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Actualités en Allergologie
et
Médecine interne
Allergie et auto-immunité
Dr Stéphane Guez, PH Chef de service
Médecine Interne et Post-Urgences
Centre des maladies allergiques Hôpital Pellegrin, Tripode CHU Bordeaux
Conflits d’intérêt liés à cette présentation
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Intérêts financiers : néant
Liens durables ou permanents : néant
Interventions ponctuelles : néant
Intérêts indirects : néant
Pas d’intérêt pour des conflits
2
Introduction :
Inflammasome
LTh1
Allergie
IgE
LTh2
JACI 2016, 137 : 1651 - 61
1 - IgE totales et système immunitaire :
Plusieurs études ont montré une corrélation entre le taux des IgE
totales et des affections non allergiques mais avec une atteinte
immunitaire :
•  Ainsi dans le VIH
•  Dans des maladies auto-immunes en particulier le LED
o  Élévation du taux des IgE totales de façon significative
o  Corrélation avec les manifestations cliniques sévères
Sans pour autant qu’il y ait un lien avec des manifestations
allergiques associées et/ou un terrain atopique sous-jacent
(LED = lupus érythémateux disséminé)
IgE totales et VIH
Rancinan C, Morlat P, Chêne G, Guez S et al. JACI 1998, 102 : 329-30
IgE totales et lupus
Cohorte de 69 patients ayant un lupus et taux des IgE totales
Ronds blancs : avec atopie
Ronds noirs : sans atopie
Liphaus BL et al. Clinics 2012, 67 (11) : 1275 - 80
2 – IgE spécifiques et auto-immunité :
Il a été mis en évidence des auto-AC de type IgE dirigés contre des
auto-antigènes :
•  65% des patients d’une cohorte franco-américaine de patients atteints de
Lupus ont des IgE contre des auto-antigènes dont :
o  Anti-ADN double brin : corrélation avec la gravité et avec le taux du complément
o  Ce taux est indépendant du taux des IgG anti ADN double brin
•  La prévalence est de 83% pour les patients du sous groupe ayant une
affection active
Certaines IgE sont dirigées de façon spécifique, sans association à
des IgG, vis-à-vis d’auto-antigènes très spécifiques des IgE :
•  APEX nucléase 1, N-methylpurine DNA glycosylase, CAP-Gly
Dema B et al. PLOS ONE 2014, 9 (2) : e90424
Corrélation taux sérique IgE anti-ADN et maladie lupique
Dema B et al. PLOS ONE 2014, 9 (2) : e90424
Corrélation taux sérique IgE anti-ADN et gravité de la maladie lupique
Classification clinique
Classification biologique
Dema B et al. PLOS ONE 2014, 9 (2) : e90424
Lupus et atteinte rénale
Il y a un lien très étroit entre IgE anti-ADN et :
•  Atteinte rénale lupique
•  Les IgE précipitent (immuns-complexes) au niveau des
glomérules (biopsies)
•  Les patients ayant les atteintes rénales les plus sévères ont un
taux élevé d’IgE anti-ADN
•  Les auto-AC classiques ne sont pas corrélés à cette atteinte
Henault J et al. Nat Immunol 2016, 17 (2) : 196-203
En fonction des atteintes
Rénales :
- Focales (III)
- Diffuses (IV)
- Membraneuses (V)
pDCds
Henault J et al. Nat Immunol 2016, 17 (2) : 196-203
IFN-α
Quelle est la signification physiopathologique de ces
IgEs ?
