgies : le manque de mobilité articulaire.
Nous pouvons affirmer que notre hypothèse de recherche est confirmée, étant donné que la
majorité des variables ont présenté une amélioration significative pour le groupe expérimental.
La science tend à vouloir isoler les variables afin d’augmenter la validité des résultats, ce qui
segmente l’analyse des résultats; dans un contexte de traitement ostéopathique, ceci est
difficilement applicable, mais à ce point de la recherche, il nous paraît important de faire
mention que nous sommes consciente de l’orientation très scientifique du contexte de cette
recherche et que nous tenterons de ramener notre analyse vers un mode plus ostéopathique.
113
La science de l’ostéopathie est basée sur un mode de raisonnement qui ne va pas
au-delà de principes et de vérités dont on peut prouver qu’ils existent dans toute la
composition physique et vitale de l’homme. […] Ces vérités sont des faits toujours
vivants qui conduisent chaque fois leur possesseur à obtenir de bons résultats78.
5.1.1 Intensité de la douleur dans la journée
Les données sur la douleur du matin et du soir ont diminué significativement pour les deux
groupes au fil des séances. Cependant, au troisième rendez-vous, le groupe expérimental
s’est démarqué du groupe contrôle de façon significative. Le traitement a donc eu un
effet pour chaque groupe, mais suite à la deuxième séance, l’intensité de la douleur le matin
et le soir a diminué significativement chez le groupe expérimental. Nous pouvons conclure
que le traitement proposé a touché des causes possibles, étant donné que son effet positif
était encore effectif mois plus tard.
Du point de vue ostéopathique, nous pensons que plusieurs éléments subjectifs interagissent et
influencent les résultats du traitement. D’abord, nous croyons que dès que le patient se sent pris
en charge par l’ostéopathe, sa volonté de guérison s’accentue. De plus, dès que le thérapeute
explique les différentes causes des symptômes de la lombalgie et en expose une conception
globale, le patient, dans plusieurs cas sans même avoir été traité, a déjà l’impression de mieux
se porter. Sa perception de sa condition change et son implication dans le traitement s’en trouve
stimulée. Une équipe est ainsi formée (patient et thérapeute) optimisant la guérison du patient.
Par ce dialogue, nous stimulons son intelligence, son émotivité, sa prise en charge, son
environnement et non pas seulement le segment à traiter, qui est le rachis lombaire. « Cette
ostéopathie systémique se développe autour de l’auto-éco-émergence et doit faire intervenir
l’individu (auto), l’environnement (éco) et le bien-être (émergence)79. »
Un des facteurs de risque de la lombalgie commune chronique, que nous avons vus au
Chapitre 1, sont les caractéristiques psychologiques des patients. Nous croyons avoir un
78
79
STILL, A.T, La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Frison-Roche, 1892, p.136.
VOYER, G., D.O., L’écoute et/ou le toucher, Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec, 2003, n. p., p. 2.
114
impact sur ces traits dépressifs et anxieux de deux manières : par la confiance dans la prise
en charge de l’ostéopathe, comme nous venons de mentionner, mais aussi, d’une façon plus
physique, par l’impact que nous avons eu sur le système nerveux végétatif en traitant les
piliers du diaphragme thoracique et en peignant le psoas, tous deux en lien étroit avec le
système nerveux sympathique.
De plus, comme nous avons mentionné au chapitre 2.3.2, les douleurs projetées d’origine
viscérale, innervés et prise en charge par le système nerveux autonome sympathique via les
ganglions paravertébraux, peuvent parfois être causées par des tensions ou des adhérences
fasciales. Le médecin clinicien pourrait avoir de la difficulté à expliquer ces liens, par
contre, en ostéopathie, nous pouvons avoir une explication des causes possibles de ces
douleurs projetées.
Expliquons maintenant de façon plus musculosquelettique la diminution de l’intensité de la
douleur. En général, les douleurs lombalgiques sont liées aux apophyses articulaires
postérieures. Elles peuvent être la conséquence d’une augmentation de pression sur ces
éléments anatomiques. Cela entraîne des discopathies plus ou moins dégénératives et des
effets de ventouse sur les articulations postérieures. Notre traitement a eu un impact positif
sur ces dernières. Non seulement les structures anatomiques du rachis postérieur ont été
relâchées, mais tous les fasciæ en lien avec le rachis antérieur ont été traités : ils ont donc
davantage aidé à la diminution de la pression sur ces apophyses articulaires, augmentant le
degré de mobilité des structures antérieure, contribuant à
un meilleur équilibre
antéropostérieur donc diminuant l’intensité de la douleur.
5.1.2 Fréquence hebdomadaire
Au regard des données sur la fréquence de la douleur dans la semaine, on constate une forte
différence, statistiquement significative, entre les deux groupes, entre la deuxième et la
troisième séance. Un mois plus tard, le nombre d’occurrences de la douleur dans la
semaine diminue significativement pour le groupe expérimental, ce qui n’est pas le cas
pour le groupe contrôle. Le traitement proposé suggère donc une diminution de la douleur
115
et de la gêne fonctionnelle durant la semaine. Nous pourrions déduire que nous avons traité
une des causes possibles.
Il est intéressant de noter que dans le groupe expérimental, entre la deuxième et la
troisième séance, de façon plus générale :

plusieurs sujets ont eu une récupération plus rapide que d’habitude suite à des
efforts physiques;

deux fois plus de sujets ont ressenti une douleur seulement pendant la fin de
semaine lors d’une activité physique, plutôt que pendant la semaine au complet;

deux fois plus de sujets ont noté une amélioration fonctionnelle.
De façon plus particulière à certains sujets, toujours pour le groupe expérimental, on note que :

deux sujets ont ressenti une amélioration de leur fonction intestinale suite aux
repas.

un sujet a noté une diminution de la fréquence hebdomadaire des hoquets après
les repas.
Nous pensons que ces résultats ont un lien direct avec certaines structures traitées
uniquement chez le groupe expérimental. Nous avons déjà mentionné que le fascia
transversalis est en lien étroit avec le péritoine pariétal antérieur. Ce dernier est richement
innervé et est très sensible à tous les stimuli; par conséquent, il pouvait parfois donner des
douleurs de type lombalgiques. Dans ce groupe, nous avons également traité le fascia iliaca,
en lien de contiguïté avec le fascia de Toldt, à son tour en lien direct avec les côlons
ascendant et descendant, ce qui pourrait expliquer l’amélioration de la fonction intestinale.
De plus, le lien étroit entre le système nerveux du grand sympathique et les piliers du
diaphragme thoracique correspond, entre autres, au système digestif. Par ses liens, le
traitement proposé suggère donc une amélioration de certaines fonctions.
Pour le groupe contrôle, il est bien de noter qu’entre la deuxième et la troisième séance :
116

