Quelques considérations pour comprendre un événement

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1759
Reddition de Québec
Quelques considérations pour comprendre
un événement historique capital
Pierre Tousignant
Professeur honoraire, Département d’histoire, Université de Montréal
M
oins d’un an après la reddition de la ville
de Québec, le 18 septembre 1759, la
capitulation générale signée à Montréal, le 8
septembre 1760, mettait fin à la « guerre de la
Conquête1 » du Canada dont le coup de grâce
sonna le glas de la « grande aventure2 » colonisatrice de la France en Amérique du Nord.
L’épopée, à la fois audacieuse et hasardeuse,
de la colonisation française enracinée sur les
rives du Saint-Laurent débuta avec la fondation
de Québec en 1608. L’orientation géostratégique de ce premier établissement permanent
fut déterminante pour toute l’histoire subséquente de la Nouvelle-France qui se développa,
à l’échelle continentale, suivant les lignes de
force d’attraction des grands axes de pénétration intérieure par les voies navigables (le
fleuve Saint-Laurent, les Grands Lacs, la rivière
Ohio et le fleuve Mississippi) et celles de l’attrait économique des fourrures, qui nécessita
la structuration d’un empire de traite fondé sur
le maintien d’un indispensable réseau d’alliances et de relations commerciales avec les
nations amérindiennes.
Si la traite des fourrures constitua la principale richesse économique de la Nouvelle-
France, elle n’en représenta pas moins sa faiblesse majeure en fragilisant ses avancées
colonisatrices au fur et à mesure de son expansion territoriale. Et la dynamique des enjeux
géo-économiques et politico-stratégiques des
rivalités tant coloniales nord-américaines
qu’impériales européennes, nommément entre
la France et l’Angleterre – devenue la GrandeBretagne au xviiie siècle3 –, concourra inexorablement à la précarisation de ce qu’une certaine historiographie nationaliste se plaît à
qualifier d’« empire français » du Nouveau
Monde4.
L’élan expansionniste de la Nouvelle-France5
connut son apogée sous le règne du roi
Louis XIV dont les visées impérialistes provoquèrent la coalition de puissances européennes
qui s’allièrent à l’Angleterre contre la France.
C’est ainsi que la guerre de Succession d’Espagne (1702-1713) porta un dur coup à l’« empire
français » d’outre-Atlantique qui dut subir un
premier démembrement de taille en vertu du
traité d’Utrecht de 1713.
La sauvegarde de l’intégrité territoriale de la
métropole française importait davantage que
la préservation de l’intégralité de son « empire
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colonial ». Conséquemment, la France dut
abandonner la solide position qu’elle avait
réussi à se tailler à la baie d’Hudson en s’appropriant plusieurs postes de traite. Il lui fallut
également délaisser ses établissements côtiers
(notamment sa colonie de Plaisance) de l’île
de Terre-Neuve destinée à appartenir « désormais & absolument à la Grande-Bretagne
(Art. XIII) ». Enfin, elle céda « à perpétuité » le
territoire colonial de l’Acadie péninsulaire « de
la Nouvelle-Écosse... en son entier (Art. XII) »,
déjà peuplé de quelques milliers de colons
français, en échange de la conservation de
l’Acadie insulaire – soit l’île du Cap-Breton
renommée île Royale et l’île Saint-Jean rebaptisée subséquemment Île-du-Prince-Édouard
– en vue de leur mise à profit pour l’exploitation de la pêche à la morue.
Par ses conséquences sur l’orientation de la
politique française, le démembrement de 1713
peut être considéré comme annonciateur du
démantèlement de la Nouvelle-France auquel
allait aboutir le traité de Paris de 1763. Non
seulement la primauté donnée à l’Acadie insulaire au détriment de la colonisation française
de la péninsule acadienne ouvrait la voie au
colonialisme britannique en Nouvelle-Écosse,
mais elle préparait son expansion continentale6.