Les IgE anti-ADN semblent donc actuellement être un marqueur de sévérité
de la maladie lupique, en particulier d’une atteinte rénale sévère, qui fait
le pronostic de cette affection ++++
A patients lupiques identiques selon le profil sérologique classique IgG,
l’étude de la spécificité AC de type IgE peut expliquer des sévérités
évolutives différentes en particulier l’atteinte rénale
Mais il n’y a pas de lien avec le développement d’une atopie ++
Sanjuan MA et al. JACI 2016, 137 : 1651-61
3 - Basophiles et auto-immunité :
Les basophiles représentent moins de 1% des cellules circulantes :
donc analogie avec les IgE qui sont également en très faible
quantité dans le sérum
Mais « puissance de feu » très importante : cellules pivots dans le
développement des réactions immunologiques
Implication dans l’auto-immunité en particulier dans la maladie
lupique :
•  Boucle d’amplification de la production des auto-AC
•  Par stimulation de la maturation plasmocytaire des lymphocytes B
auto réactifs
Dema B et al. Rev fr Allergol 2016, 56 : 446-48
(suite)
- D’autres maladies auto-immunes semblent également impliquer des
auto-IgE :
•  Pemphigoïde bulleuse
•  Uvéite,
•  Maladie de Hashimoto etc.…
-  Le basophile exprime l’Inflammasone (complexe protéique dont l’activation
par les Toll récepteurs explique de nombreuses affections autoinflammatoires) :
! créant donc un lien entre l’immunité inné et l’immunité acquise
- Le lien avec des auto-IgE qui peuvent activer inflammasome /basophiles/
mastocytes permet de proposer de nouvelles approches physiopathologiques
d’affections orphelines :
•  Syndrome d’hypersensibilité au gluten
•  Syndrome d’hypersensibilité au lait
•  Autisme
•  Dépression…
Dema B et al. Rev fr Allergol 2016, 56 : 446-48
Maladies orphelines psychiatriques ?
Afrin LB et al. Brain, Behavior, and Immunity 2015 (50) : 314-21
17
Auto-immunité, allergie ! autismes, atteintes
neuropsychiatriques
18
Theoharides TC et al. Transl Psychiatry 2016, juin 28;6 (6) : e844
Pemphigoïde bulleuse :
- 
Lésion de la jonction dermo-épidermique à
- 
Site d’attaque auto-immun : antigènes protéiques des desmosomes
(BP230 et BP180 = COL17)
Élévation des IgE anti-BP sériques avec corrélation entre taux et sévérité
de la maladie à
- 
Ujiie H. J Dermatol Science 2015, 78 : 5 - 10
19
4 – Allergie et auto-immunité :
•  Toutes ces données apportent un éclairage nouveau
sur des constations clinico-biologiques anciennes
•  Il en est ainsi de la « querelle » autour des autoantigènes dans l’UC :
•  Il est fréquent d’observer la présence d’auto-AC de type
antithyroïdiens ou anti-noyaux
•  Jusqu'à présent l’association a été considérée comme non
signifiante
•  En fait, l’efficacité démontrée de l’omalizumab confirme qu’il y a
bien une corrélation significative entre UC / auto-immunité /
réponse à l’omalizumab
Urticaire chronique (UC), auto-immunité, IGE
L’auto-immunité est une des causes les plus fréquentes d’UC
2 types :
•  Type I : à IgE
o  auto-Ag reconnus par des IgE fixées sur les mastocytes/basophiles
o  IgE contre des auto-antigènes thyroïdiens à CIC se fixant sur les
récepteurs IgE
•  Type II : à IgG
o  IgG ou IgM anti-IgE
o  IgG ou IgM anti-FcεRI
o  IgG ou IgM anti-FcεRII/CD23
Kolkhir P et al. JACI 2016
Kolkhir P et al. JACI 2016
Effet de l’omalizumab :
Plus de la moitié des patients traités par omalizumab ont un bénéfice
clinique dés la première injection :
•  Compatible avec une auto-immunité de type I : IgE spécifiques d’auto-antigènes
•  Il existerait 2 sous-types de patients avec UC :
o  Ceux qui ont des taux bas d’IgE-anti-TPO
o  Et ceux qui ont des taux élevés d’IgE anti-TPO : bons répondeurs rapides à
l’omalizumab
•  Les autres patients répondent moins bien à ce traitement :
o  Compatible auto-immunité de type II : IgG
o  Mécanisme : diminution des liaisons membranaires IgE à diminution FcRεI et II
à diminution des liaisons avec IgG anti-IgE ou anti-FcεRI/II
Kolkhir P et al. JACI 2016
Gericke J et al. JACI 2016
Omalizumab et autres maladies auto-immunes
Il y a actuellement des essais en cours dans le lupus
Sanjuan MA et al. JACI 2016, 137 : 1651-61
Des essais dans la pemphigoïde bulleuse sont très encourageants même si
le nombre de patients est faible :
- soit guérison par omalizumab seul
- soit amélioration avec économie sur les doses associées des
immunosuppresseurs
Yu KK et al. J Am Acad Dermatol 2014, 71 : 468 - 74
Conclusion :
26
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