trois patients ont ressenti de nouveaux symptômes s’installer à d’autres locations;
deux sujets ont développé des douleurs diffuses dans le fessier et un autre a
développé des douleurs au niveau du rachis cervical.
Ces nouveaux symptômes sont sans doute dus au fait que le cadre de la recherche limitait
les endroits à traiter et que, parfois, certains éléments auraient nécessité notre attention pour
permettre au corps du sujet de bénéficier complètement du traitement pour ainsi mieux
intégrer le traitement et s’autoréguler. De plus, dans les cas de chronicité, le patient se
comporte d’une certaine façon depuis longtemps, avec des compensations qui lui
permettent de fonctionner, de « s’autoorganiser ». Tant que cette compensation est
supportée, il y a un équilibre actif. Lorsque le corps subit des traitements, que ce soit au
niveau physique ou psychologique, il y a parfois, sinon souvent, de nouveau symptômes
d’adaptation qui peuvent générer des douleurs temporaires. L’énergie nécessaire au
maintien de cette compensation n’étant plus disponible, il y a donc rupture de l’équilibre
jusqu’à ce que l’ostéopathe enlève les autres tensions pour que la structure se réorganise
d’elle-même. Par contre, lors d’une recherche scientifique comme celle-ci, effectuée dans
un cadre préétabli duquel nous ne pouvions sortir, il était difficile de respecter les besoins
du corps du patient.
L’ostéopathie est une science qui a pour objet de démêler les forces mises en jeu
au sein d’un être. Ces forces sont physiques, le donneur d’ordre est
neurologique, le créateur d’ordre est psychologique et répond aux lois
d’autoorganisation des êtres vivants. C’est un principe de la plus haute
importance. Toute structure, quelle
qu’elle soit, obéit aux lois de
l’autoorganisation, c’est-à-dire qu’elle tend à s’organiser vers un état lui
permettant d’être la plus active possible dans un environnement donné80.
80
OSTÉOPATHES DE FRANCE, [En ligne], www.osteofrance.com (page consultée le 2 mai 2012).
117
5.1.1 Irradiation
Au regard des données sur la douleur accompagnée d’une irradiation dans le membre
inférieur, il existe une différence significative pour le groupe expérimental, contrairement
au groupe contrôle. Un mois après le deuxième rendez-vous, le traitement proposé suggère
une diminution majeure de l’irradiation dans le membre inférieur pour les sujets du
groupe expérimental. Nous pourrions en déduire que nous avons traité une des causes
possibles.
Ces résultats peuvent être expliqués, de part et d’autre, par un spasme (hypertonie) du psoas
qui peut être à la fois l’expression et la cause des douleurs diffuses dans le membre
inférieur. Une contracture de ce dernier peut donc irriter, en tout ou en partie, les racines
nerveuses du plexus lombaire et occasionner un syndrome thoracolombaire et/ou un
dérèglement intervertébral mineur. De plus, nous avons mentionné que le lien étroit entre le
muscle psoas et la veine lombaire ascendante constitue un lien entre la lombalgie chronique
dite essentielle due à la stase veineuse et le psoas. Le rôle de l’artère étant absolu, si le débit
du vaisseau sanguin est réduit par un psoas trop tendu ou une adhérence entre le fascia
iliaca et les trous de conjugaisons, il y aura naturellement des conséquences au niveau
physiologique et biomécanique de la « machine humaine ».
Les vaisseaux sanguins qui transportent les fluides qui construisent et
nourrissent les toutes petites fibres, les vaisseaux, les glandes, les fascias et les
fibres cellulaires nerveuses et lymphatiques doivent être à leur place respective
pour
qu’une
action
physiologique
normale
puisse
être
exécutée
81
harmonieusement et en accord avec la machine humaine .
Il est intéressant de noter que, dans le groupe expérimental, cinq sujets avaient, associées à leur
lombalgie, des irradiations dans le membre inférieur. Entre la deuxième et la troisième séance :
81
STILL, A.T., La philosophie et les principes mécaniques de l’ostéopathie, Frison-Roche, 1892, p. 23.
118

deux patients ont eu un soulagement complet de leur douleur diffuse à l’aine :
nous pensons qu’il y avait une compression de la racine du plexus lombaire, au
niveau T12-L1 (nerf iliohypogastrique et nerf ilio-inguinal);