En misant sur les pêcheries de l’Acadie insulaire, la France fut entraînée à prioriser sa stratégie maritime et à renforcer ses positions
défensives à l’île Royale en construisant un
imposant complexe portuaire du nom de Louis­
­bourg qui nécessita l’édification de coûteuses
fortifications. Par sa situation privilégiée à l’entrée du continent nord-américain, cette ville
forteresse se transforma en « plaque tournante
du commerce international7 ». Mais si fortifié
fût-il, ce bastion de la France en Amérique n’en
demeura pas moins vulnérable du fait même
de sa grande accessibilité par la mer.
Érigée en vue d’assurer la protection militaire des possessions françaises du golfe et de
la vallée du Saint-Laurent, la forteresse de
Louisbourg était destinée à devenir un impérial
enjeu de conquête britannique. La déclaration
d’hostilité de la France à la Grande-Bretagne
en 1744, durant la guerre de Succession
d’Autriche (1740-1748), devait en fournir l’occasion8. Le premier siège de Louisbourg, qui
eut lieu au printemps 1745, se prolongea pendant 48 jours avant que les assaillants ne parviennent finalement à en obtenir la reddition.
Le manque de préparation d’une telle opération menée par des volontaires inexpérimentés
servit de leçon à la métropole impériale lorsque
vint le moment crucial, au printemps 1758, de
lancer une attaque conquérante décisive contre
la dite forteresse et toute l’Acadie française
insulaire de l’île Royale et de l’île Saint-Jean9.
Les répercussions de la prise de Louisbourg
en 1745 furent très contrastées pour chacun
des deux mondes coloniaux en permanente
rivalité dans cette Amérique septentrionale du La prise de Louisbourg
milieu du xviiie siècle. en 1745 se répercuta
Voyons d’abord le cas sur les deux mondes
de l’Amérique coloniale
coloniaux en
anglo-américaine dont la
population n’avait cessé permanente rivalité
de croître rapidement en depuis plus d’un siècle.
un demi-siècle, soit de
1700 à 175010. Une telle fulgurante poussée
démographique contribua, d’une part, à valoriser à la fois le peuplement et le développement économique de l’Amérique coloniale
britannique et, d’autre part, à relancer divers
projets de conquête du Canada et à donner plus
de poids aux arguments mis de l’avant par les
« expansionnistes » continentaux désireux
« d’assurer à [la Grande-Bretagne] la possession exclusive et paisible de toute l’Amérique
du Nord11 ».
Venons-en aux répercussions de cette première prise de Louisbourg tant à Versailles
qu’en Nouvelle-France. Loin d’envisager d’ambitieux projets d’expansion territoriale, les
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dirigeants métropolitains et coloniaux durent
concentrer leurs efforts et réserver leurs dépenses à colmater les multiples et diverses brèches
auxquelles était exposée l’extension démesurée
de la colonisation française au Nouveau
Monde12. La décennie (1745-1755) qui suivit
la prise de Louisbourg fut consacrée au renforcement défensif des zones frontalières de la
Nouvelle-France les plus exposées aux assauts
et à l’envahissement colonial de l’Amérique
anglo-saxonne. Cette période fut témoin d’une
prolifération de travaux de fortification et de
construction de forts à différents endroits stratégiques, notamment dans la vaste région du
bassin des Grands Lacs et celle de la vallée de
l’Ohio où la pression démographique des provinces de Pennsylvanie et de Virginie se faisait
de plus en plus menaçante pour les établissements français et les postes de traite déjà en
place et mettait en jeu le contrôle canadien du
commerce des fourrures13.
La consolidation d’un système de défense
continentale reposant sur un vaste réseau de
fortifications s’étendant le long des frontières
coloniales anglo-américaines répondait aux
besoins vitaux de la Nouvelle-France dont la
principale richesse dépendait de l’empire de
traite édifié au cours du xviie siècle14. Pour
empêcher le Canada de tomber sous l’hégémonie britannique, la France contribua, les vingt
dernières années du régime français, à des
mises de fonds qui dépassèrent la somme de
toutes les dépenses encourues pour la colonisation de la Nouvelle-France depuis la fondation de Québec15.