trois patients ont eu un soulagement complet de leur douleur diffuse à la face
externe de la cuisse et de la fesse : nous pensons qu’il y avait une compression de
la racine du plexus lombaire, au niveau L1-L2 (nerf fémorocutané latéral).
Notez que dans le groupe expérimental, les cinq patients souffrant de ces symptômes
associés à leur lombalgie ont tous présenté un soulagement de ces derniers.
Cependant, dans le groupe contrôle, seulement deux patients sur six ont présenté un
soulagement de leurs symptômes d’irradiation dans le membre inférieur.
5.1.2 Autres liens avec la lombalgie
Dans notre groupe expérimental, nous avions une patiente ayant subi une césarienne à
l’intérieur des trois dernières années. Il est intéressant de noter ici qu’à la dernière séance,
sa douleur diffuse abdominale avait diminué, ainsi que ses symptômes lombalgiques. La
diminution de la douleur nous semble logique étant donné que nous avons traité, chez le
groupe expérimental, certaines aponévroses et certains fasciæ sectionnés et cicatrisés chez
cette patiente. Les processus cicatriciels créent des adhérences dans le fascia et peuvent
donc correspondre à des dysfonctions ostéopathiques ayant une responsabilité dans les
troubles fonctionnels et physiologiques ressentis par le sujet.
Dans le groupe expérimental, nous avons également remarqué que les sujets ayant une vie
plus active, qui faisaient quotidiennement du sport, avaient eu de meilleurs résultats que les
sujets sédentaires. Or, dans le groupe contrôle, les sujets sportifs n’ont pas eu autant de
résultats positifs que les sujets sportifs du groupe expérimental. Dans ce dernier groupe,
deux sujets sportifs ont eu un soulagement complet de leur douleur lombaire lors de leurs
entraînements à vélo, et un autre cycliste n’avait plus de douleurs lombaires
postentraînement.
119
Chez les sportifs, la sangle abdominale et le muscle psoas sont extrêmement sollicités, ce
qui nous prouve qu’il est important, dans ces cas de lombalgies chroniques, de traiter une
chaîne myofasciale de l’abdomen. De plus, nous avons vu au chapitre 2.5.2.2 que les
muscles abdominaux et le diaphragme thoracique travaillent en synergie lors de la
respiration. Pour le sportif, ces structures sont extrêmement sollicitées donc ils ont besoin
une meilleure souplesse myofascial. Nous pouvons ainsi supposer que le traitement a eu un
effet indirect sur le mécanisme de la respiration de par la normalisation des piliers du
diaphragme thoracique et de la sangle abdominale.
5.2 Mobilité articulaire
Nous avons quantifié la mobilité articulaire d’une façon objective en utilisant trois
instruments de mesure (pour assurer la validité des mesures), et d’une façon subjective en
utilisant l’évaluation ostéopathique du thérapeute. Nous avons évalué de façon objective la
mobilité articulaire à la première séance et quatre semaines plus tard, à la troisième séance.
L’évaluation subjective a été faite au début de chaque séance.
5.2.1 ROM avec goniomètre, inclinomètre et test de Schöber modifié
Pour faciliter la compréhension des résultats, nous avons combiné les outils de mesure
utilisés à chaque mouvement mesuré du rachis lombaire.
5.2.1.1 Mouvement d’inclinaison latérale
Au regard des mesures prises avec le goniomètre, il s’avère que la mesure du ROM en
inclinaison latérale totale ne nous donne pas de différence statistiquement significative
entre les deux groupes à chacune des séances. Par contre, pour l’évolution entre les rendezvous à l’intérieur de chaque groupe, la mesure du ROM en inclinaison latérale droite s’est
avérée statistiquement significative pour chacun des groupes. Nous pouvons tout de même
observer sur les diagrammes des tendances où le groupe expérimental semble prendre de
l’avance sur le groupe contrôle, mais pas assez pour que ce soit significatif.
120
Au regard des mesures prises avec l’inclinomètre, il s’avère que la mesure du ROM en
inclinaison latérale totale ne nous donne pas de différence statistiquement significative
entre les deux groupes à chacune des séances. Par contre, les mesures du ROM dans
l’évolution entre les rendez-vous sont statistiquement significatives pour chacun des
groupes. Nous pouvons tout de même observer sur le diagramme que l’évolution est plus
grande pour le groupe expérimental que pour le groupe contrôle. Cette différence entre les
groupes n’est pas significative statistiquement, mais elle peut être cliniquement signifiante.
Il est intéressant de noter que lors de la prise de mesure, l’emplacement du goniomètre
n’était pas du tout au même endroit que l’inclinomètre. Le fulcrum du goniomètre était
placé au niveau de la base sacrée, les branches allongées vis-à-vis du rachis lombaire, et le
point de référence pour l’inclinomètre était placé vis-à-vis l’épineuse de T12 pour inclure la
douzième vertèbre thoracique. Cette différence pourrait expliquer la divergence qu’il y a
entre les deux instruments de mesure utilisés pour le mouvement d’inclinaison latérale
totale.
Précisons que même si les résultats de l’inclinaison latérale totale ne se révèlent pas
significatifs statistiquement pour le groupe expérimental, il est important de noter que le
traitement proposé a tout de même amélioré le mouvement d’inclinaison latérale totale, ce
qui est cliniquement signifiant. Rappelons que le muscle carré des lombes (lorsque son
point fixe est sur la crête iliaque), le muscle transverse, le muscle psoas-iliaque (lorsque son
point fixe est sur le petit trochanter) et les muscles petit et grand obliques participent, entre
autres, au mouvement de l’inclinaison latérale. Toutes leurs aponévroses, sauf la première,
ont été traitées chez le groupe expérimental. La normalisation fasciale donne une meilleure
motilité, ce qui fait en sorte que la mobilité musculaire peut avoir une meilleure fonction
biomécanique et physiologique.
5.2.1.2 Mouvement de rotation totale
Au regard des mesures prises avec le goniomètre, il s’avère que la mesure du ROM en
rotation totale nous prouve que le groupe expérimental a eu, de façon statistiquement
significative, de meilleurs résultats que le groupe contrôle à chacune des séances.
121
Nous allons tenter d’expliquer comment le ROM en rotation totale a donné des résultats
significatifs pour le groupe expérimental.
Nous pensons que le fait d’avoir libéré les tensions myofasciales antérieures du rachis
lombaire et de l’abdomen a contribué à augmenter le potentiel de la rotation qui se fait
majoritairement à la charnière dorsolombaire. En effet, chez le groupe expérimental, nous
avons traité les piliers du diaphragme et le muscle psoas, qui ont des attaches antérieures au
niveau des premières vertèbres lombaires. Ils ont contribué, entre autres, à augmenter la
mobilité vertébrale pour la rotation. En levant les points fixes du système myofascial de
l’abdomen, le traitement ostéopathique à donné à nouveau aux muscles larges de
l’abdomen des conditions biomécaniques de fonctionnement plus proches de leur
physiologie. Rappelons ici que le muscle petit oblique participe à la rotation homolatérale
du tronc, et que le muscle grand oblique et le muscle psoas (lorsque le point fixe est sur le
fémur) participent à la rotation controlatérale du tronc. Ce sont des structures que nous
avons travaillées chez le groupe expérimental seulement. Nous avons augmenté leur
capacité de « mieux bouger » et, indirectement, de mieux se nourrir par le biais de leur
rapport de contiguïté. Par la suite, étant donné que nous avons donné une meilleure motilité
musculaire aux muscles obliques, il serait logique de suggérer aux patients de faire des
renforcements abdominaux pour contribuer à une meilleure stabilité du rachis lombaire et
éviter de rester dans la chronicité.
5.2.1.3 Mouvement de flexion
Les mesures prises avec l’inclinomètre confirment que la mesure du ROM en flexion ne
nous donne pas de différence statistiquement significative entre les deux groupes à chacun
des traitements. Par contre, l’évolution entre les séances s’est avérée statistiquement
significative pour chacun des groupes. Nous pouvons tout de même observer sur les
diagrammes des tendances où l’évolution est plus grande pour le groupe expérimental que
pour le groupe contrôle. Cette différence entre les groupes n’est pas statistiquement
significative, mais elle peut être cliniquement signifiante.
122
Au regard des mesures prises avec le test de Schöber modifié, la mesure du ROM en
flexion à l’intérieur de chaque groupe nous prouve que le groupe expérimental a eu,
de façon statistiquement significative, de meilleurs résultats que le groupe contrôle
entre la première et la deuxième séance. Cependant, nous n’avons pas de différence
statistiquement significative entre les deux groupes à chacune des séances. Toutefois, en
observant le diagramme, on note une évolution plus importante pour le groupe
expérimental que le groupe contrôle. Cette différence entre les deux groupes n’est pas
statistiquement significative, mais elle peut être cliniquement signifiante.
Nous allons essayer d’expliquer comment le ROM en flexion, entre la première et la
deuxième séance, a donné des résultats significatifs pour le groupe expérimental.
Comme nous l’avons déjà mentionné au point 2.5.2.5, toutes les lésions articulaires
perturbent la posture du corps humain et créent donc des déséquilibres antérieurs et
postérieurs du rachis. Ces déséquilibres peuvent être la source d’une augmentation des
douleurs par les pressions mécaniques postérieures qu’elles exercent, entraînant du même
coup la contracture et un excès de tension des muscles spinaux et, au niveau antérieur, un
spasme ou une contraction des muscles psoas. Ces deux structures anatomiques pourraient
accentuer la lordose lombaire, ce qui pourrait limiter le mouvement de flexion du rachis
lombaire.
Nous pensons que si le traitement du groupe expérimental a aidé à diminuer une
hyperlordose lombaire, nous pouvons en déduire que l’assouplissement du rachis lombaire
aide à la flexion, ce qui s’accompagne d’un redressement de la lordose lombaire.
Chez une personne présentant une lordose lombaire normale, la mobilité en flexionextension affecte chacun des six segments intervertébraux. Chez une personne atteinte
d’hyperlordose vraie, les segments hauts sont immobiles; seuls L4-L5-S1 assument donc
tous ces mouvements. Cette hyperlordose se trouve plus haute, près de la charnière
thoracolombaire. Il se peut que lorsque les piliers du diaphragme et le muscle psoas sont
très tendus, ils causent cette lordose diaphragmatique qui est souvent accompagnée d’une
123
cyphose dorsale nécessaire pour maintenir l’équilibre du rachis. À ce moment, la flexion
pourra également être limitée. Avec le traitement proposé, nous avons donc un impact
majeur à ce niveau en travaillant les fasciæ antérieurs du rachis lombaire.
Comment les résultats du ROM de la flexion avec l’inclinomètre s’avèrent-ils donc non
significatifs tandis que ceux pour le Schöber modifié s’avèrent significatifs? Par sa
constitution et son fonctionnement, l’inclinomètre mesure la quantité de mouvement dans
l’espace pris à un point de repère sur le corps. Autrement dit, c’est le déplacement total du
tronc dans l’espace qui quantifie la mobilité absolue. Le test de Schöber modifié mesure
quant à lui la qualité de mouvement gagné entre les vertèbres, autrement dit la mobilité
relative d’une vertèbre par rapport à une autre et non la mobilité dans l’espace. La remise
en fonction de la mobilité qualitative mécanique, celle qui nous intéresse en ostéopathie,
peut entraîner une régulation de l’homéostasie. Ceci explique, entre autres, nos résultats
significatifs pour le test de Schöber et les résultats non significatifs pour l’inclinomètre.
Une autre hypothèse qui pourrait expliquer les résultats non significatifs de la mesure du
ROM intersujet est que l’activation continue des érecteurs du rachis lombaire chez les sujets
atteints de lombalgies correspond à une réponse protectrice mise en place afin d’accroître la
stabilisation lombaire. La stabilité lombaire est acquise grâce à la participation relative des
éléments stabilisateurs passifs et actifs. Cet équilibre entre stabilisation active et passive peut
être perturbé par la douleur et la fatigue musculaire. Pendant la prise de mesure en position de
flexion absolue chez le patient ayant beaucoup de douleur, il y aura donc une contraction
possible des érecteurs du rachis par mécanisme de protection qui pourrait limiter en partie
une flexion totale lombaire. De plus, nous devons considérer le vecteur de gravité qui n’agit
pas de la même façon en position debout qu’en position couchée. La contraction excentrique
des muscles érecteurs du rachis permet de contrôler le début de la flexion vertébrale, alors
que la contraction excentrique des extenseurs de la hanche des ischiojambiers contrôle le
mouvement du bassin lors de la flexion du tronc. Le fait que les muscles érecteurs du rachis
et la mise en tension des membres inférieures sont impliqués lors de la flexion en position
verticale est une contrainte qui peut biaiser les résultats de cette mesure dans le cadre de
lombalgies chroniques.
124
5.2.1.4 Mouvement d’extension
Au regard des mesures prises avec le test de Schöber modifié et des mesures prises par
l’inclinomètre, il s’avère que la mesure du ROM en extension ne nous donne pas de
différence statistiquement significative ni entre les deux groupes, ni à l’intérieur de chaque
groupe. Nous pouvons tout de même observer sur les diagrammes une tendance où les
valeurs des deux groupes ont augmenté. Toutefois la tendance est plus grande pour le
groupe expérimental que le groupe contrôle, ce qui peut être cliniquement signifiant.
Nous allons tenter d’expliquer pourquoi nous avons eu des résultats non significatifs de
mesure du ROM en extension pour le groupe expérimental.
Le fait que nous ayons normalisé, en avant du rachis, les aponévroses du muscle psoas et le
muscle grand droit de l’abdomen a possiblement permis la tendance observée chez le
groupe expérimental où les valeurs du ROM en extension sont plus grandes que celles du
groupe contrôle, mais pas assez pour être significatives.
Remarquons que chez les patients peu souples, la compensation par hyperlordose ne se fait
pas; donc, sous l’influence du grand droit, ils se pencheront en avant dans une attitude
cyphotique. Lorsque plusieurs segments vertébraux sont atteints, il n’y a pas de cyphose
mais une rectitude du rachis lombaire sur le profil. La lordose normale aura disparu. Les
muscles cyphosants peuvent donc être soit les muscles abdominaux très tendus chez le
sportif ou les muscles des fessiers et des ischiojambiers très tendus. Il sera donc difficile
pour le lombalgique de faire un mouvement d’extension puisque ce dernier causera une
douleur due à une compression ostéoligamentaire. La lésion ostéopathique dont il est
question ici est une perte ou une limitation de mobilité et motilité physiologique du muscle
ou de l’aponévrose musculaire.
L’amplitude de mouvement segmentaire/articulaire en flexion et en extension peut être
influencée par différents paramètres, soit la lordose lombaire, la laxité articulaire, la force et
la longueur relatives des muscles du tronc et de la hanche, la coordination entre les
mouvements du tronc et ceux de la hanche.
125
5.2.2 Évaluation ostéopathique du thérapeute
Concernant les évaluations ostéopathiques de la mobilité de chaque vertèbre, nous avons eu
des résultats statistiquement non significatifs. Nous pensons que le traitement proposé a eu
un effet thérapeutique plus global sur le rachis lombaire étant donné que nous n’avons pas
fait de manipulations structurelles vertébrales; l’amélioration de la mobilité segmentaire n’a
donc pas été assez grande pour les analyses statistiques.
Toutefois, nous allons tenter d’expliquer comment le traitement proposé aurait pu avoir un
impact à chaque étage vertébral en nous référant aux tendances des courbes des
diagrammes présentés.
5.2.2.1 L4-L5
Selon le diagramme présenté, la mobilité de ces deux vertèbres n’a présenté qu’une
amélioration très minime, à cause des ligaments iliolombaires qui sont très résistants.
5.2.2.2 L3
Selon le diagramme présenté, la mobilité de la troisième vertèbre lombaire a présenté une
amélioration pour le groupe expérimental dès la deuxième séance. Du fait de la structure
anatomoligamentaire de L4-L5, L3 est la première vertèbre mobile du rachis lombaire.
Tous les mouvements du corps passent donc par L3, par l’intermédiaire de la ligne centrale
de gravité. Cette vertèbre suit les mouvements des différentes parties du corps afin de
maintenir l’équilibre corporel.
5.2.2.3 L2-L1-T12
Selon le diagramme présenté, la mobilité vertébrale de T12 à L2 est améliorée de façon
cliniquement importante chez le groupe expérimental. Comment expliquer alors que ces
vertèbres aient mieux répondu aux traitements du groupe expérimental? Tout d’abord, il y a
un lien important à faire avec L2-L1-T12 et les fasciæ de l’abdomen que nous avons traités.
Nous avons mentionné que les piliers du diaphragme et le muscle psoas, entre autres,
126
pouvaient contribuer à l’augmentation de la lordose lombaire et donc que la mobilité de ces
vertèbres ne pouvait qu’aider à la diminution de cette lordose. De plus, il existe un lien
important entre les arcades du psoas, le carré des lombes et le diaphragme thoracique. Dans
un système où l’un entraîne l’autre, des tensions du diaphragme thoracique pourraient nuire
au maintien d’une bonne lordose lombaire et ainsi nuire, entre autres, à une bonne capacité
mécanique respiratoire. En effet, les dysfonctions de la mécanique respiratoire pourraient
jouer un rôle dans les troubles fonctionnels des vertèbres segmentaires.
5.2.1 Du point de vue de la tenségrité
Les muscles droits de l’abdomen, les muscles obliques et leurs aponévroses forment un
ensemble fonctionnel. Le trajet des muscles et l’entrecroisement de leurs aponévroses au
niveau de la ligne blanche forment des nœuds musculaires fonctionnels qui constituent le
système de mise en tension de la paroi abdominale. En fonction du trajet des faisceaux
musculaires et tendineux, on distingue un système de tension oblique, un transversal et un
vertical. Ce système de tension de la paroi abdominale est important premièrement pour
maintenir les viscères « à leur place », car la charge est ici particulièrement importante, et
deuxièmement pour contribuer à la stabilisation et à la décharge du rachis. Encore une fois,
l’importance du bon fonctionnement physiologique de cette sangle abdominale est
primordiale et nous, ostéopathes, avons les outils pour restituer et améliorer la motilité pour
assurer une meilleure mobilité et une meilleure vitalité. Par la suite, les renforcements
abdominaux sont inévitables pour diminuer la décharge intervertébrale du rachis et
contribuer à sa stabilité. Troisièmement, le soutien de la respiration est une autre fonction
de ce système de tension. Le muscle transverse détient un rôle important dans la
respiration, où il agit en synergie avec le diaphragme thoracique. Des contractions
simultanées du diaphragme et des muscles abdominaux et pelviens augmentent la pression
dans la cavité abdominale. Ce phénomène nous ramène au point 2.7, où nous avons décrit
sommairement le principe du système de tenségrité qui s’applique à l’humain. L’action
hydrostatique de la pression abdominale stabilise le tronc, décharge en particulier le rachis
lombaire et renforce la paroi comme un ballon gonflé. Simultanément, la dépense
127
énergétique des muscles intrinsèques du dos se trouve diminuée de plus de la moitié. Ceci
illustre bien la nécessité d’avoir les muscles abdominaux bien libérés de toute tension et/ou
adhérence fasciale pour pouvoir donner une meilleure qualité au renforcement musculaire
et ainsi éviter les lombalgies.
En somme, nous confirmons notre hypothèse, car dans la majorité des cas, le groupe
expérimental a eu de meilleurs résultats que le groupe contrôle quant à la douleur, à son
intensité et à sa fréquence ainsi qu’à l’irradiation associée dans le membre inférieur. Il en
est de même pour certaines mobilités articulaires, soit la rotation totale et la flexion.
Cependant, pour les autres mesures, soit l’inclinaison totale, l’extension et l’évaluation
ostéopathique vertébrale, nos résultats n’ont pas été optimaux. Nous pensons que le fait que
les patients n’aient pas eu de traitements globaux adaptés à leur condition propre pourrait
expliquer la différence de résultat. Tout de même, nous pensons que le traitement proposé
suggère une amélioration physique, biomécanique et psychosociale de l’état du patient, qui
se fait dans la globalité.
5.3 Considérations psychobiologiques
Faisons ici un aparté à propos des significations que peuvent avoir les lombalgies au point
de vue de la psychologie physiologique, autrement dit à propos du rôle de la biologie et de
son influence sur le comportement.
La souffrance du corps cache souvent un problème psychologique. Quand nous éprouvons
une émotion trop forte, une colère non apaisée, un chagrin non guéri ou un problème non
résolu, le corps y répond. Il crée la « mal-a-dit ». Selon Jacques Martel, auteur du Grand
dictionnaire des malaises et des maladies82, la compréhension du message de l’organe qui
nous « parle » serait le début de la guérison.
82
MARTEL, Jacques, Le grand dictionnaire des malaises et des maladies, Sainte-Foy, Éditions ATMA
internationales, 1998, p.120.
128
Les patients souffrant de lombalgies chroniques auraient un dialogue intérieur ressemblant
à celui-ci : Je ressens une insécurité matérielle (travail, argent, biens) et affective. J’ai peur
de manquer… Je n’y arriverai jamais… Je suis tellement préoccupé par ce qui est matériel
que je ressens de la tristesse. Suite à une perte (emploi, départ d’un enfant, séparation,
etc.), je vis une dualité car je veux la « qualité » et la « quantité ». J’ai tendance à en
prendre trop sur mes épaules, à prendre les problèmes des autres sur mon dos et vouloir
les sauver. Je ne me sens pas soutenu dans mes besoins de base et mes besoins affectifs et
je me sens incapable d’assumer la dimension matérielle de ma vie. J’aime me sentir en
sécurité dans ma routine et mes vieilles habitudes. Je suis inflexible et rigide et je voudrais
être soutenu à ma façon. Je ne peux pas être pleinement heureux, il y a toujours une ombre
au tableau.
Dans la société actuelle, les facteurs de risques psychosociaux sont les plus fréquents,
notamment en milieu professionnel. La surconsommation et la surcharge de travail
augmentent autant que le stress. Nous croyons qu’en tant qu’ostéopathe, nous apportons
une certaine sécurité aux patients dès qu’ils se sentent pris en charge, et que cette démarche
accentue leur volonté de guérison. Il aurait été intéressant, lors de notre collecte de
données, de questionner le patient sur son aspect psychologique avant l’apparition des
douleurs et de voir s’il y avait des corrélations intéressantes à faire. Nous pourrions
supposer que de combiner au traitement ostéopathique une approche où l’on explique au
patient le rapport entre la psychologie physiologique et les maux contribuerait à soulager
davantage le patient de ses douleurs. De plus, nous aurions pu leur suggérer une démarche
en psychothérapie pour éviter le retour de la chronicité.
Parler d’équilibre, c’est parler de tendances contraires qui s’opposent et qui
tendent à trouver une harmonie, un état idéal de stabilité. On peut dire qu’un
équilibre est atteint lorsqu’il n’y a plus de mouvement, lorsque les deux forces
qui s’opposent sont de valeur telle qu’elles annulent leurs effets contraires. C’est
l’équilibre statique… mais il n’y a pas de vie sans mouvement, sans échanges,
sans modifications constantes des éléments qui la composent. L’équilibre dans le
monde vivant ne peut être que dynamique. On ne pourra donc pas parler de
valeurs exactes, mais de tendances. L’équilibre de la vie étant un déséquilibre en
129
voie de perpétuel rétablissement. L’ensemble étant le reflet d’une adaptation
constante de la vie aux conditions intérieures et extérieures du corps, adaptation
qui est une des conditions de la santé83.
5.4 Autocritique de la recherche
Étant donné les contraintes de budget liées à ce type de recherche, il est difficile de faire un
suivi à long terme des effets de la chaîne de traitement proposée. Il aurait été intéressant de
voir quel aurait été l’impact de l’ajout d’un traitement ostéopathique viscéral de l’abdomen
pour compléter la chaîne dans la partie antérieure du tronc, car après seulement deux
traitements de la chaîne myofasciale de l’abdomen, plusieurs résultats statistiques ont été
significatifs, et les tendances ont pu être considérées au seuil du groupe expérimental.
Voici quelques suggestions que nous croyons pertinentes pour améliorer l’effet du
traitement reçu par le groupe expérimental.
5.4.1 Collectes de données subjectives et objectives
5.4.1.1 Données subjectives