Les plus éloquents plaidoyers en faveur de
la défense et de la conservation du Canada se
fondaient sur une argumentation mettant de
l’avant des raisons géostratégiques et d’ordre
politique. Ils furent rédigés sous forme de
mémoires à l’intention des autorités métropolitaines dans le but de les alerter contre le
danger d’abandonner le Canada au risque de
voir triompher la Grande-Bretagne par l’ins-
tauration d’une complète et totale domination
de l’Amérique du Nord. Dix ans avant la capitulation générale de Montréal, l’ex-gouverneur
intérimaire de la Nouvelle-France RolandMichel Barrin de La Galissonière, en toute
conscience des réels enjeux des rivalités coloniales nord-américaines en milieu du xviiie Les plus éloquents
siècle, n’hésita pas à plaidoyers en faveur
servir une telle mise en
de la conservation du
garde : « On demande si
l’on peut abandonner Canada se fondaient
un pays quelque mau- sur des raisons
vais qu’il soit, et qu’elle géostratégiques.
[sic] que soit la dépense
nécessaire pour le soutenir, lorsque par sa
position il donne un grand avantage sur ses
voisins. C’est précisément le cas du Canada...
[qui constitue] la plus forte digue que l’on
puisse opposer à l’ambition des anglois16. »
Mais au lendemain de la capitulation générale signée le 8 septembre 1760, les arguments
en faveur de la conservation du Canada
n’étaient plus de mise à la cour de Versailles.
Les propos et les préjugés de Voltaire y retenaient davantage l’attention17. La France ayant
défendu le Canada dans le but de freiner l’expansion de la colonisation britannique en
Amérique du Nord, il ne pouvait être question
d’envisager sa reconquête maintenant que
l’ennemi s’était rendu maître de la vallée du
Saint-Laurent.
Notes
1. Voir la magistrale étude de Guy Frégault, La
guerre de la Conquête, 1754-1760, Montréal/Paris, Fides,
1955.
2. Groulx, Lionel, Notre grande aventure. L’Empire
français en Amérique du Nord (1535-1760), Montréal/
Paris, Fides, 1958.
3. Pour mémoire, l’union des couronnes anglaise et
écossaise eut lieu en 1707. NDLR.
4. L’historiographie récente se montre plus critique au sujet de la notion d’« empire colonial »
comme étant une réalité géopolitique et économique
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© Musée McCord
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Estampe – Vue de la prise de Québec, 13 septembre 1759.
découlant naturellement et nécessairement de l’impérialisme métropolitain. Il s’agit plutôt d’un phénomène variable évoluant lentement de façon plus
ou moins désordonnée et improvisée sans orientation déterminée et objectif planifié en vue de l’établissement d’un empire d’outre-mer. C’est ce que
s’efforce de démontrer l’historien de la France impériale James Pritchard, de l’université Queen’s dans
In Search of Empire. The French in the Americas, 1670-1730,
Cambridge, Cambridge University Press, 2004.
5. La dénomination de Nouvelle-France englobait
différentes colonies françaises nord-américaines. Le
Canada, dont le territoire s’étendait jusqu’au bassin
des Grands Lacs, constituait la plus importante colonie tant par sa population que par son économie et
par le statut politique du gouvernement colonial de
Québec. À cause de sa situation de région frontalière
exposée aux rivalités impériales, l’Acadie connut une
double histoire coloniale, alternativement française
et anglaise puis britannique, qui allait aboutir au
drame du peuple acadien dans le grand enjeu de la
guerre de la Conquête. Parmi les autres colonies de la
Nouvelle-France, mentionnons les Pays d’en Haut (du
Saint-Laurent), avec Détroit, fondé en 1701, comme
principal centre stratégique, ainsi que la vallée du
Mississippi, répartie en deux vastes régions : la HauteLouisiane ou pays des Illinois et la Basse-Louisiane
jusqu’à la Nouvelle-Orléans. Pour plus de renseignements sur ces différentes colonies, voir l’excellent
ouvrage de l’historien Marcel Trudel, Initiation à la
Nouvelle-France. Histoire et institutions, Montréal/Toronto,
Holt, Rinehart et Winston Ltée, 1968.