Nous aurions pu ajouter un questionnaire plus précis, du genre du questionnaire sur
la douleur DALLAS 84 (évaluation de l’influence de la douleur sur les activités
quotidiennes, le travail et les loisirs, l’anxiété et la dépression ainsi que la vie
sociale).
5.4.1.2 Données objectives

Pour les évaluations ostéopathiques de la mobilité vertébrale, nous aurions pu faire
une évaluation à double insu qui aurait augmenté la validité interne en éliminant le
biais possible des attentes du chercheur.
83
FONDATION DR C. KOUSMINE, [En ligne], www.kousmine.com (page consultée le 26 février 2012).
Kineservices.com, [En ligne], www.kine-services.com/kine-services/bilans/dallas_lomb.htm
consultée en août 2012),
84
(page
130

Le budget limité ne nous a permis que de faire une analyse statistique de base;
d’autres tests auraient pu révéler autre chose et mieux servir notre expérimentation.

Il aurait été intéressant d’ajouter un bilan postural, une évaluation globale de la
posture avec le test du fil de plomb, pour voir l’amélioration de la posture suite au
traitement proposé.

Pour assurer une meilleure validité des outils de mesure, la procédure utilisée pour
la prise de mesure pourrait être validée par un professionnel formé, par exemple un
physiothérapeute.

Il aurait été préférable que, pendant la prise de mesure du ROM pour la flexion, le
patient soit assis sur un tabouret, éliminant ainsi le biais possible de la mise en
tension des membres inférieurs sur le rachis.
131
CHAPITRE 6 : CONCLUSION
À la lumière de la théorie sur laquelle nous nous sommes basée, il est bien évident que la
lombalgie est non seulement un symptôme exprimant une douleur du bas du dos, mais aussi
qu’elle a plusieurs causes possibles. Étant donné la complexité de ce problème, l’ostéopathie
se doit donc, tout en gardant un esprit de globalité pour essayer de trouver la cause de la
problématique, de proposer une thérapeutique qui influence ses diverses composantes et qui
donnera des résultats à long terme et non uniquement un soulagement temporaire. Comme
nous l’avons mentionné plus haut, la lombalgie peut être un problème affectant le patient
dans son ensemble, tant physiquement que psychologiquement et socialement. Avec tous les
outils et la connaissance qu’il a acquis sur l’anatomie, la physiologie et la biomécanique,
l’ostéopathe doit s’adresser aux nombreux problèmes pouvant être l’origine de cette
symptomatologie. Dans un plan de traitement, nous devons considérer le manque de mobilité
articulaire, le manque de motilité ou une atrophie musculaire qui pourraient déstabiliser la
posture et se répercuter sur les viscères abdominaux. Nous avons donc proposé dans ce
mémoire le traitement d’une chaîne myofasciale de l’abdomen en espérant voir une meilleure
résolution des lombalgies.
En résumé, notre hypothèse est confirmée, car dans la majorité des cas, le groupe
expérimental a eu de meilleurs résultats que le groupe contrôle. Nous avons eu des résultats
significatifs au regard des données de l’intensité de la douleur, de la fréquence de la douleur
et de la diminution de l’irradiation dans le membre inférieur lorsqu’il avait lieu. Au niveau
de la mobilité vertébrale globale, nous avons également eu des résultats significatifs du
ROM de la rotation totale et de la flexion. Concernant les autres mesures qui se sont
révélées non significatives, nous avons tout de même observé une amélioration des données
cliniquement signifiantes pour le groupe expérimental et, en aucun cas, le groupe contrôle
n’a eu de meilleurs résultats.
Nous croyons qu’il est pertinent d’appliquer notre chaîne de traitement dans une approche plus
globale du tronc avec ses nombreux liens anatomiques. En ostéopathie, nous pouvons nous
132
adapter à chaque patient, en tenant compte de toutes les influences, les incidences, les
informations que le corps du patient nous apporte par le constant dialogue avec le vivant. En
gardant cette philosophie d’approche, il peut être parfois pertinent de rentrer dans le détail
d’une chaîne fasciale. Il peut s’avérer intéressant, dans les cas de lombalgie, d’aller vérifier, par
exemple, les viscères abdominaux intrapéritonéaux ou extrapéritonéaux, ou encore les fasciæ
des membres inférieurs qui peuvent avoir des répercussions sur le bas du dos. Cependant, nous
croyons que dans les liens anatomiques du système neuromusculo-squelettique se trouvent
aussi des réponses thérapeutiques fort intéressantes. Peut-être l’inclusion de la portion
lombosacrée dans notre chaîne proposée, nous donnerais de meilleurs résultats en considérant
les ligaments ilio-lombaires comme un bel exemple de participation tenségritive. Pourquoi cette
structure est-elle si importante pour la santé du corps? Ce système est plus qu’une charpente, il
permet en fait le mouvement, donc la vie. Il est aussi, en superficie, le système le plus étendu
du corps et donc la moindre dysfonction du fascia, ce lien qui englobe le tout, peut avoir un
effet sur la physiologie du corps entier. Le traitement des fasciæ nous permet de faire le lien
entre les viscères, les glandes, le système endocrinien, le système nerveux et les structures
osseuses. Nous suggérons donc comme recherches ultérieures de vérifier l’impact qu’aurait sur
les lombalgies le traitement ostéopathique des liens du rachis lombaire avec le système urinaire,
par exemple en traitant ses liens avec les reins, en arrière par le biais du fascia iliaca, du fascia
rétrorénal et du fascia prérénal, et en avant par le biais du fascia transversalis et de l’aponévrose
ombilicoprévésicale. De plus, nous proposons également de vérifier l’impact qu’aurait le
traitement des liens avec les intestins dans les cas de constipation chronique, par exemple en
traitant les liens des côlons ascendant et descendant par le biais du fascia iliaca et du fascia
transversalis au fascia de Toldt gauche et droite.
Il serait intéressant d’intégrer au traitement proposé des exercices de renforcement
abdominaux adéquats et d’envisager un suivi à long terme pour voir les effets du traitement
ostéopathique sur les lombalgies. Le fait de suivre un plan de traitement préétabli n’est sans
doute pas la façon idéale de procéder, car il ne permet pas au thérapeute de respecter les
besoins du corps du sujet.
133
C’est pour cela que l’ostéopathie est une science et un art visant la globalité de l’individu : la
connaissance des liens organiques unissant tous les éléments est essentielle pour harmoniser le
corps, puisque l’organisation des informations perçues est propre à chaque individu.
134
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[En ligne], www.larousse.fr/dictionnaires (page consultée le 18 avril 2012).
LE SITE DE L’OSTÉOPATHIE
[En ligne], www.osteopathie-france.net.
LE SITE DE RÉFÉRENCE DU MAL DE DOS
[En ligne], www.lombalgie.fr.
LOWER BACK PAIN HUB
Lower back pain (lumbago), [En ligne], www.lowerbackpainhub.com.
MAÎTRISE ORTHOPÉDIQUE
[En ligne], www.maitrise-orthop.com (page consultée le 24 mars 2012).
MEDICINAPERTUTTI.IT
[En ligne], www.medicinapertutti.it (page consultée le 24 mars 2012).
PATTERSON MEDICAL
[En ligne], www.pattersonmedical.ca.
PIERRETTE RICHER, OSTÉOPATHE
[En ligne], www.osteo-web.com.
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MÉDECINE MANUELLE (ORTHOPÉDIQUE ET OSTÉOPATHIQUE)
[En ligne], www.sofmmoo.com.
SCRIDB
[En ligne], www.scribd.com (page consultée le 24 mars 2012).
SYNDICAT NATIONAL DES OSTÉOPATHES DU SPORT
[En ligne], www.snosteo.fr.
THE E-SURGICAL REFERENCE
[En ligne], www.chapters.websurg.com.
THE PHYSIO EXPERTS
[En ligne], www.orthocanada.com.
139
Annexes
140
Annexe 1 : Calculs de la fiabilité de la prise de
mesure avec le goniomètre85
No 1 : RECORDING FORM : INTRATESTER RELIABILITY
Subject : S.B.
Examiner : Nathalie Beaulieu
Joint and motion : Lumbar active right sidebending with goniometer
Measurement
x
x-X
(x-X)²
1
23˚
2,6
6,76
2
28˚
2,4
5,76
3
26˚
0,4
0,16
n=3
Σ = 25,6˚
Σ = 4,23
Mean of the three measurements : X = Σ x/n = 25, 6˚
Standard deviation : SD = √ (x-X)²/n-1 = 1,45
Coefficient of variation : SD/X (100 %) = 5, 6 %
85
Norkin, Cynthia C., et White, D. Joyce, chapitre 3 : « Validity and Reliability », Measurement of Joint Motion, a
guide to goniometry, [En ligne], www.findphysio.com/E-books/1.pdf (page consultée en juillet 2012).
141
No 2 : RECORDING FORM : INTRATESTER RELIABILITY
Subject : S.B.
Examiner : Nathalie Beaulieu
Joint and motion : Lumbar active extension with inclinometer
Measurement
x
x-X
(x-X)²
1
8˚
0,7
0,49
2
6˚
1,3
1,69
3
8˚
0,7
0,49
n=3
Σ = 7,3˚
Σ = 0,89
Mean of the three measurements : X = Σ x/n = 7, 3˚
Standard deviation : SD = √ (x-X)²/n-1 = 0,67
Coefficient of variation : SD/X (100 %) = 9, 1 %
No 3 : RECORDING FORM : INTRATESTER RELIABILITY
Subject : S.B.
Examiner : Nathalie Beaulieu
Joint and motion : Lumbar active flexion with inclinometer
Measurement
x
x-X
(x-X)²
1
30˚
3
9
2
34˚
1
1
3
35˚
2
4
n=3
Σ = 33˚
Mean of the three measurements : X = Σ x/n = 33˚
Standard deviation : SD = √ (x-X)²/n-1 = 1,53
Coefficient of variation : SD/X (100 %) = 4, 6 %
Σ = 4,67
142
No 4 : RECORDING FORM : INTRATESTER RELIABILITY
Subject : S.B.
Examiner : Nathalie Beaulieu
Joint and motion : Lumbar active right sidebending with inclinometer
Measurement
x
x-X
(x-X)²
1
22˚
2
4
2
24˚
0
0
3
26˚
2
4
n=3
Σ = 24˚
Σ = 2,67
Mean of the three measurements : X = Σ x/n = 24˚
Standard deviation : SD = √ (x-X)²/n-1 = 1,15
Coefficient of variation : SD/X (100 %) = 4, 8 %
No 5 : RECORDING FORM : INTRATESTER RELIABILITY
Subject : S.B.
Examiner : Nathalie Beaulieu
Joint and motion : Lumbar active right rotation with goniometer
Measurement
x
x-X
(x-X)²
1
18˚
0,3
0,09
2
21˚
2,7
7,29
3
16˚
2,3
5,29
n=3
Σ = 18,3˚
Mean of the three measurements : X = Σ x/n = 18, 33˚
Standard deviation : SD = √ (x-X)²/n-1 = 1,45
Coefficient of variation : SD/X (100%) = 7, 9%
Σ = 4,22
143
Annexe 2 : Annonce pour recherche de candidats
Vous avez mal au bas du dos?
Recherche de candidats pour étude en ostéopathie
Traitements offerts par Nathalie Beaulieu, postulante au diplôme en ostéopathie, au 215,
rue Chapleau, à Terrebonne.
Dans le cadre de l’obtention de mon diplôme en ostéopathie, je suis à la recherche de
candidats qui seraient intéressés à faire partie d’une étude en ostéopathie, pour mon
mémoire qui porte sur les lombalgies (douleurs dans le bas du dos). Voici les critères
auxquels vous devez correspondre pour participer :
-
être âgé de 18 à 65 ans;
-
être disponible pour venir à mon bureau de Terrebonne entre les mois de septembre
et décembre 2011 pour quatre consultations d’environ une heure à un intervalle de
deux semaines chacune;
-
avoir un problème de lombalgies (douleurs au bas du dos) depuis au moins deux
mois;
-
n’avoir subi aucun traitement (toutes approches confondues) dans le mois précédant
votre participation.
Aucuns frais ne seront exigés pour ces traitements. Tous les renseignements recueillis
pendant cette étude resteront confidentiels et serviront seulement à l’avancement de
l’ostéopathie.
514-212-9482 ou [email protected]
Réservez votre place dès maintenant.
144
Annexe 3 :
Questionnaire pour poser sa
candidature lors de l’expérimentation
S’il vous plaît, répondez aux questions le plus honnêtement possible. Sachez que des
réponses positives à ces questions vont parfois vous qualifier, parfois vous disqualifier.
Nom :
Prénom :
Sexe :
Âge :
Numéro de téléphone :
Courriel :
1. Depuis combien de temps avez-vous mal au bas du dos?
__________________________________________________________
2. Combien de fois par semaine?
__________________________________________________________
3. À quelle intensité coteriez-vous votre douleur sur une échelle de 1 à 10, 10 étant une
douleur intolérable?
__________________________________________________________
4. Vos maux de dos sont-ils accompagnés de :
- de douleurs qui descendent dans les jambes ?
_________________________________________
- de douleurs qui descendent dans les fessiers?
_________________________________________
145
- de douleurs qui montent dans le milieu du dos ?
_________________________________________
- de douleurs abdominales liées à la digestion?
_________________________________________
5. Avez-vous déjà eu un diagnostic médical pour une hernie discale ou une pathologie en
particulier?
________________________________________________
6. Avez-vous reçu des traitements dans les mois de juillet et septembre 2011 ou prévoyezvous en recevoir en septembre et octobre 2011 (massothérapie, acupuncture, homéopathie,
physiothérapie, chiropractie, kinésithérapie, orthothérapie, etc.)? Précisez.
__________________________________________________________
7. Quelles sont vos disponibilités pour venir à mon bureau de Terrebonne?
AM
Lundi
Mardi
Mercredi
Vendredi
PM
146
Annexe 4 :
Formulaire de consentement
Je, soussigné(e) _______________________, accepte de participer à titre de sujet à l’étude
sur la lombalgie de madame Nathalie Beaulieu, postulante au diplôme en ostéopathie à
l’Académie Sutherland d’ostéopathie du Québec.
L’objectif de cette étude est d’évaluer l’influence du traitement ostéopathique sur la
lombalgie. Je sais que l’étude comprendra quatre séances en ostéopathie, toutes les deux
semaines environ. Chaque session durera environ une heure.
Aucuns frais ne seront exigés des sujets.
Mon nom ainsi que les données personnelles me concernant resteront confidentiels et ne
serviront qu’à l’avancement de l’ostéopathie.
J’ai été informé(e) des procédures à suivre, lesquelles ne comportent aucun risque pour ma
santé et j’accepte de participer à l’étude sans aucun recours de ma part. Je sais qu’en tant
que candidat(e), je suis libre de quitter l’étude à tout moment si j’en ressentais le besoin.
_________________
Signature du candidat
______________
Date
147
Annexe 5 : Anamnèse médicale
Nom :
Numéro du sujet :
Date de naissance :
Âge :
Occupation :
Sexe :
Examens médicaux :
Médication :
Habitudes sportives :
Sédentarité :
Matelas (combien de temps) :
Sommeil :
Boit de l’eau :
Antécédents traumatiques :
Fracture de la hanche :
Fracture du sacrum :
Fracture du coccyx :
Chute sur pied ou dos :
Anesthésie locale lombaire :
Chirurgie discale dans le dernier mois :
Aperçu des systèmes :
Digestif et urinaire :
-
constipation chronique :
maladie de Crohn :
polype intestinal :
colite ulcéreuse :
nephrolithiase :
calculs biliaires :
maladie du système urinaire :
148
-
maladie du foie, hépatite :
tumeurs malignes et métastases :
cystites et prostatites :
hernie inguinale :
Hormonal :
-
douleur et lourdeur lombaires lors des menstruations :
kystes ou fibromes ovariens, utérins :
hystérectomie :
ovariectomie :
Cardiovasculaire :
-
hernie aortique :
Musculosquelettique :
-
spina-bifida :
antelisthesis de L5 sur S1 :
hernie discale aiguë lombaire :
irradiation :
arthrose :
spondylolisthesis et spondylolyse :
scoliose :
fibromyalgie :
polytraumatisme (accidents) :
149
Annexe 6 : Questionnaire sur la douleur
Sujet :
 Localisation :
 Type de douleur (profonde, superficielle, lancinante, brûlante, sourde) :
□ Irradiation
Dermatome
+
–
Myotome
+
–
Réflexe
+
–
 Intensité :
Échelle de 0 (rien) 1 2 3 4 5 (empêche de fonctionner) 6 7 (Advil) 8 9 10 (911)
 Paresthésies (picotements ou anesthésie) :
Où? (région périnéale, pelvienne, m. inf.) :