6. L’occupation définitive du plus ancien poste français Port-Royal, devenu une ville fortifiée et rebaptisée Annapolis Royal, symbolise la mainmise de la
Grande-Bretagne sur la Nouvelle-Écosse, qui deviendra vraiment britannique avec la fondation d’Halifax
en 1749 grâce à l’arrivée de milliers de colons venus
de la métropole et de la Nouvelle-Angleterre.
7. Voir à ce sujet le remarquable texte synthèse de
Raymonde Litalien, « L’Acadie entre deux feux. À
la frontière des empires coloniaux », dans Raymonde
Litalien, Jean-François Palomino et Denis Vaugeois, La mesure d’un continent. Atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814, Sillery/Paris, Septentrion/
Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2007,
p. 165-170.
8. William Shirley, gouverneur du Massachusetts,
prit l’initiative de mettre sur pied, avec le concours de Boston et d’autres colonies de Nouvelle-
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Angleterre, une expédition d’une centaine de bâtiments sous les ordres du commodore Peter Warren,
responsable de la flotte de surveillance de la côte
Atlantique. « Environ 8 500 hommes furent ainsi
conscrits pour ce premier siège de Louisbourg... Aux
4 000 marins et matelots des navires et des transports
s’ajoutèrent des troupes de terre comprenant 4 400
volontaires... » Ces renseignements sont tirés de
Gustave Lanctot, Histoire du Canada. Du Traité
d’Utrecht au Traité de Paris, 1713-1763, tome III, Montréal, Beauchemin, 1964, chapitre septième, p. 85 et
suivantes.
9. Il est à noter qu’en vertu du traité d’Aix-la-Chapelle, conclu à l’automne 1748 et qui mettait fin à la
guerre de Succession d’Autriche, la France était alors
en mesure de réclamer et d’obtenir la restitution de
Louisbourg et de l’île Royale dont la population coloniale s’élevait, d’après le recensement de 1752, à près
de 6 000 âmes sans compter une garnison de 1 500
soldats.
10. L’ensemble des Treize colonies comptait alors
près de 1 200 000 âmes, ayant plus que quadruplé
depuis 1700. Pour leur part, les provinces de la Nouvelle-Angleterre, le Massachusetts en tête, représentaient environ 30 % de cette population totale. La
Virginie, qui s’étendait à l’ouest jusqu’à la rivière
Ohio, était la plus populeuse des provinces avec
230 000 âmes, dont une forte proportion d’esclaves
noirs. La Pennsylvanie était suffisamment peuplée
pour que sa population frontalière exerce une pression de plus en plus menaçante sur l’empire de traite
du bassin des Grands Lacs. Enfin, la province de New
York, dont les frontières longeaient celles du Canada
jusqu’au lac Ontario, disposait à elle seule d’un peuplement qui dépassait celui de toutes les colonies de
la Nouvelle-France, depuis l’Acadie française jusqu’en
Louisiane.
11. Plaidoyer du colonel Samuel Vetch, futur gouverneur de la Nouvelle-Écosse, dans un mémoire soumis
à la reine Anne durant la guerre de Succession d’Espagne. Citation tirée d’un article de l’historien Guy
Frégault, « L’empire britannique et la conquête du
Canada (1700-1713) », Revue d’histoire de l’Amérique
française, vol. X, no 2, septembre 1956, p. 153-182.
L’instigateur même de la capture de Louisbourg, le
gouverneur du Massachusetts William Shirley fit
valoir auprès des dirigeants métropolitains que les
colons anglo-américains seraient prêts à se laisser
enrôler pour conquérir le Canada. Voir Gustave
Lanctot, op. cit., chapitre septième, p. 90-91.
12. Marcel Trudel a fort justement caractérisé la
démesure de cette expansion coloniale à l’échelle
continentale en la qualifiant d’« illusoire puissance
territoriale ». Il vaut de lire, à ce sujet, sa saisissante
description de « l’œuvre de dispersion » de la colonisation française (op. cit., p. 138-141).
13. Ce fut précisément dans la région de l’Ohio où
se produisirent les premiers affrontements qui dégénérèrent en hostilités ouvertes dès 1754, soit deux ans
avant la déclaration officielle de la guerre dite de Sept
Ans (1756-1763). La volonté affirmée du gouverneur
Duquesne de Menneville de freiner l’envahissement
de la région par le renforcement du système défensif
l’entraîna jusqu’à la fourche de l’Ohio – dite « BelleRivière » –, au confluent des rivières Alléghany et
Monongahéla, pour y entreprendre la construction
d’une « véritable forteresse » du nom de Duquesne
(mais demeurée inachevée), à l’emplacement même
de la future ville de Pittsburgh. Il n’en fallait pas
davantage pour déclencher ce que l’historiographie
américaine dénomme French and Indian War. L’étude
de synthèse la plus récente et la plus fouillée à ce sujet
provient de l’historien Fred Anderson, Crucible of
War. The Seven Years’ War and the Fate of Empire in British
North America, 1754-1766, New York, Alfred A. Knopf,
2000.
14. Notons à ce propos que, du point de vue des
partisans du mercantilisme triomphant de l’époque,
la valeur économique du Canada résidait presque
exclusivement dans son seul commerce des fourrures
dont le produit constituait plus des deux tiers du
marché des exportations. Et comme cette activité
commerciale représentait, pour la métropole, une
source d’enrichissement bien inférieure à celle qu’offraient les pêcheries du golfe Saint-Laurent, on peut
comprendre le peu d’attrait économique de la colonie
canadienne. « Le Canada n’enrichit pas la France ;
c’est une plainte aussi ancienne que la colonie ellemême », n’hésitait pas à écrire le jésuite FrançoisXavier de Charlevoix (1682-1761) dans son Histoire
et description générale de la Nouvelle-France, publiée à Paris
en 1744.
15. De 1710 à 1740, les dépenses annuelles pour le
maintien du Canada se chiffraient à moins de 500 000
livres ; de 1741 à 1750, elles s’élevaient, en moyenne,
à près de 2 000 000 de livres ; en 1754, elles passaient
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à 4 500 000 de livres et, en 1759, elles atteignaient
30 000 000 de livres, soit environ 6 % du budget total
de l’État métropolitain. Ces chiffres sont tirés d’une
étude de Guy Frégault, « Essai sur les finances
canadiennes », Revue d’histoire de l’Amérique française,
vol. XIII, no 2, septembre 1959, p. 157-182.
16. « Mémoire sur les colonies de la France dans
l’Amérique Septentrionale », décembre 1750. Le
texte intégral de ce mémoire est reproduit dans
Roland Lamontagne, Aperçu structural du Canada au
xviiie siècle, Montréal, Leméac, 1964, p. 93-112.
17. Moins d’un mois après la capitulation générale
de Montréal, Voltaire écrivait à un personnage de la
Cour : « Si j’osais, je vous conjurerais à genoux de
débarrasser pour jamais du Canada le ministère de
France. Si vous le perdez, vous ne perdez presque
rien, si vous voulez qu’on vous le rende, on ne vous
rend qu’une cause éternelle de guerre et d’humiliation. » Besterman, Théodore, Voltaire’s Correspondence, Genève, 1953-1967, 107 volumes, vol. 44,
lettre 8615, 3 octobre 1760.
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