□ oui
Fréquence :
Durée :
Augmentation de douleur lorsqu’il y a une toux, éternue : □ oui
Horaire :
> Par :
< Par :
□ non
□ non
150
Annexe 7 : Questionnaire de suivi
Numéro du sujet :
RV 3 :
24-48 heures post-tx :
Intensité de la douleur échelle de 0 (rien) 1 2 3 4 5 (empêche de fonctionner) 6 7 (Advil)
8 9 10 (911)
Fréquence de la douleur :
Localisation de la douleur :
Autres :
Numéro du sujet :
RV 4 :
24-48 heures post-tx :
Intensité de la douleur échelle de 0 (rien) 1 2 3 4 5 (empêche de fonctionner) 6 7 (Advil)
8 9 10 (911)
Fréquence de la douleur :
Localisation de la douleur :
Autres :
151
Annexe 8 : Techniques de normalisation
Annexe 8.1 :
Pompage articulaire longitudinal global (ou en
traction)
Patient (Pt)
Thérapeute (Tp)
(Passif) Procubitus
Les avant-bras qui se croisent.
Main caudale : le thénar et l’hypothénar sont de chaque côté du
sacrum.
Main céphalique : le thénar et l’hypothénar sont de chaque côté des
lames.
Actions
Photos
À l’inspiration : la main céphalique
suit le sacrum et la main caudale suit
les lames.
À l’expiration : le Tp crée un délai
puis revient à la position initiale.
Observation :
Travailler le sacrum avec chaque
vertèbre.
Aussi travailler : le sacrum-L4/L5L3/L4-L2, etc. (écart de deux
vertèbres entre les mains)
Le sacrum est fixe par rapport aux
vertèbres lombaires.
Indication :
Ligament
surépineux
interépineux
et
152
Annexe 8.2 :
Pompage articulaire en extension
Patient (Pt)
Thérapeute (Tp)
(PASSIF)
Les deux mains sont parallèles et les thénars sont sur les lames de
Procubitus, en appui sur les avant- chaque côté du rachis lombaire.
bras.
Actions
À l’inspiration : le Tp suit le
mouvement
des
lames
qui
descendent.
À l’expiration : le Tp crée un délai et
revient à la position initiale
Indication :
Nous avons une action sur le
LVCA.
Photos
153
Annexe 8.3 :
Pompage articulaire en translation
Patient (Pt)
(PASSIF)
Thérapeute (Tp)
Les avant-bras sur le bassin et les côtes.
Latérocubitus, les hanches et les Main céphalique : les doigts sont sur les lames controlatérales.
genoux fléchis à 90°
Main caudale : les doigts entrecroisés sont sur les disques
controlatéraux.
Actions
À l’inspiration : mettre une mise en
tension entre l’iliaque et le thorax,
ensuite suivre le mouvement de
translation vers le ciel entre les
lames et les disques.
À l’expiration : maintenir la tension,
relâcher en créant un délai entre les
avant-bras et revenir à la position
initiale.
Observations
Les doigts ne font qu’écouter le
mouvement.
Faire aux différents niveaux
Indications
Nous avons une action sur le
ligament intertransversaire.
Photos
154
Annexe 8.4 :
Pompage articulaire en inclinaison
Patient (Pt)
Thérapeute (Tp)
(Actif ou passif)
Main caudale : tient les pieds du Pt
Latérocubitus, la hanche et les Main céphalique : le thénar sur les lames homolatérales, les II, III, IV
genoux sont à 90°, les jambes sont sur les lames controlatérales.
collées en appui sur la cuisse du Tp.
Actions
Photos
À l’inspiration : le Pt baisse les
pieds. Le Tp bloque relativement les
pieds et suit le mouvement de la
lame qui monte.
À l’expiration : le Pt relâche la
remonter des pieds. Le Tp descend
les lames (pousse avec le thénar) et
ensuite remonte les pieds pour
revenir à la position initiale.
Observations :
Plus que les pieds montent haut, plus
que le travaille ce fait sur les
vertèbres basses (L5) et plus que les
pieds descendent bas, plus qu’on
travaille les vertèbres hautes (L1T12).
Indications
Travaille sur la partie postérieure
des facettes articulaires de sol.
Très
puissant
zygapophyses.
sur
les
155
Annexe 8.5 :
Pompage articulaire en rotation
Patient (Pt)
(Passif)
Thérapeute (Tp)
Main céphalique : le thénar sur les lames lombaires.
Procubitus, avec la tête tournée en Main caudale : sur EIAS
controlatérale au Tp
Actions
À l’inspiration : la main caudale
monte EIAS et l’éminence thénar
suit les lames vers la table.
À l’expiration : le Tp continue le
mouvement de rotation ensuite le
relâche pour revenir à la position
initiale.
Observations :
Travailler les lombaires une vertèbre
à la fois, analytiquement de L5 à
T12.
Indications
Nous apportons un soulagement
majeur pour les hyperalgies
lombaires.
Photos
156
Annexe 8.6 :
Pompage articulaire en torsion positive
Patient (Pt)
(Actif ou passif)
Thérapeute (Tp)
Main caudale : elle maintient les pieds du Pt
Latérocubitus, les genoux sont Main céphalique : les MCP et les doigts sont de chaque côté au niveau
fléchis à 90° et appuyés sur les des lames lombaires.
genoux du Tp. Le pt créer une
rotation du tronc, le haut du corps
face au sol.
Actions
À l’inspiration : le Pt monte les
pieds et le Tr suit le mouvement de
la lame qui descend.
À l’expiration : le Pt relâche, le Tr
met les pieds en position neutre et
retient la lame, puis relâche la lame.
Observations :
Une torsion positive est une flexion
combinée à une rotation. Lorsqu’on
monte les lames, on ouvre la partie
postérieure des zygapophyses de ciel
et lorsqu’on descend les lames, on
ouvre la partie postérieure des
zygapophyses de terre.
Indications :
On travaille le ligament jaune.
Photos
157
Annexe 8.7 :
Pompage articulaire en torsion négative
Patient (Pt)
(Actif ou passif)
Thérapeute (Tp)
Main caudale : elle maintient les pieds du Pt
Latérocubitus
Main céphalique : les MCP et les doigts sont de chaque côté au niveau
Les hanches et les genoux sont des lames lombaires.
fléchis à 90°, appuyés sur la cuisse
du Tp. Le patient crée une rotation
négative du tronc avec le haut du
corps face au ciel.
Actions
À l’inspiration : le Pt monte les
pieds vers le ciel et le Tp suit le
mouvement de la lame qui descend.
À l’expiration : le Pt relâche la
montée des pieds, le TR met les
pieds en position neutre et retient la
lame, puis relâche la lame.
Observations :
Une torsion négative est une
extension combinée à une rotation.
Lorsqu’on monte les lames, on
ouvre la partie antérieure des
zygapophyses de ciel et lorsqu’on
descend les lames, on ouvre la partie
antérieure des zygapophyses de
terre.
Indications
Nous travaillons les pédicules, les
fibres obliques du disque et les
ligaments intervertébraux, surtout
L1 et T12.
Photos
158
Annexe 8.8 :
Normalisation
du
fascia
lombosacré
sacrolombaire)
Patient (Pt)
Procubitus
Thérapeute (Tp)
Main caudale : les MCP du II ou III sur les EIPS
Main céphalique : elle est sur le fascia lombosacré
Actions
L’écoute se fait avec le MCP du I de
la main céphalique sur le fascia
lombosacré dont les fibres se
dirigent en haut et en dedans.
Écoute et normalisation en direct du
tissu.
Photos
(ou
159
Annexe 8.9 :
Normalisation
de
la
charnière
aponévrotique
lombaire ou tractus fibreux (Aman Jean)
Patient (Pt)
Procubitus
Thérapeute (Tp)
Debout du côté controlatéral.
Les I sont sur la ligne céphalocaudale où se rencontrent le fascia
autochtone et le fascia du transverse.
Actions
On entre en profondeur et on
travaille en fonction du mouvement
d’expansion/réduction dans le sens
du transverse (céphalocaudal) et
dans le sens du fascia autochtone
(transversal) avec les pouces.
Observation :
Une lésion de ce tissu donne des
attitudes antalgiques.
Photos
160
Annexe 8.10 :
Normalisation de
l’aponévrose
postérieure
du
muscle transverse
Patient (Pt)
Thérapeute (Tp)
Main céphalique : elle est mobile, la pulpe des doigts sur l’aponévrose
postérieure du transverse.
Procubitus
Main caudale : elle est fixe, le I au niveau des apophyses transverses
sur le tractus fibreux (Aman Jean).
Actions
Normalisation directe dans le sens
des fibres du muscle transverse.
Photos
161
Annexe 8.11 :
Normalisation du ligament lombocostal de Henlé
Patient (Pt)
Procubitus
Thérapeute (Tp)
Debout du côté homolatéral
Main médiale : le I sur le bord latéral transverse de T12/L1
Main latérale : le I à côté de l’autre sur la 12 e côte
Actions
Inspire : on suit le mouvement et on
fait un scoop vers la tête avec les
pouces.
Expire : on maintient la tension
transverse/horizontale pour créer un
délai.
Observation :
Le ligament de Henlé et le
ligament cintré du diaphragme
sont une grande porte du rachis
lombodorsal.
Attention parce qu’en ouvrant ici,
une douleur peut voyager soit en
bas, soit en haut.
Photos
162
163
Annexe 8.12 :
Normalisation du ligament cintré du diaphragme
thoracique (arcade du carré des lombes)
Patient (Pt)
(Actif ou passif)
Thérapeute (Tp)
Assis pour recevoir la jambe du Pt.
Main médiale : elle est sur l’apophyse costiforme de L1 et on écarte la
La jambe homolatérale à l’extérieur masse des spinaux
de la table avec le pied en appui sur Main latérale : elle est sur l’extrémité libre de la 12e côte
la cuisse du Tp. On place un coussin
sous le ventre pour créer une
rectitude du rachis lombaire.
Procubitus
Actions
En actif
Expiration : Pt pousse avec son pied
sur la cuisse du thérapeute.
Inspiration : Pt relâche et Tp maintient
un peu pour créer un délai entre les
pouces.
(l’action de la jambe met en tension
les piliers du diaphragme)
En passif
Expiration : On suit le mouvement du
ligament.
Inspiration : On relâche avec un délai.
Photos
164
165
Annexe 8.13 :
Normalisation du fascia du carré des lombes
Patient (Pt)
Thérapeute (Tp)
Main caudale : à la partie haute, au niveau de la 12e côte, du fascia carré des
lombes.
Procubitus
Main céphalique : à la partie basse, au niveau de la crête iliaque, du fascia.
Actions
Photos
Pour les fibres verticales :
L’hypothénar de la main caudale
travaille les fibres dans ce sens, vers
céphalique. L’hypothénar de la main
céphalique fixe la base du fascia sur
l’iliaque.
Fibres verticales
Pour les fibres obliques internes :
Idem, sauf que la main caudale
travaille en direction interne en
suivant les fibres obliques.
Fibres obliques internes
Pour les fibres obliques externes :
Idem, sauf que la main caudale
travaille en direction externe en
suivant les fibres obliques.
Fibres obliques externes
166
Annexe 8.14 :
Normalisation de la ligne blanche
Patient (Pt)
Décubitus
Thérapeute (Tp)
Main caudale : le III sur la ligne blanche
Main céphalique : le II, III et IV sur le III de la main caudale.
Actions
Photos
Sous-ombilical :
Le III écoute et la main céphalique
normalise et crée une tension
céphalocaudale sur les tissus.
Sus-ombilical :
Idem
Ligament rond
Sous-ombilical
Le I de la main caudale situé a/n du
ligament rond autour du nombril et
normalise avec les II, III, IV qui sont
en opposition.
La main céphalique ouvre le
mouvement en essuie-glace et le I de
la main caudale maintient la tension,
ou directement céphalocaudal.
Sus-ombilical
Ligament rond
167
Annexe 8.15 :
Normalisation de la gaine des muscles grands droits
Patient (Pt)
Thérapeute (Tp)
Les deux mains ont les paumes ouvertes de part et d’autre de la linea
alba sur la gaine des grands droits.
Décubitus
Actions
Normaliser dans le sens des fibres
longitudinales vers le sternum.
Photos
168
Annexe 8.16 :
Normalisation des piliers du muscle grand oblique
(externe)
Patient (Pt)
Thérapeute (Tp)
Main céphalique : elle est sur l’attache à SB contro
Décubitus
Main caudale : le III normalise dans le sens des fibres sur le pilier
travaillé.
Actions
Photos
Écoute et normalise.
Colles : trajet jusqu’à la symphyse
controlatérale.
Médial : partie inf. au centre de la
symphyse
Latéral : au bord de la symphyse
homolatérale, sensiblement parallèle
Médial
au lig. inguinal.
On peut travailler un pilier à la fois,
mais aussi l’ensemble des trois en
même temps. Il faut réséquer un peu
la peau de l’abdomen.
Colles
Latéral
169
Annexe 8.17 :
Normalisation du tendon conjoint du muscle petit
oblique (interne) et du muscle transverse de
l’abdomen
Patient (Pt)
Décubitus
Thérapeute (Tp)
Main céphalique : les MCP sont sur la ligne de Spiegel.
Main caudale : elle fixe à la symphyse pubienne homolatérale.
Actions
Normalisation latéromédiale et
caudocéphalique, en éventail vers
l’épaule controlatérale.
Photos
170
Annexe 8.18 :
Normalisation du ligament Hesselbach
Patient (Pt)
Thérapeute (Tp)
Main céphalique : l’hypothénar sur la courbe supérieure du fascia
(sous-ombilical).
Procubitus
Main caudale : l’hypothénar sur la courbe inférieure (dans la concavité
du trou inguinal profond).
Les hypothénars se positionnent dans les courbes du S
Actions
Céphalique : rotation interne
Caudale : rotation externe
Agrandir les courbes du S avec les
thénars et hypothénar, en créant une
rotation interne (main céphalique) et
externe (main caudale).
Les mains bougent dans le même
sens.
Mouvement lemniscatoire
Photos
171
Annexe 8.19 :
Normalisation du fascia transversalis
Patient (Pt)
Thérapeute (Tp)
Mains de part et d’autre de la ligne blanche.
Décubitus
Actions
Suivre le mouvement céphalocaudal
en quatre temps. Déplacement vers
l’externe pour prendre un peu plus
grand en largeur sur la deuxième
respiration.
Les fibres sont verticales et
profondes. Il est plus épais sur sa
partie inférieure/antérieure.
Photos
172
Annexe 8.20 :
Normalisation du fascia iliaca
Patient (Pt)
Thérapeute (Tp)
Décubitus avec la jambe en dehors Le thérapeute est à cheval sur la cuisse du Pt, et amène une
de la table.
composante de rotation interne du fémur du patient avec sa jambe
Pour prévenir une hyperlordose interne.
lombaire chez certains patients, Main céphalique : elle est près de EIAS en latéral du psoas.
fléchir la jambe non travaillée, ou le Main caudale : l’hypothénar est en médial du psoas.
patient peut tenir sa jambe
controlatérale.
Actions
La main la plus « fixe » est la
médiale, et la mise en tension est
transverse entre les deux mains.
Photos
173
Annexe 8.21 :
Peignage du muscle psoas
Patient (Pt)
Thérapeute (Tp)
En décubitus, appuyé sur les coudes Vis-à-vis le nombril mais plus latéral, descendre la main gauche et
et genoux pliés à 90˚
droite, une en arrière de l’autre.
Actions
Inspiration : on suit la respiration du
patient.
Expiration : on rentre doucement en
tassant les viscères.
Inspiration : maintenir la mise en
tension lorsqu’on atteint le psoas (on
ressent
vraiment
la
grande
musculature).
Pour
vérifier,
demander une légère flexion de
hanche.
Expiration : on peigne le psoas en
direction céphalocaudale.
On relâche au début de l’inspiration.
Photos
174
Annexe 8.22 :
Peignage des piliers du diaphragme thoracique
Patient (Pt)
Thérapeute (Tp)
En décubitus, appuyé sur les coudes La main gauche est plus pointue et la main droite dirige le peignage.
et genoux pliés à 90˚.
Ils se situent au niveau du nombril, en passant entre les muscles
abdominaux, pour se rendre jusqu’à la colonne.
Actions
Inspiration : on suit la respiration.
Expiration :
on
descend
tranquillement vers les piliers en
tassant les viscères.
Inspiration : on maintient la mise en
tension.
Expiration : on peigne en direction
céphalocaudale.
Inspiration : on relâche tout pour
recommencer.
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